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En soirée, Andréa fait la rencontre de deux personnes. Avec eux, elle décide de terminer la soirée dans l'appartement d'un des garçons. C'est là que le cauchemar commence pour elle. Aujourd'hui, elle se bat pour obtenir justice.

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Transcription
00:00Mon histoire a réellement commencé en mars 2020.
00:03Je rejoins une de mes meilleures potes d'enfance.
00:06On arrive dans ce bar que je connais bien, c'est le bar de ma ville, j'y vais souvent.
00:09On arrive minuit moins dix.
00:11Les deux barmans qui étaient présents à la soirée nous disent de partir.
00:16Donc on est quatre dehors, on finit nos verres.
00:19Et il y a deux jeunes qui descendent la rue.
00:22La première chose que l'un d'entre eux nous dit, c'est
00:26« Est-ce qu'il y aurait encore un bar d'ouvert à cette heure-là ? »
00:28Quand je lui ai dit non, il nous a finalement proposé de faire un after chez lui.
00:32Mon ressenti quand je suis arrivée dans cette maison,
00:35je pense que mon cerveau s'est mis en off.
00:37Parce qu'effectivement, quand je suis rentrée, c'était pas...
00:39Je demande pas quand je vais chez les gens que ce soit hyper nickel, tout bien rangé et tout.
00:44Mais il y avait quand même une ambiance d'abandon en fait.
00:47Puis le propriétaire aussi qui nous a proposé l'after, il était très intrusif
00:51en s'adressant à moi et mon ami.
00:54« Vous êtes ensemble, vous allez bien ensemble, t'es mignonne, tout ça. »
00:56Mais sur le coup, en fait, quand on est parti pour aller en soirée,
01:00quand on est dans un bon mood, on suit le truc.
01:02Au fur et à mesure de la soirée,
01:05il est de plus en plus entreprenant.
01:07Au bout d'un moment, il prend ma main et il met deux de mes doigts dans sa bouche.
01:12L'action, elle dure moins d'une seconde.
01:14Parce que, évidemment, le premier réflexe que j'ai, c'est de retirer ma main.
01:18Mon corps s'est instant bloqué par rapport à l'action.
01:21Cette frustration psychologique, elle est puissante.
01:23Et il se lève et il m'appelle, il me dit « viens, on peut discuter ».
01:28Je le rejoins et au moment où je me pose la question de « qu'est-ce qu'on fout là en fait ? »
01:33je suis face à lui et il me pousse.
01:36Je tombe d'un coup sur le lit, j'ai la moitié du corps sur le matelas.
01:40J'essaye de me relever, mais je n'ai franchement pas le temps.
01:43Il passe sa main droite sous mon pull.
01:47Il dégraffe mon soutien-gorge en même temps, sur mon autre main.
01:51Il prend mes deux mains pour les mettre derrière ma tête.
01:55Je me retrouve bloquée, il y a tout son pouvoir qui est sur moi.
01:58Et je me retrouve très rapidement avec sa main sur mes ***.
02:02J'essaye de le repousser, mais par un mini-à-coup, ça ne sert à rien.
02:07Mon propre corps m'abandonnait à ce moment-là.
02:09Et sa main qui était sur mes ***, du coup, il descend.
02:13Il va dégraffer mon pantalon et puis il va mettre deux doigts dans mon ***.
02:19Ça fait mal. Franchement, tout me fait mal dans cette situation.
02:23Il va en mettre un troisième dans mon ***.
02:27Et j'y arrive pas.
02:29Au bout d'un moment, c'est très compliqué de se retrouver dans cette situation,
02:33de réussir à rien faire, d'être consciente du truc.
02:35Mais en même temps, se voir limite en train de flotter au-dessus de moi-même.
02:40Moi, je le prends comme ça, comme un instinct de survie.
02:44Tu es en train de subir ça.
02:45Essaye de comprendre ce qui se passe et puis après, on va aviser.
