• l’année dernière
Pour ce nouvel épisode de "Chocs du monde", Édouard Chanot reçoit le colonel Jacques Hogard.
Alors que les troupes russes avancent lentement mais surement en Ukraine, Vladimir Poutine doit gérer un nouvel imprévu. La chute d’Alep chez son allié Bachar el-Assad et la débandade de l’armée syrienne face au groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham doivent être contenues. Si le Kremlin est en position de force face à Kiev, sa profondeur stratégique semble mise à l’épreuve au Proche-Orient. À quelques semaines de l’investiture de Donald Trump, la donne internationale se complexifie encore davantage.
Le colonel Jacques Hogard a récemment publié l’essai "La guerre en Ukraine - Regard critique sur les causes d’une tragédie". Ancien officier de Légion, au prestigieux 2ème REP, il a servi au Kosovo, au sein du Commandement des opérations spéciales, le COS, et il est désormais expert en intelligence stratégique.

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Transcription
00:00En 2023, vous avez donné 1,4 million d'euros
00:03pour le train de vie de 11 anciens premiers ministres.
00:06Voiture avec chauffeur, secrétaire particulier, etc.
00:09Par exemple, le socialiste Bernard Cazeneuve
00:11nous coûte, vous coûte, 201 000 euros par an.
00:14Il a été premier ministre cinq mois.
00:16Ses politiciens, grâce à vos impôts,
00:18se sont alloués une augmentation de 27%
00:21de leurs avantages en nature sur un an.
00:24Dans le même temps, vous avez donné 42 millions d'euros
00:27au Conseil économique, social et environnemental,
00:30le CESE, Garage des recasés de la politique,
00:33des syndicats ou du monde de l'entre-soi.
00:35Le CESE ne sert absolument à rien.
00:37Vous avez donné encore 39 millions d'euros à l'ARCOM
00:40qui fait, elle, un bon travail de police,
00:43de la pensée, dans les médias.
00:45Arrêtons là la longue litanie.
00:47Avec l'argent de vos impôts,
00:48on déverse un fric de dingue pour les privilégiés de la République.
00:52Alors, parce qu'il faut arrêter les prébandes,
00:54les sinecures, les rentes, les passe-droits des amis de Macron,
00:57il n'y a qu'une seule solution.
00:59Renforcer la voie de la presse libre,
01:01de la presse alternative de TV Liberté.
01:03Notre mission de porte-voix, c'est grâce à vous
01:06et à vous seuls que nous pouvons la mener.
01:08Alors, n'attendez pas.
01:09Faites un don à TV Liberté.
01:11Nous avons dorénavant 30 jours.
01:1330 jours pour assurer la pérennité de TVL.
01:15En 2025, le compte à rebours est lancé.
01:18La liberté à tout prix.
01:54Bonsoir à tous et bienvenue dans Choc du Monde,
02:17le magazine des crises et de la prospective internationale de TVL.
02:20Alors que les troupes russes avancent lentement,
02:23mais sûrement en Ukraine,
02:24Poutine doit gérer un nouvel imprévu.
02:27La chute d'Alep chez son allié Bachar el-Assad
02:29et la débandade de l'armée syrienne le 30 novembre
02:32doit être contenue.
02:34Alors, pour parler de ces deux fronts,
02:36nous recevons le colonel Jacques Augard.
02:37Mon colonel, bonsoir.
02:39Bonsoir.
02:39Et merci de votre présence encore dans Choc du Monde.
02:42Vous avez récemment publié, rappelons-le,
02:44l'essai La guerre en Ukraine,
02:46regard critique sur les causes d'une tragédie.
02:48Mais vous êtes ancien officier de Légion
02:50au prestigieux Deuxième Rêve.
02:51Vous avez aussi servi au Kosovo,
02:52au sein du KOS, le commandement des opérations spéciales.
02:55Et vous êtes désormais expert en intelligence stratégique.
02:58Alors, revenons-en à l'offensive éclair
03:00du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham,
03:02lancé le 27 novembre,
03:04qui a surpris tout le monde,
03:05qui a pris de court tout le monde.
03:06Le président syrien s'est rendu à Moscou en urgence
03:09le lendemain, le 28 novembre,
03:10et l'aviation russe est entrée en action.
03:12Mais ses moyens semblent,
03:14enfin les moyens de l'armée russe,
03:15semblent très limités.
03:16La question d'une présence au sol se pose évidemment.
03:19Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin,
03:21a confirmé hier, 2 décembre,
03:23que la Russie aiderait son allié à, je cite,
03:25« stabiliser la situation ».
03:27Colonel, le revers d'Assad est-il un revers pour Poutine ?
