Pour ce nouvel épisode de "Chocs du monde", le magazine des crises et de la prospective internationale de TVL, Edouard Chanot reçoit Benjamin Blanchard.
Comme un château de cartes, la République arabe syrienne de Bachar el-Assad s’est effondrée en moins de deux semaines. Le pays est plongé dans l'incertitude, alors que les puissances voisines sont à l'affût. L'Axe de la résistance a subi un coup sévère. L'Iran et l'Irak seront-elles les prochaines ? Dès le début de l'offensive de Hayat Tahrir al-Cham, Benjamin Blanchard, directeur de l'ONG SOS Chrétiens d'Orient, avait prévenu que le pouvoir syrien menaçait de s'effondrer en moins de deux semaines. Notre invité connaît très bien le terrain syrien et la région.
Comme un château de cartes, la République arabe syrienne de Bachar el-Assad s’est effondrée en moins de deux semaines. Le pays est plongé dans l'incertitude, alors que les puissances voisines sont à l'affût. L'Axe de la résistance a subi un coup sévère. L'Iran et l'Irak seront-elles les prochaines ? Dès le début de l'offensive de Hayat Tahrir al-Cham, Benjamin Blanchard, directeur de l'ONG SOS Chrétiens d'Orient, avait prévenu que le pouvoir syrien menaçait de s'effondrer en moins de deux semaines. Notre invité connaît très bien le terrain syrien et la région.
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00:00Depuis 12 ans, TVL fait figure d'exemple face à des médias du système
00:04toujours plus soumis aux élites financiarisées.
00:07A chaque occasion, TVL a montré son indépendance totale,
00:11mais aussi sa capacité à lire le monde et à se projeter.
00:15Le récent rapport du Congrès américain montre que,
00:18durant la crise sanitaire, nous avions raison depuis le début.
00:22Et c'est d'ailleurs pour cela que nous étions censurés.
00:24Avec la guerre en Ukraine, nous avons refusé les visions manichéennes.
00:28TVL a dévoilé les plans meurtriers des néo-conservateurs atlantistes,
00:31mais aussi de ses firmes américaines BlackRock, Vanguard,
00:35JP Morgan, McKinsey et bien d'autres,
00:37qui agissent en véritables prédateurs avec cette Ukraine
00:41rongée par la corruption au sommet de l'État.
00:44Ces chiens de guerre n'en ont jamais assez.
00:47Ces derniers jours, ils ont applaudi l'arrivée de terroristes islamistes
00:50au pouvoir en Syrie.
00:52À TVL, nous sommes constants et cohérents.
00:56Nous refusons la facilité et le prêt-à-penser
01:00pour vous offrir les clés de compréhension d'un monde complexe
01:03où les mécanismes de pouvoir cherchent toujours à vous abrutir,
01:07pour vous asservir.
01:09TVL, c'est votre dose de vérité, votre cocktail vitaminé
01:13pour renforcer votre libre-arbitre.
01:15Mais cette libération ne peut vivre sans vous.
01:18Votre soutien est essentiel.
01:21Nous avons besoin de vos dons pour continuer notre mission.
01:24Alors, dès à présent, aidez TVL à votre mesure.
01:27Chaque geste compte.
01:29En donnant à TVLiberté, vous façonnez un journalisme libre,
01:32votre consentement éclairé,
01:34et vous vous offrez la liberté de penser.
01:37Alors, je compte sur vous.
01:54Mercredi, retrouvez-moi dans Bistro-Liberté,
01:57le grand débat libre et non conforme.
02:24Bienvenue dans Choc du Monde, le magazine des crises de la prospective internationale de TVL.
02:37La république arabe-syrienne de Bachar el-Assad s'est effondrée comme un château de cartes.
02:41Et je reçois ce soir un homme qui, il y a dix jours, me confiait que le pouvoir syrien
02:45menaçait de s'effondrer en moins de deux semaines.
02:47Vous l'aurez compris, notre invité ce soir connaît bien, très bien la situation syrienne.
02:52Benjamin Blanchard, bonsoir.
02:54Bonsoir, Edouard Chanot.
02:55Et merci de votre présence, d'avoir répondu présent à l'appel de Choc du Monde.
02:59Benjamin Blanchard, vous êtes donc directeur, cofondateur de l'OIG SOS Chrétien d'Orient,
03:05présente en Syrie depuis Noël 2013.
03:08Alors Benjamin Blanchard, d'abord, rassurez-nous,
03:10tous vos volontaires ont-ils, sont-ils en sécurité ?
03:13Et puis comment, chez SOS, avez-vous vécu ces deux dernières semaines, disons, dramatiques ?
03:18Alors oui, tout le monde va bien chez SOS Chrétien d'Orient.
03:21Les volontaires internationaux, donc français, qui étaient cinq ou six en Syrie à ce moment-là,
03:26on les a tout de suite enlevés, d'abord d'Alep, puis de Damas,
03:30et on les a envoyés au Liban, parce qu'en fait, nous avons tout de suite compris que c'était terminé,
03:34et qu'il allait y avoir des troubles, puisqu'une révolution ne se fait jamais sans,
03:39il y a toujours un peu, un moment d'incertitude, donc il faut toujours envisager le pire.
