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00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:06Bonjour Sarah Knafo. Bonjour Sonia Mabrouk.
00:08Et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:11Vous êtes heureux députée, reconquête beaucoup de sujets Sarah Knafo ce matin.
00:15Et avant de parler d'actualité nationale,
00:17évoquons ce qui se passe avec la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
00:21Les rebelles islamistes, avec à leur tête un ancien d'Al-Qaïda,
00:25ont chassé la famille Assad.
00:27La France félicite et évoque un état de barbarie qui est tombé avec Bachar al-Assad.
00:31Est-ce que vous êtes sur la même ligne que la position française ?
00:35Écoutez, je vais être un peu moins naïve peut-être
00:38parce que j'ai travaillé à l'ambassade de France en Libye.
00:41Et je suis un peu revenue de toutes ces illusions,
00:43de se dire un dictateur est tombé, fantastique, il y aura la démocratie demain.
00:47Ce n'est pas sûr, vous avez cité le profil de M. Al-Jolani.
00:51Je ne suis pas certaine que demain on ne se réveillera pas en se disant
00:54que ce ne sera pas une démocratie suédoise, demain, la Syrie.
00:57Donc il est possible qu'on se réveille demain avec en réalité la charia
01:01qui sera mise en place, avec un traitement des femmes
01:04qu'on devra tous condamner dans peu de temps.
01:06Donc moi, je ne serai pas aussi optimiste
01:09en sautant de joie comme la diplomatie française
01:12parce qu'il faut se souvenir de ce qu'on a vu ailleurs,
01:14parfois de ce qu'on a fait ailleurs.
01:16Je vous ai cité la Libye, on pourrait citer aussi l'Iran du Chat
01:19au moment où on s'est dit maintenant ce sera la démocratie
01:22et finalement, on a vu que c'était la révolution islamique.
01:25Donc là, vous craignez, ça revient à l'instant,
01:27la reconstitution d'un califat islamique.
01:30Oui, bien sûr, c'est ce que tout le monde peut craindre.
01:32Alors on verra, là, il faut garder du sang froid.
01:34La situation est ce qu'elle est.
01:35Pour l'instant, qu'est-ce qu'on peut en tirer, nous, la France ?
01:37Et qu'est-ce qu'on doit regarder ?
01:38Il y a trois sujets, les migrations, évidemment,
01:41les chrétiens d'Orient et le terrorisme.
01:43C'est les trois sujets qui doivent nous occuper dans les mois qui viennent.
01:46La situation est loin d'être terminée.
01:47Ce qui est en train de se passer, si vous voulez,
01:49c'est un peu une sorte d'effet domino qui a commencé le 7 octobre
01:52avec Sinoir qui a attaqué Israël.
01:54Et dès le lendemain, le Moyen-Orient s'est mis à bouger.
01:57Donc on voit que c'est un ensemble où chaque pièce dépend l'une de l'autre.
02:00Tout est en train de bouger.
02:02Il y a des équilibres qui sont en train de s'effondrer.
02:04L'histoire n'est pas terminée.
02:05Donc il faut regarder ça attentivement, voir ce qui va se passer.
02:08Pour ce qui est des migrations,
02:10j'entends beaucoup qu'il y a un risque de déferlement migratoire.
02:13J'ai un peu l'impression que pour tout le monde,
02:15les migrations, c'est un phénomène météorologique.
02:17Ça nous tombe dessus. On ne peut rien faire.
02:19C'est pas une fatalité, selon vous,
02:21s'il y a une crise migratoire d'ampleur avec les Syriens demain ?
02:24C'est pas une fatalité. Pourquoi il y a eu une crise migratoire ?
02:26Elle a déjà eu lieu, la crise migratoire, en 2015.
02:28Parce que Mme Angela Merkel a dit qu'on est prêts à en accueillir un million.
02:31Il y a une crise migratoire si on décide d'ouvrir nos frontières.
