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François Hollande, ancien président de la République, député PS de Corrèze, balaie l'idée d'une présidentielle anticipée, souhaitée à gauche par les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon et plaide, si le gouvernement Barnier tombe, "pour chercher une nouvelle personne pour gouverner jusqu'en 2027". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-28-novembre-2024-6506790

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Transcription
00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin un ancien président de la République, aujourd'hui
00:09député PS de Corrèze, vos questions 0145 24 7000 et via l'application de Radio France.
00:17François Hollande, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Et bienvenue sur Inter en cette semaine politique, budgétaire, dense et heurtée, le gouvernement
00:24Barnier affronte sa première véritable heure de vérité avec le vote du budget et le projet
00:31de loi de financement de la Sécurité Sociale, il devrait déclencher son premier 49.3 dans
00:36quelques jours, est-ce à dire, vous qui connaissez bien la vie politique, François Hollande,
00:43que le gouvernement va tomber avant Noël ?
00:45Je ne sais pas, ça dépend du Rassemblement National puisque le gouvernement Barnier,
00:52Michel Barnier lui-même, n'ont été nommés et constitués que parce que le Rassemblement
00:58National avait donné son aval.
01:00Lorsqu'Emmanuel Macron cherchait pendant des semaines un premier ministre, il avait
01:06fini par donner le nom de Michel Barnier parce que c'était Marine Le Pen qui ne le récusait
01:12pas.
01:13J'avais moi-même à votre micro dit que cette solution entraînait nécessairement
01:17un lien entre Michel Barnier, qui n'est pas lui-même soupçonnable de quoi que ce
01:22soit, mais un lien entre Michel Barnier et le Rassemblement National, donc vous avez
01:27la réponse, le Rassemblement National quittera ou ne quittera pas cette majorité implicite
01:32et il y aura le gouvernement Barnier qui tombera ou qui ne tombera pas.
01:36Oui, vous dites, ça dépend du Rassemblement National, ça dépend aussi du Parti Socialiste.
01:39Hier, nous avions à ce micro le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, je ne sais
01:42pas si vous l'avez écouté, qui disait que la solution c'était vous qui l'aviez au
01:45PS.
01:46Que si le PS prenait ses responsabilités de parti de gouvernement, je le cite, et ne
01:49votait pas la censure avec les autres, c'est-à-dire avec les Insoumis et le Rassemblement National,
01:54et bien le gouvernement pouvait tenir.
01:56Vous lui répondez quoi ?
01:57Que c'est arithmétiquement vrai et politiquement faux, puisqu'il n'y a eu aucun effort pour
02:05associer les groupes socialistes aussi bien de l'Assemblée et du Sénat à une solution
02:10budgétaire.
02:11Les amendements n'ont pas été repris venant des socialistes, qui étaient des amendements
02:15sérieux et je peux les confirmer, aussi bien pour les recettes que pour les dépenses.
02:20Il y a une ligne politique où ce que vous demandez sur un budget depuis des années,
02:26c'est-à-dire faire davantage payer les entreprises qui font des profits, faire davantage payer
02:29les plus hauts revenus, c'est écrit, ça a été écrit.
02:32Non, ce n'est pas écrit comme il convient.
02:33Ce n'est pas un amendement socialiste.
02:34Quand il n'y a ni le rétablissement de l'impôt sur la fortune, ni la remise en cause de la
02:38flat tax, ni un prélèvement sur les revenus les plus élevés qui pourrait être cohérent,
02:44qu'il y a une réduction du budget de l'éducation nationale, des postes dans l'éducation nationale
02:50et qu'il y a des déremboursements de médicaments, qu'il y a une remise en cause des moyens
02:55pour l'hôpital, pour les EHPAD.
02:57Comment voulez-vous que des socialistes, quelle que soit leur sensibilité, puissent laisser
03:03passer un budget comme celui-là ?
03:04Qu'ils fassent la censure, quoi qu'il en soit.
03:06Mais j'ai déjà voté une motion de censure au lendemain de la nomination de Michel Barnier.
03:12Non pas parce que c'était Michel Barnier, mais parce que les conditions de sa nomination,
03:17c'était d'avoir un accord implicite avec le Rassemblement national.
03:21Et j'ai dit moi-même qu'il y avait là une construction qui était à la fois fragile
03:27et dangereuse.
