Pour la reprise de cette sixième saison, le Club garde la tête dans les nuages après les JOP de Paris 2024 ! Grégory Crozier et Karine Joly, champions du monde de freefly en 2018, viennent nous présenter leur discipline spectaculaire. Et en cette année 2024, ils ont battu pas moins de 5 records du monde, tous aussi fous les uns que les autres !
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00:00Salut à toutes et à tous, ravi de vous retrouver sur le plateau du club.
00:15Et oui, la veste est de sortie, la trousse est prête, elle est même ouverte et les
00:19crayons taillés.
00:20C'est la rentrée 6ème saison du club qui vous ouvre ses portes pour plein de nouveaux
00:27athlètes, plein de nouvelles fédérations à rencontrer.
00:31On a eu, j'imagine comme vous derrière votre écran, pas mal de mal à redescendre
00:36de notre joli nuage, celui des JOP de Paris 2024, ces magnifiques jeux que l'on a pu
00:42vivre ensemble.
00:43Et on a décidé de prolonger ce sentiment de liberté, ce sentiment aérien de planer
00:49avec ceux qui seront nos ambassadeurs de cette saison 6 en quelque sorte.
00:53Oui, Grégory Crozier à ma droite et puis avec lui Karine Joly, un duo de haute voltige,
01:00nos ambassadeurs du parachutisme sportif en France.
01:03Salut Grégory.
01:04Bonjour, merci de m'accueillir.
01:05Ça va bien ? C'est top, oui.
01:07C'est top.
01:08Merci Karine de nous accompagner également avec votre sourire, accompagnée de votre
01:14joli matériel.
01:15Vous allez nous amener dans votre parcours, un parcours jalonné de titres, jalonné
01:22de records.
01:23On va aussi parler de tranches de vie parce qu'associer un sport de haut niveau c'est
01:28aussi forcément y consacrer beaucoup beaucoup de temps et puis on parlera évidemment et
01:34ce pour commencer de votre discipline, le Free Fly, puisque c'est ça dont il va être
01:39question dans la prochaine demi-heure.
01:40Vous êtes ok sur le mode opératoire ? C'est parti, première partie, fais déconnage.
01:45On est avec deux des 50 000 licenciés de la Fédération Française de Parachutisme
01:57et d'ailleurs j'imagine Grégory, Karine, que ça se resserre encore plus en termes
02:04d'élite au niveau de la pratique de votre discipline phare, le Free Fly.
02:09Vous savez l'un ou l'autre d'ailleurs, l'un comme l'autre, combien de pratiquants
02:15officiels au sein de la Fédération, c'est peut-être piège ?
02:17On ne le calcule pas mais c'est vrai que nous on fait partie des disciplines artistiques.
02:21Donc en gros ça fait plus de 50 ans que le parachutisme sportif existe et ça fait dans
02:27les années 2000, donc ça fait 23-24 ans que les disciplines artistiques sont arrivées
02:32et c'est vraiment le vol 3D, ça a été la révélation.
02:34Avant je pense que tout le monde avait des images inconsciemment de gens qui ouvrent
02:38tout de suite leur parachute et qui font des figures sous voile ou ces fameuses configurations
02:42de personnes à quatre qui font un maximum de points et donc voilà, début de l'année
02:462000, la 3D arrive, on volte et en haut, on volte et en bas, on tourne les uns autour
02:50des autres, au-dessus, en dessous, donc cette révélation-là fait qu'aujourd'hui je
02:53pense qu'il y a plus de 50% des pratiquants qui pratiquent maintenant la discipline artistique
02:57mais combien exactement ? Je ne sais pas.
03:00Grégory a déjà dévoilé quelques-unes des subtilités de votre discipline qui est
03:05donc reconnue par la Fédération Internationale Aéronautique depuis 2000, les chiffres sont
03:09bons, bravo Grégory, discipline artistique, au-delà de ce canevas de départ, est-ce
03:15que vous pouvez par exemple Karine nous expliquer les grosses nuances par rapport au Kidam qui
03:22va avoir son parachute sur son dos et qui va s'élancer pour un baptême, tout est
03:26parti de là d'ailleurs pour vous mais au-delà de cette histoire personnelle sur laquelle
03:29on reviendra, déjà expliquer ces nuances par rapport à cette fameuse 3D dont parlait
03:33votre compagnon.
03:34Oui tout à fait, alors quand on apprend à sauter en parachute, en solo ou comme vous
03:38l'avez dit en tandem, on va prendre la position la plus aérodynamique qui soit pour l'ouverture
03:43du parachute, c'est-à-dire la position à plat, comme on a le parachute dans le dos,
03:46au moment de l'ouverture il monte en vertical, il n'y a aucun obstacle et donc c'est vraiment
03:51cette position-là qu'on va chercher à dompter dans un premier temps puisqu'on est sur un
03:54coussin d'air qui est un petit peu, j'aime bien comparer ça à un taureau mécanique,
03:58quand on est à plus de 200 km sur un coussin d'air, ça bouge un petit peu partout, ça
04:05a envie de nous envoyer à droite à gauche, donc au début on apprend à maîtriser son
04:08corps sur cette simple dimension qu'est le plat-ventre et puis après il y a notre dimension
04:16à nous qui est la 3D où on va chercher à dompter un petit peu la position assise, la
04:20position avec la tête à l'envers et puis on va commencer à se déplacer sur la tête
04:23un petit peu comme des satellites autour d'une planète et c'est ça qui est extraordinaire
04:27c'est d'arriver en fait à chaque étape à maîtriser un petit peu mieux son corps
04:31et ses déplacements dans la masse d'air.
04:33Et pour en arriver là évidemment il y a forcément énormément d'étapes et j'aimerais qu'on
04:40se mette un petit peu en position de conduite avec le rétro pas loin pour justement aller
04:45jusqu'à ce qu'il vous a fait devenir champion du monde en 2018 de cette discipline en duo.
04:52On a parlé d'une discipline qui peut être un peu confidentielle au départ, Grégory,
04:57vous votre connaissance du ciel et bien c'est une histoire de filiation, je crois votre
05:03papa pilote vous a amené à avoir quelques prérequis en tout cas dirons-nous.
