Dans son édito du 15/01/2025, Paul Sugy revient sur le discours de François Bayrou.
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00:00La déclaration de politique générale de François Bayrou hier semble n'avoir pas
00:04encore convaincu la gauche, car même le Parti Socialiste se pose encore la
00:08question de la censure. Tout avait été fait pourtant pour donner des gages aux
00:12socialistes. Paul Sujit.
00:14Oui Romain, évidemment François Bayrou devait jouer un numéro d'équilibriste hier
00:18puisqu'il fallait convaincre les socialistes donc de se désolidariser
00:21complètement du Nouveau Front Populaire en refusant de voter la censure tout en
00:25rassurant évidemment les Républicains qui multipliaient ces derniers jours les
00:28avertissements notamment sur un certain nombre de lignes rouges budgétaires.
00:32Alors François Bayrou a commencé en s'en sortant avec brio parce qu'il a
00:36rappelé tout le monde à ses responsabilités en disant que
00:38globalement depuis François Mitterrand chacun des partis qui siégeaient sur les
00:42bandes nationales à l'exception du Rassemblement National était un peu
00:46responsable de la situation et notamment budgétaire. Ce qui peut aussi avoir pour
00:50double effet en revanche de présenter François Bayrou et son gouvernement comme
00:55peut-être l'ultime chance du système avant le Rassemblement National qui
00:59représenterait la seule véritable alternance. Mais enfin ça c'est pour le sous-texte.
01:02Il a donc posé cette ligne rouge budgétaire en parlant avec beaucoup
01:06d'éloquence du mur de la dette et de l'exigence que cette situation crée mais
01:11il a évidemment annoncé très peu de décisions. A vrai dire les seules
01:14décisions qui ont été prononcées hier c'était ce qui avait été concédé à la
01:19gauche et notamment Olivier Faure, c'est-à-dire la hausse des dépenses
01:22d'assurance maladie ou le retour sur la suppression des postes d'enseignants.
01:26Pour le reste François Bayrou est venu avec sa méthode, celle du débat et de la
01:30concertation. C'est pratique, ça évite d'annoncer trop d'arbitrage.
01:33Ah bah c'est ça, le mot décider n'a été prononcé que deux fois et encore une fois
01:37le sujet a été Michel Barnier parce que François Bayrou parlait de décisions
01:40prises par le Premier ministre précédent et pour le reste il a annoncé
01:43mais alors en cascade des consultations, des débats, il a voulu ressusciter les
01:48cahiers de doléances aussi qui avaient été enfouis dans les archives
01:51départementales depuis les gilets jaunes, des réflexions sur la démocratie, des
01:55réunions interministérielles sur l'immigration, des négociations encore
01:59sur la réforme des retraites, bref beaucoup beaucoup de bavardages.
02:02François Bayrou c'est la promesse du bavardage, on va parler énormément
02:06cette année, on ne sait pas si on va décider de grand chose mais au moment on va
02:08parler. Qu'est-ce que cela augure pour la suite alors ?
02:11Et bien pas grand chose en tout cas en termes de décision et c'est certain que
02:14de toute façon François Bayrou n'a pas beaucoup les mains libres pour faire un
02:16certain nombre d'arbitrages. Maintenant il n'y a plus qu'à compter sur
02:19l'envergure de certains ministres, à la justice, pourquoi pas, à l'intérieur
02:23évidemment, aux outre-mer, on ne sait pas. Pour espérer quelques décisions
02:27structurantes qui se prendront difficilement donc par la loi mais il
02:31faudra que les poids lourds du gouvernement supplèt peut-être à
02:34l'absence d'ambition de François Bayrou pour les réformes à venir pour le pays.