Qui pour succéder à Michel Barnier à Matignon ? Regardez l'interview de Paul Christophe, ministre sortant des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 06 décembre 2024.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 06 décembre 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:006h13 sur RTL, Emmanuel Macron dans l'impasse, c'est la une ce matin au surlendemain de la censure qui a fait chuter le gouvernement Barnier.
00:11Le Président annoncera le nom du nouveau Premier Ministre dans les prochains jours, c'est ce qu'il a dit hier soir.
00:16Michel Barnier, lui, est chargé de gérer les affaires courantes, comme on dit, comme ses ministres qui sont toujours là, mais déjà un peu partis, comme vous.
00:24Bonjour Paul Christophe, vous êtes, comme on dit, ministre démissionnaire des solidarités, de l'autonomie et de l'égalité des femmes et des hommes.
00:32Merci d'être avec nous en direct ce matin sur RTL.
00:35D'abord, Emmanuel Macron a dit hier soir qu'il voulait former un gouvernement d'intérêt général.
00:41Ça veut dire quoi, très concrètement ?
00:45Ça veut dire tout simplement que pour sortir de cette impasse, pour reprendre votre terme, il va falloir élargir la majorité à la somme nationale pour faire en sorte que l'on ait un socle suffisant pour faire adopter les textes.
00:58Élargir à qui ? Au PS ?
01:00Je pense que, sur un certain horizon, on est constant.
01:02Vous savez, depuis le début, on dit qu'il faut aller des sociodémocrates jusqu'à la droite pour faire en sorte que l'on sorte des caprices du « je veux ou je ne veux pas telle chose ou telle chose »,
01:11mais qu'on travaille autour d'un projet pour la stabilité du pays face aux défis économiques, financiers et démographiques qui sont les nôtres.
01:17Il reçoit les chefs de parti aujourd'hui, mais pas l'ERN. Il peut contourner l'ERN aujourd'hui ? Il peut se le permettre ?
01:24Je pense qu'aujourd'hui, il a ciblé les partis du socle commun qui peuvent s'élargir aux sociodémocrates. C'est la première chose à voir.
01:33Le favori aujourd'hui pour Matignon, c'est semble-t-il François Bayrou. Est-ce que c'est un bon casting pour vous ?
01:39Il ne m'appartient pas de m'immiscer dans le choix du Premier ministre. Ce que je vois, c'est que les Français ont quand même été pris en otage.
01:47Cette censure, c'est sacrifier les intérêts des Français à leurs intérêts globaux.
01:53Et donc, finalement, il faut sortir de la logique des partis politiques pour entrer dans la logique de l'intérêt général. C'est ce qu'appelle le Président.
02:00On n'est pas plus avancé ce matin, en fait. Pas de Premier ministre, le Président qui lance de nouvelles concertations. C'est un jour sans fin, en fait.
02:07On revient à la case départ. On a beaucoup d'auditeurs depuis plusieurs jours qui nous disent qu'on en a ras-le-bol.
02:14Ils n'ont pas tout à fait tort. Pour ma part, j'estime qu'on se fasse un énorme gâchis. C'est triste, notamment pour ce qu'on s'est d'obligé, celui des solidarités, de la fraternité.
02:25On vient de renoncer à 4,5 milliards d'euros de crédits supplémentaires au profit de la lutte contre quoi ? Contre la pauvreté, au profit de l'enfance,
02:33au profit du handicap, des personnes âgées, au profit des départements qui sont les principaux opérateurs des politiques que je viens de cibler, et de l'égalité femmes-hommes,
02:40où nous avions un musée rose de 10% pour lutter contre la violence faite aux femmes. Donc je trouve franchement dommage que pour des intérêts politiques, finalement,
02:47puisque qu'ont dit la France Insoumise et l'ERN par le biais de leurs orateurs mardi dernier, c'est simplement qu'ils appelaient une élection présidentielle anticipée.
02:58Il faut que les Français comprennent qu'on vient de sacrifier le budget de l'État, les intérêts des Français, parce que l'une veut échapper à un procès en début d'année prochaine,
03:08et l'autre veut échapper, ne veut pas être débordée par sa propre gauche avant 2027.
03:11Paul Christophe, le gagnant des arbitrages du budget de la Sécurité Sociale. C'était le titre d'un article du Monde le week-end dernier.
03:18Vous l'avez dit, vous avez obtenu une hausse inédite des crédits, 4,5 milliards d'euros en plus pour les personnes âgées dans le projet de financement de la Sécurité Sociale.
03:27Tout est tombé à l'eau. Question, c'est récupérable ? Parce qu'il y aura une loi spéciale pour mi-décembre, il y aura quoi dedans ?
03:36J'ai fait dans le travail budgétaire qui était le mien, j'ai fait la démonstration qu'on peut justement travailler sur un consensus pour aboutir à ces 4,5 milliards de crédits jubilantaires comme vous l'avez aussi rappelé.
03:48Par le passé, j'ai fait la démonstration que je savais élargir moi aussi ma réflexion puisque j'ai été porteur de six soins qui ont été adoptés à l'unanimité dans les six dernières années,
03:56au profit des parents d'enfants graves malades, au profit des aidants, au profit du repérage des troubles de neurodéveloppement chez les enfants.
04:02Aujourd'hui, tout cela est remis en cause parce que l'une loi d'urgence ne permettra pas de retrouver les dispositions indispensables qui avaient été mises,
04:14notamment je pense en particulier aux EHBAD qui sont en grande difficulté financière ces dernières années, sur lesquels on fléchait plus de 200 millions d'euros et un nouveau mode de financement qui leur a garanti des recettes pérennes.
04:25Donc ça ne sera pas dans la nouvelle loi d'urgence ?
04:27Il nous faut une loi d'urgence finalement pour autoriser les administrations à collecter l'impôt, à prélever la CSG, la CRDS qui sont des ressources indispensables pour pouvoir financer les mesures qui sont mises en place.
04:38Dernière question, Paul Christophe, vous gérez les affaires courantes, comme on dit, ça ressemble à quoi un agenda de ministre qui gère les affaires courantes ?
04:43Vous travaillez, vous avez encore des bureaux, vous avez une équipe, des réunions, des projets, qu'est-ce qui se passe là ?
04:48Tout à fait, on continue une trajectoire de réflexion. Hier, nous avions une réunion importante autour de la politique de l'aide sociale à l'enfance que je voudrais voir évoluer.
04:56Je travaille pour que mon ou ma successeur, le cas échéant, ou si je suis reconduit, que nous puissions ne pas perdre tout ce temps justement.
05:03On a vu combien ça a été compliqué de rebondir après la période électorale de juin, après l'été, et donc je souhaite qu'on puisse continuer sereinement à travailler sur ces sujets.
05:15Paul Christophe, ministre des missionnaires des solidarités, de l'autonomie et de l'égalité des femmes et des hommes, merci d'avoir été là.