03:28Eh bien nous y sommes.
03:29Mais François Hollande, vous qui avez été président de la République pendant 5 ans,
03:34qui avait géré le pays, qui savait mieux que personne la situation dans laquelle se
03:37trouve le pays, la situation financière, les taux d'emprunt, notre dette à rembourser,
03:44les plans sociaux qui se multiplient, 170 000 emplois seraient menacés.
03:50Votre main ne va pas trembler au moment de voter ou pas le budget ? Vous allez censurer
03:57sans problème ?
03:58Vous vous rappelez que j'ai été président de la République ?
03:59Oui, on ne l'a pas oublié.
04:00Eh bien si j'avais été président de la République encore, je n'aurais pas nommé
04:04Michel Barnier au lendemain de la dissolution.
04:07Je n'aurais pas non plus dissous l'Assemblée nationale, il faut bien le dire.
04:10Et je n'aurais pas attendu deux mois, deux mois et demi même, pour nommer un premier
04:15ministre.
04:16Et je n'aurais pas nommé 42 ministres qui en plus n'arrivent pas à s'accorder sur
04:19quoi que ce soit.
04:20Donc c'est pour sanctionner Emmanuel Macron que vous l'avouerez ?
04:21Oui, mais il y a…
04:22C'est pour ça ? C'est le message à Emmanuel Macron ?
04:24Non, non.
04:25Je crois que la sanction d'Emmanuel Macron, elle est déjà tombée.
04:27Ce n'est pas du tout par rapport à Emmanuel Macron en tant que personne, mais en tant
04:31que fonction, puisque vous m'interrogez, par rapport à la fonction.
04:34Il ne fallait pas nommer Michel Barnier dans les conditions qui ont été celles du mois
04:40de septembre.
04:41Il ne fallait pas appeler Mme Le Pen, comme ça a été le cas, pour savoir s'il a accepté
04:46Michel Barnier.
04:47Moi, je n'ai pas été appelé pour savoir si j'acceptais Michel Barnier, le groupe
04:51socialiste n'a pas été appelé.
04:52Il vous a reçu il me semble.
04:53Il m'a reçu, mais il ne m'a pas dit.
04:56Tiens, qu'est-ce que vous pensez de la nomination de Michel Barnier ?
04:59Est-ce que vous pourriez vous associer à une action du Front Républicain dans le cadre
05:05d'un gouvernement d'union ?
05:06Rien n'a été fait de ce niveau-là.
05:09Et même par rapport à ce qui était la première proposition du nouveau Front Populaire, rien
05:13n'a été fait pour donner au moins une chance, ce qu'il avait d'ailleurs pas forcément
05:17de raison, mais d'une chance à cette coalition.
05:20Vous parlez de Lucie Castex ?
05:21C'est ça que vous auriez fait ? C'est ça qu'il aurait fallu faire ?
05:23J'avais déjà dit, mais on ne va pas y revenir, que dès lors que c'était le groupe qui était
05:27arrivé en tête, il convenait de nommer au départ Mme Castex ou tout autre, sans doute
05:33pour constater qu'elle ne pouvait pas, qu'elle n'avait pas de majorité.
05:36Et qu'ensuite, il y avait sûrement une solution à proposer.
05:38Nous y sommes aujourd'hui.
05:39Je ne sais pas si Mme Le Pen va effectivement censurer M. Barnier, mais il se trouve que
05:46si elle le fait, nous aurons une situation politique qui ouvrira une nouvelle consultation.
05:51Et si elle ne le fait pas, nous aurons la confirmation que le gouvernement tient avec
05:56la béquille qu'est Mme Le Pen.
05:57Mais vous l'avez entendu Michel Barnier, au 20h, dire « ce n'est pas moi le problème,
06:02moi je peux tomber, mais c'est le pays qui affrontera à ce moment-là une tempête financière,
06:07c'est le pays qui verra s'envoler les taux pour rembourser la dette ». Qu'est-ce que
06:12vous dites à ça, François Hollande ? Que ce n'est pas grave d'emprunter à ces taux-là ?
06:17On peut s'offrir une crise politique en plus ?
06:20Je dis que, compte tenu de la situation financière, elle est grave, puisque nous avons découvert
06:26que le déficit de l'ensemble des administrations publiques a été supérieur à 6%.
