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Avec Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise

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##CA_BALANCE-2024-11-19##

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Transcription
00:00On parle du public, du privé, le secteur public, le secteur privé, mais là, il s'agit de quelque chose qui enflamme toujours, rappelez-vous,
00:07à la Savary, il y a 40 ans, la manifestation pour l'école libre, un million et demi de personnes dans la rue, et puis là, un article de La Croix,
00:15qui dit, voilà, voilà, un amendement déposé par la France Insoumise,
00:20dit que, voilà, il faut la gratuité de l'enseignement public, de l'école publique,
00:25et pour cela, eh bien, il faut déshabiller Pierre pour habiller Paul, et Pierre, c'est l'enseignement privé.
00:316,3 milliards de subventions au privé, eh bien, comme on n'a pas beaucoup d'argent en ce moment, ça va passer au public.
00:40Je résume caricaturalement, c'est un peu ça. Or, Paul Vanier, vous êtes député de la France Insoumise, vous êtes un des auteurs de l'amendement,
00:49vous dites, c'est pas ça du tout, cet amendement ne porte absolument pas là-dessus.
00:54– Bonjour André Bercoff, merci de votre invitation, et de me permettre, en effet, de rétablir une vérité,
01:01celle d'un député qui fait un travail parlementaire tout à fait habituel.
01:05En projet de loi de finances, quand vous faites un amendement qui va créer une dépense, vous devez le gager,
01:09c'est l'article 40 de la Constitution, c'est-à-dire, vous ne pouvez pas créer une charge supplémentaire au budget de l'État,
01:14donc vous dites, s'il y a une dépense, vous devez dire comment la financer.
01:17Et en effet, moi, avec mon groupe, avec Les Insoumis, avec le nouveau Front Populaire,
01:21nous voulons faire la gratuité réelle de l'école, vous savez que l'école elle coûte, aujourd'hui, elle coûte pour les familles,
01:25la cantine, les transports, les fournitures, c'est une dépense importante, et en particulier pour les plus modestes d'entre elles,
01:31ça met les élèves dans une situation parfois d'inégalité, ils ne peuvent pas accéder, par exemple, aux sorties scolaires,
01:37donc ça nous paraît être un combat républicain, un combat pour l'égalité qu'il faut mener,
01:41mais nous ne cherchons pas à atteindre cet objectif en supprimant le financement de l'école privée,
01:48ça c'est une contre-vérité, et je regrette qu'en effet le journal La Croix,
01:51et j'en ai parlé avec le journaliste qui a écrit cet article, ait publié cette fausse information,
01:56parce qu'encore une fois, il s'agit toujours de devoir faire ce gage, donc de trouver une source de financement.
02:00Par ailleurs, c'est la loi qui oblige le parlementaire à faire ça,
02:04et pour être très précis, à la fin de cet amendement, de mon amendement, il y a une phrase très importante,
02:08il est écrit, les signataires de cet amendement appellent le gouvernement à lever le gage,
02:14c'est assez traditionnel, tous les députés, pas que les insoumis, tous les députés font ça depuis très longtemps,
02:18c'est-à-dire qu'au fond, on vise à sortir d'une logique d'austérité,
02:22d'une logique où il faudrait, pour habiller Paul, déshabiller Pierre,
02:24comme vous l'avez dit, ça n'est pas mon intention,
02:27moi je suis un député qui a des positions très claires sur la question de l'école privée, je les assume,
02:31demain je présenterai une proposition de loi dans le cadre de la niche de la France Insoumise sur le sujet,
02:37mais je n'appelle pas à supprimer les financements publics de l'école privée,
02:40j'appelle à les moduler, à les conditionner à des objectifs,
02:44parce que vous savez qu'aujourd'hui, l'école privée, elle contribue très largement
02:48à l'aggravation de la ségrégation socio-scolaire,
02:51et je pense qu'il faut combattre cette dérive, ces inégalités croissantes,
02:54en travaillant sur la question du financement.
