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00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Braud.
00:12Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur CNews jusqu'à 10h30 et sur Europe 1 jusqu'à 9h30.
00:18La beauté sauvera le monde, ai-je lu ici ou là ce samedi et ce dimanche.
00:24Notre-Dame de Paris inspirait ces commentaires qui oubliaient un temps l'horreur et le chaos du quotidien.
00:31Je ne suis pas sûr que la beauté sauve le monde, la formule serait de Dostoïevski mais
00:36la cérémonie de samedi a élevé notre âme sans doute en même temps qu'elle emplissait les cœurs de fierté et d'émotion.
00:43Notamment lorsque les pompiers ont traversé la Nef aux grands hommes, la patrie reconnaissante.
00:49Notre-Dame raconte une histoire française et au-delà la culture de l'Occident,
00:54l'église romaine, sa voix, ses rites, sa liturgie, son décorum marquent nos existences
01:01du baptême jusqu'à la dernière messe comme l'ADN définit chacun de nous.
01:06J'observe aussi que Donald Trump est apparu dans cette cathédrale comme le patron du monde,
01:10le boss que toute l'Assemblée regarde, que toute l'Assemblée salue, que toute l'Assemblée respecte.
01:16Il était accompagné de son homme lige, Elon Musk, fils naturel de Thomas Edison,
01:22inventeur génial et de John Rockefeller, businessman hors pair.
01:27Il y a quelques semaines, Trump incartenait le diable. Ce samedi, le diable s'habille non pas en Prada
01:33mais avec une cravate jaune aux couleurs de l'Ukraine.
01:35Puisque la beauté, hélas, ne sauvera pas le monde, faisons confiance à Trump.
01:40Il est possible qu'il soit plus efficace. Il est 9h01, cher Thomas Justeau.
01:59Bonjour Pascal, bonjour à tous. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence ce soir à la demande de Moscou.
02:06Il sera évidemment question de la Syrie après le renversement du régime de Bachar al-Assad.
02:11Hier soir, les États-Unis ont mené des dizaines de frappes aériennes et visé plus de 75 cibles du groupe Etat islamique en Syrie.
02:19Washington refuse de laisser l'organisation terroriste profiter de la situation.
02:24En France, Emmanuel Macron cherche toujours un nouveau Premier ministre.
02:28Après les festivités de ce week-end, les consultations reprennent ce matin à l'Elysée.
02:33Le président de la République reçoit en ce moment les représentants du groupe Lyott.
02:36Puis viendra le tour des communistes à 10h avant de finir avec les écologistes à 11h.
02:41La France insoumise, de son côté, a décliné l'invitation.
02:45Et puis aujourd'hui s'ouvre le procès du réalisateur Christophe Ruggia.
02:49Il va être jugé pour agression sexuelle par personne ayant autorité sur mineurs de 15 ans.
02:55Préjudice d'Adèle Haenel. L'effet reproché remonte à 2001 et aurait duré jusqu'en 2004.
03:00A l'époque, l'actrice n'était encore qu'une collégienne.
03:03Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:06Eh bien, je remercie beaucoup Shana. Je remercie Elisabeth Lévy qui est avec nous.
03:10Georges Fenech est sur un mode, la semaine dernière, très offensif.
03:15Je vais le rester, rassurez-vous. Mais bien sûr.
03:18Votre ami Laurent Wauquiez va bien ?
03:21Oui, je pense que oui.
03:23Parce qu'il a changé d'avis, visiblement.
03:26Laurent Wauquiez, il souhaitait que Retailleau n'entre pas dans le gouvernement.
03:30Et puis finalement, il souhaitait que pas de LR soit dans le gouvernement
03:33parce que ça contrariait son plan pour être président de la République.
03:37Non, mais non.
03:38Mais finalement, il a changé. J'ai lu Figaro ce matin. Il a complètement changé.
03:42Souvent, Laurent Wauquiez varie.