03:42Et les équipes syriennes, qui ne pouvaient pas sortir de Syrie,
03:46en tout cas, on en avait, ceux d'Alep, on les avait invités à venir à Damas,
03:50parce qu'on ne savait pas trop comment ça allait tourner à Alep,
03:53et donc ils ont vécu tous les événements tous ensemble, avec leur famille,
03:57donc dans nos bureaux, il y avait plus de 40 personnes,
03:59même ceux de Damas, certains sont venus habiter à la maison,
04:01parce qu'ils se sentaient plus rassurés que chez eux,
04:04dans des quartiers qui auraient pu être des quartiers populaires,
04:07où ils avaient peur que ça chauffe un peu, etc.
04:10Et ils ont vécu ça tous ensemble, et là maintenant, chacun est rentré chez soi,
04:13et même les Alepins ont pris la route ce matin, ils sont arrivés à Alep sans encombre,
04:17la route était parfaitement dégagée, et...
04:19Ils sont bien contents de rentrer chez eux,
04:21et en fait, ils avaient tous leurs amis, leurs familles qui étaient à Alep,
04:23qui leur disaient non, non, mais vous pouvez venir.
04:26En fait, il ne s'est absolument rien passé, c'est ça qui est le...
04:30La République arabe syrienne s'est effondrée, pratiquement, sans un coup de feu,
04:33j'exagère un peu, mais par exemple, pour Damas, il n'y a eu aucun combat,
04:37les gens sont descendus dans la rue, ont renversé les statues,
04:40et le pouvoir s'est évaporé.
04:43Vous êtes relativement optimiste, si je résume bien la situation ?
04:47Non, je ne dirais pas que je suis optimiste.
04:50Bien sûr, je suis inquiet, mais en même temps, il y a un espoir.
04:53Et en fait, c'est ce que me disent tous les Syriens,
04:55et notamment les Chrétiens, c'est évidemment, il y a une grande inquiétude
04:58quand on voit le parcours de M. Jolani,
05:00quand on voit comment HTS a géré la poche d'Idlib
05:05pendant ces dix dernières années,
05:07avec, il faudra dire, on pourra y revenir,
05:09une évolution ces derniers mois dans la gestion de la poche d'Idlib,
05:13mais évidemment, il y a une grande inquiétude.
05:15Mais dans tous les cas, ça ne peut pas être pire que ce qu'il y avait avant,
05:18parce que ces dernières années, et surtout ces derniers mois,
05:22les gens avaient perdu tout espoir.
05:24Et en fait, c'était ça le problème, c'est qu'il n'y avait plus aucun espoir.
05:27La seule solution envisagée, c'était de quitter le pays.
05:30Et donc là, on se dit, bon, OK, on est très inquiets,
05:33peut-être qu'on va avoir le pire,
05:35mais au moins, il y a un mince espoir que les choses s'améliorent,
05:37que la guerre se termine, puisque c'est cette guerre interminable
05:40qui dure depuis 14 ans,
05:42et puis également que les sanctions soient levées,
05:44que l'économie redémarre enfin,
05:46parce que là, on est arrivé à un point,
05:48les salaires étaient autour de 10, 20 dollars par mois,
05:51alors que les prix n'étaient pas du tout adaptés.
05:54Donc, plus personne de la classe moyenne était devenue pauvre,
05:56et la plupart de la population ne vivait que de la charité, en fait.
06:00Vous dites retour de l'espoir,
06:02parce que désespoir face à la déliquescence du pouvoir syrien ?
06:05Oui, exactement.
06:07C'est vraiment le mot, déliquescence.
06:09J'y étais il y a un peu plus d'un mois,
06:11j'étais devenu complètement effondré par la situation du pays.
06:14En fait, plus personne n'y croyait.
06:16C'était le vide, en fait, c'est ça.
06:19Il y a un riche à l'épin, Fares Chehabi,
06:22qui était tout à fait soutien du gouvernement,
06:24qui quelques jours avant la chute,
06:26avait mis sur ses réseaux sociaux,
06:28le problème, c'est que nous n'avons plus rien à proposer à part le vide.
06:31Et c'était exactement ça qui caractérise les dernières années
06:34du pouvoir de Bachar el-Assad.
06:36Plus rien à proposer, si ce n'est le vide.
06:38Alors, nous reviendrons bien sûr sur l'action de SOS,
06:40mais je vous propose, Benjamin Blanchard,
06:42de reprendre le cours des événements,
06:44pour que tout soit clair, et surtout,
06:45des dernières grandes déclarations internationales autour de la Syrie.
06:48La fin d'une ère sombre
06:50et le début d'une ère nouvelle
06:52a lancé Abu Mohammed al-Jolani
06:54à la mosquée des Omayyads de Damas.
