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Le député du Nord et vice-président du RN, Sébastien Chenu, était l'invité de "Tout le monde veut savoir" ce lundi, alors que Michel Barnier a démarré une série de consultations avec les chefs de groupes parlementaires en vue de trouver un compromis sur le budget 2025 et éviter une motion de censure qui pourrait renverser son gouvernement.

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Transcription
00:00L'info du jour politique avec un invité ce soir, bonsoir Sébastien Chenu.
00:03Bonsoir.
00:03Merci d'être avec nous, porte-parole du Rassemblement National, député du Nord,
00:07alors que Marine Le Pen a été ce matin à Matignon pour parler du budget.
00:11Un Premier ministre qui, je cite,
00:13« campe sur ses positions », dit Marine Le Pen, prête à voter la censure en l'État.
00:19Pourquoi faire vivre le suspense ?
00:20C'est quoi, c'est une sorte de supplice pour Michel Barnier ?
00:22Pourquoi ne pas dire simplement les choses, Sébastien Chenu ?
00:24Ben oui, on va voter la censure et on va renverser le gouvernement.
00:27Non mais Marine Le Pen et le groupe Rassemblement National sont constants.
00:30Et finalement, assez loyaux dans la vie politique.
00:34C'est-à-dire que Marine Le Pen l'avait dit dans son discours,
00:36suite au discours politique général du Premier ministre,
00:38« Nous avons des lignes rouges, nous avons des priorités.
00:42Il y a des choses sur lesquelles nous souhaitons voir le gouvernement avancer
00:45et d'autres sur lesquelles nous souhaitons pouvoir le stopper. »
00:49Ça n'a pas changé, ça n'a pas varié.
00:51C'est-à-dire qu'entre l'arrivée au pouvoir de Michel Barnier,
00:54nos lignes rouges, c'est-à-dire ne pas toucher au pouvoir d'un chat des Français...
00:58J'ai le souvenir des membres du Rassemblement National
01:01qu'on recevait au moment de la nomination de Michel Barnier,
01:03qui disaient ne pas vouloir être facteur d'instabilité,
01:07qui reconnaissaient que Michel Barnier était quelqu'un de respectable
01:10et qui n'avaient pas voté la censure
01:12après la déclaration de politique générale de Michel Barnier.
01:14Donc il y a bien eu un changement de tonalité
01:16du côté du Rassemblement National.
01:18Vous mélangez un peu les choses, Benjamin Dujamel.
01:20Non, je ne crois pas.
01:21D'abord, que Michel Barnier soit quelqu'un de respectable,
01:23ce n'est pas le procès d'un homme, donc pas de problème.
01:25On l'a toujours dit, je crois là aussi, on est constant.
01:27Nous, on attendait le budget.
01:29Nous l'avons toujours dit, Marine Le Pen l'a dit
01:31après la déclaration de politique générale qui était bien abstraite,
01:33finalement, de Michel Barnier.
01:35Il y a eu très peu de déclarations sur des mesures, etc.
01:37On a dit, il est sous surveillance.
01:39Et nous l'avons mis sous surveillance, lui et son gouvernement,
01:41et nous attendons le budget.
01:43Et puis le budget s'est construit.
01:44C'est construit, d'ailleurs, dans un contexte, il faut bien le dire,
01:46assez inédit, dans lequel la France apparaît aux yeux de tous
01:49comme étant ruinée par les gouvernements Attal, Borne,
01:51par Bruno Le Maire et par leurs prédécesseurs.
01:53Michel Barnier a construit un budget.
01:55Et Marine Le Pen lui a dit, dès le début,
01:57dans ce budget, il y aura des lignes rouges.
01:59Si vous touchez au pouvoir d'achat des Français,
02:01suffisamment impacté, nous vous donnerons face à vous.
02:03On va décortiquer tout cela, Sébastien Chenu,
02:05mais je repose ma question.
02:07Marine Le Pen voit Michel Barnier.
02:09Elle sort du rendez-vous en disant, Michel Barnier,
02:11il campe sur ses positions.
02:13Vous comprenez, les lignes rouges qu'on vient d'évoquer,
02:15visiblement, il ne compte pas spécialement les prendre en compte.
