Eliott Mamane, chroniqueur politique : «Il y a une logique parlementaire dans la nomination de François Bayrou».
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00:00Ce qui est vrai, c'est qu'on a beaucoup relevé qu'au cours de son discours de passation de pouvoir hier,
00:05François Béraud a semblé, dans son propos, revenir aux fondamentaux qui avaient formalisé la promesse macronienne de 2017,
00:12alors même qu'en un sens, le fait qu'un chef de parti depuis longtemps établi au Parlement
00:18soit convoqué pour récupérer la France qui est dans une impasse politique,
00:24relève plus d'une logique de ce que les macronistes d'hier qualifiaient de l'ancien monde,
00:29et non du nouveau monde qu'ils appelaient de leur vœu.
00:31Pour autant, je n'aurai pas nécessairement une lecture en fonction de l'âge des différents protagonistes,
00:35mais moi, ce qui m'intéresse tout de même, c'est de voir qu'il y a une véritable logique parlementaire
00:40dans la désignation de François Béraud, qui est une logique que l'on n'avait plus vue depuis longtemps en France,
00:44puisque si François Béraud a en définitive dû être sélectionné par Emmanuel Macron,
00:49c'est précisément parce qu'il est le chef d'un parti,
00:51un parti qui a tout de même un poids plus ou moins important, ou du moins un poids pivot au Parlement,
00:56qui tient très directement ses troupes, alors même que si l'on regarde, par exemple,
01:00ce qu'il s'est passé dans le précédent gouvernement,
01:02Michel Barnier est certes issu d'un parti des Républicains,
01:04qui est de toute évidence un parti depuis longtemps établi dans la vie politique de la Ve République.
01:09Néanmoins, il était une figure un peu annexe du Parti Républicain.
01:13Il n'avait pas une prise directe sur les troupes des députés républicains.
01:17D'ailleurs, le président des députés de la droite républicaine,
01:20comme il s'appelle Laurent Wauquiez lui-même, ne savait pas véritablement à quel jeu jouer.
01:24Il n'avait pas de capacité de direction suffisamment importante sur ses troupes,
01:30puisqu'il était d'abord dans une forme d'atermoiement lors de la nomination de Michel Barnier.
01:35Il ne savait pas si les Républicains devaient directement contribuer à ce gouvernement.
01:39Là, on voit que les mêmes hésitations ont lieu,
01:42d'autant qu'il y a eu une question de fidélité par rapport aux indications données par Nicolas Sarkozy,
01:48qui s'opposait à François Bayrou.
01:49Et donc, je n'aurai pas de clé de lecture qui en viendrait en effet sur la question de l'âge,
01:54comme vous le disiez tout à l'heure.
01:55Mais je trouve intéressant de voir que malgré les volontés disruptives
02:00qui étaient exprimées par Emmanuel Macron,
02:02on se retrouve au contraire avec une logique parlementaire exacerbée,
02:06comme on l'avait rarement vue sous la Ve République.