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Olivier Faure, secrétaire général du Parti Socialiste, était l’invité du Face à Face de ce mercredi 11 décembre sur RMC et BFMTV. Il a été interrogé sur le choix d'un Premier ministre après les consultations à l'Élysée. Il a évoqué les lignes rouges également du PS et a aussi été interrogé sur la fin du NFP.

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Transcription
00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:09Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Olivier Faure.
00:14Bonjour Apolline de Malherbe.
00:15Merci d'être à ce micro ce matin, presque comme toutes les semaines, parce qu'en ce moment, le feuilleton politique, c'est vous, c'est vous, la gauche, qui déteignez les clés.
00:23D'ici 24h, un nouveau Premier ministre. Et ça dépend en partie de ce que vous allez dire ce matin, si vous acceptez ou non un certain nombre de deals, si vous proposez des choses qui sont acceptées de l'autre côté.
00:33Vous étiez évidemment hier soir avec Emmanuel Macron à l'Elysée pour cette réunion justement de méthode.
00:39Une question pour savoir à qui j'ai affaire ce matin. Est-ce que Olivier Faure, vous actez une forme de rupture avec Alephi ?
00:46Mais je ne vois pas pourquoi vous commencez par là. Moi, je veux d'abord que l'on parle des Françaises et des Français.
00:51Pourquoi je dis ça ? Parce que pendant que vous étiez à l'Elysée hier, Jean-Luc Mélenchon vous a exhorté à quitter cette pièce et même à claquer la porte, puisque vous ne l'avez pas fait.
01:02Je ne l'ai pas quittée et je ne souhaite pas la quitter. Et je vais vous expliquer pourquoi. Moi, ce que je souhaite, c'est que les Français soient entendus.
01:09Je souhaite que la crise politique dans laquelle nous sommes entrés soit une crise qui soit de courte durée.
01:15Bien sûr, j'ai voté la censure et je n'en ai aucun regret. Je l'ai fait parce que le budget proposé était un mauvais budget.
01:21Mais je sais aussi qu'on ne peut pas passer sa vie à dire non. Il faut aussi parfois avancer parce que quand on a un pays qui est bloqué, c'est d'abord une crise politique.
01:29Puis en plus, après, c'est une crise économique. Et ceux qui en souffrent, ce sont les Français. Et moi, ma boussole, ce sont les Français à tout point de vue.
01:37Et la première boussole, ce qu'elle nous indique, c'est qu'ils ont voté le 7 juillet. Et je souhaite à un premier ministre de gauche qui soit ouvert au compromis.
01:47Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous avons eu l'avantage. Les Français nous ont donné l'avantage, mais nous n'ont pas donné une majorité absolue.
01:54Ils ont dit qu'il fallait maintenant que le Parlement travaille et qu'il travaille en respectant les équilibres qui sont ceux qui leur ont été donnés par les Français.
02:04Donc qu'est-ce qu'on doit faire ? On doit à la fois avoir le pouvoir d'initiative, nous, la gauche, mais ensuite, nous devons accepter l'idée que comme nous ne sommes pas majoritaires absolues, nous devons accepter les compromis, les concessions réciproques.
02:17Je vous ai laissé dérouler ce qui ressemble à une forme de déclaration, Olivier Fargé. Je vous ai souvent reçu, souvent interviewé. Là, j'ai senti qu'il y avait chez vous une sorte de déclaration cohérente
02:29dans laquelle vous mettiez tous les points qui vous paraissent essentiels dans le moment qui est le nôtre aujourd'hui. C'est quoi ? C'est une sorte de déclaration de mode d'emploi ?
02:38C'est vos lignes, vos limites, vos acceptations ?
02:42Oui, c'est ce qui me semble être la solution pour sortir de la crise et l'engagement que nous avons pris hier dans ce rendez-vous avec le président de la République.
02:50Nous avons dit que si nous gouvernions, nous acceptions l'idée de ne pas utiliser le passage en force, le 49-3. Il y a eu trop de 49-3 sur le budget avec Mme Borne, sur la réforme des retraites, toujours avec Mme Borne.
03:05Maintenant, c'était le cas aussi avec Michel Barnier sur le projet de budget. Eh bien, il faut en sortir. Parce que le passage à l'âge adulte, c'est le passage au moment où on arrête de dire qu'il y a toujours quelqu'un qui décide pour tout le monde à la fin.