02:17Pourquoi continuer à dire, en l'état,
02:19vous allez voter la censure ?
02:21Mais Michel Barnier, j'espère,
02:23va réagir après ce rendez-vous
02:25avec Marine Le Pen, parce que si
02:27l'idée, c'était simplement...
02:29Si l'idée, je peux l'espérer.
02:31Moi, j'aimerais bien que Michel Barnier
02:33fasse un virage à 180 degrés
02:35ou à 360 degrés
02:37suite au rendez-vous avec Marine Le Pen.
02:39Mais il les connaît, les lignes rouges,
02:41Michel Barnier. Il connaît les lignes rouges du RN.
02:43Visiblement, il n'a pas envie de les prendre en compte.
02:45S'il n'a pas envie de les prendre en compte,
02:47alors, il est en train de créer un contexte
02:49dans lequel il sera censuré.
02:51C'est exactement ce qu'il est en train de construire.
02:53Mais si l'idée, c'était de recevoir Marine Le Pen,
02:55pour que Marine Le Pen lui dise, voilà nos lignes rouges.
02:57D'ailleurs, elle lui a répété, nous, on est contre la hausse des taxes
02:59sur l'électricité, on est contre
03:01la hausse des baisses
03:03des remboursements...
03:05Oui, ça, ça, des baisses des remboursements des médicaments.
03:07On est contre la désindexation
03:09des retraites. Marine Le Pen lui a
03:11expliqué tout ça. Il le savait probablement.
03:13Et donc, quand elle lui dit tout cela,
03:15Sébastien Chenu, qu'est-ce qu'il répond,
03:17au Premier ministre ? Il dit, j'entends,
03:19mais il ne donne aucune assurance.
03:21Visiblement, vous savez, le Premier ministre qu'on nous a présenté
03:23comme étant un homme à l'écoute,
03:25son idée, c'était de ne pas apparaître
03:27comme étant à nouveau Elisabeth Borne, etc.
03:29est en train de nous démontrer
03:31qu'il est un manœuvrier plutôt sectaire.
03:33C'est-à-dire qu'on l'a vu au moment du débat budgétaire.
03:35Ses députés ne sont même pas venus, laissant
03:37le Rassemblement National face à l'extrême-gauche pour empêcher
03:39la folie des taxes.
03:41Et puis, aujourd'hui, il reçoit Marine Le Pen
03:43comme si c'était un exercice de style un peu obligatoire
03:45pour enregistrer finalement...
03:47Donc, c'était juste un exercice de style ?
03:49C'était quoi ? C'était une forme de jeu de dupe ?
03:51Visiblement, Michel Barnier
03:53n'a pas envie de prendre au sérieux
03:55ce que nous lui proposons, parce que si nous lui proposons,
03:57si nous lui disons quelles sont nos lignes rouges,
03:59nous lui faisons aussi des propositions
04:01sur la contribution à l'Union européenne,
04:03sur la ME, nous lui faisons des propositions.
04:05Il se trouve que, j'y viens, attendez, que dans les propositions
04:07que nous lui faisons, nous rentrons non seulement
04:09dans le cadre budgétaire, mais nous sommes
04:11finalement des mieux-disants puisque nous faisons
04:13un exercice d'économie de plus.
04:15Sur ces propositions, Sébastien Chenuil, pour que les choses soient très claires
04:17sur la façon dont ça peut se passer dans les semaines à venir,
04:19vous avez plusieurs éléments qui constituent
04:21des lignes rouges. Augmentation de la taxe
04:23sur l'électricité, budget de l'aide médicale
04:25d'État, la question de la proportionnelle.
04:27Pour être très clair...
04:29La proportionnelle, ce n'est pas dans le budget.
04:31Ce n'est pas dans le budget, mais ça fait partie des éléments cités par Marine Le Pen.
04:33Pour être très clair, pour que vous ne votiez pas
04:35la censure, il faudrait que tous ces éléments-là
04:37soient mis en œuvre ou est-ce qu'il suffirait d'un geste,
04:39par exemple sur l'électricité, pour que vous
04:41puissiez revoir
04:43votre position quant au fait de voter
04:45la censure ou pas ? Est-ce que c'est un package
04:47ou est-ce que c'est seulement une mesure ?
