LA GRANDE HISTOIRE. Trafic de drogue, racket et règlements de comptes...
Cette semaine dans La grande histoire, Hugo vous raconte comment la DZ Mafia tente d’imposer son règne sur le crime organisé.
Cette semaine dans La grande histoire, Hugo vous raconte comment la DZ Mafia tente d’imposer son règne sur le crime organisé.
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00:00Le 4 avril 2006, le trafiquant de drogue marseillais Farid Berhama
00:04est assassiné dans un bar du 13e arrondissement de Marseille.
00:07Il tire, trois hommes tombent.
00:09Parmi les victimes, Farid Berhama,
00:11surtout connu comme un spécialiste du règlement de comptes,
00:14on l'appelait aussi le rôtisseur.
00:17Ancien homme de main du parrain du grand banditisme marseillais Francis Lebelge,
00:21Farid Berhama contrôlait une grande partie du marché de la drogue
00:24dans les quartiers nord au début des années 2000.
00:27Quand Farid Berhama était le patron des cités,
00:29il y avait très peu de règlements de comptes.
00:30En 2001, il y a eu zéro mort.
00:32En 2001, il n'y a eu qu'un seul mort.
00:33Les autres années, quelques morts, mais ça ne montait pas très haut
00:36parce qu'en fait, le règlement de comptes,
00:38c'est l'indicateur que d'une seule chose, la concurrence.
00:40Ce n'est pas l'indicateur d'autre chose.
00:41À ce moment-là, pas de concurrence, peu de morts.
00:43Après la mort de Farid Berhama,
00:45ses lieutenants s'entretuent pour le contrôle du trafic.
00:48En 2010, un adolescent de 16 ans est tué d'une rafale de kalachnikov
00:53dans la cité sensible du Clos-la-Rose.
00:55Des dizaines de douilles, elles témoignent de la violence
00:58de ce règlement de comptes à la kalachnikov.
01:00Il meurt sur son fauteuil de dealer.
01:02Il y a des images à l'époque qui montrent le premier gamin
01:05qui est tué non pas en son nom, mais en tant que cible,
01:09en tant que gosse d'un réseau.
01:11Et ça, c'est les débuts de ce que je vais appeler l'ubérisation.
01:13C'est-à-dire que les trafics de sub vont évoluer de telle manière
01:16qu'on est passé donc du pyramidal vers de l'ubériser, du fragmenter.
01:21Les règlements de comptes s'enchaînent à Marseille.
01:23C'est une situation hors de contrôle.
01:27La drogue, elle n'a jamais fait autant de dégâts,
01:29il n'y a jamais eu autant de guerres.
01:30Je vais enchaîner les contrats, je vais organiser ça.
01:32Le jeune homme serait un membre du clan DZ Mafia,
01:35réputé pour régner sur une partie du trafic de drogue dans la cité fosséenne.
01:39Cette semaine dans La Grande Histoire,
01:40je vous raconte comment l'organisation criminelle DZ Mafia
01:43tente d'imposer son règne sur le trafic de drogue marseillais.
01:47C'est un fléau terrible, donc on n'y cèdera rien.
01:53Dans les années 2010, le trafic de stupéfiants de la cité Bassens,
02:01située en plein cœur des quartiers nord de Marseille,
02:04est contrôlé par un certain Mehdi Laribi, surnommé Tic.
02:08Parce qu'il a joué dans un film qui s'appelle Hamsa,
02:10et il joue le rôle d'un gamin, et le surnom de ce gamin, c'est Tic.
02:13Le surnom lui est resté.
02:14Au début des années 2020, le réseau de Bassens monte en puissance.
02:19Il doit faire face à la concurrence d'un autre réseau,
02:22établi dans la cité voisine de La Paternelle, les Yodas,
02:26dirigés par un trafiquant du nom de Félix Binguy, surnommé Le Chat.
02:31Mehdi Laribi, il a pris un modèle sur son adversaire de l'époque,
02:35qui s'appelait Le Maga.
02:36C'était le nom du lieu, Le Maga, c'est le magasin.
02:38C'est un lieu à La Paternelle qui s'appelle Le Magasin.
02:40Le Maga a fait faire à un graphiste, un super maître Yoda qui fume un joint.
02:44Et quand les gens allaient acheter leur shit,
02:46ils disaient, tu l'as trouvé où ? Tu l'as trouvé où ?
02:47Ben j'ai trouvé au Yoda.
02:48Et donc eux, ils ont eu l'idée de s'appeler les Yodas.
02:50C'est le début de ce qui va devenir les franchises.
