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Elle a refilé toutes ces angoisses à ses personnages, et ça leur réussit ! Sa galerie de mères de familles cartonne sur les réseaux, et désormais c’est sa tournée qui affiche quasi complet : la comédienne Diane Segard est l'invitée de Mathilde Serrell.

Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00place aux Nouvelles Têtes avec vous, Mathilde Serrel. Ce matin, votre invitée a 33 ans
00:04et elle a passé l'âge de s'excuser d'être née. La comédienne Diane Segar est dans
00:09notre studio.
00:10Ce soir, on sent, on oublie nos galères. Ce soir, on sent et on oublie tout.
00:20Bonjour Diane Segar, vous êtes notre invitée, feel good ! Félicitations ! Ça fait quoi
00:27de s'autoriser à exister et même à monter sur scène ?
00:29C'est un plaisir fou et qui fait beaucoup de bien.
00:33Et ça fait du bien à ceux qui vous voient. Alors Diane Segar, avant on me bousculait
00:38dans le métro, je disais pardon, maintenant je dis NTM. C'est une des punchlines du spectacle.
00:43Parade ! Où il y a à la fois une parade de personnages, ceux qui vous ont fait connaître
00:47sur les réseaux. Vous êtes une véritable star, tout cumulé, Instagram, TikTok, Facebook,
00:51on est largement au-dessus des 2 millions d'abonnés. Les gens sont fans de la maman
00:55de Garenge, d'Anne-Solafoldango, mais aussi l'aide-soignante à l'EHPAD qui a tendance
00:59à paumer ses patients en sortie. C'est à mourir de rire. Mais la parade, justement,
01:03ça décrit aussi ce que vous mettez en place pour surmonter votre trouille de montée
01:07sur scène. Même si la tournée affiche quasi-complet, que vous allez rempiler en 2025 avec une tournée
01:12des zéniths en France carrément, comme Clara Luciani. Et vous avez reçu le FNAC Spectacle
01:18Award de la révélation. Malgré ça, vous continuez d'avoir les chocottes, les fesses
01:23qui disent « bravo ». C'est votre expression. Comment ça se fait ?
01:27Je pense que j'aurai toujours le trac de monter sur scène parce que je trouve qu'il
01:31y a un vrai enjeu. Il y a des gens qui sont là pour passer une bonne soirée, certains
01:35sont organisés, ont laissé les enfants chez la baby-sitteuse. Il y a une vraie attente
01:39donc je me mets une petite pression de peur. Et puis dès que je monte sur scène, la peur
01:44s'en va et je me fais plaisir et je profite.
01:47Il y a la peur et il y a la culpabilité aussi. Vous avez toujours été plutôt du côté
01:50des paillassons, du côté de la culpabilité. Vous vous sentez mal des cours de théâtre
01:54payés par votre mère ? Vous vous sentez mal des gens qui ont monté le décor sans
01:57pose-joints qui vont vous en vouloir ? Vous culpabilisez tout le temps ?
02:01Je culpabilise. J'ai pas mal culpabilisé aussi pour laisser mes enfants, de trouver
02:07ce bon équilibre entre jouer et ne pas être là pour mes enfants. Je sais qu'une fois
02:12je suis montée sur scène et ma fille avait perdu sa première dent. Et j'ai pleuré
02:15dans l'oge parce que j'étais triste de ne pas être là et en même temps heureuse
02:19d'être là aussi. Il y a aussi un paradoxe, un équilibre à trouver, d'être mère,
02:24de jouer. Vous êtes mère de deux enfants, vous avez
02:27démarré sur Youtube d'abord, après vous avez continué sur les réseaux. C'était
02:32au moment où vous étiez un peu « desperate housewife » on peut dire ça ?
02:34Complètement. J'ai commencé toute seule sur les réseaux parce que j'avais déménagé
02:39donc j'avais quitté mon noyau théâtral avec lequel je faisais des pièces et j'étais
02:43un peu déprimée. Je me disais comment je vais faire pour jouer ? Je voyais des gens
02:46faire des vidéos sur Insta, je me dis bon allez, de toute façon je n'ai rien à perdre.
02:50Et puis il y a eu un engouement, le confinement est arrivé donc j'ai fait une vidéo par
02:53jour pendant le confinement et je n'ai pas arrêté ce rythme et du coup voilà.
02:57Et vous ne culpabilisez pas d'avoir réussi à faire le confinement ?
03:00Après il y a une autre culpabilité. Pendant qu'il y a des gens qui sont morts
03:02de la Covid, bravo Diane Segard, ne félicite pas, on va écouter un extrait de votre spectacle.
03:07Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
03:37Mais non, j'ai jamais bossé dans un bureau, je ne connais pas ce monde-là.
03:44Et comment vous faites alors ? Parce que c'est pas mal, on y croit à la scène d'explosion de la piñata.
03:48En tout cas, ce que vous connaissez bien, c'est l'éducation on va dire bourgeoise.
03:53Kato, ça vous a bien inspiré ? C'est un de vos personnages qui monte très haut dans les aigus.
