• l’année dernière
Cette semaine, Karine Joly est de retour sur le plateau de La victoire est en elles. La flyeuse, championne du monde de freefly en 2018 avec son compagnon Grégory Crozier, a vécu une année 2024 pleine de records, 6 au total. Au programme notamment des sauts au-dessus des pyramides de Gizeh, ou encore face à l'Everest. Elle a également sorti son premier ouvrage : L'horizon des possibles.

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Sport
Transcription
00:00♪ ♪ ♪
00:16Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport,
00:18soyez-les bienvenues dans votre rendez-vous
00:20dédié aux femmes dans le sport.
00:21Bienvenue dans La Victoire est en Elles,
00:23avec, vous le savez, très régulièrement,
00:25des femmes exceptionnelles, des championnes,
00:27d'anciennes championnes, des dirigeantes,
00:29des femmes engagées, des femmes passionnantes.
00:31Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir à mes côtés
00:34Karine Joly, qui a sorti ce livre exceptionnel.
00:37Karine, qui était déjà venue nous parler, il y a quelques années,
00:40de sa passion, c'est le saut.
00:43Alors, je ne sais pas si on peut le résumer, on va dire,
00:45le saut en parachute, mais pas que.
00:47Les défis, les lieux extraordinaires.
00:51Enfin, j'ai l'impression que tu réinventes un peu,
00:54avec tes camarades, cette discipline.
00:56Oui, on essaye, en tout cas.
00:57C'est sûr qu'elle a multiples visages
00:59et qu'on a la chance de pouvoir la pratiquer
01:01dans les plus beaux endroits de notre planète.
01:03Alors, avec ton compagnon, Grégory Crozier,
01:06vous avez tenté encore des nouveaux records,
01:08il y a très peu, c'était il y a quelques jours,
01:10à peine, en Arizona.
01:11C'était samedi dernier, où on a réalisé un nouveau record
01:15de freefly en tête en haut,
01:17et on a amené le plus grand nombre de personnes
01:19qui peuvent se tenir la main au même moment.
01:21On a fait 96 personnes dans le ciel d'Arizona.
01:24Et on a quelques images qu'on va pouvoir regarder.
01:26Raconte-moi, comment naît un projet comme ça ?
01:28Alors, en fait, souvent, c'est organisé par les Américains
01:32qui ont beaucoup d'espace.
01:34Là, ce qu'on voit, c'est la répétition au sol.
01:36Tout à fait.
01:37Avant de se lancer, on fait une répétition au sol
01:40et ensuite, on va essayer de se réunir tous en chute libre.
01:44Et la technique, la difficulté,
01:47c'est d'avoir justement assez de techniques de vol
01:49pour pouvoir adapter sa vitesse au groupe
01:51et venir s'accrocher, puis après, suivre les vagues
01:53et les déplacements qu'on peut avoir.
01:55On peut se faire pousser par l'air.
01:57Donc, c'est pas évident.
01:58Parce que ce que l'on voit sur les images, évidemment,
02:00c'est que tout est archi-répété.
02:02C'est qu'au début, vous êtes 4,
02:03puis c'est comme une toile d'araignée.
02:04Ça vient petit à petit.
02:05C'est pas n'importe qui qui se met n'importe où.
02:07Et donc, il faut attendre.
02:08Et puis, pendant ce temps-là, on descend à quelle vitesse ?
02:10Alors, je pense que là,
02:11on est dans des gammes de 250 km heure, à peu près.
02:14Donc, à 250 km heure, on a un temps limité
02:16parce qu'il y a un moment où il faut ouvrir.
02:18Oui, tout à fait.
02:19Donc, on a à peu près 50 secondes utiles, on va dire.
02:22Donc, les avions volent en formation.
02:24On a la base, donc, qui est le cœur de la figure
02:26qui est dans l'avion, l'IDE,
02:28et qui commence à partir.
02:29Ensuite, tous les autres avions sortent
02:32et puis viennent se réunir en chute libre
02:35et viennent petit à petit s'accrocher par séquence.
02:37Et chaque personne a une place attitrée.
02:40Donc, la difficulté, c'est de venir aponter
02:42sans créer de vagues,
02:43sans pousser ses camarades qui sont devant.
02:45Et puis tenir, une fois qu'on a les deux mains prises,
02:47arriver à trouver son équilibre avec ses jambes
02:49et puis le reste de son corps
02:51pour maintenir la position
02:53et ne pas créer de tension dans la figure.
02:55Donc, vous avez battu un record du monde.
02:57On est passé de 84 personnes à 94, c'est ça ?
02:59À 96.
03:0096. On a échoué à 100.
03:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:03C'était le temps ?
03:04Il y a eu des petites fautes qui ont été faites ?
03:06Alors, on a commencé, en fait, la semaine
03:08à essayer de faire des sauts à 111.
03:10Et puis, c'était franchement vraiment bien parti.
03:15C'est très technique,
03:16mais tous les gens qui sont ici ont été sélectionnés.
03:18Ils ont fait des entraînements, soit des stages
03:20ou soit c'est des gens qui ont déjà beaucoup de records
03:22à leur actif.
03:23Mais c'est, je pense, la position la plus difficile
03:26puisqu'elle n'est pas du tout aérodynamique.
03:29On a les deux jambes vers le bas
03:31avec la partie du tronc qui est lourde
03:33et qui a envie de basculer sur l'arrière.
03:35Donc, c'est vraiment pas évident.
03:36Instable.
03:37C'est instable.
03:38Et on est à 250 km heure.
03:39Voilà.