03:22Et donc, il faut que le Parlement retrouve ses droits.
03:25Le passage à l'âge adulte, ça vaut aussi pour vous. C'est-à-dire que quand vous dites cet engagement à ne pas utiliser le 49-3, on comprend bien que c'est l'alpha et l'omega désormais, que vous considérez que si le gouvernement à venir s'engage à ne pas utiliser le 49-3, alors vous, de l'autre côté, vous vous engagerez à ne pas censurer le gouvernement. On est d'accord ?
03:47Ce que je dis, c'est que si nous gouvernons, nous n'utiliserons pas le 49-3. Et en échange de quoi, nous demandons à l'opposition d'être suffisamment raisonnable et responsable pour comprendre qu'elle ne peut pas nous censurer.
03:59Mais ça veut dire que vous pourriez être Premier ministre ?
04:01Elle peut s'opposer, mais elle ne peut pas censurer.
04:03Il y a un épisode qui a dû m'échapper. Vous nous dites ce matin, Olivier Faure, nous. Vous dites nous.
04:08Bien sûr, nous.
04:09C'est qui, nous ?
04:10La gauche, les écologistes.
04:11La gauche, les écologistes, ça veut dire que ce matin, vous faites acte de candidature. Je ne sais pas si c'est en votre nom propre. Pourquoi pas, d'ailleurs, si j'ai bien compris.
04:19Mais ce que je dis, c'est qu'il faut quelqu'un qui soit issu de la gauche et des écologistes. Je ne veux pas jouer à ce jeu de qui, quoi, comment, etc.
04:27Je veux dire simplement qu'il est logique que ce qui n'a pas été respecté en septembre avec l'animation de Michel Barnier doit être maintenant réparé.
04:36Il faut recoudre un pays qui est complètement décousu, un pays qui est fracturé.
04:40Et donc, pour arriver à faire en sorte de parvenir à recréer de la cohésion, il faut revenir tout simplement à ce qui est notre principe commun, la démocratie.
04:52Il y a beaucoup de choses dans ce que vous dites, Olivier Faure. Je voudrais qu'on puisse le décrypter et comprendre vraiment précisément, ne pas tourner autour du pot, comprendre de quoi il s'agit.
04:57Quand vous dites issu de la gauche, déjà, il faut comprendre ce que vous ne dites pas. Vous ne dites plus issu du Nouveau Front Populaire. Ça, c'est acté.
05:05Non, je dis ça parce que je veux laisser la porte ouverte éventuellement à des personnalités qui seraient extérieures au Front Populaire, mais qui en reprendraient les chantiers.
05:14Imaginons que quelqu'un soit issu de la société civile organisée.
05:18Vous avez longtemps parlé de quelqu'un comme Laurent Berger, qui est une figure qui revient régulièrement.
05:23Lucie Castex était d'une certaine façon aussi une figure qui appartenait à cette société civile organisée, qui n'était pas issue directement du Front Populaire parce qu'elle n'était pas dans les quatre parties qui l'ont formée.
05:34Mais c'était une personnalité qui pouvait l'incarner.
05:37Donc moi, ce que je souhaite, c'est ne pas fermer une porte et dire parce que ce serait X ou Y, ça bloquerait le jeu.
05:43Je dis que le jeu n'est pas bloqué, mais qu'il faut choisir quelqu'un qui soit issu de la gauche des écologistes et qui s'engage à mettre en œuvre les chantiers du Front Populaire,
05:52avec derrière l'obligation pour celui ou celle-là d'aller chercher des compromis au Parlement, puisque nous ne passerons pas en force.
05:59Puisqu'il n'y aurait pas de 49.3, il y aura obligatoirement, s'il n'y a pas de 49.3, il y a forcément compromis.
06:06Il n'y a absolument aucune autre solution possible pour faire passer la moindre loi.
06:10Olivier Faure, je reste quand même encore un instant sur cette acception de gauche.
06:14Est-ce que de gauche, ça peut être pas de droite ?
06:18Je pense par exemple à quelqu'un comme François Bayrou, qui était présent hier lors de cette réunion, dont on sait qu'il est une des figures favorites aujourd'hui pour devenir Premier ministre.
