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00:00Europe 1 Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec Olivier Dartigolle et avec Victor Hérault, on va parler de nos amis les agriculteurs.
00:09Alors il y a plusieurs choses à propos des agriculteurs.
00:12D'abord il faut dire que la coordination rurale est allée toute seule manifester,
00:16que les jeunes agriculteurs et la FNSEA attendent patiemment
00:20de voir François Bayrou lundi prochain puisque le rendez-vous est pris.
00:23Et que, eh bien nous avons nos dirigeants,
00:27et pas plus tard qu'hier au grand rendez-vous Europe 1, c'est News Les Echos, Europe RG,
00:31qui dit attendez, n'oubliez pas quand même qu'il y a des élections aussi aux chambres d'agriculture,
00:35donc fatalement il y a un enjeu électoral pour les syndicats agricoles.
00:40Cependant, quand il s'est agi de manifester aujourd'hui,
00:46Mme Gennevard, qui est la ministre de l'Agriculture, qui a gardé donc son portefeuille, a dit,
00:50t'as dédé, c'est lundi, c'est le 6 janvier, c'est la rentrée scolaire,
00:54moi je ne veux pas de manifestation à Paris le jour de la rentrée scolaire.
00:59Et c'était ce matin sur TF1 cette annonce.
01:03Ils ont exprimé le souhait de bloquer Paris. Non, on ne bloque pas.
01:07Ça vous l'empêcherez.
01:08Donc pas de blocage qui compromette finalement l'image des agriculteurs auprès des Français, et pas de violence.
01:15Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a été très clair, et je partage son avis,
01:20on ne bloque pas, on ne perturbe pas, pas de trouble à la vie des Français
01:28qui, en ce jour de rentrée, ont besoin d'accéder à leur travail, aux écoles des enfants.
01:32Donc ça, c'est très important.
01:33C'est très important, mais on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure avec Michel Auboin
01:38sur un autre sujet qui est celui de l'accord de 1968 sur les visas consulaires algériens.
01:46On ne peut plus rien faire.
01:49Donc en fait, les agriculteurs à qui on a promis des choses,
01:54on a dit, depuis le Mercosur, on tiendra bon,
01:58s'ils ne peuvent même plus manifester, s'ils ne peuvent même plus monter,
02:01qu'est-ce qu'ils peuvent faire, Olivier Dartigal, vous qui les connaissez bien, notamment dans votre région ?
02:06Depuis le mouvement de janvier l'année dernière,
02:11rappelez-vous, il y avait une unité syndicale.
02:13La crise agricole s'est approfondie, elle s'est aggravée,
02:17avec bien sûr le phénomène, la signature Mercosur, mais avec beaucoup d'autres choses.
02:22Il y avait eu une série de propositions avec le budget qui n'a pas pu être voté,
02:27et la coordination rurale a essayé en effet de monter quelque chose dans des conditions beaucoup plus difficiles,
02:33avec quand même, Pierre, il est vrai, des échéances à très court terme
02:37concernant les élections dans les chambres départementales et régionales d'agriculture.
02:44La FNSEA et les jeunes agriculteurs sont hyper dominants,
02:48ils détiennent 97 chambres, alors que la coordination rurale n'en a que 3,
02:54l'Haute-Garonne, la Vienne et la Haute-Vienne.
02:55Ça va changer, ça ?
02:56Alors, l'objectif de la coordination rurale est de gagner 25 à 30 chambres d'agriculture,
03:03prenant donc ces chambres d'agriculture,
03:06c'est une chambre d'agriculture dans un département, ça a un pouvoir,
03:08sur le foncier agricole, sur les subventions,
03:11et il ne faut pas oublier que les subventions au syndicat agricole,
03:15l'aide publique est à peu près à 300 millions,
03:17est dispatchée au regard de la représentativité de ce syndicat agricole.
03:21Donc il y a des enjeux, je pense quand même que la coordination rurale,
03:24alors que la campagne doit commencer le 7,
03:26a commencé sa campagne dès hier.
03:29Oui, Victor Hérault là-dessus.
03:31Je partage tout à fait cet avis-là,
03:33ce n'est pas un hasard de calendrier,
03:34donc Orban, j'ai raison là-dessus.
03:35Maintenant, Annie Gennevard.
03:37Dire, ce serait embêtant qu'une manifestation bloque Paris,
03:41je veux dire, quel est le but d'une manifestation,
03:43si ce n'est que ce soit imposant, et Aminéa un petit peu handicapante ?
03:46Mais monsieur Rotailleau a dit de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre.
03:48De l'ordre, de l'ordre, ça c'est tout à fait vrai,
03:49mais c'est le propre d'une manifestation, d'être un petit peu handicapante,
03:53puis ce n'était pas exactement ce type de manifestation.