06:31C'est ce qu'a été la gestion de ces dernières années.
06:35Et c'est ce qui justifie d'ailleurs des taux d'intérêt plus élevés.
06:39Ce qui est grave, c'est que le budget présenté par le gouvernement de Michel Barnier ne corrige
06:44que très peu cette dérive.
06:46Et les concessions qui ont été faites font que ce budget est un gruyère fait de trous,
06:52et qu'il y a effectivement une suspicion sur la capacité de la France.
06:56Ça, c'est grave.
06:57Et le fait que la France, enfin l'État français, ait à payer des taux d'intérêt équivalents
07:02à ceux de la Grèce, vous vous rendez compte ? Pour ce qui me concerne, vous vous rappelez
07:05ce qu'a été ma présidence, où j'ai moi-même sauvé, avec d'autres heureusement, la Grèce,
07:11permis qu'on garde la zone euro, permis de rétablir les finances publiques, diminué
07:16Mais là, vous prenez le risque d'ajouter de la crise à la crise.
07:19Mais ce n'est pas… Changeons peut-être l'ordre des responsabilités.
07:23Ce n'est pas le parti socialiste, ce n'est pas moi-même qui mets le pays dans cette
07:27situation.
07:28Il y a eu un choix que j'ai contesté d'un gouvernement Barnier, avec l'assentiment
07:33du Rassemblement National.
07:34Cette majorité implicite ne tient même pas.
07:37Il y a des surenchères tous les jours.
07:39Et on voudrait se retourner, parce qu'aujourd'hui, il y a effectivement un risque de censure,
07:44vers le parti socialiste.
07:47Mais alors, pourquoi vous ne le soutenez pas, M. Barnier ?
07:50Donc, vous nous dites ce matin, pour ce qui est de la motion de censure, si le 49-3 est
07:55utilisé, vous la voterez sans siller et sans trembler ?
07:57Il y a encore eu hier une rencontre entre Michel Barnier et les présidents des groupes
08:01socialistes.
08:02Ils ont fait leur proposition.
08:03Aucune n'a été retenue.
08:04Donc, la conséquence, s'il y a le 49-3, c'est qu'il y aura une motion de censure.
08:08Et cette motion de censure, comme elle l'était, je la voterai.
08:11Vous la voterez.
08:12Et ensuite, il se passe quoi ?
08:14Si le gouvernement tombe la semaine prochaine, comme il semble que nous y allons.
08:19Eh bien, nous avons perdu trois mois de plus.
08:21Et donc, nous allons perdre encore un ou deux mois.
08:24Et donc, on va revenir à la situation antérieure, c'est-à-dire où le président de la République,
08:27parce que c'est à lui que reviendra la responsabilité de nommer un nouveau Premier ministre ou
08:32de garder l'ancien.
08:34Il verra quelle est la meilleure solution.
08:37Et alors, qu'est-ce que vous dites concrètement ce matin ?
08:39C'est à ce moment-là, le président de la République qui aura à nommer un Premier ministre.
08:41Qu'est-ce que vous dites ce matin ? Parce que les Insoumis sont clairs.
08:44Un Lucie Castex, si pas Lucie Castex, présidentielle anticipée.
08:49Vous vous dites quoi ? Un Lucie Castex, si pas Castex, présidentielle anticipée ? Bernard
08:54Cazeneuve, vous dites quoi ?
08:55Je vais vous dire ce que je ne veux pas.
08:57Premièrement, il n'est pas possible de revenir à la situation qui était celle de Lucie
09:03Castex qui n'avait pas de conditions pour être nommée Premier ministre.
09:08Vous l'aviez soutenue.
09:09Je l'avais soutenue, mais il n'y avait pas la majorité pour la soutenir à l'Assemblée
09:13Nationale.
09:14J'en prends acte.
09:15D'accord, mais vous l'aviez soutenue il y a deux mois, maintenant vous ne la soutenez
09:17plus.
09:18Vous m'avez entendu.
09:19Il y a eu une proposition qui a été faite.
09:21Il y a eu un choix de l'Assemblée Nationale de valider Michel Barnier.
09:27Donc, ça veut dire implicitement que la solution du Nouveau Front Populaire avec Lucie Castex,
09:31ce n'est pas la personne qui est en cause.
