Le coordinateur de LFI et député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard était l'invité de BFMTV ce lundi soir. Michel Barnier a engagé plus tôt la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en ayant recours à l'article 49.3 de la Constitution.
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00:00Vous restez avec nous juste une minute pour accueillir Manuel Bompard qui est notre invité suivant.
00:05Est-ce bien nécessaire ?
00:06Bonsoir Manuel.
00:07On a la censure au rond complet comme ça.
00:08Voilà, j'aimerais bien que vous puissiez échanger au moins un mot.
00:12Manuel Bompard.
00:13Les alliés.
00:14Bonsoir.
00:15En parlant d'alliés.
00:16Je vous laisse.
00:17Alors attendez, attendez.
00:18Je vous laisse vous installer.
00:19Député NFP La France Insoumise des Bouches du Rhône.
00:21Bonsoir.
00:22Bonsoir.
00:23Bienvenue sur notre plateau.
00:24Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:25Merci à vous.
00:26Le RN qui par la voix de Marine Le Pen a donc confirmé aujourd'hui qu'il votera toutes
00:28les motions de censure peu importe d'où elles viennent, y compris celles du NFP.
00:32On va l'écouter.
00:33Nous avons toujours dit que ça n'est pas la motion de la gauche.
00:38Les motions de censure déposées sont des motions de censure du gouvernement.
00:42Il s'agit donc de censurer le gouvernement.
00:45Donc d'où que viennent ces motions de censure, s'il y en a une ou plusieurs, nous voterons
00:53ces motions de censure et en premier lieu d'ailleurs la nôtre.
00:57En retour, vous confirmez Manuel Montpart, vous n'avez pas changé d'avis, vous ne voterez
01:01pas la motion de censure du RN.
01:02Écoutez, notre motion de censure va être signée par 193 députés, c'est la première
01:08des motions de censure qui sera examinée mercredi à l'Assemblée Nationale et en
01:11vérité il n'y aura pas de vote sur la motion de censure du RN puisque la motion
01:15de censure que nous avons déposée sera adoptée tout simplement et le gouvernement tombera.
01:19Donc celle du RN ne sera pas examinée par l'Assemblée.
01:23Julien Audoul.
01:25La motion de censure, c'est faire tomber le gouvernement.
01:28Ce n'est pas une alliance de partis, je n'ai rien qui me relie de près ou de loin
01:33à M. Montpart et je resterai un adversaire farouche de toutes ses politiques et de son
01:38idéologie.
01:39Pour autant, le choix aujourd'hui qui se présente à nous, c'est de protéger les
01:44Français en faisant tomber ce gouvernement.
01:45Mais votre motion de censure, comme le dit Manuel Montpart, c'est un coup d'épée
01:48dans l'eau puisque de toute façon celle du NFP sera votée en premier et donc censurera
01:54le gouvernement de fait.
01:55Mais l'objectif est de faire tomber ce gouvernement pour épargner 40 milliards d'euros de prélèvements,
02:00de taxes, de charges et d'impôts supplémentaires.
02:02Vous invitez le RN à voter la censure, vous lui dites faites comme vous voulez.
02:07Mais madame, je n'ai pas besoin de l'inviter à quoi que ce soit, je pense que le RN s'est
02:10exprimé sur le sujet, M. Audoul vient de le refaire à cet instant et en l'occurrence
02:14mon problème n'est pas de savoir qui va voter cette motion de censure, mon problème
02:19est de savoir si cette motion de censure va pouvoir être adoptée tout simplement pour
02:23empêcher, puisque là on parle du budget de la Sécurité sociale, je le rappelle qu'il
02:26y a un budget de la Sécurité sociale qui fera beaucoup de mal aux Français, la question
02:30c'est de savoir si ce budget va passer ou pas.
02:32Le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement sur ce budget, à partir
02:37de ce moment-là notre rôle en tant que député si on est opposé à ce budget c'est de déposer
02:41une motion de censure et de la voter, c'est ce que nous faisons.
02:43Je vais vous remercier, Julien Audoul, merci beaucoup, je vous laisse quitter le plateau.
02:48Manuel Montpart, sauf coup de théâtre, donc on l'a bien compris, le gouvernement chutera
02:53autour de votre motion de censure, puisque vous ne voterez pas celle du Rassemblement
02:56national, donc autour du NFP qui sera voté par l'ORN.
02:59Est-ce qu'un autre scénario est possible dans ces dernières 48 heures ? Est-ce qu'une
03:04annonce de Michel Barnier peut encore changer la donne ou son sort est scellé ?
03:08Moi je crois que son sort est scellé, je crois qu'on a assisté déjà depuis plusieurs
03:13jours à un spectacle qui était quand même assez pitoyable, d'une négociation de marchands
03:19de tapis, alors qu'en vérité les grandes orientations de ce budget de la sécurité
03:24sociale n'ont pas été modifiées en profondeur, et qu'à partir de ce moment-là, hormis
03:29en reniant totalement ses convictions, je ne vois pas comment M. Barnier obtiendrait
03:34un autre résultat mercredi soir que celui de la censure.
03:38On a entendu la gauche dire que Michel Barnier cédait au RN, mais au bout du compte, quand
03:45on regarde la baisse des taxes sur l'électricité, la fin de l'accélération du déremboursement
03:49sur les médicaments, tout ça c'est des bonnes nouvelles pour les Français ? Peut-être
03:52que les Français ne vont pas comprendre pourquoi vous votez la censure ?
03:55Mais dans le budget de la sécurité sociale, il y a aussi le report de la revalorisation
04:00des pensions de retraite, et ça c'est une mauvaise nouvelle pour les Français, il y
04:03a aussi des baisses de remboursement des consultations médicales, et ça c'est une mauvaise nouvelle
04:08pour les Français.
04:09Donc vous pouvez me dire, la copie est moins pire que ce qu'elle était initialement,
04:14il n'en demeure pas moins qu'elle reste mauvaise, et qu'à partir de ce moment-là,
04:17notre rôle, à partir du moment où on considère que l'impact de ce budget de la sécurité
04:21sociale serait mauvais, parce qu'il pèserait sur tout le monde de manière injuste, à
04:25partir de ce moment-là, encore une fois, notre rôle c'est ce qui nous reste, le dernier
04:28outil qui nous reste pour nous opposer à l'adoption de ce budget de la sécurité
04:31sociale, c'est de voter la censure.
04:33On va évoquer l'après Barnier dans un instant, mais d'abord, pas de budget, est-ce que ça
04:37ne va pas être pire pour le pouvoir d'achat des Français ? Parce que vous l'avez déjà
04:41expliqué, ce ne sera pas le shutdown, il y a une loi spéciale qui sera passée, il
04:44y a le budget 2024 qui sera reconduit, mais il y aura des effets, et ce ne sera pas un
04:48dolor pour les Français, 380 000 foyers qui vont voir leur impôt, qui vont entrer dans
04:54l'impôt, 17 millions de Français, je vous fais le détail, après vous me répondez,
04:5717 millions de Français qui vont voir leur impôt augmenter, les taux d'emprunt qui vont
05:02augmenter, donc ça veut dire qu'on va payer plus cher le remboursement de la dette, donc
05:06ça ce sont les contribuables français qui vont payer aussi, parce qu'il risque d'y
05:10avoir une panique sur les marchés, les agriculteurs qui disent que toutes les mesures qui avaient
05:14été prises par le précédent gouvernement, il y en a les deux tiers qui vont être mises
05:18en stand-by, on attendait des prêts là au 15 décembre, il n'y a rien qui va se passer,
05:22la Confédération des petites et moyennes entreprises qui dit que ça va être une catastrophe
05:25parce que nous, sans budget, on ne peut plus embaucher, on ne peut plus rien faire, on
05:28ne peut plus investir, est-ce que vous ne prenez quand même pas le risque de plonger
05:32la France dans une situation extrêmement compliquée d'un point de vue financier avec un impact
05:37pour les ménages et les entreprises ?
