Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 03 janvier 2025.
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00:007h45, soyez tous les bienvenus, RTL Matin face à l'actualité, et l'actualité c'est le Conseil des Ministres ce matin,
00:09premier de l'année 2025, le premier de François Bayrou, le chef du gouvernement, gouvernement qui veut lui durer.
00:16Bonjour Catherine Vautrin, merci d'être là en direct et en studio à deux heures de ce Conseil,
00:20donc vous êtes Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France, très vaste portefeuille, j'ai rien oublié ?
00:27Non, c'est parfait.
00:28D'ailleurs, qu'est-ce qui peut nous faire croire qu'il va durer ce gouvernement ?
00:32L'engagement de chacun et chacune d'entre nous, la volonté du Président de la République, du Premier Ministre,
00:39mais avant de vous répondre, je ne voudrais pas oublier de présenter mes vœux à l'ensemble de vos auditeurs et à toutes les équipes,
00:45on est encore à un moment où on peut le faire, et bien sûr, vous ne serez pas surpris des vœux de santé.
00:49Évidemment. Qu'est-ce qui fait qu'il va résister à la crise politique du moment, ce gouvernement-là ?
00:54Vous avez connu les gouvernements Attal et Barnier, je le précise aux auditeurs.
00:57Vous avez raison, j'ai connu les gouvernements Attal et Barnier,
00:59vous l'avez vu, la volonté du Président de la République, du Premier Ministre, c'est de constituer une équipe,
01:03qui est une équipe plus large au sens politique du terme, plus ouverte,
01:08et l'objectif, c'est évidemment de mener des concertations, d'être en capacité d'écoute pour se rassembler autour d'un projet,
01:17et c'est ce que les uns et les autres nous allons faire, et dans le domaine qui est le mien, ce grand ministère social,
01:23c'est évidemment de rencontrer très rapidement l'ensemble des groupes politiques de l'Assemblée comme du Sénat,
01:29pour travailler avec eux sur un enjeu très important pour le quotidien de nos concitoyens,
01:34je pense évidemment au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui est celui qui a été censuré par l'Assemblée.
01:40On va y revenir dans un instant. Le dialogue, c'est le mot fort que vous affichez ce matin,
01:43parce que, je vous précise que dans l'enquête TOLUNA Harris Interactive de RTL publiée hier,
01:47les trois quarts des Français disent que votre équipe n'ira pas au-delà de l'été.
01:51Écoutez, les pronostics sont une chose, la réalité doit être une autre, c'est-à-dire que la nécessité,
01:59c'est d'être en capacité de se dire est-ce que notre pays peut fonctionner si nous ne sommes pas en capacité de travailler les uns avec les autres.
02:06Je crois qu'il est important qu'on se rappelle que nous avons fini l'année 2024 sans projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
02:13et sans projet de loi de finance. Ça veut dire qu'en matière financière, la France fonctionne en service minimum.
02:20Chacun sait ce que c'est qu'un service minimum, et bien c'est la même chose pour le fonctionnement du pays.
02:24Donc ça ne peut pas durer parce que, tout simplement, on ne peut pas prendre d'engagement nouveau, quel que soit le domaine.
02:30Vous avez entendu parler du budget de l'armée, vous avez entendu parler de la justice, on peut parler du financement des hôpitaux, par exemple.
02:38Tout ça, ce sont des sujets pour lesquels nous avons besoin d'un texte qui nous autorise à aller plus loin.
02:44Là, nous ne faisons que de la reconduction, donc pas de possibilité de progresser.
02:48Catherine Vautrin, vous dites qu'il faut travailler ensemble, mais comment travailler ensemble quand le RN demande à ce qu'Emmanuel Macron parte ?
02:54Quand les Insoumis disent la même chose, et quand toute l'opposition dit votre gouvernement Bayrou, il ne va pas aller loin ?
03:00Comment on fait ça ensemble ?
03:03Vous savez, la Vème République a des institutions, notamment la Constitution. Aujourd'hui, nous avons un président de la République qui a été démocratiquement élu.
03:12Ensuite, nous avons aujourd'hui un gouvernement qui vient d'être installé.
03:16Tout le sujet va être dans la méthode d'où la constitution de ce gouvernement, avec des personnalités qui sont des personnalités qui n'appartiennent pas forcément au bloc central.
03:26C'est-à-dire, finalement, à ce qui a été la majorité soutenant le président de la République.
03:32Majorité qui, d'ailleurs, constitue aujourd'hui un bloc central qui est déjà composé de gens qui les ont rejoints.
03:37Je pense notamment aux députés de LR, par exemple.
03:43Et toute l'idée, maintenant, c'est d'essayer de trouver les sujets, les points d'accord.
03:47En d'autres termes, cherchons un plus petit dénominateur commun pour être en capacité de présenter des textes qui soient votés par les parlementaires.
