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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00Bonsoir à tous, soyez les bienvenus en direct sur CNews dans l'heure des pros.
00:05Nos débats dans un instant, nous serons donc l'essentiel de l'actualité, d'abord avec Isabelle Piboulot, bonsoir.
00:12Bonsoir Johan, bonsoir à tous.
00:14En déplacement à Djibouti, Emmanuel Macron a insisté sur l'importance de la présence militaire de la France dans ce pays
00:21pour le développement de sa stratégie dans la région Indo-Pacifique,
00:25alors que l'armée française se retire peu à peu du continent africain, en particulier au Sahel.
00:31La base française installée à Djibouti ambitionne de se réinventer comme point de projection pour des missions en Afrique.
00:38La France n'étant toujours pas dotée d'un budget pour 2025, une loi spéciale a été promulguée hier par le Président de la République.
00:45Elle a été adoptée en urgence ce mois-ci par le Parlement afin d'autoriser l'exécutif à prélever l'impôt
00:52et à emprunter pour financer l'Etat et la sécurité sociale.
00:56Enfin, sa bonne humeur et son accent chantent en régaler plusieurs générations.
01:01Maïté est décédée à l'âge de 86 ans, icône de la cuisine du terroir sur le petit écran.
01:07Dans les années 80-90, ses séquences sans filtre ont rendu culte ses émissions « La cuisine des mousquetaires » et « À table ».
01:15Une femme incroyable, décrit son confrère, le cuisinier Marc Vira. On l'écoute.
01:20C'est une femme assez incroyable. Elle était identique dans la vie et à l'écran.
01:26Elle ne trichait pas. On la voyait à l'écran. C'était un bonheur absolu.
01:33On se trouvait dans les cuisines de ménage. On était là. On travaillait avec elle.
01:38C'était incroyable, incroyable. Mais quelle chance d'avoir eu une femme comme ça.
01:46Je la vénère parce que je pense qu'elle a mené l'identité et la formule de la vérité et de l'authenticité.
01:57C'est une femme d'exception. C'est une femme qui aimait la cuisine familiale, qui aimait la cuisine du partage, la cuisine de chez nous.
02:05Voilà pour l'essentiel de l'actualité. On se retrouve à 22h pour un prochain point.
02:09Tout de suite, c'est à vous, Johan.
02:11Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
02:13L'heure des pro 2 avec ce soir Muriel Wagner-Meyti, Michael Sadoun, Fabrice Hakounet.
02:17Geoffroy Lejeune devrait normalement nous rejoindre dans quelques instants si tout va bien a priori.
02:22Il n'est plus très loin. Le bilan de l'attaque de Magdebourg en Allemagne est désormais de 5 morts et au moins 200 blessés.
02:29L'auteur présumé est un réfugié saoudien de 50 ans mais il se déclare ouvertement athée et anti-islam.
02:35Il n'était pas connu pour des sympathies avec la mouvance djihadiste.
02:39Marie-Victoire Diodonné est sur place pour ces news. Elle a suivi la conférence de presse des autorités locales.
02:45Au côté du procureur, du chef de la police et de l'adjoint à la mairie de Magdebourg,
02:50le point presse aura permis de dresser un état des lieux de la situation.
02:54C'est d'abord le chef de la police qui s'est exprimé.
02:57Il est revenu sur le déroulé de ce scénario de type attentat, selon ses mots.
03:02A 19h, l'attaquant aurait profité des zones piétonnes en roulant lentement et discrètement pour se diriger vers le marché de Noël que vous voyez derrière moi.
03:12Il aurait ensuite utilisé les voies d'accès des pompiers qui n'avaient alors pas de bornes avant d'accélérer et de renverser les piétons.
03:20C'est ensuite le procureur qui s'est exprimé. Il a précisé que l'accusé était toujours en garde à vue.
03:26Les chefs d'accusation qui ont été retenus à son encontre sont l'assassinat de 5 personnes dont un enfant de 9 ans et des tentatives d'homicide à l'encontre de 200 personnes.
03:37Les motivations de l'accusé sont encore actuellement floues.
03:41Le procureur s'est montré prudent mais a noté de sa part une certaine insatisfaction sur la façon dont les réfugiés saoudiens sont traités en Allemagne.
03:51L'auteur présumé de l'attaque est islamophobe, c'est ce qu'a dit aujourd'hui la ministre de l'Intérieur allemande.
03:57Le suspect aurait été mécontent, je cite, du traitement des réfugiés saoudiens en Allemagne.
04:02C'est vrai qu'on n'y voit pas très clair depuis hier. On a du mal à voir exactement ce qui a pu se passer dans sa tête.
04:09En tout cas, ça semble s'éclaircir quand même. Fabrice Hakoun, comment interpréter toutes ces informations ?
04:14C'est un nouveau concept, donc il est compliqué à expliquer parce que finalement c'est quelqu'un qui est islamophobe.
04:21Et parce qu'il est islamophobe, il s'attaque à un marché de Noël.
04:24Et il va tuer des gens, effectivement, qui sont des gens de tout bord.
04:28Parce qu'en réalité, dans un marché de Noël, vous avez des gens de tout bord, pas uniquement des chrétiens qui viennent faire de marché.
04:32Mais il y a le symbole de Noël, quand même.
04:34Il y a la symbolique, donc on a beaucoup de mal.
04:36Alors il dit qu'il était anti-religieux, qu'il était anti-toutes les religions, et donc il s'est attaqué à l'une des religions.
04:40Là, on est vraiment dans le flou le plus total.
04:42Alors il faudrait comprendre quel a été l'objet, parce que là j'imagine qu'il n'y a pas encore eu d'enquête.
04:47Mais est-ce qu'il s'est exprimé comme tel ? Est-ce qu'ils ont trouvé ces informations-là sur ses réseaux sociaux ?
04:53On ne sait pas exactement quelle est la source de ces informations qui le qualifie d'islamophobe.
04:57Donc c'est extrêmement compliqué.
04:59A priori, ce sont ces déclarations passées sur les réseaux sociaux.
05:03D'accord, peut-être. Donc il est simplement laïc, en fait.
05:05C'est-à-dire que ce qu'on explique, ce n'est pas qu'il est islamophobe.
05:07C'est qu'il est anti-islam, il est anti-religieux, probablement.
05:09Il est probablement peut-être laïc.
05:11On va attendre qu'il soit plus clair sur ce point-là.
05:13C'est en tout cas un concept très curieux et qui vient encore plus brouiller les pistes.
05:17Mais il n'en reste pas moins que le résultat, c'est encore un marché de Noël.
05:21Et donc un symbole très fort qui est attaqué.
05:24Après celui de Berlin il y a 8 ans, celui de Strasbourg en 2018.
05:27Ce qui est extrêmement choquant dans tout ça, c'est la motivation.
05:32C'est-à-dire la motivation est complètement dingue.
05:35On se venge en tuant des enfants et des gens parce qu'il n'est pas content du traitement qui est fait finalement à ses frères.
05:42Parce que quelque part c'est ça la réalité.
05:44Les réfugiés saoudiens ne sont pas bien traités.
05:46Donc il y a une espèce de vendetta.
05:48C'est tribal en fait.
05:50C'est le terrorisme.
05:51Oui, oui, tout à fait.
05:52C'est le sens du terrorisme.
05:53C'est la définition du terrorisme, c'est semer la terreur.
05:55Donc c'est exactement ce qui s'est passé.
05:57Ces faits-là, on les connaît en fait.
06:00Malheureusement, vous les avez rappelés, les exemples qui ont frappé les précédents marchés de Noël, ce sont des actes terroristes.
06:06Il faut avant tout le considérer en tant que tel et orienter les investigations évidemment dans cette direction.
06:12Après les déclarations que vous savez que vous pouvez faire sur les réseaux sociaux,
06:15ce que vous pouvez poster pendant des années ne reflète pas forcément le fond de votre pensée déjà.
06:20Et puis il faut s'en tenir à la matérialité des actes qui ont été posés.
06:24C'est-à-dire un marché de Noël visé avec une voiture, qu'on peut appeler une voiture bélier,
06:29qui est rentrée et qui a fait tous les dégâts et qui a causé tous ces blessés.
06:35Je crois qu'on est à plus de 200 personnes.
06:36Plus de 200 blessés, dont plusieurs dizaines le sont très grièvement.
06:39Au moins 40 blessés dont la vie est encore en danger ce soir.
06:42C'est absolument dramatique.
06:43Et le critère de l'acte terroriste, c'est bien de semer la terreur.
06:47Et c'est exactement ce qui se passe.
06:49Je ne suis pas certaine que la fréquentation des marchés de Noël
06:52va se poursuivre sereinement dans les prochains jours jusqu'à Noël.
06:56Donc ça fonctionne. Malheureusement, ça fonctionne aussi.
06:58On va écouter Olaf Scholz, le chancelier allemand qui était sur place ce matin.
07:02Il s'est exprimé.
07:05Nous ne devons pas laisser ceux qui veulent semer la haine s'en tirer à bon compte.
07:09Mais nous ne devons pas non plus laisser les auteurs de ces actes impunis
07:13et réagir avec toute la force de la loi.
07:16Précisément au nom de notre unité et de notre avenir commun.
