Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir, d'abord l'info avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, deux personnes placées en garde à vue concernant l'assassinat de Louis-Anne Nesson
00:00:14Il s'agit d'un homme âgé de 23 ans et de sa mère âgée de 55 ans, cette dernière est mise en cause pour non-dénonciation de crime
00:00:20Pour rappel, la petite fille de 11 ans a été retrouvée morte poignardée dans la nuit de vendredi à samedi à Longjumeau
00:00:25Après avoir disparu à la sortie du collège, une enquête pour meurtre sur mineur a été ouverte
00:00:29Emmanuel Macron appelle à un sursaut européen et à une stratégie d'action à la Notre-Dame de Paris en termes d'intelligence artificielle
00:00:36L'Elysée a fourni le détail des investissements privés, notamment étrangers, attirés par la France pour un montant global de 109 milliards d'euros à l'horizon 2031
00:00:45Le sommet de l'IA se tient aujourd'hui et demain dans la capitale
00:00:49Le Hamas reporte la libération d'otages jusqu'à l'une nouvelle ordre
00:00:52Le mouvement terroriste palestinien dénonce le non-respect des termes de l'accord de cesser le feu par Israël
00:00:56Une décision qu'Israël qualifie de violation totale de la trêve
00:00:59Le ministre israélien de la Défense a demandé à l'armée de se préparer au plus haut niveau d'alerte à tout scénario possible à Gaza
00:01:06Merci Mauré Néo-Sommer ce soir, le choc, la sidération
00:01:13Deux personnes sont en garde à vue après le meurtre de la petite Louise vendredi dans l'Essonne
00:01:19Un homme de 23 ans présenté comme SDF et sa mère
00:01:23L'homme serait connu des services de police
00:01:26La collégienne de 11 ans a été tuée de plusieurs coups avec un objet tranchant
00:01:31Une petite fille sans défense
00:01:33Tous les parents, ou non, se posent des questions
00:01:36Comment comprendre l'émotion des français ?
00:01:39Et puis, comment comprendre le mot récupération qui a surgi avant même l'émotion ?
00:01:45L'édito de Mathieu Bocoté
00:01:47Le choc, la sidération
00:01:50J'ai peur, je ne me sens pas en sécurité
00:01:53Les parents d'élèves sont angoissés, les collégiens également
00:01:56Après Lola, 12 ans, tuée en sortant des cours
00:01:59Après Philippine, 19 ans, tuée en sortant des cours
00:02:02Louise, 11 ans, tuée en sortant des cours, horrifiée de nombreux parents
00:02:06Il y a trois homicides par jour en France
00:02:09Pourquoi ces morts touchent-ils autant les français ?
00:02:13Qui protège nos enfants ?
00:02:15Qui a tué cet enfant ?
00:02:17Comment comprendre cette psychose qui s'empare de nombreux français ?
00:02:21L'analyse de Gabriel Cluzel
00:02:23Le choc, la sidération
00:02:25Bruno Rotailleau a parlé d'actes abominables après le meurtre de Louise
00:02:29Mais beaucoup de politiques se taisent
00:02:31Les français, eux, comptent
00:02:33Ils craignent tous que leurs enfants rejoignent la liste des autres enfants martyrs
00:02:39Lola, Thomas, le petit Emile, Elias, Philippine, Mathis, Enzo, Pauline, Nicolas, sauvagement assassinés
00:02:48Et la petite Louise, elle aussi, elle aura sa marche blanche
00:02:52Et après, le regard de Marc Menand
00:02:55François Bayrou veut un débat public sur le droit du sol
00:03:00François Hollande, lui, juge qu'il est inutile de rouvrir ce dossier aujourd'hui
00:03:05Est-ce un sujet principal à traiter ?
00:03:07Non, répond l'ancien président de la République
00:03:10Qu'est-ce que le droit du sol ?
00:03:12Concrètement, le décriptage de Charlotte Dornelas
00:03:15Et puis, à français, intégrez-vous aux immigrés
00:03:19C'est une déclaration qui a fait beaucoup réagir hier soir
00:03:22Une professeure en droit d'immigration sur la 5
00:03:25A expliqué que ce n'est pas seulement aux immigrés de s'intégrer aux français
00:03:28Mais aux français de s'intégrer aux immigrés
00:03:31Que comprendre l'édito de Mathieu Bocoté
00:03:34Une heure avec nos mousquetaires
00:03:37Pour tout se dire et sans tabou, c'est parti
00:03:52La France pleure Louise
00:03:55L'histoire atroce de Louise assassinée
00:03:57Et dont le corps a été retrouvé samedi matin
00:04:00Émeut profondément le pays
00:04:02Le profil de l'assassin pourrait se dessiner
00:04:05Avec les deux personnes placées en garde à vue ce soir
00:04:08Mais restons prudents
00:04:10Nous parlerons de la psychose
00:04:12Qui a atteint de nombreuses familles dans un instant
00:04:14Avec Gabriel Cluzel
00:04:16D'abord, on va s'arrêter sur un mot
00:04:19Un mot qui a surgi avant toute compassion
00:04:23Avant toute émotion
00:04:25Le mot récupération
00:04:27Mathieu Bocoté, que comprendre ?
00:04:29C'est une séquence assez particulière
00:04:31Nous apprenons ce meurtre
00:04:33Il n'y a pas d'autre terme que ça
00:04:35Cet assassinat, absolument, ce massacre
00:04:37Et la première réaction, je pense, de nous tous
00:04:40Quelles que soient nos positions politiques
00:04:42C'est l'horreur, l'effroi
00:04:44Le sentiment d'être témoin, encore une fois
00:04:46D'une manifestation du mal
00:04:48L'incapacité à comprendre de quelle manière
00:04:50Est-il possible de faire cela à un être humain
00:04:52Et plus encore à un enfant
00:04:54Théoriquement, on pourrait dire que la réflexion
00:04:56Tant qu'on n'en sait pas davantage
00:04:58Pourrait s'arrêter là
00:05:01Pour les parents qui viennent de perdre leur enfant
00:05:03Encore une fois, je le dis
00:05:05Tout ça pourrait s'arrêter là
00:05:07D'autant qu'on ne sait très peu de choses
00:05:09Dans les heures qui suivent
00:05:11Dans les 48 heures qui suivent l'information
00:05:13On n'a pas le profil de l'assassin
00:05:16On n'a pas les motivations de l'assassin
00:05:18On ne sait pas quel est le parcours de l'assassin
00:05:20On ne sait pas pourquoi il a fait ça
00:05:22On n'en sait absolument rien
00:05:24Théoriquement, l'histoire devrait s'arrêter là
00:05:26On ne devrait pas commenter l'absence d'information
00:05:29Mais le système médiatique que nous connaissons
00:05:31Dans sa version réseaux sociaux
00:05:33Mais pas seulement
00:05:35S'est emparé de l'histoire assez rapidement
00:05:37Sur le mode panique
00:05:39Et de quelle manière
00:05:41En incitant immédiatement
00:05:43La formule s'est imposée
00:05:45Pas de récupération devant cette histoire
00:05:47Pas de récupération avant même qu'on en sache quoi que ce soit
00:05:49La formule nous est venue de Christophe Beaugrand-Gérin
00:05:51Qui est une figure du paysage médiatique
00:05:53Qui a dit
00:05:55Je me suis informé auprès des membres de la famille
00:05:57Ce sont des proches
00:05:59Ils exigent une chose dans les circonstances
00:06:01Pas de récupération politique
00:06:03Et là, cette formule
00:06:05Pas de récupération devient en elle-même
00:06:07Un événement politique
00:06:09Parce que c'est une formule qui revient aujourd'hui
00:06:11En boucle, dès qu'il y a un événement
00:06:13Semblable à celui-là
00:06:15Pour immédiatement, quel que soit le contexte
00:06:17Quels que soient les événements, nous dire
00:06:19Il vous est interdit de réfléchir à ce qui arrive
00:06:21Dans les circonstances, je le dis
00:06:23On n'était pas encore devant
00:06:25Et pourtant, le pas de récupération arrive immédiatement
00:06:27Pourquoi?
