• hier
Transcription
00:00On le voit, tout va augmenter en 2025, l'eau, l'électricité, l'abonnement en TEC, les télécoms,
00:06les salaires aussi vont augmenter bien sûr, mais la crainte, en tout cas formulée par l'opposition,
00:11a fortiori le parti socialiste, c'est que ça va être plus difficile pour les classes moyennes et populaires.
00:17Alors question, est-ce que les gens vont trinquer plus ?
00:20Alors c'est exactement l'inverse, parce que s'il y a bien un marqueur sur lequel on ne négociera pas,
00:25on ne transigera pas, c'est le fait que les impôts doivent baisser sur celles et ceux qui travaillent.
00:29Donc je peux vous l'annoncer, les impôts baisseront sur celles et ceux qui travaillent,
00:33et en particulier justement sur la classe moyenne, c'est-à-dire qu'on va travailler dans ce gouvernement
00:38pour avoir un plus grand différentiel entre celles et ceux qui travaillent et celles et ceux qui ne travaillent pas.
00:44Alors on va le faire aussi via de l'augmentation du net dans la poche,
00:50c'est une promesse forte de campagne que nous avions faite, au même titre d'ailleurs que l'ANVA par exemple,
00:56et donc ça c'est quelque chose qui pour nous sera un des marqueurs de ce gouvernement,
00:59la meilleure récompense de la classe moyenne, c'est d'ailleurs assez drôle.
01:03Écoute des épaules les plus larges, ces fameuses épaules les plus larges, est-ce qu'elles doivent plus contribuer ?
01:07Où est-ce qu'on met le curseur ?
01:08Alors moi je vous l'ai dit, la fiscalité dans sa globalité doit baisser,
01:11après il peut y avoir des répartitions un peu différentes, mais qu'on s'entende bien,
01:15moi je ne suis pas du tout dans la protection de certains au patrimoine,
01:19je dis juste qu'il ne faut pas que la fiscalité tue l'activité économique, tue l'entrepreneuriat,
01:24ou simplement l'épargne, parce qu'on a besoin de l'ensemble pour pouvoir faire fonctionner notre économie.
01:30Donc s'il y a des impôts qui ne sont pas anti-économiques, encore une fois,
01:33qui aient une répartition différente, j'ai pas de problème.
01:36J'attends souvent qu'on m'explique c'est quoi des épaules larges, à quel moment on estime que...
01:40Et pour vous c'est quoi des épaules larges ?
01:42Moi je pense que quand vous pouvez vivre sans compter et sans jamais travailler,
01:48là c'est vrai que vous êtes quand même quelqu'un qui est à l'abri,
01:51mais ce n'est pas toujours simple d'ailleurs de fiscaliser de tels profils,
01:55parce que ce sont des gens qui ont l'occasion de pouvoir choisir finalement leur destination à travers le monde,
02:00et donc leur imposition.
02:02Donc là aussi il faut être prudent, parce qu'en général les taxes retombent toujours sur les classes moyennes.
02:08Toujours. Parce qu'on nous dit, on va créer par exemple un impôt sur le patrimoine,
02:11et puis on se rend compte que parfois il y a des gens en classe moyenne aussi,
02:14qui achètent peut-être un deuxième bien, et boum, ils se trouvent concernés par cet impôt.
02:18Donc je pense que dans le pays le plus fiscalisé du monde,
02:20il faut quand même savoir que la Belgique dépense 57% de son PIB en dépenses publiques,
02:25il faudrait peut-être plutôt réfléchir à baisser les impôts, à rendre l'État plus efficace,
02:29à réduire la dépense publique, c'est-à-dire le nombre de structures, le nombre de politiques,
02:34faire en sorte qu'on ait des sociétés publiques comme la SNCB qui soient beaucoup plus performantes,
02:39qu'on ait des sociétés dans lesquelles on a des participations comme Proximus,
02:43que le cours de l'action ne devienne pas tellement bas qu'il en est ridicule aujourd'hui.
02:47Je pense que l'avantage de Proximus, c'est que ça rend l'investissement en bourse accessible à tous.
02:52Vous avez une action maintenant pour quelques euros, 4 ou 5 euros,
02:55donc à un moment donné, il faut que l'État soit beaucoup mieux géré.
02:59Même chose dans un domaine qui est très polémique, c'est celui des soins de santé.
03:03On a fait croire aux gens que plus on mettait de l'argent dans les soins de santé, plus il serait en bonne santé.
03:10En 2018, le budget des soins de santé était de 28 milliards, il est aujourd'hui de 42 milliards.
03:16Est-ce que les gens se sentent en meilleure santé ?
03:18Non, aujourd'hui on a beaucoup de problèmes dans les soins de santé,
03:21où pour l'argent que l'on met, les citoyens n'ont pas le service auquel ils ont droit.
03:26On a une politique de prévention qui est désastreuse,
03:29on a des files d'attente chez les spécialistes qui est sans limite dans certains cas.
03:34Mais donc il y a bien un problème.