04:49Il faudrait que Michel Barnier nous démontre
04:51qu'il rompt à travers des mesures,
04:53qu'il rompt avec le macronisme,
04:55qu'il rompt avec la politique.
04:57Quand on a un ministre de l'économie qui est macroniste,
04:59un ministre du budget qui est macroniste, c'est difficile de rompre avec le macronisme.
05:01Ce n'est pas ce qu'ont voulu les Français. Je vous rappelle que les Français
05:03ont voté trois fois, une fois aux européennes pour Bardella,
05:05deux fois aux législatives pour les candidats du RN,
05:07pour avoir une autre politique dans ce pays.
05:09Donc si Michel Barnier ne comprend pas
05:11que ce que nous lui demandons, c'est de rompre
05:13avec le macronisme, alors
05:15évidemment, il est en train de créer
05:17le contexte qui l'amènerait
05:19à une possible censure par les députés
05:21du RN. Parfois des périphrases
05:23sur la censure. Il crée
05:25le contexte d'une censure. Pour que les choses soient claires,
05:27si le vote avait lieu, allez, il est 18h57
05:29dans une heure, à l'Assemblée Nationale,
05:31vous voteriez la censure ? Aujourd'hui, il y a peu de chances
05:33qu'on se retienne de voter la censure.
05:35Mais Michel Barnier
05:37n'a pas terminé ses consultations,
05:39en tous les cas, il ne s'est pas exprimé après ces consultations.
05:41Il y a ce qu'on appelle une commission mixte
05:43paritaire, une CMP
05:45sur le budget du PLFSS,
05:47c'est-à-dire de la loi de la sécurité sociale,
05:49mercredi, et on verra
05:51peut-être qu'il va y avoir de très bonnes surprises,
05:53peut-être que sur la désindexation des retraites, peut-être sur
05:55le remboursement des médicaments, peut-être
05:57qu'ils vont totalement changer le
05:59cours des choses. Et donc vous attendez plus qu'un geste ?
06:01Un geste sur, par exemple, la taxation de l'électricité ne suffirait pas ?
06:03Non, nous attendons un changement de
06:05logique, pas du bricolage,
06:07un changement de logique politique.
06:09Toujours sur des questions très précises, il va y avoir
06:11tout au long du mois de décembre plusieurs votes.
06:13Le premier
06:1549.3 pourrait être dégainé
06:17début décembre sur le budget de la sécurité sociale.
06:19Qui dit 49.3
06:21dit motion de censure immédiatement
06:23déposée par la gauche. Est-ce que vous
06:25pourriez renverser le gouvernement
06:27dès ce 49.3 et dès
06:29cette première motion de censure dès début décembre ?
06:31Ce budget de la sécurité sociale,
06:33le fameux PLFSS,
06:35budget de la sécurité sociale,
06:37ne nous convient pas. Là-dedans, vous avez,
06:39je l'ai dit, la désindexation des retraites,
06:41vous avez la baisse du remboursement des médicaments.
06:43Évidemment, on ne va pas souscrire à cela.
06:45Donc, on peut nous-mêmes déposer
06:47une motion de censure, et on est tout à fait
06:49capable de le faire, et on peut nous-mêmes
06:51voter la motion de censure d'un autre groupe,
06:53et nous sommes aussi tout à fait capables de le faire.
06:55Nous l'avons déjà fait dans le passé.
06:57Parce que si on considère que c'est un objectif
06:59de censurer le gouvernement parce que ça ne correspond pas
07:01aux attentes des Français et aux besoins des Français,
07:03eh bien nous nous saisissons
07:05des instruments qui sont à notre portée.
07:07Mais donc c'est important, le gouvernement pourrait tomber,
07:09parce que, au fond, Jean-Luc Mélenchon, il disait,
07:11ça sera entre le 18 et le 21 décembre.
07:13En tout cas, entre le 15 et le 21 décembre,
07:15le gouvernement pourrait tomber dès début décembre
07:17à la suite de ce vote sur le
07:19projet de loi de finances de la sécurité sociale.