07:22Et quelle ça donne ?
07:23Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est évidemment un profil atypique.
07:27J'entendais Charlotte Dornela ce matin vous dire qu'elle n'avait pas la grille lecture.
07:30Je vous avoue que je ne l'ai pas non plus.
07:32Parce qu'il y a des signaux tellement contradictoires
07:34que je ne sais pas tellement où donner de la tête dans cette analyse.
07:37Mais il y a deux choses qu'à ce stade, j'aimerais dénoncer.
07:39La première chose, c'est peut-être une réaction un peu faiblarde de la part de Olaf Scholz.
07:44Et on l'entend avec des formules vagues qu'on entend à chaque attentat ici en France.
07:48Très prudent en tout cas.
07:49A savoir, lutter contre la haine, je ne sais pas exactement ce que ça veut dire.
07:53Parce qu'il me semble que tout le peuple allemand devrait avoir de la haine pour cet homme-là.
07:57Mais sans doute attend-il en tant que responsable politique d'avoir plus d'informations pour s'exprimer.
08:03On peut le comprendre aussi si je me permets.
08:05Il a raison, c'est pour ça que j'aimais la même prudence.
08:07Mais il me semble qu'il aurait pu être un peu plus ferme dans ses déclarations.
08:10C'est un avis personnel.
08:12La deuxième chose, c'est tous les analystes, en France comme à l'international, mais surtout en France,
08:17qui s'empressent d'éviter la piste islamiste en appuyant sur la thèse d'un homme, d'extrême droite, etc.
08:23Alors, je suis peut-être idiot, mais permettez-moi de vous dire qu'un Saoudia de 50 ans qui fonce dans un marché de Noël,
08:29ce n'est pas exactement, a priori, l'idéologie de l'AFD.
08:32Et je n'ai aucune sympathie pour l'AFD.
08:34Mais il me semble que ce n'est pas exactement cohérent avec ça.
08:36Donc, je veux aussi dénoncer ça, une récupération politique que je trouve assez ignoble.
08:41Alors, on va revenir sur les réactions politiques en France, parce que vous faites référence, là, à l'extrême gauche,
08:46à la France insoumise, qui a immédiatement dénoncé les propos du Rassemblement national,
08:51qui a condamné immédiatement un attentat islamiste.
08:54Et la France insoumise a des mots abominables aujourd'hui concernant le Rassemblement national.
08:59On en dit un mot, avant cela, on écoute Claude Moniquet, qui est notre spécialiste du terrorisme et du renseignement,
09:05sur le profil du suspect. Écoutez-le.
09:08Ce profil, effectivement, est extrêmement perturbant et étonnant.
09:11C'est donc un médecin, un psychiatre, un psychothérapeute de 50 ans,
09:16qui s'est illustré, qui vit en Allemagne depuis 2006,
09:20et puis qui s'est illustré tout au long de ses années, donc sur une très longue durée,
09:25par une activité qui était totalement dirigée contre l'islamisme et même contre l'islam.
09:31Alors, c'est vrai, Fabrice Hakoun, que dès hier soir, le Rassemblement national,
09:36notamment, a dit que c'est un attentat islamiste, il faut le qualifier de cette manière-là.
09:41Aujourd'hui, il y a quand même des doutes.
09:44Et l'extrême-gauche, en France, dit que le Rassemblement national...
09:48J'ai vu des mots absolument abjects, j'ai vu le mot charognard pour parler du Rassemblement national.
09:54Ils disent sans aucune précaution que celui, l'assaillant de ce marché de Noël,
10:00est affilié à l'AFD, les anciens amis de Marine Le Pen.
10:04Ça va quand même très très loin, sans aucune précaution, encore une fois.
10:07Je vais rappeler quand même que cette même gauche, au moment des attentats de Toulouse,
10:11avait expliqué qu'on avait vu un homme tatoué, ressemblant à un néo-nazi,
10:17dans les parages, et qui était probablement celui qui avait tué les enfants.
10:21Et Jean-Luc Mélenchon, me semble-t-il, au moment de l'attentat d'Osara Tora,
10:24avait dit, c'est bizarre, comme un attentat au moment de l'élection présidentielle...
10:28Donc je ne pense pas qu'ils soient les mieux placés pour qualifier les actes.
10:33Ils se précipitaient aussi, ils se sont précipités au moment du viol et de l'assassinat de Philippines,
10:39pour expliquer qu'il ne fallait pas faire le procès de l'immigration, mais il fallait faire celui du patriarcat.
10:43Donc vous voyez bien quand même qu'ils ne sont pas les mieux placés pour qualifier.
10:47Cela dit, ce serait bien que le Rassemblement national, quand il y a des choses aussi graves,
10:51attende peut-être un tout petit peu avant de s'exprimer aussi rapidement et de qualifier,
10:56parce que du coup, il prête le flanc à la critique.
10:59Muriel Wachnig.
11:00Je pense que de toute manière, là, encore une fois, c'est ce que j'expliquais,
11:04il y a la matérialité des faits qu'on a.
11:06Un marché de Noël, une voiture qui rentre dans la foule,
11:09et qui fait le maximum de blessés.
11:11J'ai cru comprendre, en plus, qu'il y avait eu un mode opératoire particulier
11:14qui consistait à faire des zigzags pour avoir le maximum de cibles et de victimes.
11:19Donc on est dans une démarche qui est extrêmement mortifère, qui relève de l'attentat.
11:24Après, la motivation de l'auteur de cet acte-là, les investigations vont avancer.
11:30Et les renseignements en Allemagne font partie des meilleurs renseignements au monde.
11:34Donc je n'ai aucun doute sur le fait qu'à un moment donné, les informations vont émerger.
11:39Peut-être pas là tout de suite, mais dans les semaines à venir, on aura le profil
11:43et la motivation affinée de l'auteur de cet attentat.
11:47Et rappelons que cet auteur, il a été arrêté, il n'est pas décédé, c'est certainement rare.
11:51Il n'a pas été abattu, neutralisé, comme on dit.
11:53Il est aujourd'hui entre les mains de la police et des services de renseignement
11:56qui évidemment vont faire leur travail et on suivra évidemment tout cela sur CNews.
12:00Voilà qui nous amène au risque d'attentat en France.
12:03Dix ans après les attaques de 2015, le parquet national antiterroriste
12:07a alerté sur la menace qui reste très élevée dans notre pays.
12:10Notamment, disent-ils, en raison des conflits à l'étranger.
12:14On voit tout cela avec Juliette Sada.
12:18Le nombre de procédures en matière de contentieux djihadistes en hausse cette année.
12:23Au 1er décembre, le parquet national antiterroriste avait ouvert 59 procédures djihadistes,
12:29soit une hausse de 55% par rapport à 2023.
12:33Une menace qui persiste, en cause notamment les tensions internationales,
12:38en particulier au Proche-Orient, dont la situation est surveillée de très près par le PNAT.
12:43Parmi les principaux points de vigilance, la situation en cours en Syrie,
12:48avec la crainte d'une éventuelle recomposition du groupe Etat islamique
12:52ou encore la remobilisation des combattants français présents sur place.
12:57Le parquet antiterroriste fait aussi état d'un rajeunissement du profil des djihadistes français.
13:0218 mineurs ont été mis en examen cette année, contre 15 en 2023.
13:07Des jeunes radicalisés en ligne, où ils consomment du contenu ultra-violent
13:12et peuvent entrer en contact avec des prédicateurs islamistes de l'étranger.
13:17Ce qui frappe, c'est ce chiffre, une augmentation de 55% en un an,
13:22le rajeunissement des personnes qu'on peut qualifier de terroristes,
13:28ce que fait le parquet national antiterroriste.
13:31Est-ce que tout cela est lié seulement à ce qui se passe à l'étranger,
13:34ou il y a des causes plus franco-françaises ?
13:36C'est d'abord lié à ce qui se passe à l'étranger,
13:38parce qu'on le sait, ça focus l'attention de ces apprentis terroristes
13:44et c'est très lié à ce qui se passe sur notre sol national.
13:48On le dit, on le répète, mais on ne le dira jamais assez.
13:52On a une véritable problématique avec nos réseaux sociaux
13:55et avec tout ce qui se draine sur les réseaux sociaux
13:57auxquels les jeunes ont accès de plus en plus jeunes.
14:00Les contenus violents, la capacité à aller sur les chaînes de type Télégraphe,
14:05Signal, et aller intégrer des groupes qui diffusent la propagande djihadiste
14:11ici en France, en toute impunité en fait,
14:14parce qu'il n'y a pas de limite et qu'on n'a pas réussi encore,
14:16nos pouvoirs publics n'ont pas réussi encore à stopper
14:19cette propagande djihadiste qui se déroule sur le sol français
14:23et qui touche nos jeunes.
14:24Et oui, on a un rajeunissement, et ce rajeunissement,
14:27on l'observe dans ce type de procédure,
14:29mais on l'observe d'une manière générale en France aussi,
14:31dans les affaires de violence,
14:33où on voit des jeunes passer à des actes d'une violence inouïe,
14:38de plus en plus jeunes.
14:39D'une barbarie même.
14:40Oui, d'une barbarie, et de plus en plus jeunes.