03:44Mais c'est une sprole d'intelligence. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
03:47C'est l'intérêt de la France.
03:48Ah, c'est sa boussole ? Il l'a souvent dans sa poche, alors.
03:53C'est une formule.
03:55Il ne la regarde pas souvent, sa boussole.
03:58Vous êtes vraiment très dur.
04:00Comment ?
04:01Vous êtes très dur.
04:02Mais je ne suis pas dur du tout. Il y a un ministre qui est formidable.
04:06Il faut le garder.
04:08Il faut le garder.
04:09Bien sûr.
04:10Justement, l'intérêt de la France, c'est que Bruno Retailleau soit ministre.
04:13Vous voyez qu'il est guidé par l'intérêt de la France.
04:15Bien sûr, il était moins guidé, j'ai l'impression, vendredi.
04:18Tout va bien.
04:19C'est vrai ?
04:20Oui.
04:21Pas récemment.
04:22Pas récemment.
04:23Bon.
04:24Bonjour, cher Nathan Devers.
04:26Florian Tardif est avec nous.
04:27Bonjour, Pascal.
04:28Et Vincent Hervouët, bien sûr, puisqu'on va parler, évidemment, de la Syrie.
04:32Alors, évidemment, je suis comme tout le monde là-dessus.
04:36Je ne suis pas un expert comme vous.
04:39Hier soir, tout le monde m'explique que c'est absolument formidable que Bachar Al-Assad tombe,
04:43ce que je trouve sanguinaire.
04:45Je n'ai aucun souci là-dessus.
04:46Mais on me dit que ceux qui vont remplacer Bachar Al-Assad, c'est des islamistes.
04:51Alors, évidemment, j'écoute ça.
04:52Tout le monde a l'air de trouver ça très bien.
04:55Il fait un petit poil, forcément, à Kiev, Vincent Hervouët.
04:58Il y a dix ans, Laurent Fabius, qui était ministre des Affaires étrangères, disait
05:01« Le front Al-Nosra fait du bon travail. »
05:04Le front Al-Nosra, à l'époque, c'était l'émanation d'Al-Qaïda.
05:07C'était la franchise locale d'Al-Qaïda.
05:10Mais il faut se réjouir ou pas ?
05:13Il faut toujours se réjouir quand des prisonniers sortent des oubliettes.
05:18Et donc, il y a à la fois une espèce de jubilation,
05:21et puis, il y a en même temps une grande angoisse.
05:24Il y a à la fois la panique de ceux qui perdent le pouvoir,
05:28de ceux qui se sentent menacés parce que, dans la dictature,
05:32ils avaient réussi à sauvegarder à peu près leurs intérêts,
05:35les petites communautés, les petites minorités
05:37qui voient arriver le rouleau compresseur de la Révolution.
05:41Et puis, vous avez toutes les forces qui s'opposent,
05:44qui sont dans la Révolution et qui risquent demain de se sauter à la gorge.
05:49Donc, il y a à la fois une grande incertitude. On ne sait pas ce qui se passe.
05:52La vérité, elle est là.
05:53On va dire les choses simplement.
05:55On sait que le régime était totalement vérolé, corrompu, pourri,
05:59et qu'il allait tomber comme un fruit mur
06:01à partir du moment où il était lâché par ses principaux soutiens.
06:04Pourquoi il est lâché ?
06:06Parce que les Israéliens ont ébranlé les Iraniens,
06:10les Israéliens ont liquidé, ont décapité le Hezbollah,
06:14qui étaient les deux grands protecteurs du régime Assad,
06:18et la Russie, par ailleurs, est occupée, comme vous l'avez remarqué, en Ukraine.
06:22Donc, en fait, le régime, qui était à la fois épuisé par la guerre,
06:27qui était privé de ses ressources,
06:29parce que le pétrole est géré par les Américains désormais et par les Kurdes,
06:32et qui était en même temps totalement corrompu,
06:35le régime était un État fantôme.