00:06:29A la manière d'une censure immédiatement
00:06:31Posée sur la possibilité
00:06:33D'une inquiétude
00:06:35A la manière d'une censure qui précède toute réflexion
00:06:37Pardonnez-moi
00:06:39Et c'est assez fascinant parce qu'on se réclame des parents encore une fois
00:06:41Et moi, je suis étonné
00:06:43Évidemment, il ne me viendrait jamais l'idée de juger des parents
00:06:45Mais je suis étonné qu'on réussisse à faire dire
00:06:47A autant de parents aujourd'hui
00:06:49Quand un malheur extrême
00:06:51Comme ça les frappe
00:06:53Le premier message à dire publiquement
00:06:55C'est pas de récupération, s'il vous plaît
00:06:57Donc, peu importe, avant de dire quoi que ce soit
00:06:59Avant de confesser leur douleur, leur tristesse
00:07:01Avant de dire à quel point ils sont dévastés
00:07:03Le premier message envoyé à la manière d'un rituel
00:07:05Civique et idéologique
00:07:07C'est pas de récupération, s'il vous plaît
00:07:09Et si vous ne vous pliez pas
00:07:11À ce témoignage
00:07:13Généralement rapporté par quelqu'un
00:07:15Qui se dit proche de la famille
00:07:17Je ne dis pas qu'il ne l'est pas, mais c'est souvent le profil
00:07:19Eh bien, on vous accuse de manquer d'humanité
00:07:21Et de basculer dans l'instrumentalisation
00:07:23Et la récupération
00:07:25Et j'en suis venu à me demander
00:07:27Avec le temps, je ne dis pas que c'est le cas en ce moment
00:07:29Mais j'en suis venu à me demander avec le temps
00:07:31S'il n'y avait pas une forme de système implicite
00:07:33Pas organisé, mais implicite
00:07:35D'extorsion des aveux, d'extorsion de la confession
00:07:37D'extorsion de la déclaration
00:07:39Des parents quand un événement tragique
00:07:41Comme celui-là arrive, comme si le système
00:07:43J'entends par système, ce n'est pas un individu méchant
00:07:45Mais c'est une logique qui se jette sur quelqu'un
00:07:47En disant, nous allons avoir toute la compassion du monde
00:07:49Pour toi, à condition que tu dises
00:07:51Pas de récupération, parce que si tu dis
00:07:53Non, il y a une dimension politique ou sociale
00:07:55Ou sociologique, ou culturelle
00:07:57Ou quoi qu'on en sache à cet événement
00:07:59Alors tu n'auras pas droit à notre compassion
00:08:01Et c'est cette espèce
00:08:03D'étrange mécanique pendant 48 heures
00:08:05Qui s'est déployée
00:08:07Dans la vie publique, qui consiste à dire
00:08:09Vous n'avez pas le droit de vous questionner
00:08:11Sur les événements. Encore une fois, j'insiste
00:08:13On ne savait même pas ce dont il était question
00:08:15Comme si le système avait eu peur, finalement
00:08:17Et j'y arrive d'être encore une fois
00:08:19Devant une affaire Lola, encore une fois
00:08:21Devant une affaire Philippine, c'est-à-dire
00:08:23On a toujours la crainte que l'assassin
00:08:25Soit un OQTF
00:08:27Si c'est un OQTF, on a peur
00:08:29Évidemment que ça engendre un débat sur l'immigration
00:08:31Un débat sur l'immigration, par définition
00:08:33C'est toujours très mauvais et c'est interdit
00:08:35Donc de peur qu'on se soit retrouvé
00:08:37Alors qu'on n'en savait rien
00:08:39Devant une affaire Lola, devant une affaire
00:08:41Philippine, le système dit immédiatement
00:08:43Pas de récupération. Donc c'est comme si on veut
00:08:45Corseter le débat
00:08:47Avant même que les éléments du débat ne prennent
00:08:49Forme. J'ajoute une chose
00:08:51Et ce n'est pas un détail
00:08:53On nous a souvent menti en matière de pas de récupération
00:08:55L'affaire Lola, rappelez-vous
00:08:57À quel point on nous a dit tout de suite pas de récupération
00:08:59Ensuite, la population était
00:09:01Tellement horrifiée par l'histoire
00:09:03Des mouvements se manifestaient. Au bout de quelques jours
00:09:05Le vrai scandale, ce n'était pas
00:09:07Confesser son horreur devant ce qui était arrivé à Lola
00:09:09Le vrai scandale
00:09:11C'était s'inquiéter publiquement
00:09:13De la dimension politique
00:09:15Au cas de l'OQTF
00:09:17Donc on nous disait à ce moment-là, le vrai scandale, ce n'est pas ce qui est arrivé à Lola
00:09:19Le vrai scandale, c'est que vous l'y récupérez
00:09:21Ça politiquement. Et rappelez-vous qu'on a fait la même
00:09:23Chose avec l'histoire de Philippine
00:09:25Donc c'est une histoire qui revient en boucle
00:09:27À travers tout ça
00:09:29Donc le commun des mortels regarde la scène
00:09:31Le commun des mortels n'est pas habitué
00:09:33On ne pense jamais vivre ça dans sa chair
00:09:35Et il comprend une chose, c'est que le mot pas de récupération n'est pas
00:09:37Un message de prudence qui est envoyé à la population
00:09:39Ce n'est pas la saine prudence
00:09:41Devant les événements qui tardent à se clarifier
00:09:43Le pas de récupération
00:09:45Est une injonction morale
00:09:47Une injonction moralisatrice avec deux fonctions
00:09:49La première, celui qui dit pas de récupération
00:09:51Se sent moralement supérieur, regardez à quel point je suis
00:09:53Au-delà de vous, ma bande de mortels
00:09:55Gueux animés probablement par la pulsion
00:09:57De la plèbe xénophobe
00:09:59Donc regardez, je suis pas de récupération
00:10:01Et au même moment, taisez-vous
00:10:03La colère populaire qui ne s'exprime pas toujours
00:10:05De belle manière, je tiens à le rappeler, la colère populaire
00:10:07Ce n'est pas une colère immaculée
00:10:09Ce n'est pas une colère qui est toujours belle
00:10:11Mais la colère comprend qu'à travers ce terme
00:10:13On cherche à lui cacher quelque chose
00:10:15Encore une fois, je le redis, même lorsqu'on n'en sait rien
00:10:17C'est vraiment la peur d'un système
00:10:19Qui se dévoile à travers cette formule
00:10:21N'y a-t-il pas néanmoins
00:10:23Quelque chose de tout à fait légitime
00:10:25A ne pas vouloir politiser
00:10:27De tels événements ?
00:10:29Et vous avez absolument raison
00:10:31Évidemment qu'en tant que tel, l'événement lui-même
00:10:33N'est pas immédiatement politique
00:10:35C'est d'abord la douleur des parents, la douleur des proches
00:10:37La douleur d'une soeur, la douleur d'un compagnon
00:10:39Tout ça va de soi
00:10:41Mais le fait est que la société est fondée
00:10:43La société moderne n'est pas seulement
00:10:45Mais la société moderne est fondée sur un pacte
00:10:47Le pacte, c'est la possibilité
00:10:49C'est cette idée que nous sacrifions une part de notre liberté
00:10:51Pour avoir accès à cette sécurité
00:10:53Pour nous mettre à l'abri de Scobes
00:10:55Le philosophe appelait la mort violente
00:10:57Donc nous sacrifions une part de liberté
00:10:59Nous sacrifions même le droit à l'autodéfense dans bien des cas
00:11:01Au nom du droit d'être protégé
00:11:03D'avoir une sécurité, de ne pas connaître la mort violente
00:11:05Dès lors, quand un enfant est massacré
00:11:07Quand un enfant est massacré
00:11:09Le point de départ, le point de départ
00:11:11Ça heurte la conscience universelle, je dirais
00:11:13Soyons sérieux, un enfant qui meurt
00:11:15Je le redis quelque soit aux préférences politiques
00:11:17La conscience universelle est heurtée
00:11:19Et on sent que quelque chose est brisé
00:11:21Dans l'humanité à ce moment précis
00:11:23Et par ailleurs, le pacte politique
00:11:25La société politique qui est incapable
00:11:27De protéger un enfant et deux enfants
00:11:29Et beaucoup d'enfants, Marc y reviendra dans un instant
00:11:31Tant d'enfants qui finissent par y passer
00:11:33Les morts qui s'accumulent
00:11:35Et des petites victimes innocentes
00:11:37D'authentiques martyrs
00:11:39Quelle que soit la cause derrière cela
00:11:41Là, il y a une faillite du pacte politique
00:11:43À travers ça
00:11:45Donc le commun des mortels se dit
00:11:47Finalement, on nous ment
00:11:49On accepte un pacte
00:11:51Et ce pacte n'est plus à la hauteur
00:11:53Donc chacun se dit, est-ce que je suis en sécurité
00:11:55Lorsque je sors de chez moi
00:11:57C'est une question qu'on n'était pas supposé se poser dans nos sociétés
00:11:59Et de ce point de vue, le mot récupération
00:12:01Qu'est-ce qu'il vient dire
00:12:03Le mot récupération dit simplement
00:12:05Pouvons-nous réfléchir à ce qui nous arrive
00:12:07Prenons-le positivement, récupération, le commun des mortels
00:12:09Est-ce qu'on peut juste comprendre ce qui se passe
00:12:11Est-ce qu'on peut cesser de décomposer encore une fois l'actualité
00:12:13En des milliers de faits divers
00:12:15Est-ce qu'on peut voir la vérité d'ensemble
00:12:17Et la vérité d'ensemble, qu'est-ce que c'est
00:12:19C'est plus seulement le fameux sentiment d'insécurité
00:12:21C'est cette réalité d'une société de plus en plus violente
00:12:23Où les parents ont la crainte légitime
00:12:25De voir leurs enfants sortir de chez eux
00:12:27Je vais donner un exemple
00:12:29Si on était socialisé il y a quelques décennies
00:12:31Quand on était petit
00:12:33On pouvait sortir de chez soi
00:12:35Et nos parents n'avaient pas peur un instant
00:12:37Si on allait au coin de la rue
00:12:39Si on allait au parc
00:12:41Si on allait chez des amis qui habitaient beaucoup plus loin
00:12:43Il n'y avait pas d'inquiétude
00:12:45Cette idée qu'on allait se faire happer, assassiner, massacrer
00:12:47Pourtant cette peur existe aujourd'hui
00:12:49Et sortir à quelques mètres de chez soi
00:12:51Les parents ont déjà intériorisé
00:12:53L'idée que ça devenait un territoire dangereux
00:12:55Même la cour intérieure d'un immeuble
00:12:57Peut devenir un territoire dangereux
00:12:59Que s'est-il passé à travers cela ?
00:13:01Je lisais aujourd'hui
00:13:03Pour rassurer les parents
00:13:05Près de l'école
00:13:07Où a eu lieu cette histoire terrible
00:13:09On disait on va faire des parcours sécurisés
00:13:11Pour rassurer les parents
00:13:13J'aimerais simplement qu'on se rende compte
00:13:15À quel point une société où on a besoin de parcours sécurisés
00:13:17Entre l'école et la maison
00:13:19Rappelez-vous en 2007
00:13:21On voulait des parcours sécurisés pour les femmes policières
00:13:23Lorsqu'elles rentraient chez elles
00:13:25Pour s'assurer que de chez elles
00:13:27Au poste de police ou l'inverse
00:13:29Elles soient en sécurité
00:13:31Quand on a besoin de parcours de sécurité
00:13:33En toutes circonstances
00:13:35Ce n'est pas une société plus sécuritaire que jamais
00:13:37C'est la société la moins sécuritaire
00:13:39Qui soit dans l'histoire
00:13:41Une société où on a besoin d'avoir
00:13:43Un flic à chaque coin de rue
00:13:45Un flic à chaque 15 mètres
00:13:47Un flic à chaque 10 mètres
00:13:49Pour se sentir en sécurité
00:13:51Une société qui normalise l'idée de la vidéosurveillance
00:13:53Pour qu'on puisse se sentir en sécurité
00:13:55C'est le contraire d'une société protectrice
00:13:57C'est une société qui, pour être protectrice
00:13:59Devient presque policière
00:14:01Et pourquoi devient-elle policière?
00:14:03Parce que les mœurs, la confiance sociale
00:14:05Les valeurs de base
00:14:07Cette espèce de pacte élémentaire qu'on fait
00:14:09Qu'entre voisins on se protège
00:14:11Par ailleurs, il y a toujours des fous dans chaque société
00:14:13Il y a toujours des criminels dans chaque société
00:14:15Mais le crime n'est pas un élément structurant
00:14:17De la vie sociale
00:14:19Et les fous ne dominent pas la ville
00:14:21Ce qu'on voit à travers tout ça, c'est une société moins sécuritaire
00:14:23Que jamais
00:14:25Alors c'est à ce moment que le débat public
00:14:27S'empare de la question
00:14:29Est-ce qu'on nomme récupération?