03:31Alors, d'abord, c'est une situation qui est grave,
03:33ce qui se passe en Syrie actuellement.
03:36Alors, je ne sais pas si c'est un revers pour Poutine.
03:39Comme vous l'avez dit très justement,
03:40Poutine, il est occupé quand même,
03:42diablement, si je puis dire,
03:43avec le front occidental en Ukraine.
03:48Évidemment, il a des intérêts très anciens en Syrie.
03:51C'est lui qui, en 2015, a permis,
03:54finalement, la victoire de Bachar al-Assad
03:57sur la rébellion islamiste.
04:01Aujourd'hui, il a effectivement deux fronts à gérer.
04:04Peut-être pas que deux fronts,
04:05d'ailleurs, on verra par la suite,
04:06mais aujourd'hui, il a deux fronts à gérer.
04:09Et il ne peut pas se permettre de laisser tomber la Syrie.
04:11Donc, il va être obligé de faire un service minimum,
04:14au moins, en Syrie.
04:16Et il a déjà commencé à le faire,
04:17puisque l'aviation russe est entrée en action.
04:20Alors, moi, je suis un terrien
04:22et je pense aussi que les opérations,
04:24elles se gagnent au sol.
04:27Bien sûr, la partie aérienne est importante.
04:29Aujourd'hui, on connaît tous l'importance des drones
04:31et le rôle joué par cette nouvelle arme,
04:35les missiles et autres.
04:36Et on pourra y revenir sur l'Ukraine en particulier.
04:38Mais je pense qu'en Syrie,
04:42cette bataille se joue aussi avec des hommes sur le terrain.
04:45Et il ne faut pas oublier le rôle majeur joué par l'Iran,
04:50par les gardiens de la Révolution
04:52et par leur proxy, je dirais en particulier le Hezbollah,
04:56qui a énormément aidé l'armée gouvernementale syrienne,
05:02il y a maintenant moins d'une dizaine d'années ou une dizaine d'années,
05:05à reprendre le dessus en Syrie.
05:07Donc, je pense que ces gens-là vont entrer en action.
05:09Je pense qu'il y a eu des concertations,
05:10comme on l'a appris, avec les Iraniens, les Russes.
05:14Et ces gens-là ne peuvent pas se permettre de laisser se déstabiliser
05:20toute la Syrie et éventuellement même le gouvernement syrien lui-même.
05:24– Même s'ils ont les mains occupées ailleurs, l'Iran, enfin le Hezbollah...
05:27– Alors le Hezbollah, quand même.
05:29Le Hezbollah, effectivement.
05:30Alors tout ça c'est lié, parce qu'il n'y a pas de hasard, à mon avis.
05:33– Il n'y a pas de hasard.
05:34– Je pense qu'il n'y a pas de hasard.
05:35Les événements de Gaza, la Cisjordanie, le Liban,
05:44les coups extrêmement durs reçus par le Hezbollah au Liban ces derniers temps,
05:50on ne les rappellera pas, ce n'est pas utile,
05:53mais n'ont quand même pas décapité cette organisation.
05:56Même si son chef, puis le remplaçant de son chef ont été tués très vite.
06:02Surtout des personnages comme Nasrallah, c'est pas n'importe qui.
06:07Mais l'organisation demeure.
06:10Je crois qu'on parle de 50 000 combattants, le Hezbollah.
06:14Il y en a eu quelques milliers de tués, il en reste encore pas mal.
06:17Et nourri, abreuvé, aidé, armé, dans tous les sens du terme, par l'Iran.
06:25Donc je pense qu'on n'est pas au bout de cette opération.
06:29Il y a une phase extrêmement dangereuse qui est en train de se jouer actuellement.
06:32Une espèce de guerre éclair menée par Ayat Tarih al-Sham.
06:40Moi j'ai vu les ravages qu'il a fait en particulier à Maloula,
06:43un chrétien en 2015.
06:45Je pense que la situation est extrêmement grave,
06:49en particulier pour les chrétiens de Syrie qui vont encore faire les frais
06:53malheureusement de ce redémarrage de la guerre.
06:57Qui n'est pas le fait du hasard,
06:59qui à mon avis est initié évidemment par Erdogan et la Turquie et le Qatar,
07:04mais qui fait aussi le jeu à mon avis d'Israël et des Etats-Unis.
07:09La situation est épineuse pour Moscou.
07:11Poutine doit entretenir de bonnes relations avec Erdogan,
07:13qui soutient donc, comme vous le dites, les djihadistes ennemis d'Assad.
07:17Mais il doit aussi compter sur Erdogan face à l'Ukraine, n'est-ce pas ?
