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00:00Europe 1 soir, week-end.
00:0219h21, Pascal Delatour-Dupin.
00:05Il est 19h44 sur Europe 1, nous sommes toujours dans ce studio avec Paul Melin, avec Jules Thorez.
00:09Je voudrais qu'on dise peut-être un mot, si vous le permettez, du discours de politique générale de François Bayrou, mardi.
00:14Vous le permettez, Pascal.
00:15Voilà, je me permets.
00:16Vous avez tous les droits.
00:17Ça intéresse nos auditeurs.
00:18De 19h à 21h sur Europe 1, Pascal a tous les droits.
00:20Voilà, juste le week-end, le soir.
00:22Non, juste dire un mot, effectivement, avec la pression qui monte du côté de Laurent Wauquiez,
00:25qu'il a commencé déjà à dire dans les colonnes du Parisien ce soir,
00:29qu'attention, il ne voterait pas le budget s'il y avait des hausses d'impôts.
00:32Donc premier ravétissement lancé à François Bayrou, alors qu'il n'a même pas fait son discours de politique générale.
00:38François Bayrou s'est tiraillé, ce pauvre François Bayrou, parce que la politique économique, sur le même temps, c'est difficile.
00:43Il ne peut pas à la fois recevoir M. Ford et M. Coquerel à Bercy,
00:47et dans le même temps plaire à Laurent Wauquiez, et à la droite, vous avez vu ce qu'a dit Gérard Larcher,
00:52il y a des lignes rouges à droite sur la question aussi des réformes des retraites,
00:55et je ne suis pas bien sûr qu'il va pouvoir détricoter ce qui a été construit par les précédentes majorités.
01:00Il va être pris entre trois feux, le président de la République qui, à mon avis, n'a aucune envie qu'on vienne par exemple sur la retraite,
01:05la droite qui n'en a pas envie non plus, et la gauche qui va vouloir aller tellement loin qu'il ne va rien pouvoir faire du tout.
01:10Donc si vous voulez, je ne sais pas trop quelle est la solution miracle de François Bayrou,
01:14mais dans ce cas-là, si vous voulez plaire à tout le monde, vous finissez généralement par plaire à personne.
01:18Donc il faut faire attention. La composition de l'assemblée est très difficile, certes,
01:23mais il faudrait peut-être qu'il dégage des majorités sur des projets un peu clairs, plutôt que vouloir satisfaire tout le monde.
01:27Donc je m'étonne un peu de la stratégie qui consiste à envoyer notre ministre de l'économie, M. Lombard,
01:31recevoir les uns et les autres à la queue leu-leu, comme à la boucherie,
01:35avec leur ticket pour venir donner leur doléance au bon M. Lombard.
01:38Je ne suis pas sûr, je pense qu'il va y avoir beaucoup de déçus.
01:40Et je pense que la gauche notamment, ceux qui restent du NFP en tout cas,
01:44risquent fort de voter la censure à compter du 16.
01:48Donc il faut faire attention. Alors notre ami Jules a peut-être des informations de première main,
01:52mais moi, de ce que j'observe, ça ne me paraît pas évident.
01:55Alors, Jules Torres.
01:57Bienvenue dans l'enfer de Matignon, François Bayrou.
01:59C'est-à-dire qu'il a été nommé avant Noël, et là, il n'avait finalement pas eu vraiment grand-chose à faire.
02:03Il était plus dans la gestion de crise depuis qu'il a été nommé comme Premier ministre.
02:07Là, on arrive, et c'est du concret, et c'est une semaine qui est décisive,
02:12et c'est même une semaine qui est de tous les dangers pour François Bayrou.
02:14Car demain, il n'y a pas que le discours de politique générale.
02:16Demain, il reçoit les syndicats agricoles, Arnaud Rousseau de la FNSEA,
02:20Véronique Leflocq de la coordination rurale.
02:22Eux aussi, ils veulent du très concret.
02:24Ils veulent que dans le discours de politique générale de mardi, il y ait des choses concrètes.
02:29Et c'est la même doléance pour l'EPS.
02:32L'EPS, on ne comprend plus rien.
02:34Abrogation de la réforme des retraites, suspension.
02:37Ce n'est pas clair du tout.
02:38Il nous faut quelque chose de beaucoup plus clair que ça.