03:40Et donc, même si on est un très bon flyer,
03:42ça reste très technique.
03:44Donc, on n'était vraiment pas loin du 100,
03:47mais à un moment donné,
03:48on était pris de court par le temps
03:50et les gens allaient rentrer chez eux.
03:52Donc, il fallait qu'on valide quelque chose.
03:54Et donc, les organisateurs ont fait le choix
03:56de descendre un petit peu jusqu'à 96
03:58et on a réussi la prouesse.
04:00Alors attention, celles et ceux qui nous regardent aujourd'hui
04:02vont être jaloux parce que la vie de Karine,
04:04c'est quelque chose, on ne s'ennuie pas.
04:05Donc, ça, c'était la semaine dernière en Arizona.
04:07Et puis, comme il y a eu un mois de novembre avant,
04:09on s'est dit avec son chéri,
04:10ils se sont dit, bon, on va essayer de faire autre chose.
04:12Et là, le défi, c'était quoi ?
04:13C'était d'aller fêter le 10 000e saut de ton chéri, de Grégory,
04:19et de le faire pas n'importe où.
04:21C'était à 7 000 mètres d'altitude et c'était où ?
04:23C'était au Népal.
04:24Oui, face à l'Everest.
04:25Mais qu'est-ce que c'est que ce truc encore ?
04:27Vas-y, raconte.
04:28Eh bien, je ne sais pas ce qu'il lui a pris.
04:29Et on a les images.
04:30Vas-y, vas-y.
04:31Non, en fait, voilà, il voulait marquer le coup
04:33pour le 10 000e saut.
04:3410 000 sauts en parachute.
04:35C'est quand même long d'arriver jusqu'ici.
04:37Moi, j'en suis vers les 7 500 à peu près.
04:40Et donc, il s'est dit,
04:42on a un copain qui fait ça, en fait, une fois par an.
04:45Il va faire 2-3 sauts d'exception.
04:47On est en hélico, là ?
04:48On est en hélicoptère, oui.
04:49Donc, on décolle de 4 000 mètres.
04:51Et on décolle donc de l'endroit,
04:53enfin de l'altitude à laquelle normalement on saute d'un avion.
04:56Donc, l'air est beaucoup moins porteur en altitude
04:58et c'est une sacrée prouesse de monter jusqu'à 7 000, du coup.
05:01Il nous faut emporter des masques avec de l'oxygène
05:04pendant la chute libre.
05:05Et puis, même, on sent que l'hélicoptère a du mal à monter
05:08au bout d'un certain temps.
05:09Les pales qui tournent un peu dans le vide.
05:10Donc, c'est vraiment un saut très technique.
05:12Et on a eu la chance de pouvoir le réaliser
05:15et de s'élancer dans ce décor complètement incroyable
05:18au cœur de la chaîne de l'Himalaya
05:20et avec l'Everest juste dans notre dos.
05:22Donc, c'était vraiment fabuleux.
05:23Est-ce que là, il y avait une chorégraphie particulière
05:25où là, il arrive vite le sol ?
05:26Ou est-ce qu'on se faisait juste un petit kiff
05:28et vous avez tellement l'habitude de sauter ensemble ?
05:30Alors, c'est un peu ça.
05:31On avait quand même prévu une chorégraphie qu'on voulait réaliser.
05:34Je trouvais ça sympa vu que c'était lui un petit peu
05:38qui était en lumière.
05:39De le mettre justement avec l'Everest dans son dos
05:43en position de lotus et puis que je lui tourne autour.
05:47Donc, on avait vite fait répéter ça.
05:48Et puis après, c'est les années d'expérience et de saut ensemble
05:50qui ont permis de le réaliser du premier coup.
05:53Alors, début décembre, l'Arizona.
05:55Novembre, l'Alaska.
05:58Alors, on a oublié, il y avait l'Égypte juste avant ça.
06:01C'est ce que j'allais dire.
06:02Et juste avant, les pyramides de Gizeh.
06:04Un truc sympa, histoire de se faire plaisir.
06:06Kéops, Képhrène, Mykérinos racontent.
06:08Et bien, donc pareil, on a la chance d'être invité chaque année
06:11sur cet événement qui est organisé par deux Égyptiens
06:14qui sautent en parachute et qui invite le monde entier
06:19à venir partager des moments de chute libre au-dessus des pyramides.
06:23Ça se passe souvent fin octobre, début novembre.
06:25Et là, on a encore eu la chance de s'élancer
06:28au-dessus des grandes pyramides d'Égypte cette année encore.
06:31C'est spectaculaire.
06:32On ne s'en lasse pas.
06:33À chaque fois, on a l'impression de prendre son pied
06:35et de découvrir les choses différemment.
06:38Oui, complètement.
06:39En fait, là, c'était la sixième fois pour nous.
06:41Et c'est ce que j'explique aussi dans mon livre.
06:43C'est vraiment, à chaque fois, on est saisi par la beauté
06:47et le mystère de ces géants de l'humanité.
06:50Et de pouvoir les voir, les observer sous différents angles,
06:53parce qu'on a la partie en chute libre,
06:55on est vraiment largué juste au-dessus.
06:56Et puis toute la partie sous voile où on évolue en fait autour.
07:00Et puis on vient se poser juste devant Kéfrène.
07:03C'est celle qui a le chapeau.
07:04Et c'est complètement dingue à chaque fois.
07:07En fait, ça laisse un peu sans mots même.
07:09C'est très difficile de trouver les mots pour le décrire.
07:11C'est assez magique.
07:12On le disait, cette année 2024 est l'année de tous les records,
07:14cinq records du monde.