05:08C'est marrant parce que oui il était clairement dans l'aéronautique, il était 25 ans compétiteur
05:15FAI d'aérostier de vol en montgolfière, oui il y a des compétiteurs de vol en montgolfière
05:20Ah si, on en voit tous les étés dans les ciels de province, on connaît.
05:25Mais peu de gens connaissent qu'il y a aussi un univers de compétition.
05:28En tout cas oui, il faisait de l'avion, il faisait de la montgolfière et effectivement
05:31il m'a emmené une fois sur une structure qui faisait aussi du parachutisme et j'avais 7,
05:358 ans et puis j'ai vu justement ses voiles s'ouvrir et ces gens se poser devant moi et
05:39ça a été la première finalement relation que j'ai pu avoir avec le parachutisme.
05:43Et c'est quand même plus tard, 11, 12, 13 ans qu'il y a eu toute cette série de films
05:48hollywoodiens qui essayaient d'intégrer à chaque fois des scènes les plus folles
05:52possibles de chute libre et là j'ai eu vraiment le déclic.
05:56Et c'est marrant parce que je n'avais pas encore sauté mais c'était une certitude
05:59que j'en ferais ma vie.
06:00Avec Superman comme série préférée pour Greg je crois, ce qui est ma foi,
06:06fait générationnel, une bonne séquence.
06:10Karine, 12, 13 ans, ça ne vous parle pas du tout à cette époque là,
06:16le parachutisme vient vers vous bien plus tard.
06:19Tout à fait, moi à 12, 13 ans je suis plongée dans mes dessins.
06:21Ok, très bien, autre univers.
06:23Et puis non, c'est à 18 ans effectivement pour marquer le coup, j'ai ma famille qui
06:27décide de me faire la surprise et de m'emmener faire un saut en tandem dans la structure
06:32de Lyon et là c'est la révélation.
06:33Je n'ai jamais ressenti autant d'émotions, autant de choses d'un coup et quand je me
06:38pose je vais les voir et je leur dis écoutez il faut absolument que tous vous essayiez
06:41de faire ça, c'est incroyable et je vais faire ça toute ma vie.
06:45– Alors, il y a ce baptême et j'ai déjà entendu dans d'autres parcours
06:50des gens qui à l'essai ont été plus que séduits et se sont dit
06:53ok, il faut que je poursuive, mais si vous me permettez,
06:55il y a encore un monde entre le baptême, le premier regard vers des parachutistes
07:00et puis après votre carrière émérite et celle qui est votre quotidien aujourd'hui,
07:06qu'est-ce qui vous a mis le pied à l'étrier, qu'est-ce qui vous a en tout cas donné
07:11ce sentiment presque extatique j'imagine de vouloir poursuivre dans le free-fly,
07:19dans le free-fly particulièrement ?
07:21– Alors, comme je le disais, tout le monde s'oriente, les jeunes en tout cas,
07:24automatiquement s'orientent sur le vol 3D et donc tout le monde pratique le free-fly
07:29à son niveau évidemment.
07:30Après ce qui est super intéressant en France, c'est que le niveau est tellement élevé,
07:35à l'époque on avait déjà Fred Evans qui gagnait toutes les compétitions,
07:39donc bien sûr il y avait toujours le petit magazine et c'était le Paramag,
07:42donc quel que soit le niveau de pratique, qu'on ait 10 sauts ou 1000,
07:45tout le monde était déjà en train de voir que les compétences françaises
07:49dans cette discipline-là que tout le monde avait envie de choisir étaient énormes,
07:53donc tout le monde était attiré par ça,
07:55mais je le dois surtout à Karine le fait qu'on ait fait la compétition.
07:57– Ah, anecdote ?
07:59– Tout à fait.
08:01Oui, donc en fait le pied à l'étrier, une fois qu'on commence la discipline à sauter,
08:05je pense que chacun de notre côté, on pousse pour apprendre ses positions en 3D
08:10puisque pour moi c'est plus rigolo d'aller chercher justement la 3D
08:14que de s'en tenir à plat.
08:15– Le dessin au plat, ça vous avait ému, mais voilà la 3D c'est autre chose.
08:20– En 3D c'est plus sympa.
08:22Et puis en fait quand on s'est rencontrés,
08:25on a eu une discussion où on parlait un petit peu de la façon de mener sa vie
08:29et je lui disais moi j'essaye de tout faire pour ne pas avoir de regrets
08:32et je lui demande si lui il estime qu'il en a
08:34et il me dit que tous les sports qu'il a pratiqués, il les a poussés à haut niveau, sauf un.
08:38Il est trop triste parce qu'il aurait trop aimé un jour
08:41avoir eu l'idée de faire de la compétition en parachutisme
08:43et je lui dis mais qu'est-ce que tu racontes ?
08:45Et il me dit oui parce que maintenant je suis trop vieux.
08:47Je lui dis mais on a 26 ans, qu'est-ce que tu racontes ?
08:50Viens, on y va.
08:51Et du coup, juste pour ne pas qu'il ait de regrets,
08:54on a dit allez, on fait une équipe et puis on se lance et puis voilà.
08:56– Waouh, donc vous aviez débuté chacun de votre côté
09:00et finalement c'est comme ça qu'un couple est né,
09:03c'est avec cette anecdote j'imagine.
09:05C'est très beau d'estampiller une relation avec ce pari.
09:13Pari donc gagnant qui vous amène après avoir découvert chacun de votre côté
09:19à être évidemment accompagné d'un vidéomane,
09:21ça on est d'accord et on en reparlera tout au long de vos sauts partout dans le monde
09:26mais évidemment à être ensemble et de progresser ensemble
09:30en créant une équipe 2008, c'est ça ?
09:33– C'est ça, naissance de l'équipe.
09:35– Comment s'appelle-t-elle ?
09:36– Airwax, dur de trouver un nom d'équipe, c'est très important, ça fait partie du truc.
09:41– Très bien et qui vous a amené à disputer des compétitions internationales
09:45à partir de combien de temps après que ce duo-là se soit formé ?