07:21La relation entre la Russie et la Turquie a toujours été très compliquée.
07:26Et entre Poutine et Erdogan.
07:28Je vous rappelle, mais vous le savez bien,
07:30que c'est Poutine qui a sauvé Erdogan de la tentative du coup d'Etat
07:34il y a quelques années qui aurait pu réussir.
07:38Donc ils ont une relation, je te tiens, tu me tiens par la barbichette, si je puis dire.
07:44Alors moi je pense quand même qu'il faut ramener les choses sur le front ukrainien aujourd'hui,
07:51parce qu'il se passe évidemment ce que j'avais moi dit depuis deux ans,
07:56la Russie gagne militairement sur le terrain cette guerre.
08:00Elle a derrière elle une réserve d'hommes beaucoup plus importante,
08:04elle a une profondeur stratégique,
08:06elle a une véritable industrie de défense qui a repris le plus bel aujourd'hui,
08:10qui produit armement et munitions.
08:14Elle a un avantage technologique très important,
08:19comme on l'a vu avec la démonstration du missile Orechnik
08:23qui a frappé Dmitri Petrovsk en Ukraine,
08:27le complexe militaro-industriel ukrainien,
08:30il y a quelques jours.
08:33Donc cette guerre elle est en train d'être gagnée militairement par la Russie,
08:37alors il y a l'entêtement de l'Union Européenne qui continue de s'aveugler
08:41et de penser qu'en déversant des milliards,
08:43je pense que la France veut déverser encore 3 milliards de plus
08:47alors qu'on a une dette colossale et que cette guerre est perdue
08:50et qu'on ferait mieux de penser à nous de manière très égoïste aujourd'hui.
08:56Je pense que, évidemment, l'élection américaine,
09:00l'entrée en fonction de Trump,
09:04qui a gagné sur tous les plans le 20 janvier,
09:07crée une nouvelle donne
09:09et on voit bien qu'on est en train de tenter de lui savonner la planche
09:13sur tous les plans à ce malheureux Trump,
09:16dont je ne suis pas forcément le seul à penser
09:20qu'il ne fera pas que des choses qui nous arrangeraient nous,
09:24français et européens,
09:26mais qui, en tout cas, représentent quand même une chance
09:29de stabiliser les choses à l'Est de l'Europe et de faire la paix.
09:33Et de faire une paix qui ne sera pas forcément une paix juste
09:36du point de vue de l'Union Européenne et du régime de Zelensky,
09:40mais je pense qu'on est en train d'avancer.
09:43Tout ça se tient de manière très étroite.
09:47J'ai même lu quelque part que les services ukrainiens
09:51ont proposé leurs services à Ayat Tahrir al-Sham.
09:57On a trouvé des services ukrainiens au Mali,
09:59on peut même les trouver là-bas,
10:01même s'il n'y a pas eu de contamination.
10:03Même s'il n'y a pas eu de preuve,
10:05ce sont des allégations plutôt qu'autre chose,
10:07mais ça veut bien dire que quand même,
10:09les esprits phosphores,
10:11il y a une certaine fébrilité dans les intelligences
10:14des gens qui sont censés réfléchir à toutes ces questions.
10:17Mais j'en reviens, mon colonel,
10:19à la victoire qui semble s'approcher de Vladimir Poutine.
10:22Vous avez évoqué un certain nombre de faits
10:24d'ordre de militaires.
10:26On peut ajouter que l'offensive ukrainienne de Koursk
10:28s'est enlisée,
10:30que 15 000 désertions ont été enregistrées
10:32depuis le début 2024 dans l'armée de Kiev
10:34et que l'armée russe, évidemment,
10:36avance dans le Donbass,
10:38comme nous pouvons le voir sur la carte.
10:40Poutine s'approche de la victoire.
10:42Dites-vous, jusqu'où ira-t-il à votre avis ?
10:44C'est une bonne question.
10:46Je pense que
10:48il a fait un discours remarquable
10:50le 21 novembre
10:52ou très très récemment
10:54où on peut
10:56décrypter
10:58sa volonté
11:00d'être très
11:02mesuré.
11:04Le mot réponse
11:06est utilisé dans son discours
11:08je ne sais pas combien de fois
11:10mais il s'agit toujours d'être en réponse.
11:12En réponse.