06:28Est-ce que vous considérez qu'il est suffisamment de gauche ou suffisamment pas de droite ?
06:34Mais j'ai de l'estime pour François Bayrou.
06:37Simplement, il est celui qui a accompagné depuis sept ans, pas à part, le Premier ministre.
06:43Et ce que nous demandons et ce que les Français veulent, c'est une rupture avec la politique qui a été conduite jusqu'ici.
06:50Ils ne veulent pas la continuité.
06:52Comment pourrait-on expliquer que nous sommes dans une situation où après trois votes en un mois, européenne, puis deux tours des législatives, on revient à un parti qui a été sanctionné ?
07:04Mais est-ce qu'il serait en mesure, étant un personnage central, c'est toujours défini comme un centriste, de créer les conditions de ces compromis dont vous parlez, de ces coalitions ?
07:15On ne peut pas aujourd'hui donner comme signal la continuité avec cette année passée.
07:23Ça n'est pas possible. Il faut évidemment passer à autre chose.
07:26Donc ça ne peut pas être François Bayrou pour vous ?
07:27Ça ne peut pas être François Bayrou. C'est pas moi qui le nomme. Peut-être que ce sera lui.
07:31Mais moi, ce que je vous dis, c'est que ça n'a évidemment pas le bon choix.
07:34Mais si c'était lui et que ce n'était pas votre premier choix, on l'a bien compris, est-ce que vous accepteriez malgré tout, s'il s'engage, comme vous venez de le dire,
07:40à ne pas utiliser le 49.3, à imposer des recherches de compromis, à mettre en place, par exemple, une conférence sociale sur les retraites ?
07:48Est-ce qu'alors le dialogue serait en tout cas possible et non rompu ?
07:51Mais le dialogue, il est toujours possible. Il était même possible avec Michel Barnier, figurez-vous.
07:54Nous avons, nous, cherché à entrer en discussion avec lui et c'est lui qui l'a refusé.
07:59Nous avons déposé des amendements, nous avons fait voter des amendements et nous avons cherché à chaque étape à lui faire comprendre qu'il était possible d'avancer.
08:07Mais vous aviez censuré par avance le gouvernement Michel Barnier.
08:10Oui, nous avions censuré par avance le gouvernement Michel Barnier, pour une raison simple, c'est que nous considérions qu'il fallait que nous puissions adresser au pays.
08:17Un message simple, c'est que la nomination de Michel Barnier était totalement contradictoire avec le vote des Français eux-mêmes.
08:23Est-ce que vous censureriez par avance un gouvernement François Bayrou ?
08:28Mais on n'en est pas là.
08:29Vous ne dites pas que vous censureriez par avance.
08:31Mais je ne veux prendre ce matin, je souhaite d'abord savoir, une fois qu'on réunit ces nommés.
08:37Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé à Matignon.
08:43Et je souhaite encore une fois que ce soit quelqu'un de gauche.
08:45Et ensuite, nous verrons quelles sont les conditions dans lesquelles le travail s'organise.
08:49Pourquoi je dis ça ?
08:50Parce que moi, ce que je veux, c'est que quelle que soit la situation, nous puissions arracher des victoires pour les Françaises et les Français.
08:56Le but du jeu n'est pas simplement de dire, on veut sauter comme des cabris pour aller à Matignon, pour avoir des ministères, etc.
09:02La question, c'est qu'est-ce qu'on fait pour tenir des victoires maintenant ?
09:05Moi, je ne veux pas attendre 30 mois pour enfin commencer à se dire que les Français pourront vivre mieux.
09:10Quelle serait, à vos yeux, la mesure essentielle, prioritaire ?
09:15Tout simplement, le pouvoir d'achat.
09:17C'est l'obsession des Français aujourd'hui.
09:19Tout le monde dit qu'il est du côté du pouvoir d'achat, mais chacun avec sa propre méthode.
09:22Quelle serait la méthode ? Quel serait le point, la décision qui vous paraîtrait prioritaire ?
09:27Il faut faire un effort sur les salaires. Il faut faire un effort sur le SMIC.
09:30Il faut faire en sorte que nous ayons une conférence salariale qui permette de revaloriser, y compris les métiers qui sont aujourd'hui sous-dotés.
