Aujourd'hui, l'invité de 8h20 est le député RN du Loiret, Thomas Ménagé. Il s'exprime au lendemain de la première interview du nouveau Premier ministre, Michel Barnier.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end
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00:00Le Grand Entretien d'Inter, ce samedi matin avec Marion Lourdes, notre invité est député
00:04Rassemblement National du Loiret, vice-président de la Commission des Affaires Sociales de
00:09l'Assemblée Nationale.
00:10Vos questions, réactions sur la scène et le moment politique que nous vivons au 01.45.24.7000
00:18chers auditeurs ou sur l'application France Inter.
00:20Thomas Ménager, bonjour.
00:21Bonjour, merci de votre invitation.
00:23Et bienvenue, vous étiez devant votre télévision hier soir, première interview de Michel
00:28Barnier sur le plateau de TF1, première interview de Michel Barnier, Premier Ministre.
00:34Comment vous avez reçu sa prestation ? Est-ce que vous avez été rassuré ?
00:38Pour le moment, oui, il n'a pas infirmé les positions qu'il avait tenues sur le perron,
00:44c'est-à-dire le respect de l'ensemble de la classe politique.
00:47Il a dit par exemple qu'il respectait les 11 millions d'électeurs, qu'il respectait
00:50Marine Le Pen, qu'il allait recevoir notre présidente de groupe, Marine Le Pen.
00:54Donc il est dans la continuité, au lendemain, ça aurait été gênant de se contredire
00:59de ce qu'il a annoncé.
01:00Maintenant, c'est des paroles, on va voir les actes très concrets, le discours politique
01:05général et le budget notamment.
01:06Michel Barnier, vous le trouvez rassurant donc ?
01:08Non, généralement, ce qui me rassurerait, ça serait dans l'intérêt du pays d'avoir
01:12un gouvernement du Rassemblement National et ça aurait été d'avoir Jordan Bardella.
01:16Mais dans tous les cas, il rassure sur le fait qu'il ne se contredit pas dès les premiers
01:21jours et qu'il semble aussi, semble aussi, ne pas vouloir être à la main d'Emmanuel
01:25Macron.
01:26Et c'est ce que les électeurs attendent, ce que les Français au-delà de nos électeurs
01:28attendent.
01:29C'est qu'on ne soit pas dans la continuité du macronisme mais qu'il y ait une véritable
01:32rupture.
01:33Et en même temps, il se démarque de vous parce que ce qu'il a dit aussi hier au 20h,
01:36le nouveau Premier ministre, c'est qu'il n'avait rien ou pas grand-chose de commun
01:40à voir avec les thèses et les idéologies du Rassemblement National.
01:43Comment vous la recevez cette déclaration ?
01:44Je vous confirme, il dit exactement ce que l'on dit nous aussi, où certains ont voulu
01:49faire croire que c'était limite notre choix, notre désir qu'on avait rêvé au
01:52Rassemblement National d'avoir Michel Barnier.
01:55Absolument pas, c'est un opposant politique, il a été de tous les gouvernements successifs
01:59qui ont aussi mené le pays à la situation que l'on connaît aujourd'hui.
02:04Donc ce n'est absolument pas de notre famille politique et on est dans l'opposition à
02:08M.
02:09Barnier.
02:10Mais il y a plusieurs manières de faire l'opposition.
02:11Il y a la bordélisation, le blocage et il y a l'opposition qui doit être aussi une
02:13opposition constructive, raisonnable, ferme, mais pour éviter le blocage de notre pays.
02:17Le rôle du Rassemblement National, il faut se souvenir de Sébastien Chenu, membre de
02:23votre mouvement, qui disait lui-même, c'est tout juste si Marine Le Pen ne devient pas
02:27la DRH d'Emmanuel Macron.
02:29Donc ça ne vient pas de nulle part comme idée que le Rassemblement National aurait
02:33des points communs ou aurait en tout cas des affinités avec Michel Barnier et la politique
02:37qu'il pourrait mener.
