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Avec Maxime Lledo et Jean-François Achilli

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-11-13##

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Transcription
00:00Allez, on en parle, le patron d'une entreprise propose de baisser les salaires pour maintenir les emplois.
00:08J'ai trouvé ça très intéressant, ça se passe dans l'Oise. L'entreprise s'averglace.
00:13Oui, entreprise de Verry, le groupe traverse en ce moment une période difficile, baisse de l'activité, augmentation des coûts de production.
00:18Alors, pour ne pas couper dans les effectifs, ce dirigeant propose de couper dans les salaires pendant 6 mois.
00:241400 salariés, c'est une grosse entreprise.
00:27C'est une grosse entreprise, une des plus grosses entreprises du département.
00:31Une Verry qui est vraiment à la pointe de la technologie.
00:33Baisse des salaires avec une distinction entre les ouvriers et les cadres.
00:36Baisse de salaire de 5% pour les ouvriers, de 20% pour les cadres.
00:40Les syndicats dont la CGT s'y oppose.
00:42De son côté, le maire de la commune, Jean-Pierre Etienne Jouin, par Sud Radio, demande aux salariés d'accepter l'offre pour sauver l'usine.
00:48Ça me touche en tant que maire, en tant que citoyen, de voir qu'on est prêt à saboter un outil industriel
00:54qui fabrique des produits qui sont haut de gamme, très haut de gamme, simplement parce qu'on doit faire un effort.
01:00C'est de la faute de personne si le marché mondial est en train de changer.
01:04C'est complètement ridicule, on ne fait pas tomber l'entreprise avec 1400 personnes,
01:08simplement parce qu'on veut un bras de fer gagnant face à une érection.
01:12A propos recueilli pour Sud Radio par François-Louis Bourneau, à noter...
01:15C'est du bon sens ce maire, non ? Enfin, je ne sais pas moi.
01:17A noter que le DRH attend la réponse définitive des syndicats aujourd'hui.
01:21Qu'en pensez-vous tous les deux ?
01:22Maxime Liedau, Jean-François Aquilli ?
01:24Je dirais que c'est du bon sens, effectivement.
01:26Dans ces histoires-là, c'est du cas par cas, en général.
01:30Il faut comprendre ce qui se passe au sein de la direction, quelle est la relation.
01:34Vous savez, une entreprise de plus de 50 salariés,
01:36toutes les décisions concernant les salaires passent par forcément les dialogues sociaux, les partenaires sociaux.
01:40Donc, est-ce que c'est vraiment une période courte, 6 mois,
01:45on serre la ceinture, on serre les coudes, main dans la main,
01:48et puis ensuite, ça repart.
01:50Dans ce cas-là, oui, si c'est vraiment comme ça que ça se passe,
01:54c'est une très belle idée, et à un moment donné, c'est un principe de réalité.
01:58C'est ce que disait Rick Revelle tout à l'heure,
02:00les patrons de PME, je l'ai noté, c'est très intéressant,
02:02en France, gagnent 4000 euros par mois, en moyenne.
02:06Il y a le salaire des très grands patrons qui nous choque,
02:08mais la réalité du tissu des entreprises en France,
02:12les TPE, TME, PME, c'est 20% de patrons au SMIC.
02:16Donc, il faut voir quelle est la réalité de cette entreprise.
02:19Est-ce qu'il y a vraiment une bagarre avec un patron
02:22qui gagne trop d'argent et des salariés qui seraient dans la misère ?
02:25Je ne pense pas.
02:26Le réalisme fait que, ceci dit, ça renseigne une fois de plus
02:31sur les difficultés que se traverse ce pays.
02:34Tout de même, nous avons un pays qui est quand même riche,
02:37parce qu'au fond, c'est un pays qui performe,
02:40c'est un pays qui est envié, mais c'est un pays qui connaît
02:43des lourdeurs administratives et qui connaît des freins
02:46qu'il faudrait savoir peut-être un jour lever
02:48en assouplissant le dialogue social,
02:50en essayant de donner un peu plus de liberté dans tout le système.
02:54Moi, dans cette histoire, je trouve l'initiative extraordinaire.
02:58Je trouve que l'idée que les salariés puissent éventuellement
03:00gagner un peu moins leur vie pour sauver l'entreprise, très bien,
03:03mais je ne vois pas pourquoi ce sont les salariés,
03:06et même les cadres de cette entreprise,
03:08à payer pour un contexte économique pour lequel on ne fait rien.
03:12Ça fait des années et des années qu'on nous explique,
03:14et je ne parle pas des grands patrons,