02:34Si demain, l'Europe dit d'une seule voix,
02:36on ne veut plus accueillir des Syriens,
02:38on en a accueilli en 2015, on a vu, ça a donné Cologne.
02:40Sans façon, non merci.
02:42On n'en accueillera plus d'autres.
02:43Donc moi, j'ai plutôt un espoir inverse
02:45que la déferlante migratoire,
02:47c'est de dire à tous ces gens qui sont arrivés en 2015,
02:49parce qu'ils avaient peur de Bachar el-Assad.
02:51C'est ce qu'ils disaient quand ils demandaient l'asile en Europe.
02:53Ils disaient qu'on était menacés par le régime de Bachar el-Assad.
02:55Il n'y a plus Bachar el-Assad, vous pouvez rentrer dans votre pays.
02:58Oui, mais ils vont vouloir regarder ce qui s'est passé en Afghanistan.
03:01Moi, ce que j'ai entendu, c'est M. Al-Jolani, justement,
03:04qui appelait tous les Syriens à revenir sur le sol de Syrie.
03:07J'ai vu en Turquie, vous savez qu'il y a 3 millions de Syriens
03:10qui sont venus en Turquie à partir de 2015.
03:12Et d'ailleurs, que chaque année,
03:14Vanderleyen leur donne des milliards d'euros pour les garder chez eux.
03:17J'ai vu hier qu'il y avait des bouchons à la frontière
03:19parce qu'ils voulaient rentrer en Syrie.
03:21C'est une très bonne nouvelle. Qu'ils rentrent en Syrie,
03:23qu'ils aillent reconstruire leur pays, reconstruire leur démocratie,
03:25c'est tout ce qu'on peut attendre.
03:27Vous savez, quand on dit parfois, il y a le droit d'asile qui est dévoyé,
03:29c'est qu'on a l'impression que les gens viennent chez nous
03:31parce qu'ils se disent menacés,
03:33mais dès qu'il n'y a plus de menaces qui pèsent sur eux, ils ne repartent pas.
03:35Mais soyons clairs, Sarah Knafo, c'est-à-dire que demain,
03:37si véritablement et malheureusement le risque est réel
03:39avec ces rebelles islamistes,
03:41il y a la charia qui est appliquée,
03:43il y a un califat islamique et que des femmes,
03:45et plus tard, certainement aussi des hommes,
03:47demandent l'asile, il faut fermer la porte.
03:49L'Europe doit dire non, on ne peut plus.
03:51Il faut laisser les Syriens se choisir leur régime.
03:53On dit que c'est le retour de la démocratie,
03:55on voit toute l'Europe qui s'en réjouit,
03:57il faut qu'il soit conséquent.
03:59S'ils pensent que demain c'est la démocratie,
04:01qu'ils laissent le peuple syrien aller faire sa propre démocratie,
04:03construire son propre pays.
04:05C'est tout ce qu'on peut espérer, même pour la Syrie.
04:07Retour en France à présent, pas de fumée blanche
04:09pour la nomination d'un Premier ministre,
04:11mais ce devrait être plus rapide que la fois dernière,
04:13nous dit-on. Emmanuel Macron a lancé,
04:15vous le savez, un nouveau round de consultation.
04:17L'Elysée qui tente, Sarah Knafo,
04:19de faire divorcer socialistes et insoumis.
04:21De votre point de vue, de manière générale,
04:23qui s'est montré à la hauteur de ce moment
04:25inédit depuis et avec la censure ?
04:27Qui ? Est-ce que vous pourriez citer
04:29quelqu'un qui s'est montré digne
04:31d'un défi existentiel à notre pays ?
04:33Déjà, merci de parler de défi existentiel,
04:35parce que c'est vraiment de ça dont il s'agit.
04:37C'est-à-dire de défis
04:39qui menacent l'existence même
04:41de notre pays. Pas sa place
04:43dans le monde, pas sa puissance.
04:45Si vous voulez, il y a des gens qui sont en train
04:47de construire des fusées et des porte-avions ailleurs dans le monde.
