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L’Union européenne doit faire face à de nombreuses crises ces dernières années, mais elle peut également se vanter de quelques réussites comme la protection des consommateurs. Ce qui fonctionne au sein de l’Europe, c’est le sujet cette semaine de l’émission Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat. Année de Production :

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00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:05Générique
00:10...
00:25Bonjour à tous et bienvenue pour « Ici l'Europe ».
00:29Alors, le dernier Conseil européen de la présidence hongroise a porté sur la place de l'Europe dans le monde le 19 décembre.
00:37Et nous en parlons, nous avons le plaisir d'en parler en duplex depuis Bruxelles avec le ministre des Affaires étrangères de Belgique, Bernard Quintin. Bonjour.
00:47Bonjour Madame.
00:49Le parti Mouvement réformateur, qui est libéral proche du groupe Renew, vous a proposé ce poste de chef de la diplomatie au départ de votre prédécesseur qui devient commissaire européenne.
01:01Alors précisons que la Belgique, c'est un État membre fondateur au corps de l'Union européenne avec près de 12 millions d'habitants qui, en pleine crise politique depuis les élections de juin, vous appartenez donc à un gouvernement de gestion.
01:13Et vous êtes d'ailleurs un diplomate chevronné, M. Quintin, ayant été en poste à Varsovie, à Londres, à Kinshasa, à Rio, au Burundi, à la représentation permanente auprès de l'Union européenne.
01:25Alors justement, on va faire un tour d'horizon des crises multiples. C'est ce qu'a fait d'ailleurs le dernier sommet sous présidence hongroise de décembre. Quels sont les résultats selon vous ?
01:37Le sommet du 19 décembre a pu arriver à un certain nombre de conclusions. La conclusion principale, je dirais, c'est la réaffirmation pour autant que de besoin de notre soutien plein et entier à l'Ukraine dans la guerre qu'elle mène contre l'agression injustifiée de la Russie.
01:55On a aussi pu, pendant ce sommet, parler des relations avec un certain nombre de partenaires stratégiques comme le Royaume-Uni et l'Inde. Un point qui est très important pour l'Europe et alors singulièrement pour la Belgique,
02:07qui est une économie très ouverte. Et il est important que nous travaillions à notre autonomie stratégique et donc que nous travaillions avec tous nos partenaires pour assurer la prospérité des Européennes et des Européens.
02:18La veille du sommet du 19 décembre, il y a eu aussi un sommet avec les Balkans occidentaux qui sont donc notre voisinage proche des pays partenaires avec un certain nombre d'entre eux qui sont candidats.
02:31Je suis assez fier d'ailleurs que pendant la présidence belge au premier semestre de cette année, on ait pu tenir un certain nombre de conférences intergouvernementales,
02:40entre autres avec le Monténégro qui est vraiment sur le bon chemin dans tout le travail. Assez important, il faut le rappeler, pour l'adhésion.
02:49Et le dernier point que je voudrais souligner, c'est évidemment les discussions qui ont eu lieu au niveau des chefs d'État et de gouvernement et que nous avions eu au niveau des ministres d'Affaires étrangères le lundi 16 décembre sur l'évolution de la situation en Syrie.
03:04Commençons par ce dossier syrien. En effet, le président Bachar al-Assad chassait du pouvoir le 8 décembre par une coalition d'islamistes.
03:11Les 27 ont réaffirmé les conditions d'une reprise de leur relation avec Damas, une Syrie plurielle respectant les minorités, y compris le droit des femmes.
03:21En échange, on devrait lever d'ailleurs certaines sanctions. Est-ce que ça vous paraît se présenter bien ?
03:28Il faut d'abord, comme je le disais, se réjouir de la fin d'un régime dictatorial exécrable et criminel vis-à-vis de sa propre population.
03:3753 ans de dictature de la famille Assad. C'est en effet un paysage relativement morcelé encore pour le moment qui est en place en Syrie.
03:46Et nous appelons les nouvelles autorités syriennes à respecter l'intégrité et la souveraineté du pays, de respecter les droits fondamentaux.
03:54Et vous l'avez rappelé, le droit des minorités, la protection des minorités, mais aussi les droits des femmes dont j'aime bien toujours souligner que ce n'est pas une minorité, bien au contraire.
04:02Et bien entendu, travailler aussi avec tous ces différents groupes pour une solution inclusive et globale pour l'avenir de la Syrie.
04:09Et ce sont les conditions qui sont importantes pour que la Syrie puisse travailler à son propre développement et être un facteur de stabilité dans une région qui en a bien besoin.
04:18Alors l'Union européenne veut aussi soulever la question du devenir des bases militaires russes en Syrie.
04:23Plusieurs États membres réclament que les nouveaux dirigeants de Damas exigent le départ des Russes. Est-ce qu'on doit en faire un préalable pour vous à la négociation ?
04:32Il ne faut pas non plus. Je pense qu'on multiplie les conditions préalables. C'est évident que la condition de la présence de ces bases russes est importante.
04:44Je dirais le simple fait qu'elles soient là et qu'il est évidemment intéressant d'abord et avant tout pour les Syriens que ces bases n'y soient plus.
04:52Est-ce qu'il faut le mettre comme condition préalable pour tout contact, pour tout soutien à la Syrie ?