00:14:31C'est simplement cette idée, regardez, tout ce fracturé devant nous
00:14:33On est obligé dans un parcours sécurisé
00:14:35En toutes circonstances, pour nos enfants
00:14:37Lorsqu'ils vont à l'école ou dans les transports en commun
00:14:39Ou lorsqu'on va en boîte
00:14:41Ou lorsque les femmes se promènent de tel endroit à tel endroit
00:14:43Devant tout cela, nous avons constaté
00:14:45Que nous ne sommes tout simplement plus chez nous
00:14:47En cette cité, on est chez soi-même
00:14:49Même à la maison, on en avait parlé ici, rappelez-vous, il y a quelques semaines
00:14:51Même à la maison
00:14:53Vous avez parlé de l'ENA, c'est castré, violé, vous avez fait un édito
00:14:55Exactement
00:14:57Même à la maison, on ne peut plus être en sécurité
00:14:59Donc devant cela, on est devant un événement
00:15:01Qui oui, était de l'intime pour les parents
00:15:03Mais ça devient un événement politique à grande échelle
00:15:07On a appris que le jeune homme de 23 ans
00:15:09Qui a été arrêté dans ce dossier
00:15:11A été arrêté à Rouen
00:15:13Et que la police judiciaire de Paris
00:15:15Est venue sur Rouen pour faire la perquisition
00:15:17Et est reparti avec l'individu
00:15:19On en saura certainement plus dans un instant
00:15:21On aura Michael de Santos
00:15:23Qui est devant le collège
00:15:25Qui aura les dernières informations
00:15:27Et on parlera de la psychose dans un instant
00:15:29Avec vous Gabriel et de la liste des enfants martyrs
00:15:31Avec Marc. Dernière question Mathieu
00:15:33Revenons alors à la récupération
00:15:35Est-ce qu'on peut dire
00:15:37Que pendant le système
00:15:39Il existe une bonne et une mauvaise récupération
00:15:41Bien évidemment
00:15:43Et c'est là que ça devient absolument politique
00:15:45C'est-à-dire
00:15:47Et là je me détache de cette histoire très particulière
00:15:49L'octet en récupération s'est imposé
00:15:51Ces dernières années. C'est la nouvelle version du pas d'amalgame
00:15:53C'était le pas d'amalgame des années islamistes
00:15:55Là maintenant c'est le pas de récupération
00:15:57De la criminalité qui frappe au quotidien les enfants
00:15:59Rappelez-vous d'un côté
00:16:01L'image du petit Highland en 2015
00:16:03On en avait beaucoup parlé
00:16:05Ça c'était apparemment exposer cette image
00:16:07Qui brise à le coeur. Ça c'était légitime
00:16:09C'était de la pédagogie médiatique nécessaire
00:16:11Quand Marine Le Pen avait présenté
00:16:13Cette image de l'état islamique
00:16:15Ça c'était de la récupération, c'était condamnable
00:16:17Et on a traîné devant les tribunaux pour cela
00:16:19Alors on l'a compris depuis longtemps
00:16:21Tout le monde le sait
00:16:23Quand une image est favorable à la mise en procès
00:16:25De ce qu'ils appellent l'extrême droite
00:16:27Alors là il faut la faire tourner médiatiquement
00:16:29Jusqu'à la fin des temps, pendant des années
00:16:31Si on est devant une image
00:16:33Qui remet en question le récit de la diversité heureuse
00:16:35Et encore une fois je ne sais pas du tout
00:16:37S'il s'agit de cela en question ici
00:16:39Mais derrière le pas de récupération
00:16:41C'est ça la question, c'est-à-dire
00:16:43Lorsqu'on ne nous dit pas de récupération
00:16:45C'est qu'on craint pour le récit de la diversité heureuse
00:16:47Un dernier mot sur celui qui a lancé la controverse
00:16:49M. Beaugrand-Gérin
00:16:51Une figure médiatique bien connue
00:16:53Lui-même ne s'interdit pas
00:16:55Certaines récupérations à certains moments
00:16:57Ça me permet, le deux-poids-deux-mesures
00:16:59Donc lui qui se veut très attaché
00:17:01À la cause LGBTQI2T+, et compagnie
00:17:05Il racontait en 2018
00:17:07C'est un tweet d'il y a quelques années
00:17:09Mais qui est intéressant
00:17:11Il l'a reproduit de différentes manières au fil du temps
00:17:13Il parle de la violence en ligne contre les homosexuels
00:17:15Et il dit, vous n'avez pas compris
00:17:17Des mouvements comme la Manif Pour Tous
00:17:19Attisent les haines et légitiment les agressions
00:17:21D'où qu'elles viennent
00:17:23Et la violence sur les réseaux était là
00:17:25Souvent due à des catholiques extrémistes
00:17:27Ça existe aussi, hélas
00:17:29Donc de ce point de vue, est-ce que M. a fait de la récupération
00:17:31De l'amalgame en disant que la violence en ligne
00:17:33Condamnable évidemment qu'il subissait
00:17:35Était due à la Manif Pour Tous et ainsi de suite
00:17:37J'ai l'impression que ce monsieur devrait réviser
00:17:39Ses critères de jugement moral avant de prétendre
00:17:41Devenir une autorité morale et médiatique pour tous
00:17:43Merci pour votre regard
00:17:45Et encore, pensez à la famille
00:17:47De la petite Louise
00:17:49On reviendra sur ces sujets dans un instant
00:17:51On est en train de récupérer des petites informations
00:17:53Pour en reparler
00:17:55Avec Marc et Gabriel
00:17:57Charlotte Dornelas
00:17:59On présente le droit du sol en France
00:18:01Comme une évidence
00:18:03Ça a beaucoup fait parler ce week-end
00:18:05François Hollande juge même qu'il est
00:18:07Inutile de rouvrir le dossier
00:18:09François Bayrou a dit qu'il fallait
00:18:11Ouvrir un débat sur le sujet
00:18:13Un débat public sur le sujet
00:18:15Déjà, qu'est-ce que le droit
00:18:17Et qu'en est-il de ce droit du sol en France
00:18:19Ce qui est sûr c'est quand on se penche
00:18:21Sur la manière dont ce droit a été
00:18:23Mis en place, repris
00:18:25Adapté ou changé
00:18:27Dans l'histoire de France, la longue histoire de France
00:18:29C'est l'exact contraire
00:18:31De ceux qui en font une tradition française
00:18:33Ça n'a jamais bougé
00:18:35On s'est adapté, ça n'a cessé d'évoluer
00:18:37En fonction de la situation
00:18:39Française et des besoins
00:18:41De la France vis-à-vis
00:18:43Des étrangers, or François Hollande
00:18:45Dans sa déclaration, alors on sent
00:18:47D'ailleurs ça rejoint un peu
00:18:49L'idée précédente, il y a des sujets
00:18:51Il ne faut pas en parler
00:18:53C'est aussi simple que ça, la défense, François Hollande
00:18:55Il est quand même ancien Président de la République
00:18:57Et il nous dit, ça ne sert à rien de rouvrir ce dossier
00:18:59Et il nous explique pourquoi, pour lutter contre
00:19:01L'extrême droite, je le cite, il ne faut pas aller
00:19:03Sur son terrain, il faut répondre aux difficultés
00:19:05Des français, j'aimerais vraiment
00:19:07Qu'il développe cette phrase, parce que
00:19:09En l'occurrence, que pose la question du droit du sol
00:19:11C'est la question sous-jacente
00:19:13Posée en l'occurrence par François Bayrou
00:19:15C'est de se dire, qu'est-ce qui fait un français
00:19:17Qu'est-ce que nous avons en commun en réalité
00:19:19Est-ce qu'il y a une communauté nationale
00:19:21Qui a des choses en commun
00:19:23Et je pense que le délitement
00:19:25De la communauté nationale est une inquiétude
00:19:27Des français aujourd'hui
00:19:29Donc quand François Hollande nous dit, pour répondre
00:19:31Il ne faut pas aller sur le terrain de l'extrême droite
00:19:33Mais répondre aux difficultés des français
00:19:35Le problème, c'est que certaines difficultés des français
00:19:37Ont été renvoyées sur le terrain de l'extrême droite
00:19:39Donc on fait comment en fait ?
00:19:41Le serpent se mord la queue à la fin
00:19:43Et certaines questions sont interdites
00:19:45Puisque j'imagine que François Hollande n'imaginerait pas
00:19:47Poser la question aux français pour avoir une idée
00:19:49De leur degré d'inquiétude sur le sujet
00:19:51Ça aurait été simple
00:19:53Ça aurait été évidemment la manière la plus simple
00:19:55De résoudre le problème, mais je ne pense pas
00:19:57Alors, pour répondre à sa question
00:19:59Nous ne sommes pas passés du droit du sang
00:20:01Au droit du sol par une évolution progressiste
00:20:03Vous savez, parfois on parle du sens de l'histoire
00:20:05En disant qu'il y a des droits qui ont été acquis
00:20:07C'est inimaginable
00:20:09De revenir dessus
00:20:11Là, en l'occurrence, nous ne sommes pas passés
00:20:13D'un droit du sang à un droit du sol
00:20:15Pour des raisons idéologiques ou progressistes
00:20:17Nous avons réhabilité
00:20:19En l'occurrence au XIXe siècle
00:20:21Un droit médiéval
00:20:23Dans des situations très différentes
00:20:25Et pour des raisons différentes
00:20:27En gros, au Moyen-Âge, l'individu appartenait
00:20:29Au propriétaire de la terre
00:20:31Sur laquelle il était né
00:20:33J'imagine que ce n'est pas exactement l'idée de François Hollande
00:20:35Au moment de défendre le droit du sol
00:20:37Ou alors, il y a des choses que je ne comprends plus
00:20:39Du tout
00:20:41Et seul le roi pouvait transformer
00:20:43Des étrangers en ses sujets
00:20:45En sujet du roi
00:20:47A partir du moment où il vivait sur le territoire
00:20:49Ensuite, en 1789
00:20:51Je fais un grand trait
00:20:53En 1789, les sujets du roi
00:20:55Les anciens sujets du roi
00:20:57Deviennent des citoyens
00:20:59Et on parle à l'époque de la qualité de français
00:21:01On ne peut pas être citoyen si on n'est pas français
00:21:03On peut devenir français
00:21:05A partir du moment où on a prêté
00:21:07Serment devant les autorités françaises
00:21:09Prêter serment de devenir français
00:21:11Et d'embrasser donc la France
00:21:13Ce qu'ils ne veulent pas
00:21:15Puisqu'ils ne veulent pas que le droit du sol soit conditionné
00:21:17Je le rappelle
00:21:19Donc même la logique révolutionnaire du droit du sol
00:21:21Est pas acceptée
00:21:23Par ailleurs, à l'époque, la qualité de français
00:21:25Est retirée aux enfants des étrangers
00:21:27Qui ont fui la révolution
00:21:29Donc si vous n'êtes pas d'accord politiquement
00:21:31Avec le modèle que nous avons défendu pendant la révolution
00:21:33Vous ne devenez pas français
00:21:35C'était les valeurs en l'occurrence
00:21:37Auxquelles il fallait adhérer
00:21:39Donc en l'occurrence, le fait de devenir français
00:21:41Était conditionné par les héros de la gauche
00:21:43Qui hurlent là en disant
00:21:45Ça a toujours été comme ça
00:21:47Et la notion de nationalité française
00:21:49C'était le code civil en 1803
00:21:51Et à l'époque
00:21:53Elle est transmise par le père
00:21:55C'est donc le droit du sang
00:21:57Qui est la première manière d'acquérir la nationalité
00:21:59De manière évidente dans le code civil
00:22:01Qui d'ailleurs parle, pour les étrangers
00:22:03Qui deviendraient français
00:22:05De la nécessité de l'assimilation
00:22:07Souvenez-vous, Emmanuel Macron avait dit que c'était un mot
00:22:09Qui posait problème dans le code civil
00:22:11C'est donc bien qu'il y était
00:22:13Il y a une rupture totale avec l'idée de la féodalité
00:22:15Le droit du sang devient le critère numéro 1
00:22:17Mais à l'époque, on imagine qu'un étranger
00:22:19Qui est né sur le sol de France
00:22:21Peut, à sa demande
00:22:23Acquérir la nationalité à 21 ans
00:22:25Aujourd'hui, nous sommes dans
00:22:27Une situation différente, très rapidement
00:22:29Vous avez vécu 5 ans
00:22:31Vous êtes né en France
00:22:33Vous avez vécu 5 ans
00:22:35A partir de vos 8 ans
00:22:37Vous pouvez exprimer le souhait dès vos 13 ans
00:22:39De devenir français
00:22:41Quand vous avez entre 16 et 18 ans
00:22:43Vous pouvez également demander
00:22:45A devenir français si vous êtes né en France
00:22:47Et que vous avez vécu au moins 5 ans
00:22:49Depuis vos 11 ans
00:22:51Et si vous ne demandez rien, à 18 ans
00:22:53C'est automatique, vous devenez français
00:22:55Vous voyez qu'on n'est pas exactement
00:22:57Dans une tradition qui dure
00:22:59Depuis toujours et pour toujours et qui n'a jamais changé
00:23:01Alors, mais
00:23:03Comment le droit du sol devient la règle
00:23:05Finalement en France
00:23:07Et pour quelles raisons ?
