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00:00A 19h16, je reçois Catherine, qui est avec nous, bonsoir chère Catherine, bonsoir Pierre,
00:11bonsoir Olivier d'Artigolles, bonsoir Pierre, et nous sommes avec le député RN du Loiret,
00:15Thomas Ménager, bonsoir monsieur Ménager, bonsoir, merci de votre invitation, merci
00:19d'être avec nous en direct, donc finalement, d'après ce qu'on comprend, une nouvelle
00:24réunion demain à Matignon avec les forces politiques hors RN et hors LFI, votre réaction?
00:31Oui, d'après ce que l'on comprend de cette lettre publiée par le premier ministre ce
00:35soir, après on ne comprend pas forcément l'objectif de cette réunion, si cette réunion
00:39c'est de se répartir les postes, les ministères, dans le cadre d'un parti unique que l'on
00:44dénonce depuis les élections législatives, qui va le renvoquer en passant par la gauche
00:49et l'extrême gauche, monsieur Attal, monsieur Philippe, bien entendu c'est plutôt un honneur
00:53de ne pas être invité, parce que nous, nous sommes dans l'opposition à ce gouvernement,
00:57une opposition qui se veut constructive, qui se veut responsable, mais une opposition
01:01claire, nette et qui n'est pas là pour se répartir les postes, répartir les ministères
01:06et penser à soi, mais bien entendu penser à servir les français, donc on attendra
01:09de voir ce qu'il en est dans cette réunion, mais bien entendu, si c'est de ne pas entendre
01:14nos électeurs, mépriser nos électeurs, le premier ministre qui pourtant a dit tout
01:18l'inverse hier à l'Assemblée Nationale, serait sur une très mauvaise voie, une très
01:22mauvaise pente.
01:23Qu'est-ce que vous pensez, vous êtes encore, vous, le RN dans l'arc républicain, ou pardon,
01:28l'arc de gouvernement, maintenant on appelle ça comme ça ?
01:30On a toujours été dans l'arc républicain, cet arc républicain prétendu, affiché pour
01:37exclure 11 millions de français, vous savez, les français qui choisissent le Rassemblement
01:42National sont pleinement dans les valeurs de la République, pleinement intégrés à
01:46la République, et c'est seulement ceux qui, je vous le dis, cherchent à se maintenir coûte
01:50que coûte, après des décennies d'échecs, qui cherchent à s'entraider et se coaliser
01:56contre le RN, et donc contre les français, qui au final sont aujourd'hui dans une dernière
02:01tentative, dans un dernier souffle, avec cette possible réunion pour se répartir les postes.
02:06J'ai l'impression que le premier ministre cherche à coaliser tous ceux qui ont ruiné
02:09la France et tous ceux qui ont participé à la situation catastrophique dans laquelle
02:12nous sommes aujourd'hui.
02:13Question pour vous d'Olivier Dartigold.
02:14Monsieur le député, bonsoir, j'ai le sentiment aujourd'hui, à commencer par les matinales,
02:18Sébastien Chenu face à Sonia Mabrouk, ou encore Laure Lavalette, que vos coups étaient
02:23plutôt portés en direction de Bruno Rotaillot, emménageant peu ou prou le nouveau premier
02:28ministre.
02:29Qu'en est-il ce soir ?
02:30Non, je pense que vous savez, nous on n'est pas là en train de calculer vers qui on veut
02:34porter des coups, on est juste dans une ligne objective de savoir comment on défend les
02:39français, et nous on attend de voir et on jugera sur les actes le premier ministre.
02:45Là, il est en train de faire un premier acte qui, clairement, est un faux pas si c'est
02:51confirmé, si ces informations sont confirmées, et voilà, c'est tout ce que je peux aujourd'hui
02:55vous dire d'après les informations et les éléments que j'ai en ma possession.
02:58Quel va être votre rôle si vous n'êtes pas dans le gouvernement ? C'est à nouveau
03:02celui d'appuyer sur la gâchette quand il le faudra ? Parce que d'après ce qu'on comprend
03:07à lire Le Parisien ce matin, Marine Le Pen, elle souhaite une présidentielle anticipée,
03:12et là encore on se retrouve en sorcierie, puisque si on écoute bien le Président
03:17de la République, il n'a aucune intention de démissionner.