14:42Et ça, c'est directement en lien pour moi avec la violence
14:45qui est diffusée sur les réseaux sociaux,
14:47l'accès à des vidéos, on le sait,
14:49notamment des groupes djihadistes,
14:51qui utilisent ce canal-là et qui savent qu'il y a
14:55véritablement un vivier de jeunes qui sont susceptibles
14:58d'être intéressés par cette propagande-là et d'y être sensibles.
15:02Quand on dit qu'en fait, ce sont des esprits faibles,
15:05quand ils sont jeunes, ce sont des esprits qui sont maléables,
15:08toute la difficulté vient de là.
15:09Un esprit jeune est en formation,
15:11il n'a pas encore tous ses repères qui sont bien en place,
15:13il est véritablement en train d'évoluer avant d'arriver
15:16à l'âge de l'adolescence, puis à l'âge adulte,
15:18et pendant tout ce temps-là, c'est une cible de proie,
15:21c'est une proie de prédilection, en fait,
15:23pour ces filières djihadistes qui viennent recruter ici.
15:26Désolé de vous dire quand même que les réseaux sociaux,
15:29ils ont souvent de l'effet sur le même profil.
15:31Donc c'est quand même ça la cause principale du terrorisme
15:34et qui est comme le nez au mieux de la figure,
15:37on n'en parle pas assez.
15:38Évidemment, il y a la capacité de projection de la France
15:40à l'étranger et nos engagements internationaux.
15:42Il y a aussi peut-être le fait que la France est un symbole
15:45des valeurs occidentales, des valeurs de la République.
15:48Les Lumières.
15:49Les Lumières, aucun problème.
15:50Mais au-delà de ça, il y a un sujet dont on ne parle pas assez,
15:53c'est l'immigration, qui est totalement liée
15:56au développement de l'islamisme et conséquemment du terrorisme.
15:59Et sur ce plan-là, la France a franchement des leçons à donner au monde
16:02parce que je vais vous dire, on est de loin le pays
16:05qui a été le plus touché par le terrorisme islamiste en Europe.
16:08Entre 2013 et 2021, c'est une étude de la Fonde à Pôle qui le dit,
16:13en se basant sur des données du ministère de l'Intérieur,
16:15sur les faits simplement.
16:17Entre 2013 et 2021, l'Allemagne a connu 17 attentats islamistes.
16:21La France en a connu 50.
16:23On est le premier pays européen en termes de victime de l'islamisme.
16:26Donc je pense que pour répondre adéquatement à cette question,
16:30il ne faut pas simplement parler des réseaux sociaux
16:32qui sont présents partout sur Terre et qui touchent toutes les populations.
16:36Il y a à chaque fois des profils typiques.
16:39Là, je ne m'engage pas sur ce sujet-là en particulier de l'Allemagne
16:41et je l'ai dit, je reste très prudent.
16:43Mais en général, il y a quand même des profils typiques,
16:45des parcours, des familles qui viennent de l'immigration,
16:48qui n'ont peut-être pas les mêmes valeurs,
16:49qui n'épousent pas la France comme il le faudrait.
16:52Et je pense que c'est quand même la cible prioritaire dans les politiques publiques.
16:55Oui, c'est vrai que si on reprend les attentats terroristes,
16:59Mohamed Merah qui est né en France,
17:01mais d'une famille qui provenait de l'immigration.
17:03On reprend les frères Kouachi, c'est pareil, c'est le même profil.
17:06Peter Scheriff dont le procès a eu lieu récemment.
17:08Mais ce sont des enfants qui sont nés sur le sol français.
17:10Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
17:11Ils ont grandi sur le sol français.
17:12C'est logiquement propre.
17:13Bien sûr.
17:14Il ne faut pas l'oublier aussi.
17:15Il y a aussi une faillite.
17:17Mais la réalité, c'est qu'ils sont tous nés en France
17:20et qu'ils ont tous grandi en France
17:21et qu'ils ont tous fréquenté l'école de la République.
17:23Donc, il faut arriver peut-être à dépasser un petit peu,
17:26à élargir un petit peu la réflexion.
17:29Moi, je dis parce qu'on le sait.
17:31Dans les dossiers, on le voit.
17:33Quand on étudie toutes ces affaires-là
17:34et quand on rentre dans les expertises,
17:36soit dans les ordinateurs, soit dans les téléphones portables,
17:39quand on voit comment est-ce qu'ils ont grandi,
17:40ce qu'ils ont regardé, comment ils ont évolué.
17:42Je peux vous dire que le dénominateur commun,
17:45c'est l'accès à des contenus ultra violents très jeunes.
17:49C'est un dénominateur commun.
17:50Après, il y a celui auquel vous faites référence.
17:53Il y en a d'autres. C'est l'un des...
17:55Je pense qu'en fait, c'est multifactoriel.
17:57C'est-à-dire qu'il y a un double phénomène
17:59et on est pris en effet ciseaux.
18:00Vous avez d'un côté ce que vous avez décrit
18:02avec les réseaux sociaux et cette exposition
18:04et de l'autre côté, un pays qui a renoncé à se défendre.
18:06Et donc, il n'y a pas de résistance en face.
18:08Il n'y a pas de résistance dans les tribunaux.
18:09On l'a vu avec le procès d'Himzalen hier.
18:11Il n'y a pas de résistance à l'école publique.
18:13Il n'y a pas de résistance au sein du gouvernement
18:15qui palabre, qui palabre, qui ne fait rien.
18:17Donc, il n'y a pas de résistance.
18:19Donc, ça progresse beaucoup plus vite.
18:21L'Allemagne a énormément d'immigration
18:24et pourtant, l'Allemagne s'est positionnée
18:26par exemple au moment du 7 octobre
18:27de façon beaucoup plus claire vis-à-vis d'Israël.
18:29Elle n'a pas eu peur de son immigration
18:31pour se positionner aux côtés d'Israël
18:33dans la lutte contre le terrorisme.
18:34Donc, vous avez un complexe en France
18:36qui vient accroître la gravité de cet événement.
18:38C'est ce complexe, cette espèce de repentance
18:40face aux populations immigrées
18:42qui fait qu'on a tellement peur
18:43qu'on est là à tout passer.
18:45Et donc, tant qu'il n'y aura pas de résistance,
18:47tant qu'il n'y aura pas de barrière,
18:48eh bien, ça continuera.
18:50Et pour clore ce sujet, j'ajoute que
18:52le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
18:54a appelé dans un télégramme diffusé hier
18:57les préfets et responsables de la sécurité
18:59à une extrême vigilance lors des fêtes de fin d'année
19:02selon le ministère de l'Intérieur.
19:04On va parler de la situation à Mayotte à présent
19:06puisque depuis six jours maintenant,
19:08les Mahorais n'ont plus accès à l'eau potable
19:10pour faire face à la pénurie.
19:12Les autorités ont procédé hier
19:14aux toutes premières distributions.
19:16Si l'eau distribuée a fait le bonheur
19:18des premiers servis, évidemment,
19:20pour les autres, en revanche,
19:22la situation devient insupportable.
19:24Reportage sur place de nos envoyés spéciaux,
19:26Régine Delfour et Thibaut Marcheteau.
19:29Six jours après le passage du cyclone,
19:31les Mahorais reçoivent enfin
19:32les premières distributions d'eau.
19:34Un soulagement pour ces mères de famille
19:36qui pourront enfin donner à boire à leurs enfants.
19:39Oui, je suis contente, même mon petit,
19:41mais je suis contente.
19:43Pour le petit bébé, pour ses petits biberons,
19:45parce que c'est pas facile d'aller chercher
19:47à la rivière ou faire comme on peut en fait.
19:50Mais très vite, les 800 litres d'eau
19:52distribuées par ce petit camion
19:54se révèlent bien trop insuffisants
19:56pour satisfaire la demande.
20:02Une situation difficile à vivre pour les habitants.
20:05Un petit camion comme ça,
20:07pour tout le monde qui est là,
20:09quand même, c'est pas normal.
20:11Le cyclone, ça fait cinq jours qu'il s'est passé.
20:13On n'a plus d'eau sur le robinet, rien du tout.
20:15Comment on va faire ?
20:17Donc on va boire l'eau de la mer.
20:19On n'a pas le choix.
20:21Parce que celle des rivières, là,
20:23on ne peut pas la boire.
20:25Il faut bien organiser les choses
20:27pour que les gens soient quand même contents,
20:29soient satisfaits.
20:31Lors de sa visite sur l'île,
20:33le président Emmanuel Macron a annoncé
20:35Bonsoir Geoffroy Lejeune.
20:37Vous n'aviez pas envie d'être avec nous ce soir ?
20:39Vous aviez mieux à faire, non ?
20:41Vous êtes content d'être là, ça va ?
20:43J'étais dans mon village parisien.
20:45Allez, on vous excuse.
20:47Un mot sur cette situation dramatique,
20:49évidemment, à Mayotte.
20:51Les Maoris ont du mal à comprendre
20:53comment est-ce qu'on a pu mettre cinq jours
20:55pour acheminer de l'eau potable,
20:57simplement pour distribuer un ou deux litres d'eau
20:59par habitant maximum.
21:01Ça a pris cinq jours.
21:03C'est un peu de distance,
21:05mais je connais mal la situation.