04:49Et nous, nos questions, c'est
04:51est-ce qu'on peut sortir sans se faire agresser ?
04:53Est-ce qu'on peut avoir des services publics qui marchent un tout petit peu mieux ?
04:55Des hôpitaux qui fonctionnent ?
04:57Est-ce qu'on peut ne pas attendre 9h aux urgences ?
04:59C'est la question. C'est triste quand même pour la France.
05:01Et face à tous ces défis existentiels,
05:03comme vous l'avez dit, le mot...
05:05Enfin, j'aurais utilisé le même.
05:07Face à tout ça, les politiciens nous ont ressortis
05:09la Quatrième République.
05:11Donc, est-ce que je peux vous dire...
05:13Les politiciens, dites-vous. Vous les mettez tous dans le même sac.
05:15Rennes, la France insoumise...
05:17Mais comme tous les Français, d'ailleurs.
05:19Vous regardez les Français, vous leur demandez
05:21qu'est-ce que vous pensez de la classe politique. J'ai vu un récent sondage.
05:23Ils rejettent la classe politique à 90%.
05:25Parce qu'ils se disent bien, mais est-ce que
05:27ce n'est pas au moins possible de s'entendre ?
05:29Vous voyez ce que je veux dire ? On n'est pas alignés.
05:31Michel Barnier, ce qu'il nous proposait,
05:33c'était indigne. Indigne de la situation.
05:35On en parlera avec plaisir.
05:37Face à ça, il fallait le faire plier.
05:39Il fallait au moins s'entendre sur quelque chose.
05:41On peut obtenir des petites choses. Vous voyez ce que je veux dire ?
05:43Et là, quand les Français regardent ça,
05:45ils se disent qu'ils ne sont même pas capables de s'entendre.
05:47Vous êtes sur la politique des petits pas,
05:49quitte à obtenir des petites modifications
05:51dans le budget, mais vous estimez qu'il n'y a pas
05:53de gagnant ou de gagnante, puisque beaucoup ont vu
05:55en Marine Le Pen celle qui s'est placée au centre
05:57du jeu et qui est capable aujourd'hui de lever
05:59le pouce ou de le descendre pour tout gouvernement.
06:01Moi, je ne pense pas comme ça. C'est-à-dire que
06:03je trouve qu'on meurt de cette politique.
06:05On se demande à chaque fois qui sort
06:07gagnant de la séquence ? Qui a gagné ou perdu
06:09un point de sondage après la séquence ?
06:11Qui a tiré son épingle du jeu ?
06:13Vous dites aller au centre du jeu,
06:15mais est-ce que c'est une affaire personnelle ?
06:17Est-ce que le but, c'est d'être soi-même au centre du jeu ?
06:19Vous posez la question. Est-ce que la censure a été
06:21votée pour des enjeux politiciens ?
06:23Moi, ce que je veux vous dire,
06:25c'est que le but, ce n'est pas de mettre tel ou tel politicien
06:27au centre du jeu. Le but, c'est de mettre
06:29le bon sens au centre du jeu, de mettre
06:31les Français au centre du jeu, de mettre les réformes
06:33qui sont nécessaires au centre du jeu.
06:35Ça, pour moi, c'est le seul et unique
06:37but de la politique et la seule raison
06:39pour laquelle la politique peut être noble.
06:41Alors, quand je vois la situation aujourd'hui,
06:43est-ce que quelqu'un a tiré son épingle du jeu ou pas ?
06:45Les Français ne pensent pas comme ça
06:47parce qu'eux ne jouent pas. Ils ne se disent pas
06:49est-ce qu'on a gagné ? Est-ce que quelqu'un a gagné ? Est-ce que quelqu'un a perdu ?
06:51Pour eux, ce n'est pas un jeu. Quand ils voient le pays
06:53à l'arrêt, ils se disent juste, vous voyez ces images,
06:55ils ne sont pas capables de s'entendre,
06:57ces gens-là, qu'est-ce qu'on est ? On est un pays du tiers monde
06:59pour ne pas savoir voter un budget ? Vous voyez ce que je veux dire ?