09:50– 2012, première coupe du monde et on n'était pas censé la gagner celle-ci
09:55parce qu'il y avait des gens plus forts que nous
09:57mais comme quoi ça fait partie du sport,
09:59c'était des compétiteurs russes qui étaient devant nous
10:02et ils ont commis une erreur assez grave sur le saut numéro 5,
10:06donc le deuxième imposé, une grosse erreur.
10:09Et du coup, ils ont perdu beaucoup de points alors qu'ils étaient tranquilles normalement
10:12et on est arrivé à passer devant eux.
10:14Donc on a gagné une coupe du monde en 2012 qu'on n'était pas censé gagner.
10:17– Cette étape de la compétition et le fait que vous suggériez déjà
10:21l'idée de la structuration me fait vous demander, vous interroger
10:25sur le pourquoi du comment on arrive en compétition à vous départager.
10:31Qui dit discipline artistique dit juge, dit donc critères.
10:35Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus
10:38sur le mode opératoire de la compétition, ces 7 sauts sur lesquels vous êtes jugé
10:44avec sur ces 7 sauts, deux qui sont imposés, le deuxième et le cinquième
10:48et après le reste, c'est l'alchimie, c'est votre créativité qui opère.
10:51Je me trompe ? Vous pouvez développer.
10:53– Oui tout à fait, en fait on doit présenter 5 fois un programme libre
10:57qu'on a établi, c'est un petit peu comme le patinage artistique.
11:00Donc on travaille sur un programme pour la fluidité des figures,
11:03la créativité, la technicité et on va essayer de mêler tout ça
11:07et de le répéter pour que systématiquement on arrive à le reproduire.
11:10– Je vous coupe Karine parce qu'on n'a rien trouvé de mieux que l'architecture
11:14justement de vos sauts lors des Mondiaux en Australie, le cadre est dingue
11:18mais regardez surtout ce que font ces deux petits bonhommes en rouge
11:23qui sont présents sur notre plateau, c'est une dinguerie et je vous laisse reprendre
11:27Karine évidemment pour nous expliquer comment vous concevez ça
11:31et surtout comment ça se passe en termes de notation aussi.
11:34– Oui tout à fait, donc là le saut que vous êtes en train de regarder
11:38c'est le saut libre justement, notre création, donc on a choisi ces figures.
11:42– De toute façon il y a Fidel qui arrive, je fais une micro…
11:44– Ah oui, le vidéomane qui passe dans cette porte là, c'est bon.
11:47J'ai la chair de poule à chaque fois que je la vois celle-ci.
11:52– Donc oui le final, c'est vrai que Baptiste Welsch, notre vidéomane
11:56pour les championnats du monde a été vraiment incroyable,
11:58en plus c'est une belle histoire parce que c'était notre élève à la base
12:01et puis il est venu prendre des cours avec nous et puis c'était un élève vraiment surdoué
12:06et donc on l'a monté au niveau et puis on a fait une équipe ensemble
12:10et on a gagné ensemble donc c'est vraiment une belle histoire.
12:12– Donc ça fait 7 sauts, ça veut dire une demi-journée à peu près,
12:16comment ça se passe, c'est plus que ça parce qu'il faut remonter ?
12:18– Oui, en fait on est dépendant de la météo donc en général ça se passe sur 2-3 jours
12:24et on vient le matin, on s'échauffe, on se prépare et on attend les appels
12:28puisqu'il y a plusieurs disciplines qui vont faire la compétition en parallèle
12:31donc des fois il y a un appel pour l'artistique pour nous
12:34puis ensuite ça va être l'appel pour les disciplines à plat
12:37puis l'appel pour les disciplines sous voile donc on s'alterne un petit peu comme ça
12:41et donc dans une journée on peut faire 2 ou 3 sauts selon la météo
12:45et puis l'enchaînement aussi des autres disciplines.
12:47Donc on a 5 fois notre programme libre à montrer pour afficher le fait qu'on maîtrise notre tempo,
12:54que les figures sont maîtrisées aussi, qu'à chaque fois on arrive à tenir
12:59et pas se faire justement envoyer en l'air par le taureau mécanique invisible.
13:02– Le fameux rodeo aérien qui est le vôtre.
13:05– C'est ça et puis après on a donc ces 2 sauts qui viennent ponctuer un petit peu la compétition,
13:10un en début de compétition donc le deuxième round, le deuxième saut c'est une figure imposée
13:15donc on a 4 figures à préparer en amont et on les présente
13:20donc on est noté artistique et technique et après il y a une moyenne de note
13:25donc on a 5 juges qui vont nous donner une note,
13:27ils enlèvent la moins bonne et la meilleure pour avoir quelque chose d'un peu plus…
13:32– Pondéré. – Pondéré.
13:34– Et juste pour les gens qui ont regardé donc…
13:36– On a tous regardé là.
13:37– Et parce que la première fois et là c'est la deuxième fois qu'on le voit c'est la création libre
13:42et il y a eu les deux imposées aussi qui ont été présentées.
13:45Ces 3 sauts-là c'est 45 secondes donc c'est-à-dire qu'à partir du moment où on lâche l'avion,
13:50le compteur se met en route, les juges mettent en route finalement ce fameux décompte
13:55et à l'issue des 45 secondes, il coupe.
13:57Il faut vraiment maîtriser ce temps, c'est-à-dire que ça devient une musique.
14:01On est capable, on le répète tellement au sol,
14:03on est capable de savoir si on est légèrement en retard ou on avance
14:06pour justement finir constamment dans les temps.
14:08Si on finit à 43 secondes ou à 47 secondes, il y a des grosses pénalités.
14:1347 ça serait la pire parce que du coup on serait coupé d'ailleurs, figé à l'écran.
14:18Donc la pénalité est encore pire mais il faut vraiment maîtriser, c'est vraiment de la musique.
14:22– Et évidemment avant de vous interroger sur l'entraînement
14:26parce que vous l'avez suggéré, c'est le nerf de la guerre
14:29et les conditions d'entraînement m'interrogent évidemment
14:32et vous aussi j'imagine derrière votre écran.