02:38Non, je crois qu'Emmanuel Macron, et c'était son rôle en vertu de la Constitution, devait
02:42nommer un Premier Ministre.
02:43Il a fait le choix de nommer un Premier Ministre qui pouvait durer, au moins ne pas être censuré
02:48dès le premier jour.
02:49Ce qui aurait été le cas d'un Premier Ministre du Nouveau Front Populaire et nous avions
02:52fixé des lignes rouges.
02:53Nous, pour le mandat qui nous a été confié, c'est que les 11 millions d'électeurs qui
02:57ont voté pour nous soient respectés.
02:58Donc on ne voulait pas par exemple que M.
03:00Bertrand, qui avait insulté avec des propos outranciers vis-à-vis de nos électeurs,
03:04soit Premier Ministre.
03:05Mais on n'a pas choisi.
03:06Mais M.
03:07le Président de la République a bien entendu consulté Marine Le Pen et Jordan Bardella
03:10pour peut-être s'assurer de sa stabilité, du moins provisoire.
03:13On a du mal à comprendre malgré tout le positionnement du Rassemblement National.
03:16Vous ne voterez pas la censure ? Pour commencer ?
03:19Pas le premier jour.
03:20Pas le premier jour ?
03:21Ça tout dépendra.
03:22Nous, on attend de voir.
03:23On attend la feuille de route, on attend le budget, on attend le discours de politique
03:25générale.
03:26Mais si, dès la semaine prochaine, M. Barnier...
03:27Si jamais il y a un vote de confiance après le discours de politique générale, vous
03:31voterez la confiance ?
03:32Il n'y aura pas de vote de confiance.
03:33Ni M.
03:34Attal, ni Mme Borne l'ont demandé, alors même qu'ils avaient une majorité relative,
03:39mais quand même une majorité.
03:40C'est pas impossible.
03:41Aujourd'hui, après la confiance, non, vraisemblablement, on ne la voterait pas si elle était demandée
03:44parce qu'on n'a pas confiance.
03:45Vous abstiendriez ?
03:46On n'a pas confiance.
03:47Si on votait contre, il y aurait bien entendu le gouvernement qui tomberait, ça serait
03:51une motion de censure déguisée.
03:52Pas complètement, puisque votre vote, le vote du groupe Rassemblement National ne suffirait
03:57pas à faire tomber le gouvernement.
03:58Oui, mais on sait très bien que le nouveau Front Populaire qui est prêt même à aller
04:02jusqu'à la censure a priori, sans même entendre, sans même discuter au blocage du
04:06pays, le ferait.
04:07Donc, bien entendu, la question du vote confiance ne s'opposera absolument pas.
04:10Parce que la question des motions de censure, jamais vous n'avez réussi en deux ans à
04:14voter ensemble, RN et gauche, contre un gouvernement.
04:18Alors si, et on l'a fait même avec certains républicains, mais jamais en nombre suffisant.
04:23Au moment de la réforme des retraites, on était à neuf voix de faire tomber et de
04:26mettre en échec le gouvernement sur cette réforme, ça n'a pas été le cas malheureusement.
04:29Ce qu'on sait, et c'est les informations de notre service politique ici à France
04:32Inter, c'est que le Président de la République a appelé en tout cas le Rassemblement National
04:35pour s'assurer, a priori, que vous ne censureriez pas automatiquement le Premier Ministre Michel Barnier.
04:42Quelle garantie le RN a obtenue en échange ?
04:46Je crois aucune.
04:47On a absolument, on a juste répondu, Marine Le Pen, enfin je n'ai pas à tenir des conversations,
04:52a juste répondu et a donné surtout des conditions, des lignes rouges sur les personnalités.