04:57Ce n'est pas la position de la Belgique pour le moment. Certains États membres se sont exprimés comme cela. On cherche bien sûr comme toujours un consensus.
05:04Mais quand on voit le rôle extrêmement négatif que la Russie a pu jouer avec un soutien inconditionnel à un régime criminel, on peut en tirer des conclusions.
05:14Je note aussi que ces bases servent d'acheminement et même d'entraînement pour un certain nombre de milices russes qui sont envoyées sur des théâtres en Afrique.
05:23Donc ce n'est certainement pas un rôle positif qui est joué et ça on doit en tenir compte.
05:27Monsieur Quintin, votre gouvernement belge a gelé les demandes d'asile syriennes, ce que la France n'a pas choisi de faire au cours des dix dernières années.
05:3435 000 Syriens ont bénéficié de la protection de la Belgique. La Syrie, il vous semble qu'elle va être considérée vite comme un pays sûr pour les réfugiés.
05:43Ça ne va pas d'ailleurs générer beaucoup plus d'attentes encore dans les dossiers ?
05:46Alors ce qui a été décidé, c'est la suspension de l'examen des dossiers en cours.
05:51Donc on ne parle pas des gens qui ont déjà le statut de réfugiés ou le statut de protection provisoire,
05:58mais bien des personnes qui sont arrivées dernièrement et qui ont demandé le statut de réfugiés.
06:04Donc c'est ça qui a été suspendu.
06:06Assez naturellement évidemment, il y a quand même un changement fondamental sur le terrain
06:10et donc ce n'est pas le moment de prendre de décisions positives ni négatives d'ailleurs dans l'examen de ces dossiers.
06:16Ça c'est une première chose.
06:18Le retour des réfugiés répond à trois principes.
06:23Il faut qu'il soit volontaire, il faut qu'il soit sûr, il faut qu'il soit digne.
06:26Et ces principes seront évidemment respectés par mon gouvernement.
06:30C'est absolument fondamental.
06:32Maintenant ce que je vois quand même avec vous, c'est qu'on a plutôt, et certainement dans les pays limitrophes de la Syrie, un mouvement inverse.
06:39Il y a plutôt un flux de réfugiés qui étaient au Liban, en Jordanie ou en Turquie qui rentrent en Syrie.
06:46Et c'est certainement une bonne chose, c'est certainement une aspiration.
06:49Vous savez, dans ma carrière, j'ai pu toucher à cette question des réfugiés très régulièrement,
06:53quand j'étais au Congo ou au Burundi.
06:56Et ce que j'ai pu constater dans ces camps de réfugiés, c'est l'envie fondamentale de ces personnes de pouvoir rentrer chez elles,
07:03parce que c'est chez elles et parce qu'elles veulent contribuer à la reconstruction de leur pays.
07:07Et c'est certainement ce qui va se passer pour la Syrie aussi.
07:10Mais il faut y aller étape par étape.
07:12Oui, mais la précipitation de l'Autriche à renvoyer des Syriens ou de l'Allemagne à annoncer finalement aussi le gel des demandes,
07:18est-ce que ça ne témoigne pas d'une frébrilité face à la montée de l'extrême droite dans ces pays,
07:23en se positionnant comme très ferme sur les questions migratoires ?
07:28Mais ça n'est en tout cas pas la position du gouvernement belge.
07:31Et c'est cette position-là que je défends.
07:34Les questions des réfugiés répondent à un certain nombre de critères qui sont des critères légaux.
07:40Et nous, nous y tenons.
07:42Alors, dernier sommet de cette présidence hongroise,
07:46où participaient Antonio Costa, président du Conseil européen,
07:50et puis Kaya Kallas, la nouvelle chef de la diplomatie.
07:53Les 27 chefs d'État et de gouvernement tentent d'envoyer un signal KLR au président américain sur leur soutien à Kiev,
08:00en soulignant tout d'abord que tout accord de paix doit impliquer l'Ukraine,
08:05et ensuite impliquer aussi les Européens.
08:08Mais est-ce qu'on est encore dans le jeu ?
08:11On est totalement dans le jeu.
08:13Comme je le disais au début de cette interview,
08:16l'Union européenne a réitéré pour autant que de besoin son soutien plein et entier à l'Ukraine
08:21et au président Zelensky dans la guerre qu'il mène contre l'agression russe.
08:26Cela est bien entendu maintenu.
08:29Rien à propos de l'Ukraine ne peut être décidé sans les Ukrainiens.
08:32Ce sont les Ukrainiens qui se battent pour leur survie.
08:34C'est à eux de décider si et quand ils veulent entrer en négociation avec leur agresseur,
08:40que ce soit directement ou indirectement.
08:42Ce n'est certainement pas à nous de le déterminer.
08:44Quand je dis nous, c'est nous, Européens, mais c'est aussi nous, les Alliés,
08:48c'est aussi nous, les Amis, et c'est aussi nous, les Américains.
08:50Je pense qu'il faut quand même fondamentalement respecter la volonté des Ukrainiens de ce point de vue-là.
08:55Et c'est pour ça que nous soutenons l'Ukraine.
08:57C'est pour que si des négociations doivent avoir lieu,
09:00les Ukrainiens puissent arriver à cette table des négociations les plus fortes possible.
09:04Voilà, ça c'est vraiment notre position.