06:37C'était un État fantôme, avec une Syrie qui l'est déjà éclatée,
06:40et qui risque de rester éclatée,
06:42parce que ce qu'on vient d'enterrer, c'est non seulement Bachar el-Assad,
06:46mais la République démocratique syrienne,
06:49le pôle nationalisme arabe, le Baas,
06:53et même l'État centralisé, laïc syrien.
06:59Et puis, ce qu'on enterre aussi, c'est l'Axe-Chit,
07:02c'est-à-dire la protection de l'Iran,
07:04le grand perdant de toute l'histoire, c'est d'abord l'Iran,
07:06l'Iran qui se retrouve aujourd'hui démuni,
07:10ils ont perdu leur principale arme contre Israël,
07:13ils avaient un pistolet pointé sur la tombe des Israéliens,
07:17et ils ne l'ont plus, ils n'ont plus rien.
07:19On va voir un sujet...
07:21Ça me rappelle un sketch des Inconnus,
07:24où il y a un gars qui raconte...
07:26J'aurais pas fait ce parallèle...
07:28Si, il raconte les jeux à Beyrouth, c'est très compliqué.
07:33C'est un kaleidoscope, c'est même pas un puzzle.
07:36Je vais demander à Marine, je ne sais pas si on peut sortir ça...
07:40Dans les Monty Python, je crois.
07:42Oui, il faudrait avoir les doigts.
07:45On peut demander à Vincent ce qu'il se passe à Beyrouth.
07:49Est-ce qu'on ne peut pas craindre la remporte de l'Europe,
07:52la création d'un grand califat,
07:54puisqu'il a appartenu à Daesh ?
07:57On sait encore moins ce qui va se passer.
07:59Ça nous menace, quoi.
08:00La première leçon de modestie, c'est celle-là.
08:02Je crois qu'il y a une révolution.
08:03Que ce soit Kadhafi, que ce soit Saddam,
08:07que ce soit Milosevic, Duvalier...
08:11Je crois qu'il y a une révolution.
08:13Les médias sont euphoriques.
08:15On aime la révolution.
08:16Vous avez vu la belle tête qu'il a,
08:18le nouveau patron du pays ?
08:21Vous avez vu cette barbe ?
08:23On croirait à Cuba.
08:24Il a l'uniforme.
08:25C'est un nouveau capitaine.
08:27S'il vous plaît, laissez...
08:29On sait encore moins ce qui va se passer.
08:31Pas de questions, c'est Vincent qui parle.
08:33Pas de remarques non plus.
08:35Pour le moment, c'est Vincent qui explique.
08:37Mais en revanche, je voudrais qu'on voit
08:38deux ou trois sujets...
08:39Mais non, mais c'est le spécialiste.
08:41En revanche, écoutons...
08:48C'est l'esprit de Noël.
08:50C'est l'esprit de Noël qui doit nous guider.
08:54Je voudrais qu'on voit juste un sujet
08:56de Dunia Tenggur, les dernières heures,
08:58qui illustre ce que vous venez de dire
09:00et après, on parlera aussi
09:02d'un nouvel homme fort.
09:04Fuite ou départ forcé ?
09:06Les spéculations autour du départ
09:08de l'ex-président syrien Bachar al-Assad
09:10ont été nombreuses ces dernières heures.
09:12Très vite, les rebelles et de nombreux civils
09:14se sont réappropriés des lieux
09:16jusque-là interdits,
09:18comme ici, dans ce palais présidentiel
09:20situé dans un quartier à l'ouest
09:22de la capitale syrienne.
09:24Il est devenu arrogant et tyrannique.
09:26Il a dominé le pays pendant 13 années.
09:28Il a provoqué la faim,
09:30les meurtres, la torture
09:32et le déplacement d'enfants syriens.