11:14C'est-à-dire qu'il attribue
11:16la volonté d'escalade
11:18aux occidentaux
11:20à l'OTAN en particulier
11:22qui est derrière l'Ukraine
11:24les tirs de missiles
11:28attaques MS Imar
11:30Storm Shadow
11:32sur Bryansk
11:34et sur Koursk
11:36enfin la région de Koursk
11:38quelques jours auparavant
11:40c'est pas le fait du hasard
11:42l'OTAN n'est pas capable de manier
11:44ce genre de système d'armes
11:46donc c'est l'OTAN qui est derrière
11:48et Poutine l'a parfaitement décrypté
11:50Vous dites que les spécialistes occidentaux
11:52doivent aider les Ukrainiens pour tirer ces missiles
11:54sur les territoires russes
11:56évidemment
11:58et ça rentre dans une stratégie qui est celle de l'OTAN
12:00qui n'est pas celle de M. Zelensky
12:02qui me paraît un peu dépassée
12:04d'ailleurs on voit qu'il est en train de changer de registre
12:06Zelensky
12:08probablement parce qu'il a compris
12:11et donc l'OTAN dans tout ça se retrouve un petit peu
12:13un petit peu
12:15le derrière
12:17entre deux chaises si je puis dire
12:19vous dites que
12:21pardon je vous laisse avouer
12:23ce que je voulais dire c'est que Poutine
12:25alors qu'est-ce qui va se passer
12:27moi je pense que Poutine
12:29on est à la veille de négociations
12:31Keis Kellogg
12:33qui est le chargé de mission
12:35de Trump sur l'affaire ukrainienne
12:37l'a répété
12:39on va rétablir
12:41des liens diplomatiques normaux avec la Russie
12:43on va discuter avec elle
12:45on va trouver le chemin des négociations
12:47et ensuite il y a un certain nombre de conditions
12:49à dérouler derrière
12:51dont certaines ne plairaient pas forcément
12:53au départ aux russes
12:55mais toute diplomatie commence
12:57par discuter
12:59mettre des choses sur la table qui vont être discutées évidemment
13:01mais moi je crois que Poutine
13:03se met en position
13:05prudente mais systématique
13:07de force pour des négociations qui arrivent
13:09et je pense que
13:11Zelensky l'a parfaitement compris
13:13qui a dit il y a quelques jours
13:15c'est un changement radical chez lui
13:17il voulait toujours plus de guerre finalement
13:19toujours plus de moyens pour l'affaire
13:21maintenant on va négocier
13:23et puis évidemment
13:25que les territoires conquis
13:27par la Russie
13:29qui sont la plupart du temps des territoires russophones et orthodoxes
13:31d'ailleurs
13:33ne feront pas l'objet au départ
13:35d'affrontements
13:37on les récupérera plus tard par la voie diplomatique dit-il
13:39ce qui laisse à penser
13:41qu'en fait il cherche à se donner
13:43un beau rôle pour sortir
13:45de là alors que moi je pense
13:47personnellement qu'il est l'obstacle majeur
13:49et que si on veut avancer
13:51en Ukraine il faut se débarrasser de
13:53M. Zelensky d'ailleurs qui n'est plus
13:55président élu
13:57depuis maintenant quelques
13:59mois ou quelques semaines
14:01et qui devrait céder la place à des élections
14:03avec un nouveau gouvernement
14:05qui devrait être habilité à mener ces négociations
14:07donc tout ça se tient
14:09c'est extrêmement serré
14:11c'est tendu
14:13mais je pense que
14:15sur ce front là
14:17je pense que Poutine maîtrise la situation
14:21Trump et Poutine
14:23se connaissent depuis longtemps
14:25ils ont eu l'habitude de se fréquenter
14:27ce sont deux poids lourds je dirais
14:29qu'on ne manœuvre pas
14:32facilement comme ça
14:34mais à mon avis ils ont la capacité de s'entendre
14:36de manière un peu plus sérieuse et approfondie
14:38qu'avec nos dirigeants
14:40occidentaux qui sont
14:42des girouettes qui tournent dans tous les sens
14:44et qui ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent
14:46alors vous évoquez
14:48mon colonel la présence de Kiskelog
14:50évidemment l'élection
14:52de Donald Trump je vous propose de revenir
14:54sur cela et sur les derniers propos
14:56de Zelensky pour que tout soit clair
14:58un premier fléchissement public
15:00du dirigeant ukrainien
15:02si nous voulons mettre fin à la face chaude de la guerre
15:04nous devons placer sous l'égide de l'OTAN
15:06le territoire de l'Ukraine que nous contrôlons
15:08a déclaré Zelensky
15:10sur Sky News le 29 novembre
15:12l'Ukraine pourra
15:14récupérer l'autre partie de son territoire
15:16par des voies diplomatiques
15:18a-t-il néanmoins poursuivi
15:20de son côté le Kremlin exige toujours
15:22une neutralisation de l'Ukraine
15:24et un retrait de ses troupes des territoires
15:26de Donetsk, Lugansk, Saporidja
15:28et Kerson
15:30mais tous les regards sont braqués sur Washington
