Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, porte-parole du Rassemblement national qui est en studio. Il est principalement question du procès des assistants parlementaires du RN avec le risque de voir Marine Le Pen dans l'incapacité de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
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00:00Et je salue mes camarades du soir, bonsoir Villeboutin, confrère du Figaro en charge
00:09de la politique économique, bonsoir Alexandre Malafaille, fondateur du think tank Sinopia
00:14et bonsoir à vous Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, porte-parole du rassemblement
00:19national, aujourd'hui place au plaidoiri de la Défense au procès des assistants parlementaires
00:24du RN, 25 prévenus dont Marine Le Pen à qui on a demandé une peine d'inéligibilité
00:31plus 52 prisons dont deux aménageables avec bracelet électronique et des peines exécutoires
00:38ce qui évidemment lui met un barrage pour la présidentielle de 2027, l'idée d'après
00:45ce qu'on a compris d'après le compte rendu d'audience et des premières plaidoiris de
00:49la Défense, c'est donc de dire que ce tribunal, Laurent Jacobelli, n'est pas compétent,
00:55en fait c'est les prud'hommes qui devraient juger cette affaire.
00:57Écoutez, je pense qu'on part d'un malentendu depuis le début, c'est-à-dire qu'il y
01:01a la vision de l'Union Européenne de ce que doit être un assistant parlementaire,
01:04c'est-à-dire un petit homme gris, un fonctionnaire finalement, aux ordres de Bruxelles.
01:07Vous prenez une appellation contrôlée et une AOP de notre maison.
01:12Mais j'ai des références, je cite repeint, et puis la vision qu'on a nous et qu'ont
01:18la plupart des partis français, c'est-à-dire qu'un assistant est dédié au travail avec
01:22son député, quand le député fait de la communication, l'assistant l'aide, quand
01:25le député est en déplacement, l'assistant l'aide, quand le député est au siège du
01:29parti, l'assistant l'aide.
01:30Ce sont deux visions du monde du travail et de la fonction d'assistant qui se confrontent
01:35et c'est un débat assez intéressant et dans lequel nous pensons avoir raison puisque le
01:39modem pour le clan gouvernemental a eu les mêmes accusations, LFI pour la gauche exactement
01:44pareil, c'est une tradition française face à une volonté européenne.
01:48On transforme le procès de personnel en procès politique, c'est ça que vous nous dites ?
01:52Aujourd'hui, quand j'entends une procureure dire à propos de Jean-François Jalk qui était
01:58un député européen du Rassemblement National qu'elle n'a aucune charge contre lui, qu'elle
02:02va être obligée de le relaxer et je cite qu'elle dit ça me fait très mal, on voit
02:07bien que derrière on a une opposante politique qui, excusez-moi l'expression, a décidé
02:12de se faire Marine Le Pen et le Rassemblement National.
02:14C'est le gouvernement des juges ?
02:15En tout cas, cette procureure, je ne veux pas faire de généralité, mais oui, c'est
02:19clairement ce qu'elle essaye de faire, elle se dit peut-être que ce que certains journalistes
02:23n'ont pas réussi à faire, c'est-à-dire faire tomber Marine Le Pen, ce que certains adversaires
02:27politiques n'ont pas réussi à faire, elle toute seule, elle va y arriver, je crois qu'elle
02:31ne nous connaît pas bien, elle ne connaît pas bien la force de résistance de Marine
02:34Le Pen et nous allons continuer à nous défendre parce que nous pensons que nous sommes dans
02:38notre droit.
02:39Je rappelle quand même à vos auditeurs que pas un centime n'a été mis dans la poche
02:42d'un individu, il n'y a pas eu de vol d'argent, qu'aucun des assistants parlementaires n'ait
02:47soupçonné de ne rien avoir fait, c'est-à-dire pas d'emploi fictif, c'est simplement la
02:51définition de leur travail qui pose souci.
02:54Faire de la prison pour ça, être empêché d'être président de la République pour
02:58ça, je pense que tout le monde à l'énoncé des faits aura compris qu'il se cache quelque
03:00chose derrière tout ça.
03:01Je rembobine la bande quelques secondes avant, vous avez dit qu'il y avait des journalistes
03:05qui essayaient de faire tomber Marine Le Pen ?