04:57Alors, première ligne rouge que nous avons fixée, c'était, je vous l'avais dit,
05:00le respect de nos électeurs, que nous censurions toute personne qui allait cracher, parce que
05:04c'est un peu ce que fait par exemple M. Bertrand sur les élus du RN et les 11 millions
05:09de Français qui ont voté pour nous.
05:10Et puis après, derrière, nous censurons tout gouvernement et notamment même le gouvernement
05:15Barnier, rapidement ou non, ça dépendra de lui, qui ne donne pas des réponses très
05:20claires en matière de pouvoir d'achat, d'insécurité d'immigration et qui aussi
05:24n'ouvre pas le dossier de la proportionnelle pour dégager demain une majorité.
05:29Donc ça veut dire qu'on vous a dit que le Président de la République n'a pas fermé
05:32la porte à l'introduction d'une dose de proportionnelle par ce nouveau gouvernement
05:36Barnier quand il sera formé ?
05:37Alors, je ne sais pas s'il a répondu à ces questions, s'il a donné un retour.
05:43Ce qui est certain, c'est que nous, on a entendu et on a appris que c'était M.
05:46Barnier et qu'on a constaté que la première condition était respectée.
05:51Après, je pense que les autres conditions, on va les voir en marchant en fonction de
05:55la feuille de route et de la manière de travailler de ce nouveau Premier ministre.
05:57Mais vous fixez des conditions, on va aller au Standard Inter, où il y a de nombreuses
06:01questions de nos auditeurs pour vous, M. Ménager.
06:05Mais vous, vous avez l'intention d'être fermement dans l'opposition ou dans une forme
06:11d'accompagnement, j'allais dire, doux ?
06:15Non, enfin, de la même manière qu'on avait été avec M.
06:18Attal ou Mme Borne.
06:19C'est-à-dire que dès lors qu'ils dépassaient un certain nombre de limites, notamment au
06:24moment du budget, notamment au moment des retraites, sur un certain nombre de projets
06:27de loi, on était dans une opposition très ferme.
06:30Mais aujourd'hui, on est dans une situation inédite.
06:32Les Français l'ont bien compris, il y a trois blocs.
06:34Si les deux blocs censurent automatiquement le troisième, on est dans une situation où
06:39tous les premiers ministres vont tomber.
06:41Donc, opposition très claire à M.
06:43Barnier, on n'est absolument pas dans un soutien.
06:44Mais vous savez, c'est les usages de la sacrée réplique.
06:47Dès lors qu'on est dans l'opposition, on ne censure pas automatiquement.
06:49Les oppositions n'ont pas toujours déposé de motion de censure continue contre le gouvernement
06:53en place.
06:54La motion de censure, c'est un outil qui est là pour faire tomber le gouvernement quand
06:57il va trop loin.
06:59Bonjour Frédéric et bienvenue sur Inter.
07:02Bonjour à tous.
07:03Bonjour Thomas Ménager.
07:04Une remarque, je suis ravi d'entendre que vous ne censureriez, disons que si vous n'étiez
07:10pas d'accord.
07:11Ce n'est pas ce qu'on avait entendu par rapport au Front populaire, par exemple, si le Front
07:16populaire avait proposé une augmentation du SMIC dont vous disiez que vous l'auriez
07:20censuré.
07:21J'apprends aujourd'hui que c'est non.
07:22Il y a là, disons, un double langage qui ne me va pas très bien.
07:26Ma question porte sur les finances.
07:28À l'état actuel, disons, de crise économique et dans l'état économique où la Macronie
07:35nous laisse le pays, l'État va avoir besoin d'argent, obligatoirement.
07:39Il n'y a que deux solutions, c'est soit l'impôt, soit la dette.
07:43Alors l'impôt, on sait qu'on a un système fiscal très inégalitaire.
07:48Augmenter l'impôt permet de diminuer les inégalités.
07:52Alors, le choix soit entre laisser les inégalités en augmentant pas l'impôt, soit augmenter
07:57la dette, quel est le choix du RN ?