21:07Par contre, j'ai interviewé ce matin
21:09le ministre de l'Intérieur,
21:11qui sera en une du JT demain,
21:13et je mesure, en l'écoutant parler,
21:15la gravité, la situation
21:17invraisemblable
21:19de l'urgence absolue
21:21qui se joue là-bas.
21:23Vous avez un homme d'État,
21:25Bruno Retailleau,
21:27aujourd'hui ministre de l'Intérieur,
21:29il est en charge
21:31de ce sujet,
21:33de la situation,
21:35et vous réalisez, en l'écoutant parler,
21:37juste en l'écoutant parler,
21:39que l'État
21:41est vraiment démuni,
21:43et doit mettre en branle
21:45absolument
21:47tous les moyens possibles,
21:49nécessaires pour...
21:51C'est-à-dire, pour faire simple,
21:53que nous n'étions pas prêts à affronter ça.
21:55Ça fait un peu peur, mais c'est un peu ça.
21:57Je ne savais pas comment le dire,
21:59Bruno Retailleau, quand vous l'avez au téléphone
22:01et que vous lui parlez aujourd'hui de ça,
22:03vous explique que...
22:05Vous sentez, en l'écoutant,
22:07qu'on n'était pas loin
22:09du drame.
22:11– Il y a un drame.
22:13On est dans un drame,
22:15vraiment, à Mayotte, parce que la question
22:17que j'allais vous poser, c'est,
22:19est-ce que dans l'interview que vous publiez demain
22:21dans le GDD, il s'avance un peu plus sur le nombre
22:23potentiel de victimes ?
22:25– Là-dessus, non, il n'a pas de nombre,
22:27il n'a pas répondu.
22:29Ce n'est pas qu'il n'a pas répondu,
22:31c'est qu'en fait, on ne sait pas, on ne peut pas savoir
22:33et on ne saura peut-être jamais, d'ailleurs,
22:35c'est assez impressionnant,
22:37puisque vous savez qu'on enterre
22:39dans les 24 heures les morts
22:41dans la tradition musulmane,
22:43donc peut-être qu'on ne saura jamais
22:45combien de gens sont morts
22:47cette semaine, et ensuite,
22:49surtout, il s'avance sur
22:51l'acheminement d'eau,
22:53le fret,
22:55les secours qui sont envoyés à Mayotte
22:57et en fait,
22:59vous avez face à vous
23:01un ministre qui
23:03a pris la mesure
23:05de l'urgence absolue
23:07qui se passait là-bas et non,
23:09ce n'est pas une surprise, vous avez raison,
23:11on n'a pas été surpris, mais
23:13en même temps,
23:15pardon,
23:17c'est la France et on ne sait pas gérer
23:19quand même, c'est assez impressionnant.
23:21– Alors Emmanuel Macron a pu être
23:23confronté en tout cas à la colère
23:25des habitants, des maorais,
23:27durant son séjour qui a duré un peu moins de deux jours,
23:29regardez cette séquence
23:31qu'on va vous montrer à présent,
23:33qui nous est parvenue aujourd'hui,
23:35le président de la République qui répond
23:37à une foule de maorais en colère
23:39et regardez précisément ce qu'il leur dit.
23:41– Si vous opposez les gens,
23:43on est foutu, parce que vous êtes contents
23:45d'être en France,
23:47parce que si ce n'était pas la France,
23:49vous seriez 10 000 fois plus dans la mer,
23:51il n'y a pas un endroit de l'océan Indien
23:53où on aide autant les gens,
23:55c'est la réalité.
23:57Quel est l'autre territoire de cette région
23:59comme ailleurs, qui livre de l'eau,
24:01du fret, des soignants comme on le veut ici ?
24:03Alors il faut que tout le monde se respecte.
24:05Bonsoir,
24:07on viendra jusqu'au bout,
24:09ici on est en équipe.
24:11– Si ce n'était pas la France,
24:13vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
24:15Commentaire d'Olivier Faure,
24:17le patron du Parti Socialiste
24:19qui s'est exprimé sur le réseau social X.
24:21Regardez, un président ne peut pas dire ça,
24:23dans quel autre territoire français
24:25le président sermonnerait nos concitoyens
24:27en leur demandant de bien vouloir arrêter
24:29de se plaindre de leur tragédie,
24:31puisqu'ils ont déjà la chance d'être français.
24:33Commentaire Fabrice Hakoun.
24:35– Je fais un parallèle
24:37avec la visite du roi d'Espagne
24:39lors du drame qui s'est produit à Valence.
24:41La dignité avec laquelle
24:43il a accepté
24:45les reproches de ses concitoyens.
24:47– Le roi qui est reparti sous les cifres
24:49et sous les huées des habitants.
24:51– Quelle dignité,
24:53il a courbé les chines,
24:55il s'est retroussé les manches pour aider.
24:57Et là de voir,
24:59même si le propos est exact,
25:01ce n'est absolument
25:03ni l'endroit, ni le moment.
25:05On peut dire dans l'absolu
25:07que c'est mieux de faire partie de la France
25:09quand on est dans l'océan Indien
25:11que d'être isolé, tout seul, etc.
25:13Mais on ne le dit pas à ce moment-là
25:15– Mais en fait, moi je n'en sais pas,
25:17je ne sais pas, je ne suis pas convaincue
25:19que c'est mieux de faire partie de la France
25:21quand je vois ce qui se passe
25:23et quand je vois l'état de dénuement
25:25dans lequel ils sont plongés,
25:27quand je vois toutes les images
25:29qui nous sont transmises, la détresse.
25:31Et je me dis, finalement,
25:33on n'a pas réussi à apporter toute l'aide
25:35qu'il fallait apporter là, rapidement,
25:37tout de suite, pour éviter
25:39qu'il y ait encore plus de catastrophes
25:41et on n'ait qu'au début,
25:43je ne sais pas si c'est une chance
25:45dans l'absolu, ça c'est un premier point.
25:47Le deuxième point,
25:49oui, c'est choquant, c'est extrêmement choquant.
25:51Je ne sais même pas comment
25:53les gens, finalement, ont réussi
25:55à garder leur calme face
25:57aux propos qui leur étaient tenus.
25:59Il y a un tel décalage.
26:01– Il n'y a pas d'empathie, en fait.
26:03– Il y a un vrai décalage, c'est-à-dire
26:05que ce n'est pas du tout corrélé,
26:07il y a un problème, peut-être,
26:09de manque d'expérience, peut-être
26:11d'avoir des enfants dans cette situation,
26:13des femmes, des personnes âgées,
26:15on a l'impression
26:17qu'il est complètement ailleurs,
26:19dans un autre monde, en fait,
26:21et qu'il n'est pas dans la réalité du moment
26:23et dans le drame qui est en train de se dérouler
26:25sous ses yeux.
26:27– Désolé de vous dire
26:29qu'Emmanuel Macron a raison,
26:31c'est plutôt une chance pour Mayotte
26:33de faire partie de la France.
26:35Il y a un chiffre très objectif,
26:37le revenu par habitant à Mayotte
26:39c'est huit fois plus
26:41que dans le reste des Comores,
26:43donc il y a évidemment une différence de richesse
26:45d'infrastructure par rapport aux Comores,
26:47c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a une immigration massive.
26:49– Et un habitant sur deux est un clandestin,
26:51il y a des problèmes de sécurité qui obligent les Mahorais
26:53à ne pas sortir de chez eux dès que la nuit est tombée,
26:55vivre à Mayotte, c'est, pour ainsi dire, invivable.
26:57– Je suis tout à fait d'accord,
26:59mais s'il y a une immigration massive vers Mayotte,
27:01c'est précisément parce que Mayotte est plus riche
27:03que le reste de l'archipel des Comores,
27:05donc il faut quand même reconnaître ça
27:07et aussi étant dit, il n'a pas à parler comme ça
27:09à une population qui est dans une situation catastrophique,
27:13il aurait dû plus maîtriser ses nerfs,
27:15très certainement, mais sur le fond,
27:17d'autant plus qu'il a trouvé une justification
27:19très mauvaise en disant que je faisais face
27:21à des gens du Rassemblement National, etc.,
27:23j'ai trouvé que c'était une justification
27:25vraiment très, très limite.
27:27Mais ce que je reproche à Emmanuel Macron,
27:29ce n'est pas son inaction depuis une semaine,
27:31parce que je suis sûr que le gouvernement
27:33est pleinement mobilisé.
27:35C'est son inaction depuis sept ans,
27:37pas depuis une semaine.
27:39Donc il a, parce qu'il a été réélu,
27:41un bilan derrière lui et un passif
27:43qu'il faut quand même lui rappeler.
27:45Et des promesses non tenues,
27:47puisqu'il avait fait beaucoup de promesses
27:49au Maoré lors de son événement en 2019
27:51qui, à l'évidence, n'ont pas été tenues.
27:53Vous restez avec nous, on marque une très courte pause.
27:55On reviendra dans la deuxième partie
27:57de cette émission, notamment sur le verdict
27:59qui a été rendu par la Cour d'Assise spéciale de Paris
28:01concernant l'assassinat de Samuel Paty.
28:03On y reviendra tout de suite.