07:01On n'a pas de budget.
07:03Les homos sont forts.
07:05La situation est grave.
07:07Aujourd'hui, on a une économie qui est en train
07:09de s'écrouler sur elle-même et face à ça,
07:11on a des jeux de partis,
07:13on a des politiciens qui ne veulent pas en voir d'autres au gouvernement,
07:15d'autres qui veulent voir leurs copains.
07:17Je trouve que ce n'est pas au niveau.
07:19Si on reconquête, il y en a peut-être un qui est au centre du jeu
07:21et puis après, on va arriver aux questions de budget
07:23et plus largement
07:25aux Français qui souffrent, c'est Emmanuel Macron.
07:27C'est ce que reconquête
07:29votre parti dit. Est-ce que vous estimez
07:31que finalement, la censure l'a mis
07:33au centre du jeu ? Il y a encore quelques jours,
07:35certains parlaient de sa démission.
07:37Au tout début de l'interview,
07:39vous avez parlé de fumée blanche.
07:41On compare carrément Emmanuel Macron au pape
07:43parce que monsieur, maintenant, doit choisir
07:45qui va être Premier ministre. Est-ce que c'est un Premier ministre de droite,
07:47de gauche, technique, pas technique ?
07:49C'est lui qui décide s'il va dissoudre. Est-ce qu'il va
07:51dissoudre en juillet, en septembre, en octobre ?
07:53S'il ne veut pas dissoudre, il ne dissout pas, d'ailleurs, la Constitution.
07:55On lui laisse tout le pouvoir. C'est prérogatif.
07:57Ce qu'on a dit, c'est qu'il y avait un paradoxe
07:59à cette censure. LFI,
08:01le RN, ils ont été nombreux.
08:03On n'accuse personne en particulier.
08:05Quand je dis la classe politique, c'est dans son ensemble.
08:07Ils ont été nombreux à vouloir, je cite,
08:09mettre une claque à Macron. Et je dis, le paradoxe
08:11de tout ça, c'est qu'on a voulu lui mettre une claque
08:13et finalement, on l'a remis au centre du jeu.
08:15On était dans un système... Tout le monde.
08:17C'est les Français qui ont eu la claque.
08:19Malheureusement, c'est ceux qui attendent, c'est les agriculteurs
08:21qui se disent qu'on n'aura encore rien.
08:23On a attendu, on n'aura encore rien.
08:25Ce que je veux vous dire, c'est qu'on était dans un système, encore la semaine
08:27dernière, où le RN
08:29avait les clés en main.
08:31Il pouvait dire à Michel Barnier, si tu ne fais pas ça, je te censure.
08:33Désolée de parler de façon familière,
08:35mais la censure, c'était
08:37une forme d'arme nucléaire, de dissuasion
08:39nucléaire. C'est-à-dire, on pousse
08:41pour obtenir ce qu'on veut en menaçant.
08:43Si tu ne fais pas ça, à la fin, je peux
08:45censurer. Mais le principe de la dissuasion
08:47nucléaire en France, c'est de ne pas l'utiliser.
08:49C'est ne pas l'utiliser à la fin.
08:50Donc, vous estimez que c'est une faute politique
08:52de la part de Marine Le Pen ?
08:53Non, je ne vais pas utiliser des mots aussi forts que ça.
08:55Vous ne l'auriez pas fait ?
08:56Je dis ce qui est dommage. Je vais essayer de faire ça différemment
08:58en amont, d'obtenir des choses pour les Français.
09:00Je dis ce qui est dommage, c'est qu'on passe
09:02d'un système où le RN avait les clés,
09:04à un système un peu inconnu, où c'est Macron qui décide.
09:06Et si, par exemple, demain, Macron décide
09:08de gouverner avec les centristes,
09:10c'est-à-dire Macronisme 2.0, LR,
09:12PS, et ce qui reste
09:14du bloc macroniste, demain,
09:16le RN n'aura plus les clés. Même avec
09:18LFI, ils ne formeront pas la majorité pour censurer.