03:19Avant cette possible présidentielle anticipée, nous on sera dans le rôle du premier groupe
03:25d'opposition à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire de faire infléchir un certain
03:29nombre de positions, de défendre les engagements sur lesquels nous avons été élus, de faire
03:35en sorte que les trois priorités pour nous, que sont aujourd'hui le pouvoir d'achat
03:38notamment des classes populaires, des classes moyennes, des retraités, soient mis au cœur
03:42des préoccupations et notamment du budget à venir.
03:44Que les questions d'immigration, de sécurité ne soient pas évacuées, et soient enfin regardées
03:49en face.
03:50Et on le voit aujourd'hui, notamment avec ce qui se passe à Mayotte, il y a la nécessité
03:54de regarder en face les problématiques, et puis bien entendu, en se préparant à une
03:58éventuelle élection présidentielle anticipée, parce qu'aujourd'hui la situation de blocage
04:03créée notamment par cette coalition qui a empêché notre arrivée à Matignon en
04:07juin et juillet derniers, créée par le Président de la République, n'aura peut-être comme
04:12seule issue une décision que seul le Président de la République peut prendre, bien entendu,
04:17qui est celle de son départ pour débloquer la situation.
04:20Vous comptez l'avoir entre guillemets à l'usure ? Parce que c'est à force de répéter
04:24ce message que vous pensez qu'il démissionnera ?
04:26Il n'y a pas de volonté de l'avoir à l'usure, il y a juste une volonté de regarder la Constitution,
04:33les institutions telles qu'elles sont, et aujourd'hui on se rend bien compte qu'avec
04:36ces trois blocs, avec ce blocage institutionnel, il n'y a pas cinq ans de possibilités si
04:43on n'arrive pas à trouver réellement une capacité de travail constructif et de compromis
04:48à l'Assemblée.
04:49C'est intéressant que vous parliez de la Constitution parce qu'il y a une autre rumeur
04:52qui est là, qui plane, vous savez c'est celle de l'article 16, c'est-à-dire qu'il y a aussi
04:57cette façon de dire que finalement les premiers ministres qui se suivent font la moitié de
05:04celui qui a fait avant, donc on dit que M. Barnier a fait la moitié du mandat de M.
05:11Attal, M.
05:12Bayrou fera peut-être la moitié du mandat de M.
05:15Barnier.
05:16Est-ce que ça veut dire qu'à la fin, si cette rumeur persiste, le Président pourra
05:22dire que ça ne fonctionne pas, donc je prends les pleins pouvoirs ? Est-ce que c'est ça
05:29aussi qui peut être sur la table selon vous ?
05:31Les pleins pouvoirs ne sont pas là pour cela, ils n'ont pas été pensés pour ce type de
05:36cas aujourd'hui, ce serait un détournement autoritaire très grave et auquel je ne crois
05:42pas et auquel je ne pense pas que le Président de la République peut aujourd'hui l'envisager.
05:47Il y aura d'autres possibilités, à un moment ou à un autre, ce sera la possibilité d'une
05:50nouvelle dissolution, avec je l'espère un scrutin proportionnel à partir du mois de
05:56juin prochain.
05:57Pas avant juin prochain, donc d'ici là, il peut se passer…
05:59Pas avant juin prochain, mais l'objectif c'est de pouvoir avoir un budget au mois
06:01de février et mars, dans cette logique constructive de compromis pour qu'il y ait un budget pour
06:06notre pays et qu'il y ait une continuité qui se passe dans des conditions qui ne seront
06:11pas satisfaisantes, parce qu'elles ne seront pas le programme politique que nous souhaitons
06:14voir appliquer, qui est celui du RN et qu'une majorité de Français aujourd'hui, au vu
06:18des derniers résultats des élections législatives, souhaitent.
06:21Et puis après, il y aura la possibilité de rebattre les cartes avec une dissolution
06:25en juin prochain.
06:26Quand Marine Le Pen est sortie de Matignon après son entrevue avec M.
06:30Bayrou, elle a dit « j'ai été écoutée ». Quand elle est sortie de son entrevue
06:32avec Michel Barnier, elle a dit « je n'ai pas été écoutée ». Est-ce que, là, je
06:36reprends un peu la question d'Olivier Dartigold tout à l'heure, là quand il dit ni RN ni
06:41LFI, deux couloirs de nage.
06:44Est-ce que c'est Emmanuel Macron qui parle à la place de François Bayrou, ou est-ce
06:50que c'est vraiment François Bayrou qui parle, et dans ce cas-là, Marine Le Pen ne le voit
06:55peut-être pas forcément du même œil que quand elle est sortie de Matignon ?