02:48Et donc, quand il est descendu pour me mettre un doigt dans mon *** et dans mon ***,
02:54j'ai eu cet élan, je ne me suis pas réveillée, mais j'ai eu un réflexe.
03:00Mon corps a réussi à le pousser.
03:02Là, je suis enfin libérée.
03:03Sauf qu'au moment de faire le geste, il y a ma main droite qui se retrouve bloquée.
03:09Il me tenait le bras et il avait posé ma main sur son ***.
03:14Et tout en disant, t'aimes ça, tu le veux, tu l'as cherché.
03:19Je retire ma main, j'ai du mal parce qu'il la retient, mais il finit par la lâcher.
03:23Et je me dis, c'est bon, je vais pouvoir partir.
03:26Je descends les escaliers.
03:27On arrive au rez-de-chaussée et je mets mes chaussures.
03:30Et là, j'entends une personne dévaler les escaliers.
03:34Et je me dis, ça y est, c'est fini.
03:36Le type ne va pas me laisser sortir.
03:38Il ne va pas laisser sortir mon ami parce qu'il est au courant indirectement.
03:41Et je vais me retrouver dans...
03:43Je vais mourir, en fait, peut-être.
03:44Il passe devant moi sans me regarder et il se dirige vers l'entrée.
03:49Il tourne la clé, il ouvre la porte.
03:50J'arrive à sortir et je n'explique pas du tout ce qui s'est passé à mon ami.
03:54Et donc, il me fait m'asseoir.
03:56On est 500 mètres plus loin de la maison et il me dit, qu'est-ce qui se passe ?
04:00Et je lui ressors cette phrase.
04:02Il a essayé de me violer.
04:03Et je pense à aller voir la police.
04:05Dès que je rentre, deux policiers qui nous accueillent ne sont pas agréables du tout.
04:09Et je raconte très brièvement ce qui s'est passé pendant la soirée.
04:14Les flics, ils sont là, ils croisent les bras et ils posent vite fait des questions.
04:18Mais franchement, pas intéressés.
04:20Il y en a même un, à un moment, qui m'a dit,
04:22on ne prendra pas votre déposition si vous êtes bourré.
04:25Enfin, c'est chaud comme phrase quand même.
04:27Parce qu'avec ce que je venais de raconter, à l'étoile ou pas,
04:30tu prends au sérieux la personne.
04:32Donc, je sors du commissariat.
04:34Je me dis, c'est bon, je ne repasse pas une minute de plus ici.
04:37Ça ne sert à rien, je m'en vais.
04:39Je réalise un truc, c'est que mon père, il habite vraiment à 100 mètres du commissariat.
04:42Je suis arrivée chez lui et au bout d'un moment,
04:46il me pose cette question, qu'est-ce qui s'est passé ?
04:48Je lui dis, j'ai été agressée par un homme en soirée.
04:52Et on retourne au commissariat.
04:54Mon père, dans sa manière de présenter les choses,
04:57va me dire que la police l'a pris au sérieux directement.
04:59Donc, ils ont appelé un officier de poli-judiciaire.
05:03Et il me dit, il va falloir qu'on aille à Saint-Lô pour faire une expertise gynécologique.
05:08Et là, c'est la deuxième partie de mon calvaire.
05:11Parce que qui dit expertise gynécologique, dit gynécologue.
05:15Et c'est super compliqué de se retrouver encore avec des doigts ou des objets médicaux.
05:21Ça se passe, ça dure une éternité.
05:22Mardi matin arrive et mon père reçoit un appel.
05:26Et c'est l'OPJ, c'est le commissariat de la ville,
05:30qui dit, voilà, à midi, il y a la confrontation.
05:34L'OPJ pose ses questions, commence par moi.
05:36Du coup, je raconte ce qui s'est passé dans la chambre.
05:39Et je l'entends soupirer, me couper la parole directement en disant, non, c'est faux.
