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Emmanuel Macron souhaite nommer un Premier ministre "dans les 48 heures". Pour y parvenir, il a reçu aujourd'hui les responsables des forces politiques, hors RN et LFI. L'idée étant de trouver un accord de non-censure du futur gouvernement. Regardez le sentiment de Philippe Ballard, député Rassemblement national de l'Oise et porte-parole du RN.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 10 décembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Soir
00:02Yves Calvi et Agnès Bonfillon
00:04Bonsoir Philippe Ballard
00:06Bonsoir Yves Calvi
00:07Vous êtes député Rassemblement National de l'Oise et porte-parole de votre parti.
00:10Le Président Macron veut nommer un Premier Ministre dans les prochaines 48 heures.
00:13Vous comprenez à la fois ce délai et en même temps ce qui devient de fait un coup d'accélérateur ?
00:19Il est temps que la France ait de nouveau un Premier Ministre.
00:23Et puis on attend également le gouvernement.
00:25Mais la question subsidiaire c'est pour faire quoi ?
00:28Marine Le Pen a rappelé ce matin qu'il allait falloir s'atteler au plus vite au budget.
00:33Donc on va refaire un petit peu ce qui s'est passé avec Monsieur Michel Barnier.
00:38C'est-à-dire que nous on ne l'a pas censuré au mois d'octobre, contrairement à nouveau au Fonds Populaire.
00:42On lui avait demandé de co-construire.
00:44C'est ce qu'il avait dit d'ailleurs dans son discours de politique générale.
00:46Avec toutes les sensibilités représentées à l'Assemblée Nationale, le budget malheureusement ce n'est pas ce qu'il a fait.
00:53Donc là ce qui serait bien c'est que le futur Premier Ministre écoute les différentes sensibilités.
00:58On se réunit autour d'une table et puis on discute, on négocie tout simplement pour avoir un budget.
01:05On n'en est pas là, vous êtes d'accord ?
01:07On n'a pas le Premier Ministre, on n'a pas le gouvernement.
01:10Je crois qu'il n'y a pas de porte de sortie.
01:13Si on ne fait pas comme ça, là c'est le chat qui se mord la queue.
01:15Déjà cette réunion cet après-midi, j'ai écouté les entrées, j'ai écouté les déclarations à la sortie.
01:21On est dans la panade.
01:23Et tout ça, qu'est-ce que c'est ?
01:25C'est le résultat des élections législatives et de ce Front Républicain.
01:29Les Français ont besoin, et la politique c'est ça, on a besoin de fixer des boussoles
01:33pour que l'opinion publique comprenne où les politiques les emmènent.
01:37Là il n'y a plus aucune boussole.
01:39Les Français sont perdus.
01:40Moi je reçois sur mes boîtes mail des dizaines de mails.
01:45Les Français en ont ras-le-bol de cette situation.
01:47Quand est-ce qu'on va s'occuper de leurs problèmes, qu'on va régler leurs problèmes ?
01:51Il est temps de se remettre au travail.
01:53Le Président de la République a très clairement fait comprendre
01:55qu'il ne nommera pas un Premier Ministre ni du camp LFI, ni du Rassemblement National.
01:59Comment réagissez-vous à cela ?
02:01Écoutez, déjà c'est à lui de choisir.
02:04Il est évident que s'il nomme un premier, mais on l'a dit, enfin Marine Le Pen l'a dit,
02:08Jordan Bardella l'a dit, un Premier Ministre issu du nouveau Front Populaire
02:13avec des ministres LFI et Ecologie, c'est la censure.
02:17Mais je pense que les LR et les Macronistes seront sur la même ligne.
02:23Donc là déjà c'est à exclure au Président de la République de faire le meilleur choix
02:28pour que tout le monde se mette autour de la table et travaille dans l'intérêt de la France.
02:32Mais ça veut dire qu'on ne vous intègre toujours pas dans l'arc républicain, en tout cas à l'Élysée ?
02:36Oui mais la géométrie variable, l'arc républicain.
02:39Parce que quand on se souvient de ce qu'a dit il y a quelques jours le Président de la République,
02:43tous ceux qui avaient voté la censure n'étaient pas dans l'arc,
02:47c'était le front anti-républicain pour reprendre son expression.
02:50Mais alors il reçoit des députés socialistes, écologistes, communistes
02:55qui ont voté cette censure.
02:57On voudrait savoir, il a l'anti-républicanisme à géométrie variable le chef de l'État ?
03:01À moins que vous lui envoyiez une petite note au Président de la République
03:04pour lui expliquer que vous êtes le premier parti de France, en tout cas dans les élections ?
03:07Eh bien oui, je pense qu'il a oublié, mais il méprise par cette nouvelle attitude 11 millions de Français.
03:14Mais à la limite, c'est ce que Marine Le Pen disait ce matin,
03:18et Jordan Bardella, tant mieux, ça nous place comme la seule force d'opposition face à ce parti unique.
03:25Vous savez qu'ils se ressemblent, s'assemblent, on connaît l'adage.
03:28Donc là tous ceux qui se ressemblent, et ils sont assez nombreux,
03:31se sont retrouvés à l'Élysée autour d'Emmanuel Macron.
03:35C'est l'intersyndicale de la faillite, ce qu'on a appelé à une autre époque l'UMPS, le parti unique.
03:40Vous allez rester spectateur pendant trois ans ? Ou deux ans et demi ?
03:43Franchement, je pense qu'à part une dissolution l'été prochain,
03:48on ne voit pas comment sortir de cette situation.
03:51Il va falloir clarifier les choses. Il n'y a pas d'autre porte de sortie.