15:32Donald Trump a nommé Kiskelog
15:34comme envoyé spécial pour l'Ukraine
15:36et la Russie
15:38en avril dernier cet ancien général plaidait
15:40pour conditionner l'aide militaire à l'Ukraine
15:42à l'ouverture de pourparlers
15:44avec la Russie
15:46il envisageait aussi de reporter
15:48l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN
15:50afin de convaincre Poutine
15:52de participer aux pourparlers de paix
15:58donc beaucoup d'espoir sont placés
16:00c'est un point essentiel que vous venez de rappeler
16:02c'est un point essentiel parce qu'en fait
16:04il y a évidemment la question Zelensky
16:06qui dit
16:08je demande à ce que l'OTAN se déploie
16:10dans ce qui me reste d'Ukraine à moi
16:12alors ça c'est un facteur
16:14insupportable
16:16pour Poutine
16:18c'est un casus belli très clairement
16:20et je pense que Trump le sait parfaitement
16:22donc
16:24Trump va retenir l'OTAN
16:26par les bretelles
16:28ça c'est évident
16:30il ne peut pas y avoir de déploiement de troupes de l'OTAN
16:32en tant que tel en Ukraine
16:34aujourd'hui
16:36d'autres ont dit, je crois que c'est Boniface qui a dit
16:38récemment, on pourrait
16:40une fois les négociations lancées
16:42et un accord retrouvé, déployer
16:44des contingents étrangers en Ukraine
16:46pour assurer la garde aux frontières
16:48mais encore une fois
16:50le but de Poutine c'est
16:52la démilitarisation de l'Ukraine
16:54parce que ça lui est insupportable
16:56de penser qu'on déploie
16:58des systèmes d'armes extrêmement
17:00perfectionnés à ses frontières
17:02et on en revient aux origines
17:04à mon avis de la guerre, ce que j'ai essayé de dire dans mon livre
17:06c'est que finalement
17:08les occidentaux depuis
17:10la chute de l'Union
17:12soviétique depuis 91
17:14mais particulièrement en 2004
17:16avec la révolution orange
17:18particulièrement en 2014
17:20avec la prise du pouvoir
17:23par les pro-européistes
17:25à Kiev
17:27n'ont eu de cesse
17:29de pousser sur les frontières
17:31russes
17:33on l'a vu avec l'adhésion par exemple du Monténégro
17:35le petit Monténégro
17:37slave et orthodoxe à l'OTAN
17:39il y a quelques années
17:41tout ça ça procède de la même chose
17:43et on voit bien ce qui est en train
17:45de se passer actuellement en Géorgie
17:47avec une révolution orange qui essaye
17:49de pousser, qui n'est pas acceptable non plus
17:51pour Poutine
17:53on voit bien qu'il y a des prises de gages
17:55de chaque côté aujourd'hui
17:57pour essayer de faire que
17:59ces négociations
18:01soient le plus
18:03équilibrées du point de vue occidental
18:05possible
18:07à ce moment la Roumanie qui devient plus pro-russe
18:09donc on sent qu'il y a en effet
18:11une partie des...
18:13donc on voit bien que
18:15ce qui est très intéressant c'est de voir que
18:17Kennedy Junior se déplace
18:19à Bugares pour soutenir
18:21Georges Escous avec forcément
18:23l'autorisation de Trump
18:25et en même temps
18:27l'Union Européenne se déchaîne
18:29contre Georges Escous qui est
18:31un fasciste, un quasi-nazi
18:33etc. On est
18:35au stade où on voit bien qu'il y a une fébrilité
18:37très forte parce que
18:39je pense que les occidentaux comprennent très bien
18:41qu'ils perdent. Alors Scholz me paraît
18:43le chancelier allemand
18:45me paraît plus raisonnable
18:47que M. Macron sur ce sujet
18:49voilà bien sûr du fait
18:51des pressions électorales fortes
18:53de ces contraintes propres à
18:55l'Allemagne et puis aussi de son économie
18:57qui tourne très mal quand même avec
18:59les aspects énergétiques
19:01qui ont été gérés de manière complètement
19:03hallucinante. Donc on voit bien
19:05qu'il y a une espèce de
19:07radicalisation
19:09dans les pays de l'Union Européenne
19:11on voit, pardonnez-moi
19:13mais je ne peux pas dire autrement cette folle
19:15d'Ursula von der Leyen
19:17qui s'excite beaucoup et qui veut
19:19une guerre à outrance. Il y a des
19:21remarquables interventions d'ailleurs de différents
19:23députés européens, de différentes nationalités
19:25au Parlement européen
19:27mais qu'elle n'écoute absolument pas. Elle est
19:29figée dans son obsession
19:31qui est de renverser
19:33en fait Poutine, de renverser
19:35de fragmenter la Russie,
19:37de la faiblir etc. Je pense que la partie
19:39est perdue, il faut être sérieux. Et elle est
19:41perdue depuis le départ. Des vraies stratèges
19:43auraient dû se pencher
19:45sur ce sujet au lieu de raconter des bêtises
19:47à longueur de journée
19:49sur BFM TV et LCI.