07:16Je voudrais qu'on s'arrête deux secondes sur celui établi en Californie.
07:20Mais juste avant, à chaque fois, c'était aux États-Unis.
07:22Pourquoi les Américains font des choses mieux que nous ?
07:25Alors en fait, la plupart du temps, c'est juste parce qu'ils ont une flotte aérienne
07:29beaucoup plus importante qu'en France.
07:31Et puis ils ont une météo souvent plus clémente de par la taille de leur pays.
07:36Donc en Floride, c'est vrai que quand on part au mois de mars,
07:39on a une météo extraordinaire et c'est un peu l'été pour nous.
07:43Et puis en Arizona, même si là, la semaine dernière, il faisait un peu frais,
07:48pendant la journée, dès qu'il y a le soleil, ça chauffe.
07:50Donc on est rapidement en t-shirt.
07:52Donc c'est vrai que pour toutes ces conditions-là,
07:55c'est plus facile de les faire aux États-Unis.
07:56Alors je disais 5, mais c'est 6 avec celui de la semaine dernière.
07:59En Californie, vous avez battu le record du monde avec 64 free flyers,
08:034 points en 50 secondes tête en bas.
08:06Explique-moi et on va regarder les images.
08:07Oui, donc les records, c'est soit le maximum de personnes
08:10qui vont se tenir la main dans une position particulière
08:13ou soit moins de personnes, mais qui vont réaliser plusieurs figures
08:18dans une seule chute libre.
08:20Et donc là, c'est ce qu'on appelle la séquence.
08:22C'est-à-dire qu'au lieu de faire une seule figure
08:24où on a un maximum de gens qui viennent s'accrocher,
08:26là, on vient s'accrocher une première fois.
08:28Une fois qu'il y a ce premier point, on a un signal, on lâche.
08:32Et là, on change de figure.
08:34On vient refermer.
08:36Encore un signal et on rechange de figure.
08:38Et là, on a réussi à faire 4 points.
08:40C'est extraordinaire.
08:41À 64 personnes, c'est quand même une belle prouesse.
08:43Là, on est tête en bas ?
08:45On est tête en bas.
08:46Donc on est dans des vents de 281 km à peu près.
08:48My God.
08:49Oui.
08:50Ce qui est ouf, c'est que vous avez une telle agilité.
08:53L'impact de l'air sur moi, j'imagine qu'il est bouleversant.
08:57Et je pèse mes mots.
08:58Mais chez vous, que vous soyez debout, horizontal, tête en bas,
09:02c'est la même chose.
09:03Vous arrivez à maîtriser aussi bien.
09:05Il n'y a pas un truc plus perturbant
09:06où on se dit qu'on est meilleur pour je ne sais quelle position ?
09:09Alors si.
09:10En fait, ça prend des années à dompter son corps dans l'air.
09:13T'as combien de sauts aujourd'hui ?
09:147 500.
09:15Ok, je comprends mieux.
09:16Et c'est vrai que ça se fait par étapes.
09:18Donc c'est long, mais chaque étape est rigolote.
09:20En fait, c'est vraiment une victoire à chaque fois.
09:23Et donc, je pense que le plus technique pour les records,
09:27c'est celui qu'on vient de réaliser en Arizona, la position assise.
09:30Parce qu'une fois qu'on a les deux mains prises,
09:31on ne peut plus vraiment se servir de ses bras pour s'équilibrer.
09:34Et s'il y en a un qui t'embarque latéralement, tout le monde part.
09:36C'est difficile de résister à ça.
09:38Et en tête en bas, c'est un petit peu plus long à la maîtriser.
09:41Par contre, c'est un petit peu plus facile de se déplacer
09:44une fois qu'on a compris comment gainer son corps
09:46et tenir pour résister à la pression de l'air
09:49ou à la pression des copains qui viendraient pousser un peu.
09:51On va revenir sur autre chose, et notamment un spectacle de nuit.
09:54Quelque chose de fantastique.
09:55Je voudrais qu'on revienne deux secondes,
09:56parce qu'on s'arrête sur tes débuts.
09:58Toi, comment tout a commencé ?
10:00Alors moi, j'ai découvert la chute libre un peu par hasard.
10:03C'était pour mon anniversaire des 18 ans.
10:06Ma famille m'a fait une super surprise.
10:08Ils m'ont emmenée à l'aérodrome de Lyon-Corbat,
10:10parce que je suis lyonnaise à la base.
10:12Et ils m'ont offert un saut en tandem.
10:14Pourquoi ? T'es pas casse-coute ?
10:15Ou tu disais j'aimerais bien un jour faire ça ?
10:17Ou tu faisais du sport, déjà ?
10:18Alors on faisait beaucoup de ski dans la famille.
10:20Et c'est vrai que, du coup, ce goût pour la vitesse,
10:23j'aime bien découvrir les choses.
10:25Et je pense qu'ils se sont dit que c'est quelque chose
10:27qui allait me plaire, d'essayer au moins cette nouveauté.
10:29Et t'avais jamais exprimé ce souhait ?
10:31Pas forcément, non, non.
10:32Ok, donc ce jour-là, tu te souviens, on te dit
10:34« Tiens, tu vas aller faire un saut en tandem. »
10:36Expliquons pour celles et ceux qui nous regardent,
10:37ceux qui ont un saut en tandem.
10:38Donc un saut en tandem, c'est un saut en chute libre.
10:41C'est-à-dire qu'on va être accroché à un moniteur
10:43et on va s'élancer à 4000 m depuis un avion,
10:46la plupart du temps.