03:55Alors si le Président de la République nomme un Premier ministre de gauche, par exemple un socialiste,
04:00est-ce que vous avez des préventions particulières ?
04:02Ou vous nous dites qu'il faut un gouvernement, ne serait-ce que pour expédier les affaires courantes ?
04:06Un Premier ministre socialiste, j'écoutais M. Wauquiez à sa sortie de l'Élysée,
04:13qui disait qu'on en est là parce qu'une censure a été votée.
04:17Mais la phrase d'après, il disait que s'il y a un ministre déministré,
04:21les filles, qui applique le programme du Nouveau Fonds Populaire, on censure.
04:25Alors on a envie de demander à la droite républicaine,
04:28la censure ça brûle les doigts ou ça ne brûle pas les doigts ?
04:30Je disais qu'on est dans la panade, mais moi je me mets à la place des Français.
04:34Franchement, ils n'en ont rien.
04:37S'ils comprennent que c'est ce Nouveau Fonds Républicain qui nous a mis dans cette situation,
04:45et je renvoie au dernier sondage, 48% des Français considèrent
04:49que c'est Emmanuel Macron qui est responsable de cette situation.
04:51Mais est-ce que les partis ne sont pas en train de se mettre d'accord sur votre dos ?
04:54Parce que c'est une des questions ce soir.
04:57Je vous rappelle pour la deuxième fois dans cette interview
04:59que vous êtes en tout cas, en nombre aujourd'hui, clairement le premier parti de France.
05:03Oui, on est le premier groupe à l'Assemblée Nationale,
05:07avec nos amis siotistes de l'UDR, on a 143 députés.
05:12Mais j'ai écouté les déclarations à la sortie, il ne va à priori rien se passer.
05:20Ils ont philosophiquement et politiquement une sorte de programme commun.
05:26Parce que quand je parlais de l'intersyndicale de la faillite qu'on appelait en notre temps UMPS,
05:31ils sont tous en fait l'EPS, les centristes, les républicains.
05:35Ils nous ont vendu pendant 40 ans la mondialisation heureuse
05:38qui a ruiné l'économie française, son industrie, son agriculture.
05:41Ils sont européistes, ils sont immigrationnistes, ils sont multiculturalistes.
05:45Donc ils ont un fond de sauce, comme on dit en cuisine, commun.
05:48Bon, après quand on rentre dans le détail et qu'on dépose des projets de loi à l'Assemblée Nationale,
05:52là ça va un petit peu moins bien.
05:54Mais bon, tout ça, à la limite ça nous arrange, on est la seule force d'opposition en France.
05:59Les français l'ont très bien compris.
06:00Vous venez de perdre de très peu un siège de député dans les Ardennes,
06:03c'est le candidat macroniste qui a été élu, comment expliquez-vous cette défaite ?
06:06Déjà il y a plus de 70% ou 70% d'abstention, 30% de participation.
06:14On sait bien que nos électeurs les plus fidèles sont ceux, malheureusement,
06:19qui s'abstiennent le plus facilement, si l'on peut dire.
06:23En plus l'écart à l'arrivée est assez...
06:26De mémoire c'est 49,11% pour notre candidat et 50,8% pour l'ancien macroniste.
06:33Donc un écart assez tenu, avec une participation très très faible.
06:38Voilà, on peut le regretter, mais enfin je pense qu'il ne faut pas y attacher plus d'importance que ça.
06:42Peut-être que vos électeurs vous font payer le prix de la censure du gouvernement barnier, non ?
06:45Ce sont des questions que vous vous posez.
06:47Aucun regret a posteriori ?
06:49Ah non, mais c'est dans l'intérêt de la France et des Français.
06:52On a évité aux Français 40 milliards d'impôts et de taxes supplémentaires
06:56et les retraités vont voir leurs pensions augmenter de 2,2% au 1er janvier.
07:01Nous on a pensé aux entreprises, on a pensé aux Français,
07:04on a évité des hausses de taxes sur l'électricité, des remboursements des médicaments.
07:10Donc je ne pense pas que les Français puissent nous reprocher ça.
07:13Alors, oublions l'actualité française et évoquons maintenant la situation internationale, si vous le voulez bien.
07:19Madame Le Pen se dit horrifiée par la situation en Syrie.
07:22C'était mieux avec le président Assad ?
07:25Non, c'était un moindre mal.
07:27C'était l'expression qui avait été employée depuis une dizaine d'années.
07:32Parce qu'il y avait le choix entre quoi ?
07:35Un régime sanguinaire, ce n'est pas le problème.
07:37Un dictateur, un tyran qui chute, on ne va pas pleurer, on peut s'en féliciter.
07:42Mais le coup d'après, c'est qu'il remplace.
07:45Quand on nous dit que c'est un djihadiste modéré, il y a un mot en trop là.
07:50Djihadiste et modéré, ce n'est juste pas possible.
07:53Il est trop tôt pour tirer des conséquences de ce qui se passe en Syrie actuellement.
07:58Mais quand ce sont des anciens membres de Daesh qui prennent le pouvoir,
08:02franchement, on n'a pas de quoi être rassuré.
08:05Merci beaucoup Philippe Ballard, député Rassemblement National de l'Oise
08:08et porte-parole du parti.
08:10Dans un instant, toute l'actualité dans le journal de 18h30,
08:13puis d'ivrection justement la Syrie.
08:15Notre envoyé spécial Valentin Boisset vient d'arriver sur place,
08:18plus de 48 heures après la chute de Bachar al-Assad.
08:20L'euphorie ne retombe pas et les rebelles islamistes
08:23veulent faire disparaître toute trace de l'ancien régime.
08:26A tout de suite.

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