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00:00Et 7h46 dans ICI MATIN, alors c'est pour quand la nomination du nouveau Premier Ministre ?
00:08Vendredi, le Président Emmanuel Macron a reçu des responsables du Parti Socialiste,
00:12des Républicains et du Bloc Central.
00:13Ce matin, le chef de l'État s'entretient avec des élus du groupe Liott, puis avec
00:18les communistes et les écologistes.
00:20Les Insoumis, eux, étaient invités, Simon, mais ils ont décidé de ne pas se rendre
00:23à l'Élysée.
00:24Pour en parler, votre invité, Simon Colbock, c'est le représentant justement de la France
00:27Insoumise dans les Pyrénées-Orientales.
00:28Bonjour Francis Dasp, Emmanuel Macron vous tend la main, vous lui faites un bras d'honneur.
00:33Vous pouvez nous expliquer ?
00:34En fait, la main qu'il tend, Emmanuel Macron veut tordre le bras, en fait, à la souveraineté
00:40populaire.
00:41Sa seule obsession, c'est d'invalider le vote de désaveu qu'il a obtenu en juin dernier.
00:46Sa seule obsession, c'est d'appliquer une politique qui a été désavouée.
00:50Mais vous réclamez un Premier Ministre de gauche, vous réclamez depuis le début la
00:54nomination de Lucie Castex, vous n'allez même pas en parler au Président ?
00:57Parce que l'objectif du Président, c'est justement de ne pas nommer Lucie Castex et
01:01de faire, en fait, une grande coalition entre le centre-gauche, la droite et le macronisme.
01:08En fait, nous ne voulons pas de cela, la seule issue possible, c'est d'appliquer le programme
01:12qui est arrivé en tête.
01:13Mais pourquoi ne pas juste vouloir discuter, au moins, se mettre autour de la table ?
01:17Parce que c'est une grande comédie, c'est une grande comédie qui, en fait, valide après
01:22le fait que non, on ne peut pas appliquer le programme du Nouveau Fonds Populaire, pourtant
01:25qui est arrivé en tête, encore une fois, je le répète, et ce sont des mesures que
01:29la population réclame.
01:31En tête, mais sans majorité, c'est bien le problème.
01:33Dans ces cas-là, si personne ne fait de concessions, si chacun reste dans son couloir, le pays
01:38reste dans l'impasse, Francis Dasp, il y a des motions de censure, il y en a une déjà
01:41qui a été votée, il pourrait y en avoir d'autres.
01:43Plutôt que de la politique du compromis, vous êtes en train de choisir la politique
01:48du pourrissement, c'est ça la stratégie ?
01:49Non, pas du tout, parce qu'en fait, il faut mettre les choses à l'endroit, en démocratie
01:54parlementaire, la coalition arrivée en tête est d'abord choisie pour mettre en place
02:00un gouvernement.
02:01S'il y a une motion de censure, après, on en prend acte, mais là, Emmanuel Macron
02:05a refusé de mettre les choses à l'endroit, dès le mois de juillet dernier, et donc c'est
02:09pour cela que le pourrissement, c'est Emmanuel Macron qui le crée, c'est Emmanuel Macron
02:13qui crée le problème politique.
02:14Mais c'est à temps, c'est vous qui n'allez pas discuter avec lui ?
02:16Bien sûr, parce qu'il n'y a rien à discuter, simplement, il faut d'abord qu'Emmanuel
02:19Macron acte enfin qu'en juillet, c'est le NFP qui a gagné, et que la candidate choisie
02:26par le NFP doit avoir sa chance.
02:28Vous l'avez dit, l'espoir du Président, en tout cas une de ses pistes, c'est une majorité
02:32entre le socle commun, le Parti Renaissance, l'Horizon, l'UDI, le groupe indépendant
02:37Lyot, et aussi le Parti Socialiste.
