Procès des viols de Mazan : "Je suis un violeur", reconnaît Dominique Pelicot

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Vous êtes là, et nous aimons que vous soyez là, 0826-300-300, nous aimons que vous réagissiez à l'actualité.

00:10Et tout à l'heure, j'avais en ligne l'avocate de Dominique Pellicot, maître Béatrice Zavarro,

00:16et les propos de l'avocate ont fait réagir Émilie, qui est à Bordeaux. Bonjour Émilie !

00:22Oui, bonjour !

00:23Merci vraiment d'être avec nous le matin, sur Sud Radio, Émilie.

00:27Vous savez que nous vous offrons tout ce qu'on peut faire, nous vous offrons l'actualité,

00:33nous essayons de réfléchir ensemble à cette actualité, et au témoignage.

00:38Et pourquoi est-ce que l'avocate de Dominique Pellicot vous a fait réagir, Émilie ?

00:44Alors, déjà, merci infiniment de me donner la parole, je pense que je vais essayer de représenter,

00:49alors je ne sais pas, puisque les gens sont chez eux et dans leur voiture, etc.,

00:52mais de représenter une partie de la France qui est sidérée par ce qui s'est passé.

00:58Alors déjà, merci de donner la parole, vous êtes une radio engagée, merci, je vous écoute.

01:02Au moins, l'information est pertinente.

01:04Merci.

01:06En fait, si vous voulez, c'est vraiment, au bout d'un moment, quand on repousse les limites,

01:11parce que moi je suis arrivée à des limites, on a repoussé les limites de l'horreur.

01:15Parce qu'honnêtement, si on ne vous met pas ça sous le nez, si on ne vous met pas ça sur un plateau un jour,

01:20si ça n'éclate pas, on ne peut pas imaginer des choses pareilles.

01:24Comment ça peut être possible ?

01:26Bon, c'est arrivé une fois, c'est déjà l'horreur,

01:29mais répéter cet acte pendant une dizaine d'années, il aurait pu tuer sa femme.

01:34Elle aurait pu mourir, et puis au-delà de ça, il n'y a pas de mots, je crois.

01:38Et trouver des excuses, essayer de défendre, moi je pense qu'au bout d'un moment,

01:43on ne peut pas défendre l'indéfendable.

01:46Là, c'est un grand débat, Émilie, mais l'avocate fait son travail.

01:52Elle doit défendre.

01:56Tout accusé doit être défendu.

01:59Je sais bien, je sais bien.

02:01Ça ne veut pas dire l'innocenté, Émilie.

02:05Comprenez ce que je veux dire.

02:07Mais Dominique, Dominique Pellic.

02:09Alors certains disent, tous les hommes devraient avoir honte.

02:13J'ai entendu ce débat.

02:15Qu'en pensez-vous, Émilie ?

02:17Non, je ne pense pas, parce qu'il y a des hommes très bien.

02:20Alors effectivement, là je pense qu'au vu du nombre de personnes

02:24qui ont abusé de cette personne que j'admire, elle est debout.

02:29D'ailleurs, je profite d'avoir la parole pour dire toute ma compassion pour les familles,

02:35parce que ça fait énormément de dommages.

02:37Alors évidemment, Gisèle, la femme de ce monsieur,

02:42qui est la première victime, la grosse victime de l'histoire.

02:46Mais au-delà de ça, il y a toutes les familles de tous les accusés,

02:50puisque les noms ont été donnés.

02:52Et ça, ça me touche.

02:54Ça me touche pour les épouses, ça me touche pour les enfants.

02:57Donc cette affaire, au-delà du fait qu'elle soit terrible,

03:00elle fait énormément de mal.

03:02L'ombre de choc, vous savez, c'est un peu comme le tsunami en fait.

03:05Il y a la règle, il y a le tsunami.

03:07Là, je pense que c'est un tsunami.

03:09Quand Dominique Pellicot dit à l'audience,

03:13devant sa famille, devant les co-accusés,

03:18devant les avocats, devant le public,

03:20elle ne méritait pas ça.

03:22Je le reconnais, je suis coupable de ce que j'ai fait.

03:25Je prie ma femme, mes enfants, mes petits-enfants,

03:28de bien vouloir accepter mes excuses.

03:31Je demande pardon, même si ce n'est pas acceptable.

03:35Comment recevez-vous cette parole de Dominique Pellicot ?

03:39En fait, il a été pris la main dans le sac, Dominique Pellicot.

03:43Avec l'excuse d'aller filmer.

03:45En plus, il est filmé sous les robes des femmes.

03:47Je pense qu'il a vraiment un énorme problème.

03:49Oui, c'est un pervers, les choses sont claires.

03:51Mais pour moi, en fait, si vous voulez,

03:53que j'ai tort ou raison, je ne sais pas, mais je n'y crois pas.

03:55Pour moi, ça sonne creux.

03:57Je veux dire, si vraiment il était sincère,

03:59il a eu dix ans pour réaliser la portée de ses actes,

04:03il aurait pu tuer sa femme.

04:05Et quand je vois que dans les violeurs, en fait,

04:09il y a les profils soignants, enfin pompiers,

04:13ça me fait...

04:15Infirmiers, pompiers, oui, bien sûr.

04:17Mais je me dis, mince, la personne est droguée,

04:19évidemment, elle s'en insulte.

04:21Tout ça, c'est terrible,

04:23c'est l'horreur absolue, en fait.

04:25Et moi, excusez-moi, je ne pardonnerai pas ça.

04:27C'est impardonnable.

04:29Impardonnable, sur dix ans,

04:31le nombre de personnes, c'est terrible.

04:33Et alors, comment il a pu la regarder en face,

04:35comment il a pu partir en vacances avec elle,

04:37partager des repas,

04:39partager des fêtes d'anniversaire,

04:41et tout ça, comme si de rien n'était,

04:43alors que pendant dix ans, c'est énorme.

04:45Je pense que la durée aussi de l'acte

04:47horrifie, parce qu'en fait,

04:49cette pauvre dame-là,

04:51elle avait une vie, sans le savoir,

04:53elle avait une vie parallèle.

04:55Je pense que c'est...

04:57En tout point de vue, je ne trouve pas d'excuse à cette personne.

04:59Honnêtement, je ne trouve pas d'excuse.

05:01Et alors, c'était la moindre des choses,

05:03le minimum que j'ai pu faire,

05:05c'est présenter ses excuses. Vraiment.

05:07Merci Émilie.

05:09Merci d'avoir réagi à chaud,

05:11sur l'antenne de Sud Radio. Et bonne journée.

05:13Merci de m'avoir donné la parole.

05:15Bonne journée à vous.

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