09:37Je pense aux métiers du soin, les métiers du lien.
09:39Tous ces métiers qui sont indispensables à la vie collective et qui sont aujourd'hui tellement maltraités.
09:44Vous savez que pour celles et celles, parce que ce sont souvent des femmes qui accompagnent les enfants handicapés dans les écoles,
09:50elles sont payées 800 euros par mois.
09:52Est-ce que c'est possible encore longtemps ? Est-ce qu'on accepte ça ?
09:55La réponse devrait être pour tout le monde, non.
09:57Donc effectivement, premier sujet, les salaires, le pouvoir d'achat.
10:01Faire en sorte que les Français puissent vivre au mieux et quand ils travaillent, qu'ils puissent vivre de leur travail.
10:05Donc j'essaie de prendre les choses point par point.
10:07On a bien compris, la première chose, c'est s'engager à ne pas utiliser le 49-3.
10:11C'est un changement fondamental de méthode.
10:13Idéalement, un Premier ministre issu de la gauche, les salaires en priorité.
10:18Une question sur au nom de qui vous parlez aujourd'hui, Olivier Forge ?
10:23J'ai bien entendu que vous disiez socialiste ou écologiste.
10:27Est-ce que ça veut dire que communiste, et LFI de fait qu'il n'était pas là hier,
10:32mais les communistes étaient avec vous hier.
10:34Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une forme de consensus entre vous trois,
10:38c'est-à-dire socialiste, communiste, écologiste ?
10:41Il y a une volonté de ces trois formations politiques d'avancer et de chercher une solution.
10:47Parce qu'on ne peut pas rester dans la situation actuelle et qu'on ne peut pas être simplement le front du refus.
10:52On peut être aussi le front qui permet de faire avancer et qui donne au pays, même de l'enthousiasme.
10:58On ne peut pas vivre avec cette espèce de sinistrose permanente,
11:01avec le sentiment que tout peut s'écrouler à tout moment.
11:03Non, il faut viser, au contraire, une forme d'emballement général,
11:07faire en sorte que l'économie reparte, qu'on ait des gens qui se disent
11:11que le plafond de verre au-dessus de leur tête n'est pas tellement bas qu'ils ne pourront plus avancer.
11:16Il faut que les gens se disent qu'à nouveau, la France est un pays qui est, j'allais dire, en marche.
11:21Non, pas en marche, ça a déjà été utilisé.
11:23Je vous aurais fait la remarque, mais vous vous êtes arrêté avant.
11:25C'est un pays qui doit en tout cas retrouver son lustre et qui doit retrouver aussi sa confiance en lui-même.
11:30On sent que c'est un vrai changement d'attitude, Olivier Faure,
11:33et pour vous avoir reçu régulièrement ces dernières semaines,
11:36précisément parce qu'on sentait que les choses bougeaient, changeaient parfois de jour en jour,
11:40l'attitude qui est la vôtre aujourd'hui n'est pas du tout la même qu'il y a un mois ou deux.
11:45Est-ce que ça veut dire, Olivier Faure, alors vous n'allez pas me dire,
11:48je vous ai demandé tout à l'heure si vous aviez rompu avec LFI, je vais vous poser la question différemment.
11:51Est-ce que c'est LFI qui a rompu avec cette attitude-là ?
11:55C'est LFI qui, pour l'instant, en tout cas, donne le sentiment d'être à côté de l'aventure.
12:00Et moi, je n'ai pas compris pourquoi ils ne venaient pas au rendez-vous à l'Élysée.
12:05Ils affaiblissent la gauche quand ils font ça.
12:07Parce que nous avons besoin que toutes les forces de la gauche se rassemblent
12:12pour pouvoir exiger un certain nombre de mesures.
12:14Nous avons besoin de faire en sorte que le changement intervienne.
12:17Et donc, à chaque fois qu'ils font la politique de la chaise vide,
12:20malheureusement, ils affaiblissent le collectif que nous formons.
12:23Et donc, aujourd'hui, il faut effectivement bouger.
12:26Vous connaissez la formule du capitaine Nemo,
12:29mobilés, ils mobilisent.
12:31Il faut être mobile dans un monde qui bouge.