06:57Le djihadiste, nouvel homme fort de Syrie,
07:00a combattu depuis 20 ans avec el-Qaïda,
07:02l'État islamique, le front al-Nosra.
07:05L'État de barbarie est tombé enfin,
07:07a déclaré Macron sur Twitter le 8 décembre.
07:10François Hollande a salué la fin du pire des régimes
07:14et jugé encourageantes les premières déclarations du principal dirigeant.
07:18Bachar el-Assad avait disparu des écrans radars
07:21avant que la diplomatie russe n'indique
07:24que le 9 décembre, il était arrivé à Moscou avec sa famille.
07:28La Russie ne trahit pas ses amis dans des situations difficiles ?
07:32C'est la différence entre la Russie et les États-Unis,
07:35a-t-elle fait savoir ?
07:37La Syrie est un bordel, mais elle n'est pas notre amie,
07:40ce n'est pas notre combat, a quant à lui affirmé Donald Trump.
07:44Et de conclure, laissons la situation se développer,
07:47ne nous en mêlons pas.
07:52Benjamin Blanchard, j'ai envie de vous demander
07:54quelle est la portée de ce changement de régime,
07:56parce que telle est l'expression consacrée,
07:58d'abord pour ses alliés, la Russie trop occupée en Ukraine,
08:00visiblement, l'Iran et le Hezbollah aussi trop affaiblis.
08:03En résumé, Assad était trop faible
08:05pour être sauvé, semble-t-il, n'est-ce pas ?
08:07Oui, c'est exactement ça.
08:09Je pense qu'on assiste quand même à un affaiblissement
08:13très important de ce qui s'appelait eux-mêmes
08:17l'axe de la résistance, donc l'arc chiite,
08:21en tout cas l'Iran et ses alliés,
08:23entre le Hezbollah qui ressort très affaibli
08:26du conflit avec Israël,
08:28et qui même est très affaibli politiquement au Liban,
08:32et puis maintenant l'Iran,
08:34qui en fait ne peut plus ravitailler le Hezbollah,
08:38en tout cas par la route,
08:40qui perd un allié qui avait nécessité
08:44quand même de gros sacrifices.
08:46L'Iran avait fait de gros sacrifices
08:48pour maintenir la Syrie de Bachar al-Assad.
08:52Là, je pense qu'ils sont inquiets.
08:56J'ai vu que cette semaine, il y avait eu
08:58plusieurs libérations de prisonniers en Iran
09:01pour des questions politiques
09:03ou de droits des femmes, etc.
09:06Et il y en a plusieurs qui ont été libérées
09:08pour motifs humanitaires.
09:10J'ai l'impression qu'ils ne sont pas en situation
09:13de grand confort, pas très sereins,
09:15parce qu'évidemment, après la Syrie,
09:18tous les regards se tournent vers l'Iran.
09:20Et surtout, souvenons-nous du discours
09:22du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou
09:24annonçant le cessez-le-feu avec le Liban,
09:26avec le Hezbollah.
09:28Et il avait parlé de la Syrie en disant
09:30que l'Assad avait joué un jeu dangereux
09:32et qu'il allait payer.
09:34Le soir même, un de ses généraux
09:36annonçait que la Syrie pouvait devenir
09:38une cible directe, d'ailleurs.
09:39Et puis, il a dit maintenant,
09:40tous nos efforts vont se concentrer sur l'Iran.
09:42Donc, on voit bien qu'il y a un danger,
09:45notamment après, peut-être,
09:47avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir
09:50à partir de fin janvier,
09:52puisqu'il n'a pas caché ses intentions
09:54de mettre au pas la République islamique d'Iran.
09:57Donc, c'est une victoire pour Israël
09:59qui a coupé, comme vous le dites,
10:00le Hezbollah de son soutien syrien.
10:02François Hollande, nous l'avons entendu,
10:04a aussi déclaré que c'était une opportunité
10:06pour la stabilité du Liban.
10:08Vous y croyez ?
10:10Je ne sais pas si c'est une opportunité
10:12pour la stabilité du Liban.
10:14Je ne suis pas sûr que la Syrie,
10:16dans l'état où elle était, menacait la stabilité.
10:18Mais c'est sûr qu'il y a des grandes opportunités
10:20pour le Liban, notamment avec les réfugiés,
10:22les presque 2 millions de réfugiés syriens.
10:24Il y en a peut-être 300 000 qui sont partis
10:26pendant les bombardements israéliens
10:28sur le Liban.
10:30Ils étaient allés dans la direction d'Idlib,
10:32la poche qui était aux mains d'HTS,
10:34d'ailleurs derrière Al-Sham.
10:36Mais c'est sûr qu'on sent maintenant
10:38un désir de retour de la part de ces réfugiés,
10:40de quitter leur camp, de revenir dans leur village,
10:42de reconstruire. Donc, ça, c'est une opportunité
10:44parce que la présence de ces 2 millions de réfugiés
10:46faisait peser un poids considérable,
10:48un danger considérable sur le Liban.