19:51Paris aussi s'inquiète
19:53du retrait américain semble-t-il. Vous avez
19:55évoqué les scénarios possibles
19:57de déploiement de troupes
19:59occidentales en Ukraine.
20:01Le 25 novembre, Le Monde divulguait des discussions
20:03en cours entre Londres et Paris pour créer
20:05un noyau dur entre alliés en Europe
20:07axé sur l'Ukraine et la sécurité de l'Europe.
20:09Et le 23 novembre, évidemment, le ministre français
20:11des Affaires étrangères, Jean-Noël Barreau, disait
20:13refuser d'écarter une nouvelle fois
20:15l'option d'un envoi de troupes françaises.
20:17Il s'agirait même peut-être d'une société privée,
20:19la société Défense Conseil International,
20:21qui a participé à la formation
20:23de soldats ukrainiens en France et qui
20:25pourrait être envoyée là-bas. Est-ce
20:27une véritable imprudence ? Est-ce
20:29cosmétique selon vous ? Est-ce cette envie
20:31de poursuivre le conflit au-delà de toutes limites
20:33raisonnables ? Pour moi, je pense
20:35qu'il y a une espèce d'aveuglement
20:37idéologique qui fait que
20:39on ne veut pas en démordre.
20:41On sait que la guerre
20:43est perdue, mais on ne veut pas l'admettre.
20:45Bon, ça je pense.
20:47J'ai entendu un officier général
20:49de haut rang dire ça
20:51en cercle restreint
20:53il y a quelques semaines.
20:55On sait que la guerre est perdue, mais c'est pas possible.
20:57On ne peut pas accepter ça pour nos valeurs,
20:59pour notre démocratie, etc. A mon avis,
21:01n'importe quoi.
21:03Je pense qu'il y a, si vous voulez,
21:05c'est de la communication.
21:07D'ailleurs, cet aveuglement idéologique,
21:09il y a une volonté de communication.
21:11Et puis, il y a une...
21:13Au bout du compte, il y a une impossibilité
21:15matérielle. L'armée française
21:17ou l'armée britannique,
21:19même en joignant leurs moyens, n'ont pas
21:21la capacité
21:23ni humaine ni matérielle
21:25de déployer quelque chose de sérieux
21:27face à la Russie.
21:29A votre avis, combien pourrions-nous déployer ?
21:31Écoutez, j'entends le chef d'état-major de l'armée de terre
21:33pour lequel j'ai
21:35de l'amitié par ailleurs.
21:37C'était un très bon
21:39officier, mais à mon avis,
21:41il tient des propos irresponsables
21:43et graves quand il dit qu'on peut déployer
21:45une division sur le
21:47flanc est de l'OTAN
21:49face à la Russie. Quel est l'intérêt ?
21:51Faire tuer nos meilleurs soldats pour une guerre
21:53qui n'est pas la nôtre, qui est déjà perdue ?
21:55Je dis, il faut être sérieux.
21:57Une division entre 12 000
21:59et 15 000 hommes, qu'est-ce que ça représente
22:01face à
22:03des centaines de milliers d'hommes
22:05surarmés et avec
22:07une supériorité aujourd'hui technologique
22:09qui est indiscutable.
22:11On n'insiste
22:13pas assez sur cette révolution
22:15rechnique, à mon avis.
22:17Pour vous, c'est véritablement un choc ?
22:19C'est un tournant, je pense,
22:21technologique, parce que
22:23les missiles qui volent à Magnus,
22:25on n'a pas de système
22:27d'antimissiles qui sont capables
22:29de neutraliser ce genre de choses.
22:31Si vous voulez, je pense que les Américains
22:33ont très bien compris ce message.
22:35Ils ont 11
22:37porte-avions déployés dans le monde.
22:39Un missile peut détruire un porte-avions
22:41sans problème.
22:43Qu'est-ce que nous voulons, nous, finalement ?
22:45Est-ce qu'on veut détruire
22:47ce continent ?
22:49On a déjà fait une guerre
22:51abominable en Ukraine
22:53qui a coûté la vie à des centaines
22:55de milliers de jeunes Ukrainiens,
22:57beaucoup, et aussi Russes, évidemment.