09:06On l'a réaffirmée et nous nous y tiendrons.
09:10D'autant que les Européens ont débloqué 30 milliards d'aides financières à l'Ukraine en 2025,
09:15deux tiers de leurs besoins, une grande partie pour acheter des armes d'ailleurs.
09:20Volodymyr Zelensky a néanmoins pressé, vous l'avez entendu, les Européens,
09:24à ne pas abandonner son pays, mais à faire preuve d'unité, y compris avec les Américains.
09:28Est-ce qu'il y a une chance tout de même que Donald Trump, décidant de beaucoup de choses,
09:34les choses se négocient au-dessus de nos têtes, entre Trump, Poutine et Zelensky, sans nous ?
09:39Ça, l'avenir nous le dira.
09:43L'Union européenne et chacun des États membres est totalement derrière l'Ukraine.
09:49Nous les soutenons, comme vous l'avez dit, avec des fonds importants.
09:53De ce point de vue-là, la Belgique est très fière d'être parmi les penseurs et les fondateurs d'un fonds ukraine
10:01qui permet justement de soutenir les Ukrainiens.
10:04Nous avons d'autres efforts à faire.
10:06Il faut bien sûr mieux soutenir l'industrie de défense ukrainienne, mieux l'intégrer.
10:10Donc toutes ces questions, on en discute, mais on les met en œuvre aussi.
10:14Est-ce que demain, il y aura des négociations entre les Américains,
10:19ou sous l'égide des Américains, entre le président Zelensky et le président Trump,
10:22ou entre les Ukrainiens et les Russes ?
10:24Nous, nous le verrons.
10:26Mais il y a une chose qui est certaine, c'est que nous resterons toujours, nous, les voisins de l'Ukraine.
10:31Alors, Ferrar, le président français ne participait pas au sommet européen,
10:35parce qu'il était à Mayotte, au chevet des victimes du cyclone Shido.
10:39Mais cela ne l'a pas empêché de rencontrer Volodymyr Zelensky,
10:44avec qui il a discuté, de l'envoi de troupes sur le sol ukrainien
10:48pour garantir un éventuel cessez-le-feu.
10:51Ce geste, finalement, cette discussion, ne fait pas l'unanimité.
10:54Vous êtes critique ? C'est trop tôt ?
10:58C'est-à-dire que si on parle d'une mission de maintien de la paix,
11:04c'est trop tôt pour en parler, tout simplement parce qu'il n'y a pas la paix.
11:08Dans une mission de maintien de la paix, les mots ont un sens.
11:11Il faut d'abord qu'il y ait la paix.
11:13Est-ce que c'est trop tôt pour en parler ? Peut-être pas,
11:15mais c'est en tout cas certainement trop tôt pour prendre une décision dans ce cadre-là.
11:19On peut parler de tout.
11:20Ça, c'est quand même, je trouve, une des forces de l'Union européenne,
11:24c'est qu'on n'est pas toujours d'accord sur tout,
11:26mais on a en tout cas toujours cette capacité à discuter de tout
11:29et à tenter de trouver des solutions ensemble sur tous les problèmes.
11:33Quand Trump menace, justement, Donald Trump menace aujourd'hui encore
11:38les Européens, finalement, de droits de douane intempestifs,
11:42en particulier s'ils n'achètent pas assez de gaz naturel ou de pétrole aux États-Unis.
11:47D'ailleurs, les Européens se demandent si ça n'est pas un levier de négociation,
11:52l'achat de gaz naturel et d'armes.
11:54Comment réagir, dans le fond ?
11:56D'abord, on va voir ce que le président Trump fera à partir du 20 janvier,
12:00quand il aura prêté serment pour son deuxième terme de président.
12:04On écoute évidemment et on analyse très attentivement ce qu'il dit,
12:08il faut reconnaître une certaine constance dans ses prises de parole,
12:11donc ce sont quand même des éléments qu'on doit analyser le plus finement possible.
12:16Nous savons que le président Trump et son administration
12:19seront probablement plus transactionnelles que l'administration actuelle,
12:23il faut qu'on s'y prépare.
12:25Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure de l'importance
12:27de travailler sur notre stratégie autonomique,
12:29ou open strategic autonomy, comme on dit en bon français,
12:32parce que nous devons diversifier nos partenaires.
12:36Maintenant, les États-Unis ne sont pas seulement un partenaire,
12:38c'est quand même un allié, et ça, tout le monde s'en souvient,
12:41aussi de l'autre côté de l'Atlantique.
12:4410% de droits de douane plus élevés, c'est, d'après une étude de Goldman Sachs,
12:50il y a 2-3 semaines, c'est 1% du PIB européen,
12:53donc c'est évidemment très très important.
12:55Le piège serait de tomber dans une forme de guerre d'isolationnisme
13:00ou de guerre des tarifs.
13:02C'est en tout cas pas la volonté de l'Union Européenne.
13:05Nous devons nous préparer, comme je le disais,
13:07nous devons diversifier aussi nos partenariats.
13:10C'est pour ça, par exemple, que l'accord Mercosur,
13:13et j'entends bien les interrogations qu'on peut avoir sur cet accord-là,
13:17est aussi important.
13:19On parle d'un marché de 270 millions de personnes
13:22pour lequel on pourrait augmenter et intensifier nos échanges.