09:20Et je dis que c'est dommage d'avoir pris
09:22ce risque de perdre les clés qu'on avait
09:24hier, alors qu'hier, ils auraient pu obtenir
09:26des petites choses.
09:27À vous entendre, c'est quand même une mauvaise stratégie politique.
09:29C'est pour ça que je me suis permis de vous poser la question
09:31de la faute politique.
09:32En fait, pourquoi je vous dis ça ? Parce que ce qui compte, c'est la suite.
09:33Ce qui compte, c'est après.
09:34Pour moi, la question n'est plus est-ce qu'il faut censurer ou pas censurer,
09:36c'est maintenant, comment on fait ? Quel budget on obtient ?
09:38Alors, parlons-en.
09:39Quelle défense on supprime ?
09:40Parlons-en, Sarah Knafo, parce qu'en attendant, la colère monte,
09:42en particulier celle des agriculteurs qui se sentent,
09:44pardonnez-moi le mot, baladés
09:46par les promesses des politiques sur le mercure sourd,
09:48qui n'est pas encore au bout du processus,
09:50je précise, de ratification.
09:52Alors, mis à part le fait de dénoncer
09:54l'attitude de Mme Ursula von der Leyen,
09:56est-ce que nous avons, Sarah Knafo, encore les moyens
09:58d'agir ? Est-ce qu'on a encore
10:00une marge de manœuvre pour des mesures de rétorsion
10:02pour que ça ne soit pas acté définitivement ?
10:04Oui, forcément.
10:06On a les moyens, on a toujours les moyens, on est la France,
10:08on est un grand pays, on est le deuxième pays
10:10le plus important d'Europe, j'espère demain le premier,
10:12en passant devant l'Allemagne.
10:14D'abord, qu'est-ce qui est en train de se passer ?
10:15Il faut savoir que ce mercure surd, il est négocié depuis
10:171999. Ça fait
10:19bien longtemps qu'il est en négociation,
10:21que la classe politique dans son ensemble,
10:23ceux qui ont dirigé la France, n'ont pas su l'arrêter,
10:25et on a Mme von der Leyen qui, là,
10:27a décidé de passer en force, qui a signé le traité.
10:29La première erreur qu'on a faite, historiquement,
10:31c'est d'avoir laissé à la Commission
10:33le pouvoir exclusif des négociations commerciales.
10:35Ça, c'est une première erreur, parce que ça
10:37fait que cette dame, la reine de Bruxelles,
10:39peut être autorisée à aller,
10:41Madame, à Montevideo, et signer comme ça, au nom
10:43de toute l'Union européenne, un traité. Première erreur.
10:45La deuxième erreur, c'est d'avoir
10:47voté pour elle, c'est de l'avoir fait élire.
10:49Qui a fait voter pour elle ? Emmanuel Macron, il y a six ans,
10:51qui l'a imposé, et aujourd'hui, vous avez
10:53toutes les macronistes qui sont à Bruxelles
10:55qui ont voté pour elle. LR,
10:57qui a voté pour elle aussi.
10:59Quelle est la réalité ? Est-ce que, vraiment,
11:01le PPE, qui est la droite
11:03européenne, a laissé négocier cet accord
11:05et a porté, quelque part, Madame Ursula von der Leyen ?
11:07Je précise que François-Xavier Bellamy,
11:09ici même, nous dit que ce n'est pas le cas.
11:11Il a raison, il s'y est opposé, François-Xavier Bellamy.
11:13Il y a des gens qui s'y sont opposés, personnellement,
11:15mais ce que je vous dis, c'est que, en amont,
11:17typiquement, c'était
11:19aussi la droite du PPE qui a laissé
11:21Madame von der Leyen, qui lui a laissé
11:23les clés. C'était aussi eux qui l'ont fait
11:25élire. Maintenant, elle, elle est en train de profiter
11:27d'une situation qui est chaotique pour nous.