10:47Et on va avoir donc à peu près 3000 m de chute libre.
10:50Et ensuite, la voile se déploie.
10:52C'est le moniteur tout le temps qui gère.
10:54Donc c'est un petit peu le manège pour découvrir la chute libre.
10:56C'est un saut de découverte, on va dire.
10:57Voilà.
10:58Un saut de découverte, sauf que l'impact de l'air,
11:00puisque le moniteur est dans le dos,
11:02l'impact de l'air, c'est toi le premier
11:05qui prends les 250 km heure de vent dans la figure.
11:07Oui, complètement.
11:08Et du coup, c'est là où justement, on a la surprise.
11:10On s'attend à sauter dans le vide.
11:12Et du coup, comme on ne sait pas à quoi s'attendre,
11:14on s'attend plutôt, je ne sais pas,
11:16on imagine qu'on va tomber, tomber, tomber.
11:17Oui.
11:18Et en fait, on se rend rapidement compte
11:19qu'on est sur un coussin d'air.
11:21Et on sent tout cet appui, toute cette pression
11:23de ce coussin invisible sur lequel on peut finalement jouer.
11:26Et c'est ça qui est extraordinaire,
11:28c'était de découvrir toutes ces nouvelles sensations
11:30et de se dire, mais il y a quelque chose à faire là
11:32et d'avoir envie d'en savoir plus
11:34et du coup, d'apprendre à sauter seul.
11:36C'est ça qui est fou effectivement, comme tu le dis.
11:38Et je pense même qu'on peut utiliser le mot
11:40de stabilité presque.
11:42Parce qu'on va tellement vite qu'on sent ce truc-là.
11:45Alors après, la maîtrise, ça c'est votre génie à vous.
11:47Mais même un débutant sur un saut en tandem,
11:50le sent, alors parce qu'il a la maîtrise
11:52de l'instructeur derrière.
11:53Mais c'est ça voler.
11:56Ah oui, c'est vraiment ça voler.
11:58Et encore plus, je trouve dans ma discipline
12:00qui s'appelle le freefly.
12:02Et le freefly, en fait, c'est le vol livre, littéralement.
12:04C'est-à-dire qu'on va vraiment chercher
12:06à mettre son corps dans les trois dimensions.
12:08Et quand on apprend à dompter son corps
12:10dans les trois dimensions et qu'on arrive
12:12à maîtriser ça, on a des déplacements
12:14qui sont complètement surhumains.
12:16Et donc, le temps de cette chute livre,
12:18on a des super pouvoirs où on arrive à se déplacer
12:20sur la tête, à se mettre en orbite autour de quelqu'un.
12:22Et c'est vraiment une sensation complètement dingue.
12:24Alors surhumain, ça me plaît,
12:26parce que j'allais te poser la question,
12:28est-ce qu'on comprend mieux les oiseaux ?
12:30Alors oui.
12:32Déjà, quand on les regarde, on se dit
12:34là, il est en train de se faire plaisir.
12:36Ah, c'est vrai. Ça, c'est génial.
12:38Vas-y, développe ça, c'est génial.
12:40Tu sens quand l'oiseau, il n'est pas en train
12:42de se déplacer pour aller du nid et aller chercher à manger,
12:44mais quand est-ce qu'il...
12:46Toi, tu ressens et tu sais que là, il est en train de prendre son pied.
12:48Du moins, c'est ce qu'on projette.
12:50C'est ce qu'on projette, parce que c'est vrai
12:52que des fois, on les voit juste s'amuser
12:54avec des courants
12:56ou on les voit planer et puis redescendre
12:58et puis hop, se remettre un petit peu
13:00en planer.
13:02C'est génial.
13:04En fait, ce qui est extraordinaire,
13:06c'est de pouvoir se projeter quand on voit un oiseau qui pique
13:08et qui ressource,
13:10de se projeter en train de le vivre
13:12parce qu'on peut, nous aussi, le faire
13:14avec son corps, finalement. C'est ça qui est dingue.
13:16Ça, c'est assez magique. Donc, tu es en train de nous expliquer
13:18qu'aujourd'hui,
13:20tu comprends ce que vit un oiseau,
13:22que tu fais des choses
13:24que tu as vues un oiseau faire.
13:26On en est là.
13:28On en est là. Je ne peux pas encore remonter.
13:30Je n'ai pas trouvé la technique.
13:32Et je ne peux pas non plus voler. Enfin, si.
13:34Je ne peux pas me poser comme il me faut un parachute.
13:36Voilà. Mais par contre, on peut se poser
13:38avec toute une délicatesse.
13:40On a des voiles qui sont très performantes
13:42et qui nous permettent vraiment d'atterrir
13:44avec juste des petits pas.
13:46J'aimerais qu'on revienne sur ce record du monde
13:48en Arizona,
13:50le véritable spectacle pyrotechnique
13:52réalisé en pleine nuit.
13:54Ça, c'était fabuleux.
13:56Ça, c'est vraiment, clairement,
13:58la chose la plus dingue.
14:00Le concept, c'était de prendre les meilleurs mondiaux,
14:02surtout les gens
14:04qui ont beaucoup d'expérience en record,
14:06puisque, en fait,
14:08c'est partie des Américains
14:10qui se sont dit, on va établir
14:12un record de nuit.
14:14Et ça, c'était jamais fait avant.
14:16Et en fait,
14:18pour que ce soit encore plus spectaculaire
14:20et puis aussi pratique
14:22à vivre,
14:24ils se sont débrouillés pour nous avoir
14:26de la pyrotechnie. Et donc, on avait
14:28trois fusées qu'on pouvait déclencher
14:30une fois qu'on sortait de l'avion
14:32pour avoir ces gerbes de lumière
14:34qui étaient complètement incroyables.