10:50Et c'était un grand leitmotiv
10:52d'une partie des dirigeants libanais
10:54que le retour de ces réfugiés syriens,
10:57je pense notamment au général Aoun,
10:59l'ancien président et au chef
11:01de son parti, le ministre Jébran Basile.
11:03Il y avait vraiment toute une
11:05grande préoccupation quant au sort
11:07de ces réfugiés. Maintenant, plus rien
11:09ne s'oppose à leur retour, puisque ce que
11:11les États-Unis disaient, c'est qu'ils ne peuvent pas rentrer
11:13tant que Bachar el-Assad est là. Il y a même interdiction
11:15de les laisser repartir. Maintenant, il n'y a plus
11:17cette excuse. Alors, par contre, si
11:19ces réfugiés reviennent en Syrie,
11:21il va falloir que la Syrie puisse
11:23se reconstruire. Et pour ça, il y a une condition,
11:25c'est que les sanctions soient levées.
11:27Et c'est vrai
11:29que j'espère, quand je lis toutes les déclarations,
11:31etc., qu'on ne va pas prendre le prétexte
11:33que le nouveau régime
11:35est proche d'HTS, d'Yaddis,
11:37etc., pour ne pas lever les sanctions.
11:39Alors, ça serait une pure folie de ne pas les lever,
11:41parce que si on ne lève pas ces sanctions, ça veut dire
11:43que, d'une part, les réfugiés ne vont pas pouvoir
11:45rentrer, que ceux qui sont rentrés
11:47vont être dans une misère terrible et
11:49le pays va encore plus plonger. Et donc,
11:51c'est-à-dire qu'on va provoquer
11:53encore une vague d'émigration catastrophique.
11:57Actuellement, il y a entre 20 et 24
11:59millions d'habitants en Syrie. Et puis, les
12:016-7 millions qui sont autour,
12:03des réfugiés qui sont autour, on imagine
12:05bien que c'est une menace énorme qui
12:07pèse sur les pays voisins,
12:09principalement la Turquie, et évidemment
12:11sur l'Europe. Donc, pour l'instant,
12:13le scénario de la crise migratoire
12:15reste suspendu à cette
12:17variable économique que sont les sanctions
12:19américaines. Alors, il y a bien sûr
12:21les sanctions et puis il y a également...
12:23En fait, y a-t-il encore des candidats au départ ? Parce que
12:25si ça fait 13 ans
12:27que la conflit dure, on a le sentiment que
12:29ceux qui pouvaient partir sont déjà partis.
12:31Ah non, non.
12:33Tout le monde veut partir. Moi, quand j'y étais il y a un mois, je n'ai
12:35pas croisé une personne, même
12:37des gens bossant pour des ONG, donc
12:39qui ont des salaires confortables, etc. Je n'ai pas croisé
12:41une personne qui ne me dise pas « je veux partir ».
12:43Ça n'existe plus.
12:45Là, c'est un peu en train de changer. Comme il y a
12:47ce petit espoir
12:49que peut-être les choses puissent s'améliorer,
12:51je vois des gens
12:53qui me disent « bon ben, je vais encore réessayer.
12:55Je vais essayer. On va essayer de voir ce que ça
12:57donne, si les choses s'améliorent, etc.
12:59Mais donc, il y a un risque. Si les sanctions
13:01ne sont pas levées, alors oui, la situation
13:03va continuer d'empirer économique et les gens
13:05vont continuer à partir, et encore
13:07plus. Et puis, il y a un deuxième risque.
13:09C'est évidemment que l'instauration
13:11d'un califat islamique, où là,
13:13ça serait, à mon avis, une catastrophe
13:15pour la Syrie
13:17et donc pour les pays voisins
13:19et pour l'Union Européenne.
13:21Et pour les chrétiens auprès duquel vous interviewez.
13:23On a vu Al-Joulani, il a ôté son turban.
13:25Il se fait maintenant appeler Ahmed Hussein Al-Shara.
13:27Mais faut-il craindre
13:29des exactions, un régime islamiste ?
13:31Quand vous dites, dans le JDD du 7 décembre,
13:33votre chef de mission, Wael Kassoua,
13:35soulignait que les chrétiens étaient pris au piège
13:37à Alep.
13:39Oui, c'est l'impression que nous avons eue,
13:41puisque Alep est tombé
13:43très rapidement aux mains
13:45de ses groupes. Et en fait, ces groupes,
13:47ils étaient connus pour gérer Idlib.
13:49Et honnêtement, la province d'Idlib,
13:51ça ne faisait pas rêver.
13:53Alors, il n'y a pas eu de massacre
13:55de chrétiens à Idlib,
13:57mais pour les villages chrétiens d'Idlib,
13:59c'était une sorte de vie
14:01sous pression
14:03continuelle, avec pas mal d'interdictions.
14:05Alors, moi, je n'y suis jamais rendu, donc je ne peux pas vous donner
14:07plein de détails parce que, simplement, je ne les connais pas.
