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00:0011h-13h sur Europe 1, Jacques Serret et vous.
00:05Bonjour Alexis de Lafontaine. Bonjour Jacques, bonjour à tous.
00:08Du service politique d'Europe 1, à 20h ce soir, allocution présidentielle, exercice imposé, c'est la tradition pour le chef de l'État,
00:18prendre la parole en ce 31 décembre pour un peu faire le bilan de l'année et en même temps adresser ses voeux à la nation.
00:26Au service politique d'Europe 1, quelles sont les dernières informations ?
00:30Sait-on ce que va dire Emmanuel Macron ce soir ?
00:34Alors, selon un proche du chef de l'État, le président fera un retour lucide sur l'année 2024,
00:40c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron va évidemment rappeler ce qui s'est bien passé cette année.
00:44Vous l'avez dit, c'est évidemment le succès des Jeux Olympiques qui ont été très médiatisés,
00:49dont les Français ont beaucoup assisté devant la télé.
00:53Il y a aussi la réouverture de Notre-Dame qui a vraiment fait briller la France à l'international
00:57avec la présence de présidents américains ou autres.
01:00Et tout ça, c'est des succès de cette année.
01:03Mais évidemment, il devrait revenir sur aussi les échecs de cette année.
01:09Le premier échec d'Emmanuel Macron cette année, c'est sa défaite aux élections européennes.
01:13La liste de son propre camp, celle de Valéry Hayé, avait reçu 14% des voix,
01:19alors que le RN de Jordan Bardella avait reçu 32% des voix.
01:23C'était un premier échec qui a engendré sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:29Il devrait aussi revenir sur cette décision, l'expliquer, la justifier,
01:34parce que certains Français ne la comprennent toujours pas.
01:36En tout cas, c'est ce qu'il disait, ça a été incompris.
01:38Il ne s'était pas excusé, il n'y avait pas eu tellement de mea culpa.
01:42En tout cas, de moins en début de mea culpa, est-ce qu'il pourrait y avoir des excuses du président ?
01:45Justement, il y a un député de son propre camp, un député Ensemble pour la République,
01:49que j'ai eu au téléphone, qui m'a dit espérer que le président fasse un léger mea culpa
01:54pour avoir plongé la France dans l'incertitude politique,
01:57avec maintenant une Assemblée divisée en trois blocs,
02:00trois blocs qui ne se tendent pas vraiment la main, on peut le dire.
02:03Et cette incertitude politique qui a quand même engendré quatre premiers ministres en un an,
02:07c'est un record sous la Sainte-Irmée publique.
02:09Alors, certains espèrent un léger mea culpa de la part du président.
02:14Généralement, ça dure combien de temps ce genre d'allocution ?
02:17C'est entre 10 et 15 minutes. Visiblement, l'année dernière c'était 13 minutes,
02:22ça devrait être plus ou moins la même chose ce soir.
02:24Emmanuel Macron était à Bréjenchon ces derniers jours dans la résidence des présidents dans le Sud
02:30pour passer les fêtes en famille.
02:33Il revient aujourd'hui à Paris pour enregistrer cette allocution
02:38qui sera évidemment à suivre à 20h sur Europe.
02:41Bonjour Arnaud Benedetti.
02:43Bonjour.
02:44Merci d'être en ligne avec nous ce matin.
02:47C'est vrai qu'Emmanuel Macron, cette prise de parole,
02:51c'est un rendez-vous auquel il ne peut pas se soustraire,
02:56c'est un peu un exercice imposé.
02:58Est-ce qu'Emmanuel Macron est à l'aise dans cet exercice, dans ce genre d'allocution ?
03:05Puisque c'est la huitième, je le rappelle, depuis son élection en 2017.
03:10Vous savez, traditionnellement, les voeux des présidents de la République
03:14n'impactent pas fortement la vie politique et la suite de la vie politique.
03:18Ce sont des exercices qui visent à tout simplement ramasser un peu le bilan de l'année qui s'est passée
03:25et adresser un certain nombre de perspectives.
03:29Je ne sais pas si Emmanuel Macron est à l'aise dans cet exercice.
03:33Par contre, il faut peut-être essayer de comprendre ce qu'il va essayer éventuellement de dire aujourd'hui
03:40par rapport à l'année dernière.
