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Sébastien Olharan, maire LR de Breuil-sur-Roya prend la parole sur l’arrêté qui interdit les catastrophes naturelles : «Plutôt que d’espérer qu’il n’y ait pas de catastrophes, je vais essayer de les interdire». 

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Transcription
00:00Parce qu'en réalité, depuis le 1er janvier, nous sommes sans assurance pour l'intégralité de nos 70 biens immobiliers municipaux.
00:10Ça veut dire que concrètement, s'il y a le moindre dégât qui survient sur n'importe lequel de ces bâtiments,
00:15c'est la commune qui va devoir mettre de sa poche et risque de se retrouver dans une situation financière très difficile.
00:21Et comme je n'ai rien réussi à faire pour remédier à cette situation,
00:26on a même été jusqu'au tribunal administratif et on a été débouté,
00:30aujourd'hui, j'en suis réduit à me dire qu'on doit espérer qu'il n'y ait pas de catastrophe.
00:34Et bien, plutôt que de l'espérer, je vais essayer de les interdire.
00:37Évidemment, c'est une réponse par l'absurde, mais à une situation qui l'est, selon moi, encore plus.
00:41Anthony Bem, qui est avocat et qui est à mes côtés, ne comprenait pas le sens de votre démarche.
00:46Je lui ai dit, attendez, on va poser la question à monsieur le maire.
00:50En gros, pour résumer, c'est un clé du cœur, c'est un SOS.
00:54Exactement, c'est une façon d'alerter sur la situation de la commune de Braille-sur-Roya,
00:59à la fois pour mettre les assureurs face à leurs responsabilités
01:03et leur rappeler que, pour assurer les collectivités,
01:05ils ont aussi une mission de service public qu'ils doivent remplir,
01:09et alerter aussi, bien sûr, les décideurs politiques,
01:12parce qu'on voit bien que ce système de l'assurance aux collectivités,
01:15en France, n'est plus du tout adapté,
01:18que de plus en plus de communes se retrouvent sur le carreau
01:21et qu'il faut d'urgence le réformer,
01:24soit en mettant en place un système mutualiste,
01:27ou un système avec un fonds public,
01:29soit obliger réellement les assureurs,
01:31mais on voit bien que la situation ne peut pas rester en l'état.
01:33Et demain, je ne vous le souhaite pas évidemment, vous le comprenez bien,
01:36mais si demain, une nouvelle catastrophe vous touchait,
01:38en 2020, comment les choses se déroulent ?
01:41Il faut vous imaginer que la tempête Alex, qui nous a touchés en 2020,
01:45a provoqué 10 millions d'euros de dégâts sur les bâtiments communaux de Braille-sur-Roya.
01:50Ça signifie que si demain, on avait la même catastrophe,
01:53la commune devrait payer de sa poche
01:55ce qui représente 5 ans de rémunération pour les 50 agents municipaux.
02:01Donc c'est absolument impossible pour la commune
02:04de faire face à une catastrophe de cette ampleur sans assurance,
02:07mais ça sera tout aussi difficile pour nous de faire face
02:10à une série de petits sinistres auxquels toute collectivité est confrontée,
02:14parce qu'on parle des catastrophes naturelles,
02:16mais il peut y avoir des dégâts des eaux, des dégâts électriques,
02:19des dégradations, des vols, et face à tout ça non plus, nous ne sommes plus couverts.
02:24Alors comment a été perçu cet arrêté par vos administrés
02:27ou par vos collègues, ou les maires des communes voisines ?
02:32Les administrés sont tout aussi désespérés que moi,
02:35parce qu'ils savent bien que les bâtiments dont on parle,
02:38ce sont aussi les leurs, ce sont des biens publics,
02:41et se dire que les biens publics, qui est le patrimoine de tous les habitants,
02:46aujourd'hui ne sont plus protégés,
02:48c'est un gros sujet de préoccupation pour tout le monde.
02:51C'est finalement l'argent des contribuables
02:53qui va servir à couvrir une éventuelle catastrophe future.
02:57Quant à mes collègues maires, ils sont à mes côtés,
03:00parce que certains sont déjà confrontés à des situations similaires,
03:03d'autres ne le sont pas encore,
03:05mais savent qu'ils ont cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.
03:08J'ai David Lissnard, le président de l'AMF,
03:11qui m'a contacté avant-hier en me disant que ça fait partie
03:15des revendications qui sont portées depuis plusieurs années,
03:18qui n'ont jamais été reprises au niveau gouvernemental ou parlementaire,
03:22et que notre exemple va être utilisé pour essayer de faire avancer les choses.

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