06:58Elle a dit « écoutée », mais entendu, nous jugerons sur les actes.
07:02« Écoutée », c'est certain, après entendu, vraisemblablement, là, c'est étonnant
07:07cette décision.
07:08Et ça ne serait absolument pas une rupture avec le macronisme que François Bayrou acterait
07:14en agissant ainsi.
07:15Est-ce qu'il est, au final, avec Emmanuel Macron dans l'oreillette ?
07:19C'est tout ce que nous ne souhaitons pas.
07:21Et cette décision, une de ses premières décisions, et qui, je vous le dis, il suffit de reprendre
07:25les verbatims et ce qu'il a dit hier à l'Assemblée nationale, il avait dit « je travaillerai
07:28avec tous les groupes politiques, nous pouvons nous combattre, mais nous devons travailler
07:31ensemble et échanger, dialoguer ». C'est bizarre qu'au lendemain d'une telle prise
07:38de position dans l'hémicycle, devant la représentation nationale, il semble vouloir
07:42acter totalement l'inverse.
07:43Et donc, je l'appelle à la raison et surtout au respect de nos électeurs, parce qu'à
07:48un moment, ça ne pourra pas durer s'il fait le choix de suivre le même chemin que M.
07:54Barnier.
07:55Une question pour vous de Catherine Né.
07:56Oui, quand on vous entend, on a l'impression quand même que, parce que vous êtes des
08:00gens responsables, vous voterez le budget, parce qu'il faut absolument en avoir un,
08:04même s'il n'est pas tout à fait satisfaisant, même pour là, parce que là, le tableau
08:09est noir en économie, la réduction des entreprises, là, leur trésorerie qui est
08:18en baisse, la consommation aussi, les Français veulent savoir à quoi ils vont être mangés,
08:24sur quoi ils peuvent tabler.
08:25Et là, on a l'impression que même si ça ne...
08:28Enfin, ce que j'ai cru comprendre dans votre propos, c'est que cette fois-ci, vous ne
08:32déferez pas une motion de censure sur le budget, même s'il ne vous plaît pas tout
08:36à fait.
08:37C'est ça ?
08:38Non, tout est possible.
08:40Le budget, il ne nous plaira pas.
08:41Et comme celui de M.
08:42Barnier, même s'il n'y avait pas eu les lignes rouges que M.
08:43Barnier a refusé de lever, il ne nous allait pas parce qu'il était imparfait, mais c'était
08:49un compromis.
08:50Après, aujourd'hui, un certain nombre des lignes rouges continuent d'exister sur l'absence
08:54de hausse de taxes et d'impôts sur les classes populaires et les classes moyennes, sur les
08:58hausses de charges pour les entreprises, sur tous ces sujets, et sur notamment les hausses
09:02de budget comme l'aide médicale d'État avec, en face, des reboncements de médicaments.
09:06Tout ça existe encore.
09:07Après, un certain nombre de lignes rouges n'existent plus, puisque la désindexation
09:10des retraites grâce à la censure n'a pas été mise en place, et ça, ça ne sera plus
09:14un sujet grâce au fait que nous ayons censuré.
09:17Mais on ne s'interdira pas de censurer s'il y a un budget qui serait catastrophique pour
09:22les Français.
09:23Mais dans un monde idéal et dans une logique constructive et de compromis, on espère ne
09:28pas avoir à le faire.
09:2919h26, merci beaucoup Thomas Ménager d'avoir été notre invité dans Europe Un Soir, dans
09:35un instant avec Catherine Ney et Olivier Dartigolle, on passe en revue le reste de
09:38l'actualité.
09:39A tout de suite !
09:40Europe Un Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
09:43Toujours avec Catherine Ney, Olivier Dartigolle.
09:46Quand on entend Thomas Ménager, j'ai l'impression que, non pas qu'il dit tout et son contraire,
09:54mais sur le budget, on a quand même entendu Madame Le Pen dire « c'est pas grave si
09:58on ne vote pas le budget, on aura le budget de l'année d'avant ». Et puis là, quand
10:02vous lui avez dit, Catherine, qu'il y avait quand même des incertitudes au niveau économique
10:08et au niveau du portefeuille des Français, il en a convenu et il nous a fait comprendre
10:13qu'avec un meilleur travail des uns et des autres des forces politiques, on arriverait
10:17à ne pas censurer le budget.
