Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ancien Ministre des Affaires étrangères, était l'invité de C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV. Il réagit à la crise politique en France.
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00:00La première chose, pour le Président de la République, c'est de bien comprendre
00:04quelle est la place qui est la sienne aujourd'hui dans notre jeu institutionnel.
00:07La place du Président de la République, au terme de ses différents désaveux,
00:10c'est plus que jamais d'être l'arbitre et le garant de nos institutions.
00:16Ce n'est pas d'être un acteur intrusif dans le jeu politique.
00:20Mais c'est à lui de nommer le Premier ministre ?
00:22C'est à lui de le nommer et c'est à lui de le choisir.
00:25C'est un peu différent, c'est un peu différent.
00:26Ah, alors il faut nous expliquer la nuance.
00:28Eh bien, la nuance, c'est que le Président nomme,
00:31mais à lui de faire en sorte que le Premier ministre pressenti ou celui qu'il choisit
00:37puisse apporter la garantie qu'il pourra constituer une majorité
00:41ou en tout cas s'approcher le plus possible de la majorité.
00:45Ce qui veut dire une nécessité de méthode.
00:49Et c'est ce que j'ai défendu depuis la dissolution.
00:52La méthode, c'est de prendre la première force qui arrive en tête.
00:55C'est ça, la légitimité.
00:56Si la première force qui arrive en tête, en l'occurrence le Nouveau Front Populaire,
00:59n'est pas capable et dans l'équation politique qu'avait choisi
01:04le Nouveau Front Populaire il y a quelques mois,
01:06manifestement, il aurait été très difficile pour eux d'y arriver.
01:09Donc vous redites ce soir, Dominique de Villepin,
01:11qu'Emmanuel Macron doit nommer un Premier ministre
01:15ou une Première ministre émanation du Nouveau Front Populaire.
01:17Je redis toujours la même chose.
01:19Et pourquoi ?
01:20Il ne s'agit pas aujourd'hui de faire le pari de telle ou telle force ou parti.
01:26C'est de créer une méthode.
01:27Quel est l'intérêt d'avoir une méthode ?
01:29C'est que si vous choisissez de partir en respectant la tradition républicaine,
01:35on prend la première force arrivée en tête.
01:37Si le Premier ministre pressenti ou porté par cette force
01:41ne peut pas exercer le pouvoir et réunir la majorité,
01:46immédiatement, il y a une deuxième possibilité pour le Président,
01:49faire un choix sans perdre de temps.
01:51Mais Dominique de Villepin...
01:52Monsieur Abduhamel...
01:53Juste, Michel Barnier est tombé avec ce qu'on appelle un socle commun
01:56qui était autour de 230 députés.
01:58Le Nouveau Front Populaire, et encore le Nouveau Front Populaire,
02:01n'est plus dans l'état où il était au moment où cet été
02:03vous appeliez à la nomination d'un Premier ministre NFP.
02:06C'est 190 députés.
02:07Où est la logique institutionnelle à considérer qu'Emmanuel Macron
02:10doit nommer une force politique qui rassemble moins de députés
02:13que Michel Barnier ne réussissait à le faire ?
02:16Mais au départ, Michel Barnier ne rassemblait pas les 230 députés dont vous parliez.
02:20C'est avec le temps qu'il a réussi à élargir sa majorité.
02:25Il s'agit tout simplement d'avoir une méthode qui permette de partir d'un point A,
02:30partant de l'idée que s'il y a un premier échec,
02:33ce premier échec ouvre de nouvelles possibilités
02:36et accroît les marges de manœuvre parce que chacun en tire les leçons.