• il y a 18 heures
Michel Barnier n'a probablement plus que quelques jours à passer à Matignon. Une motion de censure du Nouveau Front Populaire (NFP) sera débattue à l'Assemblée nationale en réponse au 49.3 du Premier ministre sur le budget de la Sécu. Le Rassemblement (RN) a promis de la voter avec la gauche, rendant ainsi certaine la chute du gouvernement.

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Transcription
00:00On revient un petit peu en arrière avant cette réunion. On est dimanche matin et auprès de Bruno Jeudy, auprès de la tribune dimanche,
00:07Marie Le Pen énonce les deux dernières lignes rouges qui lui restent. Il y a le déremboursement de certains médicaments
00:15et la désindexation des retraites sur l'inflation, en tout cas une indexation en deux temps, en janvier et ensuite en juillet.
00:23Hier matin, vous vous en souvenez, Matignon fait partir un communiqué dans lequel Michel Barnier lâche sur le déremboursement de certains médicaments.
00:31Et on arrive maintenant à 13h45 à Matignon. Michel Barnier réunit ce qu'on appelle les présidents parlementaires des groupes du socle commun,
00:38c'est-à-dire les présidents de l'Assemblée, de l'Assemblée nationale et du Sénat. Et autour d'eux, il leur raconte ce qui va se passer pour la séance de 15h.
00:46À ce moment-là, la réunion commence et Michel Barnier s'interrompt et montre son téléphone aux participants. Il y a écrit sur l'écran de son téléphone « Appel entrant Marine Le Pen ».
00:55Il s'excuse, il sort de la pièce pour répondre à la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée et il revient quelques minutes après.
01:04Certains participants nous disent qu'à ce moment-là, il a un peu changé d'attitude et il dit « Marine Le Pen m'a donné une bonne et une mauvaise nouvelle.
01:12La bonne nouvelle, c'est qu'elle renonce à une autre de ses demandes sur les charges patronales, bref, dont on avait assez peu entendu parler.
01:18La mauvaise nouvelle, c'est que malgré le fait que je viens de lâcher sur les médicaments, elle maintient sa demande sur les retraites ».
01:26Et à ce moment-là, nous disent les participants, on comprend dans la bouche de Michel Barnier que ça suffit, que c'est terminé, que les négociations sont finies.
01:33Michel Barnier leur dit en substance « À chaque fois que je lâche sur quelque chose, elle demande une autre chose ».
01:38Des participants nous disent à ce moment-là, on a compris qu'il n'y aurait plus de négociations avec Marine Le Pen, que c'était un puissant fond.
01:45À ce moment-là, Michel Barnier renonce et c'est au cours de cette réunion qu'on nous a annoncé effectivement que Michel Barnier allait dégainer le fameux article 49.3 devant la représentation nationale.
01:58C'est l'histoire en fait d'une négociation qui a duré, duré, duré et au cours de laquelle, au fur et à mesure, le Premier ministre a fini par s'apercevoir
02:06que quelles que soient les concessions qu'il ferait au Rassemblement National et à Marine Le Pen, la présidente du groupe RN à l'Assemblée était, elle, décidée à la censure.
02:15Alors ça ne sert plus à rien de négocier avec quelqu'un qui ne veut pas négocier. Voilà ce que nous disait l'un des participants qui a assisté à cette réunion hier à 13h45.
02:25À la suite de cela, vous savez comment ça s'est passé. Michel Barnier a dégainé le 49.3 en sachant parfaitement qu'il serait suivi du dépôt de deux motions de censure
02:35et que cette motion de censure avait toutes les chances d'être votée. Voilà donc cette négociation qui finalement a abouti à ce que le négociateur en chef du Brexit,
02:44celui qu'on a qualifié longtemps de super négociateur, raccroche les gants avec Marine Le Pen. Ça vous donne aussi la tonalité du JT de ce soir.
02:52Il y aura une adresse à la représentation nationale en disant aux députés ne censurez pas s'il vous plaît, ce serait une catastrophe pour le pays.
02:58Mais il n'y aura plus de concessions faites à Marine Le Pen parce que nous disent certains de ses proches, il a compris hier à 13h45 que ça ne servirait plus à rien.

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