14:35Avant cela, qu'est-ce qui fait la difficulté justement d'un saut ?
14:39Parce que là on parle de dimension, pour les Kidams comme moi,
14:43c'est la quatrième dimension, ce que je viens de voir.
14:45Vous parlez déjà, vous imaginez, vous mettez en bouche avec l'idée du rodéo
14:50mais il y a quand même cette chute libre quand même,
14:53cette attraction qui renforce la difficulté.
14:56Quand je vous vois être la tête sur le dos l'un de l'autre,
15:01cette force-là, c'est monstrueux.
15:04Comment est jugée cette difficulté
15:07et qu'est-ce qui permet aux juges d'être sûrs de ce qu'ils avancent ?
15:14– Alors c'est un petit peu ça toute la difficulté finalement.
15:17On a essayé de créer des grilles de difficultés en disant
15:21il y a des catégories de mouvements qui vont rentrer dans telle ou telle grille
15:25au niveau de la technique mais ensuite il y a aussi toute la partie artistique
15:29et créative d'arriver à combiner certains mouvements
15:33qui normalement ne vont pas ensemble.
15:34Vous parliez justement de notre figure emblématique
15:36où Greg tient sur mon sac la tête en bas.
15:40Là, on a fait exprès de jouer sur des domaines complètement opposés,
15:44c'est-à-dire que le domaine du plat-ventre qui est celui que je tiens en bas
15:49où c'est maximum frein quelque part
15:52et le domaine de la tête en bas qui serait maximum accélération.
15:56Donc on a essayé de trouver comment est-ce qu'on pouvait combiner ça
15:58pour que ça tienne et en fait moi je lui prends tout l'air à Greg
16:02sur cette position-là.
16:03Donc lui il est uniquement en gainage,
16:04c'est uniquement à la force du gainage qu'il tient au-dessus de mon sac
16:08sachant que, donc vous avez vu les casques sont ronds.
16:10– Vous pouvez nous les présenter, vous pouvez nous présenter d'ailleurs ce casque
16:13qui est à vous, c'est perso ?
16:15– Oui. – Waouh !
16:16– C'est nos casques, donc là il y a une accroche pour mettre un support de caméra
16:19mais pour le championnat on n'en avait pas donc vous voyez bien c'est tout rond
16:22et puis le parachute lui n'est pas très plat non plus
16:25et donc il fallait qu'il trouve en fait comment placer sa tête pour garder son équilibre
16:30donc c'était vraiment très subtil et on n'était pas peu fiers
16:33d'avoir réussi à maîtriser cette figure,
16:36on en a glissé quelques-unes avant en sortie de l'avion.
16:40– En tout cas oui, pour les gens qui regardent nos vidéos
16:42c'est peut-être difficile à estimer la difficulté comme on dit
16:44mais en gros si on était en bas ou t'es en haut c'est plus ou moins difficile,
16:50si on se tient la main ou si on fait les mouvements sans se tenir la main
16:52c'est plus ou moins difficile surtout si on switch sans arrêt d'une position à l'autre
16:57et puis il y a des lignes de vol, le fait de faire des arrêts et repartir dans l'autre sens,
17:02on en fait un qui est très osé où le vidéomane il passe par au-dessus,
17:04il s'arrête et il revient parce que la ligne de vol aussi de mise en scène du caméraman
17:08va rentrer en ligne de compte dans notre technique
17:11donc en fait on va alterner des vols synchros,
17:14c'est pour ça qu'on s'inspire aussi des vols Patrouille de France
17:16et on va alterner avec des figures justement très…
17:19– Cirque du Soleil ?
17:20– Voilà, inspiré par le Cirque du Soleil,
17:22des trucs les plus élaborés possibles et les plus esthétiques possibles
17:27et c'est cette combinaison au total avec la grille justement très facile à identifier
17:31de est-ce qu'ils sont tétons ou tétons bas, est-ce qu'ils se tiennent ou pas la main,
17:34est-ce qu'ils sont face au caméraman ou dos au caméraman,
17:37à la fin finalement on arrive à décrypter,
17:40on le fait pas nous quand on le regarde comme ça avec vous
17:42mais on pourrait le décrypter chaque seconde du saut et dire
17:44ah oui en difficulté ça vaut effectivement ça.
17:47– Très bien, ça amène un petit peu de rationalité
17:49dans ce qui est très très esthétique,
17:51d'ailleurs vous êtes qualifié sur les règlements de performeurs
17:55donc il y a cette idée de show,
17:57on aura l'occasion d'en reparler peut-être lors de la deuxième partie
18:00sur vos projets à venir mais avant cela,
18:02et avant d'y passer à cette deuxième partie, l'entraînement justement
18:05parce que pour produire ces performances-là,
18:08j'imagine qu'il y a au bureau, devant des écrans en vidéo
18:13et puis surtout en soufflerie, une quantité d'heures de travail,
18:17d'ailleurs vous l'avez peut-être quantifié
18:19mais avant cela, comment se décompose justement cette phase
18:23entre la mise en image de cette créativité, en chorégraphie
18:28et puis derrière les tests de tout ça, Karine ?
18:30Comment ça se passe ?
18:31– Alors effectivement il y a plusieurs étapes,
18:32donc au départ on commence souvent par les sauts d'imposé
18:37où on va essayer de décortiquer les figures et d'aller au plus simple
18:43et de prendre juste une seule figure et de la répéter un maximum de fois
18:46pour comprendre un petit peu où est-ce qu'il faut se placer
18:48l'un par rapport à l'autre pour être le plus efficace possible
18:51et pour répondre aux critères des jugements qui sont exigés.
18:54Ensuite quand on part sur la partie artistique,
18:58par exemple moi je vais imaginer un truc, je me dis
19:00tiens ça serait pas mal si tu arriverais à me prendre le pied
19:03et qu'on serait filmé plutôt comme ça
19:05et qu'ensuite on enchaînerait avec tel mouvement.
19:07Donc je vais soumettre mon idée à Greg qui lui est plutôt le technicien,
19:10on a chacun nos spécificités dans l'équipe
19:13et puis Greg va dire ouais alors ça ok c'est jouable
19:16mais il faudrait qu'on passe 50 sauts d'entraînement juste là-dessus,
19:20ça fait un peu trop donc on peut peut-être trouver un compromis.