12:33Eh bien, c'est exactement ça. Nous devons être mobiles.
12:36Nous ne pouvons pas rester figés et répéter la même chose tous les jours.
12:39Mais vous savez ce que ça veut dire, Olivier Faure.
12:41Ça veut dire quoi ?
12:42Ça veut dire que c'est acté désormais, effectivement, cette rupture.
12:45Quand Jean-Luc Mélenchon vous menace, en quelque sorte, hier,
12:48pendant que vous êtes dans le bureau à l'Elysée,
12:52et qu'il dit, s'il ne claque pas la porte, qu'il ne parte pas,
12:55nous ferons le nouveau Front Populaire sans eux.
12:57Mais le Front Populaire, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
12:59Eh bien, semble-t-il.
13:01Il considère, en tout cas, que c'est eux sans vous.
13:04Mais hier, le Front Populaire, il était principalement à La Réunion.
13:07Très majoritairement à La Réunion.
13:09Et donc, il ne m'appartient pas.
13:11Il n'appartient pas davantage à Jean-Luc Mélenchon.
13:13Et donc, chacun devrait comprendre aujourd'hui
13:16que, d'abord, les menaces, ça ne fonctionne jamais,
13:19et que ce qu'il faut aujourd'hui, c'est avoir des gens
13:22qui sont prêts à participer à une aventure,
13:24qui sont prêts à revendiquer ensemble le Matignon,
13:26qui sont prêts à faire bouger la France
13:28pour que les Français vivent mieux.
13:30Voilà l'objectif.
13:31Et il devrait être partagé par toutes et par tous.
13:33Et vous regrettez donc qu'il ne le soit pas par LFI,
13:36qui dit quand même, qui pense pouvoir gagner un seul siège sans nous ?
13:39Ils considèrent que sans eux, vous n'êtes rien,
13:41que vous ne pourrez pas gagner un seul siège sans eux.
13:44Oui, mais la réciproque est vraie dans ces cas-là.
13:46Donc, la réalité, c'est que ça ne fonctionne pas comme ça.
13:50Et quand on est dans une coalition,
13:52on ne passe pas sa vie à menacer, à vitupérer.
13:55On cherche au contraire à concilier les points de vue,
13:58à faire avancer à la fois la coalition et le pays.
14:02C'est quand même le principe de base.
14:04Et on ne peut pas être...
14:06J'ai une chose toute simple.
14:08C'est que plus Jean-Luc Mélenchon crie,
14:10plus on l'entend.
14:11Et donc, il devrait comprendre aujourd'hui
14:13que sa responsabilité à lui,
14:15lui qui est un leader important de la gauche,
14:18qui a été celui qui a été jusqu'à faire 22% en élection présidentielle,
14:23sa responsabilité à lui,
14:24ce n'est pas simplement d'organiser à chaque fois la résistance,
14:27être tout le temps dans je ne veux rien.
14:30Il faut qu'il soit celui aussi qui avance,
14:33qui propose et qui parfois accepte aussi les compromis.
14:37Vous avez mis du temps.
14:39Mais j'ai mis du temps à quoi ?
14:41Non, parce que franchement, quand on voit depuis le début
14:44un certain nombre d'humiliations,
14:46parler de François Hollande comme d'une punaise de lit,
14:48un nuisible,
14:50vous faire une peau de banane sur les retraites
14:52en vous obligeant en quelque sorte
14:54à renoncer aux retraites que vous-même,
14:56aux réformes que vous-même vous aviez proposées,
14:58les questions sur l'antisémitisme
15:00que vous avez régulièrement dénoncées,
15:02la question du délit d'apologie du terrorisme,
15:06à chaque fois, vous restiez quand même plus ou moins là.
15:10Et puis là, ce matin, ça y est, vous dites,
15:12c'est acté en quelque sorte.
15:14Je trouve que vous avez mis le temps.
15:16Mais ce que j'acte, c'est simplement ce que j'ai toujours dit,
15:19parce que vous n'avez pas voulu entendre,
15:21mais moi je n'ai jamais plié à aucune injonction,
15:23sur aucun sujet.
15:25Et aujourd'hui, que faut-il faire ?
15:28Simplement, la réalité c'est que
15:31moi je ne cherche pas une rupture,
15:33je dis simplement que quand je vois
15:35qu'il faut avancer, j'avance.