03:06Non mais bien sûr, il y a des journalistes évidemment qui essayent en permanence de
03:10faire le procès du Rassemblement National et de Marine Le Pen.
03:13De qui parlez-vous là ?
03:14Je ne sais pas, vous avez une zapette chez vous, elle va jusqu'à France 2 ou France 5, non ?
03:18Bon, elle va jusqu'au service public, c'est-à-dire que tous les jours il y a des millions de
03:22Français qui payent des impôts, la TVA en l'occurrence qui sert à financer un service
03:27public qui les insulte, et là on a une procureure qui, parce qu'elle n'aime pas le Rassemblement
03:32National ou Marine Le Pen, en tout cas c'est l'impression qu'elle donne, propose des mesures
03:38complètement exagérées par rapport à ce qu'il est reproché à Marine Le Pen.
03:42Tout cela est très inquiétant pour notre démocratie.
03:45Quel regard portez-vous sur la justice aujourd'hui en France ? Et je fais également référence
03:50à cette condamnation pour l'agresseur du proviseur Maurice Ravel qui a été condamné
03:57à une peine d'un stage de citoyenneté.
04:00Vous savez, quand on est élu, on passe notre vie dans notre circonscription à entendre
04:05des policiers et des gendarmes qui nous disent qu'ils ont arrêté des dealers, des agresseurs,
04:10des violeurs et qu'ils continuent à les voir soit le lendemain, soit quelques mois
04:16après dans les rues.
04:17On a une justice, et on le dit bien sûr, qui n'est pas assez sévère avec les voyous
04:22qui enquiquinent les Français au quotidien, mais qui de temps en temps a un regain de
04:28sentiments d'ordre et qui veut, je crois, être exemplaire, notamment quand ça concerne
04:33le rassemblement national.
04:35Je pense que la justice devrait être là où les Français l'attendent, pour les protéger,
04:38les protéger de l'islamisme notamment, et dans certaines écoles de la violence du fascisme
04:43qu'est le radicalisme religieux islamiste, qu'elle devrait être pour arrêter les voyous,
04:49ceux qui pourrissent nos vies, en dealant, en faisant que des enfants de 14 ans sont
04:53utilisés pour le trafic de drogue, ceux qui tuent, ceux qui violent.
04:57Là, il faudrait que la justice soit ferme, il faudrait qu'elle le soit vraiment, mais là, elle est laxiste.
05:01Un juge qui prononce ce genre de peine, c'est un sympathisant de l'islamisme, vous diriez ça ?
05:08Ce ne sont pas mes paroles, mais je pense qu'un juge qui voit quelqu'un qui a menacé un
05:15directeur d'établissement de mort, devrait prendre la mesure de ce que cela veut dire
05:21d'abord pour la sécurité du dit proviseur, et donc le mettre à l'abri, mais ce que
05:25ça veut dire pour notre société, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, au nom de l'islam radical
05:29menacé de mort, ça mérite un stage de citoyenneté.
05:33Je crois que ça choque beaucoup de personnes qui nous écoutent aujourd'hui.
05:37Il y a une phrase qui n'est pas passée aux oubliettes dans l'actualité ce week-end,
05:42c'est celle de Jean-Luc Mélenchon, à la télévision ce week-end, qui dit que le gouvernement
05:47Barnier tomberait sans doute entre le 15 et le 21 décembre.
05:53Alors est-ce que Jean-Luc Mélenchon a mis sur écoute le siège du RN ? Est-ce que vous
05:58allez censurer pile à ce moment-là le gouvernement Barnier ?
06:02Jean-Luc Mélenchon voit peut-être dans l'avenir, moi je ne sais pas, peut-être qu'il a comme
06:06ça des capteurs sensoriels, peut-être qu'il sait des choses qu'on ne sait pas.
06:11Moi ce que je sais, et c'est la seule chose que je puisse vous affirmer ce soir, c'est
06:13que si le Premier ministre Barnier persiste à vouloir surtaxer l'électricité, persiste
06:19à vouloir désindexer les retraites, persiste à vouloir que les PME et les classes moyennes
06:25françaises payent pour les erreurs d'Emmanuel Macron et de ses prédécesseurs, alors ce
06:28sera sans nous.