07:21Ça fait partie des possibilités offertes par
07:23Notext et par l'organisation de la vie parlementaire.
07:25Michel Barnier a vraiment,
07:27entre ses mains, à la fois son sort
07:29du budget de la France.
07:31Il ne tient qu'à lui de le faire évoluer.
07:33Il ne tient qu'à lui de faire bouger les choses.
07:35Nous ne l'avons pas pris en traite.
07:37Tout ce qui explique que ce sera
07:39le shutdown, pour reprendre ce mot américain,
07:41qui veut dire qu'en fait, on va éteindre la lumière,
07:43plus personne ne sera payé, on ne remboursera plus rien,
07:45tout ça, c'est fait pour faire peur aux gens.
07:47On va y venir dans un instant sur cet argument,
07:49mais juste avant, ça veut donc dire que vous vous déciderez
07:51début décembre au moment de ce qu'on appelle la commission mixte paritaire.
07:53Vous verrez le texte sorti de cette commission mixte paritaire
07:55et là, vous déciderez de voter ou non
07:57une motion de censure.
07:59J'ouvre une parenthèse qui n'en est pas vraiment une.
08:01Conspuez matin, midi et soir la France insoumise,
08:03mais votez sa motion de censure,
08:05il n'y a pas de contradiction là-dedans.
08:07Je vous le redis, la motion de censure, c'est un instrument
08:09que la Constitution prévoit.
08:11Il peut être utilisé par tout le monde.
08:13Ça ne nous lie pas à la France insoumise,
08:15on n'a rien de commun avec eux.
08:17Et d'ailleurs, s'il y avait un gouvernement
08:19qui devait succéder à Michel Barnier,
08:21qu'il était de la couleur de la France insoumise ou du NFP,
08:23nous le censurions immédiatement.
08:25On ne peut pas nommer un gouvernement d'extrême-gauche.
08:27Mais je le redis, il ne faut pas faire peur aux gens.
08:29Il y a dans notre pays
08:31les outils nécessaires pour que
08:33la vie économique et sociale se poursuive
08:35dans la loi, que les fonctionnaires soient payés.
08:37Mais c'est intéressant et on va rentrer dans le détail
08:39de cet argument puisque Marine Le Pen dit effectivement
08:41non, non, ce ne sera pas du tout le chaos,
08:43on peut faire une loi spéciale qui permet de reconduire
08:45le budget 2024 sur 2025.
08:47Mais vous voyez bien que dans un contexte de tensions économiques,
08:49de menaces sur l'emploi industriel,
08:51le sujet n'est pas que légal, réglementaire,
08:53c'est aussi le message envoyé.
08:55Si vous avez un gouvernement qui tombe, un budget qui est rejeté,
08:57le message envoyé aux investisseurs,
08:59aux marchés financiers sur lesquels la France
09:01se refinance et met de la dette,
09:03ça, ça n'a pas aucune conséquence.
09:05Non mais Benjamin Duhamel, il ne faut pas prendre les Français
09:07pour des imbéciles.
09:09Il ne faut pas les prendre pour des imbéciles.
09:11Je n'ai pas dit que vous les preniez pour des imbéciles.
09:13Il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles.
09:15Le message de l'instabilité
09:17envoyé à l'extérieur,
09:19c'est celui de la ruine de la France
09:21organisé par Bruno Le Maire,
09:23Elisabeth Borne, Gabriel Attal et tous les autres.
09:25Il est bien supérieur à changer
09:27éventuellement de Premier ministre.
09:29Ce message-là qui montre que la France...
09:31Et donc vous prenez le risque, en votant une motion de censure,
09:33qu'il y ait un décrochage sur les marchés financiers,
09:35que les investisseurs se disent
09:37on ne va pas investir en France parce qu'il y a tellement d'instabilité
09:39que ce n'est pas le bon endroit.
09:41Ce budget ne règle rien. On nous dirait que ce budget règle
09:43les problèmes du déficit, nous permet de rentrer dans le cadre
09:45du déficit voulu par l'Union Européenne.
09:47Ce budget règle
09:49les problématiques du commerce extérieur,
09:51le déficit du commerce extérieur de la France.
09:53Mais pas du tout.