11:29Je vais vous raconter...
11:31Elle profite du vide politique en France, aujourd'hui,
11:33Madame Ursula von der Leyen ? Du vide politique en France,
11:35qui date d'il y a 7 ans. Donc, là, si vous voulez,
11:37la censure est venue souligner ce vide,
11:39mais, en réalité... Si vous voulez, la censure,
11:41c'est conjoncturel, et nos problèmes sont
11:43structurels. Nos problèmes, c'est 3 200 milliards
11:45de dettes. C'est le désordre
11:47dans nos rues, le désordre dans nos finances publiques,
11:49le désordre dans notre économie. C'est des émeutes.
11:51Quand elle voit tout ça, von der Leyen,
11:53quand elle voit qu'on n'est pas capable de voter un budget, par exemple,
11:55elle ricane. Et elle se dit, mais c'est eux qui vont m'empêcher
11:57de faire ce que je veux faire. Là, c'est une analyse.
11:59Pardonnez-moi, c'est votre ressenti
12:01ou c'est ce que vous voyez d'elle quand vous êtes
12:03au Parlement européen ? C'est ce que j'entends.
12:05C'est le fonctionnement, aujourd'hui. C'est ce que je vois
12:07d'elle, c'est ce que j'entends. C'est ce que j'entends
12:09en fréquentant des Allemands, en voyant
12:11qu'est-ce qu'ils pensent de la France chez eux,
12:13ce qui se dit de la France dans leur presse.
12:15Il n'y a même pas besoin d'être dans les arcanes du Parlement
12:17pour voir ça, mais en effet, je connais aussi
12:19des gens qui travaillent à la Commission, je vois leur manière
12:21de réfléchir. Leur manière de réfléchir, c'est de
12:23toujours défendre les intérêts allemands.
12:25Ça, il faut le comprendre. Je vous raconte juste une anecdote pour comprendre.
12:27On est en 2010, c'est Nicolas Sarkozy
12:29qui est en train de négocier pour qu'il n'y ait pas
12:31un nouveau traité de libre-échange qui
12:33pénalisera nos agriculteurs. Et à l'époque, il parle
12:35avec José Manuel Barroso, qui est le président
12:37de l'époque de la Commission européenne.
12:39Et Sarkozy lui dit, ça pénalisera nos agriculteurs,
12:41il ne faut pas mettre un nouveau traité de libre-échange.
12:43Et José Manuel Barroso lui dit, tu ne vas
12:45quand même pas sacrifier l'industrie allemande pour
12:47quelques poulets. Donc, c'est l'Europe allemande
12:49entre guillemets qui est faite à l'oeuvre.
12:51Il y a une valeur ajoutée qui est plus importante
12:53dans l'industrie allemande que chez les agriculteurs français.
12:55Mais alors, comment on change le bateau de direction ?
12:57Comment on fait que... On redevient fort.
12:59Et on dit aux gens, vous ne pouvez plus vous asseoir...
13:01À part les mots. Comment ? On remet de l'ordre dans nos
13:03finances publiques, on remet de l'ordre dans nos rues.
13:05Oui, mais ça va durer longtemps. Attendez, ça arrête une fois.
13:07Sur le Mercosur, on fait la politique de la chaise vide.
13:09D'abord, je vous réponds, ça ne va pas durer longtemps.
13:11Je réponds sur le Mercosur et ensuite, je réponds sur pourquoi ça peut ne pas durer longtemps.
13:13Sur le Mercosur, on a encore les moyens.
13:15Vous l'avez dit, ça n'est pas fini. On peut avoir une minorité
13:17de blocage. La France peut décider de bloquer
13:19la signature de cet accord, la ratification,
13:21avec l'Italie, l'Autriche,
13:23les Pays-Bas. Ça, c'est possible.
13:25Et on reprend sa minima, c'est ça, un certain
13:27taux de population. Exactement.