09:34Aujourd'hui, nous avons enfin pu
09:36entrer dans le palais de Bachar al-Assad
09:38et il appartient au peuple désormais.
09:40Un départ, salué par les Syriens
09:42mais aussi par une grande partie
09:44de la communauté internationale.
09:46Dans une allocution télévisée,
09:48l'actuel locataire de la Maison Blanche,
09:50Joe Biden, a fait preuve de précaution
09:52tout en souhaitant un avenir meilleur
09:54au peuple syrien.
09:56La faim est un acte fondamental de justice.
09:58C'est un moment d'opportunité historique
10:00pour le peuple syrien
10:02qui souffre depuis longtemps
10:04de construire un meilleur avenir pour son glorieux pays.
10:06C'est aussi un moment de risque et d'incertitude.
10:08Selon les agences de presse russes,
10:10Bachar al-Assad et sa famille
10:12se trouveraient actuellement en Russie.
10:14Le pays leur aurait offert l'asile
10:16sur la base de considérations humanitaires.
10:18Il n'y a pas au conditionnel,
10:20c'est-à-dire qu'on ne sait pas
10:22s'il est effectivement à Moscou,
10:24Bachar al-Assad.
10:26Il y a deux versions qui couraient hier matin.
10:28L'une disait qu'il était passé à Budapest,
10:30l'autre en allant vers la Russie,
10:32et l'autre que son avion
10:34avait été détruit en vol.
10:36C'est la rumeur de Beyrouth.
10:38Avec le plan de vol,
10:40l'avenir disparaît à un moment.
10:42Alors vous dites...
10:44A priori, d'après les médias russes,
10:46il est à Moscou.
10:48J'ai lu, j'ai entendu,
10:50qu'il y a une sorte d'accord tripartite
10:52entre les USA et la Russie.
10:54Marchait, main dans la main,
10:56sur ce dossier.
10:58Non, je n'ai pas entendu parler d'un accord pareil.
11:00J'ai vu qu'il y avait eu...
11:02Une sorte d'accord tacite.
11:04Un intérêt commun.
11:06Oui, intérêt commun.
11:08Ce qu'il y a, c'est qu'on mesure l'impuissance
11:10quand même des... Il y a la Turquie.
11:12La Turquie est le grand gagnant.
11:14La Turquie a instrumentalisé,
11:16a aidé, a armé, a renseigné
11:18les islamistes
11:20qui viennent de prendre le pouvoir.
11:22Et ils l'ont fait alors que
11:24les américains leur demandaient d'arrêter.
11:26Alors que les russes
11:28étaient exaspérés.
11:30Parce qu'il y a une... Entre Russie,
11:32Iran et Turquie, il y a
11:34un forum de dialogue.
11:36Un forum d'Astana. Et ils se sont vus
11:38il n'y a pas longtemps. Mais...
11:40On saura tout. Des manigances,
11:42trop tard d'ailleurs. Il n'y a que les historiens
11:44que ça intéressera. Non, mais vous avez raison de dire que...
11:46Vous avez l'honnêteté de dire qu'on ne...
11:48Il y a des gagnants, il y a des perdants pour l'instant.
11:50Mais il y a surtout une très grande incertitude sur ce qu'il va se passer.
11:52Pour le Nouvel Homme Fort. D'un mot quand même.
11:54Le Nouvel Homme Fort ? On voit le sujet
11:56de Solène Guionnard
11:58sur le Nouvel Homme Fort. Celui dont
12:00vous avez parlé et qui ressemble pour vous à Fidel Castro.
12:04Abu Mohamed Adjouani,
12:0642 ans, est un chef islamiste
12:08à la tête d'un groupe considéré comme
12:10terroriste par les pays occidentaux.
12:12Il a mené une coalition de rebelles
12:14auteur d'une offensive éclair
12:16qui a fait chuter le régime de Bachar el-Assad.