02:40Et là, c'est aussi peut-être la faute de M. Lombard qui, je le rappelle,
02:43est l'un des seuls social-démocrates, donc homme de gauche dans ce gouvernement,
02:47et qui ne correspond pas tout à fait au corpus de M. Bretaillot, de M. Darmanin,
02:53de M. Lecornu et même de M. Bayrou.
02:56Donc là aussi, il y a sans doute un problème d'équilibre dans ce gouvernement.
03:00C'est qu'on ne comprend pas très bien quelle est sa couleur, quelle est sa nature.
03:04L'autre sujet pour François Bayrou, pardonnez-moi, mais encore une fois,
03:06c'est le Rassemblement National.
03:08Car je ne suis pas sûr que François Bayrou, aujourd'hui, considère que les communistes,
03:13les écologistes et les socialistes soient des alliés fiables.
03:17Et donc, s'il lui échappe entre les mains, c'est encore une fois Marine Le Pen
03:21qui va décider de si oui ou non.
03:23Il reste à Matignon, donc on verra mardi ce qu'il y aura dans le discours de politique générale.
03:27Est-ce qu'il va avancer sur les questions d'immigration ?
03:30Est-ce qu'il va avancer sur les questions de sécurité,
03:32de lutte contre la criminalité organisée et le narcotrafic ?
03:36Est-ce qu'il y aura quelque chose sur la proportionnelle ?
03:38On sait que c'est quelque chose que Marine Le Pen souhaite.
03:41Moi, je peux vous dire qu'on l'a dit, Marine Le Pen, on l'a interviewée.
03:44Je peux vous dire qu'elle peut censurer la semaine prochaine, ça ne lui posera aucun problème.
03:48Je peux vous dire qu'elle n'a plus rien à perdre, finalement, Marine Le Pen.
03:52Donc jeudi, il y aura l'examen de la motion de censure déposée mardi par la France insoumise
03:56parce qu'il faut 48 heures pour la voter.
03:59Est-ce que la gauche se disloquera ?
04:02Est-ce que les socialistes sortiront du giron de la France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon ?
04:06Est-ce que le RN adoptera une posture plutôt constructiviste ?
04:11Est-ce que la droite, Laurent Wauquiez, qui sort aujourd'hui, mais ça c'est pareil,
04:14il est toujours à contre-temps Laurent Wauquiez.
04:16Pourquoi ?
04:17Parce qu'à un moment donné, ces électeurs veulent de la stabilité.
04:21C'est l'inverse des électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon.
04:24C'est-à-dire qu'ils veulent qu'on sanctionne Emmanuel Macron et chacun de ses gouvernements.
04:29Que ce soit François Bayrou, que ce soit Attal, que ce soit Michel Barnier.
04:32Donc, les électeurs de Laurent Wauquiez, ça n'a rien à voir.
04:34Eux, ils veulent de la stabilité, ils ne veulent pas d'augmentation d'impôts.
04:38C'est juste ce qu'il dit, Laurent Wauquiez.
04:40C'est juste ce qu'il dit, mais ce timing-là est un petit peu loufoque.
04:45Évidemment, il faut toujours faire des économies.
04:47On a 3 300 milliards de dettes, un déficit abyssal.
04:51Donc évidemment qu'il va falloir faire des économies.
04:53Moi, je pense que le péché original de François Bayrou,
04:55ça a été de reprendre la mouture de Michel Barnier sur le budget.
04:58C'est-à-dire que la mouture de Michel Barnier n'était pas la bonne.
05:01Il n'y avait pas assez d'économies, trop d'impôts.
05:03Bon, il a repris la même chose.
05:05On verra encore une fois dans le discours de Politique Générale ce qu'il adviendra.
05:08Mais honnêtement, la semaine qui vient va être une semaine de tous les dangers.
05:14Et attention à François Bayrou, parce que ça peut être la semaine où il disparaît de Matignon.
05:18Ah oui, ça peut.
05:20Vraisemblablement, il va tout faire pour rester en tout cas.
05:23Et il est capable de compromis, et de beaucoup de compromis, pour se maintenir là où il est.
05:28L'histoire récente nous a enseigné que Michel Barnier,
05:30que ce n'est pas parce qu'on était prêt à rester, qu'on avait très envie de rester,
05:33et qu'on faisait des compromis, y compris pour ce qui est de Michel Barnier et de Marine Le Pen,
05:36qu'on restait nécessairement à son poste à Matignon.