13:29Le deuxième élément, il est possible
13:31que la France dise, on ne contribue plus
13:33au budget de l'Union européenne. On est contributeurs
13:35nets, donc on n'y perdra pas grand-chose,
13:37parce que l'Union européenne peut nous dire, je vous coupe
13:39les aides à la PAC, on payera
13:41nous-mêmes les agriculteurs. Puisqu'on est contributeurs nets,
13:43on a les moyens, vous voyez ce que je veux dire. Donc ça, c'est possible.
13:45Ensuite, pourquoi je vous dis,
13:47il ne faut pas se dire, ça prendra du temps,
13:49c'est impossible. Parlez de réformes structurelles,
13:51c'est pour cela. Exactement.
13:53Regardez l'Argentine. Millet arrive,
13:55il a une inflation à trois chiffres, c'est la catastrophe.
13:57Un pays, une pauvreté
13:59qui explose. Il arrive, en quelques mois,
14:01on voit les premiers effets. Le marché locatif
14:03a regardé sa popularité. On voit que ça n'a pas marché.
14:05Si je puis dire à la tronçonneuse, symbolique,
14:07comme il l'a montré, pour les dénoncer,
14:09qui peut aujourd'hui arriver et dire,
14:11voilà, il faut massivement
14:13baisser les dépenses partout, il faut dégraisser
14:15les différents mammouths au risque de grèves monstres,
14:17qui peut l'assumer ? Nous.
14:19Reconquête, c'est clair, c'est notre programme,
14:21si ça vous intéresse, il est là.
14:23C'est économie, vous méritez toute la vérité,
14:25parce que c'est ce qu'il faut faire aujourd'hui.
14:27Nous, on peut très bien l'assumer. Et je vais
14:29vous dire pourquoi. Parce que contrairement à ce que
14:31veut nous faire croire la gauche, ce ne sera pas
14:33impopulaire. Ce sera impopulaire à l'extrême-gauche.
14:35Il y aura des manifestations d'extrême-gauche,
14:37c'est leur profession, c'est leur loisir.
14:39Quand vous regardez, jeudi dernier, les manifestations
14:41contre une réforme qui n'aura pas lieu
14:43parce qu'il n'y a pas de gouvernement, là, vous voyez
14:45le 11 décembre, les cheminots qui ont annoncé
14:47qu'ils feraient une manifeste... Enfin, qu'ils bloqueraient
14:49le service public des trains pendant les vacances
14:51pour faire plier le gouvernement alors qu'il n'y a plus
14:53de gouvernement. Là, on se dit, mais c'est quand même comique.
14:55Il n'y a qu'en France qu'on voit ça. On manifeste contre
14:57des réformes qui n'ont plus lieu et contre des ministres qui ne sont plus là.
14:59Enfin, passons. Donc, à part
15:01quelques professionnels de la grève,
15:03ce sera des réformes ultra-populaires.
15:05Je vous ai cité l'exemple de l'Argentine.
15:07Il met en oeuvre cette tronçonneuse et regardez son
15:09taux de popularité. Donc, il faut qu'il y ait un milléi
15:11français parce qu'on va beaucoup parler d'un Trump français.
15:13Il faut quelqu'un qui aime la liberté économique
15:15autant que milléi. Je ne sais pas si
15:17on peut tout transposer. Dans un pays où quand même
15:19la réforme des retraites n'est pas passée,
15:21c'est dans ce pays-là que vous souhaitez
15:23ce programme drastique. Qu'est-ce qu'on fait nos politiciens ?
15:25Les politiciens demandent aux Français des sacrifices.
15:27Vous, vous allez travailler un peu plus. Vous, on va vous taxer
15:29un peu plus. Comment vous voulez que ce soit
15:31acceptable s'ils voient que les premiers concernés ne donnent
15:33pas l'exemple ? S'ils voient que
15:35les hauts fonctionnaires ne donnent pas l'exemple ? S'ils voient
15:37que les élus ne donnent pas l'exemple ? S'ils voient que
15:39l'État ne réduit pas ses dépenses et ses gabegies ?