00:23:09Il faut comprendre une chose dans nos débats de manière générale
00:23:11C'est que le rapport à l'immigration
00:23:13Le rapport à l'étranger dans l'histoire de France
00:23:15Et au fait que l'étranger vienne vivre en France
00:23:17Ou éventuellement devienne français
00:23:19N'a jamais été
00:23:21Sauf dans notre histoire moderne
00:23:23Conçu comme d'abord
00:23:25Le droit individuel de l'étranger
00:23:27Examiné comme tel par les autorités françaises
00:23:29L'immigration a été pensée comme un apport
00:23:31Ou non pour la France
00:23:33En réalité
00:23:35Cette notion
00:23:37Cette conception de l'immigration
00:23:39Est extrêmement récente
00:23:41Et n'a jamais été conçue comme ça précédemment
00:23:43Immigration a été pensée
00:23:45Comme un apport pour la France
00:23:47On va voir comment ça évolue
00:23:49On marque une pause, on revient
00:23:51Parce que c'est très important de s'arrêter sur ce débat
00:23:53Que certains ne veulent pas
00:23:55Et ensuite on parle de la petite Louise
00:23:57On marque une pause, à tout de suite
00:24:01Retour sur le plateau de Face à l'info
00:24:03Dans un instant nous irons
00:24:05Avec Mickaël de Santos
00:24:07Avoir les dernières informations
00:24:09Sur l'affaire de la petite Louise
00:24:11Disparue dans un instant
00:24:13On aura aussi Marc Menand
00:24:15Gabriel Cluzel pour des angles particuliers
00:24:17Sur ce sujet
00:24:19D'abord Charlotte Dornela
00:24:21On parlait de la question du droit du sol
00:24:23Vous nous expliquez
00:24:25Que la France s'est toujours posée la question
00:24:27De l'apport de l'immigration
00:24:29Mais comment est-ce que les règles
00:24:31Ont changé petit à petit
00:24:33A partir de la moitié
00:24:35La tradition médiévale avait été récupérée
00:24:37Dans la deuxième moitié du XIXe siècle
00:24:39A ce moment-là les conditions d'acquisition
00:24:41De la nationalité s'assouplissent
00:24:43En France pour un but
00:24:45Augmenter la population pour faire face à la révolution industrielle
00:24:47Et aux défaites contre l'Allemagne
00:24:49Il faut préparer en gros
00:24:51La réponse aux défaites contre l'Allemagne
00:24:53La deuxième république, et c'est intéressant
00:24:55Elle ne parle même plus de droit du sol mais de devoir du sol
00:24:57En gros c'est conçu comment
00:24:59Vous êtes née en France
00:25:01Vous êtes assimilée
00:25:03A la France par la force des choses
00:25:05Parce que le nombre compte aussi
00:25:07Donc il est hors de question que vous partiez
00:25:09Au moment où on a besoin de vous pour faire la guerre
00:25:11C'était comme ça que le droit du sol est devenu un devoir du sol
00:25:13La troisième république poursuit
00:25:15Cette idée-là
00:25:17En mettant en place une politique d'assimilation
00:25:19Extrêmement rigoureuse
00:25:21Et ensuite
00:25:23Dans le but d'un intérêt militaire très clair
00:25:25Et ensuite l'immigration change de nature
00:25:27On cherche une immigration
00:25:29De travail, de main d'oeuvre dans les années 60
00:25:31Et à ce moment-là
00:25:33Il y a un assouplissement de la politique d'assimilation
00:25:35Pour une seule raison
00:25:37On augmente les droits, on va dire
00:25:39Des étrangers en situation irrégulière
00:25:41Et on abandonne un peu l'idée de la naturalisation
00:25:43Parce que le but c'est qu'ils repartent
00:25:45Dans leur pays, on a besoin d'une main d'oeuvre
00:25:47Et ils vont repartir, ça ne sert donc plus à rien
00:25:49De faire des français
00:25:51Entre guillemets
00:25:53Et arrive le regroupement familial
00:25:55Et là c'est la fin des années 70
00:25:57Et s'impose un autre débat
00:25:59Qui ressemble très largement au nôtre
00:26:01C'est-à-dire un autre débat
00:26:03Quel est le débat qui provoque autant du droit du sol depuis ce moment-là ?
00:26:05Évidemment à partir du moment où il y a le regroupement familial
00:26:07Les familles viennent en France
00:26:09Et on n'imagine plus que les gens vont repartir
00:26:11Donc deux camps
00:26:13Commencent à s'opposer sur la question de la nationalité
00:26:15Le premier
00:26:17Qui est illustré par les lois pasqua
00:26:19Qui sont votées en 93
00:26:21Il faut protéger l'unité de la communauté nationale
00:26:23Et donc exiger une adhésion
00:26:25La loi impose
00:26:27La manifestation de la volonté de l'étranger
00:26:29Qui est né sur le sol
00:26:31C'est lui qui doit venir demander
00:26:33Et répondre à des critères pour devenir français
00:26:35De l'autre
00:26:37Dans l'autre camp entre guillemets
00:26:39Celui de François Hollande
00:26:41C'est la loi Jospin-Guigou de 98
00:26:43Qui rétablit l'automaticité
00:26:45Du droit du sol à 18 ans
00:26:47Personne n'a à se justifier de devenir français
00:26:49Vous êtes né en France
00:26:51Vous êtes français et c'est comme ça
00:26:53C'est ça qui prévaut aujourd'hui
00:26:55La question qui se cache derrière ce débat
00:26:57Qu'est-ce que ça veut dire être français
00:26:59Au-delà de la question du peuple historique
00:27:01Qui peut s'agréger au peuple historique
00:27:03Et qu'est-ce que ça veut dire
00:27:05Est-ce que c'est une culture, une mémoire commune
00:27:07Une histoire des mœurs et une manière d'être au monde
00:27:09Ou est-ce que c'est une idée en mouvement
00:27:11Et une idée qui à la limite
00:27:13Est définie par le dernier qui est arrivé
00:27:15Confère la chronique à venir
00:27:17De Mathieu en fin d'émission
00:27:19En d'autres termes la question pourrait être posée différemment
00:27:21Y a-t-il une manière française d'être au monde
00:27:23Y a-t-il une gastronomie française
00:27:25Y a-t-il une manière française de parler
00:27:27Y a-t-il une langue française par exemple
00:27:29Y a-t-il une manière française de s'habiller
00:27:31D'avoir des relations entre les hommes et les femmes
00:27:33Est-ce qu'il y a quelque chose de particulier
00:27:35Au-delà de l'idée
00:27:37Universaliste de la France
00:27:39Une manière de faire la fête, une manière de se retrouver
00:27:41Une manière de concevoir la famille
00:27:43Ou les amis
00:27:45Et je pose une question à ceux qui répondraient non
00:27:47Il n'y a pas de manière française d'être au monde
00:27:49Quelle est exactement la nature de la différence
00:27:51Dont on nous a dit
00:27:53Qu'elle était une richesse
00:27:55Si elle est une différence à partir de rien
00:27:57Si français c'est rien
00:27:59Les gens qui sont arrivés on nous a dit
00:28:01Mais regardez leurs mœurs sont une richesse
00:28:03Parce que la différence est une richesse
00:28:05Mais différente de quoi puisqu'il n'y avait rien
00:28:07Donc évidemment qu'il y a une mauvaise foi immense
00:28:09Le sujet dépasse de loin
00:28:11La question du droit du sol
00:28:13Mais dans le débat sur le droit du sol
00:28:15Il est faux de dire que c'est une tradition immuable
00:28:17Et pour preuve
00:28:19Même le conseil constitutionnel
00:28:21En 1993 avait été appelé
00:28:23A se prononcer sur la question du droit du sol
00:28:25Il avait refusé d'en faire un principe fondamental
00:28:27Vous savez à partir de quoi il dit le droit
00:28:29En reconnaissant qu'il avait certes
00:28:31Été mis en place au 19ème siècle
00:28:33En raison des circonstances
00:28:35Et donc il pouvait être revu
00:28:37En raison des circonstances également
00:28:39Or je pense que le moins qu'on puisse dire c'est que
00:28:41Les circonstances ont changé
00:28:43Évidemment la situation militaire, économique et culturelle
00:28:45Mais surtout la nature de l'immigration
00:28:47Et le nombre
00:28:49C'est une histoire de France
00:28:51Au Moyen-Âge je vous en parle même pas
00:28:53C'était trois personnes tous les dix ans
00:28:55Sur le territoire entier
00:28:57Mais même au 19ème siècle
00:28:59C'est une immigration européenne
00:29:01Ça n'est plus le cas
00:29:03Et dans des proportions évidemment
00:29:05Qui n'étaient pas celles d'aujourd'hui
00:29:07Donc les circonstances ayant changé
00:29:09Je pense que le débat est possible au minimum
00:29:11Merci pour votre démonstration
00:29:13Et quand vous dites y a-t-il une façon française
00:29:15De s'habiller, de parler etc