12:18Abu Mohamed Adjouani
12:20est né en 1982
12:22et a grandi à Mazé, un quartier
12:24cossu de Damas, dans une famille
12:26aisée. Selon un média
12:28britannique, les premiers signes de
12:30djihadisme apparaissent chez lui
12:32après les attentats du 11 septembre 2001.
12:34En 2003,
12:36lors de l'invasion américaine en Irak,
12:38il part combattre dans ce pays
12:40voisin de la Syrie, où il rejoint
12:42le groupe al-Qaïda, avant d'être
12:44prisonnier durant 5 ans.
12:46Lors du début de la révolte contre Bachar el-Assad,
12:48Abu Mohamed Adjouani
12:50rejoint son pays et fonde alors son
12:52propre mouvement.
12:54Mohamed Adjouani est effectivement
12:56le fondateur d'un mouvement
12:58islamiste radical
13:00qui s'appelait al-Nusra
13:02et qui était donc
13:04affilié à
13:06la fameuse
13:08structure al-Qaïda.
13:10En 2016, il rompt ses liens avec al-Qaïda,
13:12il abandonne les habits des groupes
13:14islamistes et tente de changer son
13:16image.
13:42J'étais étonné hier
13:44qu'on ne souligne pas
13:46davantage
13:48ce...
13:50Si, tout le monde est inquiet.
13:52Il ne s'appelle plus
13:54donc Abu Mohamed Adjouani, ce qui était son nom de guerre
13:56à l'époque où il avait créé
13:58le HTS, la milice
14:00qui a régenté la région
14:02d'Idlib et qui vient d'emporter
14:04Alep, puis ensuite
14:06Damas. Il a repris
14:08son nom d'état civil,
14:10il s'appelle donc désormais Ahmed Hussein Al-Shara.
14:12Ça c'est la première chose.
14:14Donc il a mué. Est-ce que
14:16il y a... Est-ce que
14:18les islamistes modérés existent ?
14:20Est-ce que les anthropophages
14:22modérés existent ? Et s'ils existent
14:24comme voudraient le croire les journalistes,
14:26combien de temps ils restent au régime,
14:28les anthropophages ? Est-ce que
14:30autrement dit, pour poser la question d'une manière simple,
14:32est-ce que monsieur Ahmed
14:34Hussein Al-Shara, qui va avoir
14:36beaucoup de mal à contenir
14:38ses amis
14:40islamistes qui, à partir d'une myriade
14:42d'organisations, est-ce que
14:44ce monsieur voudra effectivement,
14:46comme il le prétend depuis quelques semaines,
14:48ou même quelques mois, établir
14:50un état où on respecte
14:52les minorités, où
14:54on est pacifique, etc.
14:56Ce qu'il essaie d'être, parce qu'à Alep, par exemple,
14:58il n'y a pas de tir de joie.
15:00On va écouter des réactions de...
15:02On va écouter des réactions de Jordan Bardella
15:04notamment, et puis également
15:06de...
15:08Mais je vous lis ce qu'a écrit Trump.
15:10Les combattants de l'opposition en Syrie
15:12dans un mouvement sans précédent ont pris le contrôle
15:14de nombreuses villes dans une offensive hautement
15:16coordonnée, sont maintenant aux abords de Damas,
15:18se préparant manifestement à faire un très grand pas en avant
15:20pour renverser Assad. La Russie,
15:22parce qu'elle est tellement impliquée en Ukraine
15:24et que la perte de 600 000 soldats là-bas
15:26semble incapable d'arrêter cette marche
15:28littérale à travers la Syrie, un pays qu'elle protège
15:30depuis des années, c'est là que l'ancien président Obama
15:32a refusé d'honorer son engagement de protéger
15:34la ligne rouge dans le sable, et l'enfer a éclaté
15:36avec l'intervention de la Russie. Mais maintenant
15:38ils sont, comme Assad lui-même peut-être,
15:40contraints de partir, et c'est peut-être
15:42la meilleure chose qui puisse leur arriver.
