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Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ancien Ministre des Affaires étrangères, était l'invité de C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV. Il réagit au renversement de Bachar al-Assad en Syrie.

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00:00Alors c'est le troisième enjeu dont je voulais parler, c'est l'enjeu de la radicalité.
00:02Quel est le degré aujourd'hui de radicalité d'Al-Joulani, Ahmed Al-Shara, de son vrai nom,
00:09et des groupes qui sont autour de lui ?
00:11Parce qu'on ne sait pas du tout s'il va pouvoir s'imposer définitivement à l'ensemble des groupes
00:15ou s'il y aura des scissions et des divisions.
00:19Quand on regarde son itinéraire, on se rend compte qu'il s'est engagé en Irak à partir de 2003,
00:24tout à fait puissamment au sein d'Al-Qaïda, il est revenu en Syrie en 2011,
00:30de 2011 à 2013 plutôt proche d'Al-Qaïda, de 2013 à 2016 il a oscillé entre l'État islamique et Al-Qaïda,
00:38et puis il s'est émancipé d'Al-Qaïda.
00:41Il semblerait, quand on regarde de près son profil, mais Gilles Kepel pourra le préciser mieux que moi,
00:47qu'il y a la volonté de passer d'un djihadiste internationaliste à un djihadiste, un djihadisme nationaliste.
00:57Donc je crois qu'il est pragmatique, il a parfaitement compris qu'il y avait la possibilité de saisir le pouvoir,
01:02on n'est pas donc dans une logique aujourd'hui affichée de califat comme on l'a pu l'être auparavant en Irak et en Syrie,
01:10mais cela montre bien, à supposer que cette évolution puisse être réelle,
01:15que le dialogue que je défendais donc pour accompagner éventuellement une initiative militaire,
01:22condition du succès d'une initiative militaire, est encore plus indispensable dès lors que les hommes peuvent changer.
01:27Donc vous voyez bien, le cœur de la diplomatie c'est le dialogue, monsieur Duhamel,
01:32tout le reste ce sont des postures idéologiques qui conduisent à, malheureusement, plus de violence.

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