05:38Alors, je vais répondre à vos questions si vous voulez bien, point par point. Premièrement,
05:42vous dites si ce budget de la Sécurité sociale, je vous rappelle qu'on est en train de parler
05:46du budget de la Sécurité sociale, la question des tranches d'impôt, c'est le budget de
05:50l'État.
05:51Ça va mal se passer aussi.
05:52Très bien.
05:53Je vous dis s'il n'y a pas de budget.
05:54Excusez-moi d'être un peu précis.
05:55On mélange un peu tout.
05:56En l'occurrence, on parle du budget de la Sécurité sociale.
05:58Parce que le fait est, juste pour faire une petite parenthèse, c'est que là, concrètement,
06:01si le gouvernement Barnier chute sur le budget de la Sécurité sociale, ce serait quand
06:04même très étonnant qu'on réussisse à voter le budget de l'État avant la fin décembre.
06:08C'est pour ça que je me permets d'anticiper.
06:09J'essaie juste d'être précis dans ma réponse.
06:11Mais allez-y.
06:12Si vous voulez, prenons le principe qu'il n'y aura ni budget de la Sécurité sociale,
06:16ni budget voté.
06:17Ce qui est le plus probable.
06:18Qu'est-ce qui va se passer ? Premièrement, je rappelle quand même, parce que tout le
06:20monde a l'air de considérer qu'automatiquement, on va renouveler le budget de l'année précédente.
06:25Il y a quand même une autre hypothèse possible, c'est qu'il y ait un nouveau gouvernement
06:28qui soit mis en place et que ce nouveau gouvernement, d'ici au 31 décembre, soumette à l'Assemblée
06:34une autre copie budgétaire et qu'elle puisse être adoptée.
06:37C'est une première possibilité.
06:38Vous y croyez, cette possibilité ?
06:39Je vois bien que plus on avance, plus les délais vont être courts, mais ça, je crois
06:43quand même que ceux qui en portent la responsabilité, ce sont ceux qui se sont succédés sur ce
06:47plateau avant moi.
06:48Parce qu'en ce qui me concerne, je n'ai pas attendu le 5 ou le 6 décembre, je ne sais
06:52plus quel jour on est exactement, pour censurer ce gouvernement.
06:55J'ai dit dès le début que…
06:56On est le 3.
06:57Le 3.
06:58Ça sera le 5.
06:59Le 3, le 3, le 2.
07:00Le 4.
07:01Le 4.
07:02Monsieur Macron se projette déjà dans une réunion.
07:03Ça sera le 4.
07:05Répondons aux questions que vous avez posées.
07:06Imaginons que c'est le budget de l'année précédente qui va être reconduit.
07:10D'abord, ça aura un impact positif sur le pouvoir d'achat des Français parce que,
07:15par exemple, le report de la revalorisation des pensions de retraite, contrairement d'ailleurs
07:19à ce que j'ai entendu tout à l'heure sur ce plateau, il est inscrit dans la loi
07:23de manière automatique, c'est-à-dire qu'il n'y a pas besoin d'un nouveau budget de
07:26la Sécurité sociale pour que les retraites soient revalorisées au niveau de l'inflation
07:30au 1er janvier.
07:31Donc, le budget de la Sécurité sociale de Monsieur Barnier, il se traduit par un
07:34impact négatif sur les pensions de retraite.
07:37Si vous faites tomber le gouvernement, ça aura un effet positif sur les pensions de
07:41retraite.
07:42En ce qui concerne la question de l'impôt sur le revenu, vous dites en gros, dans le
07:45budget, il était prévu d'indexer sur l'inflation les tranches, le barème, de telle sorte à
07:51ce que ça n'ait pas d'impact.
07:52Mais, madame, les pensions, les déclarations d'impôt, elles ont lieu au mois d'avril,
07:58au mois de mai, au mois de juin.
07:59Alors, il est tout à fait possible pour un gouvernement qui serait mis en place de
08:02faire ce qu'on appelle un projet de loi de finances rectificatif en janvier ou en février
08:06et de réindexer le barème de l'impôt sur le revenu.
08:09Donc, c'est mensonger de faire croire que faire tomber ce budget se traduira automatiquement
08:13par le fait que plusieurs centaines de millions de Français vont voir leur impôt sur le
08:16revenu augmenter.
08:17Ce n'est pas vrai.
08:18Quant à la question… Pardon, je termine.
08:19Alors, allons-y.
08:20Parce qu'il y a les agriculteurs, les entreprises.
08:21La question de l'agriculteur, ça me fait, pardonnez-moi, assez sourire.
08:25Parce qu'en l'occurrence, le budget de M. Barnier propose une baisse du budget de
08:29l'agriculture de 8 %, c'est-à-dire 600 millions d'euros en moins.
08:32Donc, faire tomber le budget, c'est maintenir le budget de l'année précédente qui est
08:36mieux disant le budget du ministère de l'Agriculture.
08:38Et ensuite, il y a un certain nombre de dispositions…
08:40Et c'est Arnaud Rousseau, le patron de la FNSA, qui dit que ça va être catastrophique.
08:43Excusez-moi, mais ce que dit M. Rousseau sur ce sujet n'est pas vrai.
08:46Et en l'occurrence, s'il y a dans ce budget des mesures positives, elles peuvent tout
08:50à fait être prises par voie réglementaire.
08:52Et le dernier point que vous avez évoqué, c'est la possibilité d'avoir une instabilité
08:57sur les marchés, sur les taux d'intérêt.
08:58C'est un communiqué de la Confédération des Pites et Moyennes Entreprises au Sacre-Médier
09:02qui vous alerte, qui vous met en garde là-dessus.
09:04J'ai entendu depuis plusieurs jours, oh là là, on emprunte au taux de la Grèce,
09:09c'est la catastrophe, etc.
09:10Vous savez à combien on emprunte la Grèce en ce moment ?
09:12Pas très cher.
09:133 %.
09:14Vous savez que 3 %, c'est-à-dire les taux d'intérêt pour la France aujourd'hui,
09:18vous savez qu'ils sont plus bas que les taux d'intérêt pour la France.
09:21Mais l'écart n'a jamais été si grand avec l'Allemagne.
09:24Est-ce que vous êtes au courant que le taux d'intérêt pour la France aujourd'hui, malgré
09:28tout ce qu'on est en train de dire, sont plus faibles que les taux d'intérêt pour
09:31la France l'année dernière ?
09:32Mais reconnaissez que l'écart...
09:34Je ne vous dis pas merci Macron, je vous dis ne me faites pas dire, ne faites pas croire
09:38aux gens que ça va être le black-out budgétaire, la spéculation sur le taux de change, c'est
09:43juste inexact.
09:44Reconnaissez, M.
09:45Bompard, que l'écart, ce qu'on appelle le spread entre les taux d'intérêt français
09:47et allemands, lui s'écarte sérieusement.