14:09On m'a donné plein d'exemples,
14:11mais je n'ai pas tout retenu.
14:13Mais ce n'était pas facile.
14:15Et quand j'y étais le mois dernier,
14:17j'ai rencontré des responsables chrétiens
14:19et l'un d'entre eux avait vécu là-bas.
14:21Et il me disait, mais ces derniers mois,
14:23je ne sais pas pourquoi, ça a changé.
14:25Ils sont devenus beaucoup plus libéraux.
14:27Il y a plein de choses qu'on ne pouvait pas faire, qu'on pouvait de nouveau faire.
14:29Et donc, les gens commençaient à revenir.
14:31Des chrétiens qui commençaient à se réinstaller
14:33à Idlib. Et on nous avait même demandé de financer
14:35la reconstruction de maisons.
14:37Attendez, comment expliquez-vous cela ?
14:39Est-ce que c'est des pressions extérieures ?
14:41Peut-être déjà que c'est quelqu'un
14:43qui est assez politique et qui prévoyait
14:45l'offensive qu'ils ont menée
14:47un mois plus tard.
14:49Peut-être que ces gens-là prévoyaient
14:51préparer la prise de pouvoir
14:53en Syrie.
14:55Je ne sais pas, mais en tout cas, la concomitance
14:57des dates est assez frappante.
14:59Et on doit dire que maintenant, depuis
15:01dix jours à Alep, moi, tous les contacts
15:03que j'ai à Alep, tous les amis me disent,
15:05il y a eu deux jours où c'était un peu le chaos,
15:07c'est normal, c'est un nouveau système qui s'installe,
15:09c'est un nouveau régime. Mais maintenant, ils me disent
15:11tout va bien, rien ne change.
15:13Rien n'a changé.
15:15Je ne dis pas que ça va durer,
15:17je ne dis pas que ça va être comme ça, je l'espère.
15:19Je n'en mettrai pas ma main à couper
15:21loin de là, mais pour l'instant,
15:23c'est ce qui se passe. Et le pire n'étant jamais
15:25certain, je ne vais pas
15:27crier au loup avant que
15:29le loup ne soit là.
15:31En parlant de loup, selon certains chiffres,
15:3335 000 prisonniers ont été libérés,
15:35des géoles syriennes.
15:37Est-ce qu'il y a une menace sécuritaire
15:39particulièrement prononcée,
15:41encore une fois, par exemple pour les chrétiens ?
15:43Dans les prisons syriennes,
15:45il y avait bien sûr des voyous,
15:47comme dans toutes les prisons.
15:49C'est bien sûr inquiétant
15:51que les voyous aient été
15:53libérés. Il y avait des
15:55djihadistes, des gens qui avaient
15:57été à Daesh, etc. Donc bien sûr,
15:59c'est inquiétant qu'ils soient libérés.
16:01Il y avait aussi des prisonniers politiques
16:03qui étaient là depuis très longtemps, qui se sont libérés.
16:05Et là, les pauvres,
16:07heureusement qu'ils sont
16:09enfin libres.
16:11Et eux, je ne crois pas qu'ils
16:13fassent craindre grand-chose.
16:15Mais en fait, cet aspect
16:17des prisonniers met en lumière quelque chose
16:19que je rappelais
16:21dans un débat
16:23chez vos confrères
16:25il y a quelques mois, sur le sort
16:27des Français qui étaient partis compas
16:29d'Arek Daesh. Et il est de bon ton,
16:31notamment à droite, de dire non, non, non, il faut
16:33les laisser en Syrie, en Irak, parce que
16:35si on les fait rentrer dans les prisons françaises,
16:37les prisons françaises ne sont pas sûres.
16:39La justice française étant trop laxiste, ils seront
16:41libérés. Oui, c'est sûr,
16:43la justice française est trop laxiste.
16:45Mais le problème, c'est
16:47que là-bas, on était sûr d'une chose,
16:49c'est que les prisons n'étaient absolument pas sûres.
16:51Nous savions que la Syrie était un pays
16:53instable. Nous savions que
16:55le gouvernement syrien
16:57était en train
16:59de s'affaiblir, etc.
17:01Et puis même au nord-est de la Syrie,
17:03où il y a les Kurdes du PKK qui tiennent
17:05toute une poche,
17:07nous savons que ce n'est pas vraiment un État,
17:09c'est un proto-État.
17:11C'est instable aussi, ils sont sous la menace constante
17:13des Turcs, de l'armée turque qui
17:15n'a qu'une chose en tête, c'est en finir avec
17:17cette région autonome
17:19kurde qui est
17:21gérée par leurs grands ennemis
17:23du PKK.
17:25Et si, évidemment, il y a une guerre
17:27entre les Kurdes
17:29et la Turquie, on peut être sûr d'une chose,
17:31c'est que les djihadistes,
17:33notamment français, mais de tous les pays
17:35qui sont prisonniers là-haut,
17:37notamment dans le camp d'Altol, risquent d'être
17:39libérés. Et ça serait une catastrophe.