02:52C'est-à-dire, ça y est, ils ont une marque, les Yodas.
02:57Alors que le marché de la drogue marseillaise se restructure autour de franchises,
03:01le réseau de Bassens adopte le nom de Dezen Mafia.
03:04Donc quelques gros, les semi-grossistes, la Dezen Mafia,
03:07avec tous les noms qui vont avec, Yoda, La Frappe, etc.
03:10Ces gens-là, eux, ils vont déléguer la vente à des très jeunes.
03:14Parce que la vente, il n'y a rien de plus compliqué.
03:15Il faut gérer la concurrence, il faut gérer la police,
03:18il faut gérer aussi, d'un point de vue commercial, les clients,
03:22plus les employés.
03:24Donc bon, c'est de l'ARH tout ça.
03:26Et puis c'est pas de l'ARH qui se gère au prix d'homme derrière,
03:29ça se gère à coup de calibre.
03:34On se retrouvera avec un guetteur du quartier.
03:35Il va nous raconter un peu son histoire, comment il s'est retrouvé ici.
03:38J'ai pas vécu une belle enfance.
03:40J'ai vécu une mauvaise enfance, tu vois, c'est quoi.
03:42J'étais dans les vols, je me suis trouvé dans la rue.
03:45Et t'as plus 15 ans.
03:46Ouais, j'ai 15 ans, ils t'inquiètent.
03:48Ils te brouillent comme un homme.
03:51Il y en a environ 20 000 sur une année qui travaillent à Marseille dans les stups.
03:54Pas 20 000 à un instant T, mais 20 000 glissants sur une année
03:57qui vont rentrer, sortir.
03:58On a environ 20 000 gosses.
03:59Alors que les têtes de réseau se partagent la plupart des bénéfices,
04:03souvent depuis l'étranger,
04:04les petites mains du trafic sont en première ligne.
04:07J'ai regretté des trucs, mais j'ai pas regretté, tu sais pourquoi.
04:10Parce que j'avais faim.
04:12Et la faim, tu peux faire n'importe quoi avec la faim.
04:15La faim justifie les moyens, c'est ça ?
04:18Ouais.
04:18Pas tendresse.
04:19Ma tendresse, c'est la réfrigérateur.
04:21Il faut bien comprendre que le trafic de stups n'est pas une économie redistributive.
04:25Le but du jeu, c'est de faire du gros fric pour les gros dealers.
04:29C'est de faire des gros sous, et donc on exploite ceux du dessous.
04:32Tout en bas de l'échelle, les guetteurs,
04:34dont la fonction est de signaler l'arrivée de la police,
04:37peuvent gagner jusqu'à 150 euros par jour.
04:40Il y a des chimes, il y a des chimes.
04:41Vraiment, il y a des chimes.
04:43Les gamins, la majorité,
04:45normalement, ils gagnent peu, mais ils gagnent des dettes.
04:47Ils vont devoir de l'argent.
04:48Et non plus, ils vont plus en gagner, ils vont dire qu'il est gratuit.
04:51Et ils vont dire qu'il est gratuit longtemps.
04:52De plus en plus souvent, on a des phénomènes d'esclaves du chit
04:57avec cet endettement-là.
04:59Pour renouveler la main-d'œuvre,
05:00les clans recrutent directement sur les réseaux sociaux
05:03en affichant les salaires pour chaque poste,
05:06parfois en promettant de les remettre.
05:08On va exploiter ça.
05:09Donc on va te valoriser pour être violent.
05:11Tu vas d'abord aller casser la gueule à quelqu'un.
05:14On va te donner un peu de coq.
05:15On va te payer.
05:17On va valoriser tout ça.
05:18Et à force de faire des choses comme ça,
05:21tu perds en empathie, tu perds en capacité
05:26à comprendre que faire le mal, c'est quelque chose d'inhumain.
05:30Et en effet, il va y avoir une sorte de tamis
05:33qui va se dérouler, qui va se dérouler.
05:35Et en effet, il va y avoir une sorte de tamis
05:38qui va sélectionner ceux qui sont le plus aptes
05:40à perdre cette empathie-là.
05:41Ils sont très peu nombreux,
05:42mais il en suffit de 10 à l'échelle française
05:45et si chacun ne tue dix personnes, ça fait 100 morts.
05:50Début 2023, une guerre éclate entre la DZN Mafia et le clan Yoda.
05:55Les deux réseaux criminels,
05:56qui cohabitaient pacifiquement jusqu'à présent,
05:59luttent désormais pour le contrôle du trafic de drogue à la paternelle.