09:55En fait, ce budget, en plus, ne règle rien.
09:57Donc si vous voulez, non seulement il ne règle rien,
09:59en plus il est injuste.
10:01Ce n'est pas notre éventuelle censure
10:03qui agiterait les marchés,
10:05c'est plutôt l'État
10:07dans lequel ce budget met la France.
10:09Un point précis, Sébastien Chenu.
10:11Est-ce que vous êtes favorable à l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu
10:13qui est prévu dans le budget actuel ?
10:15Écoutez, moi je pense que ce n'est pas le nœud gordien du problème.
10:17Non, mais est-ce que, considérez,
10:19il faut expliquer que chaque année,
10:21le barème peut être indexé ou pas.
10:23S'il n'est pas indexé, ça veut dire que des gens
10:25paieront davantage d'impôt sur le revenu, voire rentreront
10:27dans l'impôt sur le revenu alors même qu'ils n'y étaient pas assujettis l'année d'avant.
10:29Eh bien moi je ne crois pas qu'il faille
10:31aller faire les poches des Français.
10:33Donc vous êtes favorable à cette indexation ?
10:35Je ne crois pas qu'il faille faire les poches des Français.
10:37Si le budget tombe, s'il n'y a pas de budget,
10:39si une loi spéciale est votée, loi spéciale que vous avez prise au voeu,
10:41ça veut dire que le budget 2024 est reconduit sur l'année 2025
10:43et qu'il n'y a pas d'indexation du barème de l'impôt sur le revenu.
10:45Ça veut dire qu'en votant la loi spéciale,
10:47vous avez toute une série de Français
10:49qui vont soit payer davantage d'impôt sur le revenu
10:51puisqu'ils vont passer dans une tranche supérieure,
10:53soit rentrer dans l'impôt sur le revenu.
10:55Ça, c'est une conséquence concrète
10:57si le budget est rejeté et qu'on vote une loi spéciale.
10:59En réalité, il y aura un autre budget.
11:01Bien sûr qu'il y aura un autre budget,
11:03un autre Premier ministre et un autre budget qui sera bien obligé
11:05parce que les textes vous obligent à présenter un budget.
11:07Mais avant la fin de l'année ?
11:09La France ne restera pas indéfiniment sans budget.
11:11Nous serons pendant un mois sur le budget
11:13qui a été calculé à celui de l'année dernière
11:15et ensuite un autre budget viendra.
11:17Il ne faut pas essayer d'affoler les gens.
11:19Vous savez cette situation ?
11:21Quand on reconduit un budget 2024 sur 2025,
11:23ça veut dire que, par exemple,
11:25quand le ministère des Armées prévoit une augmentation
11:27de 3 milliards d'euros, ça veut dire que...
11:29Un budget, c'est fait sur une année,
11:31ce n'est pas fait sur un mois.
11:33Cette situation, on l'a eue en 1980.
11:35Ça veut dire que vous laisserez passer le budget
11:37qui sera éventuellement présenté et soumis aux parlementaires
11:39parce que si vous censurez celui-là,
11:41pourquoi ne pas censurer celui d'après ?
11:43Ce sera un autre budget.
11:45Mais on a déjà eu ça en 1980.
11:47Et la France n'a pas été en cessation de paiement.
11:49Donc, je veux dire,
11:51ces arguments-là
11:53qui visent tout simplement à affoler
11:55pour dire, attention, Marine Le Pen
11:57risque de semer le chaos,
11:59ce sont des arguments qui ne sont pas honnêtes intellectuellement.
12:01Il y a la prêt,
12:03un saut dans l'inconnu politique.
12:05Vous avez égréné hier les scénarios possibles
12:07gouvernement technique, renomination de Michel Barnier.
12:09Quel scénario a votre préférence
12:11si le gouvernement de Michel Barnier tombait ?
12:13Ce n'est pas ma préférence.
12:15C'est le président de la République.
12:17Vous pourriez dire, renommer Michel Barnier,
12:19ce serait une forme de déni de ce qui est arrivé à l'Assemblée.
12:21C'est changer de cap politique.
12:23Et donc, changer de cap politique,
12:25ça veut dire nommer qui ?