10:18Oui, en tout cas, le Premier ministre s'est exprimé hier devant l'Assemblée, moi j'ai
10:25retenu une seule phrase, c'est qu'il a dit « je suis un partisan acharné du pluralisme
10:29politique ».
10:30Hier, il avait reçu en premier Madame Le Pen parce qu'elle a le groupe le plus important
10:35du parti.
10:36Donc, si on veut faire du pluralisme, là il est en train de rétrécir le pluralisme
10:41et il refait la même réunion qu'avait faite le Président avec les Verts, le PS,
10:51et puis le Bloc central.
10:53Mais c'est pour aboutir à quoi ? Si c'est juste une réunion où on parle pendant trois
10:58heures, où chacun va exposer ses lignes rouges, si on veut aboutir à quelque chose,
11:02un compromis, on voit bien ceux qui font des compromis comme en Allemagne, mais on y passe
11:06du temps et on reste quelques fois des mois autour de la table pour arriver à faire que
11:10les lignes rouges deviennent à peu près communes ou on n'en est pas, c'est un travail.
11:14Il n'y a pas l'urgence d'un budget.
11:15Tandis que là, il y a une urgence et là on ne voit pas comment il va pouvoir se sortir
11:22de cette pétodière parce qu'on est dans le tripartisme.
11:26Et je ne vois pas comment, et je pense qu'on est dans une situation de blocage et que ça
11:33va...
11:34Je suis assez pessimiste sur la suite.
11:36La pétodière, M.
11:37Dartigold.
11:38Ce soir, une chose est sûre, c'est que rien n'est assuré.
11:41Retour à la case départ.
11:42Il faut se souvenir qu'à peine arrivé à Matignon et demandé à ce qu'un feu soit
11:48allumé dans la cheminée, François Bayrou refuse, et la demande d'Emmanuel Macron,
11:53à revenir sur un format tel qu'il convoque la réunion pour demain.
11:58Puis privilégiant des discussions avec les formations politiques, la réunion de demain,
12:06deux choses l'une.
12:07De quoi est-elle le nom ? Ou alors, scénario très optimiste, positif, que je ne partage
12:13pas ce soir, c'est pour présenter ce que pourrait être un pacte de non-censure et
12:19que chacun entendent au même lieu, au même moment, la proposition politique.
12:24Ou alors, ça hâte un blocage, comme le dit Catherine, ça revient vers un format proposé
12:32par Emmanuel Macron, ce que ne doit pas apprécier le Béarnais, qui a un tempérament plutôt
12:37rugueux sur les derniers jours, et donc c'est plutôt demain, une réunion attend un blocage.
12:46Pas de fumée blanche ce soir, Abemus Bayrou à Matignon, mais pas de gouvernement.
12:51Oui, parce que le Premier ministre a reçu ce matin Bruno Retailleau, qui est quand
12:57même plébiscité à peu près par tout le monde, parce que c'est un homme qui a une
13:00vision claire, qui sait où il veut aller, et le ministre de l'Intérieur, démissionnaire,
13:05lui a rappelé quelles étaient ses lignes à lui, en tous les cas, pas ses lignes rouges,
13:09ses lignes positives, son plan d'action.
13:11Et le Premier ministre l'a écouté sans rien lui dire, et derrière, ce soir, il
13:16ne sait pas s'il le… Voilà, mais on sait très bien aussi qu'aujourd'hui, l'ERN,
13:24comme on le soulignait, tape un peu sur le ministre de l'Intérieur, parce que, dans
13:28le fond, sa politique répond à leur vœu et à ce qu'ils voudraient faire, donc ils
13:32n'ont aucun intérêt à ce qu'ils réussissent, et qu'il reste à Beauvau un certain temps
13:36pour montrer ce dont il est capable.
13:38Parce que l'ERN qui veut gouverner, pour l'instant, ils ont les mains propres, parce
13:43qu'ils ne se sont jamais mis dans le cambouis, donc ils laissent espérer des choses aux
13:47Français, et on ne sait pas s'ils étaient dans un gouvernement, s'ils réaliseraient
13:51leurs promesses, parce que ça a l'air simple, il n'y a qu'à, c'est assez facile de
13:54faire des discours, on les verrait à l'œuvre, et en plus, Mme Le Pen n'est pas une femme
13:59de compromis, elle a besoin d'ouvrir, donc elle a pu ouvrir à M. Ciotti, mais ça ne
14:04suffira pas.