06:06Une altercation entre les deux chefs de clan
06:09dans une boîte de nuit en Thaïlande au début de l'année 2023
06:12aurait mis le feu aux poudres.
06:14Cette année-là, les assassinats liés au trafic de stupéfiants
06:17ont coûté la vie à 49 personnes dans les bouches du Rhône.
06:21Un record.
06:22Les trois quarts de ces meurtres sont liés à la guerre de territoire
06:25entre la DZN Mafia et le clan Yoda.
06:28Cette guerre ne se limite pas à Marseille.
06:30En mai 2023, deux membres du clan Yoda sont éliminés à Salou,
06:34une station balnéaire espagnole.
06:39Dans ces affaires criminelles,
06:40les enquêteurs observent depuis quelques temps
06:43un rajeunissement des tueurs à gage.
06:45Les commanditaires, depuis leur canapé à Dubaï,
06:47ne prennent plus de risques.
06:49Ils payent et recrutent de jeunes hommes de main.
06:51Ils ont parfois 18 ans.
06:52On a parfois des très jeunes personnes
06:54qui sont recrutées parfois sur les réseaux sociaux.
06:57Les victimes sont de plus en plus jeunes,
06:58mais les auteurs sont de plus en plus jeunes aussi.
07:00C'est des mineurs parfois.
07:04Ils ont 13, 14, 15 ans.
07:06Pour les premiers qui rentrent dans le banditisme,
07:08pour le travail où on exploite, c'est évident.
07:12La nouveauté, c'est que maintenant,
07:14on a des gens qui passent à l'acte, à l'acte criminel,
07:18que ce soit du meurtre ou au moins de la séquestration, torture,
07:21à ces âges-là aussi.
07:23Ça, c'est nouveau.
07:27Désormais, les gangs opérant dans le trafic de stupéfiants
07:30font appel à de jeunes tueurs à gage,
07:33peu expérimentés,
07:34recrutés parfois sur les réseaux sociaux
07:36et les messageries cryptées.
07:38Je vais enchaîner les contrats, frérot, je vais redescendre.
07:41Âgé de 18 ans au moment de son arrestation en avril 2023,
07:45Mathéo F. est soupçonné d'avoir assassiné
07:48plusieurs personnes appartenant au clan Yoda
07:50pour le compte de la DZ Mafia.
07:52Sur cette vidéo de surveillance datant de mars 2023,
07:55Mathéo F. poursuit sa future victime dans la rue,
07:58armée d'une kalachnikov.
08:00Avoir la possibilité d'enlever la vie
08:02est quelque chose qui le fascine.
08:04Donc, tuons des gens et ensuite,
08:08postons-le sur les réseaux,
08:09comme ça, on saura que je suis quelqu'un.
08:12Sur la vie de ma mère à dire
08:13que je me suis en train d'envoyer sur un contrat,
08:14je suis en train de rigoler, la vie de ma mère.
08:16Selon les déclarations de Mathéo F. aux enquêteurs,
08:18celui-ci touchait 20 000 euros fixes par contrat d'assassinat.
08:22Mais le montant pouvait monter jusqu'à 50 000 euros
08:25en fonction du nombre de vues de ses vidéos
08:27postées après les meurtres.
08:28Finalement, il se fait interpeller
08:30et quand il est en audition,
08:31il montre bien qu'il n'a aucune sensibilité
08:33et il montre bien aussi
08:35que si on ne l'avait pas attrapé, il aurait continué.
08:37En mars 2024,
08:39Félix Bengui est interpellé à Casablanca, au Maroc.
08:42C'est un grand coup porté au clan Yoda,
08:44déjà affaibli par sa guerre contre la Dezen Mafia
08:47et les nombreuses opérations de police.
08:49De son côté, la Dezen Mafia fait face à un nouveau rival,
08:53les Blacks,
08:54un gang comorien implanté dans la cité Félix Piat.
08:58En fait, on est dans un film d'horreur.
09:02Alors des films d'horreur, en Marseille, on a l'habitude.
09:04Il faut se dire les choses,
09:05ça fait longtemps qu'on a vu des films d'horreur.
09:07Mais des films d'horreur à ce niveau-là,
09:09avec une telle jeunesse,
09:10très honnêtement, moi, de mémoire de policier marseillais,
09:1223 ans de service ici,
09:14je n'avais jamais vu.
09:16Le 2 octobre 2024,
09:18un adolescent de 15 ans est poignardé
09:20de 50 coups de couteau à la cité Félix Piat
09:23avant d'être brûlé vif à la cité de Font-Colombe.