17:41Et ce n'est absolument pas...
17:43Il n'y a absolument aucune garantie
17:45que ces gens-là restent en prison
17:47si on les laisse là-bas.
17:49Et peut-être que notre justice n'est pas
17:51assez ferme, mais il y a une chose qui est sûre, c'est que
17:53les prisons en Syrie, quelle que soit la zone
17:55de contrôle, ne sont pas sûres du tout.
17:57Quand on écoute
17:59les Syriens expatriés en France,
18:01en Grande-Bretagne, etc., ils disent que la chute
18:03d'Assad est une bonne chose,
18:05que les Syriens ne laisseront pas un régime
18:07islamiste s'installer, car leur pays
18:09est, je cite, un pays divers.
18:11Y croyez-vous à cette espèce de
18:13capacité du pays
18:15à mettre un frein
18:17à l'instauration d'un califat ?
18:19En tout cas, la Syrie n'est pas l'Afghanistan.
18:21C'est vrai que la Syrie est un pays
18:23avec une grande variété. Il y a des
18:25minorités religieuses, on passe
18:27bien sûr aux chrétiens, aux halawites,
18:29aux druzes, aux ismaéliens,
18:31aux chiites. Il y a aussi des
18:33minorités ethniques, avec
18:35les Kurdes, les Assyriens, les
18:37Arméniens. Et puis,
18:39il y a aussi toute une bourgeoisie qui
18:41est un peu sécularisée et qui est
18:43évidemment comme la majorité du pays,
18:45qui est majoritairement sunnite, mais qui
18:47est aussi dans toutes les minorités que
18:49j'ai citées. Et cette
18:51bourgeoisie, elle n'a jamais...
18:53Elle ne pourra vivre sous
18:55un califat islamique.
18:57Donc, je pense qu'il y a beaucoup de forces
18:59d'inertie qui vont
19:01aller contre d'éventuelles
19:03tentatives de créer un califat islamique. Puis, il y a
19:05également les voisins, les parrains.
19:07Il a suffisamment
19:09été dit, les liens de la Turquie
19:11avec ces groupes
19:13armés qui ont
19:15pris le pouvoir en Syrie,
19:17qui sont le nouveau régime syrien.
19:19Je n'imagine pas une seconde
19:21que la Turquie, qui en plus ne songe qu'à
19:23une chose, c'est se débarrasser des 4 millions de Syriens
19:25qui sont en Turquie. Je
19:27ne vois pas comment la Turquie pourrait laisser
19:29s'installer un califat islamique à ses portes.
19:31Ça irait absolument contre
19:33tous les intérêts de la Turquie.
19:35Et sans parler de la Russie, qui on voit
19:37négocier avec la Turquie. Ça s'est fait
19:39quand même assez en douceur, ce
19:41changement de régime. Il n'y a pas vraiment eu de combats.
19:43Il n'y a pas eu beaucoup de morts.
19:45On ne sait pas vraiment... En tout cas,
19:47il n'y a pas vraiment eu de combats, etc.
19:49Et il y a eu... On voit que les
19:51ministres turcs, iraniens et
19:53russes se sont réunis à Doha ensemble pour
19:55en discuter. Il y avait eu plein de... Pendant les 10 jours
19:57qui ont séparé la prise d'Alep et la prise de Damas.
19:59Vous dites qu'ils ont laissé faire.
20:01Oui. En tout cas, les Russes ont laissé faire, c'est clair.
20:03Et maintenant, on dirait qu'il y a des
20:05négociations sur le sort des bases
20:07de Hormimim, la base aérienne,
20:09et la base de Tartus, la base
20:11navale. En tout cas, pour l'instant... Visuellement, selon certaines sources,
20:13les Russes vont garder ces bases. Oui, en tout cas,
20:15pour l'instant, il n'y a aucun signe qu'ils seraient en train de
20:19s'installer. L'ambassade de Russie,
20:21elle est toujours là. Il n'y a pas eu de pillages,
20:23etc. Tout va bien, tout est
20:25calme. Et l'ambassade
20:27syrienne à Moscou a déjà changé
20:29de drapeau. Et il n'y a pas
20:31de problème. Et d'ailleurs, le communique qui est russe
20:33dit que Bachar el-Assad a démissionné
20:35et qu'il a cédé
20:37le pouvoir à d'autres.
20:39Donc, je vois mal
20:41la Russie également laisser
20:43s'instaurer un califat islamique,
20:45même si nous ne nous cachons pas derrière notre petit doigt.
20:47Je crois que les positions russes en Syrie
20:49ne sont plus ce qu'elles étaient il y a encore
20:51un mois. C'est-à-dire ?