09:50Or, nos entreprises, nos PME, elles sont souvent en concurrence sur les marchés avec des entreprises
09:54et des PME allemandes qui vont avoir un triple avantage de compétitivité, une main d'oeuvre
09:59moins chère, un coût du travail moins élevé, des taux d'intérêt plus faciles et puis
10:03souvent des performances et de la compétitivité supérieure.
10:05C'est très intéressant ce que vous dites, vous savez, quand on a eu le débat au mois
10:08de septembre sur quel a été le gouvernement, et que nous, nous avons proposé un gouvernement
10:12du Nouveau Front Populaire avec Mme Castex à l'époque, et j'ai entendu, ah, si vous
10:16nommez ça, il y a des prévisions économiques qui disent que le spread, ce que vous êtes
10:19en train de parler, va passer à 80.
10:20Vous savez à combien il est aujourd'hui ?
10:21Au plus.
10:22Il est à 88.
10:23Oui.
10:24Donc, je trouve ça quand même assez marrant.
10:25C'est-à-dire qu'au mois de septembre, vous nous avez dit, surtout pas le gouvernement
10:27du Nouveau Front Populaire, ça va être la catastrophe, ça n'a pas été le gouvernement
10:30du Nouveau Front Populaire, c'est la situation la pire.
10:32Excusez-moi, je peux ajouter une deuxième chose ?
10:33Ce n'est pas ma responsabilité, c'est la responsabilité du gouvernement de M.
10:36Barnier.
10:37Vous nous avez expliqué comment on pouvait éviter...
10:38C'est l'instabilité créée depuis 15 jours.
10:39Non, non, non, depuis plusieurs mois.
10:42Les 88, c'est les deux dernières semaines.
10:43Peut-être que si on avait nommé le gouvernement du Nouveau Front Populaire à l'époque,
10:47on n'aurait pas eu cette difficulté.
10:48C'est l'instabilité.
10:49C'est l'instabilité née.
10:50Moi, je ne suis pas responsable des choix.
10:51C'est l'instabilité née des motions de censure déposées pour renverser le gouvernement
10:54Barnier.
10:55C'est pour ça que c'est monté à 88.
10:56C'est l'instabilité née du choix du Président de la République de nommer M.
11:00Barnier qui nous a mis dans cette situation.
11:02Il ne s'en rend qu'à lui-même.
11:03À l'autre bout du spectre social, vous avez expliqué comment les plus pauvres, on pouvait
11:06les protéger.
11:07Mais à l'autre bout, les riches vous disent merci.
11:09L'impôt spécial sur les hauts revenus, oublié.
11:12La surtaxe sur l'impôt sur les sociétés, oublié.
11:15Les allègements de charges pour les patrons ou les gros patrons, oublié.
11:18Donc, finalement, on vous rendait service.
11:19Mais pourquoi vous l'avez dit oublié ?
11:20Parce que si le prochain Premier ministre reproduit tout le budget Barnier, vous allez
11:25devoir la censurer aussi.
11:26Vous nous dites qu'on peut très bien rétablir ce qui était dedans.
11:28Mais attendez.
11:29M.
11:30Barbier, excusez-moi.
11:31On peut tout à fait, dans un prochain budget, ne pas mettre les mesures qui impactent le
11:34pouvoir d'achat des Français, et mettre les mesures qui mettent davantage à contribution
11:38les plus riches et les multinationales.
11:40Ça y est, c'est possible.
11:41On n'est pas obligé d'avoir juste le budget Barnier ou rien d'autre.
11:44On peut aussi faire un budget dans lequel on enlève la baisse de la reste des pêches
11:49sur l'électricité.
11:50On enlève le report de la revalorisation des pensions concrètes et on met des mesures
11:53qui pèsent sur les autres.
11:54On va évoquer l'après, mais je me permets juste de vous interrompre parce que notre
11:59reporter qui nous attend, Léopold de Debert, vous êtes à Riyad en Arabie Saoudite où
12:05vous suivez le déplacement d'Emmanuel Macron qui suit forcément cette séquence de près.
12:10Il est, de ce que l'on nous dit, il a testé ces derniers jours des noms de potentiels
12:17successeurs à Michel Barnier ?
12:19Oui, et ça bien avant le fait qu'on sache officiellement que ce 49.3 soit déposé.
12:28C'était donc dans l'après-midi à l'Assemblée nationale parce que dès la semaine dernière,
12:32c'est ce qu'on apprend ce soir et qui est intéressant, Emmanuel Macron a reçu dans
12:36son bureau des proches, des personnes qui sont plus ou moins influentes, également
12:42des coups de téléphone qui ont été passés et il a testé des noms, c'est-à-dire qu'il
12:45a soumis l'hypothèse de telle ou telle personne pour voir quelles étaient les réactions
12:49derrière.
12:50Autre information, il a aussi testé ces mêmes interlocuteurs sur le timing, quel timing
12:55adopter pour que lui, potentiellement, réagisse ? Est-ce qu'il doit réagir rapidement ? Est-ce
13:00qu'il doit nommer quelqu'un également rapidement ? Tout ça a été sondé en quelque sorte.
13:05Et puis enfin, Périne, autre information qui nous remonte de la part de plusieurs proches
13:10du chef de l'État ce soir, c'est le fait qu'Emmanuel Macron, il n'aurait clairement
13:16pas en tête, en tout cas au moment où on se parle, l'hypothèse d'une nomination à
13:20Matignon d'une personnalité de gauche.
13:22Il y a une personne, il y a encore quelques minutes, qui me disait s'il nomme quelqu'un
13:26à gauche, il sait très bien qu'il va perdre sur sa droite et ça, a priori, il en a conscience
13:31Emmanuel Macron, notamment du côté des Républicains.
13:33Et puis une autre personne me disait, même l'hypothèse Bernard Cazeneuve, c'est vrai
13:37qu'on en a beaucoup parlé de Bernard Cazeneuve, eh bien ça ne tiendrait potentiellement pas
13:41la corde.
13:42Ça aurait pu marcher éventuellement, me dit-on, en septembre, mais là c'est trop tard maintenant.
13:47Les choses sont trop cristallisées, voilà pour les quelques informations qu'on peut
13:50vous rapporter au moment où on se parle, Périne, alors qu'ici le Président poursuit
13:54son déplacement en Arabie Saoudite.
13:56Et il va arriver, il va revenir en France, si je ne me trompe pas, mercredi soir, donc
13:59pile au moment de la censure du gouvernement Barnier.
14:03Merci, merci beaucoup Léopold de Devers.
14:05Bruno Jeudy, vous avez des informations sur les noms qui sont testés par Emmanuel Macron ?
14:09Non, effectivement, l'Elysée commence un peu à plancher sur une possibilité d'un
14:15successeur à Michel Barnier, puisque la censure se dessine et c'est vrai que le Président
14:22a recommencé un peu à tester des noms, alors on va éliminer l'hypothèse NFP, l'hypothèse
14:30Cazeneuve me paraît assez complexe aujourd'hui, puisque de toute façon elle ne serait pas
14:34acceptée, enfin on peut redemander à Monsieur Bompard si Bernard Cazeneuve est une possibilité
14:40acceptable.
14:41Je ne suis pas de langue de bois, je vous confirme que ce n'est pas acceptable.
