Jordan Bardella était l'invité de "Face à BFM" ce lundi 18 novembre. Le président du Rassemblement national a répondu aux questions des éditorialistes de BFMTV sur les problématiques régaliennes, économiques, judiciaires ou encore sur sa vie personnelle, abordée dans son livre "Ce que je cherche", paru le 9 novembre aux éditions Fayard.
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00:00Voilà ce que vous écrivez.
00:01« Je suis au cœur du réacteur, ma cité,
00:03comprendre mon quartier en Seine-Saint-Denis donc,
00:06ma cité concentre une partie des maux de notre société,
00:09le communautarisme, la perte de notre identité,
00:12la violence, le trafic de drogue, le frérisme,
00:15le terrorisme islamiste.
00:16La France, vue depuis votre fenêtre,
00:20vous déclinez, on va le voir ensemble,
00:22chacun de ces points qui, au fond,
00:24sont presque venus à vous avant même que vous n'alliez à eux.
00:28C'est quoi l'objectif ?
00:29C'est de dire, je sais de quoi je parle,
00:33je l'ai vu de mes yeux. »
00:35Il y a beaucoup de gens qui font de la politique,
00:38qui ont découvert le quotidien des Français,
00:41soit par les grandes écoles,
00:44soit en allant, une fois élu, sur le terrain à la rencontre des Français.
00:48Moi, ce qui m'a amené à la politique,
00:49c'est le quartier dans lequel j'ai grandi.
00:51Et effectivement, la réalité de notre pays,
00:53moi, je l'ai vue de ma fenêtre.
00:55Et je raconte comment, du huitième étage de ma cité,
00:59dans cet appartement HLM où j'ai grandi avec ma mère, Louisa,
01:05que j'ai été confronté à tous les maux de notre société.
01:08Et je raconte d'ailleurs cette scène où on dort,
01:13on est en pleine nuit,
01:14c'est quelques jours après l'attentat du Bataclan.
01:17On s'endort la veille,
01:18on nous annonce sur BFM TV que les terroristes sont partis en Syrie
01:22et on est réveillés à quatre heures du matin par des tirs,
01:25nourris par des détonations.
01:27Je vois à ma fenêtre un hélicoptère avec un énorme phare
01:30qui survole la cité et on est à quelques mètres de la rue du Corbillon
01:34où a lieu l'assaut contre les terroristes du Bataclan
01:36qui ont donc dormi dans une rue que je connais bien,
01:39que j'empruntais pour aller au lycée.
01:40Je raconte comment, depuis ma fenêtre,
01:41je vois des règlements de comptes très régulièrement
01:45et où le bruit des armes est en fait très familier.
01:47Et je raconte tout cela parce qu'au fond,
01:51j'ai le sentiment que ce que j'ai vécu,
01:52c'est ce que vivent des millions de Français
01:53qui habitent dans ces quartiers,
01:55qui se sentent totalement abandonnés
01:57et qui sont vraiment soumis à la violence
02:00et à un immense sentiment de gâchis et de dépossession
02:04parce que les gens qui vivent dans ces territoires,
02:07les gens qui vivent dans ces quartiers,
02:08ils payent les mêmes impôts que tout le monde,
02:10ils font des travaux qui sont souvent des travaux difficiles,
02:13des métiers très difficiles, des métiers pénibles.
02:15Je raconte que ma mère est hadsem dans une école maternelle de Seine-Saint-Denis
02:19et j'ai voulu partager un peu ce moment de vie
02:20parce que c'est ça qui m'a amené à la politique.
02:23Et je vais vous dire, Madame de Malherbe,
02:24si je fais de la politique,
02:25c'est parce que profondément et vraiment au fond de mon cœur,
02:28je ne veux pas que tout mon pays ressemble aux quartiers dans lesquels j'ai grandi.