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Jordan Bardella était l'invité de "Face à BFM" ce lundi 18 novembre. Le président du Rassemblement national a répondu aux questions des éditorialistes de BFMTV sur les problématiques régaliennes, économiques, judiciaires ou encore sur sa vie personnelle, abordée dans son livre "Ce que je cherche", paru le 9 novembre aux éditions Fayard.

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Transcription
00:00Jordan Bardella, je le disais donc, l'éléphant au milieu du salon, ce serait l'immigration et on apprend donc que vous avez donné des cours d'intégration
00:05parce que vous faites partie des bons élèves et que le directeur de votre école vient vous voir et il vous dit voilà Jordan, nous disposons d'une association
00:13Alpha Accueil chargée de donner des cours de français aux travailleurs étrangers de la ville, nous recherchons des élèves de bon niveau pour être bénévoles
00:20et là, vous acceptez, vous vous retrouvez donc professeur de français pour des travailleurs étrangers en quête d'intégration, vous dites c'est comme un passage de témoin
00:32j'y ai consacré deux heures, les lundis et jeudis de 20h à 22h et vous dites face à moi j'ai principalement des travailleurs du bâtiment, de la restauration
00:41qui ne parlent pas un mot de français et j'ai pour mission de leur inculquer les bases, vous dites qu'il y a des Pakistanais, des Afghans, des Africains de l'Ouest
00:48ils ont tous l'air perdus dites-vous, mes élèves sont des salariés épuisés par les journées entières de travail, qu'est-ce que vous ressentez face à eux Jordan Bardella ?
00:59D'abord j'ai été extrêmement fier de cette expérience qui était organisée dans mon lycée où on avait l'opportunité de donner des cours de français à des travailleurs étrangers
01:10Mais qu'est-ce que vous ressentez ? Quelle est l'émotion quand vous êtes face à eux, quand vous voyez leurs yeux fatigués par des longues journées de travail, les cours sont entre 20h et 22h parce qu'ils bossent la journée ?
01:20J'ai un immense sentiment d'incompréhension parce qu'en fait je me suis rendu compte que, d'abord moi j'ai toujours considéré qu'on pouvait contester la politique d'immigration
01:32sans désigner des personnes ou sans en avoir après des personnes et je fais toujours la différence entre les deux. Mais j'ai vu des gens perdus, j'ai vu que la politique d'immigration
01:41telle qu'elle était menée dans notre pays, en tout cas dans l'environnement que je pouvais moi côtoyer, consistait à faire venir des travailleurs étrangers, à les épuiser dans des métiers
01:52qui ne sont pas les plus simples, à les parquer la nuit dans des bâtiments aux mains de marchands de sommeil où ils étaient 10 dans des pièces de 15 ou 20 mètres carrés pour dormir entassés sur des matelas,
02:04de gens à qui on donnait des titres de séjour, parfois des cartes d'identité et qui ne maîtrisaient même pas les fondamentaux de notre langue. Pourquoi j'ai fait cette expérience ?
02:12Parce que je suis fier de ce que m'a donné la France. Je suis fier d'être issu d'une famille, naturellement je suis né en France, mais trois quarts de ma famille est née à l'étranger.
02:22Alors évidemment la culture européenne est un berceau commun qui facilite l'assimilation, qui facilite l'intégration. Mais je suis très fier d'être issu d'une famille, issu de l'immigration,
02:31arrivé en France à tout près pour devenir français à part entière. Et je vais vous dire que je ne comprends pas que des générations aujourd'hui qui arrivent semblent dispenser de cet effort.
02:40Mais eux, ils ne sont pas dispensés de cet effort. En l'occurrence, les Pakistanais, les Afghans que vous avez face à vous, semble-t-il, ils ont dû arriver, j'imagine, au péril de leur vie.
02:50Et puis quand ils se sont retrouvés face à vous, entre 20h et 22h, c'est parce que toute la journée ils bossent et que vraisemblablement ils se lèvent très tôt le matin.
02:56Est-ce qu'à aucun moment vous ne vous êtes dit, mais au fond, ils sont plus méritants encore que ceux qui sont nés ici ?
03:01Écoutez, bien sûr qu'ils sont méritants.
03:04Et à eux, vous vous apprêtez à dire, rentrez chez vous ?
03:07Madame, l'immigration est un drame. Si vous trouvez ça génial, si vous trouvez que ça contribue au rayonnement et à l'enrichissement de notre pays,
03:14de faire venir des étrangers pour leur faire faire le sale boulot dans notre pays, ce qu'on considérait, je mets des guillemets, comme le sale boulot,
03:20qui ne maîtrise pas les fondamentaux de notre langue, qui ne maîtrise parfois aucun fondement, aucun fondement, madame.
03:25Dites ça à ceux qui sont nés en France. Dites ça à tous ceux qui ne prennent pas les boulots de l'hôtellerie, de la restauration.
03:31Je ne maîtrise aucun fondement de notre culture parce que je raconte comment il nous fallait à l'époque séparer dans deux classes et dans deux pièces distinctes les hommes et les femmes.
03:41Parce qu'à partir du moment où on mettait les femmes et les hommes dans une même pièce, les femmes ne venaient pas au cours.
03:45Et donc, on fait venir des gens d'une culture qui est parfois si éloignée des nôtres que l'assimilation ne se fait pas.
03:52C'est un mirage que de croire que dans ces quartiers, les gens se mélangent.
03:57Les gens ne se mélangent pas, les gens se séparent.
03:59Et ces banlieues sont des sas où, en permanence, les gens qui sont arrivés avant partent parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité, ils ne se sentent plus en France dans ces quartiers.

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