03:42L'année dernière, la vraie question et la vraie problématique pour lui,
03:44c'était de savoir comment il pouvait relancer son mandat,
03:47comment il pouvait relancer son quinquennat,
03:49un quinquennat qui était grévé, et on l'a oublié, par, déjà, une majorité très relative à l'Assemblée nationale
03:55et après une réforme des retraites qui avait laissé un certain nombre de traces
03:59sur la vie politique et la vie sociale française.
04:03Là, la question, elle est, j'allais dire, encore plus contraignante pour Emmanuel Macron.
04:08C'est peut-être, in fine, comment il peut réussir à finir ce quinquennat,
04:15à finir ce quinquennat compte tenu d'une situation où la crise politique s'est considérablement intensifiée
04:21dans une année qui est une année quand même assez folle sur le plan politique.
04:25Vous l'avez rappelé, quatre premiers ministres, une défaite aux élections européennes qui est une défaite très lourde,
04:31une décision de dissolution qui, manifestement, a été mal comprise par ses proches
04:37et puis le résultat que l'on sait, c'est-à-dire une Assemblée nationale qui apparaît ingouvernable
04:43avec une motion de censure qui a fait tomber un premier ministre, la première fois depuis 1962.
04:49Donc comment le Président de la République parvient à dresser des perspectives dans un contexte politique
04:56qui est contraint plus que jamais ? C'est la vraie question à laquelle il est vraisemblablement soumis ce soir
05:02lors de l'exercice des voeux. Mais on peut imaginer qu'il va vraisemblablement essayer d'esquiver cette question
05:09pour peut-être prendre de la hauteur et nous dire, en fait, quel sera finalement son positionnement aussi
05:17par rapport au chef du gouvernement.
05:20On va y venir, Arnaud Benedetti. On marque une courte pause, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire
05:26et on vous retrouve dans un instant sur Europe 1.
05:29Il est 11h12, vous êtes bien sûr Européen avec Jacques Serret. Vous pouvez bien sûr réagir au 01-80-20-39-21.
05:36A tout de suite.
05:40Jacques Serret et vous sur Europe 1.
05:42Il est 11h14, bienvenue sur Europe 1. Vous réagissez avec Jacques Serret au 01-80-20-39-21.
05:47Emmanuel Macron présentera ses voeux aux Français à 20h. Une allocution que vous pourrez écouter sur Europe 1.
05:53Que va dire le président ? On en parle, Jacques, avec Alexis de La Fontaine en studio du service politique d'Europe 1
05:58et votre invité au téléphone, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire.
06:03Oui, avec Arnaud Benedetti. Merci de rester avec nous, Arnaud Benedetti.
06:08C'est vrai qu'on parlait de cette anus horribilis.
06:12C'est l'expression employée par de nombreux journaux ce matin pour évoquer cette année 2024 pour Emmanuel Macron.
06:20Je m'interrogeais juste, vous en tant qu'observateur avisé, est-ce que c'est exactement la même analyse ?
06:25Est-ce que vous résumerez cette année 2024 pour Emmanuel Macron avec cette expression ?
06:29Et l'autre question, et on l'évoquait avec Alexis de La Fontaine du service politique d'Europe 1,
06:34est-ce qu'Emmanuel Macron pourrait faire une forme de mea culpa auprès des Français ce soir sur cette année 2024 ?
06:42Si vous voulez, c'est une année qui constitue un peu le stade, si ce n'est suprême,
06:47mais enfin un stade supplémentaire dans une crise politique, une crise démocratique qui vient de très loin.
06:54Et ce qui s'est passé cette année, c'est que la crise politique a potentiellement, je dis bien potentiellement,
07:01muté en crise institutionnelle. L'avenir nous dira s'il s'agit d'une crise institutionnelle.
07:06On n'y est pas encore, forcément, même si on voit qu'on est dans une situation qui est tout à fait paradoxale
07:12par rapport à la Ve République, c'est-à-dire avec l'incapacité de disposer d'une assise parlementaire
07:18qui permet d'avoir un gouvernement qui peut gouverner assurément dans la durée.
07:23C'est bien le sujet auquel aujourd'hui est confronté le gouvernement Bayrou,
07:26comme l'était le gouvernement de Michel Barnier.