09:33Il n'y a pas de majorité autour du Nouveau Front Populaire pour qu'un Premier ministre
09:37puisse être désigné issu de ces rangs.
09:39Je le constate.
09:41Deuxièmement, je ne suis pas favorable à une procédure de destitution du Président
09:46de la République.
09:47Je ne suis pas favorable à ce qui est une élection présidentielle anticipée dans
09:50le contexte que l'on vient de décrire d'instabilité et de péril sur les marchés.
09:55Donc, je suis responsable.
09:57Si Michel Barnier, parce qu'il n'a pas le soutien du Rassemblement National, tombe,
10:02eh bien il faudra chercher un Premier ministre qui puisse avoir l'assentiment d'une majorité
10:06à l'Assemblée Nationale.
10:07Qui ? Bernard Cazeneuve ?
10:08J'avais déjà donné ce nom-là, vous connaissez mes liens d'amitié avec Bernard Cazeneuve.
10:13Il y avait eu donc une proposition qui avait été faite, le Président de la République
10:18ne l'avait pas retenue.
10:19Maintenant, il va être dans une situation où il va être, si le gouvernement Barnier
10:22tombe, dans l'obligation d'aller chercher une solution.
10:25Et cette solution, ce n'est pas lui qui peut la trouver.
10:28La seule méthode que je connaisse dans une démocratie qui est parlementaire, eh bien
10:34c'est nommer une personne et que cette personne cherche sa majorité à l'Assemblée Nationale.
10:38Et Boris Vallaud évoquait dimanche la possibilité d'un gouvernement qui travaillerait avec
10:42les partis de l'arc républicain, ça vous semble une bonne idée ça ? Mais ça veut
10:48dire quoi en fait pour le Parti Socialiste ? Jean-Luc Mélenchon a réagi, alerte, le
10:53PS est en train d'organiser un nouveau socle commun avec d'autres à la place du nouveau
10:56Front Populaire.
10:57Il a raison de s'inquiéter ?
10:58Jean-Luc Mélenchon, il est sur une ligne qui est effectivement cohérente, il veut
11:03une élection présidentielle anticipée, il veut être candidat à l'élection présidentielle.
11:07Il ne sera pas président, il le sait aussi, il ne sera même pas au deuxième tour, il
11:11le sait aussi.
11:12Mais il est dans une situation où il veut une élection présidentielle, pas moi.
11:17Je pense que l'élection présidentielle doit avoir lieu à la date voulue, c'est-à-dire
11:22en 2027.
11:23Et que la gauche doit se préparer de se reconstituer et de faire qu'il y ait une candidature qui
11:28puisse valablement gagner la présidentielle.
11:30Voilà le schéma dans lequel je m'inscris.
11:32Boris Vallaud, il a raison de dire que si le gouvernement Barnier tombe, il y aura forcément
11:38à rechercher autour d'une personne qui sera nommée par le président de la République,
11:42on va lui donner quelques indications, pour qu'il puisse trouver les moyens de gouverner
11:47jusqu'en 2027.
11:48Mais les Insoumis disent que c'est une trahison du NFP, vous l'assumez ?
11:51Mais puisqu'à ce moment-là, il faut admettre de rester dans l'opposition jusqu'en 2027,
11:57de ne rien faire qui puisse permettre à un gouvernement de travailler et d'attendre
12:02une élection présidentielle anticipée.
12:04Ce n'est pas ma position.
12:05Dans le Nouveau Front Populaire, nous n'avons pas dit qu'il faut que le président de
12:10la République démissionne et que nous allons préparer une élection avant 2027.
12:15Les Insoumis, aujourd'hui, dans leur niche parlementaire, proposent d'abroger deux
12:19réformes des retraites, celle d'Elisabeth Borne et la vôtre, la réforme Touraine,
12:23estimant que c'est une mauvaise réforme.
12:25Vous en pensez quoi ?
12:27Je pense que la réforme Borne et relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans, passé
12:34avec un 49-3, n'était ni la bonne méthode, ni la bonne solution, donc j'ai toujours
12:39dit que ça devait être effectivement abrogé.
12:43En revanche, comme président de la République, j'ai fait passer la réforme Touraine et
12:49pour ce qui nous concerne, c'est-à-dire pour ce qui me concerne, il n'est pas question
12:54d'abroger la réforme Touraine au même temps que la réforme Borne.