15:37Et quand eux refusent d'avancer
15:39et qu'ils se mettent en retrait
15:41et se replient sur eux-mêmes,
15:43je leur dis qu'ils commettent une faute.
15:45Mais je ne cherche pas à leur faire la leçon,
15:47je ne fais la leçon à personne.
15:49Je suis simplement en train de dire que
15:51à un moment, la responsabilité que nous avons,
15:53c'est celle du pays.
15:55Et que comme nous aspirons à gouverner,
15:57quand cette possibilité existe, il faut la saisir.
15:59Il ne faut pas dire, j'attendrai plus tard
16:01une présidentielle, etc.
16:03Ça sert à quoi de dire, je veux une présidentielle maintenant ?
16:05Alors qu'on sait que le président de la République a dit
16:07je resterai là pendant 30 mois.
16:09Alors pendant 30 mois, on va simplement s'agiter
16:11et dire, on veut une présidentielle ?
16:13Mais non, pendant 30 mois, ce qu'on doit faire,
16:15c'est aller arracher à chaque fois que c'est possible
16:17de nouvelles conquêtes pour les Français,
16:19et notamment pour les plus modestes,
16:21pour les classes moyennes, pour les classes populaires.
16:23Quand encore, il y a 24h lors d'un meeting,
16:25Jean-Luc Mélenchon dit que l'objectif
16:27c'est la destitution d'Emmanuel Macron,
16:29mais tout le monde sait que la destitution,
16:31elle est inaccessible.
16:33Il faut deux tiers de l'Assemblée,
16:35trois, cinqième même,
16:37et pareil pour le Sénat.
16:39Tout le monde sait que ça n'arrivera pas.
16:41Donc pourquoi se figer sur une revendication
16:43qui n'a aucune chance d'aboutir ?
16:45Comment obtenir une démission d'un président
16:47qui ne veut pas démissionner ?
16:49Ça n'a aucun sens. Donc ce qu'il faut maintenant,
16:51c'est utiliser ces 30 mois, qu'ils soient utiles
16:53pour les Français. Si on peut aller arracher
16:55de l'argent sur le SMIC, on le fera.
16:57Si on peut arracher la réforme des retraites,
16:59on le fera. Si on peut aller arracher
17:01les services publics qui marchent au mieux,
17:03l'hôpital, l'éducation, la sécurité.
17:05Et si vous ne pouviez arracher qu'un morceau
17:07de tout cela ? C'est-à-dire, est-ce qu'effectivement
17:09le compromis, c'est aussi l'idée, on avait entendu
17:11Jean-Luc Mélenchon encore lui, qui effectivement
17:13à 20h02, le soir du deuxième tour,
17:15avait dit, c'est tout le programme,
17:17rien que le programme et l'intégralité
17:19du programme. Ce que vous nous dites aujourd'hui,
17:21c'est si on peut arracher déjà des morceaux du programme,
17:23ce sera bien. Mais ce que Jean-Luc Mélenchon,
17:25le directeur 3, le 7 juillet,
17:27il sait très bien que c'est impossible.
17:29Et d'ailleurs, les courriers
17:31que nous avons adressés collectivement,
17:33tout le NFP, pendant l'été,
17:35le 12 et le 22 août, c'était de dire que
17:37de toute façon, nous n'étions pas majoritaire absolue
17:39et qu'il faudrait faire des compromis. Et donc,
17:41cette logique-là, dans un premier temps,
17:43il l'a eue. Et pourquoi aujourd'hui
17:45y renoncer ? Pourquoi dire aujourd'hui
17:47que les compromis sont impossibles ? Bien sûr que les compromis
17:49sont obligatoires.
17:51Ça veut dire, Olivier Faure, que si vous pouvez avoir une partie
17:53de ces compromis-là, une partie de ces réformes
17:55que vous souhaitez, ce sera déjà bien.
17:57Quelle serait la priorité
17:59des priorités ? Est-ce que, encore une fois,
18:01s'il y a une conférence sociale
18:03sur la réforme des retraites, avec peut-être
18:05une amélioration de cette réforme,
18:07sans pour autant une abrogation,
18:09pour vous, ce sera déjà pas mal ?