19:22Alors là on cherche autre chose donc ça passe par un côté un peu écrit
19:25entre guillemets ou des débuts.
19:28Des fois on prenait des vidéos avec des petits mannequins
19:30parce que c'était trop dur à écrire ce qu'on faisait en trois dimensions
19:33et puis ensuite on va essayer, on va essayer en l'air,
19:36on regarde la difficulté, en général ça marche très rarement du premier coup
19:41on va être honnête mais on estime, ça nous donne une idée
19:44ok c'est vraiment beaucoup plus dur que ce qu'on imaginait
19:47mais ça vaut le coup de persister comme la fameuse figure
19:49où c'est jouable et on va l'avoir bientôt, on continue là-dessus.
19:53D'accord et il y a d'abord j'imagine un travail au sol peut-être,
19:58un petit peu presque gymnastique comme on verrait sur le freestyle
20:00mais peut-être pas de ce point de vue là
20:02mais surtout après la visibilité de tout ça, la concrétisation,
20:06c'est la soufflerie sportive, c'est ça Greg derrière ?
20:08Alors c'est un outil qui est absolument fabuleux.
20:11On a vu des images d'ailleurs à Paris, à Marseille
20:13de vos différents entraînements en soufflerie sportive.
20:16Oui, on a la chance d'en avoir de plus en plus, c'est un atout majeur c'est sûr
20:20mais c'est un outil qui a changé la face de notre sport clairement.
20:24Alors on n'a, nous, pas trop besoin de répéter forcément au sol
20:27parce que c'est tellement de la 3D et c'est tellement des fois
20:29le videomane qui passe dessous donc je ne vais pas mettre ma tête en équilibre
20:33sur Karine qui aurait son parachute en demandant au videomane
20:36de prendre une échelle et de sauter au-dessus.
20:37Le travail au sol c'est l'entretien physique en fait
20:40auquel vous vous astreignez.
20:42Donc la soufflerie, on en fait un maximum, le plus possible en fait
20:46parce que c'est ce qui va permettre individuellement
20:48de devenir le plus compétent, le plus fort possible.
20:51C'est quotidien ? Non, ce n'est pas quotidien dans votre vie ?
20:53Ça dépend des saisons, ça dépend, des fois on fait des blocs d'un mois
20:56où on vole tous les jours pendant un mois, ça dépend, voilà.
20:59Chaque année, aucune année ne se ressemble
21:01mais en tout cas voilà, là on voit une évolution à Paris
21:04donc je fais un petit peu, je me défoule, je fais un petit peu
21:06tous les mouvements possibles et imaginables, je fais mes gammes.
21:09C'est le dégainage, oui.
21:10C'est le dégainage, c'est tout en puissance.
21:12J'essaie de garder mon corps justement tendu un maximum
21:15c'est-à-dire avoir un maximum de puissance
21:17donc à chaque fois que je vais quelque part, j'y vais à fond.
21:19Donc il faut vite avoir un plan pour repartir dans l'autre sens
21:21ou pour ressortir comme je viens de le faire.
21:22Alors que ce que nous on y voit en tant que profane
21:26c'est quelqu'un qui ressemble à une feuille de papier
21:28et qui est complètement relâché alors que vous nous dites
21:30qu'il y a toute cette tension musculaire qui est présente
21:34et vous êtes filmé par vous Karine il me semble sur ces images.
21:38Donc c'est très très chouette.
21:42L'essoufflerie, le travail, je vous avais suggéré un nombre d'heures
21:46vous êtes capable de l'avoir, ça a du élément ?
21:48On ne peut pas les compter.
21:50Je pense que quelqu'un qui réalise un film ça va être un peu pareil
21:52sauf que nous c'est un film sur dix ans, c'est dix ans pour gagner le titre.
21:55C'est comme a dit Karine, beaucoup d'heures à filmer des petits bonhommes
21:58des heures à se réveiller ou des fois au milieu d'un restaurant
22:02ou des fois en voiture.
22:05Et tout est sans arrêt source de peut-être remettre en question un mouvement
22:10ou aussi peut-être améliorer la mise en scène de ce mouvement
22:13parce qu'il y a des choses qui sont très belles
22:15mais qui des fois sont un peu décevantes, le rendu visuel
22:18et des fois l'inverse, un mouvement qui n'est pas si compliqué
22:21si le vidéomane fait une mise en scène incroyable.
22:23Donc c'est dix ans de travail pour arriver à créer ça.
22:26Et même un petit peu plus qui vous amène, ça c'est quantifiable
22:29à 16 titres internationaux, 27 titres nationaux
22:33et puis plusieurs records du monde et d'Europe.
22:36C'est un duo qui fait un tabac.
22:37Vous parliez de réussite, de moments où vous percutez sur des choses au restaurant.
22:42Est-ce que dans votre éthique de travail, le fait d'être un couple à la ville
22:44question qui a dû déjà vous être posée,
22:46vous sentez que c'est quand même une petite plus-value
22:49justement sur ces moments d'intimité qui deviennent
22:52une résurgence un petit peu professionnelle.
22:55Ça participe de vos succès Karine ?
22:57Je pense que c'est la clé de voûte de notre couple.
23:02C'est ça, de notre duo ou trio même quand on était avec notre vidéomane.
23:06Mais c'est vraiment nous, le fait de baigner en fait tout le temps dedans.
23:11C'est ça, il n'y a pas de limite en fait entre l'univers du travail
23:16et notre univers personnel.
23:18Donc en fait, on est impliqué dedans en permanence
23:20et c'est vrai que c'est une force incroyable.
23:22On a une complicité.
23:24En l'air, on se regarde, on sait exactement ce que pense l'autre.
23:26Il n'y a pas besoin de mots et ça tombe bien
23:28parce que c'est quand même difficile de discuter.
23:31Des mots, on va en mettre sur votre présent
23:33et sur vos projets à venir dans cette deuxième partie d'émission Fais Débat.
23:42Des projets du présent et notamment sur ces derniers mois.