05:44Donc, j'arrête, j'ai fini de parler, c'est à lui de parler.
05:47Évidemment, c'est tout le contraire, dans le sens où, oui, oui, on a couché ensemble.
05:52Mais c'est moi qui l'ai voulu, je ne me sentais pas agressée, j'étais d'accord.
05:55Il est entièrement positionné sur, je ne suis pas coupable.
06:00Au bout d'un moment, l'OPJ le coupe et on sent qu'il est contre lui.
06:06Il le regarde froidement, il lui parle sèchement.
06:09Il est en train de feuilleter, de tourner des pages.
06:12Il est en train de regarder des photos.
06:15Et en fait, le sujet va arriver tout de suite après.
06:17C'est que l'OPJ est accusé d'avoir déjà été incarcéré.
06:24Et en fait, là, il devait juste pointer tous les dimanches au commissariat pour dire, je suis là.
06:29Il n'avait pas de bracelet électronique, rien.
06:31Et pour une personne accusée aussi de coupable,
06:35il pouvait aller devant les écoles quand il voulait.
06:37Il n'y avait aucune surveillance par rapport à ça.
06:39À ce moment-là, ce qui s'est passé dans ma tête, le raisonnement que j'ai eu,
06:42c'est, si tu n'es pas là pour toi, tu seras là pour les gosses.
06:46Ce type, il faut qu'il retourne en prison.
06:47Alors, tu es obligé d'aller jusqu'au bout.
06:49Le jour de la confrontation, c'était le mardi du confinement.
06:52À midi, tout le monde était confiné.
06:54Je n'ai pas du tout bien vécu ça.
06:56J'avais envie de crier ce qui s'était passé.
06:59Dire, mais j'ai été victime.
07:00En fait, laissez-moi sortir, laissez-moi respirer.
07:04Personne n'a eu le choix là-dessus et je trouve que ça s'est vraiment mal fait d'ailleurs.
07:08Parce que je suis tombée quand même dans une dépression assez forte.
07:12J'avais des traces de *** partout.
07:15J'en avais sur le cou, j'en avais sur les bras, j'en avais une sur le visage.
07:18Et il y a eu une expertise psychologique, c'était mémorable.
07:21Les expertises psychologiques, ça n'arrive pas en dernier lieu avant le procès,
07:26mais c'est vraiment les dernières étapes.
07:27Je suis tombée face à une femme qui devait avoir une soixantaine d'années.
07:32J'ai tenté de lui dire que je n'allais pas bien du tout.
07:35Et elle me sort cette phrase horrible.
07:38« À votre âge, ça n'existe pas la souffrance. »
07:41Quand elle m'a dit cette phrase, j'ai arrêté de parler.
07:43Je me suis dit, c'est bon, c'est mort.
07:44Ça a été en fait le début de ma vraie descente aux enfers suite aux vies.
07:51Moi, je pensais, pendant la période du confinement jusqu'en décembre, janvier,
07:56je pensais que ça allait aller.
07:58Mais il y a un truc que je n'ai pas pris en compte.
08:00C'est que je réalisais au fur et à mesure tout ce qui se passait.
08:03Et que pour moi, ça a pris du temps.
08:06Tout revient presque d'un coup.
08:08C'est-à-dire que là, je ne me lève plus le matin en me disant « j'ai passé une bonne journée ».
08:12Je me lève le matin en me demandant comment j'ai passé ma journée.
08:14Et je pense que ça a beaucoup joué le fait de ne pas s'aimer soi-même.
08:20J'étais encore en plein combat pour réapprendre à m'aimer physiquement.
08:24Surtout, plus les jours passaient, les semaines.
08:26Et je me disais, c'est bien de s'enfermer un peu dans sa souffrance.
08:30Et je ne faisais absolument rien.
08:33C'est-à-dire que je buvais des bières, je regardais la télé et c'est tout.