07:59Merci Frédéric pour votre question.
08:01Frédéric, concernant la première question, malgré tout en était une, je vais répondre
08:06très rapidement.
08:07Il y aurait eu de notre part une censure du nouveau Front populaire, parce que pour rebondir
08:10ce que vous dites après, le programme du nouveau Front populaire était un danger pour
08:13le pays.
08:14150 milliards de dépenses supplémentaires, alors même que vous l'avez très bien expliqué,
08:18la situation économique est aujourd'hui déjà catastrophique, et puis après sur
08:21le plan des valeurs, sur un certain nombre de sujets, comme la laïcité, sur les sujets
08:24régaliens, il y avait aujourd'hui une ligne rouge, et qui était à l'opposé, je vous
08:27le dis malgré tout, de la première force au Parlement.
08:29En termes de nombre, bien entendu, mais aujourd'hui, il y a trois blocs quasiment équivalents,
08:35on est de 140 à 180, et donc il n'y avait pas de majorité, contrairement à ce que
08:38l'essai pensait.
08:39140, nous sommes 140 avec nos alliés des Républicains, d'Éric Ciotti.
08:45Concernant l'économie, bien entendu, en 2026, ça sera le premier poste, notamment
08:50sur la charge de la dette, c'est bien entendu pour les générations à venir, et c'est
08:53un sujet majeur.
08:54Et vous avez raison, ça passe par des économies, qu'on pourrait lister, sur l'immigration,
08:59sur la fraude sociale et fiscale, sur le train de vie de l'État notamment, et, vous l'avez
09:02très bien dit, des recettes supplémentaires, donc indirectement l'impôt, mais nous ne
09:06voulons pas taper sur les classes populaires et les classes moyennes, nous voulons par
09:09exemple avoir une recette supplémentaire, que serait l'impôt sur la fortune financière,
09:13qui permettrait de rapporter déjà par exemple 3 milliards d'euros au budget de l'État.
09:17Et ça fait partie peut-être des mesures fiscales qu'a esquissées déjà Michel Barnier,
09:21il a parlé aussi hier, le Premier ministre, puisqu'on en est au chapitre économie et
09:24finances, il a parlé de ce débat qui va ouvrir sur la réforme des retraites, le passage
09:29à 64 ans.
09:30Vous, votre parti, a milité pour l'abolition de cette réforme des retraites, d'ailleurs
09:35vous allez le reproposer à l'Assemblée Nationale fin octobre, qu'est-ce que vous
09:39espérez du débat que va ouvrir Michel Barnier sur le sujet ?
09:42Alors, on verra ce que M. Barnier lance, mais nous on a quand même l'initiative parlementaire,
09:47il faut que les Français comprennent que, bien entendu, il y a l'initiative du gouvernement,
09:50et le Parlement en plus reprend toute sa place, on l'a dit, et donc l'Assemblée Nationale,
09:54donc on verra, moi je n'attends pas de Michel Barnier, j'attends de voir, je ne peux pas
09:57vous dire, et je n'ai pas une boule de cristal pour savoir ce que M. Barnier va faire, nous
10:00ce que je sais c'est que…
10:01Il dit amélioration et pas annulation de cette réforme quand même.
10:04Après, ça sera la même chose nous le 31 octobre, quand nous nous déposerons dans
10:07notre niche parlementaire, et là ça sera notamment au nouveau Front Populaire, comme
10:10vous l'avez dit, qui représente aussi une importante part de cette Assemblée, de se
10:15définir, mais nous, nous proposerons l'abrogation, uniquement, pas des avancées qui ont permis
10:20les augmentations des petites retraites, puisque nous le portions avec Marine Le Pen au moment
10:25de l'élection présidentielle, et que nous avons soutenu au moment de la réforme des
10:29retraites, cette petite partie, mais surtout, c'était l'économie générale de la réforme,
10:32et la question de l'âge, avec le passage de deux ans supplémentaires, de 62 à 64
10:37ans, notamment pour les catégories générales, qui sera abrogé, du moins mis en abrogation
10:43possible lors de cette niche parlementaire.
