Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:0020h05 sur CNews, on est avec Kevin Bossuet, Jean-Sébastien Ferjou, Sarah Salman, Patrick Roger, Chloé Morin, bonsoir à tous les cinq, merci d'être avec nous.
00:10On attend d'un instant à l'autre l'heure du verdict au procès de l'assassinat de Samuel Paty après sept semaines d'audience.
00:18On ira évidemment sur le terrain rejoindre nos équipes présentes à la cour d'assises spéciale pour vous donner les premières informations.
00:27Ça doit tomber entre 20h et 20h30 et évidemment on reviendra en longueur sur ces décisions de justice.
00:34Et la grande question c'est de savoir si cette cour va suivre des réquisitoires qui, aux yeux de la partie civile, étaient plutôt cléments, plus que cléments d'ailleurs.
00:47Et notamment on avait pu entendre la semaine dernière la colère de Michael Paty, la sœur de Samuel Paty, qui depuis le 16 octobre 2020 se bat pour que justice soit rendue pour Samuel Paty.
01:00Avant d'aller sur cette affaire judiciaire, je voudrais qu'on revienne sur l'actualité politique, à savoir Emmanuel Macron qui a quitté Mayotte ce matin,
01:09après avoir passé 48 heures sur place, et depuis hier un échange avec des maorais est longuement commenté.
01:16Une phrase qui a choqué nombre de Français, une phrase qui ne passe pas.
01:21Et c'est vrai que depuis sept ans Emmanuel Macron a l'habitude de ces petites phrases.
01:26Il a dit « si c'était pas la France vous seriez dix mille fois plus dans la merde ».
01:30Je vous propose de regarder la séquence.
01:32Et il a tenté de se justifier cet après-midi.
01:35Je ne suis pas sûr que sa justification permette d'y voir un peu plus clair.
01:38D'abord la séquence.
02:09Et réponse il y a quelques heures d'Emmanuel Macron, où il dit avoir répondu aux gens du RN qui insultaient la France.
02:18Et il parle de lui à la troisième personne. Écoutez.
02:22Je suis allé au contact des maorais, vous l'avez vu tout au long de ce déplacement, sans filtre.
02:26Je n'ai pas voulu faire un déplacement Potemkin, je n'ai pas voulu être caché.
02:29Bon, hier soir, on va être clair, des responsables du Rassemblement national, ils étaient à mes côtés en réunion,
02:36ils ne s'occupent que de leur famille et de leurs intérêts propres, quant à eux.
02:38Je vous rassure, ils n'ont rien demandé pour la population.
02:40Mais on jugeait bon d'organiser un rassemblement militant.
02:43Donc j'avais des gens du RN qui étaient face à moi et qui insultaient la France en même temps.
02:48Qui disaient qu'on ne fait rien, etc.
02:50Et j'ai dit la vérité, la vérité, je crois, de ce que pensent toutes les maoraises, tous les maorais,
02:55mais l'ensemble des Françaises et Français, c'est la France.
02:58Vous avez fait le choix de la France.
03:00C'est la France, donc il ne faut pas se diviser, il ne faut pas insulter la France.
03:04Mais je dis, parce que c'est la France, c'est différent de partout dans la région.
03:08Moi, parce que c'est la France, je suis parmi vous.
03:10Je suis parmi vous comme si c'était la Lozère ou la Corrèze.
03:12C'est-à-dire, quelques jours après un drame, le Président est là.
03:15Parce que c'est la France.
03:17Parce que c'est la France, il y a ce soutien et cet engagement sans relâche.
03:22Et vous pouvez compter sur moi aujourd'hui comme demain.
03:24Mais parce que c'est la France, quand on insulte, le Président, il se fâche.
03:27Et il dit, regardez aussi comment ça se passe ailleurs.
03:30Et ne l'oubliez pas.
03:33Et on voit la réaction de Marine Le Pen qui lui a répondu sur le réseau social X.
03:40Je n'ai jamais vu un argument aussi bas en des circonstances aussi graves.
03:45La colère et le désespoir des habitants.
03:47C'est donc de la faute du RN ou une cabale ourdie contre lui.
03:52Être à ce point incapable d'abord de ressentir de l'empathie
03:55et ensuite de se hisser à la hauteur des événements est stupéfiant.
03:59Tour de table, est-ce que cette déclaration vous a choqué ?
04:03Patrick Roger, on commence par le directeur du Sud Radio.
04:07Elle est choquante dans la façon de la prononcer.
04:10Quand on voit toute la séquence, on comprend mieux un petit peu.
04:13Quand on voit l'ensemble de la vidéo où il est là en train de répondre.
04:17Mais il se met un peu dans la nasse lui-même, le Président de la République.
04:21En retroussant les manches, en allant voir ces gens qui sont dans une situation extrêmement difficile.
04:27Et quelles que soient les circonstances auparavant,
04:31c'est-à-dire les gens qui sont venus sur l'île illégalement,
04:34qui ont installé, c'est ce qu'il veut dire.
04:36Bien sûr, vous êtes là, on est venu vous aider.
04:38Il n'a pas à dire ça.
04:39Est-ce que vous avez l'impression qu'ils sont aidés les Mahorais depuis 7 ans ?
04:41Ils sont là.
04:42Attendez.
04:43Ça fait des années que vous avez des députés, des élus locaux,
04:46des responsables sur place qui disent on vit un enfer sur terre.
04:50Il y a une catastrophe naturelle qui est conséquence de cette catastrophe.
04:55Aujourd'hui, on n'est même pas capable de mettre un bilan humain sur ce qui s'est passé.
04:58Bien sûr, bien sûr.
04:59Et vous allez sur le terrain politique en disant j'étais face à des gens du RN.
05:03C'est en ça que je dis que je suis choqué par cette déclaration.
05:07Parce qu'évidemment, il n'avait pas à dire ça.
05:09Après, évidemment, la France est là quand même aussi depuis des années.
05:14Et elle accueille cette immigration.
05:18Pardonnez-moi, elle ne l'accueille pas.
05:20Là, c'est une erreur.
05:22Cette submersion migratoire est plus subie qu'autre chose.
05:25Bien sûr, bien sûr.
05:26Il y a une incapacité à régler cette situation depuis des années.
05:29Ça, c'est la question politique.
05:30Mais là, on en vient à une phrase, encore une, d'Emmanuel Macron
05:34qui va heurter beaucoup de Français, qui soient d'ailleurs de droite comme de gauche.
05:38Je vois la réaction d'Olivier Faure.
05:39Un président ne peut pas dire ça.
05:41Dans quel autre territoire français le président sermonnerait nos concitoyens
05:45en leur demandant de bien vouloir arrêter de se plaindre de leur tragédie
05:48puisqu'ils ont déjà la chance d'être français ?
05:51Non mais on retrouve un Emmanuel Macron qui est en fin de course en fait.
05:55C'est de l'arrogance.
05:56C'est du mépris.
05:58Oui, c'est ça la France.
05:59À Mayotte, 60% des enfants ne sont pas scolarisés.
06:04Une partie des enfants n'a cours que le matin ou l'après-midi.
06:07Parfois, dans certaines salles de classe,
06:09on est obligé de se répartir la salle en fonction des classes
06:12et de séparer les classes par un rideau.
06:14L'insécurité, des bus caillassés,
06:16des gens qui ne peuvent plus sortir avec une montre parce qu'ils ont la peur au ventre.
06:19C'est ça la France.
06:20La vérité, c'est qu'on a traité Mayotte, finalement,
06:23comme c'est le Bangladesh en fait.
06:25Et ça, c'est la France.
06:26Moi, j'ai honte d'être français en voyant cela.
06:28Et quand je vois M. Macron qui regarde le peuple de manière hautaine,
06:32moi, ça m'indispose beaucoup.
06:34Et j'aimerais aussi relier ça à ce qu'a fait M. Bayrou quand même.
06:38Quand il a dit « Pau, c'est la France », ça veut dire quoi ?
06:40Que Mayotte, ce n'est pas la France ?
06:41Moi, j'ai l'impression qu'il y a une forme de mépris encore post-colonial
06:45vis-à-vis notamment des Mahorais qui sont nos compatriotes.
06:49En tout cas, moi, je le prends très mal.
06:51Et je ne me sens pas représenté par un Emmanuel Macron qui agit comme ça.
06:54Je me sens un peu honteux face à ça.
06:56J'ai l'impression que même dans ce déplacement,
06:59il y a eu aussi une volonté d'aller au milieu de la foule,
07:03de faire une sorte de grand débat un peu différent dans un contexte
07:07évidemment ultra tendu et dramatique.
07:10Mais est-ce que ça marche cette fois-ci, Jean-Sébastien ?