23:48Cinq records du monde battus en quatre mois par vous deux.
23:55D'ailleurs, pour commencer, qu'est-ce qu'un record du monde
23:58dans ce contexte-là dont on a parlé qu'il était question de notation, de juge ?
24:04Ça veut dire avoir des meilleures notes ou ça veut dire aller vite sur un nombre de figures ?
24:09Alors, il y en a beaucoup de records du monde.
24:11On a évidemment, enfin, ont été établis, ce n'est pas nous,
24:15le saut le plus haut, la vitesse la plus élevée atteinte en chute libre.
24:18Il y a énormément de possibilités de pousser justement les performances,
24:23surtout en chute libre.
24:24Mais nous, on s'attache plutôt aux records de vol en grande formation.
24:28On trouve ça vraiment extraordinaire pour l'expérience humaine que ça procure.
24:33C'est-à-dire qu'on va essayer d'être la plus grande formation possible
24:37et on va essayer justement de soit construire une figure géante,
24:41soit construire une figure un peu plus modeste en taille,
24:44mais du coup de faire plusieurs figures.
24:46Une fois qu'on est sûr que tout le monde a fait la connexion,
24:48il y aura un signal et puis on va essayer de faire un deuxième point,
24:50un troisième point, un quatrième point.
24:52Donc, c'est ce genre de record de vol en grande formation
24:54qu'on adore, on donne des mouvements de tête
24:57qui veut dire qu'on passe au point suivant.
24:59Voilà, il y a quatre points et là c'est en 50 secondes, la tête en bas,
25:03vous arriverez à en faire quatre des records qui ont pour point commun
25:09que votre équipe Airwaks s'exile aux États-Unis à chaque fois.
25:14Il y a un record notamment en Floride,
25:16il y en a un autre en Californie, il me semble, sur ces cinq-là.
25:20Expliquez-nous tout simplement cet exil parce que je crois que dans les palmarès,
25:23il y a une vraie école du parachute française quand même.
25:28Pourquoi les États-Unis, c'est un eldorado en la matière ?
25:31Alors, la spécialité des États-Unis, c'est qu'ils ont beaucoup d'espace
25:35et des drop zones assez gigantesques, donc une flotte aérienne qui suit.
25:39Nous, en France et en Europe en général,
25:41c'est difficile d'avoir plus de deux avions sur une même drop zone.
25:45Là-bas, c'est très commun.
25:46Donc, pour les grandes formations…
25:48Pour recevoir des gens, quand on tentait de faire des 200 personnes,
25:51ça se passait du côté de Chicago, où ils ont déjà une flotte aérienne impressionnante
25:55avec je ne sais pas combien de twin-hauteurs déjà sur place,
25:57et ils n'ont plus qu'à faire venir deux ou trois avions supplémentaires
26:01pour les 11 avions qui volaient en formation à ce moment-là.
26:04Voilà, 11 avions en formation pour libérer les 200 personnes.
26:07Là, récemment, on a fait en Arizona un record de nuit
26:11où on n'avait besoin que de deux avions puisque c'était un record établi.
26:17De nuit, c'est quand même assez spécial.
26:18On a les images, Karine, c'est juste dingue.
26:21Alors là, vous ringardisez totalement un crypte de Daft Punk.
26:25Ils sont mis à la retraite, vous avez le casque.
26:27Mais alors en plus, vous avez un spectacle pyrotechnique de folie.
26:31Donc, ça, c'était aussi cette année en Arizona.
26:34Donc, spectacle pyrotechnique avec, pour vous, un équipement qui a dû être unique, j'imagine.
26:40C'était très particulier.
26:42Oui, parce que déjà, faire des records de jour, c'est très difficile.
26:45Et d'ailleurs, je rebondis sur le fait que pendant cinq ans, on n'y est pas arrivé.
26:49À part Karine qui a établi un record du monde féminin.
26:52Mais sinon, pendant cinq ans, c'était un peu la traversée du désert.
26:55Les records échouaient.
26:56Ce qui prouve que c'est quand même difficile de faire en sorte d'avoir 100 ou 200 personnes
27:00en fonction de si on était en haut ou t'étais en bas.
27:01Oui, c'est vrai que cinq records du monde en quatre mois,
27:03ça fait un petit peu banal de le dire.
27:07Mais vous avez raison de recontextualiser la singularité de cette accumulation-là.
27:11Et là, ce record du monde, nous, clairement, on ne pensait jamais vivre ça de notre vie.
27:15Avec Karine, on a été invités à établir une formation.
27:20Donc là, c'était 44 ou 45 au début.
27:22Finalement, on a fini à 42.
27:24Mais c'est extraordinaire.
27:26Donc, on s'est transformé en météorite l'espace de quelques jours.
27:30Et c'était une expérience complètement dingue, très technique, très exigeante.
27:35Il fallait rester dans le noir total pendant la durée du vol
27:39parce que les avions volaient en formation.
27:41Les deux pilotes, pour bien se voir, n'avaient besoin qu'il n'y ait aucune lumière.
27:45On avait l'appel à quatre minutes où on avait enfin le droit de mettre en route nos combinaisons à LED.
27:49D'un coup, c'était Daft Punk, clairement.
27:51Et puis, l'appel à deux minutes, tout le monde se levait délicatement,
27:54mettait en route les détonateurs, les petites antennes sur le pied gauche
27:57parce qu'il y avait les quatre tubes de pyrotechnique prêts à être déclenchés,
28:01qu'il ne fallait surtout pas déclencher dans l'avion parce qu'on a de l'oxygène.
28:04Et bien sûr, ça aurait pu faire encore une autre forme de météorite.
28:07Oui, oui.
28:09Moins heureuse.
28:09Donc, c'était très exigeant, mais c'était à vivre.
28:12C'était complètement dingue.
28:13Ah oui, il n'y a pas eu de faits divers, mais il y a eu beaucoup, beaucoup de jolis faits.
28:17Alors, je comprends quand même, très rapidement,
28:19tous les gens qui vivaient très proche de la drop zone.
28:22En plus, il y a des activités militaires de nuit assez régulièrement.