12:27C'est au président de la République de trouver...
12:29Vous avez peut-être une idée, non ?
12:31Nous, on était partant pour mener une autre politique.
12:33Et vous avez perdu les élections.
12:35Le président de la République a fait élire,
12:37avec ses amis, avec M. Attal en tête,
12:39des gens de la France insoumise.
12:41Ils ont créé ces trois blocs, à eux de gérer le pays.
12:43Et si le président de la République ne sait pas gérer le pays,
12:45il en tirera toutes les conséquences.
12:47C'est-à-dire, au revoir.
12:49Ça veut dire que le scénario que vous privilégiez,
12:51c'est le départ du président ?
12:53Si la situation est bloquée.
12:55Il y a plusieurs scénarios possibles.
12:57Vous avez parlé de la renomination de Michel Barnier.
12:59Il peut y avoir un autre premier ministre.
13:01Il peut y avoir un gouvernement dit technique.
13:03Il peut déclencher un référendum sur une question
13:05qui est chère aux Français, par exemple.
13:07Il faut un premier ministre.
13:09S'il cherche à se relégitimer
13:11et à débloquer les choses.
13:13Il y a tout un éventail de possibilités.
13:15Si toutefois, la situation se bloque
13:17et le pays se bloque un moment,
13:19le départ du président, ça s'imposera à lui.
13:21Ça veut dire qu'il n'aura pas trouvé
13:23d'autres solutions pour faire tourner la maison France.
13:25Question très précise.
13:27Il décide de nommer Bernard Cazeneuve.
13:29Est-ce que Bernard Cazeneuve fait l'objet
13:31d'une censure du Rassemblement national ?
13:33Nous ne changeons pas de cap.
13:35Bernard Cazeneuve, c'est le NFP.
13:37C'est le PS et ses alliances.
13:39C'est vrai qu'on ne sait plus
13:41très bien où habitent les uns et les autres.
13:43Mais c'est un gouvernement de gauche.
13:45Nous l'avions dit.
13:47Nous, on ne change pas de cap.
13:49On continue.
13:51On n'a dit pas de premier ministre
13:53issu de la gauche et pas de premier ministre
13:55qui ne rompt pas avec la politique d'Emmanuel Macron.
13:57François Bayrou nommé à Matisse.
13:59Est-ce que François Bayrou vous censurerait ?
14:01Je ne sais pas quelle est la ligne de conduite
14:03ou la ligne sur laquelle un éventuel
14:05François Bayrou, je l'ai entendu chez vous hier,
14:07visiblement, il serait disposé et disponible
14:09à prendre la relève.
14:11Il a pris la défense du Rassemblement national de Marine Le Pen
14:13dans le cadre du procès récent parlementaire.
14:15C'est autre chose.
14:17François Bayrou, pour le coup, n'a pas
14:19un double langage.
14:21Quelle est la ligne sur laquelle François Bayrou
14:23constituerait-il une ligne politique
14:25et avec quelle majorité ?
14:27C'est ça qui est intéressant.
14:29Ce n'est pas une question d'hommes.
14:31On n'a pas favorisé Michel Barnier.
14:33Mise à part la démission du président,
14:35je ne vois toujours pas quelle solution institutionnelle
14:37pourrait faire avancer
14:39le pays jusqu'à une éventuelle
14:41nouvelle dissolution et des élections législatives.
14:43Vous n'avez pas tort. Le président est l'artisan
14:45du chaos dans notre pays.
14:47Un chaos économique, un chaos social, un chaos fiscal,
14:49un chaos sécuritaire.
14:51Évidemment, aujourd'hui, il arrive
14:53au bout du chemin, c'est-à-dire
14:55à force de ne pas vouloir entendre
14:57ce que les Français lui demandent et organiser
14:59le pouvoir autour
15:01du souhait des Français, à force de vouloir
15:03contourner le souhait des Français, car
15:05c'est bien cela dont il s'agit. Il a toujours voulu contourner
15:07le souhait des Français. Le voilà dans une situation
15:09difficile, et nous avec,
15:11et les Français avec. Nous, ce qui nous intéresse, c'est l'intérêt
15:13des Français. Quelques sujets d'actualité
15:15à voir avec vous, Sébastien Chenu. D'abord, ce qui va se jouer jeudi
15:17à l'Assemblée nationale. La France insoumise qui va
15:19proposer à l'occasion de sa niche parlementaire
15:21l'abrogation de la réforme des retraites.