07:13Est-ce que vous avez la sensation que ce qu'a dit Emmanuel Macron était bienvenu ?
07:17Je crois que c'est la principale limite d'Emmanuel Macron.
07:20C'est de penser que sa parole est performative de manière générale.
07:22À partir du moment où il parle, il considère que ça vaut action.
07:25Non, ça ne vaut pas action malheureusement.
07:28Et là, en l'occurrence, on voit bien que les Mahorais ont accumulé une colère
07:32pas seulement sur ce qui s'est passé sur les derniers jours,
07:34mais ça a été évoqué sur ce qui s'est passé sur toutes les années précédentes.
07:37Et ce que je trouve assez étonnant, c'est qu'en étant obligé d'insister sur le fait
07:40mais c'est la France parce que c'est la France précisément.
07:43Enfin, tout ce qu'il suggère que c'est l'inverse en réalité.
07:47Et c'est bien ça que je pense les Mahorais ont mal vécu
07:51et comme les autres Français d'ailleurs.
07:53Après, il y a deux problèmes en un.
07:55Il y a ce problème-là qui démontre une vision, je ne sais pas comment la qualifier,
07:59mais enfin bref, précisément, en creux, on sent qu'il considère
08:02que ce n'est pas tout à fait la même chose qu'ailleurs en France.
08:05Et par ailleurs, il y a le style personnel d'Emmanuel Macron qui est en cause
08:09et où en plus il confond sa personne avec la France.
08:11Il n'a pas l'air de bien faire la distinction entre des reproches qui lui sont adressés
08:15à lui en tant que personne et des reproches qui sont adressés
08:18à la responsabilité politique du pays.
08:21La justification, c'est toujours ça qui est intéressant, il aurait très bien pu dire.
08:25C'était un contexte évidemment après 48 heures de déplacement
08:29où les esprits se sont échauffés, il n'y avait pas que des Mahorais
08:34qui étaient en souffrance, c'était également des Mahorais en souffrance
08:37mais aussi peut-être militants, mais dans ce contexte, il ne faut pas dire cela.
08:42Plutôt que de dire ça, il va sur le terrain du « j'avais des gens du Rassemblement national »
08:48qui était en face de moi et qui a insulté la France en même temps, Chloé Morin.
08:52Le problème, c'est de l'avoir dit, mais c'était peut-être une réalité.
08:56Moi, ce qui me fascine, en fait, c'est qu'on arrive à un point
08:59où si vous voulez, quoi qu'Emmanuel Macron fasse, on lui reproche.
09:03Par exemple, on a reproché beaucoup à François Bayrou de ne pas être allé à Mayotte.
09:08Lui, il va, mais on dit que c'est une opération de communication.
09:12Mais il y est allé. On lui reproche tantôt d'être hautain
09:18et puis ensuite, il y a une autre vidéo virale qui a circulé
09:21où il fait un câlin à une dame. Là, c'est « quand même, il en fait trop dans l'empathie », etc.
09:27J'ai l'impression que quoi que l'on fasse, on ne voit plus dans Emmanuel Macron
09:32que ce qu'il nous insupporte. Et si vous voulez, le mouvement est assez fascinant.
09:38C'est-à-dire, quand il a été élu pendant la première année,
09:42tout le monde ne voyait que les aspects positifs.
09:46Les têtes grasses.
09:47Oui, c'est-à-dire que vous soyez de gauche, de droite.
09:50Vous ne reteniez d'Emmanuel Macron que les propos qui allaient dans le sens de ce que vous croyez.
09:57Aujourd'hui, c'est tout l'inverse.
09:59Vous ne retenez que ce qui ne va pas, ce qui est irritant, ce qui est mal dit.
10:08Là, ce n'est pas irritant, c'est-à-dire que c'est insultant quand vous dites…
10:12Si ce n'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
10:17Alors qu'on n'est même pas capables aujourd'hui, et c'est normal puisque c'est une catastrophe historique,
10:23on n'est même pas capables de recenser le nombre de personnes qui sont décédées le week-end dernier.
10:28Donc il faut peut-être un peu d'humilité, un peu de distance,
10:32faire très attention aux mots qu'on voit employés avec des gens qui souffrent depuis des années.
10:38C'est ça que je veux vous dire.
10:39S'il avait dit « la France est en dessous de tout »,
10:42« la France n'a pas réussi à vous apporter son aide »,
10:46il aurait eu un procès en autoflagellation, en « la France s'excuse en permanence ».
10:51Il n'est pas obligé de prendre la parole comme ça, Chloé Meurin.
10:55Pendant le Covid, par exemple, qui s'en est sorti ?
11:01Il y a un responsable politique dans la Macronie qui a perdu moins de plumes que les autres.
11:07Il s'appelle Édouard Philippe parce qu'à un moment donné, il avait dit « je ne sais pas ».
11:12Vous pouvez avoir un président de la République qui va au plus près des maorais,
11:16qui les écoute et qui ne dit pas grand-chose avant d'avoir quelques certitudes sur le bilan.
11:23De venir expliquer que sans la France, on serait dix mille fois plus dans la merde du côté de Mayotte,
11:28je reprends encore une fois l'expression du président de la République,
11:31ce n'est pas n'importe qui, ça peut être heurtant.
11:34L'expliquer en disant que si j'ai dit ça, c'est parce que vous aviez des gens du RN qui insultaient la France,
11:41alors que du côté de Mayotte, je crois que ça vote quand même pas mal du côté du RN,
11:45c'est peut-être pour certains encore plus insultant.
11:49Il y a un côté extrêmement infantilisant.
11:50Il aurait pu dire exactement la même chose en faisant preuve d'humanité.
11:53Ce qu'on lui reproche finalement, ce n'est pas le fond, c'est la forme surtout, c'est la manière de le dire.
11:57Et là aussi, par rapport à la justification, quand il dit « le président se fâche ».
12:01Non mais attendez, on n'est pas dans une cour d'école, il est président de la République, il parle de lui.
12:04On dirait qu'il est devant un collège et qu'il dit « attendez, ne faites pas ça, le professeur va se fâcher ».
12:08Ben non, il devrait faire preuve d'humanité, garder le fond.
12:11Effectivement, il peut le garder, mais sur la forme, il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas leur famille, etc.
12:16Il faut quand même mettre le bilan humain avant le bilan politique dans ces circonstances, tout simplement.
12:21Il ne sait pas prendre de distance, Emmanuel Macron.
12:23C'est ce qu'il fait en permanence lors du grand débat, bien sûr, c'était la même chose.
12:30Lors du Covid, c'était la même chose.
12:32Lors de la crise des agriculteurs, c'est la même chose.
12:34C'est-à-dire qu'il veut retrousser les manches et parler comme le public qui est devant lui.
12:39Et il ne sait pas prendre la distance, c'est son gros problème depuis le début.
12:45Et là, il dit oui, comme certains Français qui disent « si il n'y avait pas la France, Mayotte aujourd'hui, qu'est-ce que ça deviendrait ? ».
12:52Sauf qu'évidemment, il doit s'inclure dedans, puisqu'il est quand même aux responsabilités depuis 7 ans.
12:58Son grand problème, c'est quand même le plus souvent de ne pas supporter quand il ne parvient pas à convaincre ses interlocuteurs,
13:04parce que c'est un peu toujours la même typologie.
13:06C'est en ça que je disais que je distingue le fond du sujet.
13:09Et n'oublions pas la tragédie atroce que vit Mayotte.
13:11Parce que finalement, c'est un épiphénomène pour ce que sont en train de vivre les Malourais.
13:15C'est une phrase qu'il a prononcée et c'est pour ça qu'on la traite.
13:25On traitera dans un instant l'article du Monde avec des propos rapportés.
13:29On ne sait même pas s'ils ont été prononcés.
13:31L'Élysée a démenti.
13:33C'est pour ça qu'il n'y a pas tout qui est insupportable, comme vous le disiez, Chloé Morin.
13:39Il faut arriver à séparer le bon grain de l'ivraie.
13:43Je distingue le fond du propos du fait que, comme l'expliquait Chloé Morin, il est démonétisé en quelque sorte.
13:47Maintenant, quoi qu'il dise ou fasse, les Français ne l'écoutent plus.
13:52Après, il se trouve que dans les choses qu'il peut dire ou faire, il y en a qui peuvent continuer à être convaincantes
13:57ou qui ne le sont pas moins dans l'absolu que quand il les disait il y a 7 ans.
14:00Il y en a d'autres, et c'est là où je pense qu'il a ce travers-là.
14:03Il ne supporte pas quand il ne convainc pas les gens.
