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00:00Et à 7h19, sur repas place à Lévi-Thoéco, Dimitri Pavlenko.
00:05Bonjour Olivier Babaud.
00:06Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Rachid.
00:08On parle avec vous aussi encore du discours de politique générale François Bayrou.
00:11Forcément, il a annoncé, le Premier ministre, avoir commandé à la Cour des comptes
00:14une mission flash sur la réforme des retraites.
00:17Eh oui Dimitri, dans le discours de politique générale d'hier après-midi,
00:19il n'y avait pas énormément de choses à se mettre sous la dent du point de vue du futur budget, ça viendra.
00:23Mais sur la question des retraites, l'idée est au moins la bonne, imposer un diagnostic partagé.
00:27Le conseil d'orientation des retraites ne s'était pas grandi, pour ne pas dire pire,
00:31durant le débat sur la réforme, en livrant à l'époque des chiffres très loin de l'objectivité voulue,
00:36et corriger ensuite.
00:37Et pour le dire autrement, François Bayrou a bien compris que si le débat sur les solutions
00:41a été si difficile, si violent, c'est parce qu'il était impossible de partager un diagnostic,
00:45et c'est lui ce diagnostic que la mission flash tentera d'établir.
00:48Alors justement, que va dire cette mission flash ?
00:50On verra ce que les magistrats de la rue Cambon produiront,
00:52mais moi je peux tenter un diagnostic super flash, si vous voulez, avec le rappel de quelques faits.
00:56Le plus évident, c'est l'allongement de la durée de la vie.
00:59Quand la retraite a été fixée à 65 ans après la guerre, il s'agissait de l'espérance de vie moyenne.
01:04En 1983, la durée de vie moyenne à la retraite, c'était de 12 ans.
01:07Aujourd'hui, l'espérance de vie à la retraite, c'est de 22 ans pour les hommes, 26 ans pour les femmes.
01:11La retraite, c'est une période de vie à part entière, et c'est formidable.
01:14Mais ce n'était pas l'esprit du système qui n'a pas été calibré pour ça.
01:17Cet allongement du temps de vie passé en retraite, ça va de pair avec le déséquilibre démographique du système.
01:23Oui, parce que dans le même temps, nous faisons moins d'enfants.
01:25On peut se rouler par terre, refuser les chiffres, le déséquilibre, il est là.
01:29Dans les années 60, on avait 4 cotisants pour un retraité.
01:31Aujourd'hui, nous avons 1,7 cotisants pour un retraité.
01:34Les retraites pèsent de plus en plus lourd.
01:36En 1960, elles représentaient 5% de notre richesse nationale.
01:39Aujourd'hui, c'est 15%.
01:41Sur 1000 euros de dépenses publiques, on a environ 262 euros de retraite.
01:45Et ça aggrave le déficit déjà important du système.
01:48La triste vérité, c'est qu'une part n'est pas financée.
01:51Et c'est ce qu'on nous a le plus caché, c'est vraiment scandaleux.
01:53L'incroyable complexité de nos comptes sociaux empêche le simple citoyen de comprendre la réalité de son fonctionnement
01:58et des transferts qui sont opérés.
02:00L'État verse des subventions d'équilibre et des surcotisations pour financer un déficit qui ne dit pas son nom.
02:05Si on fait le compte de ces subventions diverses et des transferts des autres branches de la Sécu,
02:09le déficit réel des retraites est de l'ordre de 68 milliards par an.
02:13Un rapport du Sénat a établi que le tiers du déficit, la moitié de la dette, c'était imputable aux retraites.
02:18Alors, quelles sont les solutions flash à ce constat flash ?
02:21Alors, il y a trois façons d'équilibrer un système par répartition.
02:23Un, plus de cotisations ou de prélèvements.
02:25Les travailleurs cotisent déjà 28% de leur salaire brut.
02:28On est déjà les champions des prélèvements en tout genre.
02:30Deuxième possibilité, baisser les pensions.
02:32Et c'est déjà la tendance prévue, hélas.
02:34Le taux de remplacement, c'est-à-dire la pension par rapport au dernier salaire, ne va faire que baisser.
02:38C'est déjà prévu.
02:39Reste la troisième, augmenter la quantité de travail.
02:41Ça veut dire travailler plus longtemps.
02:43Laquelle des trois possibilités choisir ?
02:45Comme dirait l'autre, la question est vite répondue.
02:47Olivier Babaud.
02:48On va vous retrouver d'ailleurs samedi, Olivier, de 17h à 18h sur Orange.