14:05Elle a un timing, peut-être que le 31 mars, qui n'est pas certain, elle peut être empêchée
14:14d'être candidate, mais elle se prépare.
14:17Bruno Retailleau, justement, qui était l'invité ce matin de BFM TV, et qui a fait part, lui,
14:22de son envie de rester au gouvernement, de continuer ses réformes, on écoute.
14:25Je le souhaite si j'en ai les moyens, parce que j'ai commencé un travail, et je souhaite
14:29le mener à bien, je suis d'ailleurs très heureux de voir que les mesures de fermeté
14:32que j'ai proposées sont soutenues très majoritairement, non seulement par les Français
14:36de droite, mais aussi par les Français de gauche.
14:39Ça veut dire que, certes, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, mais
14:43il y a ce que le général De Gaulle appelait la majorité nationale.
14:46Moi, je veux que l'on mène, avec ce gouvernement-là, si jamais ça devait être le cas, la politique
14:52que la majorité des Français de droite et de gauche souhaitent que nous menions pour
14:55rétablir l'ordre public, c'est fondamental.
14:58Bruno Rotailleau reste dans sa cohérence, il ne dévie pas, avec trois exigences.
15:07Trois exigences fortes vis-à-vis du nouveau Premier ministre.
15:14Un, pouvoir mener la politique qu'il souhaite, notamment sur les questions migratoires, premier
15:20sujet.
15:21Deuxième sujet, l'architecture générale du gouvernement avec combien de LR et à quel
15:28poste, puisque Bruno Rotailleau commence à avoir les habits du patron de la droite, aujourd'hui.
15:34Troisième sujet, quid de l'entrée de la gauche et avec quel profil ? Si c'est Gage,
15:42ce n'est pas comme si c'était Moscovici, la chose n'est pas comparable.
15:46C'est ce dont on parlait il y a encore quelques jours ici même.
15:49Ce sont les trois sujets qui m'intéressent.
15:50Il y avait une cohérence dans les partis, aujourd'hui il y a des individualités.
15:54Et puis d'ailleurs, quelle est la ligne économique de François Bayrou ? Vous qui
15:59le connaissez bien ou qui l'avez bien connu, vous pouvez le dire aujourd'hui ?
16:02Vous le connaissez tout autant que moi, avec un discours ferme sur les 20 dernières années
16:08concernant la dette et la réduction de la dette, mais avec parfois des élans...
16:13Mais il n'a jamais dit comment il fallait s'y prendre pour la réduire d'ailleurs.
16:16Et avec parfois des élans keynésiens sur des dépenses qu'il juge utiles, donc c'est
16:23au milieu.
16:24Oui, alors le milieu, on a vu ce que ça a donné, c'est l'archétype du centre.
16:31Mais au-delà de ça, juste sur ce point-là, parce qu'il faut quand même le dire à nos
16:34auditeurs, je pense que ça fait...
16:37Je n'ai pas la date en tête d'une dernière, ce qu'on appelle réforme structurelle en
16:44France, la dernière fois qu'on a pris le taureau par les cornes et qu'on l'a renversé.
16:48Certains me diront, c'est la réforme des retraites, cela dit, la réforme des retraites,
16:51c'était la dixième ou la onzième réforme des retraites, et elle ne règle pas le financement.
16:57Une réforme des retraites structurelles serait aujourd'hui de revenir à un système par
17:01capitalisation ou un système par points comme ça existe dans d'autres pays de l'Europe.
17:05On l'a voté, on s'est aperçu que ce n'était pas possible tellement, parce que pour faire
17:08une réforme à points, il faut que ce soit le commencement.
17:11Quand vous êtes dans un pays où il y a 42 régimes de retraite, vous ne pouvez pas faire
17:16de régime à points parce qu'il y a ceux qui avaient des avantages qui se sentent lésés
17:20au profit d'autres.
17:21On a bien vu qu'on a essayé de simplifier, ça a été voté par un 49-3, on l'a mis
17:25dans un tiroir, on n'en a plus parlé, donc ça ne va pas revenir.
17:29Donc voilà, il n'y a pas de réforme structurelle, et pour faire justement une réforme sur la
17:34baisse des dépenses publiques, je vous encourage, Olivier d'Artigolle, à essayer d'en faire
17:39une, de déposer peut-être un texte ou de le souffler au Premier ministre Bernay, mais
17:43ça va être compliqué.