14:36Et des combis fluo.
14:38Et on avait des combis LED
14:40avec des secteurs de couleurs.
14:42Donc, il y avait tout un procédé
14:44où il fallait les meilleurs mondiaux
14:46pour ne pas se poser la question
14:48et venir prendre sa place pour s'accrocher.
14:50C'est magique.
14:52Et puis, il y a
14:54ces gerbes de feu, entre guillemets.
14:56Donc, il faut arriver par le côté
14:58pour ne pas prendre, j'imagine, de particules
15:00ou se faire éblouir.
15:02Alors, il y avait à peu près 50 cm
15:04où la flamme
15:06est chaude. Mais après,
15:08c'est froid. Donc, ce qu'il faut, c'est s'assurer
15:10de ne pas venir en contact
15:12contre quelqu'un qui est devant nous.
15:14Parce que là, effectivement, ça peut brûler du matériel.
15:16Donc, il faut vraiment une très grande maîtrise.
15:18Et surtout, beaucoup d'expérience
15:20en compétition
15:22ou en performance sous pression
15:24puisque les sauts de nuit
15:26comportent vraiment beaucoup plus de risques
15:28que les sauts normaux.
15:30Parce que de nuit,
15:32on a du mal à estimer ces distances
15:34entre nous.
15:36Donc, j'aimais l'inertie
15:38de ces déplacements pour ne pas venir percuter
15:40quelqu'un, justement, en l'air.
15:42Et puis aussi, gérer...
15:44Les flammes vous permettent de mieux évaluer
15:46justement la distance, la vitesse ?
15:48Pas tant que ça.
15:50Non, pas tant que ça. Par contre, ça permet de mieux se voir
15:52parce que ça crée quand même une sacrée boule de lumière.
15:54Mais par contre, quand on doit se retourner
15:56et partir chacun dans son coin pour ouvrir son parachute,
15:58on est tous censés faire un demi-tour
16:00et partir en ligne droite.
16:02Parce que, justement, on veut éviter
16:04que les trajectoires convergent.
16:06Donc, là aussi, il faut être sûr que les flyers soient
16:08assez compétents pour se fier à leurs sensations
16:10parce qu'on passe de
16:12s'ennuyer par la lumière à je me retourne,
16:14je suis tout seul dans le noir et j'ai plus aucun repère.
16:16Et là, je dois partir droit
16:18et aller ouvrir mon parachute loin les uns des autres
16:20pour pas qu'il y ait risque de s'en mêler.
16:22De percussion.
16:24Voilà. Et une fois que j'ai mon parachute qui est ouvert,
16:26il faut que je puisse me repérer facilement
16:28pour aller me poser sur la zone qui est éclairée
16:30puisqu'il n'y a qu'une seule zone qui est éclairée
16:32et les autres endroits, c'est dans le noir.
16:34Donc, se poser dans le noir, c'est compliqué
16:36de freiner au bon moment et du coup,
16:38potentiellement, je peux me casser
16:40rapidement des os.
16:42Donc, il y a toute cette pression à gérer.
16:44Freiner, c'est tirer sur les suspentes pour que la voile se gonfle et ralentir.
16:46Quand la voile s'ouvre, on a deux commandes jaunes
16:48qu'on décroche. Si on tire à droite, ça va à droite,
16:50à gauche, à gauche. Et si on tire les deux, ça freine.
16:52Et le risque supplémentaire,
16:54c'est avec l'emport de pyrotechnie,
16:56on est dans des avions qui sont munis
16:58d'oxygène puisqu'on monte un peu plus haut
17:00pour nous laisser le temps de se rassembler en chute.
17:02À combien vous montez ?
17:04Là, on est monté à 5500 mètres, à peu près.
17:06Et donc, on respire de l'oxygène.
17:08C'est bien que de la pyrotechnie avec de l'oxygène,
17:10ça fait un peu une bombe.
17:12Donc, il fallait vraiment...
17:14Il fallait qu'il n'y ait personne
17:16qui soit stressé
17:18et qui déclenche la pyrotechnie
17:20en voulant mettre sa caméra, par exemple,
17:22puisqu'on avait des petits boîtiers aux poignets.
17:24Donc, il faut faire attention à tout ça.
17:26Il faut faire attention, il faut être sacrément vigilant.
17:28Après, on avait aussi des plans B.
17:30On avait des couvertures anti-feu dans l'avion.
17:32On avait tout un protocole à respecter
17:34au cas où il y ait
17:36une mise en route intempestive.
17:38On comprend mieux, là, quand vous vous séparez
17:40et le danger de ne pas venir se percuter, quoi.
17:42Oui. Non, ça, c'était fabuleux.
17:44C'est complètement...
17:46Rappelle-moi, à combien vous sautez de l'avion ?
17:48D'altitude ?
17:50Non, non, de personne. Tu m'as dit...
17:52Alors là, on était 42 parachutistes
17:54dans la formation et on avait 3 vidéomanes autour de nous.
17:56Pouah !
17:58C'est extraordinaire, ça.
18:00Complètement dingue.
18:02C'est combien de mois d'organisation, de préparation ?
18:04Parce qu'il y a beaucoup de monde
18:06et on communique par mail.
18:08Comment ça se passe ?