05:38Donc ça va être effectivement très difficile.
05:41Après, François Bayrou, il a une autre stratégie.
05:43Moi, je vais un peu le défendre là-dessus.
05:44Il a une autre stratégie que celle de Michel Barnier.
05:46Michel Barnier, consciemment, savait que les concessions,
05:49il fallait les faire plutôt sur la droite de l'échiquier politique,
05:51dans sa propre famille politique, LR, et auprès de Marine Le Pen.
05:54François Bayrou, il n'est pas là avec la même fiche de poste.
05:57Lui, François Bayrou, il est là aussi pour aller chercher des personnes à gauche.
06:00C'est pour ça, du reste, qu'il y a eu des ministres d'ouverture à gauche.
06:03Et il n'y a pas eu que M. Lombard, il y a eu aussi François Asseline,
06:06il y a eu aussi Juliette Méadel.
06:08Oui, l'Arlésienne, c'est ça, oui.
06:10Donc si vous voulez, il y a cette volonté d'ouverture à gauche.
06:13C'est une volonté d'ouverture à gauche qui est assez aussi demandée peut-être par les Français.
06:17Parce que regardez la composition du Parlement.
06:20Vous n'avez pas une ligne claire entre ces trois blocs, donc il faut composer.
06:23C'est ce qu'essaie de faire François Bayrou.
06:25Est-ce qu'il va y arriver ? Je ne sais pas.
06:27La matière économique, l'histoire récente nous a aussi montré
06:30que la constitution d'un budget, les choix et les options économiques,
06:33elles n'étaient aujourd'hui ni de droite ni de gauche.
06:35Parce qu'il y a certains sujets où on a vu la gauche faire des réformes
06:37qui auraient plutôt été de droite.
06:39Je pense par exemple à France Hollande avec le CICE,
06:41c'était plutôt le Crédit Impôt Compétitivité Emploi.
06:43Ce fameux cadeau aux plus riches, aux grandes entreprises,
06:45comme disait à l'époque Mélenchon, ça c'était plutôt une mesure de droite.
06:48Et on a vu une droite maintenant, LR, voire le Rassemblement National,
06:51qui est plus sociale que les socialistes.
06:53Donc c'est à n'y rien comprendre l'économie.
06:55Vous ne pouvez pas aujourd'hui dire ça c'est une mesure de droite,
06:57ça c'est une mesure de gauche.
06:59Bah non, parce que Marine Le Pen précisément, elle n'a pas le même discours économique que son père.
07:02La petite pique de Jules Torres.
07:03Parce que Jules Torres, vous savez, il faudrait qu'il ouvre un livre d'histoire politique,
07:05ça lui ferait du bien.
07:07Allez, allez, allez !
07:09L'échange n'a jamais eu lieu.
07:10C'est un bon journaliste politique, si vous voulez,
07:12mais il est bien pour le contemporain, pour le tout venant.
07:14Quelqu'un qui défend encore les socialistes en 2025,
07:16ou qui comprend les socialistes en 2025,
07:18c'est peut-être lui qui devrait lire un livre de géopolitique,
07:20d'histoire politique.
07:22Un peu progressiste face à vous, Jules Torres,
07:24c'est de défendre la gauche.
07:26Mais vous avez un droit.
07:28Jules Torres, c'est vraiment la semaine de tous les dangers,
07:30ça veut dire que si on se retrouve dimanche prochain,
07:32attendez pour les auditeurs d'Europe 1,
07:34si on se retrouve dimanche prochain dans ce studio,
07:36que peut-il se passer ?
07:38Vendredi prochain, dès vendredi prochain.
07:40Et il peut y avoir des mauvaises nouvelles.
07:42Non mais c'est ça, ça veut dire que François Bayrou pourrait...
07:44Si il y a une motion de censure,
07:46si elle est votée,
07:48a priori,
07:50on irait à une motion de censure qui renverserait le gouvernement.
07:52Moi je pense qu'il va être assez intelligent
07:54et à défaut de faire
07:56un petit coup de barre à gauche sur la question
07:58de l'économie, parce que, encore une fois,
08:00les socialistes, les écologistes
08:02et les communistes, ce ne sont pas des
08:04partenaires fiables. Ils ont voté
08:06la motion de censure,
08:08en laissant un serpent de mer
08:10ils laissaient miroiter
08:12qu'ils ne la voteraient pas, et puis au final,
08:14oui, donc Michel Barnier, il leur en veut énormément.