28:25Donc, ils ont tout de suite compris que c'était des parachutistes.
28:28Par contre, on a retrouvé des vidéos sur les réseaux
28:31de gens qui vivaient à 15, 20 kilomètres de la drop zone
28:33et qui n'ont pas eu, d'ailleurs à ce jour, toujours pas eu d'explication
28:36et qui ont clairement appelé la police en disant
28:38il y a une météorite qui est en train de tomber, pas très vite.
28:40Et puis, elle se sépare.
28:41On ne sait pas ce qui se passe.
28:42Ils ont pensé à des aliens.
28:43Et oui, des ovnis que vous étiez.
28:47Ces fameux ovnis qu'ils sont en train d'identifier pour nous
28:49sur le plateau de sport en France.
28:51C'était en tout cas des magnifiques, des magnifiques images.
28:55Et d'ailleurs, j'insiste, mais qui vous ont permis ces images
28:57et cette séquence de rencontrer une légende du cinéma.
29:00Je crois à Tom Cruise.
29:00On parlait de la série Superman.
29:02Voilà un acteur, un autre acteur à succès.
29:05Vous l'avez briefé pour la cérémonie des JO.
29:07Vous avez son 06, Karine ?
29:09Je crois que lui, on a besoin de le briefer pour grand chose.
29:12Non, mais c'était, alors on a été déjà,
29:15on a eu la chance d'être invité à l'Elysée.
29:17Alors, c'était pour une autre raison.
29:18Mais du coup, on a pu rencontrer notre président
29:21et lui offrir justement cette image de ce record du monde.
29:24Donc, on a vraiment eu énormément de chance de vivre cette expérience
29:27parce que ça ne peut pas être plus visuel.
29:29Et on a besoin de ça dans notre sport qui est difficile à médiatiser.
29:32Ça ne peut pas être plus visuel que ça.
29:3342 personnes qui, prises de loin, même ressemblent à une météorite.
29:36Donc, on a offert cette fameuse météorite en train de passer devant la Lune.
29:41Donc, on a offert ça à notre président qui a bien sûr apprécié,
29:44qui nous a fait une lettre de remerciement.
29:46Et après, quelques mois après, grâce à une amie,
29:48on a pu être invité à rencontrer, à passer une journée avec Tom Cruise
29:52qui, bien sûr, nous a reparlé de ce record,
29:53qu'il a bien sûr vu et surveillé parce qu'il est adepte
29:56et c'est un très grand parachutiste.
29:58Et il fait d'ailleurs beaucoup de bien à notre communauté.
30:00Il est très respecté.
30:01Oui, effectivement.
30:02Et d'ailleurs, puisqu'on parle des JO,
30:04vous avez été, gare et croix, porteur de la flamme du côté d'Antibes.
30:08Oui, ça aussi.
30:09Belle expérience olympique.
30:11Très important, encore une fois, pour faire la promotion de notre sport.
30:16Moi, j'ai eu beaucoup de chance, c'est que je ne pouvais pas choisir ma journée.
30:19Ça allait être attribué un petit peu en last minute,
30:21mais c'est tombé le 18 juin.
30:22Donc, ça par contre, c'était le bonus parce que le 18 juin,
30:25c'était la commémoration, l'appel du général de Gaulle.
30:28C'était clairement le symbole des parachutistes.
30:30Donc, c'est très bien.
30:31Pour l'officier de réserve dans l'armée française que vous êtes,
30:33c'était forcément, j'imagine, important.
30:35Et pour l'avenir, pour les projets, j'ai ouï dire,
30:39mon oreille indiscrète a eu écho d'une volonté de retourner au-dessus des pyramides,
30:44de guiser, il me semble, retourner,
30:46parce qu'on a des images assez fraîches en compagnie de Jean-François Clairvoy,
30:50astronome que l'on ne présente plus, de vous du côté de l'Égypte.
30:54Qu'est-ce qui se trame dans ce côté ?
30:57Toujours, esthétique, voyage que vous aimez mettre en avant
31:01pour promouvoir aussi votre discipline ?
31:04Alors, effectivement, les pyramides d'Égypte, c'est un truc incroyable
31:07qui nous est tombé dessus après notre titre en Australie.
31:11On a rencontré…
31:12Ça, c'était fin 2023.
31:13Oui, on a rencontré un Égyptien qui nous a dit
31:16« Écoutez, moi, je vais organiser un événement international
31:19et on va sauter au-dessus des pyramides d'Égypte. »
31:21Quand il nous a dit ça, on a dit « Oui, bien sûr ! »
31:25Oui, tu rêves, bien sûr, vas-y, continue ton…
31:28Effectivement, on a été invité dans la foulée
31:31à venir sauter au-dessus des pyramides, ce qui est complètement incroyable.
31:34Pendant quelques jours, ils ouvrent cet espace, ce couloir aérien
31:38pour qu'on puisse être littéralement droppé au-dessus
31:41et on se pose devant Kéfrène, celle du milieu avec le petit chapeau.
31:45Et c'est complètement phénoménal de pouvoir faire ça.
31:48C'est vraiment très émouvant de se retrouver sous voile,
31:51à venir côtoyer ces piliers de l'humanité.
31:54C'est vraiment quelque chose d'incroyable.
31:55Et donc, depuis, chaque année, à la même période,
31:58donc début novembre, on est conviés à retourner là-bas
32:02et puis encadrer des groupes de sautants
32:05ou partager notre passion avec des gens extraordinaires
32:08comme ici Jean-François Clervoix, qui est capable de sauter seul,
32:11mais bon, ça faisait longtemps, donc on l'a mis en tendance.
32:14Mais c'était vraiment magique de pouvoir partager ces moments avec lui.
32:17Surtout qu'il les avait observés depuis la station spatiale.
32:22Je crois que c'était la première chose qu'il a essayé de trouver sur Terre,
32:25c'était justement les pyramides.
32:26Donc, c'était une belle symbolique de l'emmener sauter là.
32:28Très, très belle anecdote, en effet.
32:30Je rebondis là-dessus, c'était la navette à l'époque, ce n'était pas l'ISS.