07:31Après, le vrai sujet pour le Président de la République, c'est, in fine, de savoir s'il est en mesure
07:42d'apporter des réponses institutionnelles à cette crise.
07:47Pour quelle réponse il peut apporter ?
07:49Juste pour essayer de répondre à votre deuxième question, fera-t-il un mea culpa ?
07:52Mais est-ce que le mea culpa est nécessaire ?
07:54Est-ce que le mea culpa vient, finalement, apporter un début de réponse aux questions que se posent des Français ?
08:01Après tout, il a utilisé un droit qui est un droit constitutionnel,
08:05qui est le droit de dissolution, que d'autres Présidents de la République, avant lui, avaient utilisé.
08:09Notamment Jacques Chirac, en 1997, qui, si mes souvenirs sont bons, n'avait pas, lui aussi,
08:16malgré le résultat des élections législatives qui avaient été très défavorables en son camp,
08:21professé un quelconque mea culpa après le résultat de ces élections et après cette dissolution.
08:28Alors, il y a une différence fondamentale, c'est que la dissolution, au moins de Jacques Chirac en 1997,
08:33avait permis d'avoir une majorité.
08:35La dissolution, en effet, du Président de la République n'a pas permis de l'avoir.
08:38Mais, en fait, c'est quand même, faut-il le rappeler, les Français, aussi, qui ont fait ce choix-là.
08:42Donc, d'une certaine manière, le mea culpa ne changera pas grand-chose à la situation.
08:48Le vrai problème, aujourd'hui, encore une fois, il est du côté, peut-être aussi, du Premier Ministre.
08:53Est-ce que le Premier Ministre, François Bayrou, est en mesure de pouvoir gouverner dans la durée
08:59avec l'équation parlementaire que l'on connaît ?
09:01Et s'il n'y parvenait pas, en effet, là, la question reviendrait en boomerang au Président de la République.
09:06A-t-il les moyens de dépasser cette crise-là ?
09:10Ça, c'est la vraie question pour 2025.
09:13Vous parlez de François Bayrou, Arnaud Benedetti.
09:16Il y a quelques minutes, François Bayrou a pris la parole depuis l'île de La Réunion, où il se trouve.
09:21Et il a, justement, répondu au micro et aux caméras, il a adressé ses voeux aux Français, en ce 31 décembre.
09:29Je vous propose de l'écouter.
09:31Je souhaite la réconciliation.
09:33On a traversé des périodes dans lesquelles il y a des fractures et des affrontements
09:39et des gestes et des mots qui, pour moi, ne sont pas acceptables.
09:43Ces affrontements-là doivent céder la place à la réconciliation.
09:47Et c'est le sens de toute ma vie.
09:49Deuxièmement, je souhaite l'action.
09:52Je trouve qu'une partie du désenchantement des Français vient de ce qu'ils n'aperçoivent pas.
09:59L'efficacité qui sont en droit d'attendre de ceux à qui ils confient le pouvoir.
10:05Et je souhaite la stabilité.
10:07Je pense que c'est un pays qui a besoin qu'on calme ces accidents successifs,
10:13ces ruptures successives qui donnent de la France et à chaque famille des Français
10:21le sentiment qu'il n'y a rien sur quoi on puisse construire puisque tout est renversé à chaque minute.
10:28Donc, réconciliation, action et stabilité.
10:31Réconciliation, action, stabilité. Ce sera aussi le message d'Emmanuel Macron ce soir, Arnaud Bénédetti ?
10:39On peut penser en tout cas qu'il aura un message qui vise à rassembler le Président de la République
10:46et de toute façon institutionnellement parce qu'il est le chef de l'État dans une position de surplomb.
10:52Ce que n'a pas toujours fait d'ailleurs le Président de la République, y compris parfois durant ses voeux.
10:57Rappelons-nous les voeux de 2018 suite au mouvement des gilets jaunes
11:01qui avaient été des voeux considérés comme des voeux plutôt clivants.
11:05En l'occurrence là, il est disons confronté aussi au résultat de son initiative constitutionnelle,
11:13la dissolution, c'est-à-dire un pays qui est fragmenté, on le sait socialement,
11:17mais qui est aujourd'hui fragmenté parlementairement.
