• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00On va voir ce que fera Michel Barnier, le nouveau Premier Ministre, en matière de sécurité, de sécurité intérieure.
00:04On va parler justement de politique et notamment de la tactique de Marine Le Pen.
00:08Est-ce qu'elle l'abonne, cette tactique ?
00:10Elle faisait sa rentrée politique, vous le savez, hier, dans son fièvre d'énimbaumon,
00:13et elle assure ne pas vouloir censurer Michel Barnier dans l'immédiat.
00:17On l'écoute.
00:17Après deux mois où la démocratie aura été tant maltraitée, au risque d'exaspérer et parfois de désespérer nos compatriotes,
00:24il est de notre devoir de rendre justice autant que possible aux volontés exprimées par les Français
00:29et de mettre le futur gouvernement sous surveillance.
00:33Nous n'accorderons pas de blanc-seing.
00:36Que les choses soient là encore très claires,
00:38si au fil des semaines les Français devaient à nouveau être oubliés ou maltraités,
00:44nous n'hésiterons pas à censurer le gouvernement.
00:48Voilà, Marine Le Pen, lors de sa prise de parole à Énimbaumon,
00:52elle parle d'un gouvernement sous surveillance, pas de blanc-seing.
00:55Olivier Lertigolle, elle maintient la pression.
00:57Quel revirement depuis le second tour des élections législatives,
01:01qui s'est soldé par un succès du Front républicain contre le RN.
01:05Et là, la rentrée se fait de manière tonitruante pour les leaders du RN,
01:09qui en effet sont faiseurs de roi à Matignon.
01:13On a vu les indiscrets dans le JDD, notamment sur la manière dont ça s'est passé.
01:16Avec le papier de Jules Torres, excellent.
01:18Elle a pu mettre son veto sur Xavier Bertrand et dire oui,
01:22en conditionnant le oui concernant Michel Barnier.
01:25Nous verrons, la censure ne sera pas un élément sur le discours de politique générale début octobre.
01:32Le grand rendez-vous très chaud, caliente, c'est le budget 2025 pour l'année prochaine.
01:38Et il y a une niche parlementaire pour le RN, le 31 octobre,
01:42puisque c'est le premier groupe à l'Assemblée.
01:44Et dans cette niche parlementaire était annoncée l'abrogation de la réforme des retraites, les 64 ans.
01:49Nous verrons si le RN maintient ce texte dans sa niche, ça serait très intéressant.
01:54Jean-Michel Salvator, Marine Le Pen qui temporise et sur le plan tactique,
01:58ça lui permet aussi de ne pas apparaître comme celle qui ferait le blocage, le chaos.
02:04Honnêtement, sous la Ve République, le RN ou le RN n'ont jamais eu autant de pouvoir.
02:09Puisque là, elle a d'une certaine façon le droit de vie ou de mort.
02:14Oui, d'une certaine façon, c'est vrai que si la censure est votée contre Michel Barnier, il devra s'en aller.
02:19126 avec les alliés de Sotis, ça fait 140.
02:23Il faut le nouveau Front Populaire avec.
02:25Oui, bien sûr.
02:26On l'oublie.
02:27Oui, c'est ça, il le faut.
02:28Mais il n'empêche quand même, si vous voulez, que jamais elle n'a disposé d'un pouvoir aussi important.
02:32Et là, elle fait monter un petit peu les enchères.
02:35Alors, elle est prise un petit peu entre deux feux.
02:37D'un côté, il faut qu'elle poursuive la stratégie de la cravate et de l'honorabilité.
02:43Donc, il faut qu'elle apparaisse comme responsable.
02:45Donc, elle ne va pas immédiatement censurer Barnier.
02:48Et puis, il faut qu'elle montre aussi qu'elle fait la différence entre un Barnier et un Xavier Bertrand.
02:53Mais d'un autre côté, évidemment, elle a ses électeurs.
02:55Elle pense à 2027 et elle n'acceptera pas n'importe quoi.
02:59D'un autre côté, Barnier n'acceptera pas non plus n'importe quoi.
03:03Barnier, il ne sera pas comme Olivier Faure qui a capitulé face à Jean-Luc Mélenchon.
03:08Je pense que Barnier, il est dans une logique de négociation et pas dans une logique de capitulation.
03:14Donc, il n'acceptera pas n'importe quoi.
03:15Alors, nous verrons, puisque Marine Le Pen va préciser les lignes rouges et les mesures qu'elle juge prioritaires.
03:21On aura quelques indications sur le contenu de la déclaration politique générale.
03:26Est-ce qu'il envoie des signaux importants en direction du RN ?
03:30Et sur la composition de son gouvernement.
03:32Moi, ce que j'aimerais bien savoir, c'est que si le veto mis sur Xavier Bertrand, pas lui à Matignon,
03:38c'est par exemple vrai pour une participation de Xavier Bertrand au gouvernement.
03:42Puisqu'il pourrait aller sur un ministère régalien.
03:44Est-ce que l'intégralité du gouvernement sera Marine Le Pen compatible ?
03:50Ce sera aussi un signal donné.
03:52Le revers de la médaille dans cette stratégie, c'est que la patronne du RN perd momentanément son rôle d'opposante radicale
04:00qui fait aussi sa marque de fabrique auprès de ses électeurs.
04:03Est-ce que ça ne peut pas se retourner contre le rassemblement national ?
04:06Elle a trois ans avant la présidentielle, donc il y a le temps.
04:08On voit bien que l'année qui vient, elle va être quasiment impossible.
04:12Que le budget va être une épreuve absolument terrible.
04:15Que la question des retraites va être aussi très compliquée.
04:18Elle, elle parie sur une dissolution dans un an.
04:22Et donc, elle se dit qu'elle peut essayer de peaufiner son image d'honorabilité pendant un an
04:28pour ensuite taper beaucoup plus fort à partir de 2025.
04:30Mais vous avez parfaitement raison Céline.
04:32Jusqu'où peut-elle aller ? Parce qu'il y a quand même 11 millions d'électeurs.
04:36Il ne faudrait pas qu'ils se disent gros gens comme eux devant.
04:39Ce n'est pas pour ça qu'on a voté, c'est-à-dire une alliance Macron-RN.
04:44Mais en effet, ça vient d'être dit, elle a donné dans ce week-end politique
04:47une phrase très importante qui n'est peut-être pas suffisamment soulignée.
04:50Elle a annoncé des élections législatives dans un an.

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