20:53La Russie était clairement
20:55un grand protecteur
20:57du régime précédent et avait une
20:59très forte influence avec des concessions,
21:01notamment économiques, sur
21:03le port de la Taquiers, sur l'exploitation
21:05des
21:07ressources minérales,
21:09etc., même sur la reconstruction des sites
21:11archéologiques. Je ne suis pas sûr qu'ils
21:13conservent tous les avantages qu'ils avaient acquis
21:15avec le
21:17nouveau régime, mais c'est de bonnes guerres.
21:19C'est de bonnes guerres.
21:21Alors, quid d'une contagion régionale ?
21:23Si les choses semblent apaisées en Syrie,
21:25faut-il craindre qu'elles s'étendent ?
21:27Par exemple, vous avez évoqué l'Iran
21:29qui pourrait être visé, si l'on en croit
21:31les menaces de Dénanieh, mais aussi, bien sûr,
21:33l'Irak, qui est relativement fragile. Et je rappelle
21:35d'ailleurs que SOS est présent en Irak.
21:37Exactement. Alors,
21:39je pense que la Syrie n'est pas encore apaisée.
21:41N'allons pas trop vite en besogne.
21:43La guerre continue
21:45à l'heure où nous enregistrons entre
21:47l'armée nationale syrienne, qui est en fait
21:49l'armée des pro-turcs.
21:51C'est un proxy turc dans le nord-ouest
21:53qui est directement géré par
21:55la Turquie, et les forces
21:57kurdes, des forces démocratiques syriennes
21:59qui sont liées au PKK.
22:01Donc là, il y a des combats actuellement.
22:03Je vois que cet après-midi,
22:05il y a eu des grosses manifestations dans la ville
22:07au bord de l'Euphrate, au centre
22:09de la Syrie, la ville de Deir Ezzor,
22:11qui avait été prise
22:13par les forces démocratiques syriennes, donc les forces pro-kurdes
22:15ces derniers jours. Et les
22:17habitants se révoltent contre cette présence
22:19kurde dans cette zone. Donc, ce n'est pas
22:21stabilisé au nord-ouest. On ne sait
22:23pas encore très bien quelles vont être les
22:25relations entre le nouveau pouvoir à Damas
22:27et ces forces kurdes.
22:29On ne sait d'ailleurs pas quel va être le nouveau pouvoir
22:31à Damas. Pour l'instant, il n'y a pas de...
22:33Ce n'est pas encore clair.
22:35Et puis également, au sud-ouest,
22:37il y a le problème avec Israël, qui en a profité
22:39pour avancer ses troupes, avec
22:41notamment toute la province de
22:43Quneitra, dans laquelle se trouve
22:45le plateau du Golan, qui était
22:47occupé depuis des décennies
22:49et même annexé ces dernières années par
22:51Israël. Eh bien là, les troupes israéliennes
22:53ont avancé. On a vu Benjamin Netanyahou
22:55aller sur le mont Hébron, etc.
22:57pour marquer cette avancée.
22:59Et puis, des bombardements
23:01incessants sur Damas depuis hier,
23:03notamment sur toutes les bases militaires,
23:05sur beaucoup de bases militaires. Notamment, on a vu la volonté
23:07d'Israël de détruire des matériels
23:09militaires, et notamment le matériel anti-aérien
23:11et les radars. On comprend
23:13très bien pourquoi. Et ce n'est
23:15pas illogique. Par contre, ce qui est plus étonnant,
23:17c'est la destruction systématique
23:19des quartiers généraux des différents
23:21services de renseignement, ainsi que des
23:23centres d'interrogation de ces services de renseignement.
23:25Je ne comprends pas
23:27pourquoi Israël a voulu
23:29détruire ces bâtiments, ainsi que
23:31le bâtiment où les
23:33gens faisaient leurs papiers d'identité et les
23:35transports à Damas. Ça laisse
23:37ouvert la porte à
23:39plein d'hypothèses, y compris
23:41les plus
23:43complotistes.
23:45Mais c'est vrai que c'est eux qui ont fait
23:47ces bombardements, et
23:49on ne peut que s'interroger sur la raison.
23:51Et pour ce qui est de la contagion,
23:53notamment à l'Irak ?
23:55Pour l'instant, je ne vois pas
23:57de
23:59risque. J'ai vu qu'il y avait
24:01une réunion en urgence du cabinet
24:03irakien aujourd'hui,
24:05puis le Premier ministre irakien devait donner un discours
24:07au Parlement cet après-midi.
24:09Donc oui, il peut y avoir une contagion.
24:11Il peut y avoir aussi une contagion en Irak,
24:13un petit peu contre
24:15la présence
24:17iranienne en Irak. C'est peut-être possible
24:19aussi. On voit que Mokhtar al-Sadr,
24:21le chef d'un des principaux partis
24:23chiites irakiens,
24:25mais qui est très patriotique,
24:27qui plutôt s'oppose et essaye de lutter
24:29contre l'influence iranienne, la présence
24:31très forte de l'Iran en Irak,
24:33Mokhtar al-Sadr a refusé
24:35fermement qu'il y ait toute
24:37intervention des milices chiites irakiennes
24:39en Syrie. Et non,
24:41hors de question, on ne se mêle pas.