00:29:17On ne peut même pas reconnaître la France
00:29:19On va continuer à parler, merci Charlotte
00:29:21Dans un instant avec vous Mathieu Bocoté
00:29:23On va s'arrêter sur cette phrase qui a fait polémique
00:29:25Est-ce que les français, ils doivent
00:29:27Ce sont eux qui doivent s'intégrer justement
00:29:29Aux immigrés, ça a beaucoup fait polémique
00:29:31On en parle dans un instant
00:29:33Avant de parler avec vous
00:29:35Marc Menon de cette liste d'enfants
00:29:37Martyrs, on va aller
00:29:39Rejoindre Mickaël de Santos
00:29:41Vous êtes sur place devant le collège
00:29:43Le collège où était
00:29:45Scolarisée la petite Louise
00:29:4711 ans massacrée
00:29:49Ce week-end
00:29:51Vous êtes avec notre reporter
00:29:53Audrey Legray
00:29:55Quelles sont les dernières informations
00:29:57Ce soir Mickaël de Santos
00:30:01Eh bien écoutez deux personnes
00:30:03Ont été interpellées cet après-midi à Rouen
00:30:05Après une perquisition
00:30:07Un jeune homme de 23 ans et sa mère
00:30:09Âgée de 55 ans, ils ont été placés
00:30:11En garde à vue, le premier du
00:30:13Chef de meurtre sur une mineure
00:30:15De 15 ans, la seconde pour non
00:30:17Dénonciation de crime, ces suspects
00:30:19Ne sont pas ceux qui avaient été arrêtés
00:30:21Ce week-end puis libérés
00:30:23Ils sont pour le moment présumés
00:30:25Innocents
00:30:27L'acte lui, c'est une certitude
00:30:29D'un acte barbare, d'une violence
00:30:31Inouïe, Louise a été
00:30:33Lardée de plusieurs dizaines
00:30:35De coups avec une arme tranchante
00:30:37Enfin, dernière information
00:30:39Les enquêteurs ont pu
00:30:41Étudier le contenu du téléphone
00:30:43Portable qui a été localisé
00:30:45A côté du corps de Louise
00:30:47Un corps qui était inanimé
00:30:49Louise, 11 ans, je le rappelle
00:30:51Avait été retrouvée dans le bois
00:30:53Des Templiers à Epinay
00:30:55Sur Orges, elle avait
00:30:57Disparu la veille aux alentours
00:30:59De 14h après être
00:31:01Sortie de l'école, elle rentrait à pied
00:31:03Et rejoignait son domicile
00:31:05Merci beaucoup Mickaël pour les dernières
00:31:07Informations et dans un instant
00:31:09Vous êtes devant le collège
00:31:11On parlera de cette psychose
00:31:13Qui s'est emparée des parents d'élèves
00:31:15Des habitants du quartier
00:31:17Merci beaucoup pour ces informations
00:31:19Marc Menand, Bruno Rotaillot
00:31:21A parlé d'actes abominables
00:31:23Après le meurtre de Louise
00:31:25Mais beaucoup de politiques se taisent
00:31:27Les Français, eux, ils comptent
00:31:29Et on le voit
00:31:31Ils craignent que leur enfant ne rejoigne
00:31:33La liste des enfants martyrs
00:31:35Je vous laisse faire cette liste
00:31:37On se dit qu'elle aussi
00:31:39Elle aura une marche blanche
00:31:41Et après ?
00:31:43Moi je me souviens
00:31:45De Roger Jiquel ouvrant le journal
00:31:47De TF1
00:31:49En disant
00:31:51La France a peur
00:31:53C'était glacial
00:31:55Mais en ce temps là
00:31:57C'était un événement
00:31:59C'était pas quelque chose
00:32:01Qui se reproduisait régulièrement
00:32:03Et pour autant
00:32:05Par l'effroyable
00:32:07Il a pris la position
00:32:09De la dramatisation
00:32:11Pour faire comprendre ce que tout un chacun
00:32:13Ressentait
00:32:15Tout à l'heure Mathieu
00:32:17A parlé
00:32:19Des parcours sécurisés
00:32:21Mais pourquoi
00:32:23Des parcours sécurisés ?
00:32:25La petite Lola
00:32:27La petite Lola
00:32:29Est victime dans l'immeuble
00:32:31De ses parents de l'horreur
00:32:33La plus abominable
00:32:35De l'horreur la plus abjecte
00:32:37Elle était à deux pas
00:32:39De chez elle avant d'être
00:32:41Emportée par la jeune fille
00:32:43Qui n'aurait pas dû être là
00:32:45Donc pas de parcours
00:32:47Sécurisés
00:32:49La petite Louise
00:32:51Son père s'inquiète
00:32:53Elle habite à 300 mètres
00:32:55Quel parcours sécurisé ?
00:32:57Lorsque l'on est
00:32:59Avec cette idée
00:33:01De ne pas
00:33:03Récupérer politiquement
00:33:05Regardons tous ces cas
00:33:07Alors là je vous ai donné
00:33:09Les deux premiers
00:33:11Déjà on est dans le frisson
00:33:13On est déjà submergé
00:33:15Par une douleur
00:33:17De par les faits
00:33:19Et de par la projection
00:33:21Que tout un chacun peut avoir
00:33:23En se disant malheureusement
00:33:25J'aime pas trop cela
00:33:27Mais ça pourrait arriver
00:33:29C'est la chronique de Mathieu
00:33:31Comment envisager que ça ne se répète pas
00:33:33Alors que ça ne cesse
00:33:35D'être à la une de l'actualité
00:33:37Il y a eu le petit Elias
00:33:39C'était il y a combien de jours ?
00:33:41On compte en jours
00:33:4314 ans
00:33:45Victime
00:33:47De deux adolescents
00:33:49Deux adolescents
00:33:51De 16 à 17 ans
00:33:53En plein 15ème
00:33:55Arrondissement
00:33:57À deux pas
00:33:59De la tour Eiffel
00:34:01On n'est pas très loin
00:34:03Montparnasse etc
00:34:05C'était des lieux de joie
00:34:07Au début du siècle
00:34:09Il n'a pas voulu donner son portable
00:34:11Coup de couteau
00:34:13Il y a
00:34:15L'affaire de Crépole
00:34:17Quel parcours sécurisé
00:34:19On avait des jeunes
00:34:21Qui sont dans un bal
00:34:23Qui s'amusent, qui ont simplement
00:34:25De célébrer l'esprit
00:34:27De fête et de fraternité
00:34:29Coup de couteau
00:34:31Thomas s'effondre
00:34:33On a également
00:34:35Une sortie de collège
00:34:37À Viry-Châtillon
00:34:39Avec Chemsédine
00:34:41Elle est
00:34:43Martyrisée dans un hall
00:34:45D'immeuble
00:34:47Il y a là un majeur
00:34:49Pardon ?
00:34:51Il y a là un majeur
00:34:53Et trois mineurs
00:34:55Dont trois qui sont connus
00:34:57Pour des faits de violence
00:34:59Alors ça pose la question
00:35:01Est-ce que dans le climat actuel
00:35:03Quand des individus sont repérés
00:35:05Pour être incapables de faire preuve
00:35:07De civilité, ne doit-on pas
00:35:09Les placer quelque part ?
00:35:11Ce sera peut-être ma conclusion tout à l'heure
00:35:13Revenir à ce qu'avait proposé
00:35:15Il y a quelques années
00:35:17Ségolène Royal
00:35:19Il faut enfermer dans des centres
00:35:21Renouer avec ce qui existait
00:35:23Dans les années 60
00:35:25Afin que ceux qui sont dans une incapacité
00:35:27De réfréner
00:35:29Leurs pulsions
00:35:31Ceux qui sont dominés
00:35:33Submergés par la violence
00:35:35Ne peuvent pas nuire à chaque instant
00:35:37Et que l'on en soit à envisager
00:35:39Ces fameux parcours de sécurité
00:35:41Qui ne servent à rien
00:35:43À grande simple
00:35:45On a Philippe
00:35:47Qui lui est victime
00:35:49De coups de hache
00:35:51Et de coups de baseball
00:35:53C'est-à-dire que là encore
00:35:55On est dans une
00:35:57Le ministre de l'intérieur
00:35:59A parlé de mexicanisation
00:36:01Ça rappelle le Bronx
00:36:03Des années 50
00:36:05C'est-à-dire qu'on a perdu toute façon
00:36:07D'exister
00:36:09Entre les uns et les autres
00:36:11On est en dessous d'un animal
00:36:13On est dans la bestialité
00:36:15La plus totale
00:36:17Et encore
00:36:19Le fauve a une raison
00:36:21D'attaquer
00:36:23Il y a Matisse
00:36:25Tué à l'arme blanche
00:36:27Par un afghan de 15 ans
00:36:29Qui était sous contrôle
00:36:31Judiciaire
00:36:33Il y a Nicolas, 22 ans
00:36:35Une balle en pleine tête
00:36:37A Saint-Péret
00:36:39Saint-Péret c'est où ?
00:36:41C'est à côté de Crépole
00:36:43Alors on pourrait encore
00:36:45Je parle pas de Philippines
00:36:47C'est quand même terrifiant
00:36:49De pouvoir
00:36:51Reprendre les événements
00:36:53Qui jaillissent dans l'actualité
00:36:55Depuis un an
00:36:57Depuis deux ans
00:36:59Et qui se multiplient
00:37:01Alors oui, la France a peur
00:37:03Je n'aurais jamais pensé
00:37:05Qu'un jour je pourrais tenir
00:37:07Sur un plateau de télévision
00:37:09Ou à la radio
00:37:11Ce type d'expression
00:37:13Je me serais dit
00:37:15Que la dérive
00:37:17Si elle se matérialisait
00:37:19Si elle devenait incandescence
00:37:21Au point que l'on ne puisse
00:37:23Plus vivre en insouciance
00:37:25Il y aurait obligatoirement
00:37:27Des mesures qui seraient prises
00:37:29Et bien non, il n'y a pas
00:37:31De mesures qui sont prises
00:37:33Et on peut ajouter à cela quoi ?