06:29En tout cas, en l'occurrence, ce sera sans lui.
06:31Ça sera sans lui, ça sera sans nous, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ? Est-ce que
06:34Marine Le Pen a tout intérêt à censurer le gouvernement Barnier ?
06:37Ce n'est pas une question d'intérêt, c'est une question d'intérêt général.
06:43Justement, qu'est-ce que vous allez avoir comme gouvernement derrière ?
06:46Je ne le sais pas, simplement on aura un gouvernement qui sera alerté.
06:49Si, lorsque le Premier Parti de France vous dit, il ne faut pas imposer les classes moyennes,
06:54il ne faut pas désindexer les retraites, il faut nous écouter quand on vous dit qu'il
06:57faut moins contribuer au budget de l'Union Européenne, et bien peut-être qu'il écoutera
07:02le problème de M. Barnier pour le moment, et peut-être qu'il va changer, il lui reste
07:05quelques semaines pour le faire, c'est qu'il nous a promis la co-construction, vous savez
07:09ce terme à la mode chez les macronistes, qu'il nous a promis d'écouter toutes les
07:12oppositions, y compris la première d'entre elles, mais qu'au final, il n'a toujours pas
07:16reçu Marine Le Pen, qu'au final il n'a toujours pas intégré quelques-unes de nos propositions.
07:21Pourquoi ?
07:22Posez-lui la question, moi je n'ai pas la réponse.
07:23Vous avez sans doute un brin de réponses, ou en tout cas un brin d'explications.
07:27Oui, j'ai un brin de réponses, c'est que je crois qu'il a tellement de mal à fédérer
07:29sa propre majorité, entre les aspirants présidents de la République, les Attal, les Philippe,
07:36etc., il a tellement de mal à fédérer tous ces gens, qu'avant d'aller tendre la main
07:40aux partis extérieurs à sa majorité, il doit déjà ramener l'ordre chez lui, la vraie
07:45question c'est, y a-t-il un pilote dans l'avion ? Apparemment, pas vraiment.
07:49Jacques Obéli, vous restez quelques secondes encore, puisque Gilles Boutin et Alexandre
07:53Malafaille vont vous poser des questions, moi je vous signale qu'à travers un podcast
07:57inédit, Europe 1 rend hommage à Charles Dumont, auteur, compositeur de génie, disparu
08:01dans la nuit de dimanche lundi, à l'âge de 95 ans, la nuit dernière, on lui doit
08:06quelques-unes de ses plus belles chansons de notre patrimoine, « Non, je ne regrette
08:11rien » qu'Edith Piaf a chanté pour la première fois en 1960, c'était sur Europe 1.
08:15C'est Charles Dumont qui vient de m'écrire une chanson magnifique qui s'appelle « Je
08:20ne regrette rien » et si tu veux, je vais te la chanter, c'est la première fois au
08:24fond que je la chante.
08:29Charles Dumont, un podcast au cœur de l'actu avec les archives exceptionnelles d'Europe
08:341 à écouter dès maintenant sur le site et l'application Europe 1.
08:37A tout de suite dans Europe 1 Soir avec Laurent Jacobelli.
08:46Une demoiselle interrogée par Alexandre Malafaille et Gilles Boutin.
08:50Gilles.
08:51Oui, M.
08:52Jacobelli, je reviens sur l'affaire des assistants parlementaires au soir des réquisitions
08:56qui sont extrêmement dures de l'avis général, Jordan Bardella a dit que le parti avait un
09:01genou à terre.
09:02Avez-vous un plan B si jamais les réquisitions sont suivies ?
09:05Alors, un genou à terre, pourquoi ? Parce qu'il faut savoir que dans le même réquisitoire
09:08on demandait 4,3 millions d'euros au Rassemblement national, c'est-à-dire que les caisses seraient
09:12vides et que donc Marine Le Pen serait empêchée de se présenter à la présidentielle et
09:15nous n'aurions plus d'argent pour faire campagne, c'est-à-dire que c'est un assassinat
09:20politique en bonne et due forme.