22:59Mais la Russie
23:01s'en remettra beaucoup plus facilement que l'Ukraine
23:03qui a déjà un problème démographique
23:05gigantesque.
23:07On est passé de 53 millions, je crois,
23:09à 35 ou quelque chose
23:11comme ça, de millions aujourd'hui,
23:13en l'espace
23:15depuis 1991, finalement, jusqu'à nos jours,
23:17pour des raisons économiques au départ.
23:19Pour la guerre, maintenant,
23:21dont je rappelle qu'un certain nombre se sont réfugiés en Russie,
23:23ce qui prouve que
23:25toute la population ukrainienne n'est pas
23:27anti-russe,
23:29bien évidemment.
23:31Je vois même qu'il y a des
23:33personnalités médiatiques
23:35ukrainiennes qui,
23:37jusque-là, soutenaient
23:39et qui, maintenant, disent à Zelensky
23:41c'est fini, il faut arrêter, ça suffit.
23:43On a assez de cimetières
23:45pleines
23:47et
23:49de jeunes
23:51amputés, blessés,
23:53meurtris psychologiquement
23:55ou dans leur corps ou dans leur esprit.
23:57Donc, je pense que, voilà,
23:59les propos doivent être responsables.
24:01Moi, je dis qu'un gouvernement
24:03qui se respecte, et des chefs militaires
24:05qui se respectent, ne tiennent pas des propos
24:07fêtes en guerre, quand on ne peut
24:09pas assurer
24:11leur continuité.
24:13Voilà.
24:15Dans votre essai, la guerre en Ukraine,
24:17publié après deux ans de guerre, vous écriviez, je vous cite,
24:19le vent tourne. Selon un sondage
24:21CSA pour CNews Européen et le JDD,
24:2368% des Français interrogés
24:25sont opposés à un envoi de troupes
24:27pour défendre l'Ukraine. 31% sont favorables
24:29à ce que la France intervienne militairement
24:31pour défendre l'Ukraine. Mais, comme vous le dites,
24:33le vent tourne, le vent tourne de plus en plus. Là, il y a
24:35un décrochage de l'opinion publique française.
24:37Comment l'expliquez-vous ?
24:39Alors, par quelque chose
24:41que Kaganov a expliqué
24:43très bien lui-même, le penseur stratégique
24:45russe, c'est que
24:47la dissuasion, à
24:49mon avis, la dissuasion telle qu'elle était
24:51exprimée jusqu'à présent
24:53a montré ses limites
24:55et qu'on la remplace par la peur. Les gens ont peur,
24:57en fait. Et,
24:59bon, je pense que c'est
25:01la réalité, les peurs de la guerre.
25:03Alors, il y a ceux qui ne connaissent pas
25:05la guerre, comme Bernard-Henri Lévy
25:07ou comme Bernard Kouchner, qui ont envie
25:09de la faire, alors qu'ils y aillent. Mais,
25:11je pense que les
25:13Français des couches les plus
25:15populaires, qui
25:17se renseignent un peu, qui voient ce qui se passe
25:19au Gaza, qui voient ce qui se passe
25:21au Liban, qui voient ce qui se passe
25:23en Ukraine, parce qu'il y a
25:25des informations télévisées, parce qu'il y a
25:27des reportages, parce qu'il y a des...
25:29Mais, pourquoi en arriver là ?
25:31Alors qu'au départ, nous ne sommes
25:33pas concernés. Voilà. Et je
25:35pense qu'il y a une
25:37évolution, effectivement, des opinions
25:39occidentales. Et puis, par ailleurs,
25:41la situation économique. On a
25:43je ne sais plus combien de milliards, de dizaines
25:45de milliards de dettes aujourd'hui,
25:47remarquablement augmentées sous
25:49ce gouvernement, depuis sept ans,
25:51qui dépassent les bornes.
25:53On parle d'encore
25:553 milliards, là, maintenant,
25:57à l'Ukraine, pour cette guerre qui est
25:59perdue. Les Français en ont assez de ça.
26:01Tout se délabre
26:03en France. Le système de santé,
26:05le système de
26:07l'ordre intérieur,
26:09l'insécurité explose de partout,
26:11et la justice
26:13est ou débordée,
26:15ou à charge
26:17contre les Français, finalement, il faut le dire.
26:19Donc, si vous voulez,
26:21je pense que ne nous rajoutons pas
26:23en plus une guerre internationale sur le dos
26:25que nous perdrons, de toute façon, et qui
26:27rajoutera aux souffrances du peuple français
26:29qui existent aujourd'hui.