00:37:35L'horreur du harcèlement scolaire
00:37:37Des enfants qui sont poussés
00:37:39Par d'autres enfants
00:37:41Qui se suicident
00:37:43Et qui se suicident
00:37:45Vous avez la semaine dernière
00:37:47Un personnage qui est bousculé
00:37:49Dans le métro
00:37:51Et hop, il donne un coup de couteau
00:37:53Comment ne pas s'étonner après
00:37:55Qu'il y ait autant de dépressions
00:37:57Autant de gens qui cherchent
00:37:59A échapper à la réalité
00:38:01Il est temps aujourd'hui
00:38:03Non pas de faire de la récupération politique
00:38:05Mais de faire de l'action politique
00:38:07Merci beaucoup
00:38:09Marc Menand
00:38:11Et c'est vrai qu'on voit
00:38:13Que beaucoup se taisent
00:38:15Beaucoup de politiques se taisent
00:38:17Évitent le sujet
00:38:19Et pendant ce temps effectivement
00:38:21La France se pose des questions
00:38:23Une vraie angoisse Gabrielle Cluzel
00:38:25Qui monte chez les parents de France
00:38:27Je parlais de l'Essonne mais aussi ailleurs
00:38:29Avec ce nouveau drame
00:38:31Avec la petite Louise
00:38:33Comment
00:38:35Peut-on comprendre
00:38:37Cette psychose ?
00:38:39Une psychose qui a envahi
00:38:41Les familles françaises
00:38:43Sans savoir ce qui s'était passé
00:38:45Sans savoir le profil
00:38:47De l'assassin
00:38:49Jusqu'à maintenant on n'a pas encore le profil
00:38:51De la petite
00:38:53Comment expliquer cette psychose ?
00:38:55Il faut savoir que le collège
00:38:57C'est l'âge auquel on lâche son enfant
00:38:59Les collégiens
00:39:01Ils sont trop petits pour être grands
00:39:03Mais néanmoins ils prennent leur envol
00:39:05Ils l'attendent du reste
00:39:07C'est quelques centaines de mètres qu'ils ont à faire
00:39:09Pour aller à l'école, c'est important pour eux de les faire
00:39:11Et les parents sont rassurés
00:39:13Parce qu'ils se disent que c'est bien balisé
00:39:15Ou du moins se le disaient-ils
00:39:17Jusqu'à présent
00:39:19Parce qu'il y a eu Lola
00:39:21Et puis aujourd'hui il y a Louise
00:39:23Pour parler des collégiens
00:39:25Alors pourquoi utiliser ce mot psychose ?
00:39:27Parce que dans le mot psychose il y a quelque chose d'irrationnel
00:39:29Donc on peut se dire oui en effet
00:39:31Il y a tous les enfants, tous les jours
00:39:33Qui sont menacés
00:39:35Mais il y a cet aspect de roulette russe
00:39:37Qui est dans la tête des parents
00:39:39Qui se disent
00:39:41Mais le prochain, pourquoi ce ne serait pas le mien ?
00:39:43Et c'est vrai que quand il y a eu Lola
00:39:45On a pu se dire qui sera le prochain
00:39:47Ce fut Philippine
00:39:49Et puis après qui sera le prochain ?
00:39:51Ce fut Elias et puis après qui sera le prochain ?
00:39:53Aujourd'hui c'est Louise
00:39:55Et encore ce n'est pas une liste exotique
00:39:57Donc il y a cette idée que toute famille
00:39:59Et du reste tout milieu
00:40:01Et tout milieu sont visés
00:40:03Je pense au petit Emile
00:40:05Dont les obsèques ont eu lieu ce week-end
00:40:07Et on n'a toujours pas d'informations
00:40:09Sur la façon dont il a été tué
00:40:11Absolument
00:40:13Et ce qui fait peur
00:40:15Ce qui crée la peur c'est la répétition
00:40:17Et moi je crois que
00:40:19Quand dans quelques années l'histoire
00:40:21Dans quelques dizaines d'années, de siècles peut-être
00:40:23L'histoire jugera notre Occident déclinant
00:40:25Je crois qu'il nous fera honte
00:40:27Là où nous serons le plus méprisables
00:40:29C'est dans l'abandon de nos enfants
00:40:31C'est vraiment dans ce domaine
00:40:33Que nous serons jugés le plus sévèrement
00:40:35Et il y a une vraie réflexion à mener
00:40:37Parce que pourquoi ne nous penchons-nous pas sur la question ?
00:40:39Parce que nous sommes prisonniers
00:40:41D'une idéologie
00:40:43Vous savez, nous parlons souvent
00:40:45Des dogmes de foi
00:40:47De notre idéologie
00:40:49Des anathèmes que l'on jette
00:40:51Des grands prêtres
00:40:53Même des bûchers de sorcières
00:40:55Parce qu'on brûle
00:40:57Ceux qui ont blasphémé
00:40:59Et bien
00:41:01C'est comme les divinités d'autrefois
00:41:03Elles dévorent les enfants
00:41:05Quand je regarde ce qui se passe
00:41:07Je pense à cette pièce qui a été interdite par Staline
00:41:09Qui s'appelait le dragon
00:41:11D'un russe qui s'appelait Schwartz
00:41:13Qui montre un dragon à trois têtes
00:41:15Et c'est très impressionnant
00:41:17Parce que vous avez une société tétanisée devant ce dragon
00:41:19Tous les jours il faut donner une jeune fille
00:41:21Les parents sont extrêmement tristes
00:41:23On est obligés, on ne peut pas faire autrement
00:41:25Puis un jour il y a un chevalier qui débarque
00:41:27Et qui leur dit
00:41:29Vous êtes regardés en train de livrer vos enfants
00:41:31Au dragon à trois têtes
00:41:33Et c'est exactement ce qui est en train de se passer
00:41:35Et du reste ces têtes on peut les détailler
00:41:37C'est l'antiracisme
00:41:39Le laxisme judiciaire
00:41:41L'ouverture des frontières
00:41:43Selon les cas c'est une tête plus ou moins
00:41:45Qui frappe
00:41:47Si on peut parler le laxisme judiciaire
00:41:49C'est évidemment
00:41:51Lauren Schmitt
00:41:53Violée par un récidiviste
00:41:55C'est la petite Agnès
00:41:57Si vous vous souvenez dans un collège
00:41:59C'était en 2011
00:42:01Elle a été violée par un jeune de 17 ans
00:42:03Qui avait été remis en liberté
00:42:05Sur les avis de trois psychiatres
00:42:07Et le collège l'avait scolarisé
00:42:09Personne ne savait ce qui s'était passé auparavant
00:42:11Tout ça pour lui donner une chance
00:42:13Mais Agnès n'a pas eu de chance
00:42:15Sur l'ouverture des frontières
00:42:17C'est évidemment Philippines
00:42:19Ce sont des sacrifices
00:42:21Que l'on fait sur l'autel de l'idéologie
00:42:27Peut-être que le meurtrier de Louise
00:42:29Ne rentre dans aucune de ces cases
00:42:31Oui vous avez raison
00:42:33En effet on ne sait rien encore
00:42:35Mais néanmoins à chaque fois
00:42:37On a quand même appris
00:42:39Que celui qui en garde à vue
00:42:41Pour l'instant on n'en sait rien
00:42:43On ne sait pas si c'est lui
00:42:45Mais serait déjà connu des services de police
00:42:47On parle d'un profil de SDF
00:42:49Présenté comme
00:42:51Qui traînerait habituellement
00:42:53Dans le coin
00:42:55Mais comme les enquêteurs disent
00:42:57Qu'il faut être très prudent
00:42:59Nous allons rester extrêmement prudents
00:43:01Mais il est évident qu'à chaque fois
00:43:03Que se reproduit un drame
00:43:05Les parents voient le fruit de cet impéricide
00:43:07De notre pays
00:43:09Et moi ce qui me frappe
00:43:11C'est que les parents sont en train de changer de comportement
00:43:13C'est un mode de vie des gens ordinaires
00:43:15Moi je peux témoigner avec mon cas personnel
00:43:17J'ai une fille au lycée
00:43:19Jusqu'au drame de Philippines
00:43:21Elle allait le samedi matin
00:43:23Seule au lycée
00:43:25Et à partir du drame de Philippines
00:43:27Nous nous sommes dit
00:43:29Il n'y a personne dans les rues
00:43:31Les transports en commun sont déserts
00:43:33Nous allons l'emmener au lycée
00:43:35Un enfant au lycée normalement ne s'emmène pas
00:43:37A fortiori à une étudiante comme Philippines
00:43:39C'est ingérable pour les parents
00:43:41Aujourd'hui il y a des policiers
00:43:43Aujourd'hui les parents s'organisent
00:43:45On le voit dans cette ville de l'Essonne
00:43:47Mais comment feront-ils demain ?