28:07De retour en direct sur CNews
28:09dans la deuxième partie de l'heure des pros
28:11de la Cour d'Assise spéciale de Paris
28:13a donc reconnu coupable et condamné hier
28:15les huit personnes impliquées à des degrés divers
28:17dans l'assassinat de Samuel Paty.
28:19Les deux amis du terroriste ont notamment été reconnus
28:21coupables de complicité d'assassinat
28:23et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.
28:25Le détail des peines avec Sarah Fenzari.
28:29Après sept semaines d'audience,
28:31la Cour d'Assise spéciale de Paris
28:33a rendu son verdict à l'encontre
28:35des huit accusés impliqués
28:37dans l'assassinat du professeur Samuel Paty
28:39par un islamiste radical en 2020.
28:41Ils sont tous condamnés.
28:43De quoi soulager
28:45la soeur du professeur décédé.
28:47D'entendre ces mots de coupable,
28:49en fin de compte,
28:51c'est ça dont j'avais besoin.
28:53Je suis coupable d'AMT,
28:55coupable de complicité,
28:57c'était ça que je voulais entendre.
28:59Les deux amis de l'assaillant sont condamnés
29:01à 16 ans de prison.
29:03Ils ont été déclarés, tous deux,
29:05coupables de complicité d'assassinat terroriste.
29:07Quant au prédicateur islamiste
29:09Abdel Hakim Sefrioui,
29:11il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
29:13Brahim Chinna,
29:15le père de la collégienne qui avait menti
29:17au sujet de Samuel Paty,
29:19a été condamné à 13 ans de prison.
29:21Des peines globalement supérieures
29:23aux réquisitions.
29:25Là, qu'on aille au-delà,
29:27dans les qualifications ou dans les peines,
29:29c'était important
29:31pour moi, pour ma famille.
29:33La ministre de l'éducation nationale
29:35démissionnaire, Anne Geneté,
29:37a tenu à réagir sur X.
29:39La justice a rendu son verdict,
29:41mais la douleur demeure.
29:43Reste la peine d'une famille privée d'un père,
29:45d'un fils, d'un frère.
29:47Reste la blessure de toute la communauté éducative privée
29:49d'un professeur qui a incarné les valeurs fondamentales
29:51de l'école de la République.
29:53Il y a un avant et un après Samuel Paty.
29:55C'est la mémoire collective que celle-ci nous guide.
29:57Les quatre autres accusés ont écopé
29:59d'un à cinq ans d'emprisonnement.
30:01Nouriel Ouatnegui,
30:03je voulais commencer avec vous,
30:05parce qu'en coulisses, avant de commencer cette émission,
30:07vous me disiez
30:09les choses sont en train de changer.
30:11Il y a une prise de conscience notamment des magistrats
30:13et vous êtes très impliqué en tant qu'avocate
30:15dans la lutte contre l'islamisme
30:17et vous avez ce sentiment qu'enfin,
30:19il aura fallu du temps, mais les choses changent.
30:21Oui, nous on constate
30:23au fil des audiences
30:25que nous traitons à l'organisation juive européenne
30:27qu'il y a véritablement
30:29une prise de conscience des magistrats
30:31que ce soit au niveau du parquet
30:33ou que ce soit sur les magistrats du siège,
30:35ceux qui rendent les décisions.
30:37On voit qu'il y a véritablement une évolution
30:39avec peut-être
30:41finalement
30:43la volonté véritablement
30:45établie et forte
30:47de mettre un cran d'arrêt
30:49à ce qui est en train de se produire en France
30:51depuis plusieurs années maintenant et encore plus
30:53depuis le 7 octobre.
30:55Je pense que cette décision
30:57qui est intervenue hier soir à la Cour d'Assis spécialement composée
30:59est une décision exemplaire.
31:01Véritablement.
31:03Le fait que
31:05déjà la complicité ait été retenue
31:07alors que pour deux des accusés
31:09le parquet avait requis
31:11une requalification.
31:13Les peines sont plus lourdes que les réquisitions.
31:15Les peines sont plus lourdes également.
31:17On voit que les magistrats ont su se saisir de la gravité
31:19de ce qui s'était passé.
31:21Le message qu'ils souhaitent délivrer
31:23est un message de fermeté,
31:25d'exemplarité et qui doit résonner
31:27très fort et très loin.
31:29C'est le but, je pense, des sanctions
31:31et des peines qui sont tombées hier.
31:33On doit s'en féliciter véritablement.
31:35La motivation de la décision est aussi très intéressante
31:37parce que les magistrats ont utilisé
31:39des termes très forts. On a parlé de
31:41barbarie absolue du crime,
31:43d'atteinte irrémédiable portée à la République
31:45et au sanctuaire de l'école.
31:47Les magistrats ont tenu à faire passer des messages
31:49très clairs et c'est une très bonne chose.
31:51Est-ce qu'avec ce verdict, la République
31:53a gagné face à l'islamisme ?
31:55C'est ce que dit Thibaud de Montbréal
31:57qui est l'avocat de la soeur de Samuel Paty.
31:59Je suis comme vous, je me réjouis
32:01de ce qu'on apprend
32:03mais par contre
32:05je suis très inquiet d'une chose.
32:07Il y a eu un engrenage
32:09dans le cas de Samuel Paty
32:11qui partait
32:13d'une fillette
32:15de son entourage
32:17d'un père ou d'un
32:19quelqu'un qui a radicalisé
32:21les réseaux sociaux
32:23sur la question
32:25de la laïcité à l'école.
32:27Un emballement et à la fin
32:29un professeur décapité et je pense que ça
32:31est possible aujourd'hui encore à nouveau.
32:33Malgré les réquisitions,
32:35malgré la peine qui a été prendue aujourd'hui
32:37il pourrait y avoir
32:39demain un nouveau Samuel Paty.
32:41Contrairement à ce que dit Anne Jeuneté qu'on a vu il y a quelques instants
32:43il n'y a pas d'avant et d'après Samuel Paty.
32:45D'ailleurs on l'a vu avec la mort de Dominique Bernard en réalité.
32:47J'allais le dire, il n'y a pas
32:49d'avant et d'après parce qu'il y en a eu un autre.
32:51Moi c'est ça qui m'inquiète.
32:53C'est possible à nouveau
32:55aujourd'hui, ça pourrait arriver
32:57de nouveau et c'est terrifiant.
32:59Je ne sais même pas
33:01quelles mesures on pourrait prendre
33:03pour faire en sorte que
33:05pour se protéger de ça.
33:07Et j'ai
33:09comme tout le journaliste
33:11j'ai eu
33:13beaucoup de pensées pour la famille
33:15de Samuel Paty
33:17et je connais sa soeur Michaëlle Paty
33:19qui parfois m'envoie des messages
33:21et qui
33:23est
33:25révoltée
33:27et elle a raison.
33:29Je suis un peu mal à l'aise
33:31à l'idée de commenter ça aujourd'hui en disant que c'est une victoire
33:33parce que la vérité c'est que pour ces gens là
33:35ça n'est pas une victoire.
33:37Et on voyait l'autre
33:39de Samuel Paty à l'écran
33:41ils n'ont
33:43rien gagné en fait, ils n'ont pas gagné du tout
33:45et
33:47on ne le rendra jamais leur frère.
33:49Naturellement mais tout le monde s'accorde à dire
33:51quand même manifestement que les peines sont
33:53en tout cas sévères.
33:55Moi je trouve qu'elles sont justes,
33:57qu'elles sont dures. Vous savez dans ce genre
33:59de procès d'habitude on dit que le juge est la bouche de la loi
34:01en l'occurrence les juges sont
34:03la bouche de la France aussi et des valeurs qu'on défend.
34:05Donc je pense que cette décision
34:07a honoré la France et elle a aussi honoré
34:09les juges qui l'ont prononcé. Donc je dénonce suffisamment
34:11le laxisme de la justice pour aujourd'hui
34:13saluer cette décision qui a d'ailleurs aussi été
34:15saluée par Thibaud de Montbrial et
34:17Francis Peignard, les avocats de
34:19Michael Paty qui ont été même au-delà des réquisitions.
34:21Donc ce sont des bonnes choses.
34:23Je pense comme Geoffroy que évidemment
34:25ça ne va pas changer la situation
34:27du développement de l'islamisme en France.
34:29Ça ne sera pas de nature à dissuader celui qui
34:31veut passer à l'acte. Par contre je pense sincèrement
34:33que ce genre de peine sera peut-être de nature
34:35à dissuader ceux qui se rendent complices
34:37par des discours qu'ils estiment
34:39légers ou non condamnables.
34:41On fera peut-être plus attention avant de mettre une cible dans le dos
34:43de quelqu'un, c'est ça que ça va sans doute changer.
34:45Je pense que ça peut être dissuasif.
34:47Espérons en tout cas.
34:49C'est une peine de 15 ans qui a été donnée contre
34:51Abdelkrim Seyfriyawi qui est le prédicateur
34:53en fait et qui est celui qui a instillé
34:55finalement cette haine
34:57et qui a permis de
34:59préparer l'esprit, d'armer l'esprit
35:01qui est passé à l'acte
35:03et qui a commis cet acte barbare.