11:20Donc il va falloir qu'il prenne de la hauteur, qu'il prenne de la distance
11:24et surtout qu'il ne donne pas l'impression d'être, j'allais dire, la tutelle directe d'un Premier ministre
11:29qui, on le voit d'ailleurs en professant ses voeux depuis l'île de la Réunion,
11:35grille un peu la politesse d'ailleurs d'une certaine manière au Président de la République.
11:39Oui, c'est ce que j'allais vous dire. Est-ce que vous êtes surpris par cette prise de parole de François Bayrou
11:43qui adresse ses voeux aux Français avant le Président de la République ?
11:47Alors connaissant François Bayrou, ce n'est pas forcément une surprise.
11:50C'est quelqu'un qui quand même a toujours montré un goût pour l'émancipation,
11:54quelle qu'elle soit, vis-à-vis d'un certain nombre de ses responsables politiques.
11:59Donc là, d'une certaine manière, il marque aussi son territoire
12:04et l'occasion du voyage à Mayotte et du passage à l'île de la Réunion
12:09lui permet de s'adresser directement quelques heures avant le Président de la République aux Français.
12:14Mais ça traduit en tout cas nettement le fait que ce Premier ministre
12:17entend d'une certaine manière être ferme sur les prérogatives qui sont les siennes
12:22et montrer qu'il a une marge d'autonomie par rapport au Président de la République.
12:27Arnaud Benedetti, restez avec nous, on va marquer une courte page de publicité
12:31et nous serons en ligne avec Serge.
12:33Serge qui nous appelle justement au sujet de la prise de parole d'Emmanuel Macron.
12:38Ne bougez pas, restez bien sûr Europe 1.
12:40Il est 11h21, belle matinée sur Europe 1.
12:42Avec Jacques Serret et vous au 01.80.20.39.21.
12:4811h, 13h, Jacques Serret sur Europe 1.
12:51Merci de nous rejoindre sur Europe 1. Jusqu'à 13h, vous écoutez Jacques Serret.
12:54Vous réagissez au 0.80.20.39.21 comme Serge qui nous a appelé.
12:58Oui, nous sommes en ligne avec Serge, également Arnaud Benedetti,
13:01le rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire.
13:04Serge, est-ce que vous allez regarder ? Bonjour Serge !
13:06Oui bonjour, bonjour tout le monde.
13:09Et puis je n'ose pas encore vous souhaiter la bonne année
13:12parce que normalement il faut attendre le 1er janvier.
13:14On va attendre demain, en tout cas en ce 31 décembre.
13:17Est-ce que vous avez prévu de regarder la locution d'Emmanuel Macron ce soir ?
13:22Oui, oui, et puis...
13:24Mais qu'est-ce que vous en attendez ?
13:26Pour être un peu l'avocat du diable, je dirais que j'aimerais pas être à sa place.
13:29Qu'est-ce qu'il peut nous dire, entre guillemets de réaliste ?
13:32Il va nous faire des belles promesses, comme tout.
13:36C'est bien, mais après, est-ce qu'il y aura la réalité des promesses ?
13:40Ou est-ce qu'il y aura un début de...
13:42Bon, après, comme on dit, on peut toujours souhaiter le meilleur
13:45et puis après, c'est à Dieu va te.
13:47Chacun pour soi et Dieu pour tous.
13:49Non, non, mais franchement, la situation est bloquée.
13:53Au début du XXe siècle, on appelait ça la chambre introuvable.
13:57C'est-à-dire qu'il n'y a pas de chambre de député, j'entends.
14:00La chambre introuvable, ça veut dire qu'il n'y aura plus...
14:03Enfin, à moins qu'il y ait encore une dissolution dans un an, mais ça sera vraiment...
14:06Et là, le gouvernement, à mon avis, il va tomber dans...
14:09Enfin, je ne veux pas être une pithagore, une pitholèse,
14:12comme on dit, celle qui prévoit l'avenir.
14:15Et puis, bon, quelque chose.
14:18Mais pour moi, le gouvernement, il risque de tomber.
14:21Alors, il va encore renommer un quatrième, cinquième, sixième...
14:24Ce qui m'intéresse, Serge, c'est...