15:23Celle d'Elisabeth Borne, mais aussi celle de Marisol Touraine
15:25qui allongeait la durée de cotisation
15:27c'était sous le quinquennat de François Hollande.
15:29Vous allez voter le texte de la France insoumise.
15:31Ça veut dire qu'au fond, ceux qui expliquent que vous avez
15:33la même politique économique que la gauche radicale, ils n'ont pas tort en fait.
15:35Non pas du tout, parce que
15:37l'abrogation de la réforme des retraites, c'était dans notre programme.
15:39Y compris, d'ailleurs, dans notre texte
15:41de niche aussi, il y avait celle de la loi
15:43Touraine, c'est-à-dire l'âge et le
15:45nombre d'annuités. Donc vous êtes aligné là-dessus avec la France insoumise.
15:47Mais on ne cherche pas à être aligné ou pas.
15:49C'était dans notre programme. À partir du moment où c'est dans notre programme,
15:51on cherche, nous, à appliquer
15:53les propositions qu'on fait aux Français pour lesquelles ils nous font confiance.
15:55La France insoumise a refusé
15:57de voter l'abrogation de la réforme des retraites
15:59que nous avons, nous, présenté.
16:01Et c'est raisonnable en 24 heures comme ça d'abroger
16:03cette réforme ?
16:05Au fond, est-ce que c'est là encore un jeu de dupe ?
16:07Ou est-ce que c'est un vote qui, à vocation, a fait en sorte
16:09que cette réforme, véritablement, soit abrogée ?
16:11Est-ce que c'est raisonnable une telle réforme ?
16:13Une réforme qui coûte.
16:15Une réforme qui coûte, j'allais dire,
16:17en sonnant les trébuchants. Cette réforme, elle coûte de l'argent.
16:19Et c'est une réforme qui coûte aussi
16:21en efforts aux Français. Est-ce que c'est raisonnable
16:23d'obliger les Français à aller travailler deux ans de plus ?
16:25Non. Vous le savez bien.
16:27Il n'y a plus l'idée de faire...
16:29J'avais dit, il faut d'abord faire un audit pour voir si on a
16:31la capacité de faire cette réforme.
16:33Cette réforme, elle a bafoué la démocratie parlementaire.
16:35Il n'y a jamais eu de débat et de vote
16:37à l'Assemblée nationale. Elle a bafoué la démocratie sociale.
16:39C'est-à-dire que dans notre pays,
16:41les organisations syndicales, etc.,
16:43ils sont hostiles. Elle a bafoué la démocratie
16:45tout court puisque les électeurs
16:47ont voté majoritairement pour des candidats
16:49qui sont hostiles à cette réforme des retraites
16:51et qui souhaitent l'abolir. Donc, la réforme
16:53des retraites, elle doit être abolie.
16:55Et s'il y a de l'obstruction du côté
16:57de ce qu'on appelle le bloc central,
16:59visiblement, hier soir, François Bayrou, à votre place,
17:01disait que c'était assez légitime
17:03d'empêcher qu'il y ait un vote en déposant
17:05des amendements.
17:07En tout cas, ils feront ce qu'ils voudront,
17:09nos adversaires politiques. Mais je pense que c'est
17:11une erreur de ne pas entendre le souhait
17:13des Français. Il y a une majorité immense
17:15dans ce pays pour qu'on revienne
17:17et pour qu'on abroge sur cette réforme des retraites.
17:19Un tout dernier mot avec vous, Sébastien Chenu. Nos confrères
17:21du journal du dimanche se sont fait l'écho d'un recadrage
17:23vous concernant. Je l'attendais.
17:25Parce que je vous connais. Je suis très prévisible.