13:25– Vos agriculteurs ont protesté contre cet accord ?
13:27– Bien sûr, une partie du monde agricole belge a protesté
13:31et nous ne sommes pas sourds à ces protestations.
13:34Et nous sommes surtout très attentifs aux préoccupations qui sont exprimées
13:39et nous devons y répondre.
13:41Vous savez, la Belgique, vous l'avez rappelé,
13:43pays moyen, 12 millions d'habitants,
13:45plus de 80% du PIB belge dépend du commerce international.
13:49Donc notre intérêt, c'est d'avoir des bons accords commerciaux
13:53et les meilleurs accords commerciaux possibles
13:55dans lesquels tous les intérêts des deux parties se retrouvent.
13:59Nous avons, dans la nouvelle négociation de cet accord à partir de 2019,
14:03la Belgique a été parmi les pays qui ont plaidé
14:05pour qu'il y ait des clauses légales
14:07qui assurent la lutte contre le changement climatique,
14:10la déforestation, les droits sociaux aussi.
14:12Et nous avons toujours, comme Belgique, insisté auprès de la Commission
14:15pour que, justement, les particularités d'un certain nombre de secteurs
14:19de notre agriculture soient prises en compte.
14:22Nous devons maintenant analyser l'accord
14:24et faire en sorte que les clauses de sauvegarde qui sont prévues dans l'accord
14:28soient bien consolidées et puissent être mises en œuvre
14:32si on détecte de véritables problèmes
14:34comme on peut le prévoir plus ou moins maintenant.
14:37Les élections législatives belges se sont tenues le 9 juin
14:40en même temps que les européennes et les régionales
14:42et ont bouleversé votre paysage politique national.
14:45Le NVA, le parti nationaliste indépendantiste
14:49qui appartient aux conservateurs et reformistes,
14:52est arrivé en tête devant sans le Vlaams Belang,
14:54parti nationaliste flamand lié au Patriot pour l'Europe,
14:58pour que nos téléspectateurs comprennent que c'est la droite la plus radicale.
15:02Monsieur Quintin, votre Premier ministre, Alexandre De Croo,
15:06est chargé de gérer les affaires courantes jusqu'à la désignation de son successeur
15:10et vous n'avez pas l'air de vous inquiéter tellement de ces crises politiques
15:14ni de la nécessité de faire des coalitions à la différence des Français.
15:18Alors c'est-à-dire que la coalition, elle est quasiment consubstantielle à la vie politique belge.
15:23On a un scrutin proportionnel et tout scrutin proportionnel
15:26amène quasiment automatiquement en lui-même la nécessité de faire des coalitions.
15:30Vous y ajoutez la petite pincée de celle belge où, comme vous le disiez,
15:34le Premier ministre Alexandre De Croo, il est membre de la famille libérale.
15:38Le paysage politique belge est complexe parce que la structure belge
15:42et la réalité belge est complexe.
15:45Donc c'est vrai que cela fait six mois que des négociations sont en cours
15:48pour former un nouveau gouvernement.
15:50Moi, je ne dis pas que c'est bien.
15:52Je pense comme citoyen, ce que je suis d'abord et avant tout,
15:55il est important qu'on ait un nouveau gouvernement,
15:57d'autant qu'on fait face, comme à peu près tous les pays européens
16:00et au-delà de l'Europe, à une situation budgétaire qui n'est pas simple.
16:04Donc des choix difficiles doivent être opérés
16:07et pour ça on a besoin d'un gouvernement de plein exercice.
16:11Mais c'est vrai qu'on n'est pas en panique ou en interrogation,
16:16peut-être comme nos amis français, face à la nécessité de négocier.
16:22Vous savez, nous le faisons non seulement avec différents partis,
16:25mais nous le faisons même dans différentes langues.
16:27Donc c'est quelque chose qu'on a l'habitude de faire.
16:29Chaque pays a son histoire et les systèmes électoraux
16:32correspondent aussi à l'histoire de chaque pays.
16:35Donc je ne porte pas de jugement ici.
16:38Je dis simplement, pour rassurer mes amis français,
16:41c'est possible, c'est faisable.
16:43Et pour celles et ceux qui connaissent la Belgique,
16:45malgré le fait qu'on vit dans des coalitions
16:47et qu'elles ne sont pas toujours informées,
16:49il y fait quand même bon vivre.
16:51Merci à vous pour ces mots qui seront les mots de la fin.
16:54Bernard Quentin, tout de suite, à suivre.
16:56Un débat au Parlement européen.
16:59Je vous retrouve avec mes confrères de la chaîne parlementaire
17:04pour parler de l'Europe qui réussit,
17:07oui, de ses réussites européennes.
17:09C'est tout de suite.
17:16Bienvenue au Parlement européen pour cette émission de fin d'année
17:19alors que l'Union européenne fait face à des défis anxiogènes.
17:22Nous avons choisi de vous présenter ses principales réussites,
17:26en tout cas celles qui ont un impact sur votre vie de citoyen européen.
17:31Avec un club de démocratie au modèle social développé,
17:35l'Union européenne se distingue par la protection
17:38de ses 450 millions de consommateurs.