10:44Ça coûte 15 milliards.
10:46Et on a une dette monumentale.
10:47Selon l'IFRAP, qui est un institut indépendant, ça coûte 10 milliards, dans tous les cas.
10:51C'est un institut indépendant libéral de droite, l'IFRAP.
10:53Oui, enfin, c'est pas l'Institut du Rassemblement des Nations Unies, nous on l'a chiffré à
10:5510 milliards, ils l'ont confirmé à 10 milliards, aujourd'hui, ça coûte dans tous les cas
11:0010 milliards, vous avez raison, c'est un choix de société, après ces 10 milliards, il
11:02faut aussi y retrancher 3 milliards, rapport de la Cour des Comptes de 2021, qui démontre
11:07quand vous augmentez deux ans de plus l'âge de départ à la retraite, il y a des dépenses
11:11supplémentaires sur d'autres branches de la Sécurité Sociale, puisque quand vous
11:14êtes plus âgé, vous êtes plus en maladie professionnelle, plus au chômage, plus au
11:18RSA, donc ça coûte environ 7 milliards si on prend les chiffrages qui sont aujourd'hui
11:23connus, c'est un choix de société, et puis après il y a d'autres leviers, la natalité,
11:26la démographie, la question de la productivité, la recherche et le développement, et puis
11:29la question de l'emploi.
11:30Aujourd'hui, il y a 5 millions de chômeurs qui ne trouvent pas d'emploi, il y a 500
11:34000 seulement offres qui ne sont pas pourvues, donc il y a nécessité de relancer notre
11:37économie, de travailler la démographie, la productivité, pour permettre d'avoir des
11:42ressources supplémentaires, et puis, je vous le dis, nous nous l'assumons, un choix
11:46de société, de faire que les gens puissent partir en bonne santé, à un âge raisonnable
11:50à la retraite, et ça a un coût, c'est certain.
11:51On retourne au standard, bonjour Patrick, et bienvenue dans le Grand Entretien d'Inter.
11:56Oui, bonjour, il y a une majorité au Parlement pour voter le RIC, référendum des initiatives
12:03citoyennes, donc je voudrais savoir si une proposition de loi sera déposée, puisque
12:08c'est au programme du Rassemblement National et du Front Populaire.
12:13Merci Patrick pour votre question, c'est imaginable ?
12:16Alors, cette proposition de loi, elle a déjà été déposée dans la législature précédente
12:19par mes collègues du Rassemblement National, et vous avez raison, je pense qu'il y a
12:22une majorité qui peut se dégager, elle sera sûrement redéposée par mes collègues et
12:26peut-être par d'autres banques, moi ce que je peux dire à votre auditeur aujourd'hui,
12:31c'est que nous, si c'est demain sur la table, que ça soit de notre part ou d'un
12:34autre groupe parlementaire, on fera ce qu'on a toujours fait, si on est d'accord.
12:38Le niche parlementaire est fixée au 31 octobre prochain.
12:41Oui, alors après aujourd'hui on a un groupe, on verra si ça peut être un des sujets qui
12:45peut entrer dans la niche, aujourd'hui l'ordre du jour n'est pas défini, excepté la question
12:50de l'abrogation de la réforme des retraites, mais ce que je peux moi confirmer aux auditeurs
12:54de France Inter ce matin, c'est que nous on vote toujours tout ce qui va dans le sens
12:57de l'intérêt général, et tout ce sur quoi on est en phase, et le RIC en fait partie,
13:00peu importe, de manière non sectaire.
13:02Alors, il y a plus de 150 cortèges aujourd'hui qui sont annoncés en France, à l'appel
13:06de LFI, des étudiants aussi, des organisations étudiantes, des écologistes, pour dénoncer,
13:11je les cite, un « coup de force » d'Emmanuel Macron avec cette nomination de Michel Barnier.