09:26Deux jours plus tard,
09:27un chauffeur VTC est abattu froidement
09:29par un adolescent de 14 ans
09:31après avoir refusé de le déposer à la cité Félix Piat
09:34pour y commettre un meurtre.
09:36Le mineur de 14 ans sort son 357 Magnum
09:40qu'il avait à la ceinture
09:41et lui tire une balle mortelle à l'arrière du crâne.
09:46Pourquoi on prend des gamins ?
09:47Parce qu'on sait,
09:49un, qu'ils vont se faire choper rapidement,
09:50soit par le réseau d'en face, donc se faire tuer,
09:53soit par la police, donc mis en prison.
09:55Donc, on ne les paiera même pas, ou peu.
09:58Après le meurtre du chauffeur VTC,
10:00un détenu se revendiquant de la DZ Mafia
10:03a appelé la police pour se dénoncer.
10:05Il a reconnu avoir engagé les deux adolescents.
10:08La DZ Mafia a vite dit « il n'est pas chez nous ».
10:10Justement, ça leur échappe ce truc de franchise,
10:13c'est-à-dire qu'un franchisé va se dire de la DZ
10:15alors que c'est juste une franchise.
10:16Cela fait plusieurs jours que des fausses informations
10:18circulent en boucle dans les médias et dans les réseaux.
10:21Le noyau dur de la DZ Mafia, on va dire la maison mère,
10:25a fait une vidéo où ils disent « ce n'est pas nous ».
10:28Parce qu'en fait, tu peux perdre la clientèle.
10:30Une clientèle qui dit « attendez, moi éthiquement parlant,
10:32je ne vais plus aller chez la DZ,
10:34si vous tuez les chauffeurs VTC. »
10:50La DZ Mafia, c'est devenu une franchise, une marque.
10:52Donc, à partir du moment où c'est une marque,
10:54c'est une marque qui veut s'étendre.
10:58Désormais, la DZ Mafia ne se cantonne plus à l'échelle de Marseille.
11:02Ce réseau est aujourd'hui implanté dans plusieurs villes moyennes,
11:05principalement dans le quart sud-est,
11:07mais aussi à travers toute la France.
11:09Le but du jeu, c'est de vendre son produit
11:11à des gens qui se chargeront de le vendre.
11:13Donc en fait, dans ce système de franchise,
11:15qui est le même que celui des fast-foods,
11:18c'est exactement la même chose,
11:21on délègue ça à des gens dans les différents lieux
11:25donc les petites villes, périphériques,
11:27donc le milieu péri-urbain,
11:30c'est logique que ça pousse dans ces lieux-là.
11:32Donc la France entière est concernée.
11:33Selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
11:36plusieurs meurtres commis sur le territoire français
11:38sont en lien avec des clans marseillais.
11:41C'est le cas d'Anis, 15 ans,
11:43tué à Poitiers à la fin du mois d'octobre.
11:45De Nicolas, 22 ans,
11:47tué devant une discothèque en Ardèche début novembre.
11:50Ce dernier meurtre aurait un lien direct avec la DZ Mafia,
11:53toujours selon le ministre.
11:55Ils fournissent par exemple de la protection pour un réseau,
11:57t'as un réseau de Nîmes, t'appelles la DZ Mafia à Marseille
11:59en disant on est en conflit avec le réseau d'en face,
12:02venez nous aider.
12:02Le problème c'est que t'as mis le verre dans le fruit là.
12:06Parce que généralement, ils en veulent un peu plus.
12:08Ils disent bon ben maintenant on est chez nous,
12:09on vous a aidé mais maintenant on est chez nous.
12:10Et donc, ils mettent leur marque.
12:16Au-delà de l'expansion territoriale,
12:18la DZ Mafia opère également une diversification
12:21dans ses activités criminelles avec le racket.
12:24Depuis toujours, le banditisme est multi-cartes.
12:26Un domaine ancestral classique
12:28qui est ce qu'on appelle la protection, donc du racket.
12:31T'as un commerce, t'as une boîte de nuit,
12:33t'as quelque chose, tu payes et il t'arrivera rien.
12:36Et si tu payes pas, il t'arrive quelque chose.
12:37C'est pas n'importe qui qui peut racketter,
12:39il faut quand même avoir une certaine puissance,
12:42je dirais militaire quelque part, ou paramilitaire.
12:44Donc en effet, ce sont les groupes puissants du moment
12:46qui se remettent au racket et vont racketter.
12:48Et en gros, il y a des sous.
12:49En août dernier, le rappeur marseillais SCH
12:52a échappé à un guet-apens à la sortie d'un concert
12:55dans une discothèque à Montpellier.
12:57Un proche de l'artiste a été tué dans la fusillade.