14:43Et c'est vrai que là, sur les images, on voit les visages de Sébastien Lecornu et
14:50François Bayrou, qui sont deux possibilités effectivement que le Président peut avoir
14:54en tête, sachant quand même que Sébastien Lecornu fait partie du gouvernement Barnier,
14:58donc bon.
14:59En revanche, l'hypothèse François Bayrou est un nom qui tourne depuis quelques jours,
15:04alors la question c'est de savoir si c'est lui qui l'a fait tourner ou si c'est une
15:07possibilité réelle.
15:12Il a mal aux esprits Bruno Joly, c'est pas croyable.
15:14Non, j'essaie toujours de mettre toutes les… Mais c'est vrai que François Bayrou, candidat
15:19centriste, moi à mon avis la difficulté pour François Bayrou, c'est quand même
15:22plutôt sa relation avec les LR.
15:23Caroline Barjon nous a rejoint, vous êtes éditorialiste…
15:26Barol.
15:27Barol, pardonnez-moi.
15:28Carole.
15:29Carole, qu'est-ce que je fais ?
15:30Barol, Barjon, c'est quoi Barol ?
15:31Excusez-moi, il est 23h41, voilà, ça y est, c'est la fatigue.
15:35Vous êtes éditorialiste politique à la Revue politique et parlementaire.
15:39François Bayrou pourrait-il être l'homme de la situation ? On va poser la question
15:43à Emmanuel Bompard dans un instant, je crois connaître la réponse, mais je vous la pose
15:47d'abord.
15:48Moi il me semble que dans la difficulté actuelle, parce que de toute façon, comme vous l'avez
15:52tous dit, c'est compliqué, le Premier ministre de gauche serait censuré, Sébastien Lecornu,
16:02Bruno Jeudy vient de le dire, il est dans le gouvernement Barnier donc c'est compliqué,
16:05et au fond, François Bayrou, qui en rêve depuis extrêmement longtemps, c'est vrai
16:11que son heure pourrait être venue, pas seulement parce qu'il est centriste et qu'il est éventuellement
16:18compatible, alors il est compatible bien sûr, il est dans la majorité, enfin un allié
16:23d'Emmanuel Macron, mais parce qu'il a eu des mots assez sympathiques ces derniers
16:29jours pour Marine Le Pen, quand la décision de justice, c'est pas le réquisitoire...
16:37Vous dites qu'il serait compatible avec l'ORN ?
16:40Je dis simplement qu'il a eu des mots plutôt compréhensifs.
16:46Gérald Darmanin aussi ?
16:47Ah les gars, oui, c'est vrai, c'est vrai, mais il y a ça, et puis, une deuxième raison,
16:54c'est qu'il est pour la proportionnelle, depuis très longtemps, et on sait que Marine
16:59Le Pen ne la réclame, donc ce serait plausible, maintenant, Macron...
17:07Manuel Bompard, est-ce que je vous la pose, la question de François Bayrou, ça sert
17:10à rien ?
17:11Non mais moi je pense, moi je ne vais pas jouer à qui est-ce, si vous voulez, pour
17:13chercher les contraintes...
17:14Non mais c'est pas qui est-ce, mais vous savez qu'il y a un véritable sujet là-dessus...
17:18Non, je vais vous répondre avec moins de pudeur de gazelle que l'intervenant qui était sur
17:24le plateau de télé avant moi.
17:25Moi je pense qu'en vérité, si on dit les choses franchement, la chute du gouvernement
17:30Barnier, elle pose la question de la responsabilité politique, de la situation de blocage que
17:35l'on connaît depuis maintenant plusieurs mois.
17:37Donc vous voulez la démission du président de la République ?
17:39Je dis franchement, je pense que pour débloquer la situation, effectivement, je pense que
17:44c'est le départ du président de la République qui permet de débloquer cette situation.
17:47Enfin, vous ne pouvez pas le pousser au départ.
17:50J'ai le droit de défendre le point de vue qui est le mien.
17:52Mais tant qu'il ne démissionne pas, il va bien falloir qu'on a un gouvernement.
17:55C'est tout à fait vrai.
17:56Vous savez, il y a une procédure qui s'appelle la procédure de destitution du président
17:58de la République, que nous avons engagée avec mes collègues de La France Insoumise
18:02depuis maintenant plusieurs mois.
18:04A l'époque, la destitution n'a pas pu être débattue à l'Assemblée Nationale parce
18:08que Mme Le Pen s'y est opposée, le Rassemblement National s'y est opposé.
18:11Je pense que c'est ce sujet qui va monter en puissance.
18:13Et j'observe d'ailleurs que la semaine dernière, M.
18:17Copé, qui n'est pas de ma famille politique, a dit la même chose que moi.
18:20Il n'a pas appelé à une destitution, il a appelé à une démission.
18:23Oui, mais pas à une destitution, ce n'est pas la même chose.
18:25Je suis d'accord, mais au départ du président de la République.
18:27M. De Courson, qui n'est pas de la même famille politique que moi, a dit la même chose.
18:29Et pareil, démission.
18:30Et j'ai vu tout à l'heure, oui, oui, je vous parle de la démission, pas de problème,
18:34sur la démission.
18:35Et j'observe tout à l'heure que M.
18:36Hervé Morin, qui est président de la région Normandie, dont une députée d'ailleurs siège
18:42dans le groupe Horizon à l'Assemblée Nationale, a lui aussi dit que la solution devait être
18:46le départ du président de la République par sa démission.
18:49Et j'observe que cette revendication, elle gagne même maintenant les rangs macronistes.
18:53Donc je pense, et vous l'avez cité tout à l'heure, il y avait un sondage qui disait,
18:56je crois que 65% des Français disaient qu'en cas de chute du gouvernement Barnier, c'est
19:01la question du départ du président de la République qui devrait se poser.
19:03Et moi, c'est effectivement ce que je décroche.
19:05Sauf que connaissant la personnalité d'Emmanuel Macron, Yves Tréard, est-ce que ce scénario
19:09est possible ?
19:10Alors, la personnalité de M.
19:12Macron, effectivement, est complètement étrangère à ça.
19:15Il n'y a pas de démission, ça serait une humiliation terrible.
19:19Déjà là, il a passé son temps avec Michel Barnier à veiller à ce que son héritage,
19:26notamment économique, ne soit pas détricoté.
19:28Je vous rappelle quand même que c'est la réforme des retraites, c'est une petite réforme
19:32du code du travail, c'est certaines mesures fiscales qui sont importantes et il a veillé
19:37à ça.
19:38Le seul problème, c'est que je ne sais pas s'il va avoir le choix.
19:41Parce que s'il n'arrive pas à nommer un Premier ministre qui ne soit pas immédiatement
19:47censuré, je ne vois pas comment on pourra éviter cette solution.
19:51Et je crois que…
19:53Un gouvernement technique ?
19:54Mais ça n'existe pas, pas dans un pays comme la France, ça n'existe pas un gouvernement
20:00technique.
20:01D'ailleurs, je défie à quiconque de trouver un nom, peut-être M.
20:04Vidal-Rouat-Gallot, le patron de la Banque centrale, je doute, je doute, je doute qu'il
20:10aille sur ce terrain-là, donc ça sera compliqué.
20:13Je suis d'accord avec Bruno François Bayrou et Carole François Bayrou, mais François
20:20Bayrou, il se fait censurer immédiatement par les…
20:23Est-ce qu'il pourrait trouver des aïes, est-ce qu'il pourrait avoir le soutien du
20:25Rassemblement national ?