09:21Vous savez, pour avoir un plan B, il faut déjà avoir renoncé au plan A, on est en
09:25plein dans la bataille en ce moment, c'est l'époque où nos avocats défendent notre
09:30cause donc nous on n'imagine pas, parce que c'est inimaginable dans une démocratie,
09:35que Marine Le Pen puisse être empêchée de se présenter aux élections présidentielles.
09:38On n'imagine pas qu'on mette Marine Le Pen en prison parce que la définition de
09:43poste d'un assistant parlementaire ne convient pas à l'Union Européenne.
09:46Je pense que soit on est en démocratie et on imagine les choses avec une justice qui
09:51fait son travail, une défense qui fait son boulot en ce moment et puis un verdict qui
09:55sera rendu, soit on imagine le pire mais à ce moment-là tout est à mettre à la poubelle
09:59donc on ne peut pas se placer dans cette option-là, pour l'instant on bataille pour se défendre
10:04mais je le rappelle quand même, c'est quoi l'inégibilité avec exécution provisoire,
10:11c'est-à-dire qu'on va dire à Marine Le Pen, on dirait à Marine Le Pen, vous ne pouvez
10:14plus être élue et même si Marine Le Pen fait appel, elle ne pourra plus être élue.
10:18Imaginez dans 3 ans, dans 4 ans, on découvre que Marine Le Pen avait raison, comme nous
10:22nous le disons d'ailleurs, et on relaxe Marine Le Pen, et bien elle n'aura pas pu se présenter
10:26à l'élection présidentielle, c'est-à-dire que c'est un fusil à un coup, c'est irrémédiable
10:30et un procureur ne peut pas s'arroger le droit d'empêcher cette rencontre.
10:34Vous voulez dire que si ce procès est négatif pour le RN, il n'y a ni Marine Le Pen candidate
10:45en 2027, ni, il n'y a zéro candidate du RN en 2027, il n'y a pas Jordan Bardella qui
10:53sort un livre, qui fait tous les plateaux de télévision dernièrement.
10:57Je vous le répète, jamais ils ne nous feront baisser les yeux, jamais ils ne nous arrêteront,
11:02donc la machine continuera à progresser, et nous serons candidats partout et tout le
11:08temps, parce que c'est ce que nous demandent les Français, nous c'est le RN, notre candidate
11:12aujourd'hui c'est Marine Le Pen avec Jordan Bardella, Premier Ministre, c'est notre option
11:16et c'est là-dessus que nous travaillons.
11:18Une fois encore, si on se met maintenant, au moment où on se défend, à commencer
11:22à préparer une hypothèse complètement, selon nous, improbable, alors on ne s'en
11:27sortira pas.
11:28Toutes les énergies, et notamment l'énergie de Jordan Bardella, patron du RN, c'est le
11:35soutien à Marine Le Pen et aux assistants parlementaires et aux députés européens
11:39qui se trouvent aujourd'hui face au juge.
11:41Les réquisitions du procureur sont prévues par la loi, est-ce qu'il faudra changer la
11:45loi si vous arrivez aux affaires ? Deuxièmement, les règles en matière d'emploi des assistants
11:49parlementaires de l'Union Européenne sont claires, elles sont connues, Marine Le Pen
11:52a pris un risque en les appliquant telles qu'elle les a pris, est-ce que vous pensez
11:57un, qu'elle assume ce risque, et deux, parce que la réalité est là, est-ce qu'il faudrait
12:02aussi changer la manière dont s'est rédigée ces conditions d'emploi des assistants parlementaires
12:05au niveau de l'Union Européenne ?
12:07Vous savez, on ne peut pas changer la loi et faire en sorte que dans le réquisitoire
12:11il n'y ait pas la demande d'une exécution provisoire.
12:14C'est la liberté du procureur ?
12:15Absolument, c'est arrivé à beaucoup.
12:16Est-ce que c'est un abus ?
12:17C'est une peine exécutoire.
12:21Oui, mais ce qui arrive à Marine Le Pen...
12:23C'est un arrêt du procureur, c'est dans la loi.
12:24J'ai bien compris, mais le procureur, comme le juge, a la liberté d'interprétation et
12:28c'est lui qui énonce les peines, il a une liberté d'action.
12:31Or, on voit bien que c'est pour Marine Le Pen qu'on a inauguré ça, donc ça pose quand
12:35même un peu question.