08:39Quelques mois après être arrivée à Marseille, c'était donc l'été arrive,
08:43et je suis internée en HP.
08:46J'ai fait une tentative de suicide à l'appartement à Marseille.
08:50J'avais avalé beaucoup de médicaments.
08:51Et suite à ça, le médecin, tout le personnel médical a pris cette décision
08:56de m'emmener dans un HP.
08:58Première fois de ma vie que je me retrouve dans un monde où tout le monde va mal.
09:03C'est là où on va m'annoncer, une semaine après mon arrivée,
09:06que je suis dépressive et borderline.
09:09De ce qu'on m'a plus expliqué, pour avoir des mots un peu plus clairs,
09:12c'est le petit frère de la bipolarité.
09:14C'est un trouble du comportement, c'est-à-dire que
09:17ce n'est pas d'une minute à l'autre qu'on va s'énerver,
09:20mais on va être dans une hypersensibilité qui va nous épuiser.
09:25J'ai fini, au bout des deux mois, je suis rentrée chez moi.
09:28Je ne sais pas si c'est eux qui m'ont virée, si c'est moi qui ai accepté de partir, je ne sais pas.
09:32J'emménage à Toulouse, chez ma cousine.
09:34Une semaine après mon arrivée, ma cousine est partie chez sa mère.
09:38Et je veux sortir, m'aérer.
09:41À 30 secondes, même pas en face de chez elle, il y a un parc.
09:45Mais il n'y avait personne dans ce parc.
09:46Quand je suis allée, je me pose, je suis tranquille.
09:49Jusqu'à ce qu'il y ait deux hommes qui s'approchent de moi.
09:52Et j'enlève mon casque et ils me proposent un verre.
09:56Je refuse.
09:57Mais la réponse ne leur plaît pas.
10:00Et en fait, au moment de me relever, je commence à marcher.
10:03On me repousse par terre.
10:04Et ils commencent à me ***.
10:07Et en fait, pendant cette soirée-là, j'ai été *** pendant deux heures.
10:12J'ai crié, vraiment perdu fou en l'humanité ce soir-là.
10:15Il y avait des immeubles partout autour.
10:18Mais personne n'est venu.
10:20Donc j'ai été ***.
10:21Pendant la première partie, ça a duré une heure et quelques.
10:26Mais j'ai réussi à partir.
10:29Et je croise deux jeunes, un peu plus loin.
10:32Les autres sont derrière, ils ne sont pas loin.
10:34Je leur dis, aidez-moi, je viens de faire ***.
10:36Je suis en danger.
10:37Et ces deux hommes, ils viennent vers moi.
10:39Et je ne me rends pas tout à fait compte, mais ils me ramènent vers les deux autres.
10:43C'était des amis, en fait.
10:44Ils se connaissaient très bien.
10:45Et donc, je me suis retrouvée au lieu de deux hommes qui me ***.
10:48Il y en avait quatre.
10:49Je ne sais plus quelle heure il était quand ça s'est fini.
10:51Ça a été interminable.
10:52J'avais mal partout.
10:53Et je me rends compte d'un truc.
10:56Quand j'arrive devant la porte, je n'ai plus mes clés, je n'ai plus mon portable.
11:00Et je me retrouve bloquée dehors.
11:02Il y a trois jeunes, pas du tout les mêmes,
11:03qui arrivent devant l'immeuble, qui me demandent ce qui se passe.
11:06Aucune confiance.
11:07Je pars en retrait.
11:09Je leur dis, ne m'approchez pas.
11:10Je leur dis que j'ai été ***.
11:13Ils restent devant l'entrée à me dire, on t'amène à l'hôpital.
11:16Il m'a emmenée au final à l'hôpital.
11:18Et puis, j'ai eu le droit à l'examen complet,
11:21dont un examen gynécologique.
11:23Parce que quand j'ai expliqué ce qui s'était passé,
11:27il y avait pas mal de blancs dans la soirée.