26:31Vous avez évoqué, évidemment, la venue de Donald Trump,
26:33qui est attendue, donc, en janvier prochain.
26:35N'avons-nous pas le sentiment
26:37de trop en attendre, d'attendre un homme
26:39providentiel ?
26:41Si, certainement. Moi, je vais vous dire,
26:43je suis satisfait
26:45de l'arrivée de Donald Trump,
26:47parce que Kamala Harris me paraissait être
26:49vraiment l'abomination
26:51des abominations. Donc, je préfère
26:53Donald Trump, qui a
26:55quand même l'expérience d'un premier mandat,
26:57et peut-être le recul
26:59et la maturité
27:01que lui a donné
27:03cet espace intermédiaire
27:05de quatre ans, où il a vu
27:07l'Amérique se déliter, se fracturer
27:09comme jamais. Alors, maintenant...
27:11Et le monde, comme vous le décriviez.
27:13Et le monde, en même temps, bien sûr, qui va avec.
27:15Alors, il y a des choses qui me
27:17satisfont tout à fait
27:19chez Trump. C'est, par exemple, son refus
27:21du wokisme, son refus de la
27:23décadence morale généralisée
27:25par principe.
27:27Je pense que
27:29sur sa position
27:31avec la Russie, il a une position équilibrée.
27:33Il comprend...
27:35Alors, c'est peut-être le maccartisme,
27:37le retour à un certain
27:39nationalisme, etc., qui fait ça.
27:41Mais il comprend que la Russie a
27:43son espace, et que cet
27:45espace doit être respecté. Alors, il y a
27:47le problème de la Chine, quand même, parce qu'il a des obsessions.
27:49Trump. L'Iran, par exemple.
27:51Moi, j'ai souffert en 2015
27:53quand Trump a balancé
27:55tout d'un coup des sanctions
27:59vis-à-vis de l'Iran, alors qu'on était
28:01à un moment où ça se détendait, justement, avec l'Iran.
28:03Il a éliminé Soleimani.
28:05Absolument. Et puis, il y a eu
28:07l'exécution, l'assassinat du général Soleimani
28:09à l'étranger, à Damas, etc.
28:11Donc, moi, je suis très inquiet
28:13pour ça, pour cette partie
28:15plutôt asiatique et
28:17de l'Asie de l'Ouest, comme disent
28:19les Iraniens eux-mêmes, c'est-à-dire
28:21le Proche-Orient, le Moyen-Orient,
28:23où il a quand même des liens
28:25très forts avec
28:27Israël.
28:29Je ne suis pas contre Israël.
28:31Je me souviens de l'époque où je m'enthousiasmais
28:33pour la guerre des 6 jours
28:35et le raid sur Antebe.
28:37J'ai un peu changé depuis,
28:39face à la politique
28:41colonialiste, il faut dire le mot,
28:43en Cisjordanie, à Gaza,
28:45du gouvernement israélien
28:47sous la conduite de Netanyahou
28:49et de ces fous que sont Smotrich
28:51et les autres, qui parlent de créer un État
28:53d'Israël gigantesque
28:55en faisant disparaître
28:57tous les pays de la région.
28:59Je pense que là, il y a aussi un vrai
29:01danger qui va peut-être
29:03nous occuper dans les mois qui viennent
29:05davantage que l'Ukraine qui sera en train de se régler.
29:07Vous voyez ce que je veux dire ?
29:09Et ça, je pense que
29:11on peut être légitimement
29:13inquiet quand on voit certaines nominations
29:15dans l'entourage de Trump
29:17sur sa volonté réelle
29:19de ne pas se lancer dans des guerres
29:21tout azimuts. C'est vrai qu'il avait un avantage
29:23de ce côté-là par rapport à ses prédécesseurs.
29:25Il était le président qui n'avait pas
29:27déclenché de guerre, mais
29:29avec ses sanctions et son
29:31extra-territorialité
29:33de ses sanctions
29:35multi-azimuts,
29:37il n'a quand même pas œuvré non plus pour la paix du monde
29:39quand il était aux affaires
29:41lors de son précédent mandat.
29:43Voilà les réserves que je peux émettre à titre personnel
29:45face à son élection.
29:47Quelques réserves face à l'élection
29:49de Donald Trump. Ce sera le mot de la fin.
29:51Colonel Garre, merci encore d'avoir répondu
29:53présent à l'appel du choc du monde.
29:55Merci à tous d'avoir suivi ce nouvel épisode.
29:57Surtout, surtout, n'oubliez pas de commenter
29:59et de partager la vidéo.
30:01Merci à tous et bonne soirée.
30:03Merci de m'avoir invité.

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