12:36Sur votre deuxième question, sur le rôle des assistants parlementaires, d'abord ce
12:40n'est pas aussi précis que vous nous le décrivez, c'est-à-dire qu'effectivement il y a un certain
12:43nombre de tâches qui sont décrites, et il y a marqué, etc., en fonction des demandes.
12:47Donc, ce n'est pas aussi net que ça.
12:49Mais c'est fonction européenne, pas des fonctions sur territoire national.
12:52Mais c'est faux, justement, parce que vous savez que les députés européens ont des
12:54assistants parlementaires européens qui vont à Bruxelles et qui ont une carte, un badge
12:58pour entrer à Bruxelles, et ils ont des assistants qui sont sur le terrain, et donc sur leur
13:03lieu d'élection en France, pour le coup, et qu'eux n'ont même pas le badge.
13:06Ils n'ont pas le droit d'avoir le badge pour aller à Bruxelles.
13:07Ce qui veut dire que Bruxelles a très bien compris qu'il y avait deux types d'assistants
13:11parlementaires, ceux qui sont sur le terrain et ceux qui sont à Bruxelles.
13:14Donc, ce n'est pas aussi clair que vous le dites.
13:16Et puis surtout, il y a l'usage, l'usage qui fait que tout le monde, tous les partis
13:21ont eu la même vision des choses, cette vision française, et pas seulement d'ailleurs,
13:26qui est que l'assistant parlementaire est au service, dans le cadre de la loi bien sûr,
13:31de son député.
13:32Et c'est ce qui a été appliqué par tout le monde et de tout temps, et PAN, ça tombe
13:36sur nous.
13:37Il y a la question sécuritaire également qui vient, notamment parce que c'est la semaine
13:42des maires de France qui se réunissent en congrès, et Bruno Retailleau a d'une certaine
13:48manière interpellé les maires en disant que la sécurité c'était l'affaire de tous.
13:53J'ai la conviction, alors que les chiffres ne sont pas bons en matière de délinquance,
13:59même si les forces de police, de gendarmerie, même si nos magistrats luttent pied à pied,
14:06je pense que la sécurité c'est l'affaire de tous.
14:09C'est évidemment d'abord l'affaire de l'Etat, mais c'est aussi l'affaire de ses partenaires,
14:15et en particulier, et en premier lieu, des communes de France.
14:18Moi je souhaite qu'on aille aussi loin que possible sur les prérogatives des polices
14:23municipales.
14:24Et nous le ferons, bien sûr, en matière d'accès aux fichiers, en matière de prérogatives,
14:30y compris placées sous la direction du procureur lorsqu'il s'agit de prérogatives judiciaires,
14:36en matière d'équipement, en matière aussi de plein d'autres choses, mais ça, ça fera
14:41l'objet d'un texte de loi.
14:43Deux réactions, Laurent Jacobelli.
14:45Deux réactions.
14:47La première, c'est qu'il faut effectivement un texte de loi pour bien définir aujourd'hui
14:50ce qu'est une police municipale, parce que les policiers municipaux sont souvent les
14:54premiers sur le lieu d'une délinquance, sont souvent les premiers à arrêter, à interpeller
14:59quelqu'un qui vit, mais ils ont un statut un peu compliqué, parfois ils sont obligés
15:04de se mettre sur le côté de la route, appeler la police nationale et de ne pas pouvoir agir
15:07en sachant très bien qu'en n'agissant pas, il y a un trafic de drogue qui va continuer
15:11ou une agression qui va être commise.
15:12Et donc ils sont dans une situation un peu d'entre deux qui les gênent.
15:15Je recevais un syndicat de policiers municipaux vendredi dans ma permanence, c'est exactement
15:19ce qu'ils décrivaient.
15:20En revanche, dire que les municipalités qui vont devoir gérer cette police municipale,
15:25qui va avoir plus de fonctions, ça veut dire quoi derrière ? Ça veut dire qu'il va falloir
15:29de l'équipement.
15:30Vous parliez notamment de l'armement, des gilets pare-balles, des véhicules automobiles.
15:33Sur le budget des communes.