32:33Et d'ailleurs, il avait commenté à quel point c'était magique pour lui
32:36de voir les pyramides.
32:37Il avait été invité par le gouvernement égyptien
32:40et il n'avait jamais pris le temps de vraiment passer du temps.
32:43Et là, quand on l'a invité, il a dit, vous cochez toutes les cases,
32:46je vais pouvoir faire un truc exceptionnel sur les pyramides.
32:48C'était un moment vraiment exceptionnel.
32:49Et je crois qu'il y a l'idée d'aller encore un petit peu plus haut
32:52qu'au-dessus de Kéfrène, peut-être le plus haut sommet du monde.
32:56C'est ça, l'Everest ?
32:58Alors celui-ci, projet perso, vous êtes vraiment très bien renseigné.
33:00Non, mais projet perso, effectivement, j'arrive à 10 000 sauts.
33:03Alors bien sûr, symboliquement, c'est énorme d'arriver à 10 000 sauts.
33:07Je cherchais un truc vraiment particulier
33:10parce qu'on a la chance de vivre déjà des choses très, très exceptionnelles.
33:14Mais il n'est qu'à 8 800 mètres.
33:16Oui, et du coup, j'ai eu cette idée-là.
33:19Ah, si on arrivait à faire un saut sur l'Everest, ça serait formidable.
33:21Donc, c'est évidemment très compliqué, très difficile.
33:23Il faut plein d'autorisations, il faut du matériel très, très spécifique.
33:27On ne pourra pas utiliser nos parachutes normaux.
33:29Il faudra des parachutes spéciaux.
33:31Il faut de l'oxygène. Tout est très compliqué.
33:33Et comment on peut descendre aussi, d'ailleurs, de ce temps-là ?
33:36Nous, on va rester en fait à 4 000 mètres.
33:38On décollera de 4 000 mètres, on montera à 8 000.
33:41Donc, on ne sera pas tout à fait au sommet.
33:44Je vous le dis à vous, vous ne le dites à personne.
33:46Ce qui prouve que c'est un mont qui est absolument incroyable,
33:50quasiment à 9 kilomètres de haut.
33:51Donc, on ne sera effectivement pas tout à fait en haut.
33:53Mais physiologiquement, ça serait prendre beaucoup de risques que de monter à 9 000.
33:57Donc, on ne va pas le faire.
33:59Donc, on va sauter, nous, de 8 000 et se poser à 4 000.
34:01Donc, il y aura une chute libre de 25-30 secondes.
34:03Et puis surtout, se poser à 4 000 mètres, ce qu'on n'a jamais vécu.
34:06Il faut des voiles de grande envergure.
34:08Oui, c'est spécial.
34:09Oui, c'est un gros, gros chantier qui pourrait se concrétiser dans l'année 2025 ?
34:14Non, non, c'est là.
34:15Parce qu'il faut que ça coûte 10 000 euros, c'est dans un mois.
34:19D'accord. Donc, là, vous ralentissez le nombre de sauts pour que ça fasse vraiment 10 000, hein ?
34:22Non, c'est le contraire. Là, il faut que j'en casse une trentaine.
34:26Magnifique, là, symbolique, en tout cas.
34:27Donc, c'est une actualité brûlante, en fait.
34:29C'est ça.
34:30Vous concernant, et on aura l'occasion de vous recevoir pour parler de ce 10 000e,
34:34je suis sûr qu'on aura les images.
34:36Et ce jour-là, une séquence qui consacre nos champions français dans tous les univers sera là pour ça.
34:43Vous élargissez encore l'horizon des possibles.
34:45Je crois que c'est le titre d'un livre qui sort très bientôt, le 23 octobre, pour vous.
34:48C'est le dernier de vos bébés, ça ?
34:51Oui, c'était un long projet qui a pris naissance vers le Covid.
34:56Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui se sont mis à écrire à ce moment-là.
34:59C'était une période propice à l'introspection.
35:01Et c'est vrai qu'on m'a lancé un petit peu ce défi.
35:03Tiens, il n'existe pas grand-chose sur le parachutisme pour le grand public.
35:09Avec tout ce que tu as vécu, je suis sûre que tu as des choses à nous raconter.
35:11C'est un ami qui m'a lancé ça en disant « Allez, écris un livre ».
35:14Je dis « J'ai rien d'autre à faire en ce moment, donc pourquoi pas ? ».
35:17Je me suis lancée dans l'aventure.
35:19Et comme tout ce que j'entreprends, j'aime bien le mener jusqu'au bout.
35:22Le voici, le voilà, bientôt.
35:24Le titre, c'est « L'horizon des possibles ».
35:27Je retrace un petit peu ma carrière de parachutiste,
35:31de la découverte jusqu'à ces sites un peu incroyables,
35:36et puis tous les records aussi où j'essaye d'emmener les gens à vivre un petit peu
35:41ce qu'on peut ressentir, puisque c'est quelque chose de très méconnu.
35:43On croit même que vous vous rembobinez à l'époque où vous envisagez architecte d'intérieur, d'ailleurs.
35:47C'est ça, la première carrière liée au dessin, tout ça, tout ça.
35:50Vous aurez compris que ces champions, ils ont de la suite dans les idées.
35:55C'est un full-time job pour vous que de faire connaître votre discipline.
35:59On vous remercie d'avoir fait escale sur Sport en France aujourd'hui
36:03pour nous la faire découvrir et nous donner quand même beaucoup de rêves et de frissons.
36:06C'était très agréable de vous avoir tous les deux sur ce plateau.
36:10Merci à ceux et celles qui ont permis aussi cette émission en coulisses.
36:15Pierre, Clément, on n'oublie pas également Baudouin, Louis qui nous a accompagnés
36:20et puis Julien, notre chef d'édition, tout comme Sandrine
36:24qui nous a permis de croire qu'on était encore bronzés en ce début d'automne.
36:28Merci à eux également.
36:30Merci à toutes et à tous de nous avoir suivi, de nous suivre, pardon,
36:33vous restez fidèles via l'appli et sportenfrance.com.
36:37À très bientôt pour de nouvelles aventures. Bye bye.