08:16La question, c'est
08:18Marine Le Pen, aujourd'hui, quelle concession
08:20donnera-t-elle, demandera-t-elle
08:22mardi ? C'est toute la question.
08:24Vous lui avez posé la question, lors de cette interview ?
08:26Bien sûr, bien sûr, mais vu qu'elle
08:28était concentrée sur Mayotte et son père,
08:30on a décidé de la supprimer. Et d'ailleurs,
08:32elle est très dure sur l'ouverture à gauche de
08:34M. Lombard, mais elle n'est pas étonnée,
08:36étant donné que c'est un homme de gauche, donc il ne va pas commencer
08:38à être sur les sujets du rassemblement
08:40national. En même temps, économiquement,
08:42le rassemblement national, par exemple sur la réforme des retraites,
08:44sur la question des minimas sociaux,
08:46sur la question des petites retraites,
08:48l'ERN propose certaines choses qui économiquement
08:50sont plus proches du NFP que
08:52de la droite. Pardonnez-moi, mais
08:54les concessions qu'il demandait à Michel Barnier,
08:56il y en avait trois grandes, c'était la première
08:58sur l'immigration, la deuxième c'est sur les taxes d'électricité
09:00et du gaz, et la troisième
09:02c'était sur les pensions de retraite.
09:04Ça fait donc deux mesures de gauche. Oui, bien sûr,
09:06mais ce n'est pas des mesures
09:08dont est rétif
09:10François Bayrou. C'est pour ça que je pense
09:12qu'il va être intelligent et qu'il ne va
09:14pas faire l'erreur de Michel Barnier
09:16qui a été non seulement de ne pas répondre
09:18aux concessions du RN, mais en plus
09:20de ne pas les traiter.
09:22C'est-à-dire que c'est ça aussi, c'est une vengeance de Marine Le Pen.
09:24C'est parce que
09:26Michel Barnier l'a reçu
09:28en dernière, alors qu'il avait promis
09:30lors de son discours de politique générale.
09:32François Bayrou a plutôt traité,
09:34d'ailleurs il s'est montré très très digne
09:36lors de son hommage,
09:38enfin si je puis dire, son message
09:40après la mort de Jean-Marie Le Pen.
09:42Je peux vous dire que Marine Le Pen, ça l'a touché,
09:44que ça a touché les électeurs du RN
09:46et donc peut-être que ça pourrait
09:48aussi jouer dans la décision,
09:50dans la volonté de censure ou non.
09:52Ce qui est vrai, c'est que dans la pratique du pouvoir, en tout cas jusqu'à présent,
09:54de François Bayrou, et même d'ailleurs
09:56du reste avant qu'il soit à Matignon,
09:58il y a quelques main tendues,
10:00le mot peut-être un peu exagéré, mais en tout cas,
10:02il y a des choses qui sont faites, des signaux
10:04envoyés vis-à-vis du RN
10:06qui sont plutôt de nature à apaiser
10:08la relation avec Marine Le Pen
10:10par rapport à ce qu'on a pu voir chez d'autres leaders politiques.
10:12Quand on repense par exemple à l'ancien ministre
10:14de l'économie, j'ai mangé son nom, je me rappelle,
10:16M. Armand, qui avait
10:18dit qu'il ne voulait pas recevoir le RN,
10:20quel changement !
10:21Je peux vous dire, les Français non plus ne se souviennent pas.
10:22Oui, non mais pardon, il a été là que trois mois en même temps,
10:24donc on me pardonnera.
10:25Ah oui, il avait fait cette sortie deux jours après son arrivée.
10:27C'est un art très public.
10:28Ce qu'aurait dû faire Michel Barnier à ce moment-là, c'était le virer.
10:30Il avait dit, lui,
10:32Michel Barnier qui était à une posture constructive vis-à-vis du RN,
10:34surtout que Michel Barnier avait donné la consigne à ses ministres à l'époque
10:36de ne pas intervenir dans les médias,
10:38de rester, de faire profil bas.
10:40Un, parce qu'il intervenait, et deux, parce qu'il avait coché toutes les cases.
10:42C'est le début.
10:43Ça ne lui a pas porté chance du reste.