15:35Et donc il ne faudrait pas que ce soit une défause de l'État, qui n'a plus d'argent,
15:38qui est à sec et qui mette un poids supplémentaire sur les communes en leur donnant une fonction
15:42supplémentaire.
15:43Donc je pense qu'il faut que Monsieur Retailleau soit assez vigilant et sage pour faire en
15:48sorte que oui, on redéfinisse le métier d'un policier municipaux, ses droits et ses devoirs,
15:53mais qu'en même temps, vous m'autorisez l'expression, le financement soit assuré
15:57par l'État.
15:58Alexandre, le maire de Bordeaux qui décide d'armer sa police municipale, ça vous dit
16:01quoi ?
16:02Ça me dit que parfois, l'idéologie craquelle devant le mur de la réalité, c'est-à-dire
16:06que tous ceux qui dans les villes de gauche et d'extrême gauche nous expliquent que
16:09les voyous sont gentils et que les policiers municipaux ont vocation à être méchants
16:13et que si on leur donne une arme, ils tireront sur n'importe qui, notamment sur ces gentils
16:16voyous qui n'ont pas eu de chance, et bien au bout d'un moment, quand la ville devient
16:20trop insécure, quand les habitants en ont vraiment marre, et bien même s'ils sont
16:24verts, même s'ils sont LFI, parfois ils voient la réalité.
16:28Écoutez, il a eu son Eucharistie.
16:31Et à l'inverse, le maire de Grenoble qui lui n'arme pas sa police municipale, ne pensez-vous
16:36pas qu'il faut des aptitudes, il faut des évaluations pour avoir une arme ? Toute la
16:41police municipale est-elle apte à porter une arme ?
16:44Vous savez, il y a des écoles aujourd'hui de policiers municipaux, ils ont des formations,
16:48des contrôles, très réguliers, très souvent, et s'ils commettent un impaire, croyez-moi,
16:53c'est beaucoup plus facile de démettre un policier municipal qu'un policier national.
16:57Donc oui, ils sont surveillés, et oui, ils sont contrôlés, et c'est normal.
17:01En revanche, la position du maire de Grenoble, quand on connaît l'état d'insécurité,
17:05des trafics de drogue dans sa ville, ça commence à ressembler un petit peu à de la complicité.
17:08Est-ce que vous ne suivez pas Bruno Retailleau dans une sorte de modèle qu'il essaye d'appliquer ?
17:16En fait, il a fait des déclarations cet après-midi, il était à Meaux, chez Jean-François Copé,
17:20en disant « Regardez Meaux, c'était une ville qui était chaotique à la fin des années
17:2590, début des années 2000 », et M. Jean-François Copé, en le prenant pour exemple, a réussi
17:30à en faire une ville qui est désormais beaucoup plus safe qu'avant.
17:34Est-ce que c'est ça montrer l'exemple ? Est-ce que c'est ça le job d'un ministre de l'Intérieur ?
17:40Est-ce que vous-même, vous vous sentez concerné ?
17:42Ou est-ce que c'est une façon, à l'aube, encore une fois, du Congrès des maires de France,
17:45de dire « pompon cucu » à ceux qui ne le feront pas de la même façon ?
17:48Vous savez, la sécurité est un droit pour tous, c'est-à-dire pour tous les citoyens
17:51qui vivent dans une ville de droite, dans une ville de gauche, ou dans une ville sans étiquette.
17:55C'est-à-dire que, pour moi, le citoyen qui habite Grenoble, et le citoyen qui habite
17:59une autre ville, ont les mêmes droits à la sécurité.
18:02Et ce n'est pas simplement, soit le courage et l'implication d'un maire d'un côté,
18:07ou la lâcheté d'un maire de l'autre, qui doit avoir des répercussions sur votre vie.
18:10Vous savez, j'en parle très calmement, parce qu'à Fréjus, géré par le Rassemblement National,
18:14à Hayange, dans ma circonscription gérée par le Rassemblement National, à Hinain-Beaumont,
18:18à Bocaire, les gens vivent en sécurité, parfois dans des zones où, avant, il y avait
18:23des trafics ou de l'insécurité.
18:24Donc on a des maires qui mettent la sécurité au cœur de leur projet, et leurs habitants
18:28ont de la chance.