20:26Bien sûr que non.
20:27Alors là, certainement pas.
20:28Vous disiez tout à l'heure qu'il avait fait une autre réalité ?
20:31Non, non, non.
20:32La question, et ça je suis d'accord avec M.
20:35Vidal-Rouat-Gallot…
20:36Si j'ai la pétition sur macron-destitution.fr, M.
20:37Fréard…
20:38Non, non, non.
20:40Je ne vois pas comment on pourra s'en sortir sans, je pense que le débat va monter, il
20:47va monter très fort, très puissamment, et ça va déteindre sur la plupart des groupes
20:53politiques.
20:54Alors, je vais poser, dans un instant, j'aimerais, Manuel Bompard, que vous réagissiez à la
20:58question de Soufiane, mais avant juste, Christophe Barbier, sur ce scénario-là, un, scénario
21:02d'une démission d'Emmanuel Macron, ou deux, scénario que vous privilégiez, si
21:06je comprends bien, celui de la destitution ?
21:07Là, au lac, me convient, madame.
21:08Oui, l'important, c'est la finalité.
21:09On a compris.
21:10Est-ce que c'est possible ?
21:11Pour la destitution, je ne vois pas la base juridique, elle est tellement encadrée de
21:15manière précise qu'à mon avis, ça n'a aucune chance d'aboutir, à moins que Macron
21:18ne commette des actes qui relèvent quasiment de la haute trahison, pour l'instant, ce
21:21n'est pas le cas.
21:22Sur la démission, imaginons qu'Emmanuel Macron, le 7 septembre, le 7 décembre, parlons-là,
21:26dans quelques jours, en inaugurant Notre-Dame, soit touché par la grâce, et il démissionne.
21:30Que se passe-t-il ? 40 jours, nous allons donc élire un nouveau président de la République
21:33le 17 janvier.
21:34Vous croyez qu'il est sérieux d'avoir une campagne pendant les fêtes où les partis
21:38et les candidats n'ont que 40 jours pour présenter un programme crédible et financé
21:44aux électeurs ? Ça va être évidemment la foire à la démagogie, tout le monde va promettre
21:47n'importe quoi, plus beau que l'autre, plus gratuit que l'autre, pour avoir des voix.
21:52Pendant ce temps-là, il faudra trouver les 500 signatures, certains vont avoir du mal.
21:55Évidemment, ça empêche toute solution de primaire ou d'organisation des camps de se
22:00faire.
22:01Il y aura Atal, Édouard Philippe, Wauquiez et peut-être Bayrou, candidat.
22:04Et puis, il y aura peut-être le PS qui va essayer de lancer quelqu'un.
22:08Certains dans les petits partis de gauche, comme les communistes, auront du mal à avoir
22:10les 500 signatures.
22:11Il y aura surtout Mélenchon et Le Pen.
22:12Et il y aura donc Mélenchon et Le Pen au deuxième tour de la présidentielle.
22:14Tous les deux très heureux, parce que Mélenchon est quand même un tout petit peu rattrapé
22:18par son âge, il est aussi vieux que Barnier, et il est aussi en forme, donc ce n'est pas
22:21vraiment un obstacle.
22:22Mais surtout, il vaut bien que la gauche sociale-démocrate s'organise tout doucement,
22:26Cazeneuve, Glucksmann, le retour de Hollande, il faut leur couper l'âme sous le pied.
22:29C'est l'idéal d'une présidentielle anticipée, et Marine Le Pen y allait juste avant.
22:33Donc, c'est Le Pen élu à l'heure actuelle.
22:37Les problèmes de calendrier, je vous rappelle quand même que la dissolution a eu lieu fin
22:42juillet et qu'on a voté au mois de juillet.
22:46Mais ce n'est pas sérieux de faire une présidentielle et de dire aux Français, attendez, pour cinq
22:52ans vous engagez le pays, sans qu'ils aient même le temps, les Français, entre la bûche
22:56et la dingue.
22:57Il y a un autre scénario.
22:58Attendez, attendez tous, juste une question, et après je vous laisse la parole, Roselyne,
23:02promis.
23:03Parce que j'aimerais quand même qu'on réagisse à ce que dit Soufiane, avant de se projeter
23:05sur une éventuelle présidentielle et un éventuel deuxième tour.
23:08C'est lié à la présidentielle.
23:09Exactement.
23:10Soufiane qui pose cette question.
23:11Monsieur Bompard, quel est l'avenir du NFP ? Est-ce qu'il y a encore une union de la
23:14gauche ? Et forcément, j'imagine que beaucoup des électeurs doivent s'interroger ces derniers
23:18jours parce qu'il y a une espèce de cacophonie entre le PS et les Insoumis, quand on a Boris
23:23Gallo et Olivier Faure qui se disent, eux, favorables à un gouvernement de gauche qui
23:28passeraient par un pacte de non-censure avec les groupes politiques hors rassemblement
23:32national.
23:33Jean-Luc Mélenchon a déjà dit n'y être.
23:34Il dit si c'est ça, ça reviendrait en fait à faire une alliance, un socle commun hors
23:39NFP.
23:40Dans ce cas-là, ce serait la rupture.
23:41Est-ce que vous parlez encore d'une seule et même voix ?
23:43Moi, je pense qu'en tout cas, l'union de la gauche, puisque c'est le terme qui a été
23:47employé, ça s'appelle dans la dernière élection législative le nouveau Front populaire.
23:51Et le nouveau Front populaire, ce sont des députés qui ont été élus sur la base
23:54d'un programme.
23:55Et nous, nous restons fidèles à cet objectif et à ce programme.
23:59Maintenant, j'observe, comme vous, qu'il y a eu un certain nombre de prises d'opposition,
24:02y compris de certaines figures du Parti socialiste, qui cherchent à s'en émanciper et je le
24:07regrette.
24:08Maintenant, vous me posez la question de savoir si, en cas de nouvelle élection, par exemple
24:12d'élection présidentielle anticipée, il peut y avoir du rassemblement.
24:15Je vous renvoie à ce que nous avons proposé par la voix de Jean-Luc Mélenchon vendredi
24:19soir.
24:20L'idée est de dire que s'il y a une élection présidentielle anticipée, nous proposerons
24:23une candidature commune à tous ceux qui veulent avoir un candidat commun à l'élection présidentielle
24:28sur un programme, qui est un programme de rupture.
24:31Sur le programme des insoumis.
24:32C'est ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
24:33Oui, mais c'est un programme qu'on a défendu ensemble.
24:36Jean-Luc Mélenchon, il ne dit pas le programme en programme LFI, il dit qu'il a proposé
24:40une candidature commune sur la base du programme LFI.
24:42Et Olivier Faure lui a répondu ce week-end, il lui a dit « Monsieur Jean-Luc Mélenchon,
24:47faites preuve un peu d'humilité ».
24:48Oui, j'ai vu.
24:49Je ne sais pas bien au nom de quoi Jean-Luc Mélenchon serait le candidat naturel, ni
24:52même pourquoi son programme serait celui qui s'imposerait à tous.
24:55Au hasard.
24:56Parce qu'il a fait 22% il y a deux ans, alors que la candidate soutenue par Olivier Faure
24:58a fait 1,75.
24:59Je ne sais pas, je propose juste un argument au hasard.
25:00Après, le PS vous répond qu'ils ont remporté…
25:03Au hasard.