14:05Le problème, c'est que quand vous êtes aux responsabilités depuis 7 ans,
14:08vous n'êtes plus dans la séduction de vos interlocuteurs.
14:11Vous devez être jugé sur un bilan.
14:13Emmanuel Macron a de la peine à accepter d'être jugé sur son bilan.
14:16Et là, en l'occurrence, c'est quand même un peu un bilan dont il s'agit.
14:19Ce que je vous propose, parce que je vous le disais, je suis attentivement la décision de justice
14:25après cette semaine du procès Samuel Paty.
14:28Dans un instant, on sera avec Tanguy Hamon, notre journaliste sur place.
14:33Ce que je peux vous dire, c'est que les 8 accusés ont été déclarés coupables.
14:38Que les principaux accusés, Brahim Chnina, 10 ans, étaient requis.
14:43Ce sera finalement 13 ans de réclusion criminelle.
14:45Pas d'infraction, d'interdiction du territoire français à l'issue.
14:48Et condamné pour association de malfaiteurs terroristes.
14:52Abdelhakim Sefrioui, 12 ans lui étaient requis.
14:5715 ans de réclusion criminelle, association de malfaiteurs terroristes.
15:00Priscilla Mangel, 18 mois avec sursis.
15:033 ans de prison avec sursis probatoires, provocation à des actes de terrorisme.
15:08Quand je lis les réquisitoires, du moins pour le père de cette petite fille qui avait menti.
15:14Et pour Abdelhakim Sefrioui, qui était l'individu qui était sur les réseaux sociaux.
15:20Avait attaqué violemment Samuel Paty.
15:24Les peines sont plus lourdes que les réquisitions.
15:29Je me tourne vers vous.
15:30Les peines sont plus lourdes que les réquisitions.
15:32Sachant que les réquisitions étaient quand même assez clémentes.
15:35Ce qui est surprenant, et c'est mon confrère Francis Spiner qui l'a dit.
15:38C'est qu'il n'y a pas eu de prononcées d'interdiction du territoire français.
15:41C'est quelque chose qui moi me surprend quand même.
15:44Je ne sais pas si vous avez le délire.
15:46A priori, ils ne les ont pas prononcées.
15:49Concernant les peines, c'était l'association de malfaiteurs terroristes
15:52qui a été discutée par Maître Berton, avocat de la Défense.
15:55Il faudrait voir s'ils ont retenu cela.
15:58Je pense que oui.
15:59A priori, l'infraction était caractérisée.
16:0113 et 14 ans de réclusion criminelle pour les auteurs de la campagne de haine.
16:09Ce sont des propos qui ont été tenus dans cette salle de la cour d'assises.
16:16Cour criminelle.
16:18Contre Samuel Paty.
16:20Parce que le procès Paty, c'est aussi ça.
16:22C'est le procès de la haine en ligne.
16:24De ce qui peut se passer dans cet islamisme d'atmosphère, Jean-Sébastien.
16:27Bien sûr.
16:28Il y a évidemment la responsabilité première qui est celle de celui qui tue Samuel Paty.
16:33Tout cela n'intervient que parce que précisément, les autres existent.
16:36Les autres créent la situation qui amène à la mort de Samuel Paty.
16:40Je suis d'accord avec ce que disait Sarah à l'instant.
16:43Il faut vérifier s'il y a ou pas les mesures d'éloignement du territoire national.
16:46Parce que c'était très étrange que dans les réquisitions, elles ne soient pas demandées.
16:53Voir aussi si la fameuse influenceuse, parce que si elle n'avait pas existé,
16:57jamais l'information ne serait parvenue jusqu'aux toits de Samuel Paty.
17:00Je n'ai pas bien compris dans ce que vous disiez si elle avait effectivement une peine de prison
17:04uniquement avec sursis ou une peine de prison ferme.
17:07Maintenant, les peines sont un peu plus lourdes que les réquisitoires.
17:10Mais c'est vrai que les réquisitoires étaient très étonnants.
17:12Trois ans de prison avec sursis probatoires.
17:14Qu'est-ce que ça veut dire ?
17:25Ça veut dire que cette femme va dormir en prison ce soir ? Oui ou non ?
17:27Non, a priori non.
17:29Après, il faudrait voir s'il y a un mandat de dépôt ou pas.
17:32On posera évidemment toutes ces questions-là à notre journaliste Tanguy Hamon
17:37qui va nous rejoindre dans quelques instants.
17:39Mais c'est vrai que c'est un procès ô combien important.
17:43Parce que c'était sept semaines de procès.
17:47On est quatre ans après le drame.
17:49Huit protagonistes.
17:51C'est tout l'enjeu de l'association de malfaiteurs terroristes
17:53qui est assez difficile à caractériser puisqu'il faut prouver l'intention terroriste.
17:57La Défense disait qu'il n'y avait pas d'intention terroriste.
17:59Alors qu'au contraire, je pense que sur ce point-là,
18:02heureusement, la Cour a été assez lucide.
18:04Et il y avait le rejet de la notion d'engrenage aussi
18:08qui était extrêmement important parce qu'on avait l'impression
18:11que c'était plutôt de l'engrenage.
18:13Et eux avaient rejeté dans le réquisitoire cette notion d'engrenage.
18:16Or, quand on regarde les faits,
18:18et c'est probablement ce qu'on dit les magistrats professionnels,
18:21ce sont des magistrats professionnels, je pense que c'est important de le rappeler.
18:24Alors vous avez totalement raison.
18:25Oui, les magistrats professionnels,
18:27qui n'ont pas la même sensibilité aussi par rapport à un grand public
18:31qui pourrait être là dans un jury, bien sûr, en fait classique.
18:34Et eux ont peut-être compris justement aussi
18:37cette notion qui est quand même très importante.
18:39Parce que derrière, il y a quoi ?
18:41Il y a, c'était le procès aussi, de la fat loi numérique.
18:45Bien sûr.
18:46Et il a valeur d'exemple pour ça.
18:48Il a valeur d'exemple également pour l'arrêt des menaces
18:51et des violences contre les enseignants, contre les profs
18:53qui aujourd'hui ont peur.
18:55Nous avons un enseignant en face de nous,
18:57il pourra nous le dire évidemment, probablement.
18:59Voilà, il y a tout ça en fait derrière.
19:01Et puis il y a le procès, alors ce sera différent,
19:04puisqu'il y aura cette fois-ci le terroriste avec le procès Dominique Bernard.
19:09Mais c'est vrai que c'était une répétition avant cet autre procès qui va arriver.
19:15Pardonnez-moi, juste, elle a aussi attaqué l'État et c'est toujours en cours.
19:18Vous vous souvenez, Michael Paty avait dit qu'ils avaient attaqué l'État
19:20par rapport aux défaillances qu'il y avait eues
19:22et ce procès-là est toujours en cours actuellement.
19:24Alors là, il faut se tourner, on a eu les précisions de l'avocate,
19:27il faut se tourner vers le professeur.
19:28Et c'est pourquoi aussi vous êtes là ce soir, Kevin Bossuet,
19:30c'est un procès ô combien important,
19:32parce qu'aujourd'hui un professeur se sent parfois en danger,
19:38bien trop souvent même aujourd'hui.
19:41Bien sûr, le corps enseignant attend beaucoup de ce procès.
19:44Et certes, les peines sont un peu plus lourdes que prévues, entre guillemets,
19:50mais ça reste quand même très faible.
19:52On parle de professeurs d'histoire-géographie qui a été décapité,
19:57je crois qu'il faut le rappeler.
19:59Et moi, j'ai beaucoup suivi ce procès, il y a quelque chose qui m'a marqué.
20:03Je n'ai pas vu une once d'excuses de la part de ceux qui étaient devant la barre.
20:09Même pire, vous avez M. Sifréoui qui a dit la chose suivante,
20:13si M. Paty s'était excusé, sans doute que tout cela ne serait jamais arrivé.
20:19Je trouve ça extrêmement grave.
20:21Et autre chose que j'aimerais dire aussi, parce qu'il y a des absents dans ce procès,
20:25il y a des gens qui ont contribué à lâcher en pâture M. Paty,
20:29à en faire une cible en le qualifiant d'islamophobe,
20:33en disant que finalement il s'en prenait aux musulmans.
20:36Et vous avez aussi des collègues de ce professeur,
20:39certains je me souviens d'un propos où ce collègue a dit
20:43« mon éthique m'empêche de soutenir Samuel Paty ».
20:47Donc il y a aussi une responsabilité qui est collective,
20:50et peut-être une éducation nationale qui n'a pas agi comme il aurait fallu finalement agir.