13:00Selon Le Parisien, la star du rap a indiqué
13:02lors de son audition face aux gendarmes
13:04qu'un gang marseillais lui réclamait 300 000 euros.
13:07Les enquêteurs soupçonnent la DZ Mafia.
13:10Depuis septembre, l'influenceuse et star
13:12de la télé-réalité MyVaginam
13:14aurait été également victime d'une tentative de racket.
13:17Selon RTL, MyVaginam aurait indiqué aux policiers
13:21qu'elle était victime d'un coup de la DZ Mafia.
13:23Je vous le dis, je n'ai pas peur de vous.
13:25Je ne me cache pas.
13:26Je suis en direction de l'aéroport pour aller à Dubaï.
13:31Et je ne me suis jamais, jamais cachée dans Marseille.
13:36Au mois de mars 2024, le chef de l'État
13:39s'est rendu dans le quartier de la Castellane à Marseille
13:41après plusieurs opérations policières
13:43de grande ampleur contre les gangs.
13:45C'est un fléau terrible, donc on n'y cèdera rien.
13:47Le monde politique, il a besoin de résultats.
13:49Et il n'y a rien de mieux que d'envoyer des flics
13:51dire qu'on a chopé 1 800 dealers.
13:53Cette opération baptisée Placenet XXL
13:56s'est étendue dans le nord, en région parisienne,
13:59dans l'agglomération lyonnaise, à Clermont-Ferrand et Dijon.
14:02Six opérations ont lieu partout en France
14:04au moment où je parle et qui continuent.
14:05La première, vous l'avez vu, à Marseille
14:07et puis d'autres comme ici à Dijon.
14:09C'est 1 357 interpellations
14:12qui sont comptées à partir de ce matin.
14:14Ces opérations de police sont des opérations de com'
14:17Elles ont un tout petit intérêt,
14:19c'est que pendant une courte période,
14:21elles vont apaiser la cité.
14:23Pendant une période de 2-3 jours,
14:25on est en train de parler de ça,
14:26une semaine pour le plus long,
14:28elles vont être un peu apaisées.
14:29Ça ne sert qu'à ça.
14:30Début novembre, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
14:33et le ministre de la Justice Didier Migaud
14:35se sont rendus à Marseille pour annoncer
14:37un nouveau plan de lutte contre le narcotrafic.
14:40On doit élever cette cause à une cause nationale.
14:42C'est un combat national qui prendra des années.
14:46Avec Didier Migaud, nous ne sommes pas venus vous dire
14:48que parce qu'on fait une conférence de presse aujourd'hui,
14:51parce qu'on va demain voter une loi,
14:54après demain, la queue, elle gira.
14:57Il faudra des années.
14:59Quand M. Retailleau vient à Marseille, tout récemment,
15:02il vient avec le ministre de la Justice,
15:04mais il n'y a pas le ministre de la Ville,
15:06il n'y a pas le ministre de l'Éducation.
15:07Alors qu'en fait, on a un problème de...
15:10Les problèmes sont des problèmes liés à l'école en partie,
15:14pas de moyens, pas de quoi repérer un gamin
15:16qui part en brie vers la sixième
15:18et qu'on va essayer de récupérer,
15:20ou en tout cas utiliser l'école pour l'amener vers des soins,
15:23je dirais dans le sens large du mot soins.
15:24On n'a pas ces ministres-là.
15:25On ne prend pas en compte l'aspect social et sociétal.
15:28Ça n'existe pas.
15:32Merci à tous d'avoir regardé cette vidéo.
15:34N'hésitez pas à me dire en commentaire
15:35ce que vous en avez pensé.
15:37En tout cas, j'espère qu'à présent,
15:38vous en savez un peu plus sur la DZ de mafia
15:41et les problématiques autour du trafic de stupéfiants.
15:44Si vous voulez prolonger sur ce sujet,
15:46je ne peux que vous conseiller le dernier livre de Philippe Pujol,
15:49Cramé,
15:49dans lequel il raconte au travers de plusieurs personnages
15:52le quotidien de cette petite main d'œuvre
15:54exploitée dans la violence et la misère.
15:56Si vous êtes intéressés par le crime organisé,
15:59je vous mets le lien des épisodes consacrés
16:01au cartel de Sinaloa
16:03et à Griselda Blanco,
16:04la mentor de Pablo Escobar.
16:06Avant de vous laisser, je voudrais remercier
16:08toutes les équipes de Brut
16:09qui m'ont aidé à réaliser cet épisode
16:11et je vous dis à très vite
16:12pour une nouvelle grande histoire.