24:43Et peut-être qu'il
24:45pourrait essayer d'en profiter
24:47pour affaiblir
24:49la présence
24:51iranienne en Syrie.
24:53Mais c'est sûr que la principale inquiétude,
24:55c'est pour le Liban, qui est beaucoup plus
24:57petit, bien sûr, que l'Irak et
24:59que la Syrie. Et
25:01si un califat islamique
25:03venait à se mettre en place
25:05à Damas, qui, je répète, n'est pas certain
25:07du tout pour l'instant,
25:09loin de là. Et en tout cas, ce ne sont pas les signaux
25:11qui nous sont envoyés aujourd'hui.
25:13Ça ne veut pas dire que ce ne sera pas
25:15là demain, ces signaux. Mais aujourd'hui,
25:17ce ne sont pas ces signaux. Mais si
25:19un califat islamique venait à s'installer
25:21à Damas, ce serait évidemment
25:23une menace terrible pour le Liban.
25:25Mais nous n'en sommes pas là.
25:27SOS, qu'allez-vous faire ?
25:29Je vous rappelle d'ailleurs, évidemment, Noël est dans quelques jours.
25:31À quoi vous
25:33préparez-vous ?
25:35Alors déjà, pendant la crise, nous n'avons pas arrêté de travailler.
25:37Nous avons travaillé différemment. Nos centres culturels,
25:39nos bureaux étaient fermés. Mais nous avons
25:41mis en place des distributions
25:43d'urgence pour aider notamment
25:45les familles à Alep, qui étaient en grande difficulté
25:47parce que c'était une période de trouble.
25:49Donc forcément, déjà que les revenus
25:51étaient faibles, là, il l'était encore plus.
25:53Nous allons essayer de reprendre le travail
25:55normalement. Et puis,
25:57nous allons voir comment nous pouvons travailler
25:59si les nouvelles autorités nous laissent travailler.
26:01Et si elles ne nous laissent pas travailler, et qu'elle nous signifie
26:03que nous ne sommes pas les bienvenus,
26:05nous cesserons parce qu'en fait,
26:07nous comptons travailler comme nous avons toujours travaillé dans tous les pays
26:09où nous travaillons, c'est-à-dire respectueux
26:11des lois du pays et des autorités du
26:13pays. Donc, si les autorités
26:15nous laissent travailler, très bien, nous travaillerons.
26:17Si on ne nous laisse pas travailler,
26:19nous en prendrons acte.
26:21Et au Liban ?
26:23Au Liban, pour l'instant, tout va bien,
26:25grâce à Dieu.
26:27Ça a été, bien sûr, très difficile pendant les bombardements
26:29israéliens, pendant plus d'un mois.
26:31Mais...
26:33Ils sont plus épisodiques ?
26:35Là, il y a
26:37le cessez-le-feu, mais évidemment,
26:39ils continuent...
26:41Mais quand même, à Beyrouth,
26:43c'est moins le cas. Mais donc,
26:45on avait un peu réorienté nos activités, là aussi, de l'aide d'urgence,
26:47avec notamment des cliniques mobiles pour les déplacer,
26:49etc. Maintenant, nous espérons que les déplacés
26:51vont pouvoir rentrer petit à petit chez eux.
26:53Ce n'est pas encore le cas, mais...
26:55Nous espérons, et en tout cas,
26:57nous continuons au Liban tous nos projets,
26:59notamment nos développements économiques
27:01pour aider les Libanais à se reconstruire
27:03après ces cinq années de crise
27:05incessante, qu'elle soit politique,
27:07explosive, avec le port
27:09de Beyrouth, sécuritaire,
27:11financière, etc.
27:13Et politique, bien sûr,
27:15avec l'absence de présidents.
27:17Mais tous les amis
27:19libanais, tous les dirigeants politiques
27:21que j'ai pu rencontrer encore aujourd'hui,
27:23me disent que l'élection d'un
27:25président serait pour bientôt... On parle du
27:279 janvier. En tout cas,
27:29l'optimisme est
27:31à son comble quant à l'élection du président.
27:33Ce qui semblait impossible il y a un mois,
27:35on parlait de deux ans, de trois ans avant qu'un président
27:37soit élu. Là, d'un coup, c'est devenu possible.
27:39Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien.
27:41Mais en tout cas, c'est ce que tout le monde dit.
27:43L'optimisme de retour au Liban,
27:45ce sera le mot de la fin. Benjamin Blanchard,
27:47merci beaucoup d'avoir répondu présent à
27:49l'appel de Chocs du Monde. Je rappelle que
27:51vous êtes cofondateur et directeur général
27:53de SOS Chrétien d'Orient.
27:55Merci à tous d'avoir suivi ce nouvel épisode
27:57de Chocs du Monde, le magazine des crises
27:59de la prospective internationale de TVL.
28:01Surtout, n'oubliez pas de commenter et de partager
28:03cet épisode. Merci à tous et bonne soirée.