17:41Par exemple, les Européens bénéficient d'une garantie minimale
17:44de deux ans sur tous les produits,
17:46obligeant les commerçants à les réparer, les remplacer ou les rembourser.
17:51L'UE garantit aussi une traçabilité alimentaire
17:54et des normes de production les plus exigeantes au monde
17:57sur l'origine des produits que nous mangeons.
18:00L'Europe des 27 se targue aussi de préserver notre vie privée
18:03par un arsenal inédit de protection de nos données personnelles
18:07mis en place il y a cinq ans.
18:09Et puis, bien sûr, on parlera de cet espace de libre circulation des personnes
18:12avec un continent européen ouvert aux échanges
18:15entre jeunes étudiants et ce fameux programme Erasmus,
18:18programme d'échange dont 14 millions de personnes
18:21ont déjà bénéficié depuis sa création en 1987.
18:25Alors, pour en parler, nous accueillons sur ce plateau François Calfon.
18:28Bonjour. Vous êtes eurodéputé français,
18:30membre du groupe des sociodémocrates ici au Parlement européen
18:33et puis je précise que vous êtes membre de la commission Transport
18:36ici au Parlement. Nous accueillons également Agustin Reyna.
18:39Bonjour. Vous êtes directeur général du Bureau européen des consommateurs.
18:43C'est une association qui regroupe 44 organisations de consommateurs
18:48dans 31 pays en Europe.
18:50Est-ce que les consommateurs européens,
18:52vous diriez qu'ils sont les mieux lotis au monde ?
18:55En fait, on a fait tellement beaucoup de progrès ces dernières années
18:59qu'on peut dire qu'en comparaison,
19:02les Européens sont très très bien protégés.
19:05N'importe le domaine, soit la protection de la sécurité alimentaire
19:11ou les achats en ligne, les consommateurs européens
19:15ont un niveau de protection qui est si élevé,
19:18l'un des plus élevés du monde.
19:21François Calfon, vous êtes membre de la commission Transport.
19:24Il y a aussi cet exemple des droits des passagers aériens européens
19:27qui ont été étendus.
19:29Vous diriez que les consommateurs européens sont mieux lotis
19:32que les Asiatiques, que les Américains ?
19:34Ils sont indubitablement bien plus protégés.
19:37Vous avez un aléa, vous avez du surbooking, de la surréservation,
19:41vous êtes remboursé, vous avez même une grille tarifaire
19:44sur les retards dans le transport aérien
19:46qui vous permettent d'avoir accès directement à des remboursements
19:49puisqu'il y aura une nouvelle loi.
19:51Les remboursements seront obligatoirement en cash
19:54pour pouvoir se payer un billet d'avion.
19:56Vous avez un droit que peu de gens connaissent mais qui est important,
19:59c'est le droit à l'accompagnement dans les transports
20:02pour les personnes en situation de handicap.
20:04Par rapport à une expérience client,
20:06on ne va pas se mentir, dans les compagnies low-cost
20:08qui sont un peu difficiles,
20:10l'Europe les protège des abus qui peuvent être là.
20:13Demain, nous pourrons étendre ces droits.
20:16On va se battre pour, c'est mon mandat au Parlement européen,
20:20que vous ayez exactement les mêmes droits
20:22dans le transport ferroviaire.
20:25Que demain ou après-demain, vous puissiez d'une seule réservation
20:29faire un voyage de Paris à Syracuse,
20:32de Paris à Saragosse,
20:35où vous allez pouvoir mêler un transport en avion,
20:39un transport en train,
20:41tout cela sur un seul et même billet.
20:43Et tout cela, peut-être, ce sera mon combat,
20:47de façon européenne, pour ne pas laisser le soin,
20:50suivez mon regard, à des plateformes américaines
20:53de faire les biens en Europe.
20:55C'est pour ajouter la importance
20:58de faire les choses plus faciles pour les consommateurs
21:00pour prendre les trains.
21:02Parce qu'à la fin, si on voulait aussi que les consommateurs
21:04aient parti de la transition écologique,
21:07c'est nécessaire de donner des alternatives
21:10à voler en Europe.
21:11On est en train de concilier consommation et écologie
21:14avec la directive contre l'obsolescence programmée.
21:17C'est-à-dire qu'on va réparer les produits qu'on achète
21:20et savoir comment et où ils sont produits.
21:23Et ça, c'est quand même assez novateur comme concept.
21:26C'est très innovateur en Europe.
21:29C'est une des premières lois du monde
21:31où on protège les consommateurs
21:33aussi des points de vue de la durabilité des produits.
21:36Parce qu'à la fin, les produits coûtent de l'argent.
21:38Et si on doit les changer très souvent,
21:41ce n'est pas bon pour l'économie.
21:44Donc, cette nouvelle loi va permettre aux consommateurs
21:48d'avoir des droits à réparer le produit,
21:51mais aussi de faire plus facile la réparation.
21:53Par exemple, on met en disposition des pièces détachées
21:58pour être plus facile d'avoir un marché doucièmement
22:02qui est si attractif pour les consommateurs
22:04que les nouveaux produits.
22:06François Calfon, ce droit à la réparation
22:08pour les produits achetés par les consommateurs européens,
22:10là, on est en plein dans le développement durable.
22:12C'est formidable.
22:14Puisqu'on est à quelques jours du sapin de Noël,
22:16pourquoi on est pleinement protégé ?