10:45Et là, l'argument,
10:47ce qu'on va suivre dans la prochaine semaine va être intéressant,
10:49c'est comment vont se comporter
10:51Bruno Rotaillot, Gérald Darmanin,
10:53Sébastien Lecornu,
10:55qui sont des ministres qui, mine de rien,
10:57marchent un petit peu sur les plates-bandes du RN.
10:59Comment le RN va réagir ?
11:01Si Bruno Rotaillot, par exemple,
11:03arrive à faire ce qu'il veut
11:05sur la question migratoire,
11:07arrive à avoir un projet de loi,
11:09comment le RN va réagir ?
11:11Si Gérald Darmanin arrive à freiner
11:13l'essor, le fléau du narcotrafic ?
11:15S'il arrive à mettre ces fameux
11:17narcotrafiquants dans les prisons ?
11:19Il y a ce vrai sujet-là.
11:21Pour l'instant, le RN nous dit
11:23qu'ils n'ont pas de majorité,
11:25qu'ils n'ont pas les moyens administratifs,
11:27qu'ils n'ont pas les moyens politiques,
11:29qu'ils n'ont pas les moyens diplomatiques,
11:31qu'ils n'ont pas les moyens constitutionnels
11:33de vraiment faire une révolution.
11:35Pour l'instant, ils ne s'attendent pas à grand-chose.
11:37En revanche, s'il y a des résultats,
11:39le RN pourrait commencer à être inquiété.
11:41Pour l'instant, on en est évidemment très loin.
11:43Bruno Rotaillot et Gérald Darmanin ne passent que par la voie réglementaire
11:45via des décrets décirculaires
11:47aux préfets.
11:49Pour l'instant, on en est vraiment très loin.
11:51Mais la question se posera dans les prochaines semaines,
11:53si ils arrivent à enclencher de véritables mesures
11:55et des choses très concrètes pour les Français.
11:57Regardez notre invité Sébastien Chevu,
11:59la façon dont il a réagi à la proposition
12:01de Gérald Darmanin sur les narcotrafics.
12:03Il était, je ne dirais pas embarrassé,
12:05mais il est plutôt d'accord.
12:07Il trouve que c'est une bonne idée.
12:09Mais la question, c'est la faisabilité.
12:11Le problème, c'est qu'il y a un certain nombre de mesures.
12:13Enfin, le problème, non, parce qu'il faut d'ailleurs penser
12:15d'abord à l'intérêt des Français, à l'intérêt du pays.
12:17Et je pense que l'intérêt du pays et l'intérêt des Français,
12:19c'est un tour de vis en matière sécuritaire
12:21et en matière migratoire.
12:23De ce point de vue-là, ce sont des choses qui sont en cours.
12:25Je pense que le tandem Bruno Retailleau
12:27avec Gérald Darmanin
12:29est plus pertinent que le tandem précédent
12:31avec M. Migaud et qu'il y a cette cohérence
12:33finalement entre l'intérieur et la justice
12:35dont le pays a grandement besoin.
12:37Et ensuite, par rapport à ça,
12:39que le RN ait des difficultés à se positionner,
12:41oui, puisqu'aujourd'hui, et c'est quand même l'histoire
12:43est quand même assez cocasse, alors qu'on parle beaucoup
12:45du parcours du RN, du FN,
12:47de Jean-Marie Le Pen, il y a des propositions
12:49qui, il y a 40 ans, il y a 30 ans,
12:51auraient été émises par le FN de l'époque.
12:53On aurait crié à l'extrême droite,
12:55au fascisme, etc. Aujourd'hui, il y a des propositions
12:57qui, maintenant, sont reprises par le gouvernement.
12:59Les fameux accords de 68, quand Gabriel Attal
13:01nous dit qu'il est d'accord pour revenir
13:03sur les accords de 68...
13:05Sébastien Chenu disait qu'il était contre il n'y a pas si longtemps que ça,
13:07Gabriel Attal. Mais c'est ça qui est intéressant.
13:09Il y a un changement de logiciel qui est en train de s'opérer,
13:11y compris au sein de,
13:13j'allais dire la majorité, au sein du Bloc central.
13:15Le Bloc central est en train de reprendre
13:17un certain nombre de thèses qui, pendant
13:19longtemps, ont été défendues dans ce pays
13:21par la droite, pas seulement par
13:23ce qu'on appelait à l'époque l'extrême droite, par la droite aussi.