00:43:49C'est toute leur vie professionnelle qui va changer
00:43:51S'ils doivent les conduire
00:43:53Comme des tout petits enfants
00:43:55Donc c'est vraiment absolument pas neutre
00:43:57Et si vous vous souvenez de ce bouquin de Norbert Elias
00:43:59Qui s'appelle La dynamique de l'Occident
00:44:01Il raconte comment nos villes sont devenues prospères
00:44:03C'est à la faveur de sociétés pacifiées
00:44:05Comme la justice
00:44:07La violence légitime
00:44:09Enfin tout le règlement
00:44:11Comment la violence était prise en charge par l'Etat
00:44:13Eux pouvaient s'affairer
00:44:15Les commerçants faisaient du commerce
00:44:17Les artisans de l'artisanat
00:44:19Mais si ce n'est plus le cas
00:44:21Si l'Etat ne le fait plus
00:44:23Nous allons revenir à un Etat
00:44:25A une société de violence
00:44:27Qui existe du reste dans certaines autres parties du monde
00:44:29Mais qui n'existait plus en Occident
00:44:31De cette façon là
00:44:33Et qui avait fait notre prospérité
00:44:35Donc on voit que cela a des conséquences
00:44:37Absolument énormes
00:44:39Et les parents ne peuvent pas travailler
00:44:41Ne peuvent pas travailler correctement
00:44:43Ne peuvent pas produire
00:44:45Sans savoir leurs enfants à l'abri
00:44:47S'ils pensent que leurs enfants ne sont pas à l'abri
00:44:49On a de la peur
00:44:51Gabrielle Cluzel
00:44:53Est-ce qu'on ne voit pas aussi
00:44:55De la colère
00:44:57Chez les parents d'élèves
00:44:59Chez les français
00:45:01Moi je vois monter cette colère
00:45:03On la voit monter
00:45:05Vraiment
00:45:07C'est assez calme
00:45:09Mais voyez ce matin
00:45:11Une mère de famille
00:45:13Dont le fils est dans la classe de Louise
00:45:15Elle a parlé de sidération, d'incompréhension
00:45:17De peur et de colère
00:45:19Elle a dit je voudrais que l'Etat français
00:45:21Prenne ses responsabilités
00:45:23Son premier devoir c'est de faire en sorte
00:45:25Que sa population soit en sécurité
00:45:27Et forcer de constater qu'aujourd'hui ça ne marche pas
00:45:29C'est madame tout le monde
00:45:31Elle dit elle-même qu'elle ne fait pas de politique
00:45:33Elle ne voulait pas faire de polémique
00:45:35On attend trois fois, dix fois, quinze fois
00:45:37Les personnes qui ont commis
00:45:39Des crimes et délits
00:45:41Pour les mettre en prison
00:45:43On laisse passer
00:45:45Ce n'est pas très grave dit-elle
00:45:47On attendra après et elle dit voilà ce qu'il se passe
00:45:49Après
00:45:51Cela m'a beaucoup frappé ce témoignage
00:45:53J'ai vraiment pensé que c'était l'écho du sentiment profond
00:45:55De nombreux français
00:45:57Et puis vous savez les français ils n'ont plus confiance
00:45:59Et ça aussi ce n'est pas du tout entendu
00:46:01Dans la justice de leur pays
00:46:03Moi je le vois monter
00:46:05Sur les réseaux sociaux
00:46:07C'est extrêmement impressionnant
00:46:09La preuve la plus éclatante c'est peut-être
00:46:11Ces sondages sur la peine de mort
00:46:13On a beau nous expliquer
00:46:15Que Badinter est pour ainsi dire un saint laïc
00:46:17Qui a supprimé la peine de mort
00:46:19Régulièrement
00:46:21Le débat revient
00:46:23Exactement
00:46:25Que près de la moitié des français
00:46:27Sont favorables à la peine de mort
00:46:29C'est pourtant le sujet absolument interdit
00:46:31Sur le plan politique
00:46:33Mais ils se disent si la justice n'arrive pas à garder
00:46:35Ces monstres de côté
00:46:37Ces tueurs d'enfants par exemple
00:46:39Et bien il faut trouver une autre solution
00:46:41Donc tout cela est la preuve
00:46:43De la perte de confiance dans la justice
00:46:45Et puis
00:46:47Moi j'ai été aussi très frappée par
00:46:49L'erreur de calendrier
00:46:51D'Emmanuel Macron hier
00:46:53C'était peut-être pas sa faute
00:46:55C'était peut-être programmé comme ça
00:46:57Mais pendant que tous ses parents réfléchissaient
00:46:59Qu'ils allaient se débrouiller
00:47:01Pour accompagner leurs enfants
00:47:03Ils étaient sidérés par ce drame
00:47:05Et bien on a eu cette vidéo
00:47:07Surréaliste
00:47:09Sur l'intelligence artificielle
00:47:11Emmanuel Macron
00:47:13Qui du reste avait réagi à la mort de Naël
00:47:15Et qui n'a pas réagi à celle de Louise
00:47:17Il faut croire qu'il y a victime et victime
00:47:19Et en préambule de son
00:47:21Je ne sais pas si ça vous a frappé comme moi
00:47:23Mais de son post Instagram
00:47:25Sur lequel il montre ses deepfakes
00:47:27Dont il a fait l'objet
00:47:29Mais on a l'impression que de ce fait
00:47:31Il se montre grimé
00:47:33Il a décidé de se montrer ainsi
00:47:35Il commence en disant
00:47:37J'ai fait cette petite vidéo pour essayer
00:47:39De vous remonter le moral
00:47:41Non mais
00:47:43Il pense que c'est avec ces petites blagounettes
00:47:45En se montrant avec un nez rouge
00:47:47Et la perruque de Bozo le clown
00:47:49Qui va remonter le moral des français
00:47:51Mais c'est une déconnexion absolue
00:47:53Il faut croire que des parents qui ont peur pour leurs enfants
00:47:55Ca va les faire sourire
00:47:57Et qu'ils vont retrouver l'optimisme
00:47:59Donc c'est vraiment absolument indécent
00:48:01Ca montre la déconnexion
00:48:03Des politiques d'Emmanuel Macron
00:48:05De son entourage aussi
00:48:07Parce qu'il n'a pas été le seul à décider de cela
00:48:09Et je vais vous citer pour terminer
00:48:11Un petit post
00:48:13Alors je crois que France m'avait dit qu'elle l'avait
00:48:15Mais je le trouvais très emblématique
00:48:17Une dame
00:48:19Que je ne connais pas
00:48:21Dont le post s'appelle
00:48:23Yolande, je suis allée voir
00:48:25C'est une dame qui ne présente que des
00:48:27Que des recettes de cuisine
00:48:29Absolument que des recettes de cuisine
00:48:31C'est très alléchant d'ailleurs
00:48:33Et elle a écrit
00:48:35Je suis prête à descendre dans la rue
00:48:37Pour la première fois de ma vie
00:48:39En tant que mamie pour crier ma colère et ma peine
00:48:41Pour tous ces enfants massacrés
00:48:43Il faut que cela cesse
00:48:45Je veux protéger mes 5 petits-enfants
00:48:47Donc vous voyez la colère qui monte
00:48:49Donc il faut se méfier des mères et des grands-mères
00:48:51Un jour elles vont se retrouver dans la rue
00:48:53Et là ça va être compliqué
00:48:55Charlotte Dorné
00:48:57Je ne vous ai pas entendu sur ce sujet
00:48:59Il y a 3 homicides par jour en France
00:49:01Pourquoi celui-là
00:49:03Touche-t-il particulièrement ?
00:49:05Parce que c'est une enfant
00:49:07Je crois que
00:49:09Un enfant qui meurt
00:49:11C'est une réaction populaire immense
00:49:13Et on l'a vu dans les
00:49:15Quelles que soient
00:49:17Les raisons de la mort de ces enfants
00:49:19Vous évoquiez le petit Emile
00:49:21On n'a pas de réponse
00:49:23On ne sait pas s'il y a crime, accident
00:49:25Ou pas, l'émotion a été absolument immense
00:49:27Il y a évidemment les enfants victimes
00:49:29De tueurs en série comme il y a eu
00:49:31De manière Dieu merci moins régulière
00:49:33Que les coups de couteau aujourd'hui
00:49:35Pendant des années qui ont terrifié
00:49:37Absolument tout le monde
00:49:39Mais je pense qu'il y a quelque chose de particulier
00:49:41Aujourd'hui et c'est pour ça que la réaction
00:49:43Est finalement la même avant même d'avoir la réponse
00:49:45C'est que la violence elle-même
00:49:47C'est invité dans nos vies à tous
00:49:49Alors ça va en effet de l'insulte
00:49:51Extrêmement agressive où on rentre
00:49:53Finalement on traverse en courant
00:49:55C'est le changement de trottoir avant même
00:49:57Finalement qu'il y ait cette insulte
00:49:59C'est le coup de couteau qui sort 200 fois par jour
00:50:01Et un peu partout et en effet dans tous les quartiers
00:50:03De France et maintenant même dans les campagnes
00:50:05C'est l'invitation de ce
00:50:07Trafic de drogue extrêmement violent
00:50:09Partout dans France
00:50:11Avec des histoires dans le fin fond
00:50:13D'un village de 300 habitants
00:50:15C'est la
00:50:17Comment dire la défiguration
00:50:19Des moeurs françaises
00:50:21Ca c'est une violence immense aussi
00:50:23La défiguration, le fait de ne pas reconnaître
00:50:25Son pays même par exemple dans la manière de s'adresser
00:50:27Les uns aux autres, de s'énerver
00:50:29En deux secondes pour n'importe quoi
00:50:31Et pour tout
00:50:33Donc il y a une atmosphère de tension immense
00:50:35Il y a une atmosphère de dépossession
00:50:37Enfin il y a une dépossession préalable
00:50:39Qui rend, qui
00:50:41Préfigure on va dire la colère
00:50:43Il y a tout de suite la dessus une violence immense
00:50:45Et quand elle touche les enfants
00:50:47Evidemment que l'étincelle
00:50:49Permet la flamme, c'est absolument évident
00:50:51Mathieu Boncote
00:50:53On a envie de poser une question
00:50:55Je la pose la question
00:50:57Il n'y a peut-être pas de réponse
00:50:59Tout le monde se demande qui est coupable
00:51:01L'Etat, les politiques
00:51:03La police, la justice
00:51:05Qui est coupable ?
00:51:07Je distinguerais le coupable du responsable
00:51:09C'est celui qui donne le coup de couteau
00:51:11Le responsable à la rigueur
00:51:13C'est un système qui n'est plus capable
00:51:15D'assurer la mission première
00:51:17Qui lui était confiée
00:51:19C'est à dire assurer la paix civile
00:51:21Assurer la possibilité de vivre sans la mort violente
00:51:23Et qui permet pas
00:51:25Mais qui sous son autorité
00:51:27Rend possible aujourd'hui
00:51:29Le massacre récurrent d'enfants
00:51:31Et pas seulement d'enfants, d'adolescents, de n'importe qui
00:51:33Donc ça c'est un
00:51:35Il y a une culpabilité qui est toujours individuelle pour moi
00:51:37Il y a l'effondrement d'un système
00:51:39Dominé par une idéologie
00:51:41Encrassé dans une idéologie
00:51:43Qui l'empêche de prendre au sérieux
00:51:45Un état de dévastation sociale presque totale
00:51:47Et Marc, maintenant lorsque
00:51:49Les français se disent qui pour protéger nos enfants
00:51:51Vous avez une réponse ?
00:51:53Ça revient en boucle
00:51:55Le problème
00:51:57C'est déjà de se dire comment
00:51:59Tout un chacun
00:52:01Peut rentrer
00:52:03De nouveau en conscience
00:52:05De ce qui se passe autour de lui
00:52:07Quelle est la part de responsabilité
00:52:09De tout un chacun
00:52:11Parce que on peut multiplier
00:52:13Les policiers comme dirait
00:52:15Mathieu
00:52:17Et puis c'est l'horreur
00:52:19Parce que c'est ce que l'on connait dans les pires dictatures
00:52:21Comme en Chine, pourquoi pas partout
00:52:23Des identifications
00:52:25Etc etc
00:52:27Mais il y a aussi une sorte de lâcheté
00:52:29C'est dire que dans la terreur qui commence
00:52:31A s'infiltrer chez les uns et les autres
00:52:33Beaucoup sont témoins
00:52:35D'actions
00:52:37Qui montrent
00:52:39Que la violence est en train
00:52:41De s'exécuter, de se manifester
00:52:43Et les gens restent dans leur coin
00:52:45Comme s'ils n'avaient rien vu
00:52:47C'est leurs chaussures
00:52:49Qui les préoccupent
00:52:51Alors qu'ils devraient se dresser
00:52:53Il faut réapprendre quand même
00:52:55Cette civilité
00:52:57Et ce soin que l'on doit
00:52:59A autrui
00:53:01Merci pour votre regard
00:53:03Il y a une déclaration qui a beaucoup fait réagir
00:53:05Rien à voir avec Louise
00:53:07Mais là
00:53:09A voir peut-être avec la France
00:53:11Et le comportement des français
00:53:13Marie-Laure Basilien-Guince
00:53:15Je ne sais pas si on prononce bien
00:53:17Je prononce bien
00:53:19Professeur en droit des migrations
00:53:21Je ne savais pas que ça existait
00:53:23Hier soir sur France 5
00:53:25A expliqué que ce n'est pas seulement
00:53:27Aux immigrés de s'intégrer aux français
00:53:29Mais aussi aux français de s'intégrer
00:53:31Aux immigrés
00:53:33Et cela vous a-t-il étonné ?