17:27Je connais votre mauvaise esprit. Signé Jordan Bardella,
17:29président de l'URL, qui serait, je vais citer
17:31les mots du JDD, qui serait
17:33là de vos médisances
17:35distillées dans la presse, ouvrez les guillemets,
17:37cela fait deux fois que je te préviens,
17:39à la troisième, tu prends la porte
17:41et tu dégages. Donc c'est sympa l'ambiance
17:43au Rassemblement National dans les réunions.
17:45Écoutez, dans la vie politique, un peu comme
17:47d'ailleurs dans les rédactions, on s'engueule
17:49On ne se parle pas comme ça dans les rédactions.
17:51Ah bon ? À BFM, c'est vrai que
17:53je préfère ne rien dire.
17:55Cela fait deux fois que je te préviens, à la troisième, tu prends la porte et tu dégages.
17:57Vous imaginez bien que je ne vais pas passer par BFM
17:59pour échanger avec Jordan Bardella.
18:01Pourquoi il vous dit ça ? Mais quand on a un différent,
18:03on l'exprime. Quand on n'est pas d'accord,
18:05on s'engueule. Cela fait partie des situations de la vie.
18:07Et quand on s'est dit les choses, en général,
18:09ça va mieux après. Mais pourquoi il vous dit ça ?
18:11Mais ça ne vous regarde pas. Vous aimeriez bien savoir,
18:13Benjamin Duhamel. Non, mais je ne sais pas, ça dit quand même
18:15quelque chose de, soit d'une forme
18:17de rivalité entre vous, soit d'une forme
18:19de tension qui existe dans l'état-major du Rassemblement
18:21National. Benjamin Duhamel, rassurez-vous,
18:23vous seriez au courant s'il y avait quelque chose
18:25de dramatique. Rien de dramatique.
18:27On continue à bosser. Il y a suffisamment de boulot
18:29pour défendre les Français, pour s'arrêter
18:31à cela. Mais encore une fois,
18:33oui, dans la vie politique, on a le droit de se disputer.
18:35Vous distillez des médisances ?
18:37Moins que vous, je pense.
18:39Moi, je distille des médisances. Moi, je ne crois pas.
18:41La preuve !
18:43Des responsables politiques qui peuvent avoir
18:45ce type de propos. Non, mais est-ce que
18:47derrière ce qui se joue, c'est au fond que vous êtes
18:49plus proche de Marine Le Pen que de Jordan Bardella ?
18:51Bon, historiquement, moi, je me suis engagé
18:53pour Marine Le Pen, mais ce n'est pas pour ça. Moi, je n'ai pas envie
18:55ni d'être Premier ministre, ni d'être président
18:57du Rassemblement National. Jordan est tout
18:59à fait là et fait pour assumer
19:01ces fonctions-là. Il le fait avec talent.
19:03Et je pense qu'il faut, du coup,
19:05l'aider et être derrière lui pour ça.
19:07Aucun souci. Pourquoi
19:09ne pas répondre à ces dernières questions ? Je rajoute
19:11encore une question. Pourquoi ne jamais répondre
19:13à la question qui suit, qui est posée par les journalistes ?
19:15Jordan Bardella sera candidat à l'élection
19:17présidentielle si Marine Le Pen est empêchée ? On a
19:19le sentiment qu'il y a une forme de tétanie des membres
19:21du Rassemblement National à l'idée de répondre à cette question,
19:23comme si c'était un signe de déloyauté.
19:25Mais non, vous voyez votre mauvais esprit. En fait, vous cherchez à enfoncer
19:27des coins entre les uns et les autres.
19:29Marine Le Pen sera notre candidate en 2027
19:31parce qu'évidemment, justice va
19:33lui être rendue parce que cette
19:35semaine, plaidoirie de ses avocats, et on va voir
19:37la réalité de ce qui lui est reproché
19:39est totalement éloignée
19:41des faits réels.
19:43Donc, Marine Le Pen sera notre
19:45candidate en 2027. Jordan Bardella,
19:47j'espère, sera à Matignon. Et j'espère que
19:49les Français nous donneront une majorité pour redresser
19:51le pays. Il y en a besoin.
19:53Merci Sébastien Chenu d'avoir été l'invité
19:55de Tout le monde veut savoir et de répondre
19:57ou pas à ces questions sans aucun
19:59mauvais esprit. Tout de suite.

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