12:58J'ai aussi l'esprit à la fois de cohérence et de responsabilité.
13:01Qu'est-ce que vous voterez cet après-midi ?
13:02Je voterai un amendement qui permette de garder la réforme Touraine.
13:07Mais la proposition de loi Insoumise, vous la voterez ?
13:09Non, et si, je vous demande ce que je vais faire, s'il y a l'abrogation de la réforme
13:14Touraine, j'ai l'esprit de cohérence et de responsabilité, je ne voterai pas la proposition
13:19de loi qui abroge la réforme Touraine, je ne voterai qu'une proposition de loi qui
13:23abroge la réforme Borne.
13:25Cette proposition des Insoumis, elle vous vise en fait, François Hollande, très clairement.
13:30Oui, sans doute, oui, parce que les Insoumis ne sont obsédés que par l'élection présidentielle
13:35et que par Jean-Luc Mélenchon, c'est ça qu'il faut bien comprendre, les Insoumis
13:39ne sont pas dans une position où ils recherchent l'Union, ils sont dans l'obsession de faire
13:44tomber, non pas le gouvernement Barnier, de faire tomber Emmanuel Macron et d'avoir
13:49une élection présidentielle et de présenter Jean-Luc Mélenchon comme candidat.
13:52Je suis désolé, je ne suis pas sur cette position-là, je pense que la gauche doit
13:57travailler, préparer, s'organiser, avoir un grand parti socialiste, lequel grand parti
14:02socialiste aura son candidat ou sa candidate et se présentera à l'élection présidentielle
14:07de 2026.
14:08Il faut qu'il change de patron le parti socialiste ?
14:09Alors ça c'est une autre question, il y a un congrès, heureusement cette question
14:14peut paraître assez secondaire par rapport à la question principale, oui je pense qu'il
14:18faut qu'il y ait une nouvelle orientation permettant un élargissement aux amis de
14:23Place Publique et aux amis de Bernard Cazorff, je pense qu'il y a là la nécessité d'un
14:28grand rassemblement, mais je ne vais pas forcément ici débloquer ce point.
14:30Est-ce qu'il faut une candidature unique de la gauche comme disent beaucoup et beaucoup
14:36de militants espèrent qu'il y ait une candidature unique de la gauche en 2027 pour pouvoir gagner.
14:42Qu'est-ce que vous leur dites aux jeunes notamment ? C'est les jeunes qui sont le
14:46plus sur cette ligne-là.
14:48Mais il n'y a pas que des jeunes, il peut y avoir des vieux aussi, ne soyez pas sélectifs.
14:51Bien sûr, sur le plan des principes, nous sommes tous favorables à ce qu'il y ait
14:56une candidature unique, mais laquelle ?
14:57Jean-Luc Mélenchon il dit « moi je suis prêt, j'en ai fait trois, je suis prêt ».
15:01Ah ben si c'est le nombre de candidatures, si c'est celui qui a le plus d'ancienneté
15:06de ce point de vue-là, je ne crois pas que ce soit l'argument politique.
15:09Il y a deux gauches dans d'autres pays, on le connaît, elles ne sont pas forcément
15:12irréconciliables, mais il y a deux gauches.
15:14Jean-Luc Mélenchon, lui, veut être candidat, donc il n'y aura pas de candidature unique,
15:18c'est aussi simple que ça.
15:19Et donc il y aura deux ou trois candidatures, moi je pense qu'il n'y en aura que deux,
15:24et qu'il y a une candidature qui peut gagner et une candidature qui peut perdre.
15:26Choisissez, vous voulez la candidature qui peut gagner ou vous voulez la candidature
15:29qui peut perdre.
15:30Vous avez à ce moment-là la possibilité, à travers le Parti Socialiste, ou ce qui
15:34reviendra au Parti Socialiste de faire s'il s'élargit, de trouver une candidature…
15:38Et la candidature qui peut gagner à vos yeux c'est vous ?
15:39Mais non, justement, j'essaie de ne pas me personnaliser, j'essaie de ne pas faire
15:44une espèce d'obsession.
15:45À ce stade ?
15:46À ce stade, je pense qu'il faut construire, il faut se préparer, c'est pour ça que
15:48je ne suis pas pressé qu'il y ait le départ de…
15:51Ah, ça vous embêterait en fait une présidentielle anticipée ?