03:35Alors le problème, il est multiple, et ce n'est pas un problème d'argent.
03:40Le problème, il est déjà dans la manière dont ce budget est déterminé.
03:43Le budget est déterminé dans les accords entre les mutuels et les médecins.
03:46Ce n'est pas normal, c'est la politique qui doit trancher.
03:48Et donc on essaie de trouver un compromis avec de l'argent public entre des mutuels et des médecins,
03:52ce qui est quand même particulier.
03:53Deux, on a un problème de faux certificats.
03:56Il y a un moment où il faut quand même oser assumer l'enjeu.
03:59On parle de certificats de complaisance.
04:00Exactement, je vous donne un exemple.
04:02On a 600 000 malades de longue durée en Belgique.
04:05Est-ce que vous savez que c'est le même chiffre que l'Allemagne ?
04:07Mais l'Allemagne a 8 fois plus d'habitants.
04:09Il va falloir m'expliquer ce qui se passe.
04:10Soit les Allemands ont vraiment une meilleure santé,
04:12soit à un moment donné, et on le sait tous,
04:14le nombre de cas où il y a un problème entre l'employeur et le travailleur
04:18et qu'on se met en maladie parce que finalement c'est la solution que tout le monde a trouvé.
04:22Mais derrière, il y a quand même un médecin qui ose faire un certificat
04:25pour quelqu'un qui manifestement n'est pas malade.
04:27Il va falloir beaucoup plus sanctionner, il va falloir contrôler.
04:29Il va falloir avoir une procédure qui ne permet plus de tels abus.
04:34Il y a la place des mutuels.
04:36Aujourd'hui, les mutuels, c'est quand même un non-sens.
04:38À chaque fois qu'il y a un malade de plus, ils reçoivent de l'argent.
04:40Quelle est leur motivation à remettre des gens au travail ?
04:42Par ailleurs, les mutuels vendent des produits privés,
04:45parce que ça reste des structures privées,
04:47grâce à des missions déléguées de l'État.
04:49C'est-à-dire que vous passez par la mutuelle pour percevoir vos remboursements
04:54et pendant cela, la mutuelle vous offre la possibilité de prendre des assurances,
04:57hospitalisations, etc.
04:58L'État reprend à sa charge alors l'ensemble ?
05:00Il faudrait qu'en tous les cas, les mutuels n'aient plus ce rôle central.
05:04Des examens médicaux aussi, qui sont faits de façon surnuméraire,
05:08parce que c'est du financement alternatif des hôpitaux.
05:11Il y a pourtant une durée énorme pour avoir des rendez-vous dans ces examens médicaux.
05:17Des fois, c'est six mois.
05:18Des fois, c'est des planches horaires jusqu'à minuit.
05:20Oui, mais quand vous analysez le nombre d'examens que l'on fait par patient,
05:25on a effectivement une tendance à réaliser beaucoup plus d'examens que dans les autres pays.
05:30Même chose sur les prescriptions.
05:31On est numéro un sur les prescriptions d'antidépresseurs, par exemple.
05:35Je l'ai dit sur la maladie de longue durée.
05:38Aujourd'hui, le problème des soins de santé, c'est que, encore une fois,
05:42au nom du fait qu'on a fait croire aux gens que plus on mettait d'argent,
05:45plus ils seraient en bonne santé, aujourd'hui, il y a des abus et ça fouille un peu de partout.
05:49Donc, il est vraiment fondamental, non pas de réduire le budget,
05:53mais de maîtriser sa croissance.
05:55Qu'on soit bien clair, il n'y aura pas un euro de moins dans le système des soins de santé.
05:59La question est de se dire, est-ce qu'on doit continuer à faire progresser
06:03dans des proportions qui sont totalement déconnectées de l'inflation, par exemple.
06:07Et c'est là où il y a un travail de maîtrise des dépenses qui doit se faire avec des réformes,
06:12dont une réforme majeure attendue d'ailleurs par les médecins,
06:15c'est celui de la nomenclature des actes.
06:18C'est qu'aujourd'hui, nous avons des actes qui ne correspondent plus dans leur paiement au travail réel.
06:24C'est-à-dire qu'il y a des actes qui sont trop bien rémunérés et d'autres qui le sont trop peu.
06:28Et donc encore une fois, c'est à tous les niveaux.
06:30Mais je l'ai dit, le cœur du problème en soins de santé,
06:33c'est qu'aujourd'hui les soins de santé sont dirigés par des accords mutico-mutuelistes,
06:37et donc la place des mutuels est disproportionnée.
06:39Et au niveau des médecins, il y en a certains aussi qui vont devoir un petit peu
06:42changer cette mauvaise habitude de délivrer un certificat.
06:46Tout le monde connaît, je suis sûr chez vos lecteurs,
06:48tout le monde connaît un médecin qui va vous donner 3-4 jours facilement,
06:51voire peut-être un peu plus.
06:53Ce genre de choses, ça n'est plus acceptable,
06:55parce que ça tue notre système de l'intérieur.

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