20:56Donc c'est quelque chose de symbolique,
20:58et les professeurs vont retirer beaucoup de ce procès,
21:02parce qu'on en attend beaucoup, et si on estime en effet
21:06que les peines ne sont pas à la hauteur de la gravité des faits,
21:10c'est encore une fois un sentiment d'abandon vis-à-vis de la justice,
21:14un sentiment d'incompréhension,
21:16et finalement le fait de se dire que les professeurs dans ce pays
21:20ne comptent peut-être pas beaucoup pour certains,
21:23et surtout dans notre pratique quotidienne,
21:25on va se dire finalement qu'on risque la mort,
21:28on risque, on est sans arrêt insulté, on est frappé,
21:33et quand la justice intervient pour punir les coupables,
21:37finalement ce sont des peines qui sont dérisoires.
21:39Et dernière chose que j'aimerais avoir une pensée aussi
21:41pour le proviseur du lycée Maurice Ravel.
21:43Vous en souvenez où la peine était parfaitement dérisoire
21:46de la part...
21:48100 euros d'amende.
21:49Oui, 100 euros d'amende et un stage de citoyenneté
21:52pour l'individu qui l'avait insulté.
21:54Plus que ça, c'était plus qu'une insulte,
21:56puisqu'il a dit il faut brûler vif ce chien.
22:00C'était une menace.
22:01Le terrain, tout de suite, on va rejoindre évidemment
22:04notre journaliste Tanguy Hamon.
22:06Cher Tanguy, vous avez suivi cette décision de justice.
22:11La grande question, c'est de savoir
22:13si ces peines sont plus lourdes que les réquisitions
22:18la semaine précédente, réquisitions polémiques.
22:20On avait entendu les partis civils,
22:22on avait entendu Michael Paty
22:24qui jugeait ces réquisitions bien trop clémentes.
22:30Oui, effectivement, la Cour d'assises spéciales de Paris
22:33a condamné les accusés à des peines plus lourdes
22:36que ce qu'avaient requis les avocats généraux.
22:39Naïm Boudaoud, l'un des amis du terroriste
22:41qui l'avait amené en voiture devant le collège
22:44de Conflans-Saint-Honorin, a écopé
22:46de 16 ans de réclusion criminelle.
22:4814 ans avaient été requis à son encontre.
22:50Azim Espik Karanoff, un autre ami du terroriste
22:53qui avait acheté des armes avec lui
22:55la veille de l'assassinat de Samuel Paty,
22:57a lui aussi écopé de 16 ans de réclusion criminelle.
23:01Concernant Brahim Chnina, le père de la collégienne
23:04qui avait menti à propos du cours de Samuel Paty,
23:08ce père qui avait diffusé la première vidéo
23:10qui avait mis le feu aux poudres dans cette affaire,
23:13il a écopé de 13 ans de réclusion criminelle.
23:1610 ans avaient été requis à son encontre.
23:18Enfin, contre Abdelhakim Sefrioui,
23:20cet agitateur militant islamiste,
23:24il a écopé de 15 ans de réclusion criminelle.
23:2712 ans avaient été requis à son encontre.
23:30C'est intéressant, ça veut dire que finalement
23:33cette Cour d'assises spéciales,
23:35cette Cour criminelle,
23:37n'a pas finalement suivi les réquisitions.
23:43C'était là aussi très étonnant
23:45de voir quels étaient les enjeux,
23:48en tous les cas l'activité, si je puis dire,
23:51de ces personnes qui ont été condamnées.
23:54L'ami qui a transporté le terroriste.
23:58Est-ce que vous pouvez nous dire
24:00ce qui s'est passé au moment du prononcé des peines
24:02dans cette Cour ?
24:05Il y a eu beaucoup de cris, beaucoup de pleurs.
24:09Une personne a même applaudi ironiquement
24:12lors du prononcé des peines.
24:14Les pleurs venaient essentiellement
24:16de la famille et des proches de Naïm Boudaoud,
24:18ce jeune homme qui, comme je vous l'ai dit,
24:20avait déposé le terroriste devant le collège
24:23conflant Saint-Honorier.
24:25On a entendu aussi la famille de Brahim Chinina,
24:27le père de la collégienne,
24:29qui criait et qui invectivait presque
24:31le président de la Cour d'Assise.
24:34Les gendarmes ont dû intervenir,
24:36ont dû demander aussi à des individus du public
24:38d'arrêter de commenter les peines
24:41et d'arrêter de défendre les proches
24:47des familles des condamnés.
24:49Est-ce que vous avez pu voir également
24:52la famille et les proches de Samuel Paty ?
24:56Je pense par exemple à la soeur de Samuel Paty,
25:00Michael Paty. Quelle a été sa réaction ?
25:04On les a sentis touchés.
25:07Il semble pour une fois qu'ils ont été entendus
25:10et que justice semble avoir été rendue.
25:13Les deux soeurs de Samuel Paty
25:16ainsi que les parents devraient sortir dans quelques instants.
25:19On va évidemment essayer d'avoir leur réaction
25:22le plus rapidement possible.
25:24Mais pour les proches de la famille Paty
25:27qui se plaignaient notamment du réquisitoire
25:29qui paraissait trop faible,
25:31ces peines beaucoup plus fortes
25:33semblent être un message envers elles.
25:35On va écouter les premières réactions.
25:37Je me permets de vous couper Tanguy Hamon
25:39parce que les premières réactions des avocats
25:41sont en train d'arriver.
25:43Je voyais une première avocate prendre la parole.
25:48Est-ce qu'on peut me dire ?
25:50Je crois que c'était Virginie Leroy
25:52mais peut-être que je me trompe.
25:54L'avocate des parents de Gaëlle Paty.
25:56On l'entendra peut-être après.
25:59Cette ambiance, cette atmosphère
26:01au sein du tribunal, dans la cour,
26:03qu'est-ce que l'avocate peut nous dire ?
26:05Ça peut arriver ?
26:06Ah oui, ça peut arriver.
26:07Vous avez toutes sortes de réactions.
26:08On l'a vu au procès Mazan
26:09où personne ne réagit.
26:10Et là on le voit dans une cour criminelle
26:12où vous avez des protagonistes
26:13qui ont une attitude tout à fait irrespectueuse.
26:15Mais il y a d'autres procès,
26:17on l'avait vu pour un imam il n'y a pas très longtemps
26:20où une personne qui avait appelé Alinti Fadda
26:22en avait vu des réactions absolument inappropriées
26:24en sortant de l'audience.
26:25On a toutes sortes de réactions.
26:26Là, ils contestent le prononcé de la peine.
26:29Précision qu'ils peuvent aussi interjeter appel.
26:31Je ne sais pas si Tanguy Hamon est toujours avec nous.
26:34Ce qui pouvait nous intéresser,
26:36c'est de savoir si les accusés
26:39avaient exprimé des regrets ces dernières semaines.
26:46Aucun regret n'avait été exprimé
26:48à l'exception d'un seul des accusés.
26:51Celui d'ailleurs qui a occupé
26:53d'une peine conforme aux réquisitions du parquet,
26:55Ismail Gamaev, qui a écopé de 50 prisons
26:58dont 30 mois avec sursis.
26:59C'est le seul individu, le seul des accusés
27:02qui avait présenté ses excuses
27:04et qui avait reconnu que ces faits
27:06avaient mené à l'assassinat de Samuel Paty.
27:09Ce que je peux vous dire par contre,
27:10c'est qu'à l'énoncé du verdict,
27:12certains des accusés,
27:14notamment Adela Kimsefrioui,
27:16a dénoncé une décision politique
27:18de la cour d'assises spéciale de Paris.
27:22Un autre des accusés, Azim Espirkianov,
27:25qui je le rappelle a écopé de 16 ans
27:27de réclusion criminelle,
27:29a tout simplement jeté son micro sur le côté
27:32pour ne pas réagir.
27:34Merci Tanguy Hamon.
27:36Évidemment, vous nous faites signe
27:37si vous avez de nouvelles informations.
27:39Patrick Roger, allez-y.
27:40Sur ce que vient de dire Tanguy Hamon,
27:42en fait, à l'instant,
27:43c'est intéressant en disant
27:44que c'est un procès aussi
27:45et c'est une décision politique.
27:47Oui, parce que derrière,
27:48c'était aussi l'islamisme politique
27:50qui est jugé, qui entre dans les écoles
27:52et qui se mêle à une forme de délinquance.
27:54Patrick Roger, Sarah Salman,
27:56permettez-moi de vous couper.
27:58Thibaud de Montbrial qui prend la parole.
28:00Je vous propose de l'écouter.
