• il y a 12 heures
Avec Didier Breton, chercheur à l’Institut national d’études démographiques

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##C_EST_BON_A_SAVOIR-2025-01-09##

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Transcription
00:00Et Sud Radio, c'est bon à savoir pourquoi la natalité n'en finit plus de dégringoler.
00:08En 2024, elle devrait encore être en baisse, vers un plus bas historique.
00:12Selon l'INSEE, le nombre de naissances a reculé de 2,8% sur un an.
00:17Bonjour Didier Breton.
00:18Bonjour.
00:19Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:22Vous êtes chercheur à l'Institut National d'Études Démographiques.
00:26Comment faut-il analyser ces chiffres qui viennent d'être communiqués par l'INSEE
00:31et cette nouvelle baisse de la natalité, Didier Breton ?
00:35Ça s'inscrit dans une tendance assez longue.
00:38C'est depuis 2011 que ça baisse, et donc on a une baisse continue.
00:432023 était vraiment à très bas et 2024 va poursuivre cette baisse.
00:47C'est-à-dire qu'on va vers une baisse historique ?
00:52Oui, à la fois en termes de nombre de naissances et en termes de fécondité,
00:56c'est-à-dire de comportement, on va atteindre un plus bas historique en 2024.
01:00C'est à peu près certain.
01:01Les chiffres définitifs de l'INSEE vont sortir le 14 janvier pour la fécondité.
01:07Mais on a déjà les naissances jusqu'à novembre 2024 et on sait que ça va être au plus bas.
01:11Vous avez parlé du temps long, donc depuis en l'occurrence en tout cas 2011, cette baisse.
01:16On peut parler d'une forme d'effondrement de la natalité sur ce temps-là ?
01:21Effondrement serait un mot un peu fort.
01:24C'est une baisse continue qui veut dire que probablement ce n'est pas lié qu'à la conjoncture.
01:29C'est une tendance longue, un changement de valeur ou l'adoption d'un comportement
01:34qu'on observait en Europe et qu'on n'observait pas en France.
01:37Oui, parce que c'était une spécificité française d'avoir une natalité assez haute jusqu'à peu de temps.
01:45Oui, voilà, c'est ça.
01:46C'est que petit à petit, on avait presque oublié que le niveau de fécondité en Europe est très faible.
01:50Il est autour de 1,5 et qu'on avait une exception ici, qui était la France.
01:54Et l'exception, elle est encore dans la France, qui fait encore partie des pays où la fécondité est élevée.
01:59Mais petit à petit, on converge vers ce qu'on observe chez nos voisins.
02:03Alors comment on peut l'expliquer ? J'imagine que les causes sont multiples.
02:06C'est quoi les causes principales pour expliquer cette baisse de la natalité ?
02:11Vous savez, on ne parle pas... Vous parliez d'effondrement, ce n'est pas vraiment un effondrement.
02:15Il y a peut-être quelques petits paramètres qui changent.
02:18Probablement qu'un peu plus de femmes et d'hommes décident de ne pas avoir d'enfants ou de les avoir de plus en plus tard.
02:25Et un peu mécaniquement, probablement un peu moins souvent un troisième enfant, un peu moins souvent un deuxième enfant,
02:30c'est-à-dire une réduction des tailles de famille.
02:32Il y a un tas de raisons, il y a des raisons conjoncturelles.
02:36Pour faire un enfant, il faut avoir un peu de certitude dans le long terme.
02:39Et là, peut-être que les conditions ne sont pas réunies.
02:42Et puis, une tendance sur le long terme, c'est-à-dire dans les choix.
02:47Peut-être qu'un peu moins souvent, on décide d'avoir un enfant plus tôt et puis on fait un autre choix dans sa vie quotidienne.
02:54Ça, c'est une chose. Il y a la question aussi de l'infertilité qui progresse, disait Breton. Ça joue ?
02:59L'infertilité, elle augmente, mais sur le niveau de la fécondité, ça a assez peu d'effet.
03:04Ce n'est pas ce qui explique la baisse de 2 à 1,7.
03:08Ou en tout cas, très marginalement. Ce qui ne veut pas dire que l'infertilité n'est pas un vrai phénomène et un vrai problème.
03:15Mais dans le niveau de la fécondité, ça joue assez peu.
03:17– Ça veut dire que l'impact de l'infertilité là-dessus n'est pas forcément capital ?
03:23– Non, la grosse partie n'est pas là.
03:26– Tenez, Emmanuel Macron revient sur ses propos et qu'il voulait un réarmement démographique du pays.
03:32Ça a fait beaucoup réagir.
03:34Ce seraient quoi, selon vous, les bonnes mesures à prendre pour relancer d'une certaine manière cette natalité ?
03:40Est-ce qu'il y a des mesures simples qu'on pourrait prendre ?
03:43– On peut toujours en prendre, on peut avoir des mesures incitatives, de type prime, etc.
03:48Ça marchera, mais à court terme, pas forcément à long terme.
03:51Il y a une première chose à voir, c'est quel est le désir d'enfants.
03:57Parce que c'est un préalable important, puisque si les gens ne veulent pas,
04:00c'est difficile de leur donner envie d'avoir des enfants.
04:04Et une chose qui est difficilement mesurable,
04:07c'est qu'il faut avoir une espèce de confiance dans le long terme
04:10pour pouvoir se projeter à l'horizon long,
04:14qui est celui de la naissance et de l'éducation d'un enfant.
04:18Donc ça, ce n'est pas si évident à mettre en place, c'est un peu une confiance.
04:23Après, toutes les mesures qui sont très importantes,
04:26qui permettent de concilier une vie professionnelle et une vie familiale,
04:30jouent beaucoup sur la fécondité.
04:32Baisse des naissances de 2,8% pour l'année 2024.
04:37Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
04:39Didier Breton, chercheur à l'Institut national d'études démographiques.
04:43Très bonne journée à vous.

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