03:55Pour ça, il faut les écouter, ces parlementaires, travailler avec eux, trouver les voies de passage.
03:59Catherine Vautrin, le budget de la Sécu, le fameux projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Comment vous allez procéder pour avancer ?
04:05Je vais rencontrer chacun des groupes parlementaires. De façon, il y en a 11 à l'Assemblée nationale, pour être très concrète.
04:11Ensuite, je verrai le Sénat, pour déterminer avec eux les points de blocage sur lesquels il y a capacité à discuter.
04:18Vous allez discuter avec eux, c'est ça ?
04:19Oui, et avec eux...
04:20Ils sont au courant ? Vous les avez invités déjà ?
04:21Alors, j'ai pour tout vous dire, on est le 3 janvier, ce matin.
04:24Ça fait partie des invitations que nous mettons en place avec Amélie de Montchalin, qui est la ministre des Comptes publics.
04:29C'est elle qui, très concrètement, tient les cordons de la Bourse.
04:32Et c'est ensemble que nous allons le faire, de façon à ce qu'il y ait une capacité à trouver des réponses concrètes.
04:37C'est très à la mode, ça, d'inviter les chefs de parti à discuter, à dialoguer, en ce moment.
04:41Vous savez pourquoi ? Parce que c'est là que ça se passe.
04:43Très concrètement, aujourd'hui, sur le projet de loi de finances, chacun des groupes à l'Assemblée nationale a fait des propositions
04:50qui ont été ou pas entendues, et qui aujourd'hui constituent des points de blocage.
04:54Toute la question, c'est qu'entre tout prendre dans ce qui peut être demandé, et essayer de trouver des voies de compromis,
05:00c'est ce qu'il faut faire, et c'est en tout cas la mission que nous a confiée François Bayrou.
05:03Catherine Vautrin, la réforme des retraites de 2023, c'est un sujet qui fâche.
05:07Ça va bouger ? Vous êtes prêts à discuter, là encore, à faire des aménagements ?
05:12Alors vous savez, moi je pense que, vous avez cité l'ensemble des politiques publiques confernées par mon ministère,
05:19je pense qu'il est important qu'on rappelle à nos concitoyens, et à celles et ceux avec lesquels nous travaillons,
05:24que la France a un énorme sujet, c'est son défi démographique.
05:27Son défi démographique, parce que nous le savons, le nombre de naissances est historiquement bas,
05:33et parallèlement à cela, nous avons de plus en plus de seniors qui vont bien.
05:38Nous entendions tout le week-end dernier Bruno Vélas, qui est le président de la Société Mondiale de Gériatrie,
05:43qui expliquait que quelqu'un de 70 ans aujourd'hui est dans la situation de forme de quelqu'un de 60 ans il y a 10 ans.
05:50Donc, tant mieux, on vit plus longtemps.
05:52La question derrière, c'est quand on vit plus longtemps,
05:56évidemment, au bout d'un moment, il y a aussi des besoins d'accompagnement sur le vieillissement.
06:01Tout ça a un coût, et toute la nécessité, c'est de déterminer ensemble comment on répond à cette feuille de route.
06:06Cette feuille de route, elle passe par l'enfance, l'accompagnement des politiques familiales, la protection des enfants,
06:13de façon à évidemment accorder le meilleur à ce qui sont finalement les pépites de notre pays,
06:19continuer dans la partie santé avec l'offre de soins, parce qu'on aura une demande de plus importante de l'offre de soins,
06:25et travailler ensemble sur le sujet retraite, c'est-à-dire comment on évolue.
06:30Les partenaires sociaux, à la fin de l'année, ont travaillé sur des bilans de carrière, ont commencé à bouger sur...
06:37Donc, vous êtes OK avec les aménagements, c'est possible en tous les cas ?
06:40Il faut évidemment continuer sur cette voie, c'est la meilleure possible.
06:43Et concrètement, ça veut dire quoi ?
06:45Ça veut dire, regardez, par exemple...
06:47Donnez-moi un exemple.
06:48Je vous en donne un très concret.
06:49Vous êtes infirmière dans un hôpital, vous avez un rythme compliqué, des nuits, des jours,
06:55évoluez dans votre carrière, vous commencez à être fatiguée.
06:58Est-ce que, par exemple, vous ne pouvez pas avoir une passerelle qui vous permettrait de devenir infirmière scolaire,
07:03où le rythme est différent, il n'y a plus de nuit, il y a un temps de travail qui est organisé différemment ?
07:09Voilà une évolution de carrière, vous gardez votre profession, pour autant, vous la vivez différemment.
07:14Je crois qu'il faut qu'on réfléchisse à ces adaptations qui permettent de continuer sa carrière sur un rythme différent.
07:21Il y a aussi le bilan de carrière qui vous permet de dire, voilà, pendant X années, j'ai animé une chronique sur RTL,
07:27et bien maintenant, j'ai envie, très concrètement, peut-être, de ne plus me lever très tôt le matin,
07:34et de travailler 3 jours par semaine.