15:41Comment vous pouvez dire aux retraités
15:43français typiquement ou à ceux qui
15:45allaient arriver à la retraite, ah bah non, ce sera pas la retraite,
15:47vous allez travailler un peu plus pour gagner
15:4920 milliards d'euros alors qu'ils voient que dans le même
15:51temps, on dépense 15 milliards d'euros
15:53dans l'aide publique au développement.
15:55Exactement. Quand vous voyez
15:57que, je vous donne des exemples
15:59typiques, que les allocations
16:01sociales non contributives aux étrangers, c'est 20 milliards
16:03d'euros. Ils se disent, mais pourquoi est-ce que ce sera
16:05moi qui commence l'effort ? Donc il faut faire
16:07des efforts partout. Il faut que l'État montre l'exemple.
16:09Il faut qu'il commence. On a des
16:11gabegies partout. Moi, c'était mon métier. J'étais
16:13magistrate à la Cour des Comptes. Je regardais
16:15ligne par ligne le budget de l'État.
16:17Si vous faites ce travail,
16:19c'est dur de garder son sang froid
16:21parce que vous vous dites, mais c'est pour ça que je paye
16:23des impôts. C'est dur à dire. Et si je peux
16:25ajouter une phrase, parce qu'il faudrait que les Français l'entendent
16:27tous les jours, on paye chaque année
16:291300 milliards d'impôts
16:31chaque année. Donc, on est le peuple
16:33le plus taxé du monde et même le plus taxé de l'histoire.
16:35C'est-à-dire qu'à la fin de cette interview,
16:37les Français auront payé 50 millions d'euros
16:39d'impôts. Ça, qui a fait croire que c'est ça ?
16:41C'est une image édifiante et
16:43il y a de nombreux défis. Parfois, vous avez dit
16:45d'ailleurs que la France était au bord de l'abîme, mais
16:47c'est peut-être que les images
16:49justement de ce week-end et du relèvement
16:51et de Notre-Dame qui est resplendie
16:53vous a donné du baume au cœur.
16:55Est-ce que vous y voyez ? Est-ce que le relèvement
16:57de Notre-Dame, ça peut préfigurer celui de la France
16:59pour conclure Sarah Knafo ?
17:01Je crois que oui. C'est une très
17:03belle image parce qu'on a vu ces professions
17:05françaises qui tiennent debout.
17:07Je pense que comme tout le monde, on a eu les
17:09larmes aux yeux en regardant cette cérémonie parce qu'on se dit
17:11mais quand même, quel grand peuple ! C'est criminel
17:13de ne pas l'aider. Vous voyez ce que je veux dire ? C'est criminel
17:15de ne pas tout faire pour que ce grand peuple puisse donner
17:17la mesure de ce qu'il sait faire. Quand on voit ces métiers
17:19qu'on croyait disparus et qui en fait sont
17:21encore là. C'est comme disait le général de Gaulle,
17:23les sources ne sont pas tarées. On voit les sources
17:25de l'intelligence française qui sont encore là.
17:27Moi, quand je vois tous les jours des gens qui arrivent à
17:29innover, à créer des entreprises,
17:31à être des leaders dans l'intelligence artificielle,
17:33quand je vois d'autres pays qui y arrivent, je vous ai cité
17:35l'Argentine, on est quand même la France.
17:37Si vous voulez, il y a des anciennes républiques
17:39soviétiques à l'est de l'Europe
17:41qui ont vécu 90 ans de communisme.
17:43Si j'étais provocatrice, je vous dirais
17:45nous, c'est que 40 ans. Mais ils ont vécu 90 ans
17:47de communisme et le lendemain,
17:49dès qu'ils ont arrêté, ils ont relevé leur pays,
17:51ils ont rempli leurs églises, ils ont
17:53réussi à recréer l'âme de leur pays.
17:55Donc c'est possible. On est la France, c'est évidemment
17:57possible. D'optimisme. Merci Sarah Knafos
17:59pour votre grande interview. A bientôt.
18:01A bientôt.

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