18:10Alors, les Américains, eux, qui ont organisé ça,
18:12ont préparé vraiment longtemps en amont
18:14pour aussi pouvoir se procurer
18:16le matériel nécessaire,
18:18parce que c'est vraiment pas facile
18:20de se procurer de la pyrotechnie.
18:22Et puis, il faut aussi les autorisations
18:24d'une drop zone qui acceptent,
18:26justement, d'avoir des gens
18:28qui amènent quelque chose d'inflammable
18:30dans un avion muni d'oxygène.
18:32C'était ça.
18:34Donc, eux, ils ont vraiment mis, je pense,
18:36plus d'une année à organiser tout ça.
18:38Et nous, on nous a contactés
18:40à partir de...
18:42Oui, 8 mois en amont.
18:44Et puis, il y a eu une sélection
18:46quand on nous proposait...
18:48On recevait un e-mail qui nous proposait
18:50de venir participer à cet événement.
18:52Si on avait envie de participer à l'événement,
18:54il fallait après qu'on remplisse un formulaire
18:56avec plein de questions,
18:58combien d'années de compétition on a fait,
19:00combien d'années de compétition.
19:02Enfin, c'était vraiment très rigoureux.
19:04Et du coup, c'était très rassurant aussi
19:06parce qu'on savait qu'en allant là-bas,
19:08on aurait vraiment des gens
19:10qui sont vraiment bien câblés
19:12et qui risquaient pas, justement,
19:14de faire quelque chose d'incohérent.
19:16Vous aviez...
19:18Ça a jamais été fait, hein?
19:20Non.
19:22Vous aviez le sentiment
19:24que vous alliez faire un truc révolutionnaire,
19:26nouveau, inédit, compliqué,
19:28vous aviez anticipé tout ça,
19:30mais quand même, malgré tout,
19:32la pression et la boule au ventre
19:34de se retrouver dans ce premier avion
19:36qui partait de nuit...
19:38Parce qu'en fait, moi, je pensais
19:40qu'on allait faire pas mal d'essais de jour
19:42avec le matériel, tout ça.
19:44On en a fait un,
19:46et après, on est allé direct
19:48sur les tentatives de nuit.
19:50Et on sentait vraiment
19:52que tout le monde était super focus,
19:54super concentré,
19:56et c'était vraiment quelque chose
19:58de très intense à vivre tous en groupe.
20:00Et une fois fini, arrivé au sol?
20:02Alors, arrivé au sol, on attendait
20:04d'être sûr que tout le monde ait bien pu atterrir
20:06sur la zone éclairée et qu'il y ait aucun blessé.
20:08Il y en a eu aucun, il y a eu aucun incident.
20:10Mais c'est vrai qu'une fois
20:12que tout le monde était là
20:14et qu'on savait que tout le monde était bien,
20:16là, on voyait des pépites
20:18dans les yeux de tout le monde,
20:20et même des parachutistes.
20:22Là, justement, dans ceux qui organisaient le record,
20:24c'est énorme.
20:26C'est vraiment des gens qui ont dédié leur vie au para
20:28et qui sautent tous les jours,
20:30donc on pourrait s'imaginer qu'ils pourraient
20:32devenir un peu blasés,
20:34mais ce type de record-là,
20:36c'est tellement dingue, ce type de saut,
20:38que même eux avaient complètement
20:40des paillettes dans les yeux.
20:42Donc toi, aujourd'hui, tu peux dire
20:44« J'y étais ».
20:46Oui, j'y étais, et puis je ne suis pas prête
20:48de l'oublier.
20:50J'imagine bien.
20:52Je pense qu'on devait peut-être être 15 %
20:54et aujourd'hui,
20:56on a 30 % de femmes
20:58dans le parachutisme sportif.
21:00Alors pourquoi pas 50 ?
21:02Tu sens des réticences auprès des femmes ?
21:04C'est une bonne question.
21:06Non, je ne pense pas qu'il y ait de réticences
21:08puisqu'en plus, c'est un sport qui s'est vraiment
21:10démocratisé et qui est très sécurisé
21:12et encadré,
21:14du moins en France, particulièrement.
21:16Et je pense peut-être
21:18que c'est plus peut-être sur la durée.
21:20Je pense que les femmes
21:22s'arrêtent à un moment pour fonder une famille
21:24ou pour
21:26continuer une carrière.
21:28Et les hommes, je ne sais pas,
21:30c'est peut-être plus...
21:32Ou alors c'est dans le concept
21:34qu'on en a. Il y a peut-être encore des gens
21:36qui considèrent le parachutisme un peu comme un truc...
21:38Dangereux ?
21:40Oui, dangereux, ou très masculin,
21:42très militaire, alors qu'il a beaucoup évolué.
21:44Je pense que les femmes qui viennent
21:46côtoyer ce milieu, justement,
21:48sont agréablement surprises
21:50et ont envie justement d'y rester ou de s'y mettre.
21:52Je voudrais revenir sur un saut en particulier.
21:54En novembre 2022, tu avais réalisé un saut
21:56100% féminin aux Etats-Unis.
21:58C'était pour les 100 ans d'obtention du droit
22:00de vote des femmes là-bas aux Etats-Unis.
22:02Vous étiez 80 femmes à effectuer ce saut.
22:04C'était quelque chose d'au-delà du symbole, j'imagine ?
22:06Ah ouais, alors ça, c'était vraiment génial
22:08et très très bien chapeauté, organisé.
22:10C'est la première fois
22:12qu'une équipe 100% féminine
22:14s'occupait de ça.
22:16Et on a trouvé que c'était
22:18la recette gagnante, en fait.
22:20Parce que souvent, les records mixtes
22:22sont organisés par plutôt des hommes
22:24en général.