17:44Ce que vous dites un peu ce soir, Pierre, c'est poursuivez vos efforts.
17:47Je vais essayer de poursuivre mes efforts, je pense que sur un certain nombre de sujets,
17:51il y a une réflexion à avoir, en effet, sur la baisse de la dépense publique, et sur
17:56d'autres secteurs, nous le voyons bien, il y a besoin, au contraire, de mettre des efforts
18:01supplémentaires.
18:02La dernière fois qu'on a essayé de baisser la dépense publique, c'était un certain programme
18:07en 2016, qui était celui de François Fillon, qui était un programme, certains disaient
18:10d'austérité, mais qui, en tout cas, effectivement, sortait du dogme le fait que la France est
18:18aujourd'hui un État-providence, duquel on est fier, où il y a une sécurité sociale,
18:24où on prend soin des malades, où il y a beaucoup d'assistanats, bon, finalement, cette réforme,
18:30on ne l'a jamais vue, puisque le Président n'a jamais été élu.
18:35Et la dernière fois qu'on a étudié ce genre de choses, c'était à cette époque-là,
18:39donc c'était il y a presque 10 ans.
18:40Bon, aujourd'hui, je ne sais pas si on compte encore le faire, c'est ça la chose, tellement
18:45le côté électoraliste a pris le plus de plans sur la politique.
18:49Seul, il me semble, Catherine, qu'une présidentielle peut inspirer ce débat aujourd'hui dans le
18:53pays.
18:54Oui, oui, oui.
18:55Là, on va faire du cabotage jusqu'à la prochaine présidentielle.
18:58Du quoi ?
18:59Qu'est-ce que c'est, du cabotage ?
19:00Du cabotage, on va de côte en côte, mais sans prendre le grand large.
19:03Voilà.
19:04Oui, oui, c'est ce qu'avait dit d'ailleurs Michel Barnier, il avait dit qu'il ne pouvait
19:08pas faire de grandes choses, mais seulement ça et là, des progrès, arranger des choses,
19:12améliorer.
19:13Bon, c'était...
19:14Voilà.
19:15Mais quel est aujourd'hui le Président qui va se présenter avec un plan cohérent, en
19:21ayant fait travailler des équipes qui sont d'accord avec lui, et qui aurait le charisme
19:25pour emporter l'adhésion des Français avec une autorité ?
19:29Voilà.
19:30Moi, ce qui me narre, c'est de voir à quel point le nouveau Premier ministre a raté
19:35son entrée.
19:36Au moins, quand il y a eu Michel Barnier, quand il est arrivé, on a eu comme ça une
19:40impression de solidité, d'incarnation, et on était rassurés.
19:44Puis, on voit que ça ne lui a pas réussi parce que le Parlement a voté contre lui.
19:50Mais là, moi, je trouve que là, François Bayrou, il a complètement raté son entrée,
19:54il a été médiocre.
19:55Alors, c'est vrai que les questions étaient médiocres, ses réponses étaient médiocres.
19:58Pourquoi est-il venu ? On se le demande, et puis là, on sent qu'il barbote et il
20:02ne sait pas trop où il va aller.
20:03Donc, c'est quelque chose qui accroît l'angoisse ambiante dans le pays aujourd'hui parce
20:09qu'on se demande, est-ce que c'était l'homme ? Pourquoi s'est-il imposé avec
20:13rudesse ? Pourquoi a-t-il fait peur au Président si c'est pour faire entendre une voix qui
20:17est si peu...
20:18Alors, Catherine, on revient donc à une question qu'on a déjà débattue ensemble, peut-être
20:23que la situation est ingouvernable ?
20:25Ah, c'est possible aussi.
20:26Ça, c'est possible aussi.
20:27Et ce qui est terrible, c'est que s'il y avait une dissolution au mois de juin, je
20:33ne suis pas sûre que ça serait exactement la même confédération d'un tripartisme
20:37avec des petites variantes, mais quelque chose d'un pays ingouvernable.
20:40On reprend la discussion, dans un instant on parlera aussi de cette histoire à Toulouse,
20:46ce chauffeur de bus qui est convoqué par sa direction parce qu'il a sorti des gamins
20:50qui lui disaient des choses épouvantables et qui l'a pris un peu fermement par le col.
20:57Bon, voilà, dans quel monde on vit ? On marche sur la tête, comme dirait un certain Cyril.