Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Diarros sur Europe 1-13h19, Céline, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour,
00:06le journaliste Yvan Youffel et le chroniqueur politique Olivier Lartigold.
00:10Bonjour Yvan, bonjour Olivier, ravi de vous retrouver pour cette semaine qui s'annonce une fois encore assez rock'n'roll,
00:15puisque dans 1h40 maintenant l'Assemblée Nationale va se prononcer sur le très sensible budget de la Sécurité Sociale.
00:20Michel Barnier qui vient de faire de nouvelles concessions, on vient d'en parler, peut-il encore éviter la censure du Rassemblement National ?
00:27On va en débattre. Le temps d'écouter Maude Bréjon, porte-parole du gouvernement, invitée de Sonia Mabrouk ce matin à 8h10 sur Europe 1 et CNews,
00:35et elle a rappelé que le gouvernement reste ouvert au dialogue.
00:37Je suis venue ce matin pour vous redire très calmement et pour redire aux Français que le gouvernement de Michel Barnier a toujours été dans une posture sincère,
00:46d'écoute, de co-construction, alors même que le pays traverse un contexte budgétaire extraordinairement difficile.
00:54Nous avons laissé le débat se tenir à l'Assemblée Nationale, nous avons trouvé des chemins de compromis pour protéger les retraités les plus modestes,
01:00pour préserver les Français de la hausse éventuelle de taxes sur l'électricité, pour préserver les entreprises d'une hausse de charges.
01:07Et hier encore au Sénat, des accords ont été trouvés, notamment pour assurer aux Français qu'il n'y ait aucune hausse des taxes sur le gaz.
01:15Maintenant pour dialoguer et pour trouver des chemins de compromis, il faut être deux.
01:18Qui n'est pas là ? Il faut être deux ?
01:20Nous avons tendu la main.
01:21Vous y êtes encore prêt ce matin ?
01:22À l'ensemble, nous y avons toujours été prêts.
01:24Est-ce que ce matin, votre région, vous dites encore que vous êtes en état d'esprit de négocier ?
01:28Nous y sommes encore prêts.
01:29Contrairement à ce que je peux entendre ici ou là, nous ne sommes pas sectaires.
01:33Notre porte a toujours été ouverte, nous avons toujours été ouverts au dialogue, dans la responsabilité qui inclut de prendre en compte le cadre budgétaire qui s'impose à nous.
01:42Je le redis, 6,1% de déficit, 7% l'année prochaine si on ne fait rien.
01:47Donc il y a ce cadre qui s'impose à nous, mais nous avons toujours cherché des compromis.
01:51Maintenant, pour dialoguer, il faut être deux.
01:54Et le compromis, ce n'est pas du tout ou rien.
01:56Le compromis, ce n'est pas un ultimatum.
01:58Le compromis, ça nécessite que chacun accepte de faire un pas vers l'autre.
02:03Et je constate que ça n'a pas toujours été le cas aujourd'hui au sein des oppositions.
02:07Vous dites que le compromis, c'est à deux.
02:09Mais comme hier, quand hier, le ministre des Comptes publics, Laurence Saint-Martin, a indiqué que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne sera plus modifié,
02:17fermant ainsi la porte à tout compromis, c'est une fin de non-recevoir ?
02:21Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, que contient-il ?
02:24Pardonnez-moi sur la forme, c'est une fin de non-recevoir ? Ou alors, ce n'est pas la position de Matignon ?
02:29Il contient d'abord ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
02:32Il a débouché sur ce qu'on appelle, c'est un peu technique, une commission mixte paritaire,
02:36c'est-à-dire une instance qui réunit des députés et des sénateurs, instance qui a été conclusive.
02:41A savoir que pour la première fois, pour la première fois, depuis 12 ans, députés et sénateurs ont réussi à s'accorder de façon majoritaire, majoritaire sur un accord.
02:52Le RN vient de dire ce matin que c'était clié. Je vous demande, quelle est la position du gouvernement ce matin ?