22:26Et c'est plus compliqué.
22:28Je ne sais pas comment dire.
22:30Les femmes gèrent vraiment bien ça.
22:32Il n'y a pas d'égo ou très peu.
22:34Et c'était vraiment une superbe
22:36ambiance de bienveillance.
22:38Et le message à travers ça, c'était
22:40d'encourager les femmes du monde entier,
22:42peu importe sportives ou pas,
22:44à vivre une vie audacieuse.
22:46Et à aller au bout de leurs rêves,
22:48peu importe quels sont les rêves, en fait.
22:50Et c'était génial et ça a vraiment bien marché.
22:52Toi, t'avais un rêve, c'est faire un bouquin,
22:54c'est fait, l'Horizon des Possibles,
22:56oser rêver, oser agir. T'es fière de ça ?
22:58Je suis assez fière parce que c'était parti
23:00vraiment sur un truc
23:02comme ça, un délire un peu,
23:04pendant le confinement, de quelqu'un qui m'a lancé
23:06ce défi. J'ai dit, tu sais quoi, pourquoi pas ?
23:08J'ai commencé à m'y mettre
23:10et comme tout ce que je commence, j'aime bien le finir.
23:12Et donc je suis assez fière, ça m'a pris du temps
23:14puisque je continuais à être assez active
23:16en parallèle et donc il fallait que je me trouve
23:18des moments pour écrire et voilà le résultat.
23:20Avant d'accueillir Julie Caron
23:22d'Eau Féminin pour parler
23:24d'une autre championne,
23:26deux petites questions rapides.
23:28Ton projet le plus fou,
23:30en parachutisme évidemment,
23:32que tu n'as pas encore réalisé et dont tu te dis
23:34quelque part, je le ferai.
23:36C'est une bonne question.
23:38Je ne me suis pas
23:40projetée sur...
23:42Tu as bien des rêves ?
23:44Oui, j'en ai plein.
23:46Oui, j'en ai plein, j'en ai plein.
23:48Je ne sais pas si je peux le dire.
23:50Je ne peux pas le dire
23:52parce qu'en fait, il faut que ce soit un projet,
23:54je viendrai en parler après.
23:56Un rêve ? Dis pas tout mais vas-y un peu.
23:58Non, alors un grand
24:00souhait, ce serait de
24:02revivre encore
24:04et peut-être différemment, ces sauts de
24:06pyrotechnique qu'on a fait.
24:08Une même équipe très compétente.
24:10Pourquoi pas partir sur des sauts artistiques
24:12avec la pyrotechnie au pied ?
24:14Je pense qu'il y a des choses à faire.
24:16En même temps, c'est chaud parce qu'il y a quand même ces gerbes.
24:18Oui.
24:20Tu as 43 ans, pardon.
24:22Tu comptes t'arrêter où ?
24:24Je ne compte pas m'arrêter.
24:26Voilà, ça, ça me plaît.
24:28On va parler aussi d'autres championnes et on va accueillir
24:30Julie Caron juste après ceci.
24:38Julie Caron est avec nous. Bonjour Julie.
24:40Bonjour Alexandre. Bonjour Carine.
24:42Tu es la rédactrice en chef
24:44d'Eau Féminin. Tu reviens très régulièrement
24:46pour nous parler de ces femmes
24:48qui ont changé les choses, de ces
24:50championnes innovantes.
24:52Et là, on en a une. Accrochez-vous.
24:54Oui, aujourd'hui dans Sacré Championne,
24:56évidemment, je vais vous parler de parachutisme
24:58et j'aurais pu choisir
25:00de parler de Jeanne Geneviève Garnerin.
25:02Donc Carine, je pense que tu sais qui c'est.
25:04C'est donc la première femme parachutiste
25:06de l'histoire. Et en plus, elle est française.
25:08Maintenant, j'ai choisi une femme
25:10qui avait tant d'audace, qui m'a fait
25:12un peu penser à toi.
25:14C'est Tiny Brodwick qui a un
25:16parcours vraiment incroyable.
25:18Alors, parle-nous de cette jeune femme.
25:20Alors, son vrai prénom, c'est Geordia. Mais donc, pourquoi on l'appelle
25:22Tiny ? Parce qu'elle fait 1m50,
25:2436 kilos, c'est vraiment un petit poids plus.
25:26Une crevette.
25:28Mais il ne faut pas se fier à sa taille.
25:30Elle voyait les choses en grand, même très grande.
25:32Tiny Brodwick. Dès l'âge de 15 ans,
25:34elle commence à réaliser des sauts
25:36depuis des Mangolfières, des sauts très audacieux.
25:38Et en plus, ce qui était marrant,
25:40c'est qu'elle était habillée un peu comme une poupée.
25:42Elle avait des rubans, elle avait
25:44des petits volants, etc.
25:46C'était un peu la Doll Girl des forces américaines.
25:48Mais c'est en fait
25:50que le début de son histoire.
25:52Elle sautait, on voit la photo, c'est sous coupole.
25:54Vraiment, c'est demi-cercle.
25:56Donc là, ça veut dire que 1,
25:58c'était beaucoup moins malléable
26:00et que l'arrivée était tendue
26:02parce qu'on arrive très vite.
26:04Donc là, c'était vraiment du spectacle.
26:06Mais en 1913, elle rencontre
26:08le célèbre pilote Glenn Martin.
26:10C'est celui qui va fonder l'aéronautique moderne.
26:12Et ensemble, à ce moment-là,
26:14ils font l'impensable.