02:55– Alors justement, on va en parler, c'est bien d'apporter ces exercices-là,
02:59mais dites-moi juste, à un niveau symbolique, vous n'auriez pas pu les gager sur un autre poste,
03:04parce qu'en faisant ça, en disant, très bien, allez, l'école publique, d'accord,
03:08et on comprend très bien, c'est très légitime ce que vous dites,
03:11mais en disant, vous mettez l'école privée, vous agitiez quand même le chiffon rouge.
03:16– Alors je ne peux pas le faire, parce que je dois rester dans le périmètre
03:18de la mission budgétaire enseignement scolaire, c'est un peu technique tout ça,
03:21et on n'a pas le droit, vous savez quand on fait un allant budgétaire…
03:23– On n'a pas le droit d'aborder un autre domaine.
03:25– On n'a pas le droit de dire, je ne sais pas, telle recette,
03:28de la flécher directement vers telle dépense, ça on n'a pas le droit,
03:31mais c'est intéressant ce que vous dites, parce que ce débat,
03:34on l'a eu en commission des finances, on a commencé en commission
03:37à aborder la partie 2 du budget, la partie sur les dépenses, en commission j'insiste.
03:41Et avant la partie dépenses, il y a la partie 1 sur les recettes.
03:44Et là, très important, parce que vous l'avez probablement suivi,
03:47en commission, mais aussi en séance de l'Assemblée Nationale,
03:50le nouveau offreau populaire a fait adopter pour à peu près 45 milliards d'euros
03:55de recettes supplémentaires au budget de l'État.
03:58Et c'est justement ces 45 milliards d'euros qui sont pris,
04:01pour résumer, sur les grandes entreprises, sur les très très riches de ce pays,
04:05qui nous permettaient ensuite de financer des dépenses,
04:08par exemple la gratuité réelle de l'école.
04:09Donc en vérité, ce que je propose, moi et mes collègues,
04:12ce que nous proposons, c'est de faire la gratuité pour tous,
04:14en venant chercher auprès de quelques-uns, auprès de la poignée des ultra-riches.
04:19Par exemple, on a adopté un amendement très important,
04:22ce qu'on appelle la taxe Zucman.
04:24La taxe Zucman, c'est une taxe qui cible les 147,
04:28147, il n'y en a que 147, milliardaires de notre pays,
04:31et qui ne vise qu'à alourdir la fiscalité qui pèse sur leur patrimoine de 2%.
04:362% de plus sur les 147 milliardaires de notre pays,
04:40ça dégage 14 milliards d'euros.
04:42Oui, un exemple qui montre que nous savons financer notre programme.
04:46Et j'ai une remarque importante, grâce à ces mesures,
04:50nous, les Insoumis, et nous, Front Populaire,
04:52nous ramenons le déficit sous les 3%.
04:54La fameuse barre, vous savez, que l'Europe exige,
04:58et on nous fait souvent des leçons de sérieux et de rigueur budgétaire,
05:01non seulement nous, nous finançons un programme de rupture,
05:04avec des mesures fortes comme celle-ci,
05:05mais en plus, nous permettons de résorber le déficit qu'a creusé Emmanuel Macron depuis 7 ans.
05:10– Alors en tout cas, c'est intéressant,
05:11c'est une piste que vous évoquez, que vous avez déjà évoquée et que l'on connaît.
05:15Mais par exemple, je reviens là-dessus, c'est intéressant,
05:18parce que pour nous, et pour les auditeurs des sites radio,
05:23et je crois la plupart des citoyens,
05:24je ne savais pas que vous ne pouviez pas gager,
05:27par exemple, ne pouviez pas gager sur le fait de demander 2% aux 140 milliardaires.
05:33C'est-à-dire, vous n'avez pas le droit de dire,
05:35oui, on veut la gratuité totale de l'école publique,
05:39mais pour la gager, on va demander ça, vous n'avez pas le droit de ça.
05:43– Exactement, on adopte des recettes d'un côté,
05:45et ensuite on adopte des dépenses de l'autre.