18:29Mais dans les communes voisines, qui sont gérées par la gauche, ça veut dire que les
18:32gens doivent être livrés à l'insécurité et au trafic ? Bien sûr que non ! C'est
18:36le rôle de l'État de protéger tous ses concitoyens.
18:39Donc il faut donner un rôle important à la police municipale, le redéfinir, mais
18:43ne pas se mettre dans les mains de certains maires qui voient dans la délinquance l'expression
18:47d'un mal-être et, dans le crime, l'expression d'un ras-le-bol.
18:50Une dernière question, Alexandre Malafaie.
18:52Sujet brûlant, le Mercosur.
18:53Si, effectivement, on retirait le volet agricole de cet accord de libre-échange, est-ce que
19:00vous y seriez à ce moment-là favorable ? Est-ce que ça porte aussi sur l'industrie,
19:03sur l'automobile, sur la chimie, sur l'industrie du médicament ? Est-ce qu'on pourrait faire
19:07du libre-échange, mais en laissant de côté la question agricole ?
19:09Vous savez, on a toujours demandé au Rassemblement National ce qu'on appelle l'exception
19:12agriculturelle.
19:13Il y a une exception culturelle en France, c'est-à-dire que tous les produits culturels
19:17ne peuvent pas arriver sur les télévisions comme ça, priorité aux oeuvres françaises,
19:21et c'est normal pour sauver notre culture.
19:23Il faut faire la même chose en agriculture, donc ce que vous dites est pour nous quelque
19:27chose que nous réclamons.
19:28Mais, une fois encore, le fait d'avoir donné les clés des négociations commerciales à
19:31Bruxelles, et de s'être départi, de s'être privé de cette possibilité de négocier,
19:37ça nous met quand même à risque.
19:38Parce que l'Allemagne, qui est très puissante, tirera toujours son épingle du jeu.
19:42Et elle souhaite le Mercosur.
19:43Et elle souhaite le Mercosur.
19:44Et il y a toujours la France qui est souvent très naïve.
19:46Regardez Emmanuel Macron qui regarde l'Europe avec les yeux illuminés et qui regarde la
19:49France avec mépris.
19:50Il fera toujours le choix de l'Europe, mais ce sont nos industriels ou nos agriculteurs
19:53qui en paieront le prix.
19:54Aujourd'hui, sur l'agriculture, en tout cas, il faut arrêter, parce que nos agriculteurs
19:58sinon vont en crever.
19:59En tout cas, il a dit qu'il s'opposerait, M. Barnier aussi.
20:02Mais quel pouvoir il a, le pauvre M. Macron, pour faire ça ?
20:04Il suffit qu'il ait trois autres pays européens, l'Italie a l'air de suivre, les Polonais
20:10suivront, les néerlandais, les hollandais.
20:12Mais ça passera par le Conseil.
20:13Il n'y a aucun problème, l'Union Européenne fera signer cet accord du Mercosur.
20:16C'est-à-dire que même si là, on trouve quatre pays, vous dites…
20:19Mais quatre, ça ne suffit pas.
20:20Si, 35% de la population.
20:22Vous croyez que les autres vont continuer ?
20:24Pourquoi vous me dites ça ?
20:25Parce que je n'y crois pas une seconde.
20:26Ça fait des années qu'on nous fait le coup et ça fait des années que finalement
20:29les négociateurs de Bruxelles gagnent à la fin, parce qu'il y a toujours un pays
20:32qui arrive à tirer son épingle du jeu, ou l'Allemagne qui tape du poing sur la table.
20:35C'est comme la Constitution européenne, on va nous reposer la question une deuxième
20:38fois.
20:39On ne peut pas laisser les clés à l'Union Européenne.
20:41Emmanuel Macron l'a fait et il l'a fait avec le sourire qu'il ne vient pas nous dire
20:45aujourd'hui qu'il le regrette.
20:46Merci beaucoup Laurent Jacobelli, député RN de Moselle d'avoir été notre invité
20:49ce soir dans Europe Un Soir.
20:50Sachez qu'à 22h15, un autre invité politique, Manon Aubry, la députée européenne LFI.
20:55Vous restez avec nous, dans un instant on se retrouve avec Gilles Boutin et Alexandre
20:59Malafaille dans Europe Un Soir.