15:44La Russie n'a jamais tiré grand profit de la Syrie,
15:46à part faire passer
15:48Obama pour un idiot.
15:50En tout cas, la Syrie est un désastre,
15:52mais elle n'est pas notre amie, et les États-Unis ne devraient
15:54rien y voir. Ce n'est pas notre combat.
15:56Laissons-le se dérouler. Ne vous impliquez pas !
15:59Hier, l'aviation
16:01américaine a bombardé
16:0375 positions
16:05de Daesh
16:07en Syrie.
16:09Oui, mais c'est l'administration Biden.
16:11Oui, mais Trump en fera autant.
16:13Écoutez, Jordan Bardella,
16:15et vous allez me dire ce que vous pensez de son intervention.
16:19Dans quelques mois, il est possible que
16:21nous payons
16:23les conséquences de cette prise
16:25de pouvoir des fondamentalistes islamistes
16:27par des flux migratoires importants,
16:29et moi j'appelle d'ores et déjà aujourd'hui
16:31l'Assemblée européenne et les différents pays
16:33de l'Union à anticiper
16:35dès maintenant le risque
16:37d'un déferlement migratoire
16:39où pourraient se glisser
16:41des terroristes islamistes.
16:43C'est un peu la question que posait Georges tout à l'heure.
16:45Oui, parce qu'on a déjà l'exemple de 2015.
16:47C'est le contraire.
16:49Si il y a un déferlement migratoire,
16:51ça se passera dans l'autre sens.
16:53Il y a 3 millions de réfugiés syriens
16:55en Turquie, ils vont retourner chez eux.
16:57Et d'ailleurs,
16:59il y a un nombre de Syriens au Liban
17:01qui ne pouvaient pas rentrer,
17:03qui vont essayer de regagner leur pénate.
17:05Et il y a des Syriens qui sont en Europe
17:07qui effectivement vont avoir envie
17:09de retourner dans leur pays.
17:11On a vu des manifestations hier.
17:13Je voulais répondre à la fois à Jordan Bardella
17:15et peut-être à vous Pascal,
17:17parce que vous avez posé la question centrale.
17:19En fait, qu'est-ce qui s'est passé en 2016 ?
17:21Rappelez-vous, c'est normal qu'on ait été enthousiasmé
17:23par les printemps arabes, parce que la chute
17:25d'un tyran, ben oui, on se dit que c'est bien
17:27la chute d'un tyran. Or,
17:29qu'a-t-on vu, c'est qu'en fait, on avait plus ou moins
17:31le choix ensuite entre différents genres d'islamistes.
17:33Donc, qu'on le veuille ou pas,
17:35on peut toujours dire que ce n'est pas bien, qu'on n'aime pas ce type-là.
17:37Pour le coup, nous, on n'a rien fait sur ce coup-là.
17:39Ce n'est pas la Libye, ce n'est pas l'Irak
17:41où on a mis un pied dedans. Là,
17:43ils ont fait ça tout seuls. Donc,
17:45je veux dire, on a le choix visiblement
17:47entre ceux-là et ceux-là. Et deuxième chose, très vite,
17:49j'observe les retournements de vestes
17:51d'un certain nombre de gens, comme l'a dit Bourdin ce matin.
17:53Vous avez vu, Pascal ? Tous les gens
17:55qui disaient... Comme l'a dit qui ?
17:57Bourdin disait cela ce matin. Mais je n'écoute pas
17:59Jean-Jacques Bourdin. Vous avez vu ?
18:01Bourdin, ce n'est pas une conséquence. J'aime beaucoup Jean-Jacques.
18:03Mais comme l'a dit, j'ai vu.
18:05La virgule n'était pas bien placée. Est-ce que vous avez
18:07entendu que les Insoumis, etc.,
18:09se félicitent aujourd'hui
18:11de la chute d'Assad ? Oui.
