Jordan Bardella était l'invité de "Face à BFM" ce lundi 18 novembre. Le président du Rassemblement national a répondu aux questions des éditorialistes de BFMTV sur les problématiques régaliennes, économiques, judiciaires ou encore sur sa vie personnelle, abordée dans son livre "Ce que je cherche", paru le 9 novembre aux éditions Fayard.
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00:00Pourquoi vous ne me citez pas les réactions, là, depuis quelques heures, de la classe politique, qui est issue aussi de la droite et de la gauche ?
00:06J'ai entendu M. Mélenchon, M. Darmanin, venir dire qu'on ne peut pas appliquer une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire sur ce sujet.
00:16Mme Le Pen, je cite, doit être combattue dans les urnes, et pas par un empêchement qu'il appriverait de toutes ses voies de recours.
00:22Donc, je veux dire, on demande à être jugé comme tout le monde.
00:26En retour, et je vais vous répondre, Marine Le Pen n'est pas jugée comme tout le monde.
00:29Parce que le procureur, la procurant en l'occurrence, est partiale.
00:33Lorsqu'on vient dire, s'agissant d'un dossier d'un eurodéputé qui était cité, Jean-François Jacques,
00:40« je n'ai pas d'élément, je n'ai pas d'élément, mais demander une relax me ferait trop mal », les masques tombent.
00:47Cette phrase, elle a été prononcée, effectivement.
00:49Et donc, un procureur, M. Duhamel, ne devrait pas dire ça.
00:52Mais au fond, vous dites, Jordan Bernal, je vous écoute attentivement, à l'instant, vous dites « Marine Le Pen n'est pas traitée comme tout le monde ».
00:57Il y a la question de l'exécution provisoire, il y a la question des peines d'inéligibilité requises.
01:01La justice est rendue au nom du peuple français, on verra là encore la décision de la Cour dans quelques mois.
01:08Dans le cas d'espèce de la peine d'inéligibilité, le Parlement français, souverain, en 2016, a voté une loi,
01:16en l'espèce la loi Sapin II, qui veut que quand quelqu'un est condamné pour détournement de fonds publics,
01:20il y a automatiquement peine d'inéligibilité, sauf si, motivation express du juge,
01:25là encore, ce n'est pas un traitement différencié vis-à-vis de Marine Le Pen, c'est la loi.
01:29L'exécution provisoire.
01:30Donc, au fond, il n'y a que l'exécution provisoire qui vous pose problème.
01:33Non, mais on peut tout refaire. Moi, ça me choque que pour un désaccord administratif,
01:36on se retrouve avec des réquisitions de prison ferme, de mise au banc de la vie politique.
01:42Enfin, je veux dire, elle n'a tué personne, ce n'est pas une trafiquante de drogue,
01:45elle ne s'est pas enrichie personnellement en allant s'acheter une maison ou une voiture avec l'argent du Parlement européen.
01:50On parle d'une enveloppe qui était allouée aux eurodéputés du Rassemblement national.
01:54Et il n'y a pas eu un centime de plus, un centime de moins.
01:57Et on vient dire, on vient exposer un désaccord administratif,
02:01de la manière dont ont travaillé les assistants parlementaires.
02:03On interdit à nos assistants parlementaires européens de faire de la politique.
02:06Et pour cela, la justice qui, d'ordinaire, remet en liberté tout le monde,
02:12et toujours très laxiste, se retrouve.
02:15Mais allez-y, le Parlement européen a fait défaut, ça a été reconnu par vos confrères du monde.
02:19On va refaire le débat, mais quand Thierry Légier garde du corps et est payé par le Parlement européen,
02:27il ne fait pas de la politique.
02:29Mais il fait de la politique ?
02:31C'est peut-être pas le bon exemple que vous prenez.
02:34Ce contrat n'a-t-il pas été validé par le Parlement européen ?
02:37Mais il fait de la politique ou pas ?
02:39Je vous pose la question.
02:41Ce contrat a-t-il été, oui ou non, validé par le Parlement européen ?
02:44Donc on valide un contrat et on change les règles après.
02:46Oui ou non ?
02:47Il fait de la politique, Thierry Légier.
02:48Non mais c'est intéressant, puisque vous dites au fond que c'est de l'argent qui est utilisé pour qu'on fasse de la politique.
02:51C'est pas la question, il fait de la politique.
02:52Le mandat impératif, il n'existe pas.
02:54Donc les députés élus, ils organisent leur travail comme ils le souhaitent.
02:59Mais vous mentionnez Thierry Légier, qui a été pendant très longtemps l'officier de sécurité de Marine Le Pen,
03:05et qui travaille aujourd'hui à mes côtés.
03:07Son contrat n'a-t-il pas été validé par le Parlement européen ?
03:11Pardon, mais vous ne répondez pas à la question.
03:14Vous ne répondez pas à la mienne.
03:15Et à la mienne non plus.
03:16Mais parce que votre argumentaire ne tient pas la route.
03:18Ah bon ?
03:19Et que le Parlement européen, M. Duhamel, mauvaise pioche, a validé le contrat Thierry Légier.
03:23Donc on peut refaire le film.
03:25S'il y a 250 000 personnes qui en moins de 48 heures ont signé la pétition de soutien à Marine Le Pen,
03:31c'est peut-être qu'il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment que la justice est partiale.
03:35Et qu'en tout cas, ces réquisitions, et vous avez eu la rigueur de rappeler que ce n'est pas un jugement,
03:39ce sont des réquisitions, sont disproportionnées, sont faites à des fins politiques,
03:44et que la procureure d'Isla ne peut pas requérir à charge et à décharge.
03:50Et que ces réquisitions sont si lourdes parce que c'est Marine Le Pen.
03:55Et qu'au fond, ces réquisitions comme cette procédure qui a été initiée par l'ancien président socialiste du Parlement européen
04:01a pour but non seulement de rendre inéligible Marine Le Pen,
04:04mais de ruiner financièrement le Rassemblement national.
04:06Alors croyez-moi, on va se battre et on va continuer.