Au moins 14 personnes ont été tuées à Mayotte par le passage du cyclone Chido, mais les autorités redoutent un bilan bien supérieur de "plusieurs centaines" à "quelques milliers" de morts. Une course contre la montre s'est engagée pour fournir de l'aide aux Mahorais, dont certains sont privés d'eau, de nourriture et d'électricité. L'hôpital local a par ailleurs été "très endommagé", mais continue "de tourner de façon dégradée", selon la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq.
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00:00On n'a que des personnes chez nous ici, qui viennent se connecter afin de pouvoir donner des nouvelles à leurs familles.
00:08A savoir que cette situation est quand même très frustrante, surtout pour nous, les habitants du Nord,
00:16parce qu'on se rend compte que ce drame qui a touché l'ensemble du territoire de Mayotte,
00:24on a l'impression que c'est une partie du territoire qui est touchée, mais les autres parties du territoire sont mises en seconde place.
00:34Et cela nous frustre, parce que c'est toute une population qui est frustrée, ceux qui sont dans le Nord, peut-être ceux qui sont dans le Sud,
00:45on ne sait pas, parce que vu que la communication ne passe pas, ils n'ont pas forcément de communication,
00:49c'est le cas dans le Nord aujourd'hui, s'il vous plaît, depuis vendredi par exemple, on a eu une coupure d'eau depuis vendredi,
00:57nous dans le Nord, on n'a pas d'eau, on n'a pas de nourriture, qui commence à vraiment en manquer, on n'a pas d'arbres.
01:06Donc en fait, on est livrés à nous-mêmes jusqu'à présent, parce qu'on ne voit pas l'État, on ne voit pas le gouvernement,
01:13les gouvernements, on les voit à travers la télé, à travers vos informations, on les voit, ils sont sous Mamoudjou,
01:21on les voit, ils sont sous un secteur qui est touché, effectivement, comme je l'ai dit, c'est Mayotte qui est touchée,
01:27mais là où ça nous frustre, c'est quand on voit que c'est toute la totalité du territoire qui est touchée,
01:34et qu'on se focalise, où on se concentre, c'est une partie du territoire, et ça, ça nous frustre et ça nous énerve.
01:41– Chadiouyou, pardon, je vous interromps parce que justement, on va regarder une carte pour comprendre à quel endroit vous êtes,
01:47justement, quand on regarde l'île, puisque Mayotte se décompose de grande terre, petite terre,
01:55et vous êtes plutôt de quel côté, vous, vers le Nord, le Sud, vous êtes de quel côté ?
01:58– Je suis au Nord, là où il y a eu le centre du cyclone qui est passé, vraiment le Nord, la pointe au Nord,
02:08nous, on est de ce côté-là, et je peux vous dire que cette partie du Nord,
02:14c'est la partie où on trouve beaucoup d'habitants, et c'est des habitations, c'est effectivement plus des Mahorais
02:20qu'il y a des habitations des Todis, des maisons Antolles,
02:25mais là où je veux dire, c'est parce que les gens, ils ont tendance à vouloir déformer mes propos,
02:30c'est que ce qui se passe sous le territoire, c'est que tout le monde est touché,
02:34l'État était courant, ça fait une semaine que l'État était courant que Mayotte allait être frappée par ce cyclone,
02:43il n'y avait pas d'autre alternative, on allait être frappé,
02:47mais maintenant, le doute c'était à combien de kilomètres d'heure on allait être frappé.
02:52Comment l'État aujourd'hui, sur un territoire comme Mayotte, où on connaît la situation,
02:56parce qu'aujourd'hui c'est les cyclones, mais que ce soit les cyclones ou que ce soit une autre tempérie,
03:03on savait que dans tous les cas, dans ces quartiers Antolles, l'État était courant que c'était l'apocalypse.
03:15– Pour bien comprendre, pardon Chagny, pour bien comprendre, c'est qu'il y a eu des alertes,
03:20mais vous parlez de défaillance, les habitants n'ont pas pu se protéger ?
03:26– Ceux qui sont chez nous, on a essayé de se protéger,
03:30mais le problème qu'il y a aujourd'hui, c'est que même les bâtiments qui sont en dur,
03:35nos constructions locaux qui sont en dur, comme vous voyez sur les images, sont touchés.
03:41Donc c'est ça ce que nous on ne comprend pas, parce que c'est tout Mayotte,
03:45c'est tous les territoires qui sont touchés, et on a cette impression, pas une impression mais la réalité,
03:52même si l'État a bien plurié le mot sentiment, parce qu'on dirait que nous, à Mayotte, on est des romantiques,
03:57il n'y a pas de souci.
03:58– Oui mais on a été, Chagny, on a été dans un cyclone qui a été d'une violence rare, quasiment historique,
04:06donc les éléments étaient vraiment déchaînés là.
04:10– Oui mais c'est ça ce que je veux dire, qu'elle a été, dès les départs, les prévisions de l'État…
04:18– Qu'est-ce qu'il aurait pu faire de plus ? Qu'est-ce que l'État aurait dû faire ?
04:21Mettre les gens à l'abri malgré eux aussi, c'est ça ?
04:25– Mais messieurs, quand vous savez qu'on est à plus de 400 habitants qui n'est pas du tout déterminé,
04:32quand vous savez que la plupart, on a une zone, une zone comme le zone Mamoudou,
04:38où des maisons, c'est des maisons à Antolles, où on s'y attendait que ce cyclone, vu qu'il allait passer,
04:46il allait y avoir des drames, d'ailleurs ils sont même aujourd'hui incapables de nous dire exactement
04:51combien de pertes humaines on a actuellement, parce que c'est très difficile, c'est très difficile.