14:27Est-ce que vous êtes plutôt un soutien d'Emmanuel Macron ou pas du tout ?
14:30Non, du tout, du tout, du tout.
14:32Mais ce rendez-vous du 31 décembre,
14:34l'allocution, les vœux du président,
14:37c'est un rendez-vous que vous ne manquez pas.
14:40Non, parce qu'il faut être réaliste.
14:43Même si je n'aime pas Macron ni sa politique, je reconnais qu'il n'a pas la tâche facile.
14:46Je reconnais quand même qu'il...
14:48Mais bon, moi, je pense qu'il a chez lui un manque de réalisme total.
14:51Bon, il sait bien parler, d'accord.
14:53Mais bon, Mitterrand aussi, il savait aussi bien parler que lui, voire mieux.
14:56Mais pour moi, Macron, il est...
14:59C'est un... Voilà, il parle, il parle, il parle...
15:02Il agit comme dans un sketch, il parle d'amour, il parle d'amour, mais voilà.
15:05Il n'agit pas. Donc, c'est bien les paroles.
15:08Moi, je pense que... Je préfère le discours de M. Bayrou qui dit
15:11« Je vais essayer. On va essayer de s'en sortir. »
15:14Au moins, pour moi, c'est un peu plus réaliste que de dire
15:17« Tout est beau dans le meilleur des mondes possibles. »
15:20Non, non, non. « Tout n'est pas pour le meilleur dans le meilleur des mondes possibles. »
15:23Non, non, non. Pour moi, il faudrait que M. Macron
15:26atterrisse un peu sur Terre, quoi.
15:30Bon, l'Élysée, c'est un palais, mais il n'y a pas que les palais dans la vie.
15:33Il y a aussi les bidonvilles et la vie de tous les jours, quoi.
15:36Pour moi, il devrait faire un discours, bien sûr, rassurant, bien sûr,
15:39pour rassurer les Français, mais également donner des pistes
15:42de solutions, quoi.
15:45Alors, vous vous projetez vers 2025, mais est-ce que vous attendez à une forme de
15:48mea culpa ou pas du tout, Serge ?
15:51Non, non, non. De toute façon, je ne connais pas d'hommes politiques
15:54qui ont fait des mea culpa dans leur existence
15:57d'hommes politiques. Non, mais au moins revenir
16:00à plus de réalisme, quoi.
16:03Moi, je lui souhaite ça, M. Macron, qu'il sache déjà le prix d'une baguette de pain.
16:06N'est-ce pas, M. Copé, il y a quelques temps, qui avait déclaré
16:09qu'une baguette de pain, c'était 15 centimes d'euros. Non.
16:12Que M. Macron sache quand même la réalité des choses.
16:15Voilà. Un pain au chocolat, 15 centimes d'euros. C'est cela, oui.
16:18Donc, non, non. Il faut que M. Macron revienne à la réalité.
16:21Il faut qu'il nous donne, bien sûr, dans son discours,
16:24bien sûr, il faut un petit peu de l'espoir, quoi.
16:27Il ne faut pas que le tableau soit trop sombre, mais en même temps,
16:30il ne faut pas qu'il s'éloigne de l'Himalaya.
16:33Comme l'a dit M. Bayrou, de l'Himalaya,
16:36des problèmes qu'on a devant nous.
16:39Un grand merci, Serge. Merci beaucoup d'avoir appelé
16:42Europe 1. Arnaud Benedetti,
16:45quand on regarde la cote de popularité d'Emmanuel Macron, ces derniers jours,
16:48on observe qu'elle s'est effondrée, quand même, ces dernières semaines.
16:51On peut lire aujourd'hui que, globalement, la cote de popularité
16:54d'Emmanuel Macron, dans l'opinion française, elle se situe entre
16:5720 et 24 %. 20 et 24 %
17:00de bonnes opinions, selon les instituts de sondage.
17:03Est-ce qu'aujourd'hui,
17:06à partir de cette prise de parole ce soir, et plus globalement
17:09sur cette année 2025 qui va débuter,
17:12est-ce que le Président a les moyens de reprendre la main ?