25:04Le PS vous répond qu'ils étaient en tête des élections européennes et que Glucksmann
25:07était devant à l'élection.
25:08Mais rappelez-vous que Glucksmann n'est pas membre du Parti Socialiste.
25:10Non, mais bon, c'est avec le soutien du Parti Socialiste.
25:13Si vous me posez la question de savoir pourquoi je considère que c'est le programme qui
25:18est un programme de rupture et une candidature qui est une candidature qui, de mon point
25:22de vue, si ça doit avoir lieu dans les prochaines semaines, doit être celle de Jean-Luc Mélenchon,
25:26j'ai déjà répondu pourquoi.
25:27C'est parce que je pense qu'aujourd'hui, il est le mieux placé à gauche pour porter
25:30nos couleurs.
25:31Mais je souhaite que ça puisse être effectivement une candidature commune pour répondre à
25:34la question qui a été posée.
25:35Sur la base du programme de rupture.
25:36Oui.
25:37Mais il y a un autre scénario, c'est-à-dire qu'effectivement, on reconduit, là, au 31
25:43décembre, le système des douzièmes provisoires, qu'à un cas, il y a une chose qui m'étonne,
25:51c'est que depuis le début de notre discussion, on situe la dissolution au 7 juillet, pas
25:55du tout la dissolution, le dégré de dissolution est le 9 juin.
25:59Oui, mais le texte de la Constitution, c'est il ne peut être procédé à une nouvelle
26:02dissolution dans l'année qui suit les législatives.
26:05Et donc, on prend en compte le jour du vote d'après vous, c'est ce que j'ai pensé.
26:10Là, il y a un débat sur la possibilité de la dissolution un an après, il y a un
26:16débat technique.
26:17Mais s'il y a une dissolution le 7 ou le 8 juillet, ça fait voter les Français mi-août.
26:22Et on va qu'à un cas, on constate qu'effectivement, c'est le désordre à l'Assemblée nationale
26:28et il y a dissolution avant même d'envisager un scénario de renoncement du...
26:35Non, mais je ne dis pas que c'est une solution que je préconise, j'ouvre un débat technique
26:41constitutionnel.
26:42J'entends, et je respecte votre point de vue, mais je veux juste dire, parce que je
26:44vous ai entendu tout à l'heure et puis même dans le plateau précédent, faire croire
26:48en quelque sorte que si nous appelions à l'élection d'une présidentielle anticipée,
26:52c'était pour des raisons qui étaient des raisons partidaires ou tactiques.
26:56Mais c'est précisément...
26:57C'est très clair.
26:58Mais non, pas du tout.
26:59C'est précisément parce que nous pensons, et j'observe que 65% je crois des Français
27:03pensent la même chose que nous, que c'est la seule manière de sortir le pays de la
27:06situation de blocage politique, pour rendre la parole aux Français, leur permettre de
27:13trancher clairement entre les deux.
27:14Avec qui ?
27:15Pardonnez-moi, mais avec qui ?
27:16Mais ce n'est pas vrai, ça.
27:17Excusez-moi, mais c'est la question que Rémi...
27:18C'est parce qu'un président nouvellement élu...
27:19Non, il ne peut pas dissoudre.
27:20Attendez, attendez.
27:21Un président nouvellement élu...
27:22On renforcerait une majorité ?
27:23Non, il a la possibilité de procéder par référendum pour modifier la constitution
27:30et par exemple modifier le mode de scrutin et convoquer ensuite immédiatement de nouvelles
27:34élections législatives qui permettent de mettre en place une nouvelle Assemblée.
27:37Et vous pensez qu'il peut organiser un référendum aussi rapidement dans les élections ?
27:43On doit organiser une élection présidentielle dans un délai pas de 40 jours mais compris
27:46entre 20 et 35 jours selon la constitution.
27:48Et on a été capable d'organiser des élections législatives dans un délai inférieur à
27:52un mois.
27:53Donc je pense qu'on est capable...
27:54Le problème...
27:55Je suis pas impressionné qu'un nouveau président de la République arrive à obtenir et à former
28:00une nouvelle majorité.
28:01Mais attendez, juste un éclairage quand même sur ce qui vient d'être dit.
28:05Sur le calendrier, concrètement, ça prendrait combien de temps une présidentielle après
28:10un référendum pour changer la constitution ?
28:11C'est très obligé.
28:12Entre 20 et 35 jours pour la présidentielle, rappelez-vous quand Pompidou est mort ou
28:15quand De Gaulle a démissionné, ça va très vite.
28:17Donc ça pose un problème technique au candidat, c'est le financement et les 500 signatures.
28:21Et puis ça pose un problème politique aux Français, c'est comment en 35 jours s'imprégner
28:26des programmes pour changer le destin de la France.
28:28Ça a changé la constitution, M. Barnier.
28:29C'est pas nous qui l'avons écrite.
28:30Mais quand c'est accidentel, une mort ou un référendum, je vais vous donner un peu le
28:34point.
28:35Parce que peut-être que vous avez observé, mais moi la semaine dernière, j'ai écrit
28:37un courrier à M.
28:38Retailleau, ministre de l'Intérieur, pour lui demander précisément de détailler quelles
28:41seraient les modalités d'une élection présidentielle anticipée, de l'expliquer aux formations
28:45politiques.
28:46Ce serait quand même normal qu'on ait les informations sur ce sujet.
28:47Les comptes de campagne, vous partez un an avant.
28:53Donc s'il y a une présidentielle anticipée, vous devez remonter le temps.
28:56Le plus probable, c'est que ça va durer un bon mois de patinage non artistique, d'ailleurs,
29:09pendant lequel on ne va pas réussir à avoir constitué de gouvernement, ni à trouver un
29:12Premier ministre.
29:13Non, les ministres et les missionnaires vont continuer.
29:16Et c'est à la rentrée du mois de janvier que la tension va monter, la pression va
29:22monter sur le président de la République, et c'est là que ça va se jouer.
29:25Ça va se jouer au cours du premier trimestre de 2025, et là, le président de la République
29:33peut-être pourrait être très inquiété.
29:35Le scénario d'un référendum pour changer la Constitution, pour après faire des élections
29:39législatives.
29:40On n'a absolument pas besoin de ça, pas du tout.
29:41On n'a pas besoin de ça.
29:44Qu'on soit clair, parce que là, l'arrêt, normalement, ce n'est pas d'élections législatives
29:49avant l'été pour ça.
29:50Il peut y avoir au mois de mars un nouveau président de la République, et puis si on
29:57n'arrive pas, parce qu'il y a encore, je le maintiens, des constitutionnalistes qui
30:01disent qu'il y a un trou de souris, qui permettent peut-être de faire des élections législatives
30:06avant d'attendre un an, s'il y a un nouveau président de la République, oui, c'est
30:12un débat.
30:13Il y a un débat.
30:14Il y a un débat.
30:15Il y a un débat.
30:16Ce n'est pas très clair.
30:17Et sinon, on attendra le mois de juillet.
30:19Scénario, on va faire de la politique fiction, élections législatives, s'il y a des élections
30:23législatives dans quelques mois, pourquoi ça changerait le rapport de force ? Il y
30:26a très probablement à se retrouver…
30:28Sortir de la proportionnelle, vous seriez preneur ? On fait la proportionnelle, on dissout
30:31en juillet, on fait des élections.