28:04Après huit semaines de débats,
28:07de débats âpres,
28:08de débats parfois tendus,
28:09de débats au cours desquels
28:11chacun a pu longuement s'exprimer,
28:13la cour d'assises spécialement composée,
28:15antiterroriste,
28:16a rendu une décision particulièrement importante
28:20malgré des réquisitions
28:22du parquet national antiterroriste
28:24qui avait abandonné la qualification de complicité
28:27pour les deux principaux accusés
28:29et qui avait proposé,
28:31pour les auteurs de la campagne
28:33contre Samuel Paty sur les réseaux sociaux,
28:35des peines qui nous paraissaient insuffisantes.
28:38La cour a décidé
28:40de maintenir la qualification initiale
28:42et de condamner les deux jeunes
28:44qui ont accompagné Hans Oroff
28:46au cours de son périple
28:47pour complicité,
28:48comme ils étaient initialement poursuivis.
28:51Et par ailleurs,
28:52et c'est presque encore plus important,
28:54la cour a prononcé des peines significatives
28:59pour les deux personnages
29:01qui ont cru pouvoir,
29:03au nom de l'islamisme,
29:04mener une campagne nationale médiatique
29:07sur les réseaux sociaux
29:09qui a désigné Samuel Paty à la vindicte.
29:12C'est désormais la vérité judiciaire
29:16et c'est une vérité judiciaire qui est importante.
29:19Il y aura probablement un appel,
29:20mais d'ores et déjà,
29:21le message qui est transmis
29:22par la cour d'assises antiterroristes de Paris,
29:24c'est que le mécanisme des islamistes
29:28qui consiste à se victimiser,
29:30à monter en épingle un incident
29:32et à désigner des gens
29:34qui se battent pour les valeurs de la République,
29:36pour la laïcité,
29:37qu'ils soient, comme Samuel Paty,
29:39enseignants ou d'autres,
29:41les islamistes qui se livrent à ces méthodes,
29:43se livrent à des actes de nature terroriste
29:45qui sont condamnés à hauteur de leur gravité
29:48par la cour d'assises
29:50et par les juridictions françaises.
29:52Je suis particulièrement heureux ce soir
29:55parce que le combat de Michael Paty
29:57a contribué à conduire à cette décision.
30:02Et je dois vous dire aujourd'hui,
30:04après plus de dix années de lutte acharnée judiciaire
30:07contre le terrorisme islamiste,
30:09après plus de dix procès
30:11contre les terroristes islamistes,
30:13que je suis soulagé mais heureux
30:15de voir que la cour d'assises antiterroriste de Paris
30:20a parfaitement compris
30:22et dans sa décision a restitué
30:24la pleine mesure des mécanismes délétères
30:26que les islamistes mettent en œuvre
30:28pour continuer leur travail de conquête en France.
30:31Ce soir, c'est la République qui a gagné.
30:33Je vous souhaite une bonne soirée.
30:35Extrêmement fort le Thibault de Montbrial.
30:38Ce soir, c'est la République qui a gagné
30:41face à ces islamistes
30:44qui voulaient mettre à mal justement la République.
30:48M. Spiner, l'avocat Spiner qui prend la parole, on l'écoute.
30:51Je constate que la cour a retenu les qualifications initiales
30:56que le parquet avait abandonnées.
30:58Deux des accusés ont été condamnés
31:00pour ce qu'ils ont fait,
31:02c'est-à-dire une complicité d'assassinat.
31:04Les autres pour des associations de malfaiteurs terroristes
31:07avec des peines qui sont à la hauteur du défi
31:09qui avait été lancé à la République.
31:11Et dans la motivation, la cour a rappelé
31:14que l'assassinat d'un professeur
31:17qui ne fait que le métier d'enseigner,
31:19c'est-à-dire d'éveiller la jeunesse
31:22à finalement ce qu'est la citoyenneté,
31:24c'est-à-dire la liberté d'expression,
31:26le fait de débattre, le fait de faire des citoyens,
31:30était inadmissible, était d'une gravité exceptionnelle.
31:33Et donc, ils ont mis des peines à la hauteur de ce crime
31:37et nous ne pouvons que nous en réjouir.
31:39C'est un désaveu pour les réquisitions
31:42du parquet national antiterroriste
31:44et c'est un désaveu pour la Défense
31:46qui expliquait qu'il n'y avait rien.
31:48C'est l'avantage d'avoir des juges spécialisés
31:50en matière d'antiterrorisme
31:52qui savent parfaitement ce que recouvrent les manœuvres.
31:55Lorsque l'on désigne quelqu'un
31:57en le traitant de blasphémateur,
31:59on se doute bien qu'il va arriver quelque chose
32:02et c'est ce qui est arrivé à Samuel Paty.
32:04Sans M. Schneider, Samuel Paty serait vivant.
32:08La peine de 13 ans de réclusion,
32:10largement supérieure aux réquisitions du parquet,
32:12est à la hauteur.
32:14Elle a tenu compte de son âge,
32:16elle a tenu compte de son passé.
32:18C'est un verdict parfaitement équilibré
32:20et nous ne pouvons que nous en réjouir.
32:22La République a répondu aux défis
32:24qui avaient été lancés par le terrorisme islamiste.
32:26Gabriel était présent.
32:28Vous avez pu échanger avec lui.
32:30Vous savez comment il a réagi à son âge ?
32:32D'abord, il a compris que la Cour
32:34avait sanctionné les faits
32:36à la hauteur de ce qu'ils étaient.
32:38Il a parfaitement compris,
32:40comme il a compris qu'il y aurait vraisemblablement
32:42un appel, comme il a compris
32:44que justice avait été rendue à son père.
32:46Merci.
32:48Vous venez d'entendre
32:50Thibault de Montbréal
32:52et je rappelle cette phrase ce soir.
32:54Thibault de Montbréal qui dit ce soir
32:56c'est la République qui a gagné.
32:58Et vous venez d'entendre également
33:00la famille de Samuel Paty
33:02qui dit que c'est un désaveu
33:04pour le PNAT,
33:06pour le réquisitoire du PNAN.
33:08C'est un désaveu pour les avocats
33:10de la défense mais c'est la République
33:12aujourd'hui qui a répondu
33:14face aux islamistes.
33:16Il faut rappeler brièvement
33:18parce que ce serait trop long pour les rappeler
33:20mais qu'en octobre 2020
33:22Samuel Paty, professeur d'histoire
33:24est poignardé,
33:26décapité par un fondamentaliste
33:28islamiste alors qu'il a eu
33:30le malheur simplement de présenter
33:32dans sa classe des caricatures
33:34de Mahomet. Et qu'ensuite il y a eu
33:36un emballement
33:38sur les réseaux sociaux notamment.
33:40Vous avez parlé de fatwa
33:422.0, de fatwa numérique.
33:44Il y a eu un mensonge.
33:46Donc vous voyez, toute cette
33:48machine-là, il fallait
33:50quatre ans plus tard, après sept semaines
33:52de procès, que justice soit rendue
33:54et en écoutant Thibault de Montbréal
33:56en écoutant Francis Piner
33:58qui sera d'ailleurs l'invité de
34:00Julien Pasquet à 22h
34:02eh bien on a
34:04la sensation quand même que justice
34:06a été rendue, que la République fait face
34:08aux fondamentalistes.
34:10Et à ce djihadisme
34:12d'atmosphère, c'est ce que disait Gilles Kepel.
34:14Et il y a eu du soulagement probablement
34:16pour la famille Paty, Michael Paty
34:18elle me disait avant
34:20ce procès
34:22et notamment pour Gabriel
34:24le jeune fils de Samuel Paty
34:26qui lui-même
34:28est allé chercher
34:30la vérité, il voulait que la vérité sorte
34:32quand même aussi de ce tribunal
34:34pour cet enfant de dix ans
34:36il fallait qu'il y ait des peines
34:38exemplaires pour qu'ils le comprennent.
34:40D'une certaine façon
34:42c'est l'honneur de Samuel Paty
34:44qui a été restauré.
34:46Et un des avocats
34:48a dit quelque chose de très juste.
34:50La peur doit changer de camp. J'aimerais
34:52revenir rapidement sur les derniers jours
34:54de Samuel Paty où il avait sa
34:56capuche pour se cacher
34:58où il avait pris un marteau dans son sac à dos
35:00parce qu'il se sentait menacé
35:02il a envoyé un mail à ses collègues pour justifier
35:04finalement la pédagogie
35:06dans son cours. On lui a dit
35:08qu'il avait mal enseigné la laïcité
35:10qu'il ne comprenait pas la laïcité.