15:54Mais d'abord j'ai le respect des échéances, ensuite je ne suis pas pour le chaos, je ne
16:00suis pas pour la crise.
16:01Pour la crise, en ce moment, faire une élection présidentielle dans l'état où est le monde,
16:06dans la situation où est le pays, avec les marchés qui nous surveillent, vous pensez
16:11que c'est la bonne solution ? Non, je ne le crois pas.
16:14J'ai dit ce que j'avais à dire sur Emmanuel Macron, je pourrais essayer de dire qu'il
16:18faut qu'il parte comme d'autres, parce que j'ai vu que même chez les LR qui sont
16:20supposés être des soutiens du gouvernement Barnier, il y en a qui veulent faire démissionner
16:25Emmanuel Macron.
16:26Jean-François Copé.
16:27Jean-François Copé.
16:28Que le rapporteur général du budget veut faire partir le président de la République.
16:31Bon, écoutez, moi j'essaie d'être dans une position…
16:32Pour vous, ils sont irresponsables ?
16:34Mais ils font ce qu'ils pensent devoir faire, c'est qu'ils pensent qu'ils peuvent avoir
16:38un candidat, j'imagine.
16:39Je ne sais pas quel est le sens de leur proposition, mais moi j'essaie d'être cohérent.
16:44Il y a eu une dissolution, il y a eu une assemblée, elle est fragmentée, il faut
16:47qu'au sein de cette assemblée, des prises de pré-responsabilité puissent avoir lieu.
16:51Visiblement, la solution qui était celle du président de la République avec Michel
16:54Barnier n'a pas fonctionné.
16:55On passe au Standard.
16:56Bonjour Alexis.
16:57Bonjour, alors une question pour monsieur François Hollande, est-ce que la responsabilité
17:02que vous avez, la paternité que vous avez vis-à-vis du quinquennat, des deux quinquennats
17:07de monsieur Emmanuel Macron, ne vous procure pas quelques sentiments de honte ou de regret ?
17:16Et j'ajoute aussi, vous venez de dire qu'il y avait deux gauches dans ce pays.
17:20Je préciserai vos paroles en disant qu'il y en a en réalité une qui est de gauche
17:25et pas de gauche.
17:26Vous vous attentionnez à celle qui n'est pas de gauche depuis bien longtemps et j'oserais
17:30même ajouter aussi que les gens de gauche à qui vous avez fait tant de mal, attendent
17:35pour la plupart de vous, qu'enfin vous vous déviez et nous laissiez tranquilles.
17:39Merci beaucoup.
17:40Merci à vous Alexis.
17:41La question a le mérite d'être franche, François Hollande…
17:43Je suis pas sûr qu'il y ait une question.
17:45Mais il y a donc la démonstration qu'il y a effectivement une gauche qui en exclut
17:50une autre.
17:51Une gauche qui pense qu'elle est la seule gauche possible.
17:53Mais cette gauche-là, elle peut gouverner ? Elle va gouverner sur ce registre-là ? Elle
17:59peut avoir une majorité dans le pays ? Elle peut rassembler ? Elle peut assurer une cohésion
18:04? Elle peut avoir ce sentiment de tolérance à l'égard des idées des autres ? Elle
18:10peut être dans une capacité de pouvoir offrir une espérance ? Elle peut être à la marge ?
18:16Elle peut être dans la contestation ? Elle peut être dans la contestation ? Elle peut
18:18être dans l'exclusion ? Mais elle n'est pas dans une capacité de gouverner ? Moi
18:21je veux que la gauche, toute la gauche puisse gouverner.
18:24On peut vous dire que Jean-Luc Mélenchon il a fait quand même sur les deux dernières
18:26présidentielles, il a fait 21 et 22% qu'il était à 600 000 voix comme il a souvent
18:31répété du second tour.
18:33Ce que je veux dire c'est qu'il a fait des scores qui peuvent quand même dire, c'est
18:38pas des scores ridicules.
18:39Est-ce que j'ai dit que c'était des scores ridicules ? Surtout que moi j'ai fait 52%
18:44au deuxième tour de l'élection, que j'ai fait 28% au premier tour.
18:47Pour gagner une élection présidentielle, il faut faire ce niveau-là.