02:39Si on additionne tous ces partis, tous ces députés, on arrive à 299, et là, donc il
02:43y a une majorité à l'Assemblée, et plus de censure possible, c'est ça le risque,
02:49c'est la stratégie du Président ce matin, selon vous ?
02:51C'est la tentative qu'il veut faire, mais je pense qu'une grande partie des députés
02:56socialistes ne se nieront pas à se perdre dans cette alliance vraiment improbable.
03:02Vous pensez ou vous espérez ?
03:03Les deux, je pense, j'espère, après, peut-être qu'il y a des ambitions personnelles ici
03:08ou là, qui vont s'exprimer dans le mauvais sens du terme, mais je pense effectivement
03:13que quand même, quand on est élu sur un programme de rupture, attendu, on ne trahit pas.
03:18Trahir ?
03:19Ce serait une trahison par rapport à la retraite, je prends l'exemple de la retraite, les gens
03:24à 80 et quelques % veulent abroger cette réforme, et là, M. Macron, ce qu'il veut,
03:30c'est créer les conditions pour ne pas abroger sa réforme.
03:32Mais est-ce que c'est vraiment trahir ? Trahir quand un parti politique veut peser sur la
03:37politique de son pays ? Les élus socialistes ont été élus aussi pour ça, pour appliquer
03:41leurs idées, pas toutes leurs idées, ils n'ont pas la majorité absolue, mais au moins
03:44une partie de leurs idées ? Plutôt que de regarder le train qui passe, pourquoi ne
03:48pas vouloir monter dedans et changer un peu sa trajectoire ?
03:50C'est illusoire, et c'est illusoire parce qu'Emmanuel Macron l'avait dit dès le mois
03:55du juillet, pas touche à mes réformes, pourtant impopulaires, donc c'est vraiment un marché
03:59de dupes que le Président de la République veut faire.
04:02Peut-être que le Président a changé, mais vous ne le saurez pas, vous n'allez pas discuter
04:05avec lui.
04:06Il a changé, nous ne sommes pas naïfs, parce que vraiment, M.
04:09Macron qui aurait changé, il est acharné à maintenir, à sanctuariser sa politique
04:14en faveur des plus riches.
04:168h10, 8h-10, 8h-10, pas encore 8h10, 1h-10, on est d'accord sur France Bleue aussi on
04:22a eu 6 matins.
04:23Simon Kolbock, notre invité, il est représentant de la France Insoumise dans les Pyrénées
04:26Orientales, Francis Dasp.
04:27Les socialistes ont été discutés cet été vendredi avec Emmanuel Macron à l'Elysée,
04:31le premier secrétaire du PS Olivier Fordi souhaitait des concessions réciproques.
04:36Méthode brutale, a répliqué Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis, qui prévient que
04:41si les socialistes rentrent au gouvernement, ce sera donc une trahison, ce que nous vous
04:43avez dit il y a quelques secondes, avec un nouveau Front Populaire qui pourrait continuer
04:48sans eux.
04:49Mais qui est brutal dans l'affaire ? Ceux qui menacent ou ceux qui veulent discuter avec
04:53le chef de l'État ?
04:54Ce sont ceux qui ne respectent pas la parole populaire exprimée en juillet, parce qu'une
04:58concession amène à un compromis, puis le compromis, la compromission, et en fait c'est
05:03le renoncement à la politique qui est arrivée en tête l'année juillet.
05:08Je prends deux ou trois exemples, augmenter les salaires, le SMIC, Macron n'en veut pas,
05:16ça coûte trop cher.
05:17La retraite, il ne veut pas abroger cette réforme impopulaire.
05:21Les services publics, est-ce que vous savez que depuis dix ans, il y a 49 000 postes d'hôpital
05:28qui ont fermé, et depuis qu'on applaudissait les soignants, il y en a 20 000 qui ont fermé,
05:35et 4900 l'an dernier.
05:36Ils ne veulent pas développer les classes publiques, l'éducation, 4000 postes à moins.