13:17Est-ce que vous comprenez cette expression « coup de force » ?
13:19Non, parce que le nouveau Front Populaire depuis deux mois veut laisser penser qu'ils
13:25ont gagné et qu'ils ont eu une majorité.
13:26Ils étaient en tête encore une fois ?
13:27Oui, alors, en nombre de parlementaires, après un certain nombre de manœuvres qui
13:32ont entraîné des évolutions sur ce qu'ils auraient dû être, mais dans tous les cas
13:35moi je respecte la composition de l'Assemblée Nationale telle qu'elle est aujourd'hui.
13:38Après, aujourd'hui, le Président de la République, et il n'est absolument pas
13:41de ma famille politique et je le combat maintenant sans relâche depuis sept ans, a fait le constat
13:46réel qu'à la fois ces députés et le Rassemblement National, parce que le programme
13:50du Nouveau Front Populaire était un danger, allaient censurer, a priori, tout gouvernement
13:54du Nouveau Front Populaire.
13:55Donc, il y aurait eu une instabilité, donc à un moment, il faut que ces personnes arrêtent
13:59de vouloir mettre le bazar, parfois appeler à marcher sur l'Assemblée Nationale, et
14:03reviennent à la raison, il y a trois blocs, il faut se mettre au travail et trouver des
14:06solutions pour les Français et pas mettre le bazar.
14:08Mais nommer quelqu'un qui est issu d'un parti qui a fait 6,5% aux élections législatives,
14:13c'est démocratique ?
14:14C'est une anomalie démocratique, mais c'était un peu peut-être la seule solution, la seule
14:19possibilité qu'avait Emmanuel Macron, et ça revient sur le sujet que nous sommes
14:22aujourd'hui peut-être les seuls à mettre au cœur des préoccupations, qui est la question
14:25de la proportionnelle avec une prime majoritaire, c'est ce qui existe dans les communes, c'est
14:29ce qui existe dans les régions, qui permet que le parti arrivé en tête ait une majorité,
14:34et qu'il puisse dégager un gouvernement, et qu'on évite en fait ce blocage institutionnel,
14:38parce que par le passé, la Ve République a été pensée avec un bipartisme, deux blocs,
14:42aujourd'hui il y a trois blocs, et donc le scrutin majoritaire à deux tours ne correspond
14:46plus à la réalité politique, et il faut surtout qu'on se pose la question, avant
14:49une éventuelle dissolution, parce que les mêmes effets pourront se reproduire à l'avenir.
14:55La raison pour laquelle vous ne censurez pas immédiatement un gouvernement en barnier
14:59c'est notamment ses positions sur l'immigration ? Là aussi, il vous a rassuré, Thomas Ménager ?
15:04Pas spécialement, pas spécialement, je vous ai dit, les lignes rouges ont été claires.
15:08Après, c'est vrai que M. Barnier, en vieillissant, a évolué sur un certain nombre de sujets,
15:14sur les sujets européens, sur la question de l'immigration, il a repris, notamment
15:17quand il était candidat à la primaire, un certain nombre de ce que nous défendons au
15:20Rassemblement National.
15:21Primaire LR en 2021.
15:22Exactement.
15:23Il a repris un certain nombre des positions qui étaient les nôtres, notamment je pense
15:27au remplacement de l'aide médicale d'État par une aide médicale d'urgence.
15:31Mais maintenant, vous savez, nous attendons de voir si M. Barnier va au bout de ce qu'il
15:37a pu défendre quand il n'était que candidat putatif à l'élection présidentielle.
15:41Est-ce que Michel Barnier est un fossile ? Je vois que mon collègue Jean-Philippe Tanguy,
15:47qui était chez vous justement, est revenu sur ses propos, il s'en est même excusé
15:52en disant qu'ils n'étaient pas forcément très courtois.