18:11Mais tout ce qui est bon à prendre, je le prends.
18:13Mais simplement, ce que j'ai dit sur les retraites.
18:15Moi, je souhaite l'abrogation de la réforme
18:17Borne, parce que c'est une réforme injuste et qu'elle pèse
18:19d'abord sur ceux qui ont des carrières longues,
18:21sur les femmes, sur ceux qui ont eu des métiers pénibles.
18:23Et donc, je souhaite qu'on puisse parvenir
18:25à l'abroger. Simplement,
18:27ce que je sais aussi, c'est que d'ici
18:29cinq ou six ans, il faudra trouver 15 milliards
18:31par an pour financer notre système.
18:33Et donc, je ne suis pas pour faire
18:35là aussi le grand coup de balai
18:37sans solution. Je suis
18:39pour les solutions.
18:41Et donc, je dis quoi ? Je dis qu'il faut commencer
18:43par geler la réforme des retraites. Ça veut dire quoi ?
18:45Ça veut dire que les Français qui,
18:47aujourd'hui, voient leur âge de la retraite reculer,
18:49ceux-là pourront partir comme
18:51c'était prévu avec la réforme Touraine, à
18:5362 ans. Mais,
18:55dans l'intervalle, il faut qu'on puisse avoir
18:57une conférence de financement. Donc, on réunit
18:59autour de la table les partenaires sociaux,
19:01le patronat, les partis
19:03politiques, et faire en sorte de pouvoir avancer.
19:05Qu'est-ce qu'on fait à ce moment-là ? On trouve
19:07un mode alternatif pour financer nos retraites.
19:09Une fois que ce mode de financement
19:11est trouvé, et nous avons déjà des
19:13solutions à suggérer, eh bien, à la
19:15fin de ce processus, on abroge la réforme
19:17borne, et ainsi, la boucle est bouclée.
19:19Ça veut dire que, dès le démarrage,
19:21les gens qui étaient, aujourd'hui, victimes
19:23de cette réforme borne seraient, en réalité,
19:25épargnés. Donc, voilà une solution
19:27qui permettrait de mettre tout le monde d'accord.
19:29Tout commencerait par un gel de la réforme des retraites.
19:31Une question encore. Vous vous êtes vus
19:33autour d'Emmanuel Macron
19:35hier. Est-ce que vous souhaiteriez
19:37vous voir les uns et les autres sans
19:39le président, pour justement commencer à en parler
19:41avec François Bayrou, avec
19:43Gabriel Attal, avec les écolos,
19:45avec les communistes,
19:47avec les LR ? Est-ce que vous pourriez discuter tous ensemble ?
19:49Oui, bien sûr.
19:51Et il le faudra. C'est ce que Boris
19:53Vallaud avait proposé il y a 15 jours.
19:55C'est que toutes ces forces-là puissent, à un moment,
19:57se parler. L'ERN est
19:59démonétisée, si vous êtes dans cette attitude-là.
20:01Il ne peut plus avoir le pouvoir de censurer.
20:03Le grand acquis que nous avons obtenu
20:05par notre démarche, c'est de
20:07mettre à l'écart l'ERN. Et
20:09c'est en cela aussi que nous avons été
20:11fidèles au Front républicain. Toutes celles
20:13et ceux qui, de droite, ont pu voter pour
20:15des candidats de gauche et qui s'interrogeaient, etc.
20:17Je leur dis aujourd'hui, vous avez
20:19effectivement été récompensés
20:21de vos efforts parce que
20:23la gauche a permis, dans un premier temps,
20:25le Front républicain. Et maintenant, elle est celle
20:27qui permet d'isoler l'extrême droite et de
20:29faire en sorte qu'elle ne soit plus maître du jeu.
20:31Eh bien, maîtresse du jeu. Et donc,
20:33effectivement, c'est un des grands acquis,
20:35je l'espère définitif,
20:37de ce qui se passe en ce moment.
20:39Merci, Olivier Faure, pour
20:41cette interview ce matin et ces
20:43déclarations, donc,
20:45être du côté des solutions et non plus
20:47du côté du blocage, Olivier Faure, évidemment,
20:49la première secrétaire du Parti Socialiste.
20:51Il est 8h53 sur RMC-BFMTV.

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