11:30Des choses, je n'arrivais pas à m'en souvenir.
11:33Et je n'ai jamais ouvert la lettre du résultat.
11:36C'était trop pour moi.
11:37Je n'en suis pas encore sortie de la période de mon vie.
11:40Et je déménage, redéménage.
11:44Moins d'une semaine après, je me dis,
11:46c'est pas possible de rester là.
11:48J'avais qu'un seul choix, c'était de retourner chez ma mère.
11:51Je suis encore plus enfermée qu'avant.
11:53Et les tentatives de ***
11:57ont clairement reprise.
11:58Et à ça s'ajoutent les tentatives de ***.
12:02Il y a un soir, ma mère et mon frère n'étaient pas là.
12:05Et je me suis retrouvée sur la départementale.
12:09Et j'attendais qu'une voiture me percute.
12:12Je suis en plein virage, je vois des phares arriver.
12:14Et elles me disent, ça y est, c'est le moment, tu vas mourir.
12:16La voiture s'arrête au bon moment.
12:18Une autre arrive au même moment derrière moi.
12:21Elle s'arrête aussi.
12:22Je me retrouve entre deux voitures.
12:23Ils essayent de me ramener en sécurité.
12:27Et puis du coup, ils me ramènent à l'hôpital.
12:29J'ai fait la rencontre d'une psychologue spécialisée dans les traumatismes.
12:35J'ai eu un entretien d'une heure avec elle
12:38pour après, derrière, être suivie à l'extérieur.
12:41Et pendant une heure, elle arrivait à mettre des mots sur ce que je ressentais.
12:44J'ai pris conscience de la seconde agression.
12:46Que je me positionnais encore en tant que victime.
12:48Parce que je me disais, qui vit deux agressions en si peu de temps ?
12:52Pour qui ? Dans quel monde c'est possible ?
12:54Ben dans notre monde.
12:56Et je ne veux pas vivre dans ce monde-là.
12:57Et c'est seulement deux mois, trois mois plus tard
13:01où ça commence un peu à aller mieux.
13:04J'ai au téléphone ma meilleure amie d'enfance.
13:06Je lui raconte un peu ma vie, elle raconte la sienne.
13:09Et je lui dis ce qui s'est passé à Toulouse parce qu'elle n'est pas au courant.
13:11Elle me dit, viens passer deux semaines chez nous.
13:14Chez elle et son copain.
13:15Et pendant ces deux semaines, ils m'ont fait une proposition d'habiter chez eux.
13:19Et je me suis dit, c'est une opportunité folle.
13:22Habiter avec sa meilleure amie qui va avoir un enfant dont je vais être la marraine.
13:27Moins d'une semaine plus tard, j'arrive chez eux, je pose toutes mes affaires.
13:30Et je décroche un entretien d'embauche.
13:34Je suis aide-soignante à domicile.
13:37Et le travail, pour la première fois réellement,
13:40je peux dire que c'est ça qui m'a sauvée.
13:42Avoir la sensation d'être utile, ça aide.
13:44Enfin, c'est puissant en fait.
13:47Parce qu'on ne se sent pas utile pour soi-même.
13:49Donc aujourd'hui, je vais beaucoup mieux.
13:52Ça s'est fait un peu comme un déclic.
13:55Je ne sais pas réellement pourquoi,
13:57mais à un moment, un jour dans la journée,
14:00ce n'est pas forcément en me levant le matin,
14:01mais un jour dans une journée, je me suis dit qu'il faut que ça évolue.
14:05J'ai le droit de vivre.
14:07C'est quelque chose que je ne m'étais pas dit depuis très longtemps.
14:09Et aujourd'hui, le fait de me dire que je suis ici, en vie, ici et heureuse,
14:16c'est un cadeau que je ne me serais jamais fait à l'époque.
14:19Aujourd'hui, je me le fais et il faut que je le garde.

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