30:32On a toujours été favorable à la proportionnelle, mais manifestement, il y a pas de majorité
30:36à l'Assemblée nationale et au Sénat sur ce sujet, mais j'allais, pour une fois,
30:40j'allais vous dire que j'étais 100% d'accord avec la question que vous venez de poser parce
30:43que je pense effectivement qu'une nouvelle élection législative dans un an ne règle
30:47pas le problème de la situation de blocage politique.
30:50C'est la raison pour laquelle, c'est la raison pour laquelle, pas pour des raisons
30:53d'intérêt, c'est la raison pour laquelle je pense que c'est la question de l'élection
30:56présidentielle qui peut permettre de rendre le pouvoir au souverain, dans notre démocratie,
31:00le souverain c'est le peuple, et trancher la question des orientations politiques.
31:03Alors, attendez, juste, je vous laisse la parole à tous les deux dans un instant, mais
31:06la question de Rémi, M. Bompard, vous avez des alliés d'extrême droite pour casser
31:10le budget, mais quels alliés aurez-vous pour en construire un autre ?
31:13Je pense qu'on a fait, alors d'abord ce ne sont pas mes alliés, je dépose une motion
31:20de censure et ils décident de la voter, c'est une addition, si vous voulez, mais en l'occurrence,
31:25dans le débat budgétaire à l'Assemblée nationale, nous avons fait voter des amendements
31:29et ces amendements, ils ont été votés par une majorité des députés à l'Assemblée
31:33nationale, donc c'est bien la preuve, enfin le texte final a été rejeté, c'est vrai,
31:36pourquoi ? Parce que le Rassemblement national, à l'époque, s'est allié avec M. Barnier
31:40et les macronistes pour empêcher notre budget de pouvoir voir le jour.
31:44Vous l'avez dit vous-même, le RN ne sera pas vos alliés, donc pour construire un autre
31:46budget, le RN ne sera pas votre allié.
31:48Encore une fois, au risque d'être un petit peu redondant, c'est bien parce que j'ai
31:51assez de lucidité sur cette situation et sur le fait qu'on a aujourd'hui trois blocs
31:54à l'Assemblée nationale et que c'est manifestement impossible d'obtenir quelque chose de stable,
31:59c'est précisément pour cette raison que je vous dis que de mon point de vue, pour
32:01débloquer l'instabilité, il faut le départ du président de la République.
32:05Oui, mais ça dépend à quel moment, parce qu'en fait, compte tenu de tout ce qu'on
32:10vient de dire, le meilleur moment pour une nouvelle élection présidentielle, c'est
32:16peut-être au mois de mai ou juin, de manière à ce qu'il y ait des élections législatives
32:22qui puissent suivre.
32:23Ça n'est pas forcément, même s'Yves Tréhard a raison de dire que c'est en janvier
32:29que la pression va s'accentuer sur Emmanuel Macron, c'est pas forcément le meilleur moment
32:34sur le plan institutionnel et favorable à une éventuelle recomposition.
32:39Mais c'est votre point de vue, mais je trouve que le débat avance positivement.
32:45Quand en septembre nous avons posé la question de la destitution du président de la République,
32:48on nous a dit « vous êtes fous, etc. », maintenant vous me dites « peut-être mais
32:50au mois de mai ». Donc je trouve ça bien, bientôt vous serez peut-être d'accord avec
32:53moi sur l'idée que c'est la situation de déblocage la seule, en fait, qui reste
32:57aujourd'hui pour débloquer la situation dans laquelle on est.
32:59Est-ce que vous craignez, comme d'autres élus de l'FI qui m'en ont parlé, qu'éventuellement
33:03Emmanuel Macron utilise l'article 16 et qu'éventuellement il profite des nominations
33:07en février au Conseil constitutionnel pour essayer de faire des changements de constitution
33:11qui lui seraient favorables ?
33:12Je sais que circule dans certaines réunions entre journalistes, militants politiques l'hypothèse
33:18qu'effectivement le président de la République utilise les nominations qui vont venir au Conseil
33:22constitutionnel à la fin du mois de février, il n'y en a qu'une.
33:24Il n'y en a qu'une.
33:25Oui, mais il n'y en a qu'une de lui.
33:26Il y en a une de lui, il y a la présidente de l'Assemblée nationale, il y a une présidente
33:29du Sénat.
33:30Je ne sais pas si c'est vrai ou pas, mais je sais que cette hypothèse circule pour
33:34en quelque sorte interpréter l'article de la Constitution qui précise normalement que
33:39le président de la République ne peut faire que deux mandats en cherchant à obtenir une
33:43interprétation consistant à dire qu'un mandat n'étant pas terminé, il ne compterait pas
33:46comme un mandat complet.
33:47Je crois que vous parlez et vous faites référence aux mêmes échos que moi.
33:51Je ne sais pas si je le crains ou pas.
33:53J'ai entendu la même chose que vous, que ce bruit circulait.
33:59Je ne sais pas si le président de la République est prêt à s'aventurer dans cette voie
34:04au vu de son code de popularité, je pense que ça risque d'être un peu difficile pour
34:07lui.
34:08Avant de parler d'une éventuelle présidentielle anticipée, Roselyne, j'ai une question de
34:13Michael pour vous.
34:14Est-ce que le fait d'avoir un poste de Premier ministre éjectable entraîne une fuite des
34:18meilleurs profils pour le prochain gouvernement ? Qui a envie de se risquer ?
34:22Il est certain que c'est un coup pourri, mais la question de notre téléspectateur
34:28pose plus globalement la question de l'attractivité des mandats politiques, des fonctions politiques.
34:33Et c'est vrai, beaucoup s'étonnent d'avoir des députés moins connus, moins ancrés dans
34:39les territoires.
34:40Il y a aussi l'effet du non-cumul des mandats et puis le fait qu'un certain nombre de gens
34:46sont très réticents à accepter une fonction politique qui est source d'injures sur les
34:53réseaux sociaux, de mise en cause des familles et d'une sorte d'incapacité à exercer ses
35:00fonctions.
35:01Ça, on le sent très bien, il y a des vrais problèmes de recrutement dans les partis
35:04politiques.
35:05C'est vrai.
35:06Roselyne va y retourner d'ailleurs.
35:07Oui, c'est ça.
35:08Vous êtes candidate, Roselyne ? Si Emmanuel Macron vous appelle, qu'est-ce que vous lui
35:12répondez ?
35:13Mon père disait qu'aucune fois ça va, deux fois c'est de sa faute.
35:16Donc c'est un non.
35:17C'est un non.
35:18Vous ne saisissez pas la main d'Emmanuel Macron si jamais il vous appelle.
35:22Je veux rassurer Madame Bachelot en lui disant que si nous devions être nommés à constituer
35:28un gouvernement, nous n'aurions pas de problème à avoir un gouvernement et à avoir suffisamment
35:33de gens qui sont volontaires pour le constituer.
35:35Ah non, ce n'était pas par rapport à vous.
35:37J'ai cru aussi que vous voteriez pour Roselyne.
35:41J'ai une question encore pour vous, Manuel Bompard d'Emmanuel, qui vous demande comment
35:46peut-on demander la destitution du président en imaginant que Mélenchon pourrait le remplacer
35:50alors qu'il est la personnalité politique la plus détestée de France ?
35:53Oui, j'entends ces arguments.
35:57La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quand vous faites des sondages d'opinion à gauche,
36:01vous pouvez décider que c'est bien ou que ce n'est pas bien.