03:56C'était au début de son premier ministère, donc c'était en septembre.
04:00C'est comme les chasseurs, il y a manifestation et manifestation.
04:02Maintenant, l'erreur originelle a sûrement été de promettre
04:07qu'on fera capoter le Mercosur, parce qu'en fait on n'en savait rien.
04:10Emmanuel Macron est parti aux bras de fer à Cursula van der Leyen,
04:13c'est très très mal engagé,
04:14mais il ne fallait pas promettre aux agriculteurs français qu'on allait,
04:17alors après on ne peut pas enlever.
04:18Michel Barnier lui-même est parti à Bruxelles en disant,
04:20on ne signera pas, la France tiendra fort,
04:23et puis on attendait les Polonais qui ont dit, oui on ne fera pas,
04:26finalement les Italiens se sont rendus compte que ce n'était pas si simple.
04:31Mais on se rend compte nous-mêmes, ça nous prouve que notre poids
04:34face à l'Union Européenne ou dans l'Union Européenne n'est pas si grand que ça.
04:38Il y a des choses, il y a véritablement,
04:40moi je le vois avec les agriculteurs dans les Pyrénées Atlantiques,
04:44il y a des choses à portée de main qui peuvent être faites,
04:47il suffit d'avoir de la décision politique,
04:49la surtransposition des normes européennes.
04:52C'est possible le fait de faire une transparence sur les aides de la PAC,
04:56c'est possible le fait de réfléchir dans des conditions très particulières,
05:00vu la crise agricole, à des allègements de cotisations sociales,
05:04à regarder ce qui peut être fait sur le bouclier énergétique,
05:07les concernants, que l'Office français de la biodiversité
05:10arrête de poudrir la vie des paysans.
05:13Il y a des choses qui sont à portée de main,
05:16parce que sinon la politique c'est quand même permettre
05:20de régler des choses qu'on peut régler quasiment dans les semaines qui viennent.
05:25On a perdu cette relation-là.
05:27Les agriculteurs ne sont pas là simplement pour taper sur l'accord du Mercosur,
05:30ils sont là pour dire, et on les comprend parfaitement,
05:33imposer au moins autant de normes aux produits étrangers,
05:36aux producteurs étrangers, que vous nous en imposez à nous,
05:39parce que c'est faramineux toutes les normes, les charges administratives.
05:42C'est ce qu'on appelait les clauses miroirs.
05:45Et c'est ça qu'on a perdu aujourd'hui,
05:47l'agriculteur français a l'impression d'être complètement
05:50en incapacité de faire son job,
05:52et que le producteur étranger est favorisé,
05:54et par les prix, et par l'absence de normes.
05:56Il y a le volet du Mercosur,
05:58et puis il y a le volet des promesses gouvernementales
06:00qui n'ont toujours pas été tenues.
06:02Moi je me souviens d'Emmanuel Macron,
06:04qui est arrivé au salon de l'agriculture,
06:06qui a discuté une grande partie du temps avec eux,
06:11quand il relève les bras de ses manches,
06:14quand il n'y a plus que la chemise et la cravate,
06:17et puis il est en...
06:19Les manches retroussées.
06:22Et puis là, on voyait bien qu'il expliquait certaines choses,
06:26et ensuite il y a eu toute une série de promesses.
06:28Mais ces séries de promesses,
06:30elles n'ont pas été pour une grande partie...
06:32Les doléances des gilets jaunes, c'est exactement la même chose.
06:34C'est le grand art d'Emmanuel Macron.
06:36Il faut quand même dire qu'on a un sujet d'instabilité politique.
06:38C'est-à-dire, est-ce que ce pays est gouvernable
06:41suite aux dernières élections législatives ?
06:43C'est-à-dire que pour mettre en place,
06:45y compris pour tenir son administration,
06:47il faut avoir du pouvoir politique.
06:49Mais quand on fait des promesses en février
06:52lors du salon de l'agriculture,
06:54pourquoi est-ce qu'on ne peut pas dire...
06:56La dissolution, c'est fin.
06:58Il y a eu du temps entre les deux,
07:00et on a vu qu'aucune direction politique
07:02n'a été engagée dans ce sens-là.
07:04Mais c'est exactement, je vous le dis,
07:06comme pour les cahiers des doléances des gilets jaunes,
07:08on n'en a plus jamais entendu parler.
07:10Emmanuel Macron est très fort en cela en scène,
07:12quand il a toute une foule en face de lui.
07:14Je ne sais plus si c'était avec vous, Pierre,
07:16mais j'avais dit qu'à chaque fois qu'il retroussait les manches,
07:18on savait que ça allait très mal se passer ensuite.
07:20Et là, c'est exactement la même chose.
07:22L'erreur a été de promettre qu'il allait plier le bras
07:24d'Ursula von der Leyen.

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