02:58C'est extrêmement important de le dire. J'entends parfois des choses fausses sur ce que contient ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
03:06Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale, il contient une trajectoire qui vise à contenir la hausse des dépenses de la Sécurité sociale.
03:15Parce que si on veut préserver ce système qui est très important pour les Français, chacun comprend bien que le but est de le préserver.
03:21On va en parler. Il y a une chose que je ne comprends pas ce matin. Le RN va de manière inévitable vers la censure.
03:26Vous êtes en train de nous expliquer ce qui, depuis plusieurs jours, est en débat. Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
03:31Est-ce qu'on est encore au niveau du débat aujourd'hui ? Est-ce que ce n'est pas terminé ?
03:35Le débat sur le projet de loi de finances, par exemple, doit se poursuivre jusqu'au 20 décembre.
03:42Encore une fois, notre posture n'a pas changé et nous, on est dans une démarche qui est honnête vis-à-vis des Français et vis-à-vis des parlementaires.
03:49Ça veut dire que le RN n'est pas dans cette démarche honnête ?
03:51Je le redis. Ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale, celui qui sera présenté aujourd'hui à l'Assemblée nationale et au Sénat,
03:58inclut une trajectoire qui contient notamment une hausse des dépenses de la Sécurité sociale de 7 milliards.
04:05Donc, on est très loin d'un budget d'austérité.
04:07Et, chose extrêmement importante, contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là,
04:12le projet de loi de finances de la Sécurité sociale ne contient aucun, aucun déremboursement des médicaments ou des consultations.
04:20Voilà. Maude Bréjon, ce matin, sur Europe 1 et CNews, la grande interview,
04:24alors que, finalement, le gouvernement s'engage à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025.
04:29On sent que, jusqu'au bout, ça discute. Elle parlait de dialogue.
04:32Maude Bréjon, voilà, Michel Barnier, essaie de tout faire pour éviter cette motion de sanction.
04:36Oui. Le Premier ministre bouge encore. Encore un moment, M. Le Bourreau, presque.
04:41C'est-à-dire qu'il avait indiqué qu'on ne touche pas au texte sorti de la Commission mixte paritaire.
04:48C'est cette instance où députés et sénateurs se sont mis d'accord sur le projet de financement à la Sécurité sociale.
04:53Là, il bouge. Il bouge sur l'un des marqueurs, l'une des lignes rouges, à savoir le déremboursement des médicaments.
05:01C'est l'une des questions mises par l'ERN en tête de gondole avec la question des retraites, la question de l'AME ou encore des cotisations sociales patronales.
05:11Je précise juste une information du chef du service d'économie, Baptiste Morin, qui nous dit qu'au total, ça a représenté 900 millions d'euros d'économies
05:18avec la hausse du ticket modérateur de 5 points de pourcentage sur les consultations et 5 points aussi sur les médicaments.
05:23Voilà, ça a intégré les consultations aussi.
05:25Là, on n'est que sur les médicaments.
05:26Ça faisait basculer vers les mutuelles qui allaient augmenter leurs tarifs, mais il ne faut pas oublier que 3 millions de Français n'ont pas de mutuelle.
05:33Donc, c'est plus un marqueur politique, d'après moi, que réellement financier.
05:38La question est de savoir, un, est-ce que cela suffira pour faire bouger l'ERN qui a dit que c'est plié ?
05:45Et deux, est-ce que ça peut amener le Premier ministre à jouer un peu la montre en ne déposant pas un 49-3 à 15h et en laissant le débat parlementaire se poursuivre ?
05:57On va parler évidemment de ça jusqu'à 14h.
06:00On restera évidemment avec vous en direct.
06:02Il se passe beaucoup de choses du côté de l'Assemblée nationale et de Matignon.
06:06Yvan Riaufoll, Michel Barnier, c'est la bonne stratégie de lâcher du laisse, de faire quelques concessions ?
06:11Il reste une lignée rouge, les investissements partiels des retraites, sous l'impression.
06:16Michel Barnier était précédé de sa fonction à Matignon d'une réputation flatteur de bon diplomate, de bon négociateur, notamment avec le Brexit.