26:16Tiny devient la première femme
26:18de l'histoire à sauter
26:20depuis un avion en parachute.
26:22Et ça, c'est au-dessus de Los Angeles.
26:24Los Angeles, dites-donc. C'est normal,
26:26c'est une Américaine, mais c'est audacieux.
26:28Imaginez, elle est suspendue
26:30dans l'avion à un trapèze.
26:32Et là, voilà, elle tire un levier,
26:34elle lâche, elle fait un saut dans le vide.
26:36Donc c'était pas mal pour une première.
26:38Mais c'est pas tout, elle s'arrête pas là.
26:40En 1914, donc l'année d'après,
26:42début de la Première Guerre mondiale,
26:44et là, en fait, l'armée américaine
26:46fait appel à elle pour démontrer
26:48les usages du parachute en temps de guerre.
26:50Attends, je m'arrête là.
26:52C'est juste incroyable.
26:54On est en train de dire qu'une femme
26:56qui était un peu audacieuse...
26:58de la Première Guerre mondiale, de la Deuxième Guerre mondiale.
27:00Alors maintenant, on est passé sur d'autres outils, d'autres choses.
27:02Mais ça veut dire que c'est ce petit bout de bonne femme
27:04qui a fait que des milliers,
27:06des centaines de milliers de parachutistes
27:08pendant les différentes guerres
27:10ont utilisé cet outil incroyable
27:12pour se permettre d'aller se poser
27:14où il fallait.
27:16Mais tu vas voir, en fait, ce moment-là,
27:18il va être clé dans l'histoire du parachutisme,
27:20parce qu'au moment d'un saut un peu difficile,
27:22en fait, il y a son parachute qui se coince dans l'avion.
27:24Et là, qu'est-ce qu'elle fait, Tanié ?
27:26Elle est obligée d'improviser
27:28et elle se met à couper une corde
27:30qui la gêne, qui la retient.
27:32Donc là, elle saute, elle est en chute libre
27:34et elle déclenche manuellement la corde
27:36pour que son parachute se déploie.
27:38Donc en fait, voilà, elle invente à ce moment-là
27:40le principe du ripcord qu'on connaît,
27:42la fameuse corde qui permet d'ouvrir le parachute
27:44et donc le principe de chute libre
27:46qu'aujourd'hui, on utilise dans le parachutisme.
27:48Ça veut dire que la première chute libre...
27:50C'est elle.
27:52C'est elle, mais c'est surtout...
27:54Exactement. Donc c'est comme ça
27:56que naît ce principe.
27:58Au final, à la fin de sa carrière
28:00qui s'est terminée assez tôt, à 21 ans,
28:02elle réalise plus de 1 000 sauts.
28:04Donc avec des atterrissages, elle aimait bien, comme toi,
28:06des cascades un peu mémorables.
28:08Elle a atterri sur un train, elle a atterri dans un lac,
28:10voire même sur une éolienne.
28:12Donc voilà, c'est une véritable cascadeuse
28:14avant l'heure,
28:16à une époque où, en fait, les femmes étaient
28:18cantonnées quand même à des rôles plus traditionnels
28:20et donc elle, elle est venue bousculer ses stéréotypes
28:22et elle a ouvert à des générations de femmes
28:24comme toi, dans des disciplines
28:26où elles étaient plutôt rarement vues.
28:28Donc pourquoi j'ai voulu parler d'elle aujourd'hui ?
28:30Parce qu'en fait, pour moi, c'est un message vraiment puissant
28:32sur l'audace, sur la détermination
28:34et en fait surtout sur la liberté
28:36de poursuivre ses rêves, même quand
28:38tout le monde nous dit que c'est impossible.
28:40Oser rêver, oser agir.
28:42C'est ce que tu dis aussi. Tout à fait.
28:44Mais c'est fou de se dire que ce petit bout de bonne femme
28:46a révolutionné cette discipline.
28:48Tout le monde a bénéficié, hommes et femmes.
28:50Une petite mais une très grande femme finalement.
28:52Exactement.
28:54La photo de la semaine pour finir ?
28:56Eh oui, donc c'est une athlète que j'adore, c'est la vice-championne
28:58olympique de basket, Marine Jouanes.
29:00Elle a inauguré un terrain de 3-3
29:02à Argentan, en Normandie,
29:04donc d'où elle est originaire.
29:06Elle était blessée, donc elle était absente du match
29:08France-Israël, mais du coup elle en a profité pour se rendre
29:10à cette inauguration
29:12où il y a une fresque d'ailleurs qui a été réalisée
29:14en son honneur par l'artiste Trams,
29:16donc de son vrai nom, Bertrand Godard.
29:18Il y avait beaucoup d'enfants qui étaient présents pour l'occasion,
29:20ils ont pu la rencontrer
29:22et elle était aussi accompagnée de sa coéquipière
29:24Gaby Williams.
29:26Génial, merci beaucoup Julie. Merci Karine d'avoir été avec nous.
29:28Je rappelle ce livre exceptionnel.
29:30Si vous aussi vous avez envie de rêver
29:32et pourquoi pas d'oser, faites comme Karine.
29:34Merci beaucoup. Là tu repars où ?
29:36On a fait le mois dernier
29:38passer avec 3 lieux extraordinaires,
29:40là tu pars où ?
29:42Là je pars en Espagne donner des cours en soufflerie
29:44avec mon chéri Grécoisier.
29:46On peut aussi sauter en soufflerie.
29:48Tout à fait.
29:50Merci à toi, merci à tous pour votre fidélité.
29:52Merci encore Julie. Salut, à bientôt.

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