15:55Maintenant, il est Premier ministre, il ne l'était pas, il le respectera.
15:57Il calliquait Michel Barnier de fossile à qui l'on essaie de redonner vie.
16:01C'était un cri du cœur d'un député de l'Assemblée qui a un territoire qui a énormément
16:04souffert, notamment du fait de la question européenne que M. Barnier a soutenue pendant
16:10de nombreuses décennies, d'un certain nombre de gouvernements.
16:12Il s'est excusé, il a expliqué que ce n'était absolument pas courtois.
16:16Et Jean-Philippe Tanguy, qui est un caudisse, qui respecte les institutions, vous le verrez,
16:20comme on l'a toujours fait, respectera le Premier ministre quand il sera dans l'hémicycle
16:22et maintenant qu'il est Premier ministre.
16:24Alors Michel Barnier, il vous respecte aussi, il l'a dit hier soir, il respecte vos électeurs,
16:28toutes les forces politiques.
16:29Il consulte en ce moment pour former un gouvernement et il a reçu hier les groupes Renaissance,
16:34ELR.
16:35Est-ce qu'il a appelé l'ERN ? Est-ce qu'il a reçu l'ERN ? Est-ce qu'il va le recevoir ?
16:38Il l'a dit lui-même, pour le moment je ne sais pas si la date est fixée parce qu'il
16:42a commencé par son camp avec ceux qui vont vraisemblablement rentrer dans le gouvernement.
16:46Nous, nous ne rentrons pas dans le gouvernement, nous sommes en opposition.
16:49Mais bien entendu, on n'est absolument pas de la même famille politique, nous sommes
16:52dans l'opposition à M. Barnier, il sait aussi M. Barnier.
16:56Juste, je vois vos airs surpris.
16:58Mais ça sert à quoi de lui parler du coup ?
17:00Parce que vous savez, l'opposition a toujours parlé à la majorité.
17:05L'opposition n'est pas là juste pour dire, nous bloquons tout, nous ne parlons à rien,
17:09nous attendons le prochain coup pour se faire élire.
17:11Ce n'est pas comme ça que ça marche.
17:12L'opposition est là pour s'opposer, améliorer, amender, obtenir des victoires pour les Français
17:18et éviter le blocage du pays.
17:19S'abstenir lors d'un vote de confiance, ne pas voter la censure et éventuellement
17:24même voter ou s'abstenir sur le budget, excusez-moi, c'est une manière de s'opposer
17:28qui n'est pas franchement radical, Thomas Ménager.
17:30Vous le verrez, les Français, à un moment, ne présagez pas de la manière dont on agira
17:34au Parlement.
17:35On a juste aujourd'hui une position qui est approuvée par 73% des Français sur l'un
17:40sondage qui est sorti hier, 93% de nos électeurs qui ont compris qu'on était dans une situation
17:44inédite, qu'il y avait trois blocs et qu'on ne pouvait pas bloquer pour bloquer, qu'on
17:49ne pouvait pas juste être dans une opposition bête et méchante.
17:52C'est ce que fait le Nouveau Front Populaire et ce n'est pas dans le sens des Français
17:56qui attendent des mesures en matière de santé, en matière de pouvoir d'achat, en matière
17:58de services publics, en matière d'immigration, en matière de sécurité et si on est juste
18:03dans cette volonté de bloquer le gouvernement quel qu'il soit, ça n'a absolument pas
18:07de sens.
18:0890% de vos électeurs, c'est le verdict d'une grande enquête menée par l'institut
18:14Ipsos pour le Monde et la fondation Jean Jaurès, 90% de vos électeurs disent ne pas avoir
18:19confiance dans l'Assemblée Nationale nouvellement élue, c'est un paradoxe au moment où jamais
18:25le Rassemblement National n'a eu autant de députés, comment l'expliquez-vous ?