35:12Certains élèves ont dit qu'il était raciste
35:14imaginez la psychologie
35:16de cet homme qui a donné sa vie à l'éducation
35:18mais non en fait
35:20la laïcité c'est un devoir
35:22qu'on est enseignant. C'est bon on défend les valeurs
35:24françaises et ceux qui doivent avoir
35:26honte c'est ceux qui malmènent la laïcité
35:28c'est ceux qui malmènent la république
35:30et ce serait bien que dans ce pays
35:32tout le monde en ait conscience. Quand je vois
35:34que récemment il y a un doctorant
35:36qui a dit que Samuel Paty
35:38était un islamophobe laïque
35:40quand je vois que certains disent encore
35:42que Samuel Paty l'a bien cherché
35:44quand je vois encore récemment notamment
35:46qu'un square qui rend hommage à Samuel Paty
35:48a été encore dégradé
35:50mais on se prend conscience un petit peu
35:52ce que symbolise en effet
35:54la décapitation de Samuel Paty
35:56et derrière ça on voit aussi les fractures
35:58dans notre société parce qu'il y a des gens
36:00qui sont complètement indifférents
36:02vis-à-vis de ce qui s'est passé pour Samuel Paty
36:04qui utilisent même Samuel Paty
36:06pour menacer les professeurs
36:08on va te faire une Samuel Paty
36:10il faut que véritablement
36:12il y ait un consensus autour des professeurs
36:14un consensus autour des valeurs républicaines
36:16pour qu'on nous soutienne
36:18il n'est pas normal que certains enseignants
36:20s'autocensurent quand il s'agit
36:22de transmettre des valeurs comme la laïcité
36:24donc à un moment nous sommes en guerre contre l'islamisme
36:26c'est une guerre, il faut en avoir conscience
36:28et toutes les forces de ce pays
36:30doivent être mobilisées pour gagner
36:32cette guerre.
36:34Il y a quelque chose
36:36qui me paraît à ce titre
36:38très important, c'est justement
36:40la plainte contre l'Etat
36:42parce qu'en vérité
36:44quand on écoute les professeurs
36:46ils nous disent que la doctrine
36:48du pas de vague n'a pas forcément
36:50changé et que
36:52la hiérarchie
36:54des professeurs, en gros
36:56ce qui est expliqué c'est que
36:58un bon
37:00directeur de
37:02collège
37:04est celui qui ne fait pas remonter les problèmes
37:06alors même que
37:08et notamment est celui qui ne fait pas
37:10remonter les problèmes au ministère
37:12alors que justement il faudrait inverser la logique
37:14il faudrait que ceux qui alertent
37:16et ceux qui disent
37:18quand il y a un problème soient précisément
37:20valorisés
37:22aujourd'hui ce n'est pas le cas
37:24et donc ce procès peut aussi
37:26à mon sens avoir valeur d'exemple
37:28ou en tout cas
37:30mettre en évidence une mécanique
37:32qui n'est pas propre
37:34à ce cas là
37:36mais qui potentiellement s'applique
37:38sur tout le territoire français
37:40Bon, vous êtes très nombreux
37:42à me réagir
37:44notamment sur les réseaux sociaux et me dire
37:46épanarté sur ce qui se passe du côté de l'Allemagne
37:48vous pensez bien évidemment
37:50que nous sommes au fait, on attendait d'avoir
37:52les premiers éléments pour traiter cette actualité
37:54je le dis, on va prendre énormément
37:56de précautions, les images qui nous parviennent sont
37:58absolument terrifiantes, nous renvoient
38:00à ce qu'on avait pu vivre
38:02nous en France du côté de Nice
38:04le 14 juillet 2016
38:06je vais vous donner les informations
38:08via l'agence France Presse
38:10qui annonce 60 à 80 blessés
38:12après qu'un véhicule
38:14ait percuté un marché de Noël
38:16une voiture a percuté
38:18à un groupe de personnes sur le marché de Noël
38:20de Madebourg
38:22au nord de l'Allemagne
38:24ça s'est passé ce vendredi faisant plusieurs blessés graves
38:26selon le journal Bild
38:28plus de 20 personnes mais ça a été
38:30mis à jour et on pense
38:32déjà de 20 à 60 à 80
38:34blessés tandis que des témoins
38:36ont fait état de plusieurs morts
38:38selon le média régional
38:40les autorités n'ont pas
38:42communiqué de bilan exact, ils parlent d'un incident
38:44sur le marché de Noël impliquant
38:46une voiture
38:48et ça c'est un des
38:50porte-parole du service de secours
38:52de cette ville de Madebourg
38:54alors on va faire
38:56très attention bien sûr
38:58il y a certains éléments
39:00qui disent qu'ils naturellement
39:02nous renvoient à l'enfer
39:04que la France avait vécu
39:06sur la promenade
39:08des Anglais le 14
39:10juillet 2016. Oui, alors
39:12vous avez raison de prendre quand même
39:14de la prudence un petit peu
39:16en parlant de
39:18ce qui vient de se passer en Allemagne parce que
39:20ça rappelle Nice ou ça
39:22rappelle Strasbourg aussi où au marché de
39:24Noël il y avait eu une agression mais là
39:26on ne sait pas quel est le type d'agression
39:28pourquoi il y a cette voiture a foncé
39:30sur la foule, qu'est-ce qui s'est passé
39:32précisément, en Allemagne
39:34il y a déjà eu des accidents
39:36ou des attaques terroristes
39:38parce que là on n'est pas sur des accidents
39:40mais évidemment
39:42mais plus que le terme pour l'instant
39:44on ne peut pas le prononcer. Voilà, c'est ça
39:46je vois pourquoi vous avez employé le terme
39:48d'accident et la prononce
39:50que vous avez en traitant
39:52évidemment
39:54en tentant de traiter ce sujet
39:56L'accident peut arriver, j'ai été l'avocate contre Tesla
39:58en 2021 d'une voiture qui avait fait
40:00plusieurs blessés et un mort
40:02et là c'est vraiment un accident et quand le client
40:04était sorti du véhicule tout le monde pensait que c'était
40:06terroriste, en 10 minutes on avait vu
40:08que ce n'était pas le cas. Donc pour l'instant effectivement
40:10on ne peut pas savoir, il y a certains véhicules
40:12ça avait été le cas avec Renault il y a quelques années ou avec
40:14Tesla partout dans le monde
40:16et ça arrive partout
40:18Je vous dis simplement
40:20que en voyant les images
40:22qui nous parviennent notamment sur les réseaux sociaux
40:24on est au plein cœur d'un marché de Noël
40:26on a une voiture qui fond
40:28qui va très très vite
40:30qui a renversé les dispositifs antiterroristes
40:32Voilà donc avec
40:34on est encore une fois
40:36et quand je vous parle
40:38de Nice, j'ai un souvenir
40:40très précis de Nice puisque
40:42c'est un attentat que nous
40:44avons couvert à l'époque d'Italy
40:46avec Julien Basquet
40:48et j'ai le souvenir
40:50de cette ville
40:52plongée dans un enfer
40:54absolu sur ce qu'on appelle
40:56la baie des anges qui est donc la promenade des Anglais
40:58Et à l'occasion
41:00des marchés de Noël évidemment que ce soit
41:02en Allemagne que ce soit en France
41:04on renforce à chaque fois
41:06depuis maintenant une dizaine d'années
41:08les dispositifs comme vous l'avez
41:10dit antiterroristes avec
41:12des barrières, avec tout un tas
41:14de systèmes
41:16et là oui c'est ce qui s'est passé
41:20Alors pour l'instant encore une fois
41:22les informations nous parviennent
41:24de nos comptes de gouttes
41:26on tente de joindre Claude Moniquet pour avoir
41:28de plus amples précisions
41:30il y a énormément de choses qui circulent sur les réseaux sociaux
41:32sur le mobile, sur l'identité
41:34du conducteur
41:36je vais vraiment faire très très attention
41:38et je ne peux vous donner que cette information
41:40factuelle pour l'instant
41:42et extrêmement
41:44floue
41:46à savoir que c'est une voiture
41:48qui a percuté un groupe de personnes sur un marché
41:50de Noël au nord de l'Allemagne
41:52faisant ce vendredi
41:5460 à 80 blessés
41:56c'est le premier bilan que nous avons
41:58Non mais voyez on ne connait pas
42:00les causes, on ne connait pas le mobile
42:02mais le fait qu'on pense
42:04instinctivement à un attentat
42:06terroriste en dit long sur ce qui est devenu
42:08finalement notre société
42:10et sur ce qui est devenu l'Europe
42:12le terrorisme c'est terroriser
42:14et on est terrorisé puisqu'automatiquement
42:16on pense à cela alors qu'on ne
42:18ne sait pas réellement et en plus
42:20la proximité d'un marché de Noël
42:22on sait très bien que les islamistes visent deux choses
42:24tout d'abord notre identité
42:26évidemment nos racines chrétiennes
42:28qu'ils détestent par dessus tout
42:30mais également nos valeurs et en France particulièrement
42:32les valeurs républicaines, on le voit notamment
42:34avec Samuel Paty