03:16je parle des patrons de tous les jours, des artisans, des commerçants,
03:19des patrons de TPE, PME, qui vous expliquent à quel point ce pays,
03:22si vous voulez, taxe beaucoup trop.
03:24On est à 3% de plus que la moyenne européenne,
03:26si vous voulez, en tout ce qui concerne le coût du travail.
03:29On est à 8 points de plus que l'Allemagne.
03:31Dès que les Etats-Unis, par exemple, font un grand pacte pour l'inflation,
03:33vous avez un grand mouvement de toutes les entreprises européennes
03:36qui se barre aux Etats-Unis.
03:38Et je ne vois pas, si vous voulez, pourquoi ce serait aux salariés
03:41de se sacrifier, eux, quand le monde politique qui a la main,
03:43si vous voulez, sur ce sujet, ne fait rien.
03:45Et quand j'entends, vous voyez, par exemple...
03:47– Mais Maxime, là, en l'occurrence, il se mobilise pour sauver l'entreprise.
03:49– Non, mais qu'il se mobilise, bien sûr.
03:51– Parce qu'il y a urgence.
03:52– Mais Jean-Jacques, vous savez très bien, vous suivez l'actualité mieux que personne,
03:54si vous voulez, à quel point les entreprises sont dans un milieu compliqué.
03:57Je le disais tout à l'heure, 66 000 défaillances d'entreprises sur une année,
04:00alors qu'on nous vantait, si vous voulez, une réindustrialisation extraordinaire.
04:03Quand j'entends, si vous voulez, le ministre des entreprises, ce week-end,
04:07qui nous dit que pour toutes ces affaires, la réponse doit être européenne,
04:10mais enfin, je veux dire, il est ministre de quoi ?
04:12Il sert à quoi, Marc Ferracci ?
04:14– Marc Ferracci, oui.
04:15– Exactement, il est ministre de l'Industrie.
04:17Je veux dire, la réponse ne doit pas être européenne,
04:19à chaque fois qu'il y a un problème.
04:20Dans ce pays, quand j'entends et quand je lis, par exemple,
04:22la ministre, une fois de plus, du Travail et de l'Emploi, dans le JDD, dimanche,
04:26qui nous explique qu'elle travaille à la stabilité économique,
04:28enfin, le projet de budget nous a démontré l'inverse,
04:30quand elle nous dit, écoutez, l'État se bat,
04:33l'État se bat pour éviter les concurrences déloyales indiennes et chinoises,
04:36mais qui, pendant le plan de relance après le Covid,
04:38a donné 4 millions à une entreprise indienne
04:40pour qu'elle vienne concurrencer le géant français, PAM, à Saint-Gobain ?
04:43Si vous voulez, les exemples comme ça se multiplient,
04:45donc que des salariés soient obligés de se serrer la ceinture
04:47et qu'ils y soient prêts, objectivement, je trouve ça extraordinaire
04:50comme message pour sauver une entreprise, etc.
04:52Mais qu'il n'y ait que les salariés qui trinquent,
04:54qu'à la fin, les patrons de TPE, PME,
04:56se retrouvent devant le tribunal de commerce,
04:58parce que leur entreprise va mal, en grande partie,
05:00parce qu'il y a un contexte économique, qu'on le veuille ou non,
05:02pour lesquels, si vous voulez, les politiques ne se sont pas battus,
05:04je trouve ça tragique.
05:05De toute façon, la réponse n'est pas européenne,
05:07puisqu'il n'y a pas d'harmonisation fiscale et sociale
05:10au sein des 27, c'est tout le problème.
05:12La concurrence, elle est interne à l'Union Européenne.
05:15À partir de là, nous boxons avec des masses accrochées aux chevilles.
05:21Pour cette histoire d'entreprise, on peut imaginer,
05:25j'insiste, au cas par cas,
05:28des accords qui se feraient sur des périodes courtes,
05:30je dirais n'importe quoi, 6 mois,
05:32et avec une revoyure,
05:34et ensuite, au bout de 6 mois,
05:36s'il faut bazarder toute l'entreprise,
05:38ce sera une affaire réglée.
05:40Ça vaut le coup d'essayer, malgré tout,
05:42parce que ce sont des familles qui sont derrière en souffrance.
05:45Ce sont des personnes...
05:47C'est la commune.
05:49Et puis ce sont des salariés qui vont grossir les rangs du chômage.
05:56Donc ça vaut le coup parfois d'essayer,
05:58mais attention, avec beaucoup de prudence.
06:00– Bien, merci à tous les deux.
06:01Merci, on vous retrouve tous les mercredis.
06:03Vous le savez, sur l'antenne de Sud Radio, c'est un plaisir.
06:05François Ruffin sera mon invité dans un instant,
06:07mais tout de suite, le rappel des titres de l'actualité
06:09avec Laurie Leclerc.
06:11Il est 8h30.

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