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00:00Matinale spéciale, élection législative en Béarn et en Bigorre.
00:06Et tout au long de cette matinale, nous recevons les députés élus.
00:10Hier soir, nous recevons ce matin Jean-Paul Matéi, député modem des Pyrénées-Atlantiques.
00:15Il répond à vos questions. Yannick Damon.
00:17Jean-Paul Matéi, bonjour. Merci d'être avec nous ce matin sur France Bleu, Béarn, Bigorre.
00:21Vous avez été élu hier soir avec plus de 63% des suffrages sur la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
00:28Comment est-ce que vous analysez ce matin votre réélection et cet inversement de tendance entre le premier et le second tour ?
00:36On avait regardé un petit peu les chiffres au soir du 30 juin,
00:44avec le désistement de Julien Brunel de manière très rapide et également le désistement de Marc Labatte.
00:53Je pensais arriver à un score qui était entre 55 et 58%.
00:57C'est vrai, je ne m'attendais pas à un tel score.
00:59Certainement qu'il y a eu un sursaut.
01:01Moi, je dois saluer à la fois mes électeurs qui ont continué à me faire confiance
01:05et puis également les électeurs, je dirais, de mes concurrents qui ont fait un report massif.
01:12Et je tiens à le souligner, il y a eu un espèce de sursaut républicain
01:18pour éviter que le Rassemblement National, et ça c'est au niveau national, ait une majorité à l'Assemblée.
01:25Moi, je suis très satisfait de ce sens républicain.
01:30Je n'ignore pas les votes des personnes qui ont voté Rassemblement National.
01:36Ce sont des votes qui sont légitimes comme les autres.
01:39Il faut qu'on réponde à une crise ou un mal-être qui s'est exprimé, notamment dans les communes rurales.
01:45Plus de 21 000 électeurs, effectivement, rien que sur votre circonscription, qui ont choisi le Rassemblement National.
01:50Vous dites ce matin que leur colère et leur envie de changement,
01:54ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de candidats élus en Béarn,
01:59cette colère et cette envie de changement, elle est toujours là ?
02:02Une envie de changement, certainement un signe de mécontentement,
02:06de sentiment d'être délaissé, de ne pas être écouté.
02:09Une certaine souffrance aussi sur le territoire.
02:13Mais bon, il faut qu'on soit en capacité de leur répondre,
02:17de montrer qu'il peut y avoir des voix aussi.
02:20Moi, j'ai envie d'être positif ce matin.
02:22Vous savez, il y a une semaine importante qui s'annonce.
02:25Il va falloir trouver des compromis, il va falloir essayer de ne pas mettre le pays à l'arrêt,
02:29dans l'attente d'une nouvelle dissolution.
02:32En tout cas, ce n'est pas du tout mon objectif.
02:34Moi, je souhaite qu'on arrive à gouverner avec du bon sens.
02:37C'est vrai que l'attitude de certains leaders au niveau national me gêne,
02:42notamment M. Mélenchon.
02:44Moi, j'ai envie que les députés se parlent
02:47et essaient de construire une majorité pour la France.
02:50Est-ce que dans l'Assemblée nationale d'aujourd'hui,
02:53il va y avoir deux camps ?
02:55Un camp du Front républicain, finalement,
02:57que vous pourriez incarner de par votre réélection,
03:00et face à un camp du Rassemblement national ?
03:03Est-ce que ça peut perdurer au-delà de l'élection ?
03:06Oui, vous savez, on se saluait avec les députés du Rassemblement national,
03:12mais on n'a jamais partagé de projet ou de vision globale.
03:16Par contre, avec des députés plutôt de gauche, socialistes, verts,
03:21même certains de la France insoumise,
03:23on a pu avoir des textes qu'on a apportés ensemble.
03:28On a des textes qui ont été adoptés à l'unanimité.
03:31Moi, je pense qu'on peut arriver à trouver des compromis,
03:34mais il ne faut pas qu'on reste figé sur des positions de principe.
03:37Voilà, c'est ça qui m'inquiète.
03:39Il faut vraiment que chacun ait envie de trouver une solution.
03:42Vous savez, les députés ne sont pas sous tutelle.
03:45Les députés vont se parler, ils vont essayer de réfléchir,
03:49ils vont échanger et ils vont essayer de voir comment on peut
03:52proposer à la France une nouvelle façon d'avancer et de gouverner ce pays.
03:58Ce sera du compromis, texte par texte, à l'Assemblée nationale ?
04:03Je ne partage pas la notion de texte par texte.
04:05Moi, je verrais plutôt une vision globale, une méthode à mettre en place,
04:09plutôt que texte par texte.
04:11Parce que texte par texte, j'ai peur qu'on se divise et autres.
04:16Il y a certains textes, vous savez, on avait vécu,
04:19le dernier texte qui était en train d'être étudié à l'Assemblée nationale,
04:22c'était le texte sur la fin de vie.
04:23Et on avait une vision un peu transversale,
04:25des positions un peu dans tous les camps,
04:27des pour et des contre.
04:28Et on était en train de construire, je dirais,
04:31un texte qui me semblait assez équilibré.
04:34Voilà, bon, ça c'est un exemple.
04:37C'est sûr que sur les textes financiers, ça va être beaucoup plus compliqué.
04:40Mais encore une fois, il faut qu'on ait cette volonté
04:43de trouver des solutions et, je dirais,
04:46de trouver un apaisement du pays pour le bien de chacun.
04:49Dans ces équilibres nouveaux à trouver,
04:51qui doit être le Premier ministre demain ?
04:54Est-ce que ça doit être un Premier ministre qui soit au centre ?
04:57Est-ce que ça doit être quelqu'un de la gauche pour tenir compte des résultats d'hier ?
05:00J'avoue que je suis incapable de vous dire qui peut être le bon Premier ministre.
05:06Il faudra que ce soit quelqu'un de compromis,
05:08être capable de l'écouter, être reconnu aussi.
05:11Mais je crois qu'il n'y a pas que le Premier ministre dans le gouvernement futur.
05:14Il faudra aussi des personnalités fortes
05:16qui puissent incarner aussi certains sujets.
05:18Moi, je crois plutôt à des femmes ou des hommes
05:23qui pourraient être appelés au gouvernement.
05:25Du très lourd de responsabilité, qui incarnent des projets.
05:28Qui incarnent vraiment des projets
05:30et qui puissent embarquer une partie de l'Assemblée nationale sur les sujets.
05:33Mais néanmoins, vous pensez qu'il y aura à nouveau une dissolution d'ici un an ?
05:36Non, je ne le souhaite pas, je ne l'espère pas.
05:40Moi, j'espère qu'on arrivera à trouver des accords.
05:44Mais je crains toujours que la petite musique de la prochaine élection
05:48crée des envies des uns et des autres.
05:52On est là pour essayer de résoudre les problèmes des Françaises et des Français.
05:56On n'est pas là pour soi-même.
05:58En tout cas, c'est le sens de mon engagement.
06:00Servir le pays et ne pas penser à une carrière X ou Y
06:04qui me semble un peu décalée dans le contexte actuel.
06:06Merci beaucoup Jean-Paul Matéi d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Berne.
06:09Bigor, bonne journée à vous.
06:10Merci.