93e congrès des Assises des départements de France. Attentes des présidents de département sur les coupes budgétaires : Michel Barnier s'exprimera dans la matinée. Le président de la Seine-Maritime, Bertrand Bellanger, est l'invité de RTL Petit Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 15 novembre 2024.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 15 novembre 2024.
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00:006h14 sur RTL, ce sera sans doute l'image politique du jour.
00:07Michel Barnier, tout à l'heure aux assises des départements de France à Angers.
00:11Des départements, ou en tout cas leurs présidents, qui font la soupe à la grimace depuis que
00:15le gouvernement leur demande de faire encore plus d'économies.
00:17Bonjour Bertrand Bélanger.
00:19Bonjour.
00:20Vous êtes le président du conseil départemental de Seine-Maritime et vous menacez ce matin,
00:24en tout cas vous et vos collègues de la droite et du centre, vous menacez de ne plus verser
00:28certaines aides sociales comme le RSA, par exemple à partir de janvier, si le gouvernement
00:33ne revient pas en arrière.
00:34Oui, c'est en fait en réalité aujourd'hui 103 départements, c'est-à-dire tous les
00:38départements de France et d'Outre-mer unis, qui vont accueillir le Premier ministre à
00:44Angers, il est d'ailleurs le bienvenu, pour lui rappeler en fait quelles sont les missions
00:49aujourd'hui des départements et comment les départements sont aux côtés de nos
00:54concitoyens et en particulier des plus fragiles.
00:57Donc ce n'est pas une opposition que nous apportons au Premier ministre, c'est bien
01:03le contraire de lui dire attention, attention, les départements aujourd'hui jouent un rôle
01:08extrêmement important pour nos concitoyens, vouloir en quelque sorte leur faire les poches
01:13aujourd'hui, c'est fragiliser notre pays.
01:17Alors par exemple pour vous, pour la Seine-Maritime, on vous demande de faire combien d'économies
01:20très concrètement ?
01:21Alors on nous demande de faire environ 50 millions d'économies.
01:25Pour vous donner un ordre de grandeur, il y a dix ans lorsque nous avons repris ce département,
01:31nous avons depuis dix ans divisé la dette, l'endettement du département par deux.
01:36Nous avons totalement maîtrisé la masse salariale, c'est-à-dire que nous avons géré de telle
01:42sorte que des économies évidemment soient faites.
01:45Donc aujourd'hui on nous demande de faire des économies supplémentaires et on y contribue
01:50tous les jours.
01:51Donc vous allez devoir tailler dans quoi très concrètement ?
01:53Non mais alors il va falloir faire des choix absolument terribles.
01:57Aujourd'hui de quoi s'occupent les départements ?
01:59Les départements s'occupent de l'enfance et en particulier l'enfance protégée, du
02:03handicap, de la précarité via le RSA, du grand âge, bon voilà.
02:08Est-ce que vous voyez dans ces différents sujets des éléments sur lesquels il va falloir
02:12faire des économies, faire des économies sur ces sujets alors que nous l'avons déjà
02:16fait ?
02:17C'est en quelque sorte affaiblir déjà, affaiblir encore un peu plus nos concitoyens
02:22qui sont les plus fragiles.
02:23Donc vous allez dire quoi à Michel Barnier tout à l'heure ?
02:25Ce n'est pas possible Monsieur le Premier Ministre ?
02:27Nous allons lui dire que ce n'est pas possible dans l'état actuel des choses, qu'il faut
02:31absolument, absolument amender cette proposition de PLF et tout particulièrement vers les
02:38départements parce que sinon nous allons en quelque sorte tellement fragiliser notre
02:45mode de fonctionnement que ce sont à la fois nos concitoyens qui vont évidemment le payer
02:50cher et surtout ensuite après, l'ensemble du territoire, la ruralité, les communes,
02:56les communes que nous accompagnons tous les jours, les communes c'est indispensable pour
03:00le lien social avec nos concitoyens.
03:01Mais vous le savez les finances sont dans le rouge, si à chaque fois tout le monde
03:04dit pas moi, pas moi, il n'y a pas d'économies qui seront faites donc sur quoi vous allez
03:09pouvoir tailler vous Bertrand Bélanger en Seine-Maritime ?
03:12Simplement pour reprendre ce que vous dites, nous avons déjà fait nous les départements
03:15ce que l'état aurait dû faire depuis longtemps.
03:18Quand le département de la Seine-Maritime divise sa dette par deux, l'état multiplie
03:22la sienne par deux voire par trois en fait.
03:25Bon tout ça n'est pas possible.
03:27Alors évidemment si on part ensuite après dans le concret, est-ce que vous imaginez
03:30un seul instant par exemple que nous ne soyons plus au point de nos concitoyens qui sont
03:35en situation du handicap qui sont de plus en plus nombreux ? Faudra-t-il le faire ? Faudra-t-il
03:40diminuer notre implication dans la prise en compte de l'enfance en danger ? Evidemment
03:46non.
03:47Faudra-t-il par exemple, alors que nous avons de plus en plus de personnes en situation
03:52de grand âge et c'est heureux, faudra-t-il diminuer notre implication auprès des états ?
03:58Evidemment non.
03:59Faudra-t-il diminuer par exemple notre soutien au sport et à la culture ?
04:03Donc quand vous dites ce matin on va couper le robinet du RSA à partir du 1er janvier
04:09si le gouvernement ne recule pas, ça reste une possibilité ce matin ?
04:12Tout est possible, tout est sur la table.
04:16Et c'est pour ça que j'insiste vraiment sur le fait que ce n'est pas une question
04:19de gauche ou de droite, moi-même je suis un président de département indépendant
04:24et fier de l'être.
04:25Ce sont 103 départements avec toute leur diversité, départements de France, d'outre-mer
04:30qui disent aujourd'hui on ne pourra plus.
04:32Donc on prévient, on prévient aujourd'hui, on est dans un esprit constructif évidemment,
04:38on prévient aujourd'hui, attention, attention, les départements n'ont pas de gras, les départements
04:43n'ont plus de muscles, ils sont aujourd'hui à l'eau.
04:46Donc c'est le message que vous allez faire passer tout à l'heure à Michel Barnier
04:50qui viendra vous voir aux assises des départements de France à Angers.
04:54Merci beaucoup Bertrand Mélanger d'avoir été avec nous ce matin sur RTL.