22:19Quand je me regarde, parfois, je me désole,
22:22mais quand je me compare, je me console.
22:24Et nous avons un risque énorme.
22:26Je le dis avec force, ça va répondre à votre question.
22:28Chine est émue.
22:29Les plateformes chinoises qui arrivent
22:31avec des enveloppes dans lesquelles on place des produits
22:34qui n'ont pas de normes CE.
22:36Ça veut dire le nounours de l'enfant
22:38qui est en normes CE.
22:40L'enfant prend le nounours, il s'étouffe.
22:42Ça veut dire, c'est un article, ce matin,
22:44dans la presse même,
22:46sur les textiles que vous achetez,
22:48sans qu'il y ait les contrôles nécessaires.
22:50660 produits chimiques invasifs
22:53sur les ventes qui sont réalisées sur ces plateformes.
22:57Je veux dire, parce qu'on pourrait se faire plaisir longtemps,
23:00et on aurait raison de le faire,
23:02on pourrait rajouter en matière de qualité alimentaire
23:05les AOP, les IJP, qui sont maintenant européennes,
23:08mais il y a, comme ça, des brèches
23:11dans le bouclier sanitaire qualitatif européen
23:15qui peuvent remettre en cause la sécurité des Européens.
23:19Je parle de Chine et de Tému.
23:21À mes yeux, il faut interdire en application
23:23du principe de précaution.
23:25Il y a des trous dans la raquette ?
23:27Oui, en fait, on a un gros problème en Europe
23:30par rapport à cette plateforme
23:32qui voit des produits qui ne sont pas conformes.
23:34On a des consommateurs qui achètent chaque jour
23:37des produits avec des produits chimiques
23:40qui sont très mauvais,
23:42pas seulement pour les consommateurs,
23:43mais aussi pour la nature.
23:45Donc, on a vraiment un gros problème.
23:47On a des lois, et on a de très bonnes lois
23:49qui ont été adoptées, notamment la loi
23:51sur les services digitaux.
23:53En fait, mon organisation a fait déjà
23:56une action en contre de Tému.
23:58On attend aussi la décision de la part
24:00de la Commission européenne,
24:02parce que c'est vraiment un problème.
24:04Pour continuer à répondre,
24:06parce que je n'ai pas complètement répondu,
24:08comme un homme politique d'ailleurs,
24:10à votre question, on va lutter contre
24:12l'obsolescence programmée sur les produits européens.
24:14Très bien, les Européens sont vertueux.
24:16Et puis, il y a ces brèches dont on parle qui sont là.
24:18Eh bien, il faut que la loi soit très dure.
24:20C'est-à-dire qu'en réalité, on fait consommer
24:22aux consommateurs européens des choses
24:24dont ils n'ont pas besoin et qui sont invasives
24:26pour leur santé, pour le commerce local.
24:28Il faut imposer à ces plateformes
24:30le réemploi, car ce sont des choses
24:32qui sont achetées en un jour
24:34et qui partent directement à la poubelle.
24:36Donc, c'est pour vous dire que nous sommes
24:38les meilleurs en Europe, et je crois qu'il faut
24:40vraiment le dire aux consommateurs européens
24:42le sens de cette émission, mais les tricheurs
24:44à l'échelle mondiale, ils vont plus vite
24:46que nos normes. Donc, à chaque fois,
24:48il faut que nous courions plus vite.
24:50Vous parlez de ces plateformes numériques
24:52qui sont évidemment... Les géants sont américains,
24:54clairement, et chinois, vous l'avez dit,
24:56en effet, c'est vrai pour les achats.
24:58L'autre réussite de l'Union européenne,
25:00c'est l'encadrement
25:02de ces géants, effectivement,
25:04avec... Vous avez commencé à parler
25:06de ces directives sur les services
25:08et les marchés, effectivement,
25:10digitaux, mais pour cela,
25:12il faudrait que ce soit
25:14appliqué. On a sur
25:16nos écrans des choses beaucoup plus contrôlées
25:18que les autres, en fait. Il faut peut-être
25:20l'expliquer, grâce à
25:22ces nouvelles lois européennes.
25:24On a des nouvelles lois
25:26à niveau européen, notamment
25:28la loi sur les services digitaux
25:30qui mettent des obligations très
25:32spécifiques pour ces géants numériques.
25:34Mais le problème, c'est que ce sont des
25:36plateformes qui sont énormes
25:38et c'est très difficile pour les autorités
25:40au niveau national
25:42de vérifier
25:44et de faire des actions.
25:46C'est pour cela que cette nouvelle loi
25:48doit des pouvoirs à la Commission européenne
25:50puisque là, elle peut actionner
25:52en contre de cette
25:54plateforme et s'assurer que
25:56les produits que les consommateurs achètent
25:58sont conformes aux normes
26:00européennes, n'importe d'où ça vient
26:02dans le monde.
26:04L'enjeu, c'est la protection de notre vie privée,
26:06de nos données personnelles qui circulent
26:08sur ces plateformes numériques. Depuis
26:10cinq ans, en Europe, il y a en vigueur
26:12un règlement général
26:14de protection de nos données personnelles.
26:16Est-ce que c'est une fierté européenne,
26:18François Calfon ? Est-ce qu'on est sûr que nos données
26:20ne vont pas dans des grandes banques de data
26:22américaines ou chinoises ?