35:05Et c'est tout le problème en fait
35:07que nous avons, c'est-à-dire ces prédicateurs
35:09de haine qui viennent sur les réseaux sociaux
35:11qui gangrènent les esprits jaunes dont on parlait
35:13tout à l'heure et c'est aussi, pour faire
35:15le lien, avec
35:17M.Dimzalen
35:19qui a été jugé cette semaine et qui a
35:21pris... Pour avoir appelé Aline Tifada dans les rues de Paris.
35:23Pour avoir appelé Aline Tifada et c'est exactement
35:25pour moi le même profil, on est avant
35:27Seyfriyawi avait été poursuivi lui aussi
35:29pour des provocations à la haine
35:31en 2017, il avait été relaxé
35:33par la 17ème chambre correctionnelle
35:35on a plaidé cet élément dans l'affaire
35:37M.Dimzalen, on a rappelé, regardé le parcours
35:39donc on sait nous personnellement
35:41que quand on a des esprits comme ça qui manipulent
35:43les esprits jeunes, ce ne sont pas
35:45les esprits forts qui passent à l'action, ce sont les autres
35:47les petits jeunes qui viennent et qui font ces passages
35:49à l'acte terroriste. Et donc là
35:51la peine de 15 ans qui est tombée
35:53à l'encontre de ce monsieur est très importante
35:55parce qu'elle va raisonner. Elle va raisonner
35:57elle va faire prendre conscience qu'on ne peut pas tout dire
35:59quand on dit des choses aussi graves et qu'on instille
36:01des idées de haine et qu'après il y a des passages
36:03à l'acte terroriste, on est responsable
36:05et on prend des pêtes aussi lourdes que ceux
36:07qui ont été jugés complices.
36:09Un mot Fabrice Hakoun ?
36:11C'est tout à fait vrai, je vous rejoins, la seule chose
36:13c'est que, je ne sais pas si vous avez vu
36:15la légèreté de l'écho
36:17qui a été fait au procès
36:19sur l'ensemble des médias, à part
36:21effectivement sur CNews, quasiment rien
36:23normalement quand vous avez un procès de cette gravité
36:25de cette ampleur, vous avez tous les jours
36:27les envoyés spéciaux au procès qui viennent vous expliquer
36:29ce qui s'est passé, qui vous font un compte-rendu
36:31des débats de la journée, qui vous expliquent
36:33ce qui a été dit, etc. Vous avez essayé de regarder
36:35moi j'ai regardé parce qu'en plus j'ai eu la grippe malheureusement
36:37donc je suis resté devant ma télé pendant 4 jours
36:39et donc de temps en temps je fais une infidélité
36:41à CNews, j'allais voir ailleurs, rien,
36:43nada. Et donc tout ce que vous avez décrit
36:45là est fantastique mais il faudrait qu'on fasse la publicité
36:47il faudrait étudier
36:49la décision dans les écoles
36:51Je pense que si certains ont pu suivre le procès
36:53le verdict en revanche a été plutôt bien
36:55relayé me semble-t-il. Il faut espérer
36:57mais c'est vrai que c'est toujours intéressant de suivre les différents
36:59débats. C'est très intéressant, on apprend
37:01énormément de choses dans ces sessions de cours d'assises
37:03d'interterrorisme, on apprend énormément
37:05C'est vrai que ça aurait été très intéressant de pouvoir diffuser massivement
37:07et d'en faire un outil pédagogique
37:09On va parler de ces chiffres
37:11à présent qui concernent l'immigration illégale
37:13qui serait en chute libre au sein de l'Union
37:15Européenne. Il y aurait-il cette année une baisse
37:17de 40% des entrées
37:19illégales, c'est ce que dit Frontex
37:21dans un communiqué, il compare les chiffres
37:23des 11 premiers mois de cette année
37:25avec ceux de 2023
37:27une baisse due à une forte
37:29diminution des migrations sur la route des
37:31Balkans et sur celle de la Méditerranée
37:33centrale. Explication avec
37:35Tancrede Guillotel
37:37Environ 220 000 entrées
37:39illégales dans l'Union Européenne
37:41entre janvier et novembre de cette
37:43année. C'est le chiffre révélé par
37:45l'agence européenne Frontex qui indique
37:47que ces entrées illégales sont en baisse de 40%
37:49par rapport à l'année 2023
37:51une baisse due notamment à une
37:53diminution drastique des flux migratoires
37:55en Méditerranée centrale. En ce qui
37:57concerne la Méditerranée
37:59centrale qui
38:01était le flux essentiel
38:03on va dire que
38:05la négociation d'accord avec
38:07la Tunisie a produit des effets
38:09très positifs
38:11donc l'Italie a été appuyée par l'Union
38:13Européenne dans cette démarche et je pense
38:15que là c'est un exemple
38:17à suivre. La coopération
38:19avec les pays tiers est au coeur de la
38:21stratégie de l'Union Européenne en matière
38:23migratoire. Ce mardi Ursula
38:25von der Leyen a annoncé une nouvelle aide
38:27d'un milliard d'euros à la Turquie pour
38:29l'aider à gérer les réfugiés syriens
38:31ce qui porte le total des subventions
38:33à la Turquie en matière migratoire
38:35à près de 10 milliards d'euros. La
38:37Tunisie, l'Egypte, le Sénégal et
38:39la Mauritanie sont également financés par
38:41l'UE. Dans une lettre aux 27
38:43pays membres envoyée ce mardi, Ursula
38:45von der Leyen a même annoncé explorer
38:47des solutions innovantes pour lutter
38:49contre l'immigration illégale.
38:51Avant le prochain sommet européen du
38:53mois de mars, elle a promis de travailler
38:55sur une directive pour faciliter les
38:57expulsions des clandestins.
38:59Bon après avoir
39:01beaucoup critiqué
39:03Giorgia Meloni, l'Union
39:05Européenne et Madame von der Leyen sont en fait
39:07en train de reconnaître que sa politique
39:09migratoire porte largement ses fruits.
39:11On s'est moqué
39:13d'elle aussi, on a vraiment dit que
39:15ça ne marchait pas, que je me souviens
39:17que je crois qu'au bout de
39:19quelques mois, de six mois de mandat,
39:21d'exercice
39:23du pouvoir, on a expliqué
39:25que les frontières étaient ouvertes,
39:27qu'elle avait régularisé beaucoup,
39:29que ça ne marchait pas.
39:31Et finalement, oui ça marche.
39:33Et je précise juste une chose,
39:35c'est que
39:37Matteo Salvini est au tribunal
39:39en ce moment, ou en tout cas il va être
39:41jugé dans très peu de temps sur
39:43l'affaire de, j'ai oublié le nom du bateau
39:45mais le bateau
39:47qui avait voulu accoster en Italie.
39:49Pour avoir renvoyé un bateau
39:51d'une organisation
39:53qui venait en secours aux migrants.
39:55Et en fait il avait laissé des secours aller sur le bateau
39:57mais refusé que le bateau accoste.
39:59On connaît tous ce nom par cœur
40:01mais je l'oublie.
40:03C'est pas l'Ocean Viking par hasard ?
40:05Non, c'est possible.
40:07Il me semble que oui.
40:09Et en fait
40:11ce volontarisme,
40:13cette fermeté contre l'immigration
40:15porte ses fruits finalement
40:17alors qu'ils ont été décriés l'un et l'autre
40:19pour avoir voulu porter cette politique.
40:21On voit aussi Fabrice
40:23Hakoun, on parlait de changements
40:25au sein de la magistrature
40:27dans la lutte contre l'islamisme
40:29sans faire de lien évidemment ou de parallèle
40:31mais on sent là aussi qu'il y a une prise de conscience
40:33de l'Union Européenne, d'Ursula von der Leyen
40:35notamment, concernant
40:37l'immigration, la prise de conscience
40:39que les peuples européens en ont
40:41ras le bon. D'ailleurs Ursula von der Leyen
40:43affirme vouloir lutter
40:45massivement contre l'immigration et l'idégal
40:47et elle veut travailler sur une directive
40:49pour faciliter les expulsions
40:51des clandestins, mettre
40:53une nouvelle stratégie en matière
40:55de migratoire
40:57avec les pays tiers.
40:59Donc on sent là aussi peut-être que les choses sont en train de bouger
41:01enfin au sein de l'Union Européenne.
41:03Alors il y a deux choses.
41:05La première c'est que ça prouve qu'en réalité c'est possible.
41:07Ce qu'on dit depuis,
41:09on est de nombreux personnes à dire
41:11depuis des années, voire
41:13décennies, c'est tout à fait possible
41:15d'enrayer, il y a des mécanismes qui permettent
41:17de le faire et donc ça prouve que c'est
41:19possible. La deuxième chose à remarquer c'est que comme
41:21par hasard ça intervient alors que l'Allemagne a décidé
41:23de le faire. C'est à dire qu'on sent bien
41:25là en l'occurrence que la voix de la France n'était pas du tout
41:27entendue. Mon fichier de la France c'est que dès lors
41:29que c'est l'Allemagne qui a dit stop
41:31on va arrêter parce que le pari qu'on a fait
41:33le pari fou qu'on a fait qui consistait à n'être que dans
41:35la dimension économique. On a besoin
41:37de main d'oeuvre, on fait venir massivement des gens en oubliant
41:39complètement les aspects sociétaux
41:41et civilisationnels. On les a
41:43complètement occultés au profit de la seule
41:45dimension économique. Ça ne marche pas
41:47et que donc l'Allemagne a dit stop et que dès que
41:49l'Allemagne a dit stop tout le monde a le doigt sur la couture
41:51et s'aligne sur la position non seulement
41:53d'Italie mais surtout de l'Allemagne.