42:36donc le fait que finalement dans l'imaginaire
42:38collectif on pense immédiatement
42:40à ça, je pense que ça en dit long
42:42en effet sur le fait que
42:44aujourd'hui on vit avec la menace
42:46on vit avec le terrorisme et on vit avec
42:48l'islamisme. Et ça s'inscrit dans un contexte électoral
42:50parce que justement ce
42:52sentiment là et on verra bien quelles sont les
42:54causes de cet événement
42:56tragique mais dans la perception
42:58des allemands il y a un problème
43:00et il y a une élection qui doit arriver au mois
43:02de février avec une société
43:04qui est extrêmement polarisée
43:06McDebourg c'est dans l'ancienne Allemagne de l'Est
43:08on sait que dans l'ancienne Allemagne de l'Est justement c'est très polarisé
43:10parce que les islamistes
43:12essayent, alors on ne sait pas si cette attaque là
43:14relève d'une attaque islamiste ou non
43:16mais de manière générale on sait qu'ils essayent
43:18de toute façon de jeter de l'huile sur le feu
43:20des fractures de la société allemande parce que eux
43:22aussi souhaitent par exemple faire monter l'AFD
43:24le parti d'extrême droite
43:26allemand parce qu'ils
43:28cherchent à provoquer une espèce de
43:30guerre civile précisément. On parle beaucoup de la
43:32France, on sait que l'Europe
43:34est une cible privilégiée pour
43:36les attentats
43:38rappelez-vous la semaine dernière
43:40en août
43:422024 il y avait eu
43:44un attentat terroriste en
43:46Allemagne avec trois civils qui avaient été
43:48tués. En 2023
43:50c'était une étude
43:52européenne, 426
43:54individus ont été arrêtés pour des
43:56infractions terroristes sur l'ensemble
43:58du territoire européen
44:00un dossier qu'on avait traité la semaine
44:02dernière, souvenez-vous, et il s'avère
44:04qu'à travers ce dossier là
44:06vous aviez une cible qui était privilégiée
44:08c'était la France avec 80
44:10attentats recensés
44:12et déjoués
44:14évidemment c'était un
44:16rapport européen
44:18qui avait été fait d'Europol
44:20je cherchais la source
44:22qui avait été publiée, rapport qui avait été
44:24publié jeudi 12 décembre
44:26la France est une cible privilégiée
44:28l'Allemagne, vous avez raison de le rappeler
44:30l'est également. Chloé Morin peut-être
44:32un premier regard en étant évidemment
44:34très prudente. Oui, non mais je
44:36rejoins ce qui a été dit à l'instant
44:38le simple fait que notre
44:40premier réflexe soit de penser à
44:42l'attentat terroriste dit aussi
44:44l'ambiance
44:46en fait globale
44:48de notre pays depuis
44:50presque 10 ans maintenant et quelque
44:52part
44:54dans les stratégies électorales
44:56effectivement, des uns et
44:58des autres, c'est quelque chose qui est désormais
45:00intégré, alors
45:02instrumentalisé par certains
45:04partis, mais c'est aussi quelque chose qui est
45:06intégré, la lutte
45:08contre le terrorisme comme
45:10un élément central dans
45:12et plus largement
45:14la thématique sécuritaire
45:16évidemment, mais comme un élément central
45:18aujourd'hui du discours politique
45:20et donc lorsque vous voyez
45:22vous parler de la campagne
45:24en Allemagne, mais c'est vrai de la France
45:26à chaque fois qu'il y a une campagne électorale
45:28c'est imposer la thématique sécuritaire
45:30avec le terrorisme en particulier
45:32comme quelque chose
45:34finalement d'incontournable et si vous êtes
45:36un candidat éventuellement
45:38à la présidentielle, mais même
45:40aux législatives qui ne parlent pas de ça
45:42vous êtes inaudible
45:44vous êtes inaudible parce que vous n'êtes
45:46pas raccord avec ce que vivent les Français
45:48vous parliez d'une fièvre
45:50terroriste depuis 10 ans, mais
45:52on peut revenir à 2012
45:54c'est-à-dire avec
45:56Mérat, et depuis 2012
45:58il y a cette
46:00fièvre terroriste en France
46:02et en Europe. Mais il y a une continuité parce
46:04qu'il y a des attaques terroristes et puis après
46:06il y a la pression que l'islamisme
46:08fait poser sur le quotidien. Mais on en parlait
46:10juste avant, pardonnez-moi, l'affaire
46:12Samuel Paty. Et aujourd'hui
46:14il se trouve, c'est une... Mais encore une
46:16fois faisons très attention avec l'Allemagne parce que
46:18pour l'instant on ne sait pas si c'est une
46:20entreprise terroriste islamiste. Dans cet espace de contexte
46:22émotionnel que nous vivons tous
46:24par ailleurs en Allemagne aujourd'hui il y a quelque chose qui a fait
46:26énormément de bruit, c'est un tweet d'Elon Musk disant
46:28qu'il soutenait l'AFD, le parti d'extrême droite
46:30allemand, qui est quand même vraiment très très
46:32à droite, bien plus à droite que
46:34les partis d'extrême droite français, disant que c'était
46:36le seul à pouvoir sauver l'Allemagne parce que la question
46:38de la migration est devenue centrale dans la
46:40politique allemande. Bon, les services
46:42un porte-parole du service, des services
46:44de secours locaux a pu
46:46indiquer à l'agence France Presse
46:48qu'il y aurait entre 60 et 80
46:50blessés, ça je vous l'ai déjà dit. Selon ces services
46:52plusieurs blessés le sont
46:54grièvement à la suite de cet
46:56acte impliquant une voiture
46:58certains médias
47:00parlent de plusieurs morts
47:02et évoquent un attentat mais les
47:04autorités n'ont pas
47:06immédiatement confirmé cette information
47:08donc ce sont les médias locaux
47:10les médias
47:12peut-être en Allemagne qui parlent
47:14d'un attentat et pour l'instant
47:16on n'a pas le...
47:18Quoi qu'il en soit, quelle que soit
47:20la cause, alors que
47:22ce que je disais tout à l'heure, la plupart des
47:24marchés de Noël et des événements festifs
47:26comme ça dans ces périodes sont
47:28sécurisés, et bien on n'est jamais
47:30à l'abri en fait de cela, évidemment
47:32aujourd'hui c'est ça qui est
47:34assez terrible, qui renforce
47:36l'angoisse
47:38dans cette atmosphère
47:40islamiste qui existe et d'attentats
47:42et puis, non mais c'est ce que je dis
47:44cette atmosphère, et puis des risques d'accidents
47:46qui peuvent toujours avoir lieu en fait
47:48C'est jamais simple
47:50de commenter
47:52ces informations à chaud
47:54puisque les éléments
47:56énormément d'éléments nous manquent
47:58et on ne veut pas évidemment
48:00aller sur une piste
48:02en oubliant
48:04d'autres, simplement dans l'oreille
48:06on me disait que
48:08le média Bild
48:10annonçait que l'individu qui était
48:12au volant aurait été arrêté
48:14je prends encore une fois énormément de précautions
48:16Il faut traiter toutes ces informations avec des
48:18pincettes, encore une fois on ne connait pas le mobile
48:20mais on a un marché de Noël
48:22là les fêtes de Noël vont arriver
48:24moi j'aimerais quand même avoir une pensée
48:26pour le Père Hamel
48:28qui a été tué
48:30dans son église
48:32par un islamiste
48:34je crois qu'il faut toujours le rappeler, parce qu'on parle toujours de Samuel Paty
48:36quand il s'agit des attentats terroristes
48:38mais on tend à oublier
48:40le Père Hamel qui pour moi représente quand même
48:42quelque chose, puisque à travers le Père Hamel
48:44c'est notre civilisation qui a été
48:46attaquée. Donc voilà, j'aimerais le rappeler
48:48parce que pour moi ça m'a
48:50beaucoup ému, et rappeler aussi
48:52que l'Europe ce sont des racines
48:54chrétiennes, et c'est ce que
48:56détestent finalement les islamistes
48:58et qu'il faut défendre cet héritage
49:00parce que défendre cet héritage c'est
49:02finalement aussi
49:04mener un combat civilisationnel
49:06contre l'islam politique, et je terminerai par
49:08citer Philippe de Villiers, l'excellent Philippe
49:10de Villiers, qui dit une chose qui est très juste
49:12là où les laïcats ont fait le vide
49:14les islamistes le remplissent
49:16et je pense qu'il a parfaitement raison, un pays
49:18qui est fier de ses valeurs, c'est un pays
49:20qui est fort face à ceux qui veulent l'attaquer
49:22Et vous parlez de manière générale, sans
49:24revenir sur ce cas particulier, puisque
49:26nous n'avons encore aucune
49:28information sur le mobile
49:30et je le répète, le Mediabill
49:32qui annoncerait que
49:34l'individu aurait
49:36été arrêté après
49:38avoir foncé dans la
49:40foule, ce vendredi
49:42à Matbourg, au nord
49:44de l'Allemagne. Est-ce que nous sommes
49:46avec Claude Moniquet ?