05:47– Alors, juste parler de cela,
05:50parce qu'il y a beaucoup de choses à dire sur l'école publique et l'école privée,
05:54mais moi j'ai été très frappé,
05:55alors je vais savoir ce que vous pensez de quelqu'un
05:58qui n'est pas spécialement un réactionnaire ni un milliardaire,
06:01qui est Pape Ndiaye, ministre de l'éducation nationale,
06:04qui disait, oui, moi je mets mes enfants à l'école privée,
06:06parce que l'école privée, et il n'est pas le seul,
06:08vous savez que des millions de Français, y compris de gauche,
06:10y compris bourgeois ou pas bourgeois, pensent ça,
06:13disent oui, mais l'école privée, le niveau est différent, etc.
06:17Vous savez que ce sentiment existe, même s'il n'est pas exprimé comme ça.
06:20Qu'est-ce que vous dites de ça ?
06:22Parce que ce n'est pas par hasard que les gens sont prêts à les payer à l'école privée,
06:26parce qu'il y a un vrai problème, pas seulement de ségrégation, bien sûr.
06:29– D'abord, moi je ne le considère pas, je considère qu'il s'agit d'une question politique.
06:33Moi je n'ai aucune critique à faire aux individus,
06:36aux parents qui, parce qu'ils se soucient du devenir de leurs enfants,
06:40font un choix, et je ne suis personne pour le questionner et le remettre en question.
06:44– Mais vous ne condamnez pas cela ?
06:45– C'est la liberté de chaque famille de décider où est-ce qu'ils scolarisent leurs enfants.
06:49Après la question c'est…
06:50– Mais il y a la carte scolaire, n'oubliez pas.
06:52– Pas pour le privé, justement, le privé échappe à la carte scolaire.
06:55Et ce qui distingue fondamentalement l'école privée de l'école publique,
06:58c'est que l'école publique accueille tous les élèves sans aucune distinction.
07:01L'école privée, elle, elle les sélectionne, elle les trie,
07:04et aujourd'hui dans des proportions à ce point importantes,
07:08qu'elles contribuent de façon majeure au creusement des inégalités sociales
07:11et scolaires dans le système éducatif.
07:13Je vous donne juste un chiffre pour l'illustrer.
07:15Ces 20 dernières années, la proportion d'élèves issus des catégories sociales
07:19les plus favorisées est passée de 20 à 40% dans ces écoles privées.
07:23Il y a trois fois moins de boursiers dans les écoles privées que dans les écoles publiques.
07:26Et c'est souvent pour ça d'ailleurs qu'on a le sentiment,
07:28que certaines familles ont le sentiment,
07:30et j'insiste, c'est un sentiment, ça n'est pas une réalité,
07:32on dit que ces écoles sont meilleures que les écoles publiques.
07:35Elles ne le sont pas.
07:36Toutes les études le montrent, je pourrais y revenir le cas échéant.
07:39Mais comme elles sélectionnent des élèves qui ont à l'entrée
07:42des performances scolaires bien meilleures que la moyenne,
07:45eh bien, il est vrai que, tendanciellement,
07:48les taux de réussite au brevet, au baccalauréat, sont supérieurs.
07:51Aussi parce que ces écoles, au fur et à mesure de la scolarité,
07:54vont parfois éliminer les élèves en difficulté.
07:56Paul Vanier, on va, je vous ferai vraiment revenir,
07:58on va avoir un vrai débat là-dessus, parce que le problème aussi qui est posé,
08:02c'est un certain nombre de gens qui disent
08:04« Attendez, quand l'école publique accueille des gens qui malheureusement
08:07sont soit primo-arrivants, soit infants primo-arrivants,
08:10qui ne parlent pas un mot de français, le nivellement se fait par le bas. »
08:13Alors, moi, je voudrais, on n'aura pas le temps de faire,
08:15il fallait effectivement, et je suis très heureux de vous avoir reçu,
08:18pour corriger une impression qui est fausse,
08:21mais on va parler école publique et école privée,
08:23et si vous êtes d'accord, on fera un débat là-dessus.
08:25– Et vous l'aussi.

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