07:35Et non pas 5 jours, parce que j'ai envie de temps, parce que je suis plus fatiguée.
07:39Comment je discute avec mon employeur, comment j'ai capacité à évoluer ?
07:44C'est cela, être ouvert et ouvrir de nouvelles possibilités.
07:47Catherine Vautrin, ministre du Travail sur RTL. Les contrôles des chômeurs, Catherine Vautrin,
07:51est-ce qu'ils vont s'intensifier ? Combien il y en a aujourd'hui ? Combien il pourrait y en avoir ?
07:55Vous savez, je crois qu'il ne faut pas qu'on soit tout le temps sur casquette, tampon, contrôle.
07:59Moi, ce qui est très important pour moi, c'est qu'on ait surtout un contact avec chaque demandeur d'emploi.
08:06C'est le travail qui est mené par France Travail.
08:08L'idée, c'est qu'on détermine avec la personne qui est au chômage, pourquoi est-ce qu'elle n'arrive pas à remonter dans le train d'emploi ?
08:16Est-ce qu'il y a un problème de logement ? Est-ce qu'il y a un problème de formation ?
08:19Qu'on lui permette le fameux programme des 15 heures d'insertion dans l'entreprise,
08:23qui derrière, remettent le pied à l'étrier et permettent d'aller plus loin.
08:26Nous avons besoin de ces personnes au chômage, parce que nous avons des besoins de main-d'oeuvre en France,
08:32nous avons encore des emplois pénuriques.
08:34Il faut donc accompagner ces chômeurs, c'est-à-dire aller les chercher là où ils sont, les rencontrer...
08:40Pour faire mieux, pour faire mieux avec eux.
08:41Mais c'est le sens de l'expérimentation qui a été menée.
08:44Je vous rappelle qu'au premier semestre 2024, au départ, il y avait 17 départements expérimentaux.
08:50Nous sommes passés à 50 et là, l'idée, c'est qu'à partir de maintenant,
08:54tous les départements puissent entrer dans cette démarche.
08:56Et là, nous sommes dans un partenariat bien compris entre les départements, l'État et les demandeurs d'emploi.
09:03Et ça marche, on a des résultats de retour à l'emploi extrêmement intéressants.
09:07Il y a de vastes sujets et de vastes questions pour vous, vu l'ampleur de votre portefeuille.
09:12On l'entendait tout à l'heure en reportage sur RTL d'Hortense Crépin avec des artisans qui se plaignent de la baisse des aides pour les apprentis.
09:19Pourquoi passer ?
09:21Ça, c'est de la main d'oeuvre dont on a besoin, non ?
09:24Oui, mais nous avons travaillé sur un sujet qui était que jusqu'à maintenant,
09:29l'aide à l'apprentissage était à 6 000 euros pour toutes les entreprises.
09:33L'idée, c'est de dire qu'évidemment, les artisans ont besoin d'être accompagnés.
09:37Et les artisans qui ont des entreprises de moins de 250 salariés,
09:41et vous m'accorderez que déjà 250 salariés, c'est une grande entreprise,
09:45ceux-là ont toujours une aide de 5 000 euros par apprenti.
09:49Ça a baissé de 2 000 euros.
09:51Ça a baissé de 2 000 euros.
09:52Pour autant, lorsqu'ils prennent des personnes qui sont en situation de handicap, nous restons à 6 000 euros.
09:57Et pour les entreprises qui ont plus de 250 salariés, effectivement,
10:01on leur demande un effort et c'est là où nous avons baissé à 2 000 euros.
10:06Donc vous le voyez, sur artisans, commerçants, petites entreprises,
10:10on a gardé des montants très importants.
10:12Une question rapide en termes de réponse, s'il vous plaît.
10:14Je m'adresse à la ministre de la Santé.
10:15C'est une question de Sarah qui est maman d'ado et qui concerne l'interdiction,
10:18vous savez, de la cigarette électronique jetable.
10:20Parce que c'est un fléau dans les collèges.
10:22Complètement, c'est moi qui ai...
10:23C'est pour quand ?
10:24Le plus vite possible.
10:25C'est pour quand ?
10:26On va être très clair, c'est la notion de la lecture à l'Assemblée Nationale.
10:30C'est moi qui étais au banc pour la lecture au Sénat et je suis totalement,
10:33vraiment concernée par le sujet et qu'on l'inscrive le plus vite possible à l'Assemblée Nationale.
10:37Elle a parfaitement raison, cette maman.
10:38Je suis en discute avec la présidente de l'Assemblée Nationale pour l'Ajana.
10:40Merci Catherine Vautrin d'avoir été l'invité de RT le matin.
10:43Et bon conseil des ministres tout à l'heure à 10h le 1er de cette année.