05:40On sait qu'il y a cette politique à laquelle veut parvenir le président Macron et le socle
05:45commun, qui est influencé encore par la droite également.
05:47Et cette gauche, ce nouveau Front Populaire, qui pourrait éclater, voler en éclats désormais
05:52?
05:53Et non, oui, elle pourrait éclater, parce qu'effectivement, si des choix différents
05:58sont faits, ça ne sera plus cohérent, mais il restera, quoi qu'il arrive, le programme
06:02et l'espérance que ce programme avait suscité en juillet dernier.
06:05Et ceux qui descendront du train pour aller dans un autre train, devront le justifier
06:10devant la population.
06:11En même temps, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, au sein d'une même coalition,
06:17ça peut durer longtemps encore cette hypocrisie ?
06:19C'est de l'hypocrisie, je suis d'accord avec vous, parce que François Hollande, c'est
06:22lui qui a enfanté Emmanuel Macron, je crois, c'est lui qui a fait une politique soi-disant
06:27hostile à la finance, c'était l'ennemi, c'était la finance, qui a fait une politique
06:30en fait favorable aux intérêts des plus riches, des possédants, et qui a été incapable
06:35de se présenter à la fin de son mandat.
06:38Donc effectivement, le problème, c'est aussi cette tendance au sein du Parti Socialiste
06:43qui résiste.
06:44Alors on fait quoi, Francis Daspalor ? On fait quoi dans ces conditions si vous n'êtes
06:48même pas d'accord pour aller à l'Elysée discuter ? Qu'est-ce qu'on fait ?
06:51On met les choses à l'endroit, comme je disais.
06:54Mais vous n'aurez pas de majorité, vous le savez bien, le Bloc Central, les Républicains
06:58voteront la motion de censure dès qu'il y aura un ministre insoumis.
07:00Non, pas aussi vite que cela, parce qu'effectivement, je l'avais dit il y a quelques mois, juste
07:05après les élections législatives, peut-être que les députés de droite et des macronistes
07:09devraient avoir un peu de modestie en se disant, nos réformes sur les retraites ont été
07:14désavouées, est-ce qu'on est capable de s'opposer à cela ? Il faut aussi prendre
07:19en compte les aspirations populaires, ce n'est pas uniquement virtuel.
07:23Est-ce que la stratégie de la France Insoumise, Francis Daspalor, au fond, ce n'est pas de
07:26laisser le dialogue s'engager entre le parti socialiste et le camp macroniste, de rester
07:32dans l'opposition, de tout faire pour que la situation politique empire encore, de mettre
07:36des pots de bananes partout où vous pourrez, pour tirer les marrons du feu en 2027, la
07:40présidentielle ? Ce n'est pas ça le plan de Jean-Luc Mélenchon ?
07:41Non, parce que c'est un peu injurieux pour le programme que nous avons, qui est financé,
07:45on est prêt à gouverner, et d'ailleurs, nous avons réussi à faire des « compromis »
07:51au Parlement, puisqu'il y a plus de 150 amendements que nous avons portés, qui ont
07:55été votés à l'Assemblée, donc c'est possible, c'est possible, le bon sens, par
08:00la mesure même que la population soutient, devrait peut-être faire réfléchir les députés.
08:05Je rappelle que les députés sont les représentants du peuple, et pas représentants d'eux-mêmes.
08:09Merci beaucoup Francis Daspalor, vous êtes le représentant, vous, de la France Insoumise
08:13d'ici en Pays catalan, bonne journée à vous.
08:15Merci.
08:16Et les invités de la matinale se réécoutent sur l'application ICI, les invités d'ici
08:19matin, dans un petit instant, des œufs, oui, mais bien frais, s'il vous plaît, les œufs
08:23avec Alison, en direct du marché de Rivezat, c'est juste après Angèle, et Libre, sur
08:27France Bleu, aussi en temps ICI matin.

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