41:55Donc là on voit bien qui dirige l'Europe
41:57aujourd'hui et on l'a vu aussi avec le Mercosur etc.
41:59L'Allemagne a changé de
42:01stratégie dans le sens où
42:03l'immigration économique maintenant ne
42:05vient plus d'Afrique
42:07en tout cas pas majoritairement mais plutôt de l'Europe de l'Est.
42:09Oui c'est possible ce qui est un peu plus
42:11cohérent en réalité
42:13si on regarde sur les aspects... Il y a une cohérence
42:15culturelle. Bien entendu parce qu'on voit bien
42:17que l'essentiel problème de l'immigration
42:19c'est bien la dimension culturelle
42:21et le choc, c'est ce que je décris dans mon livre, le choc
42:23que vous avez entre... et c'est
42:25poussé par le relativisme de gauche mais le choc
42:27que vous avez entre un modèle
42:29de société qui est plutôt un modèle tribal
42:31et qui est plutôt effectivement basé sur la
42:33Huma et le groupe et un modèle qui est le modèle issu des Lumières
42:35chez nous qui est un modèle basé sur l'émancipation
42:37de l'individu. Et quelle ça donne ?
42:39Je suis évidemment
42:41tellement d'accord avec ce qui vient d'être dit
42:43vous avez raison de dire qu'il y a
42:45un changement d'état d'esprit
42:47mais je n'aimerais pas atténuer cette petite victoire
42:49mais en réalité la
42:51frontière entre immigration
42:53légale et illégale personnellement
42:55me semble très légèrement
42:57artificielle au niveau de l'agacement
42:59populaire, c'est-à-dire que je pense que les peuples
43:01européens et notamment les français
43:03veulent réduire l'immigration
43:05légale comme illégale. D'ailleurs
43:07l'immigration illégale
43:09ne représente pas du tout la majorité d'immigration
43:11que nous accueillons sous le feu. C'est ce que promet de faire Bruno
43:13Retailleau s'il le reconduit au ministère de l'Intérieur.
43:15Je souhaite qu'il le fasse, je suis sûr qu'il aura le courage
43:17de le faire mais vous voyez la différence de chiffres
43:19220 000 entrées illégales
43:21clandestines, c'est ce qui est évalué par
43:23Frontex etc. pour toute l'Europe
43:25alors que l'année dernière, l'immigration
43:27légale, en comprenant les demandes
43:29de droits d'asile, c'est 500 000
43:31rien qu'en France. Donc on est
43:33dans des ordres de grandeur qui sont totalement
43:35différents. Et quand on parle
43:37de vagues migratoires, d'immigration massive
43:39on parle d'abord de
43:41l'immigration légale. C'est évidemment
43:43la grande faiblesse et le grand angle
43:45mort de la loi qu'a fait passer
43:47Gérald Darmanin l'année dernière
43:49même si les sénateurs LR ont bien
43:51vu qu'il y avait un problème dans tout ça et ils ont essayé
43:53de rajouter des mesures sur l'immigration légale
43:55mais si vous demandez aux français
43:57Sondagifop, simple exemple, mais Sondagifop
43:59de l'année dernière pour Sud Radio
44:0160% des français sont pour stopper le
44:03regroupement familial. Ça c'est un exemple d'immigration
44:05légale. Je peux me réjouir de cette
44:07petite victoire, je pense qu'il faudrait aller légèrement
44:09plus loin.
44:11On a tout dit Muriel ?
44:13Alors on parle du tribunal administratif de Nîmes
44:15qui a demandé à la mairie de Bocquer
44:17de retirer dans les 48 heures sa crèche
44:19de Noël, un bras de fer qui dure depuis
44:2110 ans. La mairie Rassemblement
44:23National de Bocquer avait été attaqué
44:25par la Ligue des Droits de l'Homme.
44:27Le maire Hérène a fait appel de
44:29cette décision et ne compte pas céder.
44:31Laurent Cellarié, Corentin Allonzo.
44:33La Ligue des Droits de l'Homme a remporté
44:35une bataille dans son bras de fer
44:37l'opposant à la ville de Bocquer.
44:39La justice a demandé à la mairie de retirer
44:41immédiatement sa crèche. Le tribunal
44:43administratif de Nîmes a expliqué
44:45sa décision sur son site internet.
44:47L'installation d'une crèche de la nativité
44:49dans le hall de l'hôtel de ville de Bocquer
44:51qui est un bâtiment public
44:53siège d'une collectivité publique
44:55ne peut être regardée comme conforme
44:57aux exigences attachées aux principes
44:59de laïcité et de neutralité
45:01des personnes publiques. Le tribunal
45:03enjoint également à la commune de Bocquer
45:05de procéder au retrait de la crèche des locaux
45:07de l'hôtel de ville dans un délai
45:09de 48 heures sous astreinte de 1000 euros
45:11par jour de retard. Dans un
45:13communiqué de presse, le maire
45:15Rassemblement National de Bocquer
45:17Nelson Chaudon prend acte de la décision
45:19mais refuse d'enlever sa crèche.
45:21Le maire de Bocquer constate
45:23qu'il lui est impossible de répondre
45:25à l'injonction du tribunal puisque
45:27l'exposition culturelle, artistique
45:29et festive ne présente pas encore
45:31de crèche au titre de la définition
45:33du Larousse. Une définition
45:35qu'il réfute puisque Jésus, Marie et
45:37Joseph n'arriveront dans la crèche que dans la nuit
45:39du 24 au 25 décembre.
45:41Cette décision du tribunal administratif
45:43de Nîmes est différente de celle du
45:45tribunal administratif de Montpellier
45:47qui a aujourd'hui rejeté les recours demandant
45:49le retrait des crèches des villes de Béziers
45:51et de Perpignan.
45:53Bon Muriel Acné, il faut qu'on dise un mot
45:55avec vous sur ce qu'est devenue la Ligue des Droits de l'Homme
45:57pour s'attaquer,
45:59pour avoir comme priorité
46:01le fait de faire retirer
46:03les crèches des halls des mairies,
46:05la Ligue des Droits de l'Homme.
46:07La Ligue des Droits de l'Homme, alors, ils en ont fait
46:09une spécialité, c'est vrai.
46:11Ils y voient, eux, une urgence.
46:13J'ai mis deux semaines avant de dire un mot sur Boislem-Sensal.
46:15On est complètement sur la même longueur d'onde.
46:17Maintenant, pour expliquer
46:19en fait aux téléspectateurs
46:21ce qui est en train de se passer, pourquoi est-ce que
46:23vous avez certains tribunaux administratifs
46:25qui disent on peut laisser la crèche
46:27et d'autres qui disent on ne peut pas laisser la crèche,
46:29il faut la retirer. Vous avez en fait une décision
46:31du Conseil d'État qui est intervenue à deux reprises
46:33dans deux décisions assez emblématiques,
46:35en 2016 et en 2022.
46:37Et là, vous avez un critère qui a été
46:39posé par le Conseil d'État. Quand on est
46:41dans quelque chose qui est festif,
46:43qui est culturel, qui est
46:45décorrélé, en fait, de tout caractère
46:47religieux, à ce moment-là,
46:49OK pour la crèche. Donc en clair, si vous
46:51mettez des moutons, des vaches
46:53et que vous ne mettez pas de personnages religieux,
46:55ça peut passer.
46:57Si jamais vous souhaitez mettre des personnages
46:59religieux, à ce moment-là, vous avez un autre critère.
47:01Mais là, pardon, je vous arrête, mais il n'y a pas de personnages religieux
47:03dans la crèche et on demande... Mais ils ne sont pas encore là.
47:05Non, ils ne sont pas encore là. Et on leur demande quand même
47:07de retirer la crèche. Non mais vous vous rendez
47:09compte le niveau de détail.
47:11Mais c'est quand même aberrant parce que
47:13une crèche, il y a un côté religieux,
47:15mais il y a aussi, en France, on ne peut pas nier l'aspect
47:17culturel de la crèche. C'est toute la
47:19différence, en fait, entre ces décisions.
47:21Vous avez le Conseil d'État qui a dit, on peut soit considérer
47:23que c'est un caractère
47:25artistique, festif ou culturel, ce qu'a très bien
47:27compris le maire qui l'a cité
47:29dans son tweet, ou alors
47:31une véritable expression religieuse. Et
47:33on va aussi poser comme condition l'endroit
47:35où se trouve la crèche. Si vous mettez la crèche
47:37dans le marché de Noël, devant la mairie,
47:39vous faites votre marché devant, et vous posez votre crèche
47:41à l'extérieur de la mairie, là,
47:43on est beaucoup plus cool. On est beaucoup plus...
47:45On passe. Et on accepte.