26:24Il faut qu'on n'ait aucune naïveté là-dessus.
26:26Un, c'est une grande fierté. Je ne vais pas dire le contraire.
26:28Cette loi, quelque part, elle s'impose,
26:30elle rayonne dans le monde puisqu'on
26:32limite nos réglementations ailleurs.
26:34Deux, le pétrole de l'intelligence artificielle,
26:36le grand défi industriel,
26:38c'est la data, c'est la donnée.
26:40La tentation est trop forte pour ces géants du numérique
26:42de l'utiliser, même à notre insu,
26:44même contre la loi européenne.
26:46Il faut être particulièrement vigilant.
26:48Je donne deux exemples sur ces géants du numérique.
26:50C'est l'actualité.
26:52Vous avez en Roumanie une élection présidentielle
26:54d'une personne qui a été
26:56d'ailleurs annulée, qui a été
26:58connue en six mois sur TikTok
27:00parce que des algorithmes...
27:02TikTok chinois,
27:04il faut dire que c'est ça.
27:06Parce que des usines à bottes russes
27:08et des algorithmes ont présenté cette personne
27:10inconnue à tous
27:12les électeurs roumains et finalement
27:14truquaient le résultat des élections.
27:16C'est la deuxième décision qui apparaît.
27:18Il y avait une version de TikTok,
27:20ce réseau social très présent
27:22chez les jeunes européens
27:24qui, finalement, par la présentation
27:26des algorithmes,
27:28présentait des risques
27:30énormes sur l'addiction
27:32à ces réseaux sociaux et finalement
27:34TikTok a renoncé à cette version
27:36extrêmement addictive. Là encore,
27:38c'est le fil rouge de
27:40ma présence dans cette émission.
27:42Oui, nous sommes les meilleurs, mais oui,
27:44et la tentation de ceux qui veulent aller plus vite
27:46est encore plus grande. Les batailles
27:48sont toujours pour demain, après-demain
27:50et encore après-demain. Alors en cette période de fête,
27:52on n'a pas parlé d'une chose qui nous intéresse
27:54beaucoup, le contenu
27:56de nos assiettes. C'est important. Dans nos
27:58assiettes européennes, il n'y a pas d'OGM.
28:00On sait d'où viennent les aliments
28:02et pour ceux qui aiment le miel, peut-être
28:04vous, à la confiture ou les jus de fruits,
28:06ils sont beaucoup moins trafiqués
28:08depuis la dernière mandature.
28:10Oui, en fait, la question des sécurités
28:12alimentaires, c'était toujours
28:14très important pour les Européens.
28:16Donc c'est tout à fait logique
28:18qu'on ait des règles si fortes qui permettent
28:20aux consommateurs de connaître
28:22où vient la nourriture.
28:24Mais c'est vrai qu'avec la viande
28:26fraîche, on a des règles,
28:28on sait où vient sa viande, mais
28:30ça ne s'applique pas aux produits
28:32qui ont été transformés.
28:34Par exemple, on achète des saucissons,
28:36on ne sait pas où ça vient.
28:38Donc c'est vrai qu'il y avait des
28:40progrès très importants, mais on doit
28:42s'arrêter là et voir...
28:44La sécurité alimentaire, c'est une réussite
28:46européenne, mais il y a encore des progrès à faire
28:48sur ce sujet. Evidemment, je vais essayer d'être un peu positif
28:50parce que je suis celui qui prévient
28:52finalement des dangers à venir,
28:54mais je vais le faire, ne vous inquiétez pas.
28:56Quand j'étais gamin, j'adorais la salade grecque
28:58parce que je voyageais par un terrain
29:00au soleil, le plus beau soleil de toute
29:02la Méditerranée, en Grèce.
29:04Mais la feta qu'on mangeait dans la salade
29:06grecque, à 90%, elle était
29:08hollandaise parce qu'il n'y avait pas de garantie
29:10d'origine protégée. Aujourd'hui, quand vous
29:12mettez sur une boîte le mot feta,
29:14avec le logo IGP
29:16ou AOP, alors c'est
29:18européen, c'est une chose qui est importante.
29:20Pardon de parler de l'actualité,
29:22est-ce que la sécurité alimentaire est protégée ?
29:24On a parlé des produits transformés
29:26où il n'y a aucune espèce
29:28d'identification de l'origine
29:30des produits. Moi, je vais vous parler de l'accord
29:32UEE-Mercosur, où malheureusement,
29:34vous allez avoir du bœuf importé
29:36et pas de close miroir à ce stade
29:38issu de la déforestation.
29:40Malheureusement, depuis le Brésil,
29:42on va importer des parties du bœuf
29:44et non pas les carcasses entières
29:46qui vont rentrer dans les produits transformés
29:48qui sont issus de fermes-usines.
29:50Exactement ce que nous ne voulons pas
29:52en Europe et en France en particulier.
29:54Les risques, ils sont là.
29:56Moi, je ne suis pas contre les échanges.
29:58Notre ami, je crois, est d'origine
30:00argentine. On s'enrichit des échanges.
30:02Mais il faut que les échanges commerciaux,
30:04on en a besoin, soient basés
30:06sur le juste échange qui protège
30:08le paysan argentin,
30:10le paysan brésilien, tout autant
30:12qu'il protège les agriculteurs.