18:50Par ailleurs, il a fait ces résultats-là parce qu'il n'y avait pas une offre politique
18:56qui permettait à la gauche d'être représentée.
18:58Pourtant il y avait le parti socialiste, il était là.
19:00J'ai parlé d'une offre politique qui était suffisamment attractive et suffisamment
19:04convaincante pour l'emporter.
19:06Il y a eu un vote utile aussi sur Jean-Luc Mélenchon parce que la gauche, quand elle
19:09se trouve dans une situation où elle doit faire un choix, elle fait un vote utile.
19:13Mais aujourd'hui, la position et même la personne de Jean-Luc Mélenchon sont les plus
19:18rejetées dans l'opinion publique.
19:20Je ne me trompe pas ! Donc quand on a autant de niveaux de détestation, quand on a autant
19:26de niveaux de refus, de réprobations, ça pose quand même une question.
19:30Donc on peut s'acharner sur une cordiature, ce n'est pas ma position, on peut s'acharner
19:35sur une cordiature, c'est celle de l'auditeur, ça ne changera rien à la réalité politique.
19:38Petite question d'Augustin sur l'application de Radio France.
19:42Bonjour M.
19:43Hollande.
19:44Êtes-vous prêt à aller à Matignon en cas de chute de Michel Barnier ?
19:46Non, moi je n'essaye d'avoir aucune prétention personnelle à ce stade, j'essaye de penser
19:53à notre pays.
19:54Je me mets à la place qu'aurait pu être la mienne de président de la République puisque
19:59j'ai été dans cette fonction-là.
20:00Je chercherai, si j'étais Emmanuel Macron et si Michel Barnier devait ne plus être
20:07Premier ministre, une solution qui puisse rassembler.
20:09Pour finir, la Cour pénale internationale a lancé un mandat d'arrêt contre Benjamin
20:13Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
20:15Vous avez entendu tout à l'heure Pierre Rasky, la France n'arrêtera pas.
20:17Benjamin Netanyahou, s'il est notre seul, ça a été la position exprimée par le Quai
20:22d'Orsay car elle estime qu'il jouit d'une immunité en tant que chef d'un gouvernement
20:26D'un pays non signataire de la CPI, la chef des écologistes Marine Tondelier qualifie
20:30cette immunité de honte.
20:31Et vous ?
20:32Le droit international doit s'appliquer.
20:35La France reconnaît la Cour pénale internationale, il n'y a pas d'autre commentaire à faire.
20:39La France reconnaît les décisions de la Cour pénale internationale.
20:42Donc s'il venait en France, il faudrait l'arrêter ?
20:44Je crois qu'aujourd'hui, il n'est pas prévu qu'il vienne en France.
20:46Nous ne sommes pas encore dans un processus, hélas, de cessez-le-feu et de paix.
20:51Lorsque nous serons dans ce processus-là, nous verrons bien ce qu'il y a lieu de faire.
20:56L'Italie de Mélanie ou le Royaume-Uni disent « s'il vient, on arrête ». En France, on ne dit pas.
21:01Je vous ai dit, nous devons, la France, respecter les compétences de la Cour pénale internationale.
21:07Nous en sommes signataires.
21:08Nous avons des obligations de droit international, vous l'avez dit aussi, des pays européens.
21:13Pas tous ont fait ce choix.
21:15Écoutez, Netanyahou ne va pas venir en France.
21:18Une trêve a été conclue hier entre Israël et le Hezbollah.
21:21Saluez-vous l'engagement diplomatique de la France et d'Emmanuel Macron dans ce dossier ?
21:26Oui, tout ce qui contribue, et la France a un rôle à jouer au Liban, tout ce qui contribue
21:31à faire d'abord un cessez-le-feu et avancer un processus de paix.
21:35Pour le Liban, c'est encore autre chose.
21:37C'est de respecter l'intégrité territoriale du Liban et de permettre qu'il y ait une
21:41solution politique et qu'il puisse y avoir une cessation durable des hostilités entre
21:47le Hezbollah et Israël.
21:50Je pense que ça va dans la bonne direction.
21:52Et ça doit même être un précédent pour aller vers un cessez-le-feu à Gaza le plus
21:56vite possible.
21:57Je crois qu'il y a en ce moment des discussions qui sont en cours et si la France peut y être
22:02invitée et peut s'y inviter surtout, je ne verrai que des avantages.

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