36:04Mais c'est comme ça, c'est Jean-Luc Mélenchon qui apparaît très largement.
36:07Les socialistes n'en veulent pas Jean-Luc Mélenchon.
36:09La question que vous m'avez posée pour l'instant, ce n'est pas ça.
36:13La question que vous m'avez posée, c'est de savoir pourquoi je considère que Jean-Luc
36:15Mélenchon est aujourd'hui la personne la mieux placée à gauche pour pouvoir gagner
36:18l'élection présidentielle.
36:19Je précise juste, chez les insoumis, vous avez parlé de la gauche.
36:22Mais c'est chez les insoumis.
36:23Les socialistes, ce n'est pas la personne la mieux placée.
36:25Votre question initiale, c'était de me poser la question de savoir pourquoi je considère
36:27que Jean-Luc Mélenchon était la personne la mieux placée.
36:29Donc je vous ai répondu.
36:30Maintenant que vous me disiez qu'il y a des gens au Parti socialiste qui ne veulent pas
36:33de Jean-Luc Mélenchon comme candidat à l'élection présidentielle, ça ne m'a pas
36:37totalement échappé.
36:38Mais encore une fois, c'était déjà le cas en 2022.
36:41Et j'observe que, par contre, les électrices et les électeurs socialistes ont plutôt
36:44assez largement voulu de Jean-Luc Mélenchon à l'époque, puisque le score qu'a réalisé
36:48la candidate officielle du Parti socialiste était très faible.
36:51Donc c'est bien la preuve.
36:52Le sujet, ce n'est pas de savoir si un tel ou un tel en veut ou pas.
36:55La question est de savoir si, oui ou non, une candidature qui serait portée aujourd'hui
36:59dans une élection présidentielle anticipée est en mesure de pouvoir transformer le pays.
37:04Parce que c'est quand même, encore une fois, la question qui nous est posée.
37:07J'entends que vous puissiez imaginer des tactiques, des manœuvres, etc.
37:10Moi, la seule question que je pose à la fin, c'est comment on permet à ce pays
37:13de sortir de la situation de blocage dans laquelle le président de la République l'a mis,
37:17avec des propositions que je mets sur la table.
37:19Peut-être que tout le monde n'est pas d'accord avec.
37:20Sans aucun doute, c'est la démocratie.
37:22Mais c'est pour ça qu'à la fin, je pense que c'est au peuple de trancher.
37:25Yves.
37:26Mais est-ce que vous avez songé déjà aux alliés que vous pourriez avoir ?
37:31Parce qu'avec le Parti socialiste, c'est quand même assez compliqué.
37:34Un jour, vous étiez, si M. Mélenchon était le président de la République.
37:40Je pense qu'on a réussi quand même à…
37:43Ce que vous avez dit tout à l'heure, vous n'auriez pas de majorité à l'Assemblée nationale
37:47en disant qu'on retrouverait finalement l'Assemblée aussi éclatée qu'aujourd'hui ?
37:52Si.
37:53Ce que j'étais en train de dire tout à l'heure, c'est que si M. Macron, là,
37:56dans la situation d'explosion en trois blocs de l'Assemblée nationale,
38:01nommait une première ministre issue du Nouveau Front populaire,
38:04je dis qu'on se heurterait sans aucun doute, je ne vais pas raconter d'histoire,
38:08aux mêmes difficultés que des premiers ministres issus des autres blocs politiques.
38:11Je pense que ça, c'est une vérité.
38:13Et dans le cas où M. Mélenchon serait président de la République, ça serait pareil ?
38:16Non, je ne crois pas.
38:17Je pense, comme je l'ai dit tout à l'heure, que dans ce cas-là,
38:19on aurait la possibilité d'abord d'organiser et de permettre de composer une nouvelle Assemblée.
38:24Ah oui, à la proportionnelle.
38:25Et ensuite, dans cette Assemblée, nous avons quand même été en capacité
38:28de présenter des candidatures communes à gauche,
38:30dans toutes les circonscriptions du pays, à la dernière élection législative.
38:34On a été capables de se mettre d'accord sur une proposition et sur un programme commun.
38:38Donc, ça veut dire qu'on est en mesure de pouvoir gouverner ensemble.
38:40Donc, les alliés, vous me posez la question des alliés,
38:43je pense que ceux avec qui on a présenté des candidatures communes
38:45aux dernières élections législatives seraient aussi naturellement,
38:48assez naturellement, des alliés pour gouverner.
38:50Pour avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
38:52Ça, c'est les Françaises et les Français qui le décident.
38:54M. Trahard, moi, je n'ai pas de boule de cristal.
38:56Mais en tout cas, à partir du moment où nous remporterions,
38:58puisque c'est l'hypothèse sur laquelle vous voulez que je travaille,
39:01l'élection présidentielle, alors oui, j'appellerai les Françaises et les Français
39:05à nous donner une majorité absolue.
39:06– Je crains que votre cri ne soit pas entendu.
39:08– Et vous feriez ?
39:09– Vous savez, Mme Bachelot, ça fait bien longtemps que ce ne sont pas les journalistes
39:13sur les plateaux de télévision qui décident à la place des Français.
39:16– Vous feriez une constituante.
39:18– J'ai 40 ans de vie politique en compteur.
39:20– Vous le savez comme moi.
39:21– Vous feriez une constituante comme vous l'avez promis souvent ?
39:24– Je pense qu'effectivement, un des éléments aussi de la situation que l'on vit,
39:29de mon point de vue, c'est l'impasse, la fin de la Vème République, je le pense.
39:34Parce qu'elle a démontré que vous avez aujourd'hui un président de la République
39:38qui a des pouvoirs exorbitants et qui ne rende compte à personne.
39:41– Donc M. Mélenchon aurait moins de pouvoir ?
39:42– Je pense que Jean-Luc Mélenchon l'a déjà dit,
39:44il l'a dit à chacune de ses élections présidentielles.
39:46Il prendrait la clé de l'Élysée, il la jetterait à la Seine
39:48et on ferait une VIème République, qu'il soit une république parlementaire
39:52où il y aurait davantage de pouvoirs qui seraient donnés aux représentants du peuple
39:56et moins de pouvoirs pour le président de la République,
39:58le dernier président de la Vème République.
40:00– Merci beaucoup Manuel Bompard d'avoir été notre invité ce soir.
40:03– Je vous en prie, merci à vous.
40:04– Juste une dernière question, censure mercredi très probablement, sauf coup de théâtre.
40:09Jeudi matin, le gouvernement Barnier chute, qu'est-ce que vous faites ?
40:12Est-ce que vous vous mettez autour de la table avec toutes les composantes du NFP ?
40:15Est-ce que vous vous mettez autour de la table en disant
40:17qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on propose une autre candidature que Lucie Castex
40:20ou vous vous dites, nous de toute façon à l'exil ce sera Lucie Castex, point barre.
40:24On n'ouvre pas les négociations avec les socialistes.
40:26– La candidature du gouvernement populaire c'est Lucie Castex,
40:27mais si vous me posez la question de ce que je ferai jeudi,
40:29je serai aux côtés des fonctionnaires puisque ce sera une journée de grève
40:32et de manifestation des fonctionnaires et je profite de ce micro
40:35pour les appeler toutes et tous à se mobiliser
40:37parce que la situation de blocage politique que l'on connaît,
40:39elle se déverrouillera pas que par la voie institutionnelle
40:42mais aussi par la mobilisation populaire.