18:13Ça ne vous rappelle rien ? Mais c'est normal, c'est un triomphe
18:15pour toute la communauté islamique. Ah ben justement.
18:17On peut écouter Marine Tondelier, parce qu'elle a
18:21cette ligne-là. Il n'était pas
18:23il y a 5 ans, quoi. Écoutons ce que... Oui,
18:25vous avez parfaitement raison, parce que ce week-end,
18:27on a revu les interventions
18:29de M. Mélenchon, notamment,
18:31qui n'était pas sur cette ligne.
18:33Écoutez ce qu'a dit Mme Tondelier
18:35sur la Syrie. Avec une histoire
18:37comme ça, avec tous les crimes commis
18:39par Al-Qaïda et les mouvements
18:41djihadistes, vous ne pouvez pas ne pas
18:43vous poser des questions. D'où,
18:45même s'il faut aussi avouer qu'il y a beaucoup
18:47de personnes qui ont travaillé sur le sujet, qui sont
18:49allées à Idlib ces dernières années,
18:51et qui, depuis un certain temps, 2-3 ans, disent
18:53attention, il y a eu une sorte de transition
18:55chez HTS. Il faut suivre
18:57ça de manière plus attentionnée.
18:59Mais on ne peut pas ne pas se poser des questions.
19:01Pour l'instant, dans leurs discours,
19:03dans leurs actes, ce qui se passe est rassurant.
19:05Vous avez eu quand même très peu d'exactions.
19:07C'est pour ça que je vous disais
19:09au début que l'espoir dominait. Mais vous ne pouvez pas
19:11ne pas vous poser
19:13de questions, en tout cas.
19:15Vous aurez compris que ce n'était pas Marine Tondelier, c'était
19:17Bashar al-Assad, Yazidi,
19:19rédacteur en chef de Syria Report,
19:21que vous connaissez sans doute,
19:23et qui donnait son avis.
19:25Est-ce qu'on a, parce que Marine Lanson,
19:27je demande, est-ce qu'on a Marine Tondelier ?
19:29Est-ce qu'on peut l'écouter ? Écoutons
19:31M. Glucksmann, en attendant.
19:33Ça fait
19:3513 ans et demi que Bashar al-Assad
19:37massacre son peuple. Le seul crime
19:39des Syriens qui sont descendus dans la rue
19:41en 2011, c'était de vouloir
19:43vivre libre. Et depuis,
19:45ils ont été torturés, ils ont été
19:47gazés, ils ont été exilés,
19:49ils ont été massacrés. Et
19:51aujourd'hui,
19:53le sentiment qui domine, c'est d'abord
19:55celui qu'on éprouve
19:57face à la chute d'un bourreau. Ça ne veut pas
19:59dire qu'on sait de quoi l'avenir
20:01de la Syrie sera fait. Ça ne veut pas dire
20:03qu'il faut faire confiance
20:05au groupe rebelle dont certains sont djihadistes.
20:07Mais ce que cela veut dire, c'est que
20:09la seule certitude que nous
20:11avons, c'est que Bashar al-Assad ne pourra
20:13pas continuer à massacrer les Syriens.
20:15C'est une position
20:17à laquelle on peut rallier. Elle est
20:19remarquable.
20:21C'est une horreur, Bashar al-Assad. Il faut dire les choses
20:23comme elles sont. C'est une horreur. C'est devenu un parfait
20:25narco-État. Vous savez, dans la prison
20:27de Sednaya, qui était la grande
20:29jôle, les oubliettes
20:31du régime, on se demande
20:33même s'il n'y a pas encore des prisonniers
20:35qui sont enfermés au troisième sous-sol.
20:37C'est un régime qui était devenu
20:39vraiment une kleptocratie.
20:41Et même un narco-État.
