Regardez Lenglet-Co du 07 janvier 2025.
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00:00Il est 7h39, L'Angleco, François Langley, toute ressemblance avec une chronique ayant déjà existé ne serait pas tout à fait fortuite
00:09puisque vous allez nous parler ce matin de la difficulté à monter un budget, sauf que c'est pas pour Michel Barnier mais pour François Bayrou cette fois.
00:16Mais le nouveau Premier ministre va-t-il vraiment pouvoir faire autrement que son prédécesseur ?
00:20Ça commence un peu comme avec Michel Barnier, réunion hier avec les socialistes à Bercy et puis discussion tous azimuts dans les jours qui viennent
00:28avec un examen parlementaire à partir de la mi-janvier. On va partir du texte de Michel Barnier qui avait été rejeté lors de la motion de censure début décembre.
00:37Mais François, si c'est le même texte, ça risque de reproduire les mêmes effets, donc la censure.
00:42Non, pas forcément parce que le texte va être modifié. Il faut faire juste un instant un peu de politique.
00:46Michel Barnier avait voulu acheter l'assentiment du RN, le Rassemblement National, avec des concessions faites sur le remboursement des médicaments, le prix de l'électricité, ça n'a pas suffi.
00:56Du coup, François Bayrou, pour que son budget passe, cherche un autre allié, ça ne peut être que les socialistes.
01:03Bon, si c'est le même texte, ça va produire les mêmes effets. Que veulent-ils les socialistes pour ne pas voter la censure ?
01:07Des scalpes. Des scalpes qu'ils puissent rapporter devant leurs électeurs en se prévalant de les avoir gagnés et qui leur permettraient de gagner du coup en autonomie vis-à-vis l'extrême gauche et les filles en cas d'élection prochaine.
01:19Si je résume la feuille de route d'Éric Lombard, c'est comment donner des scalpes à gauche sans piétiner le bilan Macron et sans trop enfoncer le déficit de 2025.
01:30Une espèce de triangle magique où tout le monde aurait sa part. La gauche obtiendrait des mesures sociales, les marchés financiers un déficit élevé mais moins que cette année, et le président éviterait de se renier.
01:41Alors soyons concrets, quelles peuvent être ces scalpes comme vous dites, François ?
01:44Je suis spécialiste en matière de scalpes. Il y en a deux. Un qui est acquis, ce sont les impôts. Taxation des 25 000 contribuables les plus riches avec un mécanisme voisin de ce qui avait été prévu par Michel Barnier et puis une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises.
02:00L'autre, il est extra budgétaire mais politiquement très visible, c'est le scalpe de luxe si je puis dire. La réforme des retraites et en particulier la fameuse borne de 64 ans, nouvel âge légal depuis la réforme.
02:13C'est le seul qui assurerait à coup sûr la neutralité des socialistes.
02:18Ok, tout ça c'est très bien mais ça ne fait pas les 50 milliards annoncés de correction budgétaire ?
02:22Non, loin s'en faut, d'autant qu'entre temps la charge s'est alourdie quand même puisque les retraites ont été indexées automatiquement de 2,2% au 1er janvier.
02:31Faute de budget ! Et ça fait encore quelques milliards de plus. Mon pari, c'est qu'on n'arrivera pas à réduire le déficit comme on l'espère aujourd'hui.
02:38C'est pas possible dans la conjoncture politique actuelle. C'est le prix de la dissolution. Pour maintenir une stabilité politique précaire, il va falloir lâcher sur les comptes.
02:48Et les marchés risquent de déclencher une crise financière ou pas ?
02:51Bah écoutez, ça chauffe. Hier soir, on a encore dépassé le taux d'intérêt de la Grèce, encore une fois. Mais les marchés, ils sont comme nous tous devant une alternative.
02:59C'est soit ce gouvernement qui ne réduira pas vraiment le déficit, soit le prochain, immanquablement à gauche s'il y a une nouvelle censure, qui lui creusera vraiment le déficit.