18:29Je l'explique par l'image catastrophique qui a été donnée de l'institution dès
18:33les premiers jours, où justement, nos électeurs, ces 90%, ont été éjectés des instances,
18:40où il y a eu une coalition de M. Wauquiez jusqu'au Nouveau Front Populaire, qui ont
18:45fait le choix de ne pas donner les postes qui, dans les règlements de l'Assemblée,
18:49revenaient aux électeurs du Rassemblement National, aux élus du Rassemblement National.
18:52Donc je peux comprendre les électeurs qui se disent, cette Assemblée, bien entendu,
18:56elle me représente encore plus, puisqu'il y a un groupe du Rassemblement National qui
19:00est le premier groupe, mais en même temps, avec toutes les autres forces politiques qui
19:03se coalissent contre et donc qui ne respectent pas le scrutin.
19:06On ne vous fait pas confiance.
19:07Alors, toujours dans cette enquête, 76% de vos électeurs, les électeurs du Rassemblement
19:12National, à 76%, sont favorables à la démission d'Emmanuel Macron.
19:16Vous les comprenez ? Vous les encouragez ?
19:18Je les comprends, et je comprends le ras-le-bol de cet air Macron.
19:21Après, Emmanuel Macron a été élu, il est légitime jusqu'à la fin de son mandat.
19:29Après, si demain, à un moment, il y a un blocage tel dans le pays, qu'il n'y a pas
19:33la possibilité d'avoir une stabilité, d'avancer dans le sens du pays, des Français et de
19:38leur quotidien, il devra se poser la question.
19:40Mais je ne suis pas là pour appeler à la démission du Président de la République,
19:43ça serait totalement contraire aux usages, aux institutions et à la démocratie.
19:47Thomas Ménagel, l'été 2024 a été le plus chaud jamais mesuré, ça c'est ce que nous
19:51a appris hier l'Institut Copernicus.
19:53Vous continuez de penser, comme vous l'aviez dit à ce micro, je vous vois sourire…
19:57Oui, mais ça fait 4 fois que vous me reposez la même question.
19:59La question se pose, est-ce que vous continuez de penser que les membres du GIEC qui lancent
20:02régulièrement l'alerte sur ce réchauffement ont tendance à exagérer ?
20:05Je suis très heureux de voir que grâce à ces propos maladroits sur lesquels j'intervenais,
20:10on parle des sujets environnementaux, ici à France Inter, de manière encore plus importante.
20:15On ne vous a pas attendu, sauf votre respect.
20:17Et c'est tant mieux, parce que c'est un sujet important.
20:19J'avais expliqué que je ciblais, et que j'avais été maladroit dans mes propos,
20:22les experts politiques du GIEC, je pourrais les citer, qui ont souvent des engagements
20:25politiques de par ailleurs.
20:26Et bien entendu, et j'espère que ce gouvernement, et le Premier ministre l'a dit, ira sur
20:30les sujets environnementaux.
20:31J'ai sorti un rapport sur les accords de libre-échange, 50% des gaz à effet de serre
20:34sont aussi liés aux importations, il y aura aussi la question de la crise agricole, tous
20:37ces sujets sont des sujets majeurs, il faudra les traiter.
20:39Et quand Michel Barnier parle de dette climatique, vous comprenez ce qu'il veut dire, de dire
20:43la vérité sur la dette climatique ?
20:44Bien entendu, et puis parce que c'est les générations à venir, dans tous les cas,
20:46ceux qui devront payer à la fois les dettes financières, si on ne gère pas de manière
20:50sérieuse nos comptes publics, qu'on ne redresse pas la barre en faisant, je vous l'ai dit,
20:53des économies et des recettes supplémentaires, pour aussi apporter plus de justice sociale.
20:57Il y aura en parallèle aussi cette dette climatique et cette difficulté à vivre
21:02notre pays sur toute la planète si on n'agit pas rapidement et intelligemment.