17:1520-24, c'est à peu près
17:18son étage, j'allais dire,
17:21presque électoral, en l'occurrence. Est-ce qu'il a les moyens
17:24de reprendre la main ? Il aura éventuellement
17:27les moyens de reprendre la main si, d'une certaine façon,
17:30il laisse véritablement en première ligne
17:33son Premier ministre qui peut,
17:36de ce point de vue-là, disons, constituer une forme
17:39de bouclier, comme c'est souvent le cas avec
17:42les chefs du gouvernement. Il peut
17:45reprendre la main, en tout cas au point de vue de l'opinion,
17:48si, en effet, il se tient, encore une fois,
17:51à distance de l'action quotidienne
17:54du gouvernement, s'il ne donne pas l'impression de vouloir
17:57intervenir et de manager en permanence, comme il
18:00l'a fait durant ces sept dernières années.
18:03Il a, en tout cas, cette, j'allais dire,
18:06ce levier-là. Le fera-t-il ? Est-ce que c'est son
18:09caractère ? Ça, c'est une question, quand même,
18:12qui se pose. Ensuite, quand même, au-delà de cet aspect
18:15comportemental, il se trouve confronté à une situation
18:18qui est tout à fait exceptionnelle sur la Ve République. Encore une fois,
18:21il est comptable du fonctionnement
18:24des institutions. Et si les institutions venaient
18:27dans les semaines ou les mois qui viennent à se
18:30gripper à nouveau, par exemple, par le vote d'une deuxième motion de censure,
18:33immanquablement, la responsabilité du Président de la République
18:36ne manquerait pas d'être posée, au moins par ses oppositions.
18:39Oui, justement, j'allais y venir. Cette question
18:42de la potentielle démission du Président,
18:45est-ce que c'est un point qui peut revenir
18:48dans la locution ce soir ? Pas le fait
18:51que le Président, de nouveau, écarte cette possibilité,
18:54puisque cette hypothèse
18:57de la démission du Président est quelque chose qui revient
19:00sans cesse dans les bouches des oppositions. Je dirais que
19:03presque psychanalytiquement en parler, c'est
19:06en reconnaître la possibilité. Donc, il n'a pas intérêt
19:09en parler, même s'il en a déjà parlé, il y a quelques
19:12semaines, en disant que c'était une hypothèse totalement improbable.
19:15Je rappelais aussi que lorsque, au moment des élections européennes,
19:18il y a six mois, on lui posait la question de la dissolution,
19:21il considérait que c'était une hypothèse improbable.
19:24Il est évident qu'on voit bien que c'est une
19:27petite musique qui s'est installée
19:30dans le monde politique
19:33ces dernières semaines et voire ces
19:36derniers mois. Elle est même parfois
19:39entretenue par des responsables politiques qui
19:42ne sont pas des responsables politiques dont on peut considérer qu'ils sont
19:45des extrémistes. Quand M. Copé
19:48considère que le vote d'une deuxième motion
19:51de censure poserait un vrai problème de
19:54légitimité au Président de la République, on ne peut pas considérer
19:57que M. Copé est un extrémiste. Alors, évidemment,
20:00on voit bien qu'il y a certains responsables politiques,
20:03qui ont intérêt à une accélération
20:06de l'agenda institutionnel. La France insoumise ne s'en cache pas.
20:09Du côté du Rassemblement national, on ne le dit pas
20:12trop, mais on n'en pense pas moins. Et on peut même imaginer
20:15qu'au sein même des forces politiques qui constituent
20:18le macronisme, un certain nombre de prétendants à la succession
20:21d'Emmanuel Macron se préparent à cette éventualité.
20:24Je rappelle qu'il y a quand même tout juste deux mois et demi ou trois mois
20:27au mois de septembre, peu avant la nomination de Michel Barnier
20:31à Matignon, l'ancien Premier ministre
20:34d'Emmanuel Macron, Édouard Philippe,
20:37s'était lui-même déclaré déjà candidat à l'élection présidentielle,
20:40comme s'il anticipait une accélération du calendrier.
20:43Merci Arnaud Benedetti. Restez avec nous, j'aimerais
20:46revenir avec vous tout à l'heure sur Elisabeth Borne,
20:49qui fait polémique ce jour l'ancienne Premier ministre, juste
20:52après le flash d'information. Il est 11h31
20:55sur Europe 1.

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