06:24Et là, on se rend compte qu'il a accubulé faute sur faute dans la mesure où aujourd'hui, quoi qu'il fasse, il perd.
06:29Il perd la face s'il lâche du laisse après avoir dit qu'il ne bougerait pas.
06:33Et il perd la face encore plus naturellement s'il y a une motion de censure, même une notion de censure différée, qui l'obligerait.
06:39Ne vaut-il pas mieux faire des compromis que de compromettre finalement l'avenir politique de la France ?
06:43Il aurait dû faire des compromis, mais pas les faire maintenant d'une manière aussi visible et sous une pression telle aujourd'hui
06:49que Marine Le Pen est obligée de lui rappeler qui est le patron, dans le fond, parce que c'est ça ce qu'elle dit aujourd'hui.
06:54Avec en plus un message subliminal que Michel Barnier entend et qui ne lui est pas destiné, c'est qu'au bout du compte, cette stratégie du Rassemblement national,
07:03dont je ne suis pas sûr d'ailleurs que Marine Le Pen le souhaite dans l'immédiat, mais avec les maladresses de Barnier, elle s'imposerait,
07:10cette stratégie vise non pas tellement le Premier ministre, mais vise Emmanuel Macron.
07:14Au bout du compte, ce qui est visé, c'est le départ d'Emmanuel Macron.
07:17Et d'ailleurs, ce matin, dans une interview donnée à une radio périphérique,
07:21Bardella a dit à un moment donné, il se contredit, il dit on ne veut pas le départ de Macron, mais on veut que les Français s'expriment par les urnes.
07:26Voilà, et il dit ce gouvernement ne peut pas survivre. On l'écoutera tout à l'heure. En attendant, on va rester sur Michel Barnier.
07:32Le grand débat aujourd'hui est de savoir si Macron doit partir ou pas. Je pense qu'en effet, Macron devrait partir.
07:36Et il y a un autre chemin de travers qui est possible, de passage, c'est de ne pas utiliser le 49.3 pour Michel Barnier.
07:41Alors il peut, oui, ne pas sortir, mettre, dégainer le 49.3. Vous savez, le 49.3, c'est associé à l'image d'Elisabeth Borne,
07:48et c'est une certaine forme de violence faite au Parlement, puisque le Parlement ne peut pas voter sur les textes.
07:54Dans son discours de politique générale, Michel Barnier s'était engagé à changer de méthode, on s'en souvient.
08:01Et il peut aussi vouloir jouer la montre, pour justement enlever ce clou sur lequel le RN tape en disant qu'ils vont au 49.3,
08:09donc prendre l'opinion publique à témoin, en disant qu'on ne va pas au 49.3, et rejeter la responsabilité du chaos, de l'échec, au RN.
08:20Vous savez, il y a aussi un moment psychologique qui se joue. Au moment du bouger sur la taxe sur l'électricité,
08:25Michel Barnier n'avait pas accordé le point à Marine Le Pen, comme il avait pu le faire vis-à-vis du LR, sur les pensions.
08:33Donc elle le cherche, ce moment-là aussi.
08:35En quelques secondes, Yves.
08:37Si ce n'est pas le 49.3, c'est un autre article qui m'échappe.
08:3947.1.
08:4047.1, qui obligerait à gérer par décret, donc à contourner également le Parlement.
08:45Donc ce serait quand même, malgré tout, une humiliation du Parlement.
08:47Et d'ailleurs, Mme Brune Privé a dit qu'elle n'en voulait pas non plus.
08:49Simplement, est-ce que le Parti Socialiste va se joindre à la motion de censure, afin de participer...
08:54Eh bien, on va se poser la question dans quelques instants, Yves-Henri Hoffold.
08:56Ça tombe bien.
08:57Et on va aussi se demander si ce n'est pas un pari risqué, finalement, cette censure pour Marine Le Pen et pour son parti.
09:01A tout de suite.
09:02Il est 13h28, vous écoutez Céline Dior sur Europe 1.