00:53:35Pas du tout
00:53:37Parce que ce qu'elle a dit de manière décomplexée
00:53:39C'est quand même la trame de fond idéologique
00:53:41De nos sociétés depuis 20 ans
00:53:43Elle l'a expliqué de manière tellement décomplexée
00:53:45Arrogante et militante
00:53:47Oui c'était choquant
00:53:49Regardez cet extrait qui circulait beaucoup
00:53:51Sur les réseaux sociaux
00:53:53Ou en direct télévision
00:53:55On doit s'intégrer à ceux qui s'installent
00:53:57Chez nous
00:53:59Alors je vais vous ramener à des temps anciens
00:54:01J'appelle ça mes anciennes amours
00:54:03Alors un livre que j'avais écrit en 2016
00:54:05Le multiculturalisme comme religion politique
00:54:07J'avais défini ainsi le multiculturalisme
00:54:09C'est une doctrine fondée
00:54:11Sur l'inversion du devoir d'intégration
00:54:13Autrement dit, autrefois
00:54:15C'était la vocation de l'immigré
00:54:17Du nouvel arrivant de prendre le pli
00:54:19De la société d'accueil
00:54:21Et d'apprendre à dire nous avec elle
00:54:23De quelle manière
00:54:25En adoptant les mœurs, la culture
00:54:27La mémoire
00:54:29En rejoignant le nous
00:54:31Du pays qui l'accueille
00:54:33Le multiculturalisme a inversé
00:54:35Cette exigence depuis longtemps
00:54:37Et c'est désormais partout en Occident
00:54:39Aux sociétés d'accueil
00:54:41De transformer leurs règles, leurs normes
00:54:43Leurs imaginaires, leurs cultures
00:54:45Leurs systèmes
00:54:47Pour s'adapter à la diversité
00:54:49Ça c'est la règle partout en Occident
00:54:51De ce point de vue d'ailleurs
00:54:53Cette madame Basilien Guenche
00:54:55Elle a vraiment dépassé
00:54:57Elle dit quelque chose, elle dit des propos
00:54:59Qui sont intériorisés par nos sociétés
00:55:01Pour le pire depuis longtemps
00:55:03Je vais vous donner quelques exemples
00:55:05Dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique
00:55:07Au Canada, par exemple, on a considéré
00:55:09Qu'il était possible, j'en ai déjà parlé ici
00:55:11De prêter son serment de citoyenneté en ICAB
00:55:13Sans même le soulever le temps de sourire
00:55:15Au pays d'accueil, pourquoi?
00:55:17Pour ne pas heurter le droit des minorités
00:55:19Le Canada s'ouvrait à l'islamisme
00:55:21Pour témoigner de son ouverture à la diversité
00:55:23Au Royaume-Uni, on en a parlé ici tout récemment
00:55:25Rappelez-vous, le scandale
00:55:27Du viol massif
00:55:29Des jeunes de la classe ouvrière
00:55:31Blanche, britannique
00:55:33On a décidé de cacher l'information, pourquoi?
00:55:35Parce que ça remettait, c'était par des gangs pakistanais
00:55:37Parce que ça remettait en question
00:55:39La vision irénique et heureuse
00:55:41De la diversité
00:55:43Et on pourrait donner d'autres exemples dans tous les pays
00:55:45En Belgique, on y reviendra dans un instant
00:55:47En Belgique, on mène des campagnes électorales
00:55:49Dans plusieurs langues au-delà des langues du pays
00:55:51Vous avez la manière de dire, vous êtes un immigré
00:55:53Vous arrivez ici, vous n'avez pas à vivre selon nos règles
00:55:55Vous pouvez vivre dans la langue de votre pays d'accueil
00:55:57Vous pouvez vivre avec la télévision de votre pays d'origine
00:55:59Avec la télévision de votre pays d'origine
00:56:01Avec les mœurs de votre pays d'origine
00:56:03Et si on cherche à vous intégrer
00:56:05On va vous accuser d'extrême-droite assimilatrice
00:56:07On connaît ça par cœur
00:56:09Au cœur du multiculturalisme
00:56:11Il y a cette thèse fondamentale
00:56:13La culture du pays d'accueil
00:56:15La France, est une culture optionnelle
00:56:17Elle est non seulement optionnelle
00:56:19Elle est de trop
00:56:21Parce que si elle cherche à s'imposer à ceux qui arrivent
00:56:23On n'a quand même pas été les chercher de force chez eux
00:56:25Eh bien, si on cherche à l'imposer à ceux qui arrivent
00:56:27On est accusé de néocolonialisme à leur endroit
00:56:29Alors, c'est très particulier
00:56:31J'ai toujours cru que le colonialisme
00:56:33Consistait à imposer sa culture
00:56:35Chez les autres, chez eux
00:56:37Je ne savais pas que le colonialisme
00:56:39Consistait à imposer sa propre culture chez soi
00:56:41À des gens qui sont venus librement
00:56:43S'installer chez nous
00:56:45Alors, cette dame était assez particulière
00:56:47Par ailleurs, encore une fois, j'y allais très décalé
00:56:49Parce qu'aujourd'hui en France
00:56:51Dès aujourd'hui en France, on le voit
00:56:53L'inversion de l'intégration fonctionne au quotidien
00:56:55Je vais vous donner quelques exemples
00:56:57Et j'aimerais ça le dire à cette dame
00:56:59Madame Basilien Guenche
00:57:01Mais prenez, donnez l'exemple madame
00:57:03Par exemple, voilez-vous
00:57:05Qu'est-ce que vous attendez pour vous voiler
00:57:07Envoyez le signal qu'il est tout à fait possible
00:57:09De vous intégrer à l'islam qui vient
00:57:11Montrer votre ouverture aux mœurs islamiques
00:57:13Aux normes de l'islam conquérant
00:57:15S'il vous plaît, sinon, votre refus de vous voiler
00:57:17N'est-il pas le signe d'une forme d'islamophobie
00:57:19Voile d'ailleurs, n'y a-t-il pas de plus en plus
00:57:21De françaises, dit de sous-champs de guillemets
00:57:23Qui sous la pression des mœurs de l'islam
00:57:25Et de l'islamisme conquérant
00:57:27Se voilent elles-mêmes et se convertissent à l'islam
00:57:29Je devine que c'est des citoyens exemplaires
00:57:31Pour cela. De la même manière, on pourrait dire
00:57:33Au quotidien, apprendre à intégrer
00:57:35Du vocabulaire arabe au quotidien
00:57:37Pourquoi pas, c'est une chose que vous pourriez faire
00:57:39Pour montrer votre intégration aux langues nouvelles
00:57:41Qui arrivent à cryoniser votre langage
00:57:43Au quotidien. Vous pourriez aussi adopter
00:57:45La mode racaille au quotidien. Vous savez,
00:57:47Beaucoup de français le font aussi, encore une fois
00:57:49Je le constate, des français de souche ont intégré
00:57:51Depuis longtemps les codes de la mode racaille
00:57:53Comme s'il s'agissait de la nouvelle
00:57:55Manière d'être cool et tendance
00:57:57Dans notre monde et que la mode française
00:57:59L'élégance française était déphasée
00:58:01Donc de ce point de vue, ce que souhaite cette dame
00:58:03C'est déjà très avancé
00:58:05Et en France aussi, la difficulté
00:58:07D'enseigner l'histoire de France
00:58:09En bien des endroits, autrement que sur le mode décolonial
00:58:11Et pénitentiel, ou la difficulté
00:58:13D'enseigner l'histoire de la Shoah
00:58:15Est-ce que c'est pas une manière aussi de s'adapter
00:58:17À la diversité pour éviter de la froisser
00:58:19Dans sa conscience historique singulière
00:58:21J'aimerais rappeler que les gens qui arrivent ici sont arrivés
00:58:23Librement, librement
00:58:25Mais quand on arrive librement quelque part
00:58:27Sans vouloir s'y intégrer
00:58:29À l'échelle de l'histoire, on appellerait ça une conquête
00:58:31Je comprends que ce n'est pas le bon terme aujourd'hui
00:58:33Mais je cherche un autre terme
00:58:35Et de ce point de vue, tout le discours sur la diversité heureuse
00:58:37A quelque chose d'un peu agaçant
00:58:39Parce qu'est-ce qu'on nous dit à travers ça
00:58:41C'est que la France n'est intéressante que par ses diversités
00:58:43Donc quand les français étaient entre eux, entre guillemets
00:58:45Ils n'étaient pas intéressants
00:58:47Un peuple nul, un peuple sans intérêt
00:58:49Mais la diversité est venue les enrichir
00:58:51Je pose néanmoins la question, pourquoi tous ces gens sont venus dans ce pays
00:58:53Si sa culture était si nulle
00:58:55Alors, il y a une information qui vous a choqué
00:58:59Est-ce que la Belgique n'est pas en avance un peu sur nous
00:59:01Parce qu'on apprenait il y a quelques jours qu'à Louvain
00:59:03Les employés municipaux n'ont désormais plus le droit
00:59:05De se faire la bise au travail
00:59:07Vous savez, le califat soviétique de Belgique
00:59:09Est toujours en avance sur nous
00:59:11Et on l'a vu, vous avez raison
00:59:13Les employés de la ville de Louvain
00:59:15N'ont plus le droit de se faire la bise au travail
00:59:17Donc vous croisez
00:59:19Meurtre occidental classique, on se fait la bise
00:59:21Entre hommes, on se sert d'armes généralement
00:59:23En Europe même, les hommes se font la bise
00:59:25Et par ailleurs, entre l'homme et la femme
00:59:27Il y a la bise
00:59:29Et bien voilà, il ne faut plus faire cela
00:59:31La ville de Louvain nous l'a dit, pourquoi
00:59:33Au nom du souci politique de se traiter les uns les autres
00:59:35Avec respect
00:59:37Le respect consiste désormais à séparer
00:59:39Le plus possible les rapports entre les sexes
00:59:41Pour moi, c'est le croisement de deux puritanismes
00:59:43Le féminisme mitouiste
00:59:45Qui voit dans le début d'un flirt
00:59:47La possibilité d'un viol
00:59:49Et de l'autre côté, c'est l'islamisme
00:59:51Qui fait en sorte qu'on doit marquer la séparation
00:59:53La plus nette entre les hommes et les femmes
00:59:55C'est le double effacement de la femme
00:59:57Que l'on voit à travers cela
00:59:59Je devine que c'est un pas de plus
01:00:01Vers l'ouverture à l'autre
01:00:03Merci à tous
01:00:05Et à demain