20:43La seule source de revenus, c'était
20:45le commerce du Cap-Tagon, dont ils inondaient
20:47toute la région. Ce qui les rendait d'ailleurs
20:49assez impopulaires auprès de leurs amis arabes,
20:51avec lesquels ils étaient normalement réconciliés.
20:53Ce qu'il faut comprendre
20:55quand même, c'est qu'il y a eu une ébullition
20:57révolutionnaire pour l'instant, dans la chute du régime,
20:59avec énormément d'acteurs
21:01sur le terrain.
21:03Que personne ne sait comment
21:05celui qui est dominant,
21:07est-ce qu'il va réussir à se maintenir au pouvoir ?
21:09Est-ce que cet ancien salafiste,
21:11cet ancien djihadiste,
21:13va devenir un homme d'État ?
21:15C'est un pari osé qu'on peut faire.
21:17Il y a plein de pays autour
21:19qui ont leur propre jeu, c'est un peu comme au Liban
21:21jadis, c'est le champ clos
21:23des affrontements régionaux.
21:25Et, en dernière instance, il y a
21:27un point qui nous importe, nous,
21:29Français. Le premier point qui nous importe,
21:31ce sont les djihadistes français
21:33qui sont actuellement détenus
21:35par les Kurdes, au Nord.
21:37Et les Kurdes, au Nord,
21:39ils sont menacés par la Révolution.
21:41Bon, bah écoutez,
21:43voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet
21:45dans l'actualité aujourd'hui.
21:47Ah bah le carillon.
21:49Le carillon d'Europe 1.
21:51Un glas.
21:53Bien sûr. Comment ?
21:55Un glas, aujourd'hui. Un glas ? Oui.
21:57Pour qui sonne le glas ?
21:59Pour les Iraniens. Pour qui sonne le glas ?
22:01Vous avez lu pour qui sonne le glas, M. Hill ?
22:03Bien sûr.
22:05C'est la base. La base.
22:07Hermès. Vous êtes allé
22:09voir une grande pièce, je crois, ce week-end, Pascal.
22:11Ah, oui. Et on va recevoir
22:13vendredi, parce qu'on y va revenir,
22:15Arnaud Denis et
22:17Les Liaisons dangereuses
22:19à la Comédie des Champs-Elysées
22:21avec Mademoiselle...
22:23Depardieu, extraordinaire.
22:25La Tamouche Merteuil. Elle est... qui joue Merteuil.
22:27Allez voir ça.
22:29Je vous assure, l'adaptation qu'a faite Arnaud Denis,
22:31parce que ce n'est pas une pièce de théâtre,
22:33ce n'est pas Les Liaisons dangereuses. C'est un roman épistolaire.
22:35C'est un roman épistolaire.
22:37Il a fait une adaptation moderne, efficace,
22:39bien écrite.
22:41Vendredi, ils vont revenir. Vous l'avez vu ?
22:43Non, mais j'adore ce livre. Il y a eu un très beau film.
22:45Oui, moi, je n'étais pas fan du film, d'ailleurs.
22:47La pièce est supérieure au film.
22:49Et le jeu des acteurs. Avec Glenn Close en mercredi.
22:51Oui, mais ça ne m'avait pas bouleversé.
22:53Et Malkovitch.
22:55Mais vous l'avez vu à la Comédie des Champs-Elysées ?
22:57Oui, je l'ai vu. Ils ont repris le début du film
22:59quand les deux protagonistes
23:01s'habillent comme des duélistes.
23:03Mais la pièce est extraordinaire.
23:05Elle est jouée.
23:07Absolument subjuguée.
23:09Moi, je m'ennuie souvent au théâtre.
23:11Sauf dans notre petit théâtre
23:13où je ne m'ennuie jamais.
23:15Dans lequel vous êtes.
23:17Je ne sais pas qui est Merdeuil.
23:19Je ne sais pas qui est Valmont.
23:21Allez voir ça et on va les recevoir vendredi.
23:23On va le recevoir.

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