Le directeur général du lobby Contribuables associés, Benoît Perrin, était l’invité de La Matinale, ce lundi 2 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les difficultés parlementaires à voter le projet de loi de finances : «On nous a drogués à l’argent public depuis 50 ans, et aujourd’hui, nous avons du mal à nous en défaire collectivement».
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00:00Benoît Perrin avec nous, directeur général des Contribables Associés. Bonjour, merci beaucoup d'être là.
00:07Déjà, est-ce que globalement la situation vous inquiète, Benoît Perrin ?
00:10Objectivement, oui, et non seulement m'inquiète, mais surtout, elle me sidère.
00:13C'est-à-dire que je suis frappé, je pense comme beaucoup de Français, je suis même abasourdi par le comportement des responsables politiques.
00:18C'est-à-dire que depuis 50 ans, ils font un peu n'importe quoi avec notre argent.
00:20Le précédent gouvernement nous laisse dans un état financier catastrophique.
00:25Le gouvernement actuel nous présente un budget dans lequel il y a d'abord des augmentations d'impôts et ensuite très peu de réduction de la dépense publique.
00:32Alors qu'on sait tous que le sujet numéro un en France, en termes en tout cas budgétaires, c'est le problème vraiment de dépenses.
00:39On n'a pas de problème de recettes, on est le pays au monde qui dépense le plus et qui taxe le plus.
00:44Donc le sujet est quand même là-dessus.
00:46J'en veux beaucoup aussi évidemment aux parlementaires, aux sénateurs qui ont reconstitué le musée des horreurs fiscales avec des inventions dans tous les sens d'augmentation d'impôts.
00:54Donc je crois qu'en fait la seule solution, elle vient soit de la pression des Français qui demandent enfin, comme on demanderait à un médecin, vraiment la vérité sur la maladie qui est la nôtre.
01:02Ils veulent vraiment la vérité les Français ou pas ?
01:05J'ai l'impression moi qu'on leur parle comme des enfants de 8 ans.
01:08Attention mon petit chéri, on leur raconte le père Noël qui va arriver.
01:13Non, non, vous n'aurez pas à travailler plus.
01:15Oui, oui, vous pourrez partir à la retraite à 63 ans.
01:18Sinon, ils ont peur.
01:20Et à un moment, il faut dire la vérité, on est adulte.
01:22La situation est grave.
01:24C'est qu'en fait on nous a en quelque sorte drogués à l'argent public depuis 50 ans.
01:27Et aujourd'hui on a du mal à s'en défaire mais collectivement parce qu'on bénéficie tous d'une manière ou d'une autre de ce système-là.
01:32Et tant qu'on n'aura pas un responsable politique qui nous regarde les yeux dans les yeux en disant voilà maintenant vous êtes malade et voilà le traitement qu'il faut prendre.
01:38Il y en a eu quelques-uns qui s'y sont essayés.
01:40Mais ils n'ont jamais été élus.
01:42Personne ne veut élire en France quelqu'un qui va vous dire attendez la situation est grave, je vais vous faire travailler un petit peu plus.
01:48Il y aura moins de fonctionnaires.
01:50Il y aura moins de services publics parce que l'État ne peut pas s'occuper de tout.
01:55Et ça se passera peut-être mieux qu'avec le public.
01:59Mais celui qui vous dit ça, il ne se fait pas élire.
02:01Alors c'est vrai que c'est un effort qu'on doit avoir.
02:03C'est-à-dire qu'on doit aussi voter pour des gens qui nous promettent du sang et des larmes.
02:07Parce que si on ne fait pas ça, c'est-à-dire si la réforme ne vient pas de l'intérieur, eh bien elle viendra de l'extérieur.
02:11Et l'extérieur c'est quoi ?
02:12Alors c'est un peu l'Union Européenne mais enfin bon on n'est pas très inquiets là-dessus sur leur capacité de pression.
02:16En revanche, la pression des marchés financiers, là il faut en parler.
02:19La pression des marchés financiers, on voit qu'aujourd'hui on emprunte au même taux que l'Espagne, que le Portugal et que la Grèce.
02:25Il y a un moment où il faut quand même prendre conscience de ça.
02:27On voit que l'écart qui nous sépare des taux allemands, ça croit.
02:31On est en train de devenir un pays pauvre, si je traduisais vraiment.
02:35La vraie difficulté c'est ça, c'est que ça va nous coûter de plus en plus cher d'emprunter.
02:38Et il ne faut pas oublier qu'on emprunte 300 milliards l'année prochaine.
02:40300 milliards c'est 30 fois le budget de la justice qu'on va devoir emprunter sur les marchés financiers en 2025.
02:46Donc on ne peut pas faire comme si les marchés n'avaient pas d'importance.