13:25Quand vous regardez les positions du RPR,
13:27par exemple, dans les années 90, même avec Alain Juppé,
13:29même avec Philippe Séguin, c'était très rude
13:31sur les questions migratoires. Et puis,
13:33il y a eu, après, ce laxisme pendant
13:35des années, et bien là, aujourd'hui,
13:37il y a un retour, finalement, du tour de viste,
13:39de la fermeté régalienne.
13:41Gérald Darmanin et Bruno Retailleau
13:43l'incarnent, et moi, je trouve que ça va plutôt dans le bon sens.
13:45Et à gauche, un petit mot de la gauche, je voudrais juste
13:47vous faire réagir, Paul Melun, si vous le souhaitez,
13:49à ce tweet
13:51d'Olivier Faure, le leader des socialistes.
13:53Justement, que dit-il aujourd'hui ?
13:55Jean-Luc Mélenchon ne cherche pas à rassembler la gauche,
13:57mais à produire une candidature individuelle
13:59à la présidence. Ouais, mais le ton
14:01est en train de changer à gauche. Ce que je
14:03vois, dit-il, c'est que l'essentiel du NFP,
14:05les écologistes, les communistes et les socialistes,
14:07essaient de négocier pour améliorer la vie des Français
14:09en faisant bande à part LFI
14:11Handicap, le NFP.
14:13Dites-moi, là aussi, ça change un petit peu
14:15la tonalité. Écoutez,
14:17c'est un peu unique, mais ce soir, je vais dire du bien
14:19d'Olivier Faure à votre micro. Moi, je pense
14:21qu'Olivier Faure, il a raison. C'est à Jean-Luc Mélenchon
14:23il joue perso, comme on dit. Il est
14:25en train de préparer, évidemment,
14:27n'importe quel observateur politique vous le dira
14:29aussi bien que moi, Jean-Luc Mélenchon
14:31a mis sous sa coupe
14:33une bonne partie du NFP,
14:35il envisage sa candidature en 2027
14:37et les socialistes sont un caillou dans sa chaussure.
14:39Parce que si jamais il y a
14:41une polarité, un pôle social-démocrate
14:43qui se crée, pourquoi pas autour d'un Raphaël Glucksmann
14:45ou d'un certain nombre d'autres
14:47protagonistes, Jean-Luc Mélenchon aura des difficultés
14:49pour faire le plein des voix. Donc, Jean-Luc Mélenchon
14:51il veut garder une forme d'hégémonie à gauche
14:53et là, ça me paraît plus possible
14:55parce qu'il est allé trop loin avec la France Insoumise
14:57depuis le 7 octobre. Je ne vois pas
14:59décemment les socialistes, y compris
15:01les militants socialistes, les sympathisants socialistes
15:03aller se mettre tous comme un seul homme derrière Jean-Luc Mélenchon
15:05après ces outrances des derniers mois.
15:07Donc, Olivier Faure, il fait peut-être
15:09un peu de politique politicienne parce qu'il prépare lui aussi
15:11ses pions pour 2027. Mais en tout cas, là-dessus
15:13je ne peux pas lui donner tort.
15:15Merci beaucoup Paul Melun. Gilles Taurès nous a quittés.
15:17Merci beaucoup. Les
15:1919h59, dans un instant
15:21je recevrai Elisabeth Martichoux qui sort
15:23un livre.
15:25Je me suis régalée sur
15:27les personnalités politiques.
15:29L'art de perdre en politique, vous allez voir.
15:31C'est très intéressant.
15:33Justement, on va tirer les enseignements
15:35avec elle dans un instant.
15:37L'Histoire, tous les jours de 15h à 16h
15:39sur Europe 1 avec Stéphane Berne du lundi au vendredi
15:41et Virginie Giraud samedi et dimanche.
15:43Ils vous font le récit d'événements, de lieux
15:45et de personnages qui ont façonné l'Histoire.
15:47Demain, Stéphane Berne retrace l'histoire de
15:49Jacuzzi, d'Émile Zola, le tournant
15:51de l'affaire Dreyfus.
15:53Tous les épisodes d'Au coeur de l'Histoire sont à retrouver
15:55dès maintenant en reprise et en podcast sur Europe 1.fr
15:57et l'application Europe 1.

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