49:48Pas encore, me dit-on.
49:50Je rappelle
49:52les faits rapidement, un véhicule
49:54donc, il est 20h55
49:56et si vous nous rejoignez, vous allez
49:58découvrir cette information qui nous parvient
50:00d'Allemagne, un véhicule qui percute
50:02un marché de Noël en
50:04Allemagne, 60 à
50:0680 blessés
50:08entre 60 et
50:1080 blessés, c'est un premier recensement
50:12ça peut aller très vite, évidemment
50:14on sait combien
50:16dans ces cas-là, les
50:18premiers chiffres peuvent
50:20très rapidement évoluer
50:22ont été blessés lorsqu'une voiture
50:24a percuté un marché de Noël
50:26vendredi dans la ville allemande de
50:28Matbourg, au nord de
50:30l'Allemagne, a annoncé
50:32un porte-parole des services de secours
50:34locaux à l'agence
50:36France Presse. Forcément, quand
50:38il y a un drame comme celui-ci
50:40avec des questions de sécurité
50:42on pense à nos voisins allemands
50:44on pense aussi à ce contexte
50:46sécuritaire très important en France
50:48à cette menace terroriste qui est
50:50là aussi élevée
50:52avec, on peut imaginer, un dispositif
50:54qui serait renforcé encore un peu plus
50:56dans les
50:58heures qui viennent sur notre
51:00sol. Il est déjà très élevé
51:02bien sûr, mais vous savez
51:04il y a évidemment un dispositif
51:06qui est renforcé, moi j'ai le souvenir
51:08l'année dernière de
51:10commencer cette émission en rendant hommage
51:12aux policiers. Rendez-vous
51:14compte que devant les églises aujourd'hui
51:16vous avez des fourgons de police.
51:18C'est-à-dire que pour
51:20Noël, pour le Réveillon
51:22vous allez avoir des fourgons de police.
51:24Personne ne dit que le pays est christianophobe
51:26parce qu'on ne peut pas aller à une messe de minuit sans qu'elle soit
51:28protégée par les forces de police. Pour les synagogues, avant chaque fête
51:30vous avez la police absolument partout et vous devez ouvrir
51:32votre sac à main pour montrer ce que vous avez
51:34dedans. Et je préciserai aussi que depuis
51:362017 il y a 43 attentats terroristes qui ont été
51:38déjoués. Il y a quelques jours
51:40souvenez-vous cet attentat déjoué
51:42aussi à Poitiers.
51:44Des jeunes qui voulaient s'attaquer
51:46à la mairie.
51:48Les images qui nous parviennent
51:50depuis l'Allemagne et depuis
51:52les réseaux sociaux notamment sont
51:54véritablement glaçantes.
51:56Il n'y a pas d'autres mots.
51:58Et on sait à quel point
52:00ce qui était arrivé
52:02le 14 juillet 2016
52:04à Nice avait
52:06provoqué une sidération
52:08absolue en France
52:10dans la continuité de la vague terroriste
52:12qu'on avait vécue depuis
52:14janvier 2015, sans oublier 2012
52:16avec Mohamed Merah.
52:18Et pour reprendre ce que l'on disait tout à l'heure,
52:20le marché de Noël également,
52:22c'était il y a 3-4 ans
52:24où il y avait eu cette attaque
52:26et donc il y avait eu un renforcement
52:28des mesures de sécurité
52:30sur le marché de Noël
52:32de Strasbourg et sur l'ensemble
52:34des marchés en France.
52:36Et d'ailleurs
52:38il y avait eu une baisse de fréquentation
52:40sur beaucoup de ces marchés. Et à chaque fois
52:42quand il y a des événements tels que ceux-ci,
52:44que ce soit un attentat
52:46ou que ce soit un accident,
52:48évidemment il y a une crainte
52:50qui renaît, bien sûr.
52:52Les autorités régionales,
52:54ce sera la dernière information, suspecte,
52:56suspecte, un attentat sur le marché
52:58de Noël de McBourg
53:00annonce le porte-parole.
53:02Merci à tous les cinq.
53:04C'est une réalité qui est donc
53:08évidemment aujourd'hui qui va nous
53:10tragique, bien sûr. Et dans les prochaines
53:12minutes nous serons avec Olivier de Caron-Fleck
53:14et nous reviendrons bien sûr
53:16sur cette voiture
53:18qui a foncé dans la foule du côté de l'Allemagne.
53:20On est en direct avec Claude Moniquet. Bonsoir Claude Moniquet.
53:22Vous êtes spécialiste des questions
53:24de sécurité, de terrorisme pour CNews.
53:26Quelles sont vos
53:28premières informations, tout en restant
53:30j'imagine très prudent parce qu'elles arrivent
53:32en compte-gouttes. L'information est
53:34tombée aux alentours de 20h15, 20h20.
53:36Oui, Elliot,
53:38bonsoir. Effectivement ça tombe en compte-gouttes
53:40puisque ça,
53:42le drame s'est déroulé
53:44entre 19h et 19h30.
53:46Donc d'abord priorité évidemment
53:48au secours. Maintenant on est dans les décomptes
53:50et dans les débuts de l'enquête. Les informations
53:52qui circulent sont très contradictoires
53:54pour le moment. On parle d'une part,
53:56certaines sources évoquent une vingtaine de blessés.
53:58C'est assez général. Tout le monde
54:00semble d'accord sur ce chiffre.
54:02En revanche, il y a un chiffre
54:04beaucoup plus alarmant qui circule
54:06qui est celui de 10 à 11 morts
54:08mais qui n'est pas confirmé officiellement
54:10à l'heure où nous parlons.
54:12On faisait très attention évidemment depuis
54:1420h30
54:16et le moment où on a donné
54:18l'information aux
54:20téléspectateurs, à savoir qu'une voiture
54:22a foncé sur la foule lors d'un marché de Noël
54:24au nord de l'Allemagne.
54:26Ce drame
54:28nous ramène, nous renvoie
54:30à des heures très sombres de notre
54:32histoire récente, à savoir
54:34Nice et l'attentat de Nice
54:36qui était un attentat terroriste
54:38islamiste. Ce sont des mots que
54:40je n'ai pas employés, attentat terroriste
54:42islamiste, à propos de cette
54:44voiture-là parce qu'on
54:46ne connaît pas le mobile. Est-ce que vous avez
54:48plus de précisions sur le mobile
54:50et les raisons de cette voiture
54:52qui fonce dans la foule ?
54:54Non, sur le mobile, ce serait
54:56imprudent de s'avancer.
55:00On est dans un contexte très particulier,
55:02c'est un marché de Noël, c'est un endroit qui était
55:04extrêmement surveillé, qui était signalé,
55:06qui était pêché, donc on a du mal à imaginer
55:08que quelqu'un ait pu
55:10foncer dans cette foule du marché de Noël
55:12de manière accidentelle.
55:14Ça penche plutôt vers un attentat,
55:16mais ça n'est pas confirmé à l'heure actuelle,
55:18même si les autorités semblent prendre
55:20très clairement cette voie.
55:22Ce qu'on sait, c'est qu'il y a eu une arrestation,
55:24un chauffeur a été arrêté,
55:26que ça a été extrêmement brusque,
55:28extrêmement violent, puisque quand même
55:30le nombre de victimes,
55:32au minimum de blessés, la vingtaine de blessés
55:34dont on parle, et peut-être les morts qui s'y rajoutent,
55:36montrent que le véhicule
55:38était à pleine vitesse et a foncé
55:40sur plusieurs mètres dans la foule.
55:42Effectivement, ça rappelle
55:44ce qui s'était passé à Nice, ça rappelle aussi
55:46ce qui s'était passé à Berlin,
55:48le 19 décembre 2016, au marché de Noël de Berlin,
55:50où il y avait eu
55:5213 morts dans un attentat
55:54au camion bélier.
55:56Merci Claude Monniquet, vous restez avec nous,
55:58il est 21h01,
56:00bienvenue chers amis si vous nous rejoignez.