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Bianca Costa nous partage ses 3 tableaux préférés de la peintre Tarsila do Amaral, exposée au Musée du Luxembourg jusqu’au 2 février 2025.
Transcription
00:00Quand on est artiste, vraiment, c'est prendre tes traumas et hop !
00:03Oi, c'est Bianca Costa.
00:04On est au musée du Luxembourg
00:06et aujourd'hui, je vais vous présenter l'une de mes artistes préférées,
00:09Tarsila Douamarao.
00:10J'étais obligée de parler de Carnaval et Madureira
00:13parce que c'est vrai que moi, quand j'ai découvert Tarsila Douamarao,
00:16ça m'a beaucoup touchée du fait que ce soit une artiste
00:18qui est née au Brésil et qui est venue à Paris plus tard.
00:20Quand j'ai vu ce tableau, je me suis dit,
00:22c'est fou de voir une autre femme à une autre époque
00:24qui fait un autre art mélangé, genre les deux cultures.
00:27Quand on a ce truc de double culture, en tout cas pour ma part,
00:31on cherche un peu toujours les signes, les connexions.
00:33C'est toujours beau de voir comment d'autres artistes
00:36ont réussi à représenter cette cassure, cette double culture,
00:41comment elles arrivent à représenter aussi la culture brésilienne.
00:45Moi, je trouve que c'est hyper intéressant,
00:47mais j'en parlerai surtout sur le tableau qui arrive après.
00:50Akoke, qui est un tableau que je trouve extraordinaire
00:53parce qu'en fait, Akoke, c'est une histoire
00:56qu'on raconte aux enfants au Brésil.
00:58Comme quoi, si tu fais des bêtises,
01:00il y a cette créature qui va venir t'attraper.
01:02Quand j'ai vu ce tableau, je me suis dit,
01:04c'est hyper intéressant de voir comment elle est allée
01:07dans ses souvenirs d'enfance
01:09et raconter du coup quelque chose qui est très culturel au Brésil
01:12et de le transmettre comme ça, en peinture, en tableau,
01:16avec des couleurs différentes, avec sa propre version.
01:19Mais moi, c'était mon cauchemar.
01:20En fait, il y a vraiment une chanson, ça fait...
01:23Et en gros, on nous chantait ça tout le temps
01:26et je me disais, c'est un peu traumatisant,
01:27mais comme Tarsila Damarao, on en fait de l'art pour régler les traumas.
01:32Merci, Tarsila !
01:33On finit par mon troisième tableau préféré, Operarius.
01:37Ce que je trouve fou, c'est que là, on arrive à un autre point de vue
01:42et une autre partie de Tarsila Damarao, qui est une femme politisée.
01:45Des artistes comme Tarsila, Naderléan,
01:49qui ont vraiment eu cette enceinte,
01:50Tarsila, Naderléan, qui ont vraiment eu cette envie de sortir de leur bulle
01:55parce qu'elle vient quand même d'une famille aisée
01:57et de prendre des risques jusqu'à faire un tableau hyper politique.
02:00Il faut savoir qu'elle est partie en prison après.
02:03L'artiste, il a plein de rôles.
02:04Il a ce rôle aussi de raconter son histoire, ses souvenirs,
02:07mais il peut avoir aussi un rôle politique.
02:09On ne sait jamais qui on va inspirer dans le futur
02:12et c'est super beau de se dire qu'hyper longtemps après,
02:17il y a une jeune fille qui est tombée sur son art
02:19et qui s'est sentie comprise.
02:21C'est un travail que j'essaye aussi de faire à travers ma musique,
02:23de pouvoir garder cet ancrage à mon histoire, mon enfance, ma culture.
02:30C'est ça qui est intéressant aussi,
02:31quand tu parles de ta culture à un autre pays, à d'autres personnes.
02:34C'est que tu dis, mais qu'est-ce qui est intéressant ?
02:37Qu'est-ce qui va peut-être plus toucher les gens ?
02:38Qu'est-ce que les gens vont comprendre ?
02:40Je pense que c'est un art qui peut toucher tout le monde,
02:45qui n'est pas exclusif aux Brésiliens
02:47et je trouve qu'elle a une belle façon justement de parler de la politique,
02:50des souvenirs d'enfance, de la nature, de tout ça
02:53et qui peut toucher n'importe qui.

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