03:57Hanso, la déglingo. C'est un mix de ma mère et plein de choses.
04:01Vous remerciez en fait les gens qui font de leur mieux, les gens qui essayent d'arrêter de ronger leurs ongles mais qui continuent.
04:06Les gens qui s'engueulent en public, les gens qui se racontent tout au café.
04:09En fait, vous vous nourrissez de tout ce que vous entendez partout.
04:12Oui, complètement.
04:13Vous prenez des notes discrètement, enfin vous êtes discrète je sais.
04:15Je suis discrète. Je fais genre j'écoute pas de musique, j'éteins ma musique et j'écoute comme ça.
04:19Non, pas du tout, je suis discrète mais c'est vrai que tout peut m'inspirer.
04:22Potentiellement une phrase, un mot, un tic de langage, quelqu'un qui parle d'une certaine manière ou une expression.
04:27J'aime bien retenir les choses.
04:29Les expressions, il y en a beaucoup dans votre spectacle.
04:32Beaucoup de formules que j'adore.
04:34Il y a beaucoup de sentiments dans le cabas.
04:36On n'est pas fait pour vivre solo bambino.
04:38Enfin bref, vous avez cette formule que j'adore.
04:40Mes personnages prennent la parole pour exposer mes angoisses et exprimer-les leur en même temps.
04:44Ils portent en eux l'hilarante tragédie quotidienne d'être soi.
04:48Oui, complètement.
04:50Vous ne pourriez pas dire mieux du coup.
04:52Voilà.
04:53Alors on écoute vos personnages.
04:54Tu sais que j'ai lu quelque part que pour bien faire son deuil, il y a cinq étapes.
04:59Comme une recette de cuisine.
05:01Et si t'en foires une, tu rates ton deuil.
05:04Coucou Valérie, c'est Amélie Foulkan.
05:06Je suis la maman de Simon.
05:07On s'est croisés hier au marché d'Angoulême.
05:09On peut se dire tu ?
05:10Super.
05:12Valérie ne voit rien de bizarre dans ma démarche.
05:14Mais hier dans ce marché, j'ai rencontré une femme triste.
05:17Et c'est toi Valérie.
05:19Tu sais, je suis vraiment désolée que tes parents se soient séparés Noémie.
05:21Vraiment.
05:22Et je suis désolée d'être amoureuse de ton papa.
05:25Et je suis désolée qu'il soit amoureux de moi.
05:27Tu as une maman et elle t'aimera toute sa vie.
05:30Mais moi aujourd'hui, tu fais partie de ma vie.
05:33Et moi, je fais vraiment de grands efforts pour faire partie de la tienne.
05:36Mais toi, j'ai vraiment l'impression que tu me hais.
05:39Et que tu as envie de découper mon cœur pour en faire des confettis.
05:44Ça c'était la belle-mère.
05:46Avant on attendait la maman qui allait commencer les cours de Sofraud.
05:48Et puis les petits conseils de deuil.
05:50C'est les mères qui vous inspirent quand même principalement.
05:52Pourquoi ?
05:53Et la belle-mère aussi, qui est un important comme personnage.
05:55J'aime beaucoup les mamans.
05:56Je pense qu'il y a plein de choses à jouer dans les mamans.
05:59On est pleines de bonnes volontés.
06:02Et en même temps, on a nos angoisses, nos névroses.
06:04On a nos contradictions.
06:05Et on doit élever un petit être.
06:07Et bien l'élever.
06:08Et je trouve que c'est tellement dur.
06:10Donc je me déculpabilise beaucoup en jouant ces mères-là.
06:12Parce que je trouve qu'il y a plein de mères différentes.
06:14Et il y a une palette de gens incroyables.
06:15Il y en a pas mal qui sont au bout du rouleau.
06:17Il y en a qui sont quittées par leur mari pour une jeunette.
06:20Il y a la maman de Lola et sa fille qui rentre toujours un peu tard.
06:23Elle est sous une couverture.
06:25Elle essaie toujours de la protéger des engueulades de son père.
06:27« Pute ! Papa va t'entendre ! »
06:29Et elles sont incroyables.
06:31En effet, si vous cherchez une doublure, vous ne le hésitez pas.
06:34C'est bien mieux que moi, je trouve.
06:38Et vous jurez, on adore aussi Sainte-Thérèse de Lisieux.
06:40Vous êtes un peu Valérie Lemercier.
06:42Inspirée aussi par notre habit, Thomas Poitvin.
06:45Qui fait des chroniques parfois ici à France Inter.
06:47En tout cas, bravo.
06:48Longue route à vous, Diane Segar.
06:50Comédienne.
06:51Votre spectacle parade est en tournée dans toute la France.
06:54A Belfort, par exemple, le 4 décembre.
06:56Le Casino de Paris en janvier.
06:57Et puis les Zéniths.
06:58Carrément, comme je le disais, de retour dans la saison 2.
07:00Dans Terrasse également.
07:02Sur Prime Vidéo.
07:03Bonne route.
07:04Merci beaucoup.

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