47:47Si en revanche, vous le mettez dans un bâtiment
47:49ouvert au public, comme
47:51dans une mairie, là, les critères sont
47:53beaucoup plus stricts. Et donc on voit, en fonction
47:55des juridictions, que
47:57les magistrats n'ont pas la même appréciation.
47:59Donc c'est comme ça qu'on arrive à avoir des décisions
48:01tantôt à Bézier, tantôt à Beaufort...
48:03C'est à l'appréciation du magistrat. C'est à l'appréciation des magistrats
48:05parce que le Conseil d'État fluctue un petit peu
48:07et que c'est la jurisprudence.
48:09Ça dérange qui une crèche dans un hall
48:11de mairie ? Alors on peut
48:13pas spécialement aimer les crèches, mais de là
48:15à se sentir agressé par une crèche, je ne sais pas...
48:17En fait, mettons-nous dans la tête...
48:19Muriel vient de décrire
48:21ce qu'il se passe,
48:23l'aspect juridique des choses.
48:25Mais mettez-vous dans la tête une seconde d'un militant
48:27de la Fédération de la Libre-Pensée.
48:29Ce sont des gens qui, aujourd'hui, font
48:31déménager les statues en Bretagne
48:33de Jean-Paul II. Et c'est une histoire
48:35qui avait fait beaucoup de bruit à l'époque.
48:37Ce sont des gens qui, en fait,
48:39sont heurtés. Et je suis d'accord avec vous,
48:41et Yoann, moi je me pose la même question aussi.
48:43Mais qu'est-ce qui
48:45leur pose problème ? Ils se réveillent le matin,
48:47ils voient des statues de Jean-Paul II,
48:49de la Sainte Vierge, de Jésus...
48:51Et en fait,
48:53ils sont mal à l'aise. Ça les met
48:55mal.
48:57Ça leur donne envie
48:59de se battre et
49:01de se lancer dans des croisades. Et en fait,
49:03je ne comprends pas la motivation.
49:05C'est l'atteinte au principe de neutralité.
49:07La neutralité, la séparation
49:09de l'Église et de l'État, c'est de ça dont on parle.
49:11Il y a des vraies motivations.
49:13La motivation, c'est ce qui, après,
49:15concrètement, moi je trouve que c'est l'identité
49:17de la France. Véritablement.
49:19C'est ce que j'allais vous dire.
49:21Le débat que je voulais lancer, est-ce qu'il n'y a pas
49:23derrière une volonté, en fait, de vouloir
49:25changer l'aspect de notre pays ?
49:27Oui, c'est clair
49:29qu'ils veulent se débarrasser des 1500
49:31ans d'histoire qui ont précédé la Révolution française.
49:33Il n'y a aucun doute sur ça.
49:35Je pense aussi qu'il y a,
49:37chez certaines personnes, parfois de bonne volonté,
49:39chez certains laïcars, etc., une volonté
49:41de ne pas placer l'État ou l'individu
49:43sous la coupe des religions. Mais très franchement,
49:45ce n'est pas la religion catholique qui menace
49:47aujourd'hui. Et désolé de vous dire que
49:49ce n'est pas l'emprise de la religion
49:51sur l'État qui pose problème, c'est l'emprise de la religion
49:53sur la société, qui est de plus en plus importante.
49:55Je pense qu'il y a une compréhension
49:57de la laïcité et de la loi de 1905
49:59qui ne correspond absolument plus à l'époque
50:01et qui, en plus, je vais vous dire, n'est pas très bien
50:03compris d'une jeune génération qui, précisément,
50:05est en recherche de cette sacralité,
50:07de cette autorité, de ces structures
50:09au-delà même des religions.
50:11Je pense que les Juifs
50:13ou les musulmans de ce pays ne sont pas outrés
50:15quand ils voient une crèche dans la rue.
50:17Je trouve que ça ne correspond plus à une époque.
50:19En fait, ils pensent que la France est née
50:21au moment de la Révolution française
50:23et en 1900. Ils oublient
50:2518 siècles d'histoire
50:27préalable et que si la France est ce qu'elle est
50:29aujourd'hui, c'est justement du fait de ces 18 siècles.
50:31Mais au-delà de ça, je pense qu'il faut s'intéresser
50:33aussi aux conséquences de tout ça.
50:35La première conséquence qui est très grave,
50:37c'est que, dans l'esprit de beaucoup de Français,
50:39ils vont penser
50:41que ces attaques de crèche
50:43sont le fait de nos concitoyens musulmans
50:45ou de concitoyens juifs ou d'autres concitoyens, etc.
50:47Ils vont dire en quoi ça les dérange, etc.
50:49Ils fragmentent la société française en faisant ça.
50:51Ils fragmentent la société française
50:53parce que mettez-vous à la place
50:55d'un Français qui voit ça et qui se dit
50:57ça y est, c'est partout, on veut nous empêcher d'avoir nos crèches
50:59maintenant, il y a une invasion, etc.
51:01Donc il y a déjà cet élément-là qui est un premier élément
51:03qui est quand même un élément extrêmement dérangeant.
51:05Et le deuxième, c'est qu'ils
51:07oublient juste une chose. On ne peut
51:09intégrer dans un pays que quand on est très
51:11fortement assis sur son socle de valeur
51:13et sur ses fondations. Les fondations
51:15de la France sont des fondations chrétiennes.
51:17C'est ce qui a bâti en fait ce
51:19pays et le renier en fait
51:21vouloir créer
51:23un espèce de nihilisme en lui et place
51:25de l'histoire, c'est laisser la porte ouverte
51:27à des idéologies mortifères.
51:29Il nous reste deux minutes, un mot avec vous
51:31Geoffroy Lejeune. Est-ce qu'on aura un nouveau
51:33gouvernement demain ? Vous avez
51:35vu Bruno Retailleau longuement au téléphone ce matin
51:37pour une interview que vous publiez demain
51:39dans le JDD. Est-ce que Bruno Retailleau
51:41va rester ministre de l'Intérieur ? A priori, oui.
51:43Alors, il a
51:45envie. Il a envie.
51:47Il explique pourquoi il a envie de rester au gouvernement.
51:49Il explique pourquoi c'est une bonne idée pour lui, pour la droite
51:51de rester au gouvernement.
51:53Il justifie ça.
51:55Je ne sais pas s'ils sont d'accord ou pas, mais en tout cas
51:57voilà comment il présente les choses.
51:59Est-ce qu'on aura un gouvernement demain ?
52:01Je pense qu'il ne le sait pas
52:03et en tout cas, Yoann, moi j'en suis sûr, je ne le sais pas.
52:05J'ai aucune idée de...
52:07Vous savez...
52:09Et est-ce que vous savez si Laurent Wauquiez, par exemple,
52:11va entrer au gouvernement ? Alors, pour le coup, ça n'a rien
52:13à voir avec Bruno Retailleau, mais j'avoue que
52:15j'ai quelques infos et il paraît
52:17que vous devez les avoir aussi, mais
52:19que Laurent Wauquiez voudrait
52:21un Bercy gigantesque,
52:23un ministère de l'économie gigantesque
52:25avec le budget, parce que le budget a été
52:27séparé du ministère de l'économie.
52:29Voilà.
52:31Et il voudrait récupérer tout ça et donc
52:33pour le coup, la politique,
52:35vous connaissez mieux que moi, mais la politique est compliquée.
52:37Parfois, ça ne se passe pas comme prévu,
52:39mais Laurent Wauquiez
52:41aimerait bien avoir la réponse
52:43peut-être demain
52:45ou lundi.
52:47Ce que je suis sûr, c'est que Bruno Retailleau,
52:49et ça, c'est une partie intéressante de l'interview,
52:51mais il a envie de rester
52:53au gouvernement. Il pense que c'est important
52:55de rester aujourd'hui utile
52:57et d'agir.
52:59Il nous reste 30 secondes, le temps
53:01de vous dire que Maïté,
53:03l'ex-animatrice de télévision, est
53:05décédée aujourd'hui.
53:07Elle était connue pour son émission
53:09« La cuisine des mousquetaires » qu'elle a animée
53:11de 1983 à
53:131997.
53:15Elle est décédée dans
53:17l'EPAD dans lequel elle résidait
53:19dans le Gers depuis plusieurs
53:21années maintenant.
53:23J'imagine que vous avez tous autour
53:25de cette table notamment des souvenirs
53:27de Maïté à la télévision.
53:29Elle parle à tout le monde, tout le monde s'en souvient.
53:31Elle est plus jeune, bien sûr, mais c'est vrai
53:33qu'elle était presque de la famille
53:35Maïté.
53:37J'ai vu des séquences en replay,
53:39très drôles, très rigolos.
53:41Elle avait 86 ans.
53:43Voilà ce qu'on pouvait dire ce soir.
53:45Repensez à Maïté
53:47et à ses années dans les années
53:4980-90 qui étaient peut-être
53:51des années un peu plus agréables.
53:53Il y avait un peu plus d'insouciance,
53:55plus de légèreté qu'aujourd'hui.
53:57Peut-être, certainement.
53:59Merci à tous les quatre d'avoir été
54:01avec nous dans l'heure des pros.
54:03Merci à vous de nous avoir suivis.
54:05On se retrouve demain matin, 9h pour
54:07l'heure des pros. Bien sûr, à demain.

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