30:14Et qu'on exporte notre modèle.
30:16Augustine Reyna, je vais trahir
30:18un secret qui vous concerne.
30:20Vous avez fait un Erasmus.
30:22C'est quand même le programme phare
30:24d'échanges universitaires.
30:2614 millions de personnes depuis le début.
30:28Racontez-nous un peu
30:30si cette expérience vous a transformé
30:32dans un autre pays.
30:34En fait, j'ai fait un échange
30:36en Espagne, à Madrid.
30:38Et là, ça m'a changé la vie.
30:40C'est là où j'ai commencé
30:42à découvrir les droits européens
30:44et l'Union européenne.
30:46Et c'est là, grâce à cette expérience,
30:48que j'ai fini au BUC,
30:50avec l'organisation des consommateurs,
30:52où on peut vraiment faire des choses
30:54pour améliorer les conditions de vie des gens.
30:56Et c'est dans ce parlement
30:58où tout commence.
31:00Et c'est ici où tout le monde
31:02est représenté et nous permet
31:04d'échanger les choses
31:06pour les Européens et pour le monde.
31:08François Calfon, ce programme Erasmus,
31:10ces dernières années, s'est considérablement
31:12ouvert aux apprentis, aux lycéens
31:14et même au-delà de l'Union européenne.
31:16On parle d'Erasmus+, désormais.
31:18Ça va dans le bon sens, cette ouverture de ce programme ?
31:20Nous, Français, on se souvient
31:22de ce film célèbre qui s'appelle L'auberge espagnole,
31:24où il y a un jeune étudiant qui va faire la fête.
31:26Je ne sais pas si vous avez fait la fête en Espagne.
31:28Oui, beaucoup.
31:30Il a toutes les premières expériences d'échange
31:32entre personnes culturelles, etc.
31:34Mais ça, c'est un peu l'image d'épinal,
31:36finalement, du programme Erasmus.
31:38Aujourd'hui, puisque nous sommes en Belgique,
31:40dans la patrie de Tintin, on pourrait dire
31:42qu'Erasmus, c'est de 7 à 77 ans.
31:44Les travailleurs, les apprentis,
31:46les étudiants peuvent
31:48pratiquer, parce que l'Europe,
31:50ce n'est pas des textes rébarbatifs et une commission
31:52qui va finalement réglementer la courbure
31:54de la banane. Non, l'Europe, c'est une expérience
31:56concrète des Européens, et le programme
31:58Erasmus le permet. Jusque-là,
32:00il était un peu élitiste, c'est ce que j'ai décrit tout à l'heure.
32:02Maintenant, les travailleurs,
32:04les artisans, les agriculteurs,
32:06les personnes seniors peuvent
32:08bénéficier de ces expériences transformantes
32:10de rencontrer d'autres Européens.
32:12Mais il reste encore, peut-être un peu limité,
32:145%, finalement, des étudiants,
32:16lycéens, etc.,
32:18d'une génération,
32:20qui a cette expérience, ce goût
32:22européen, pour en transformer
32:24en citoyen européen, c'est encore
32:26à améliorer ? Je crois que c'est tout à fait
32:28insuffisant,
32:30c'est la révolution des esprits qu'il y a à faire,
32:32et moi, comme responsable
32:34politique, la première transformation
32:36que j'ai faite, c'est en arrivant ici,
32:38dans cette ruche européenne,
32:40où j'ai trouvé au Parlement européen
32:42l'Erasmus de la politique.
32:44Et je peux vous dire que quand on est français, espagnol,
32:46allemand, qu'on est dans les conflits
32:48dont on ne peut pas sortir dans chacun de nos pays,
32:50ça nous ouvre la tête.
32:52La révolution, elle est culturelle,
32:54et elle est aussi budgétaire, parce qu'on ne peut pas tous payer.
32:56Alors, pour conclure, en quelques secondes,
32:58à l'approche de la nouvelle année, Agustin Reyna,
33:00quels sont vos voeux de nouvelle réussite
33:02pour l'Europe en 2025 ?
33:04Je dirais qu'on a vraiment travaillé
33:06sur les questions, par exemple, des produits chimiques.
33:08Là, on avait soin des nouvelles règles,
33:10parce que la technologie
33:12a avancé beaucoup. Puisqu'on est aux fêtes
33:14de fin d'année, on a le droit de rêver.
33:16Nous sommes les pieds sur terre dans la difficulté
33:18auxquelles nous sommes confrontés,
33:20et les enfants, comme le petit prince,
33:22nous avons la tête dans les étoiles.
33:24La tête dans les étoiles, c'est que Ariane
33:26puisse lancer des constellations de satellites,
33:28que ce ne soit pas M. Musk
33:30et M. Trump qui viennent
33:32régir, finalement,
33:34les communications des Européens.
33:36L'Europe, c'est les grands projets.
33:38Le projet Ariane, les agences spatiales
33:40européennes doivent reprendre toute la vigueur
33:42qu'on a connue à son lancement.
33:44Merci à vous d'avoir très bien
33:46illustré ces réussites
33:48de l'Europe.
33:50Et très bonne suite des programmes sur nos antennes.
33:52A très bientôt.

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